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Le "système jatropha" pour l'écodevellopement au sahel.

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par Abdoul Karim ALPHA GADO
Université SENGHOR d'Alexandrie - Master de développement spécialité gestion de l'environnement 2011
  

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Conclusion

Au terme de notre présente étude il apparaIt clairement que les Etats africains d'une maniére générale et les pays sahéliens en particulier ont un grand profit à tirer dans l'intensification des cultures industrielles de jatropha. Au titre des facteurs favorables nous retenons en premier lieu le contexte international dont la caractéristique dominante actuelle se traduit par la mondialisation des échanges et l'approche inclusive. Cette ambiance mondiale qui permet d'envisager des partenariats "gagnantsgagnants" (pour reprendre l'expression récurrente) est une chance inoule pour le développement de projets à fortes valeurs ajoutées mais dont nos économies nationales ne sont pas prêtes pour en garantir les financements. Ensuite la prise en charge des destinées des populations par des acteurs de développement d'un type particulier offre également d'heureuses perspectives. C'est ainsi que l'entrepreneuriat social qui se déploie à travers de nombreuses ONG est un cadre prometteur pour des projets jugés trés peu rentables par des investisseurs classiques.

Ceci pour reconnaItre que ce n'est pas un hasard si l'immense majorité des projets jatropha qui sont en cours sur notre continent concernent des pays dotés de grandes capacités en terre fertiles et bien arrosées. En effet, tel que nous l'a confié le rapport du GEXSI les leaders africains en culture du jatropha sont Madagascar, la Tanzanie, la Zambie, le Kenya, le Ghana, le Cameroun, le Cap Vert, la Côte d'ivoire et dans une moindre mesure les zones climatiques guinéennes du Sénégal. La raison est que, ces pays ont connu une introduction massive de l'espéce par les marchands européens pendant la période de la traite négriére. Puis les conditions climatiques et le caractére invasif de la plante ont fait le reste avant que des programmes dignes de l'état actuel de la culture ne se développent.

Cependant une urgence de coordination s'impose entre ces régions et les parties plus arides de l'Afrique afin d'éviter les pressions sur la biodiversité et l'insécurité alimentaire. A ce niveau on peut proposer aux grandes sociétés bénéficiaires des filiéres déjà en place de se lancer à l'assaut du Sahel par le biais de financement MDP. On peut percevoir cette option comme une urgence car même les expériences en cours dans les pays sahéliens partagent cette particularité de se concentrer sur les régions humides à forts potentiels agricoles. Cette tendance offre de l'eau au moulin des détracteurs du jatropha qui y voient un obstacle à la production vivriére. L'inquiétude est fondée d'une façon générale mais pour ce qui est du Sahel on se doit de relativiser, car les espaces appropriés au jatropha sont abondants et délaissés parce que impropres pour la plupart des cultures alimentaires.

Par ailleurs du moment oü le marché des biocarburants se trouve en plein essor, il est temps d'harmoniser les politiques en vue de mieux canaliser les investissements qui doivent tenir compte de la survie et de l'émancipation des plus pauvres. Il ressort donc de notre proposition qu'une intensification des cultures industrielles de jatropha en milieu sahélien doit se baser sur des initiatives de luttes contre la désertification d'une part et de lutte contre la pauvreté des populations d'autre part. Quant aux dangers écologiques des monocultures dans certaines régions, c'est là aussi une affaire de réglementation, d'information et d'incitation.

C'est par manque d'information sur les marchés et sur les opportunités que les producteurs se focalisent sur les mêmes cultures. Une meilleure information sur l'offre et la demande, avec la généralisation (en cours) des bourses agricoles, et la diffusion des semences et des techniques conduiront naturellement à une plus grande diversité des cultures. Autre épouvantail sans cesse agité : la déforestation dans les pays en développement qui est un problème réel, dont le remède est encore une fois la réglementation et le contrôle public mais surtout les reboisements massifs. Puisque les espaces cultivables encore inexploités sont abondants au Sahel, ce risque est moindre dans la perspective de projets Jatropha dans ce contexte.

Nous avons démontré à travers notre étude dans l'espace sahélien, l'existence de fortes potentialités à
mettre au profit de la filière du jatropha. Le fait que les pays du Sahel ne soient pas totalement "sec"explique la propension des promoteurs de projets jatropha à s'implanter d'abord dans les zones

relativement humide. A ce titre notre première proposition consisterait à engager un plaidoyer afin que ces initiatives s'étendent aux zones semi-arides et même arides de façon progressive. Dans le sens que des subventions existent au niveau international destinées à reboiser des terres incultes dans le bénéfice des populations locales d'abord mais aussi dans une perspective de préservation de la planète. C'est en substance ce que nous nous apprêtons à proposer aux dirigeants du valeureux projet de "Grande Muraille Verte" du Sahel, d'admettre le Jatropha curcas parmi les espèces retenues dans le cadre de ce gigantesque programme de reboisement à des fins purement environnementales et sociales.

Enfin on doit noter que la filière Jatropha matérialisée en système de production énergétique à la base répond parfaitement aux critères d'une spéculation au service du monde rural. Pour ultime preuve nous dirons que contrairement aux nombreuses cultures jusque là promues dans le cas de l'exploitation du Pourghère on a la latitude de maintenir les unités de transformation dans la localité productrice. En effet les besoins y sont largement exprimés et le cadre local suffit à titre de débouché. On retient donc à ce niveau que le transfert de matière première n'est pas indispensable ni l'acheminement de produits finis sur de longues distances comme dans les cas des systèmes industriels centralisés qu'on a connu avec le coton ou l'arachide. A ce titre notre mot de la fin est que l'avenir du Jatropha au Sahel sera dans le développement des filières de proximité.

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