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La compétitivité et l'internationalisation des PME camerounaises face à  l'ouverture des marchés

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par Guy Samuel NTOH
Institut des Relations Internationales du Cameroun-IRIC - Master en Marketing International 2009
  

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A- LES ENTRAVES AU DEVELOPPEMENT DES PME AU CAMEROUN.

I- LES CAUSES INTERNES A L'ENTREPRISE.

Les causes internes à l'entreprise correspondent principalement aux difficultés d'approvisionnement en matières premières, aux techniques et technologies de production peu appropriées, à l'insuffisance de respect des normes et standards de qualité, l'insuffisance

40 David FONGANG, La PME africaine face à la mondialisation, op cit p.100

41 Ibidem.

42 A. S. AHMED, La promotion des transferts de technologie des PME vers les pays en développement : implications pour les politiques des pouvoirs publics et instruments applicables, Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement, CNUCED 1982, p.19

43 MINDIC, La PME camerounaise et son environnement : problèmes et indications, rapport du programme expérimental de la PME, MINDIC, PNUD, BIT, ONUDI, février 1992, p.9

qualitative et quantitative des ressources humaines, aux difficultés d'accès aux marchés extérieurs.

1- Difficultés d'approvisionnement en matières premières.

En raison de leur faible capacité financière due aux difficultés d'accès aux crédits et à une faible capacité d'autofinancement, les PME éprouvent d'énormes difficultés d'approvisionnement en matières premières aussi bien sur le plan national qu'international.44 Sur le plan national, elles sont confrontées à l'indisponibilité de la plupart des biens intermédiaires et matières premières, principaux inputs de leur processus de production. Au Cameroun, la plupart des PME notamment celles du secteur agro-alimentaire comme TOBITOR, SIDEMI ou INTER AGRO45 spécialisées dans la transformation des céréales dont les matières premières sont disponibles sur le marché national, font face à l'insuffisance ou la mauvaise qualité des infrastructures de transport, aux coûts de transaction élevés, ce qui alourdit davantage les coûts de production et affecte leur compétitivité.

Sur le plan international, la difficulté réside au niveau des coûts élevés à l'importation des matières premières et des produits intermédiaires.

2- Techniques et technologies de production peu appropriées

Les PME utilisent encore des techniques de production peu appropriées ou encore des technologies dépassées.46 Au Cameroun, sur le plan technique, les difficultés auxquelles sont confrontées les PME portent sur l'absence de procédés efficaces de production, le mauvais agencement des processus ou encore l'obsolescence des installations. Beaucoup d'entreprises en dépit de l'amortissement des équipements de production, continuent de les utiliser.

Sur le plan technologique, les PME font face à une obsolescence des technologies de production utilisées, très importantes dans les domaines d'activité de transformation, dû non seulement à une absence de culture de recherche/développement qui ne leur permet pas de développer des programmes de recherches ou à défaut, de s'approprier les résultats des recherches menées par les grandes entreprises.

Durant les dernières décennies, l'innovation technologique et le transfert de technologies ont été identifiés en tant que contribuant important au développement

44 Jean Pierre SALLENAVE, Les PME face aux marchés étrangers, Les éditions d'organisation, Paris 1978, p.15

45 Confère en annexe la liste des PME interrogées.

46 David FONGANG, op cit p.67

économique. Ils participent pour près de 60% dans la croissance économique des entreprises et les facteurs traditionnels contribuent à environ 40%.47

Le transfert de technologie est un processus à étapes multiples qui exige l'implication de divers intervenants : les universités pour la génération et le transfert de la connaissance, et agissent en conséquence en tant que catalyseur pour la création de la Petite Entreprise ; et les PME pour la démonstration de l'application d'une technologie, et également en tant qu'intermédiaire pour le transfert de technologie vers la commercialisation à plus grande échelle.48

3- Insuffisance de respect des normes/standards de qualité

L'une des entraves à la compétitivité des PME camerounaises réside dans le non respect des normes et standards internationaux de qualité. Or les normes et qualité sont gages de succès et de compétitivité pour les Petites et Moyennes Entreprises et Industries.49

Avec la mondialisation des échanges, l'entrée en vigueur probable des Accords de partenariat Economique (APE)50 et surtout une stratégie d'industrialisation tournée vers les exportations, donc la conquête des marchés extérieurs, l'adoption des démarches qualité et le respect des normes sont très déterminantes pour la survie de nos PME. Cependant, les concepts de norme et qualité sont encore très peu encrés dans les entreprises camerounaises, en raison notamment de l'insuffisance de l'information en matière de normes et de l'insuffisance d'une démarche qualité.51 Par exemple le secteur agroalimentaire reste très exposé à cette absence de normes. En effet beaucoup de produits ne disposent pas encore de normes malgré la coordination de l'activité de normalisation au plan national.52 Les produits agroalimentaires dont la plupart sont destinés à la consommation nécessitent davantage de

47 B. MURRAY, Guide pour l'industrialisation des pays en développement, Les éditions d'organisation, Paris 1965, p.36

48 B. MURRAY, op cit, p. 43

49David FONGANG, Les PME dans l'industrialisation de l'Afrique, réflexion sur un modèle d'intégration économique, Juridis info, n°9 mars 1992, Yaoundé p.31

50 Le Cameroun a signé le 17 décembre 2007 un accord d'étape vers un accord de partenariat économique entre la communauté européenne et ses Etats membres d'une part, et les Etats de l'Afrique Centrale d'autre part. L'accord final vise la fin des préférences commerciales accordées au pays ACP par l'Union Européenne, et l'institution de la réciprocité en accord avec les règles de l'OMC.

