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La modalité épistémique en anglais

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par Marc Capliez
Université d'Artois - Master 1 recherche 2010
  

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b. COULD, MIGHT concessif : ambiguïtés

En ajoutant l'opérateur -ED aux modaux épistémiques, les ambiguïtés et les superpositions des valeurs épistémique et radicale ne disparaissent pas pour autant. Ainsi, bien que l'on puisse normalement attribuer à could une valeur épistémique, la valeur radicale est toujours présente.

People could get seriously hurt in rockfights; a kid could get his skull spit.

Les deux could de cette phrase peuvent à premier abord être définis comme épistémiques. Il s'agit d'une hypothèse quant aux conséquences d'un tel acte de violence (rockfights). L'emploi de ce modal plutôt que might sert à ne viser que la réalisation du procès, en ignorant la nonréalisation, car might exprime une contrefactualité. Cela correspond à une possibilité, non une équipossibilité. Pourtant, cette impression est en fait reliée à la valeur radicale de can ; la possibilité matérielle impliquée constamment avec ce modal est rendue fictive par l'opérateur -ED, d'où un rapprochement avec une possibilité logique.

De la même façon, il existe une superposition des deux valeurs dans l'emploi de might
concessif, et -ED a soit une valeur métalinguistique qui place le propos sur un plan fictif, soit

il permet de réaliser la concordance des temps :

Sexism might sell, but we're not buying.

Il y a ici clairement référence au futur, avec BE + ING, ce qui indique que -ED n'exprime pas un passé. Tout comme pour may Ø concessif, une interprétation épistémique est d'abord possible : la relation prédicative <sexism - sell> est mise en doute, ce qui permet d'introduire un argument : we're not buying. Cependant, l'interprétation radicale est aussi légitime, et may +ED se rapprocherait de la permission ; la relation S - P <sexism - sell> est « accordée » (Certes, le sexisme se vend, mais [...]), ce qui permet d'introduire un argument avec autant de poids.

c. SHOULD et les contextes appréciatifs

Souvent, should est utilisé dans des complétives introduites par that et traduit ainsi le subjonctif français. C'est le cas lorsqu'il est employé dans des contextes directifs, et il sera alors radical (it is important that you should tell you mother what happened), ainsi que dans des contextes appréciatifs, souvent introduits par des adjectifs (It is strange that, it is natural that, etc.). Prenons trois exemples :

1. I thought it strange he should get up and dress so late.

2. It is intolerable that a child should be so ill-mannered.

3. She could not bear it that the bride should arrive, and no groom.

Dans les trois cas, should permet d'exprimer un jugement en mettant la proposition à distance. La relation S - P ne va pas de soi pour l'énonciateur, c'est pourquoi on attribue au modal une valeur contrefactuelle, portée par l'opérateur -ED (on dit également que should indique une non-congruence). L'idée de norme est donc toujours présente avec l'emploi de should, qui montre que la réalisation de la relation prédicative a ou aurait un certain effet sur l'énonciateur, selon l'adjectif ou la formule choisis. Ainsi, en 1, l'actualisation de la relation <he - get up and dress so late> a surpris l'énonciateur qui utilise l'adjectif strange, et l'association de shall et -ED souligne l'étonnement de la part de I. De même, dans l'exemple 2, c'est l'adjectif intolerable qui marque le jugement de l'énonciateur face à l'éventuelle réalisation de la relation <a child - be so ill-mannered> ; que cette dernière soit actualisée ou reste hypothétique, l'impression serait la même, et shall permet d'introduire une idée de norme d'après l'énonciateur, tandis que -ED porte la valeur de contrefactualité. La phrase 3 donne un autre exemple de jugement cette fois indiqué par l'expression cannot bear au prétérit. Même

si le procès est actualisé, should est employé, non pas pour signaler une hypothèse ou par concordance des temps, mais pour mettre à distance le propos afin d'introduire l'opinion de l'énonciateur. Des explications similaires de la valeur de should sont possibles dans des contextes qui ne sont pas nécessairement appréciatifs, mais cette fois purement hypothétiques, tout en gardant la notion de contrefactualité et de norme de should :

4. 'Dancing in public with a troop of country hoydens - suppose we should be seen!' Cette phrase ne contient pas réellement de jugement ou d'appréciation, mais l'idée de norme contenue dans should est pleinement perceptible ; la relation prédicative <we - be seen>, malgré son rejet de la part de l'énonciateur, est vue comme hypothétique, comme le souligne le terme suppose ; sa réalisation ne va pas de soi.

Si l'idée de norme est présente dans tous ces emplois de should, alors la notion de logique inhérente à la modalité épistémique est également liée ; l'énonciateur aura sa propre idée de la norme, c'est pourquoi tel ou tel événement lui apparaîtra ou non comme logique.

Ainsi, les modaux +ED ne signifient pas nécessairement que le contexte est passé ; ils peuvent simplement ajouter une valeur aux modaux Ø, tout comme ils peuvent se trouver dans des récits au passé, par souci de concordance des temps (les narrations se faisant généralement au passé en anglais). Dans chaque cas, il s'agit du plan sur lequel les modaux se trouvent qui change ; il est de l'ordre du fictif avec -ED. L'extrait qui suit offre un aperçu de la gradation des modaux +ED :

I walked fast through the room: I stopped, half suffocating with the thoughts that rose faster than I could receive, comprehend, settle them - thoughts of what might, could, would and should be.

Comme nous l'avons vu pour les modaux simples, l'ordre croissant de la probabilité des chances de la réalisation d'un évènement est comme suit : may, can, must, will/shall. Ici, l'ajout de -ED dans chaque cas vient confirmer cette échelle. Néanmoins, habituellement, should est de l'ordre du vraisemblable et devrait se situer entre could et would. Le fait qu'il soit après le modal exprimant la certitude (would) s'explique par le fait que, comme nous l'avons vu avec les contextes appréciatifs, should comporte davantage de subjectivité (cf. notion de norme aux yeux de l'énonciateur). C'est pourquoi le placer en dernière position accentue l'implication de l'énonciateur. Bien que tous les modaux montrent ici une évaluation

subjective, should permet de souligner davantage la prise de position.

Si l'énonciateur souhaite procéder à une évaluation présente d'un fait passé, le modal ne portera aucune trace. Le fait qu'il soit simple ou avec -ED n'aura que pour seuls effets ceux précédemment évoqués : l'évaluation en elle-même est mise sur un plan fictif.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway