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Ebanda tono (les peaux tachetées): utilisations et représentations de la faune sauvage (Gabon)

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par Florence Mazzocchetti
Université de Lettres et sciences humaines, Orléans - Master2 2005
  

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II.2.3 L'élevage

Les cabris (étaba), les moutons (endomba) et les poules (koko) sont laissés à eux-mêmes errant un peu partout dans le village. Leur seule utilité réelle est d'ordre social : signe de richesse et d'aisance, on les donne en cadeaux pour les fêtes et on peut en faire des sacrifices dans certains rituels. Les oeufs de poule sont également utilisés pour calmer le candidat à la circoncision si le test de la panthère (ngoye) s'est révélé positif13(*).

II.2.4 La Chasse

La chasse (ébwéma) est une activité très chère aux Bakota. Elle se pratique aujourd'hui seule, au fusil, avec ou sans chien ou bien au piège à câble14(*). Il y a encore peu de temps, la chasse en groupe, au filet, était pratiquée surtout avant les grandes fêtes de circoncision. Ce mode de chasse n'est actuellement plus pratiqué. C'est également le cas des pièges à fosse qu'ils installaient autour des plantations pour tuer un maximum de potamochères et de la chasse au singe (kwédjé) qui consistait à choisir un arbre fruitier, ne laisser qu'une liane comme accès aux singes et lorsque l'un d'entre eux était dessus, il suffisait de tirer sur la liane faisant ainsi tomber l'animal dans un filet préalablement installé au pied de l'arbre.

Autrefois, les zones de chasse villageoises étaient assez étendues ; aujourd'hui, avec les concessions forestières octroyées aux différentes industries du bois, leurs limites ont été redéfinies (sans forcément le consentement des populations concernées) et circoncites à quelques kilomètres autour des villages. Lorsqu'un chasseur de l'extérieur vient, il doit demander la permission au chef du village ou du quartier, préciser l'endroit où il souhaite chasser et donner un petit morceau de gibier en retour.

Les espèces les plus communément chassées sont : mbizi (Céphalophe de Peters), éhibo (Céphalophe bai) , héli (Céphalophe bleu), zombé (Céphalophe à front noir), mwengala (Céphalophe à ventre blanc), gomba (Athérure), ngwéya (Potamochère), zia (Singe hocheur), kaka (le Pangolin commun).

Il y a une différence entre le gibier que l'on mange principalement au village et celui que l'on trouve en ville. En effet, certain gibier sont presque exclusivement destinés au commerce, comme le Potamochère, dont la viande, très appréciée, est l'une des plus chères.

D'autres espèces suivent des circuits parallèles, principalement celles qui sont protégées (Okouyi, 2001)

« Sur les marchés à Makokou, on peut trouver des singes, mais c'est surtout les antilopes, les gazelles, les porcs-épics et les sangliers (Potamochère). On voit rarement le tatou (Pangolin géant), même si c'est recherché, mais ce n'est pas possible de le vendre sur les marchés à cause des Eaux et Forêts. »

Vieux chasseur, Makokou

II.2.5 La Pêche

La pêche est une activité qui était essentiellement féminine mais qui tend à se masculiniser. Les femmes pêchent avec les nasses ou les corbeilles en fibre végétale dans les rivières et les petits marigots. Il s'agit là d'une activité collective où les femmes se regroupent entres elles. Considéré presque comme un divertissement, le travail s'accompagne de chants rythmés et de longues mélopées. Ensuite, chacune rentre chez elle avec le poisson qu'elle aura pêché dans sa nasse ou sa corbeille. Chaque femme possède son coin de pêche qu'elle garde jusqu'à la mort. Après le décès de la « propriétaire », si une autre femme souhaite récupérer ce lieu, elle doit demander l'autorisation à l'esprit de la défunte en lui faisant des offrandes.

En revanche, les hommes pêchent au filet dans les grandes rivières. Les produits de cette pêche, plus fructueuse, sont généralement destinés à la vente.

Les poissons les plus pêchés sont : le Machoiron kouné (Chrysichthys), le Capitaine kokosso (Barbus compinei), le Yara ombézè (Schilbe grenfelli), le grand Silure issomé (Clarias jaensis), le Silure-chat (Clarias buthupogon), le Poisson-chat ingania (Parauchenoglanis punctatus), le Brochet (Hepsetus odoe) et la Carpe épété (Tilapia tholloni).

II.2.6 La cueillette

La meilleure époque est la saison des pluies. Ce sont les femmes et les enfants qui cherchent les produits sauvages de la forêt dont les plus communs sont : le chocolat indigène pétché (irvingia gabonensis), les noisettes kuta (Coula edulis), les feuilles de marantacée (megaphrynium sp.), les feuilles de kumu (gnetum africana), le moabi niabé (Baillonella tixisperma), les atangas sauvages insia (dacryodes buttneri), l'oignon indigène filindji (afrostyrax lepidophyllus).

A côté de ces espèces destinées à l'alimentation, il y a aussi toutes les plantes, feuilles, racines, écorces et fleurs destinées à soigner d'une manière naturelle ou magique.

* 13 De plus amples explications sont données sur le test du Ngoye dans les deux prochaine parties de ce mémoire.

* 14 Auparavant, il existait plusieurs sortes de pièges mais aujourd'hui, les Bakota utilisent seulement les pièges à pattes et à coup.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo