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Etude de la conséquence en français contemporain: Le cas de trois oeuvres d'Emile Zola

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par Lysette Nanda
Université de Yaoundé I - DEA de langue française 2006
  

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2.2. Les autres formes linguistiques

Ce que nous désignons sous l'appellation autres formes linguistiques ici comprend un ensemble de structures morphosyntaxiques qui expriment les nuances de la conséquence. Il s'agit de l'aspect, de la modalité, de l'hypothèse, du verbe de connaissance et de la double corrélation.

2.2.1. L'aspect

D'une manière générale, un verbe auxiliaire est celui qui porte les marques de temps, de personnes, de mode, d'aspect, alors que le verbe principal, celui qui sélectionne le sujet et les compléments, est affecté d'une désinence de participe passé. Petiot (2000 :169) perçoit l'aspect comme la façon dont le « procès du verbe » est envisagé. L'aspect concerne donc la manière dont se développe le procès dans le temps. Il existe des catégories aspectuelles qui sont inscrit dans la morphologie verbale. En français, ces catégories sont à la source de l'opposition entre forme la simple et la forme composée qui s'interprètent en termes d'accompli qui est l'antonyme de l'inaccompli. Dans certains cas, la morphologie du verbe ne permet pas de traduire tous les détails et les nuances liés aux différents aspects du déroulement d'un procès. Pour remédier à cette faiblesse, la langue a donc recours aux moyens lexicaux pour apporter ces détails et ces nuances. Les verbes qui permettent d'apporter ces nuances sont appelés les auxiliaires d'aspect. Ceux-ci entrent dans la sous-catégorie d'auxiliaire d'aspect que Bronckard (1985 :150) définit comme sous-catégorie d'auxiliaire indiquant un moment du déroulement de l'action. Comme échantillons d'auxiliaires d'aspect on a : achever de, commencer à, finir par, etc. Cette sous-catégorie d'auxiliaires n'est pas limitative puisque ces auxiliaires d'aspect s'observent mieux dans la syntaxe des énoncés :

9a. Une cage bientôt fut hors d'usage, défoncée, ne glissant plus entre les guides, rompus sans doute. L'autre frottait tellement, que le câble allait casser, bien sûr. (Ge, p445) ;

9b. Furieux, il (Chaval) descendit, il courut avec sa lampe si violemment qu'il faillit buter dans le corps de la herscheuse [...]. (Ge, p295) ;

9c. On approchait du niveau, la pluie battait si fort qu'elle menaçait d'éteindre les lampes. (Ge, p302).

Dans [9a], le verbe de P1 (frottait) est à l'imparfait, et P2 a pour structure : le câble allait casser. La périphrase Aller + infinitif traduit l'aspect, il s'agit du caractère de l'action considérée dans son développement, l'angle particulier sous lequel le déroulement de cette action est envisagé, l'indication de la phase à laquelle elle est dans son déroulement. La périphrase présente la phase antérieure à l'accomplissement du procès. Il se situe dans un futur plus ou moins lointain. Dans l'exemple [9a], malgré la présence du marqueur tellement que, qui exprime en fait la conséquence réelle, la consécutive est présentée par le locuteur comme un fait en voie d'être accomplie. Malgré la présence de l'adverbe bien sûr dans P2, avec le sens de sûrement, les énoncés ne laissent pas envisager la conséquence comme réelle. Cette forme de périphrase est notée dans l'ensemble de ces énoncés : faillit buter en [9b] et menaçait d'étendre en [9c]. Aucune de ces expressions ne présente l'action comme accomplie, malgré la présence des marqueurs de conséquence factuelle dans chaque énoncé. Or, dans l'expression de la conséquence, la validation de la relation de cause à effet est essentiellement liée à celle de la validation du fait cause. On note donc que les fantaisies du discours nous amènent à constater que la validation du fait cause n'est toujours pas la garantie de la validité du fait conséquence. Du coup, on se pose la question de savoir si le locuteur a voulu présenter une conséquence inaccomplie ou manquée. Au même moment que l'auteur affirme que l'état de chose décrit en P1 a atteint une certaine intensité : intensité qui normalement doit rendre la réalisation de la conséquence réelle, il module son dire par l'emploi des formes verbales qui brisent la logique du discours. Ce qui pose une autre difficulté au niveau didactique : la conséquence étant décrite comme le résultat d'un fait, c'est-à-dire une suite logique qui découle de l'état de chose précédemment présenté, peut-on encore parler de conséquence dans ces conditions ? ou faudrait-il revoir la définition du terme conséquence ?

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