51 Confère conclusions du forum sur l'entreprenariat privé et les PME qui s'est tenu les 06 et 07 décembre 2007 au Palais de Congrès de Yaoundé.

52 L'activité de normalisation est menée au plan national par le MINIMDT qui dispose en son sein d'une Division de la Normalisation et de la Qualité, en coopération avec plusieurs autre Ministères (Commerce, Santé, Agriculture, etc.), qui ont mis en place vingt comités techniques couvrant toutes les activités pouvant donner lieu à normalisation, regroupant à la fois des représentants du secteur privé et de l'administration publique. Ces comités techniques ont permis d'élaborer et d'adopter 300 normes dont 30 normes à caractère obligatoire pour des raisons de sécurité.

normalisation et de contrôle de qualité. Les PME camerounaises de ce secteur souhaitant en outre se développer hors de frontières nationales doivent prendre en compte la normalisation de leurs produits sur le plan international, afin de stimuler leur compétitivité. En effet le Cameroun est membre de l'Organisation Internationale de Normalisation (ISO), et l'Organisation Régionale Africaine de Normalisation (ORAN), dont les estampilles sont gage de fiabilité pour le commerce international.

4- L'insuffisance qualitative et quantitative des ressources humaines.

Parmi les obstacles majeurs qui limitent le développement des PME, on relève d'une part, le manque de formation parmi les dirigeants de PME, et d'autre part, une gestion de l'entreprise très fortement marquée par la personnalité du gérant qui en est généralement le propriétaire.53

En effet, pour des raisons culturelles, les entrepreneurs sont assez réticents à partager leur pouvoir et à répartir les tâches entre divers centres de décisions. Il en résulte que les dirigeants ont souvent une appréciation erronée du risque à prendre, et que parfois l'extrême prudence les amène à prendre des décisions déraisonnables.54 De plus, faute de moyens financiers, les gérants de PME ne s'entourent pas de cadres compétents pour renforcer leur capacité de gestion ou compenser leurs lacunes techniques en matière de marketing, comptabilité, finance, approvisionnement, production ou gestion des stocks.

De même, les dirigeants de PME n'ont pas conscience que les différents stades de vie de l'entreprise sont intimement liés à leur capacité d'organisation, et que la croissance de l'entreprise doit s'accompagner d'une bonne gestion des ressources humaines et d'une meilleure répartition fonctionnelle des tâches. Ils ne perçoivent pas encore les bénéfices de la délégation d'une partie de leur pouvoir de décision aux personnes compétentes et le fait qu'un investissement en formation du personnel constitue un capital qui implique à terme des retombées bénéfiques pour l'entreprise en termes de qualité et de compétitivité.

5- Les difficultés d'accès aux marchés extérieurs.

Les PME éprouvent des difficultés d'accès aux marchés extérieurs en raison notamment d'une absence de partenariat d'affaires, d'une insuffisance de politiques de marketing et de publicité/communication. En conséquence, leur ouverture au commerce international est davantage plus faible. Les exportations des PME de 2005 à 2007 sont en

53 David FONGANG, op cit, p.67

54 Idem

moyenne de 585 millions de FCFA alors que les importations sur la même période sont évaluées en moyenne annuelle à 250 milliards de FCFA.55

Les capacités et la compétitivité des PME camerounaises doivent être renforcées pour une meilleure conquête des marchés sous régionaux et régionaux, à l'instar de la sous région CEMAC et la région Afrique Centrale. La sous région CEMAC offre un débouché potentiel d'environ 38 161 000 habitants et constitue une énorme opportunité d'exportation pour les PME camerounaises. Si à cette aire géographique on ajoute la population de l'Angola (11 millions) ; de la République Démocratique du Congo (60 millions) et du Nigeria (128,77 millions), le débouché potentiel en matière d'exportation est porté à environ 238 207 980 de consommateurs dans toute l'Afrique Centrale.56

Les difficultés principales pour atteindre ces marchés étrangers résident dans le manque de vision stratégique et d'intérêt à l'exportation, favorisé par une insuffisance de formation et d'information des dirigeants des PME sur les mécanismes du commerce international, et sur le manque d'infrastructure qui sont des entraves externes à la compétitivité des entreprises.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci