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Méagui, une zone de production et de commercialisation des produits vivriers

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par Dagou Hermann Dagou
Université de Cocody/Abidjan - Institut de Géographie Tropicale - Maitrise de Géographie 2009
  

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INTRODUCTION GENERALE

1. Compréhension du sujet

L'humanisation du territoire ivoirien se dessine sous l'action des producteurs et des consommateurs. Leurs rencontres animent des espaces pour les transformer en places marchandes grâce aux transactions effectuées. Autour de ces espaces, se développent de nouveaux lieux qui sont une sorte de « marché de route » qu'exploitent les consommateurs sur les axes de communication. Ces marchés dynamiques, dont les consommateurs ambulants et les entreprises tirent profit, se structurent pour devenir des villes. Méagui, est un exemple de ce phénomène. Cette localité est née du rassemblement de cinq villages Bakwé à coté d'une scierie près de laquelle s'était créé un marché local dominé par la production vivrière (Dardel 1991, p 10). Situé au centre d'une zone pionnière de produits de rentes, ce marché a pris de l'ampleur tant au niveau local, régional que national grâce au couple café cacao. Des commerçants sont venus s'y installer et ont développé un véritable centre de transit et de distribution de la production. Cette situation était favorable selon l'étude de Dardel (1991, p 46) puisque les voies et moyens de communication servaient indifféremment aux cultures de rentes et aux cultures vivrières. Faiblement peuplée de Bakwé, la région a vu, dans le cadre d'une opération de mise en valeur du Sud-Ouest (A.R.S.O.), affluer des migrants d'origines variées, qui représentent aujourd'hui la majorité de la population : Dioula, Burkinabé, et surtout Baoulé.

La diversité des produits vivriers vendus est à mettre en relation avec les différentes ethnies. Selon nos enquêtes de juin 2009 : les Baoulé sont les principaux producteurs d'igname, les Dioula et les Burkinabé produisent les céréales (riz et maïs), les Bakwé mettent sur le marché de la banane plantain. Pour finir nous avons noté que toutes les ethnies mettent du manioc en association avec la culture principale. Pour la commercialisation nos préenquêtes (juin 2009) ont révélé que sur le marché local, chaque ethnie vend ce qu'elle produit et pour le transport vers les villes ce sont des regroupements ponctuels par types de produits. Cependant la production vivrière joue un rôle secondaire dans les revenus de l'exploitation : l'essentiel des ventes provient du café et surtout du cacao. Une lecture de la trajectoire de l'agriculture de plantation souligne le fait qu'elle a reposé sur des formes d'incitation (Chauveau 2003, p 2). Les populations migrantes et étrangères, constituant la main d'oeuvre essentielle pour le développement des cultures d'exportations se trouvent soutenu par le système politique ivoirien des années 1960. Celui-ci faisait pression sur les populations autochtones pour accueillir et installer les étrangers, galvanisant de plus en plus la migration et

l'immigration par le slogan « la terre appartient à celui qui la met en valeur »1. Ainsi, profitant de cette situation, ceux-ci ont transformé cette zone forestière en de vastes espaces occupés par les cultures pérennes ; toutes choses qui contribuaient à l'essor économique du pays. Mais avec la demande cumulée de la population urbaine et de la population immigrée, on a le développement du vivrier renforcé par la crise alimentaire urbaine plus accrue. La production et le commerce de produit vivrier dans la région est le fait en partie des couronnes périurbaines (Méagui et Touagui 2) mais aussi de zones plus éloignées comme Robert-Porte et Oupoyo. Les agriculteurs produisent d'avantage pour se nourrir et alimenter les villes comme San-Pedro, Soubré (O.C.P.V., 2008), que pour acheminer leurs produits sur Abidjan, marché fort éloigné de plus de 440 Km.

Dans cette région, l'activité agricole fournit aux femmes leurs principaux revenus. Agents producteurs de vivriers et exclus partiellement des retombées des cultures de rentes, elles investissent dans le vivrier d'où elles tirent de nombreux bénéfices. Ensuite, elles assurent la trésorerie quotidienne, par les ventes régulières effectuées sur les marchés.

Le problème géographique posé est le suivant : comment la région de Méagui va mettre en place des mécanismes pour polariser tout son potentiel en vivrier et le commercialiser.

2. Questions de recherche

La production et la commercialisation des denrées alimentaires se heurtent à un certain nombre de contraintes. Il faut tenir compte de celles-ci pour que la région de Méagui puisse jouer son rôle de zone de production. Malgré cela, on note l'existence et les actions de plusieurs acteurs autour des produits vivriers de cette région. Alors, comment se fait la production et se déroule la commercialisation des produits vivriers de cette région.

La réponse à cette question de départ nécessite de répondre à ces interrogations:

-Quels sont les produits vivriers concernés, les zones de production et le niveau de leurs productions ?

-Quels sont les acteurs qui interviennent et comment son-ils structurés autour de la production vivrière ?

-Comment est animé le commerce des produits vivriers de la région et quel est son ampleur ?

1 Discours de Félix Houphouët B. (Août 1963)

REVUE DE LA LITTERATURE

L'intitulé du sujet suggère une référence à des publications sur le ravitaillement en général, et en particulier sur l'apport de la région de Méagui pour les marchés abidjanais. Dans le but de réaliser un travail plus spécifique et de couvrir un champ plus large, nos informations sont regroupées en quatre points :

-La production vivrière et son importance ;

-L'organisation des circuits de distribution fonctionnelle sur les marchés ; -L'importance des marchés urbains ;

-L'impact du vivrier sur la structuration de l'espace.

Dans l'analyse des relations ville-campagne et les recherches sur les politiques alimentaires, il faut introduire une différence d'approche entre ravitaillement et approvisionnement au niveau du fonctionnement et des acteurs majeurs du système. Avant tout, une définition des termes du sujet est nécessaire. Selon le Dictionnaire Robert 2010 (version électronique), une zone est une portion de l'espace terrestre, d'un territoire. C'est aussi un domaine dans lequel s'exerce une activité, ce domaine représente Méagui. La production de vivrier est assurée par les producteurs de la région. Le commerce de ces produits implique plusieurs agents, avec le commerçant grossiste au coeur du dispositif. Cet entrepreneur (le grossiste) prend en compte les besoins des consommateurs et met en oeuvre des procédures de régulation en vue de satisfaire producteurs et consommateurs.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote