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Effet de bordure des terroirs villageois sur les aires protégées suite a la dynamique de l'utilisation des terres : cas de la forêt classée des monts Kouffé au Bénin.:

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par Inoussa TOKO MOUHAMADOU
Université d'Abomey-Calavi - Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA) 2005
  

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    UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI

    FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES

    ECOLE DOCTORALE PLURIDISCIPLINAIRE `'ESPACES, CULTURES ET
    DEVELOPPEMENT»

    01 BP 526 Cotonou, République du Bénin, Tél.(229) 36-00-74, poste 344

    Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA)

    Option : Gestion de l'Environnement

    Spécialité : Dynamique des écosystèmes et

    Aménagement du Territoire

    N° d'Enregistrement : 116-05/EDP/GEN
    MEMOIRE
    Thème :

    EFFET DE BORDURE DES TERROIRS VILLAGEOIS SUR LES AIRES
    PROTEGEES SUITE A LA DYNAMIQUE DE L'UTILISATION DES TERRES :
    cas de la forêt classée des Monts Kouffé au Bénin.

    Par :
    Inoussa TOKO MOUHAMADOU
    Sous la direction scientifique de :

    Professeur Brice SINSIN
    Laboratoire d'Ecologie Appliquée.
    DAGE/FSA/UAC.

    Membres du Jury:

    Président : Prof. Dr. Ir. Adam AHANCHEDE. Maître de Conférences (FSA/UAC). Rapporteur : Prof. Dr. Ir. Brice SINSIN. Professeur (FSA/UAC).

    Examinateurs : 1- Dr Cossi Jean HOUNDAGBA. Maître-Assistant (DGAT/FLASH/UAC). 2- Dr Brice TENTE. Assistant (DGAT/FLASH/UAC).

    Mention : Bien

    Soutenu le : le 11 octobre 2005

    ANNEE ACADEMIQUE : 2004-2005

    1

    SOMMAIRE

    INTRODUCTION 1

    1. PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE 3

    2. OBJECTIFS 5

    2.1. Objectif général 5

    2.2. Objectifs spécifiques 5

    3. HYPOTHESES DE RECHERCHE 5

    4. CONNAISSANCE GENERALE DU MILIEU D'ETUDE 6

    4.1. Milieu physique 6

    4.2. Milieu humain 16

    5. MATERIEL ET METHODES 23

    5.1. Matériel de travail 23

    5.2. Méthodologie de recherche 23

    6. RESULTATS 29

    6.1. Connaissance des limites précises entre le milieu d'étude et la forêt classée des Monts Kouffé. 29

    6.2. Diagnostic multitemporel du milieu d'étude basé sur l'image satellitaire LANDSAT-TM de 1986 et l'orthophotoplan de 2003. 31

    6.3. Impacts des axes routiers et des cours d'eau sur la dynamique de l'utilisation des terres dans le milieu d'étude. 36

    6.4. Solutions locales et raisons pour une gestion durable des ressources naturelles 48

    7. DISCUSSION 51

    7.1. Impacts des activités agricoles 51

    7.2. Impacts de l'exploitation anarchique du bois et du pâturage 51

    7.3. Impacts du braconnage 54

    CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 56

    PERSPECTIVES POUR LA THESE 58

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 59

    SIGLES ET ACRONYMES

    CCPN : Comité de Chasseurs pour la Protection de la Nature

    CENATEL : Centre National de Télédétection et de surveillance du couvert forestier

    CeRPA : Centre Régional pour la Promotion Agricole

    CENAGREF : Centre National de Gestion des Réserves de Faune

    CVC : Confréries Villageoises de Chasseurs

    DFRN : Direction des Forêts et Ressources Naturelles

    ECOPAS : Ecosystèmes Protégés de l'Afrique Soudano-sahélienne

    ETP : Evapotranspiration Potentielle

    FLASH : Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines

    FSA : Faculté des Sciences Agronomiques

    GPS : Global Positioning System

    GV : Groupement Villageois

    INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

    MAEP : Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Péche

    ONAT : Office National d'Aménagement des Terroirs

    ONG : Organisation Non Gouvernementale

    ORSTOM : Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-mer

    PAMF : Projet d'Aménagement des Massifs Forestiers d'Agoua, des Monts Kouffé

    et de Wari-Maro

    PEGEI : Projet Ecodéveloppement et Gestion de l'Espace dans les Zones d'Influence

    des Parcs Nationaux

    PCGPN : Programme de Conservation et de Gestion des Parcs Nationaux

    PNUE : Programme des Nations Unies pour l'Environnement

    SNAFOR : Société Nationale des Forêts

    UAC : Université d'Abomey-Calavi

    UICN : Union mondiale pour la nature

    UTM : Universal Transverse de Mercator

    DEDICACES

    A

    Mon épouse Abiba Jacqueline GOUNOU, pour son courage, sa combativité et sa patience.

    Ma fille, chère et bien-aimée Nadiatou TOKO, pour l'amour qu'elle a toujours manifesté envers moi.

    Tous ceux qui de près ou de loin, se sacrifient pour ma prospérité.

    Je dédie la présente étude en guise de reconnaissance sincère et d'attachement profond.

    REMERCIEMENTS

    Pour ce travail de recherche, je remercie de tout mon coeur, toutes les personnes qui ont contribué, de près ou de loin, de façon directe ou indirecte, aux différentes étapes de sa réalisation.

    Mes remerciements et mes sentiments de profonde reconnaissance au Professeur Brice SINSIN de la Faculté des Sciences Agronomiques, Responsable du Laboratoire d'Ecologie Appliquée pour avoir supervisé la présente étude avec une attention soutenue et une rigueur scientifique. Ses qualités scientifiques exceptionnelles, font de lui, un modèle parfait pour les jeunes chercheurs.

    Je ne saurais jamais exprimer mes sentiments de gratitude et de reconnaissance au Dr. Marcel SANT'ANNA da MATHA, Maître-Assistant à la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines de l'Université d'Abomey-Calavi, pour avoir guidé avec sagesse et rigueur scientifique mes premiers pas dans la rédaction d'un travail de recherche.

    Je remercie aussi tous les enseignants de l'Ecole Doctorale "Espace, Cultures et Développement" et particulièrement le Professeur Michel BOKO pour ses nobles initiatives et ses qualités scientifiques exceptionnelles.

    Ma grande reconnaissance et mes sincères remerciements à la Direction du Projet d'Aménagement des Massifs Forestiers d'Agoua, des Monts Kouffé et de Wari-Maro (PAMF) qui, m'a fourni l'image satellitaire Landsat-TM de 1986, l'orthophotoplan de 2003 pour ma zone d'étude et aussi m'a permis d'acquérir des ressources financières pour la réalisation de ce travail de recherche. Il s'agit plus particulièrement des Messieurs : Paul Coovi DJOGBENOU, Directeur du PAMF, Conservateur en Chef des Eaux et Forêts ; Jan De WINTER, Conseiller Technique Principal, Gaetan AGBANGLA, Chef Unité Technique et Nicolas K. AHOUANDJINOU, Expert en Renforcement des capacités et développement des filières pour leur esprit de collaboration.

    J'adresse aussi mes sincères remerciements à tout le personnel du PAMF, à Coffi ABLE,
    Ingénieur Agronome Forestier Informaticien, Responsable de la Cellule Informatique et
    Cartographie du PAMF, à Noé AGOSSA, Géographe-cartographe au PAMF et à Ousséni

    AROUNA, Géographe-cartographe au Laboratoire d'Ecologie Appliquée, FSA/UAC, pour leur franche collaboration durant tout le temps passé ensemble lors de l'interprétation des orthophotoplans de toute la zone d'intervention du Projet d'Aménagement des Massifs Forestiers d'Agoua, des Monts Kouffé et de Wari-Maro (PAMF).

    Tous les collègues de promotion trouveront à travers la présente étude la consécration de l'ambiance cordiale entretenue durant les mois passés ensemble.

    Mes remerciements et sentiments de reconnaissance à tous les collègues du Laboratoire d'Ecologie Appliquée. Je remercie par ailleurs les parents, frères, amis de la Commune de Banikoara pour leur permanente assistance.

    Je remercie très sincèrement, les populations des villages riverains de la forêt classée des Monts Kouffé (Akpassi, Banon, Bantè, Bobè, Djagbalo, Okouta Ossé et Pira Adjigo) pour leur chaleureux accueil et leur disponibilité permanente durant mes travaux de terrain.

    RESUME

    La problématique du thème `'Effet de bordure des terroirs villageois sur les aires protégées suite à la dynamique de l'utilisation des terres: cas de la forêt classée des Monts Kouffé au Bénin», est de savoir si les différents tracés de limites (routes, pistes, cours d'eau,...) riverains à la forêt classée des Monts Kouffé favorisent ou non la dégradation des ressources naturelles de cette aire protégée.

    L'objectif général de cet travail de recherche est d'évaluer les dommages environnementaux de la pression anthropique sur les terroirs villageois et la forêt classée des Monts Kouffé. Pour atteindre cet objectif général, les objectifs spécifiques suivants ont été visés:

    - identifier les différents tracés de limites de la forêt classée des Monts Kouffé ;

    - analyser la dynamique des activités anthropiques dans les terroirs villageois ;

    - établir une relation entre les différents tracés de limites et les activités anthropiques ;

    - identifier l'impact de chaque type de tracés de limites sur la dynamique de l'utilisation des terres dans les terroirs villageois et la forêt classée des Monts Kouffé.

    En effet, la forêt classée des Monts Kouffé est située dans le Département de la Donga, entre 1°40' et 2°15' de longitude Est et, entre 8°25' et 8°50' de latitude Nord. Sa superficie totale est de 180.300 ha. Le milieu d'étude est localisé dans la Commune de Bantè (Département des Collines). Elle couvre une superficie de 58.107 ha et comprend les villages riverains Okouta Ossé, Pira Adjigo, Akpassi, Banon, Bantè, Bobè et Djagbalo.

    La méthodologie de travail est basée sur l'utilisation de la Télédétection et du Système d'Information Géographique et, sur une enquête de terrain. Celle-ci a permis de faire une meilleure connaissance des problèmes du milieu d'étude.

    Les populations pratiquent une agriculture extensive dominée par un système de jachère. Les champs sont installés à des distances moyennes allant de 5 à 10 km de la limite naturelle (Adjiro) de la forêt classée. Ainsi, certaines essences forestières de valeurs commerciale et pastorale (Khaya senegalensis, Afzelia africana, Pterocarpus erinaceus, Bombax costatum, etc) sont en voie de disparition à cause de leur exploitation anarchique par les populations riveraines. Les résultats de l'étude multi-temporelle basée sur l'image satellitaire Landsat-TM de 1986 et l'Orthophotoplan de 2003 montrent que entre 1986 et 2003, les savanes boisées (-2,09 %), savanes arborées (-0,31%), savanes arbustives (- 19,49%) et les plantations (-2,71%) ont connu une diminution de leurs superficies. Tandis que les galeries forestières (2,10%), galeries forestières dégradées (7,21%), forêts denses (4,02%), forêts claires (1,51%), champs (7,71%) et jachère (1,94%) ont connu eux, une augmentation de leurs superficies.

    Il faut signaler aussi que les populations riveraines maîtrisent mal les limites de l'aire protégée, ce qui favorise la dégradation de ses ressources. Il est donc nécessaire de mettre en place et d'appuyer des comités de suivi et de gestion des ressources naturelles dans le milieu d'étude.

    Mots dles : Effet de bordure, terroirs villageois, aire protégée, dynamique, Monts Kouffé, Bénin.

    ABSTRACT

    The problem of the subject " Effect of border of the rustic soils on protected areas further to the dynamics of landuses: case of Monts Kouffé classified forest in Benin ", is to know if the various plans of limits (roads, tracks, stream) local residents in Monts Kouffé classified forest favors or not the natural resources degradation of this protected area.

    The general objective of this research work is to estimate the environmental damages of the anthropological pressure on the rustic soils and Monts Kouffé classified forest. To reach this general objective, the following specific objectives were aimed:

    - identify the various plans of Monts Kouffé classified forest;

    - analyze the dynamics of the anthropological activities in the rustic soils;

    - establish a relation between the various plans of limits and the anthropological activities;

    - identify the impact of every type of plans of limits on the dynamics of landuses in the rustic soils and Monts Kouffé classified forest.

    Indeed, Monts Kouffé classified forest is situated in the Department of Donga, between 1°40 ' and 2°15 ' of longitude East and, between 8°25 ' and 8°50 ' of latitude North. Its total surface is 180.300 ha. The study area is located in the Municipality of Bantè (Department of Hills). It covers a surface of 58.107 ha and includes the waterside villages Okouta Ossé, Pira Adjigo, Akpassi, Banon, Bantè, Bobè and Djagbalo.

    The working methodology is based on the use of Remote Sensing and Geographic Information System and, on the inquiry of ground. This one allowed to make a better knowledge of the problems of the study area.

    The populations practise an extensive agriculture dominated by a system of fallow. Fields are installed at average going distances from 5 to 10 km of the natural limit (Adjiro) of the classified forest. So, certain forest essences of commercial and pastoral values (Khaya senegalensis, Afzelia africana, Pterocarpus erinaceus, Bombax costatum, etc.) are endangered because of their anarchy exploitation by the waterside populations. The results of the multi-temporal study based on the satellite image Landsat-TM of 1986 and the Orthophotoplan of 2003 show that between 1986 and 2003, the woody savannas (-2,09 %), raised savannas (-0,31 %), arbustives savannas (-19,49 %) and plantations (-2,71 %) knew a decrease of their surfaces. Whereas the forest galleries (2,10 %), forest degraded galleries (7,21 %), dense forests (4,02 %), clear forests (1,51 %), fields (7,71 %) and fallow (1,94 %) knew they, an increase of their surfaces.

    It is necessary to indicate also that the waterside populations master badly the limits of the protected area, what favourites the degradation of these resources. It is thus necessary to set up and to support committees of follow-up and management of natural resources in the study area.

    Keywords: effect of border, rustic soils, protected area, dynamics, Monts Kouffé, Benin.

    INTRODUCTION

    Dans les pays tropicaux en général et dans les pays en voie de développement en particulier, les écosystèmes naturels ont souvent une forte propension à la dégradation. A cause du feu, du surpâturage et de l'agriculture, il est peu probable que la végétation originelle puisse repousser. A cause de la faiblesse et de l'inaptitude des sols à supporter une agriculture intensive, les utilisateurs ont tendance à adopter des formes d'agriculture et de pastoralisme destructrices et instables qui menacent l'environnement. L'agriculture itinérante se pratique parce que la fertilité des terres nouvellement défrichées chute rapidement. La terre est rapidement abandonnée et retourne à son état naturel mais l'agriculture y a laissé une cicatrice permanente. La couche superficielle du sol a disparu et dans certains cas (sol latéritique) le sol exposé devient une croûte endurcie que la végétation naturelle ne peut recoloniser facilement. (Mackinnon et al., 1990).

    Au niveau des aires protégées du Bénin et de leurs terroirs villageois, les mêmes problèmes de gestion des écosystèmes se posent.

    En effet, la forêt classée des Monts Kouffé est située dans le Centre-Bénin, entre 1°40' et 2°15' de longitude Est et entre 8°25' et 8°50' de latitude Nord.

    Les groupes cibles auxquels s'adresse principalement le travail de recherche portant sur `'Effet de bordure des terroirs villageois sur les aires protégées suite à la dynamique de l'utilisation des terres : cas de la Forêt Classée des Monts Kouffé au Bénin», sont les différents acteurs et partenaires de l'écodéveloppement de la forét classée et de son terroir villageois.

    Parmi ceux-ci, figurent notamment :

    - les conservateurs des aires protégées. Vu leur position hiérarchique, ils représentent l'élément-clé de la gestion équilibrée des ressources naturelles du macro-écosystème forêt classée-terroir viallgeois ;

    - les décideurs politiques , ayant juridiction sur l'environnement naturel et l'utilisation du Capital Nature ;

    - les gardes (gardes-chasse, forestiers,...) qui servent en fait d'intermédiaires entre l'autorité de la forét classée et les utilisateurs du Capital Nature (villageois, cultivateurs, éleveurs, ...) ;

    - les éducateurs (enseignants, chercheurs) et les sensibilisateurs par lesquels passe l'information voulue en direction de l'ensemble des couches de la population locale (cadres, gardes, paysans, écoliers,...) ;

    - les villageois, principaux partenaires de l'écodéveloppement des terroirs villageois ils vivent traditionnellement ;

    - les associations de chasseurs qui depuis des siècles prélèvent un certain pourcentage du capital-gibier selon des normes coutumières et dont dépend en fin de compte l'équilibre biologique naturel ;

    - les associations de femmes dont l'action dynamique n'est plus à démontrer dans le processus du développement rural ainsi que dans les diverses formes d'activités socioéconomiques (production de charbon, vente de viande boucanée,...) ;

    - les associations d'artisans et de commerçants, sans lesquels le mécanisme d'une

    gestion équilibrée des ressources naturelles serait improductif et aléatoire ;

    - les cultivateurs dont le principal sinon l'unique objectif est l'extension de leurs

    champs et la protection de ceux-ci contre les animaux sauvages et la divagation du

    bétail.

    Pour mieux faire comprendre le bien fondé de ce thème de recherche, les quatre points suivants seront développés :

    1- Connaissance des limites précises entre le milieu d'étude et la forét classée des Monts Kouffé.

    2- Diagnostic multitemporel du milieu d'étude basé sur l'image satellitaire LANDSAT-TM de 1986 et l'orthophotoplan de 2003.

    3- Impacts des axes routiers et des cours d'eau sur la dynamique de l'utilisation des terres dans le milieu d'étude.

    4- Solutions locales et raisons pour une gestion durable des ressources naturelles.

    1. PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE

    La biodiversité est l'une des composantes majeures de l'environnement dont la valeur est inestimable. Plusieurs menaces pèsent aujourd'hui sur la biodiversité. La question qui se pose est de savoir comment sauver la biodiversité.

    Dorst (1965), Dajoz (1985), PNUE (1992) et Sinsin (2003) préconisent la création, l'aménagement et la gestion des aires protégées pour conserver la biodiversité. La création d'un parc ou d'une réserve prive les populations locales d'une partie de territoire dont elles étaient traditionnellement responsables (Heymans, 2000). Or, ces populations rurales pauvres sont les plus dépendantes des ressources naturelles dont elles tirent généralement l'intégralité de leurs moyens d'existence (ONATet al., 1996). L'extension de l'agriculture a exercé une influence catastrophique sur bien des écosystèmes terrestres (Ramade, 1982). Selon (Rikhari et Palni, 1999), le feu a été décrit comme le premier outil utilisé par les êtres humains qui cause beaucoup de dommages à l'écosystème. Ainsi, l'essartage qui est pratiqué dans de nombreuses régions tropicales, consiste à défricher et à brûler une parcelle dans le but de la cultiver pendant quelques années avant d'abandonner le site à une longue jachère régénératrice (Mitja et Puig, 1993).

    Au Bénin et dans les terroirs villageois de la forét classée des Monts Kouffé, l'utilisation de l'espace et des ressources naturelles se fait à travers l'agriculture, l'élevage, le braconnage et l'exploitation forestière. Avec une superficie de 180.300 ha, la forêt classée des Monts Kouffé présente l'une des plus belles biocénoses du pays, une grande faune typique différente de celle des parcs nationaux (Djodjouwin, 2001). La densité de certaines essences forestières de valeur commerciale (Khaya senegalensis, Afzelia africana, Pterocarpus erinaceus) ou d'essences rares est assez impressionnante (PAMF, 2002).

    Elle est limitée par des facteurs naturels dont le fleuve Ouémé à l'Est, les rivières Odola au Nord, Adjiro au Sud et les collines d'Agbassa au Nord-Est. A côté de ces éléments naturels, la forêt classée est entourée de terroirs villageois.

    Ces terroirs villageois sont desservis par des axes routiers non-négligeables dont, la voie bitumée Bassila-Savalou (le plus important) située à l'Ouest de la forét classée, les pistes carrossables très pratiquées, Igbèrè-Bassila au Nord, Bantè-Djagbalo au Sud et celle peu pratiquée, Idadjo-Agbassa située à l'Est.

    Comme on peut le constater sur le terrain, la végétation du Bénin est caractérisée par un fort morcellement. Celle-ci trouve ses origines dans les variations climatiques, les facteurs édaphiques et l'action anthropique (Akoègninou et al., 2001).

    Selon Djodjouwin (2001), pour rationaliser la gestion de la forêt classée des Monts Kouffé, le PAMF s'est fixé comme objectif de concilier les principes de la conservation et les impératifs socio-économiques. Pour cela des études ont été réalisé dans la végétation et la faune (Sinsin, 1996 ) et, les pâturages (Agonyissa et Sinsin, 1998). L'objectif général de ces différentes études est la connaissance des espèces végétales et animales, la productivité des pâturages et les formations végétales.

    L'utilisation des terres à des fins agricoles constitue aujourd'hui une menace sérieuse pour la forêt classée des Monts Kouffé suite à l'arrivée des migrants venus du Sud-Bénin, de la partie septentrionale du Bénin et du Togo. La pression s'observe le long des grands axes routiers (Bassila-Bantè) et certains axes secondaires (Bassila-Wari-Maro). L'élevage dans les terroirs villageois occupe une place de choix. Mais l'élevage des bovins est surtout l'affaire d'étrangers d'ethnie Peuhl venus du nord du Bénin ou des pays voisins en l'occurrence le Nigéria.

    Du point de vue écologique, cette forme d'utilisation des terres (élevage) a un impact facilement appréciable au niveau du couvert végétal, notamment sur les arbres fourragers de saison sèche que sont Afzelia africana, Khaya senegalensis et Pterocarpus erinaceus.

    Sur le plan faunique (Djodjouwin, 2001), la région des Monts Kouffé représente, le milieu la diversité spécifique est la plus élevée au Bénin, notamment pour des primates. Des espèces

    très menacées telles que le colobe noir d'Afrique (Colobus vellerosus), le sitatunga (Tragelaphus spekei) et le lycaon (Lycaon pictus ) y sont représentées. La région abrite aussi 227 espèces d'oiseaux. La biomasse totale des espèces animales est estimée à 250 kg/km2 dans la forêt classée des Monts Kouffé. Les investigations auprès des riverains révèlent que les taux de prélèvement par les braconniers sont supérieurs aux taux spécifiques d'accroissement naturel des espèces animales recensées, excepté chez le buffle, Syncerus caffer brachyceros et par conséquent, la disparition imminente de certaines espèces si le prélèvement anarchique continuait.

    Cette utilisation accrue de l'espace et des ressources naturelles dans les terroirs villageois de la forét classée des Monts Kouffé est également l'opinion de certains acteurs de développement tels que les villageois riverains des trois massifs forestiers, les agents forestiers, les cadres de l'Administration forestière qui sont tous unanimes sur un méme constat : la faune a été décimée et les bois de valeur ont été presque entièrement exploités dans la forét classée des Monts Kouffé comme celles d'Agoua et de Wari-Maro (Djogbénou, 2002). Selon ce dernier, les principales causes de cette dégradation croissante et alarmante de la flore et de la faune dans cette aire protégée peuvent être regroupées comme suit :

    - insuffisance de mesures de protection et d'aménagement de la forêt classée ; - pressions exercées par la population sur les ressources naturelles ;

    - insuffisance des capacités d'intervention des agents forestiers.

    Les cours d'eau limitrophes (Adjiro et affluents) et les axes routiers, favorisent-ils ou non la dégradation des ressources naturelles de la forêt classée des Monts Kouffé et de ses terroirs villageois ?

    Le thème de recherche « Effet de bordure des terroirs villageois sur les aires protégées

    suite à la dynamique de l'utilisation des terres : cas de la forêt classée des Monts Koufféau Bénin » permettra de comprendre mieux la situation.

    2. OBJECTIFS

    2.1. Objectif général

    L'objectif général est d'évaluer les dommages environnementaux de la pression anthropique sur les terroirs villageois et la forêt classée des Monts Kouffé.

    2.2. Objectifs spécifiques

    Pour atteindre cet objectif général il faut les objectifs spécifiques suivants:

    - identifier les différents tracés de limites de la forêt classée des Monts Kouffé ; - analyser la dynamique des activités anthropiques dans les terroirs villageois;

    - établir une relation entre les différents tracés de limites et les activités anthropiques;

    - identifier l'impact de chaque type de tracés de limites sur la dynamique de l'utilisation

    des terres dans les terroirs villageois et la forêt classée des Monts Kouffé.

    3. HYPOTHESES DE RECHERCHE

    - Il existe un lien entre les tracés de limites et la dynamique de l'utilisation des terres dans les terroirs villageois et la forêt classée des Monts Kouffé;

    - L'accroissement démographique et la pauvreté des populations, sont responsables de la dégradation des ressources naturelles et de la disparition de certaines espèces animales et végétales, dans les terroirs villageois et la forêt classée des Monts Kouffé.

    4. CONNAISSANCE GENERALE DU MILIEU D'ETUDE 4.1. Milieu physique

    4.1.1. Situations administrative et géographique

    Les autorités locales et les populations limitrophes qui ont des droits d'usages dans la forét classée sont celles des villages riverains ci-après : Assahou et Idadjo dans la Commune de Ouèssè ; Djagbalo, Bobè, Banon, Akpassi, Okouta-Ossé, Pira et Bantè dans la Commune de Bantè ; Kprèkètè, Assion, Biguina, Koiwali, Aoro, Adjiro, Kikélé, Manigri Ikani, Manigri Oké, Modogui/Kpakpaliki et Igbèrè dans la Commune de Bassila puis, Agbassa dans la Commune de Tchaourou (PAMF, 2002).

    Le milieu d'étude (localisé dans la Commune de Bantè) est situé au Sud du massif forestier, avec la voie bitumée Savalou-Bantè-Pira-Bassila et la piste Bantè-Bobè-Djagbalo comme limites (Figure 1).

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    Figure 1: Situation du milieu d'étude par rapport à la fork classée des Monts Kouffé

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    4.1.2. Climat

    4.1.2.1. Précipitations et Evapotranspiration

    La région des Monts Kouffé bénéficie d'un climat tropical de type guinéo-soudanien. Les variations mensuelles de la pluviométrie dans la station météorologique de Savè montre une courbe en cloche. Présentées dans un même graphique, les précipitations et l'évapotranspiration permettent de définir le diagramme climatique de la région. Grace à ce dernier, on peut diviser l'année en des périodes d'événements bioclimatiques successives à partir de la variation mensuelle des précipitations et de l'évapotranspiration.

    Pour ce faire :

    - la période est très humide quand la courbe de ETP passe sous celle des précipitations ; - la période est humide lorsque la courbe de Y2 ETP passe sous celle des précipitations; - la période est sèche quand la courbe des précipitations passe en dessous de Y2 ETP.

    L'analyse du diagramme climatique (Figure 2) permet ainsi de dégager pour la région des

    Monts Kouffé trois périodes bioclimatiques:

    - la période très humide de mi-mai à début octobre,

    - la période humide de début avril à fin octobre,

    - une période sèche qui s'étend de novembre à début avril.

    Figure 2: Diagramme climatique de la région des Monts Kouffé (1971-2000)
    Source : ASECNA-Aéroport de Cotonou

    4.1.2.2. Température

    Avec des variations mensuelles (Figure 3), la température moyenne observée entre 1971 et 2000 dans la région est de 27°C. Les températures les plus élevées sont enregistrées aux mois de mars (32,24 °C) et avril (31,21 °C) ; les plus faibles sont observées en juillet (27,06°C), août (26,73°C) et septembre (27,48°C).

    Figure 3 : Variations mensuelles de la température dans la région des Monts Kouffé
    (1971-2000)

    Source : ASECNA-Aéroport de Cotonou.

    4.1.2.3. Humidité relative

    L'humidité relative de l'air connaît une variation spatio-temporelle importante. Dans la région des Monts Kouffé, les moyennes mensuelles (Figure 4) oscillent entre 50% et 80%. Les plus basses s'observent en janvier (50,1%) et février (54,1%) essentiellement sous l'effet de l'harmattan. Tandis que les plus hautes s'observent entre juillet (79,3%) et août (79,8%), à cause de l'effet des pluies.

    Figure 4: Variations mensuelles de l'humidité relative dans la région des Monts Kouffé
    (1971-2000)

    Source : ASECNA-Aéroport de Cotonou.

    4.1.2.4. Insolation

    L'insolation connaît une forte variation mensuelle (Figure 5) dans la région des Monts Kouffé. Les mois les plus ensoleillés sont les mois de mai (223,7 h) et novembre (219,1 h). Les plus faibles valeurs de l'insolation sont observées dans les mois de juillet (107,1 h), août (92,5 h) et septembre (119,9 h).

    Figure 5 : Variations mensuelles de l'insolation dans la région des Monts Kouffé
    Source : ASECNA-Aéroport de Cotonou.

    4.1.3. Relief et hydrographie

    4.1.3.1. Données géomorphologiques

    Le relief de la Commune de Bantè est composé de plateaux dominés par quelques collines d'altitudes variées. Selon les estimations du CeRPA-Bantè (2004), 20% des terres sont occupées par les collines. Les plateaux sur lesquels s'organisent les activités et l'habitat, couvrent les 70% de la superficie totale et les bas-fonds les 10%.

    4.1.3.2. Réseau hydrographique

    Le réseau hydrographique peu diversifié est constitué de la rivière Adjiro et ses affluents (Figure 6) et, des affluents du fleuve Zou et des rivières Agbado et Otio, (Figure 1).

    Ces cours d'eau ne résistent pas à la saison sèche. Les eaux coulant suivant une direction nord-sud, sont drainées par plusieurs petits marigots et rivières à écoulement temporaire qui se jettent dans les rivières Odola et Adjiro. Ce réseau permet le développement des cultures maraîchères pratiquées par quelques femmes d'Agoua, Akpassi, Adja-Pira et Bantè.

    Cette connaissance générale du milieu d'étude, a permis de savoir quel matériel de travail et quelle méthodologie utiliser pour la collecte des données.

    Figure 6 : Réseau hydrographique du milieu d'étude

    4.1.4. Données géologiques et types de sols

    4.1.4.1. Données géologiques

    Le substratum géologique dominant dans la région des Monts Kouffé est constitué de formations cristallines très anciennes de type `'Dahoméyen». La roche-mère est de nature granito-gneissique. Sur elle, reposent des montagnes résiduelles (inselbergs) dont une de 375 m d'altitude et les deux Monts Kouffé (grand et petit) par lesquels la forét classée est localisée. L'altitude du grand mont est de 523 m, au moment où le petit mont est à 342 m.

    4.1.4.2. Types de sols

    La carte des sols du milieu d'étude (Figure 7) présente différents types de sols.

    Il s'agit notamment, des sols minéraux bruts d'origine non climatique (sols argilo-sableux), des sols ferrugineux tropicaux et des sols ferrallitiques. Les sols argilo-sableux sont aptes à la culture de coton (Gossypium hirsutum), d'igname (Dioscorea alata) et des fruitiers. Les sols ferrugineux tropicaux sont propices à une gamme variée de cultures comme le maïs (Zea mays), le niébé (Vigna unguiculata) et l'arachide (Arachis hypogea). Ce potentiel pédologique favorise le développement d'une végétation luxuriante qui regorge d'une diversité d'espèces animales.

    Figure 7 : Types de sols dans le milieu d'étude

    4.1.5. Caractéristiques des espèces végétales

    La végétation est composée de formations végétales naturelles et de formations végétales artificielles (PAMF, 2002). Les formations végétales naturelles sont composées de: galeries forestières, forêts claires, forêts denses sèches, savanes et jachères récentes.

    Les galeries forestières et les savanes boisées sont dominées par les essences telles que Isoberlinia doka, Pterocarpus erinaceus, Isoberlinia tomentosa, Monotes kerstingii, Uapaca togoensis, Vitellaria paradoxa, Pericopsis laxiflora. Les savanes arborées et les savanes arbustives sont dominées dans la strate arborescente par Burkea africana, Detarium microcarpum et Terminalia avicennioides. Anogeisus leiocarpus domine les forêts denses sèches. Les jachères sont caractérisées par des espèces comme Strychnos spinosa, Strychnos innocua et Nauclea latifolia dans leur jeune âge.

    La végétation artificielle est formée de plantations de teck (Tectona grandis) ou d'anacardiers (Anacardium occidentale) appartenant soit à l'Etat soit à des privés. Les plus grandes plantations sont celles d'anacardiers installées par la SNAFOR depuis 1965.

    4.1.6. Caractéristiques de la faune

    Sur le plan faunique, la région des Monts Kouffé est le milieu où la diversité en espèces est la plus élevée au Bénin, notamment pour les familles de primates (Heymans et Petit, 1985). Les espèces très menacées telles que le sitatunga (Tragelaphus spekei) et le lycaon (Lycaon pictus) y sont présentes. La faune est encore assez riche en ongulés et en oiseaux (Djodjouwin, 2001). La biomasse totale des espèces animales est estimée à 250,3 kg/km2 dans la forêt classée des Monts Kouffé (Sinsin, 1996).

    Les investigations auprès des riverains révèlent que les taux de prélèvement par les braconniers sont supérieurs aux taux spécifiques d'accroissement naturel des espèces animales, ce qui entraînera par conséquent la disparition imminente de certaines espèces.

    4.2. Milieu humain

    4.2.1. Groupes socio-culturels et données démographiques 4.2.1.1. Groupes socio-culturels

    De façon générale, la population de la Commune de Bantè comporte plusieurs groupes socioculturels. Il s'agit selon CeRPA-Bantè, (2004), des Ifè qui représente 51% de la population et peuplent surtout les arrondissements du Sud (Gouka, Atokolibé), des Itcha rencontrés dans les arrondissements du Centre et du Nord (Agoua, Koko, Lougba, Akpassi, Bantè, Bobè et Pira). Ceci montre que notre milieu d'étude (Akpassi, Bantè, Bobè, Pira) est essentiellement peuplé d'Itcha. A cette véritable homogénéité linguistique s'ajoutent les groupes d'immigrés que sont les Fons, les Hollis, les Adja, les Ditamari, les Idatcha. Ces derniers sont tous en quête de terres fertiles pour l'agriculture ou attirés par l'exploitation forestière et autres activités lucratives.

    4.2.1.2. Données démographiques

    Les données démographiques du milieu d'étude sont connues grace aux deux derniers recensements généraux de la population et de l'habitat, organisés en 1992 et 2002 par l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE). Ces données concernent les statistiques de la population de tous les ménages et de celles des ménages agricoles par arrondissement et par village. La Figure 8 ci-dessous permet d'observer et d'analyser l'évolution de la population dans l'intervalle de dix ans (1992-2002).

    Figure 8 : Evolution de la population dans le milieu d'étude (1992-2002)

    L'analyse de la figure montre que pendant les dix ans, en dehors du terroir villageois de Banon qui a connu une régression de sa population c'est une augmentation qui a été notée dans les autres terroirs villageois. Cette situation de Banon ne peut sans doute s'expliquer que par un degré élevé de l'exode rural en direction de Cotonou et principalement du Nigéria, qui sévit dans le milieu d'étude.

    Ainsi grâce à la formule ci-dessous, nous avons calculé par localité, les accroissements moyens de la population.

    r = (P2002 / P1992)1/ n

    Avec : P2002 = Population de 2002 P1992 = Population de 1992

    n = différence d'année entre 2002 et 1992 (ici, n = 10 ans) (Source : INSAE-Bénin)

    Les résultats obtenus sont présentés par le Tableau I

    Tableau I: Taux d'accroissements moyens de la population par village enquêté

    Villages enquêtés

    Taux d'accroissement moyens de la population ( r ) en (%)

    Banon

    96,32

    Bobè

    107,31

    Djagbalo

    113,04

    Okouta Ossé

    105,09

    Pira Adjigo

    105,61

    Source : Résultats d'enquête (février 2005).

    Les données du Tableau I montrent que les taux d'accroissement moyens place Djagbalo au 1er rang (113,04%) ; Bobè est 2è (107,31%) ; Pira Adjigo, 3è (105,61%) ; Okouta Ossé, 4è (105,09%) et Banon, 5è (96,32%). Ces taux d'accroissement moyens expliquent donc l'importance différentielle de la population au niveau des villages enquêtés.

    4.2.2. Gestion de terroir
    4.2.2.1. Tenure foncière

    Dans chaque village, il y a un chef traditionnel suprême qui est le gardien spirituel de tout le territoire laissé par l'ancêtre fondateur. Mais ce chef spirituel appelé `'baalè» (Chef de terre) n'exerce pas un droit de propriété directe sur toutes les terres de l'espace villageois. En terme d'indivision, le village est un ensemble de terres de collectivités familiales et chacune de ces terres est dirigée par un `'baba-odoï» ou `'onilè» qui est l'autorité exerçant un droit de propriété et de mise en valeur. La terre est octroyée par les propriétaires terriens aux allochtones qui peuvent l'utiliser soit pour la production agricole, soit pour des plantations. En cas de départ de l'allochtone, la terre et ce qu'elle renferme revient au propriétaire terrien. Les étrangers s'adressent au baalè qui convoque une réunion des notables de baba-odoï pour identifier lequel d'entre eux a des terres disponibles à lui affecter. Au niveau du massif des Monts Kouffé seuls les Holli ont un droit au privilège d'être autorisé à s'installer et à cultiver dans la forêt. Les autres groupes ethniques peuvent seulement obtenir une autorisation pour la savane. Après identification d'un lopin de terre et en échange de l'octroi du statut d'usufruitier, le demandeur Holli donnera au village par l'intermédiaire du baalè 2 sacs de maïs de 50 kg durant 4 ans (temps après lequel la terre sera laissée en jachère). Depuis 1993, les notables préfèrent recevoir de l'argent en espèces. La somme demandée correspond environ à 10.000 FCFA/ha (1996) et est perçue par le maire (actuel chef d'arrondissement). Pour le demandeur d'une autre ethnie, il fera un geste symbolique qu'il renouvellera à la fin

    de chaque année (généralement il est constitué de 1 ou 2 litres d'alcool local `'sodabi» et 2.000FCFA). Si les allochtones ont des relations avec un village autochtone, souvent des droits coutumiers ou `'tradition inventée» limitent l'accès à la terre cultivable, aux ressources naturelles (forêts, bas-fonds) et les cultures de rente tels le coton et les plantations (PAMF, 2002). Pour cette raison, les immigrants (qui dans certains villages et surtout hameaux représentent la majorité de la population) sont aussi exclus de l'appui des structures d'intervention pour l'amélioration de la gestion de ces ressources.

    4.2.2.2. Système de production agricole

    L'agriculture est l'une des principales activités économiques menées dans le milieu. C'est une agriculture itinérante sur brûlis qui est caractérisée par de petites exploitations de 2 ha en moyenne, mais aussi par des exploitations de plus de 15 ha. Les cultures pratiquées sont essentiellement le maïs (Zea mays), le sorgho (Sorghum spp), l'igname (Dioscorea alata), le manioc (Manihot esculenta), le niébé (Vigna unguiculata), l'arachide (Arachis hypogea), le coton (Gossypium hirsutum), le riz (Oryza sativa) et les cultures maraîchères. Les opérations agricoles s'effectuent essentiellement à la main avec un outillage rudimentaire (houe, coupe-coupe, etc.). L'adoption de la culture attelée est importante dans la zone du massif forestier des Monts Kouffé. L'utilisation de la fumure et des produits phytosanitaires est, en dehors du coton, très faible sur les autres cultures.

    4.2.2.3. Système de production animale

    L'élevage occupe la seconde place, après l'agriculture, dans les activités économiques. De type traditionnel et extensif, l'élevage concerne les bovins, les ovins, les caprins, les équins, les porcins et la volaille. Djodjouwin (2001) estime à 9855 le nombre de bovins sédentaires autour de la forêt classée des Monts Kouffé. Il est à préciser que les transhumants et les bouviers des troupeaux sédentaires rentrent le moins possible en profondeur du massif forestier des Monts Kouffé afin d'éviter les mouches tsé-tsé, très abondantes dans la partie sud-est du massif.

    4.2.2.4. Système d'exploitation des ressources forestières

    Le service forestier qui ne dispose pas pour le moment de plans d'aménagement a très peu de moyens pour exécuter les travaux préparatoires à toute exploitation forestière. Le rôle de ce service se limite au contrôle à posteriori des produits sortis de la forét et à l'encaissement des taxes qui sont versées au trésor public. Sinsin (1996), rapporte que dans tous les villages des Monts Kouffé, les femmes ont développé des activités économiques relativement importantes, basées essentiellement sur la mise en valeur des produits de la forêt classée. Selon les potentialités qu'offre l'écosystème et les affinités des femmes, les produits exploités varient d'un village à un autre : de nombreux fruits dont le karité, diverses espèces de légumes verts auto-consommés et vendus, le piment, les champignons, des lianes transformées en éponges, une graminée (Loudetia sp) transformée en balais, feuilles d'arbres pour la teinture artisanale ou pour l'emballage et le conditionnement de produits alimentaires, des plantes médicinales, etc. Sans oublier la production du savon, très prisé sur les marchés locaux, à base de soude obtenue après incinération de bois de Anogeissus leiocarpus. L'activité des hommes concerne surtout la coupe de bois, la production de madriers et de charbon (essentiellement pratiquée par l'ethnie Adja), la récolte de miel de brousse (par abattage et/ou mise à feu de l'arbre), collecte de plantes médicinales et la chasse. Les coupes sont pratiquées par des exploitants agréés munis de permis de coupe, moyennant un paiement de taxes et redevances. Celles-ci sont fixées à l'unité de volume `'déclaré» par l'exploitant, selon les espèces et les assortiments (bois d'oeuvre, bois de service, bois de feu, charbon, palmier à huile). Manigri, Banon, Djagbalo, Okouta Ossé, Wannou, Kprèkètè, Aoro sont les villages qui se sont spécialisés dans la production de madriers et/ou en charbon de bois. Les villages de chasseurs (généralement créés par les chasseurs et où 60% des hommes pratiquent la chasse) sont pour le massif des Monts Kouffé : Manigri, Wannou, Banon, Idadjo, Okouta Ossé, Djagbalo, Igbèrè. Au niveau de la chasse on distingue trois types : chasse à la battue (février-mars), chasse aux bâtons (mars-avril) et la chasse au fusil (pratiquée à tout moment). Dans ces villages de chasseurs, la principale source de protéine reste la viande boucanée.

    La chasse est un métier codifié dans la tradition Nagot. Son apprentissage à l'époque où la faune sauvage abondait est sujet à des lois qu'on ne peut en aucun cas transgresser. Cet apprentissage se fait par des étapes bien précises correspondant à un degré d'initiation et de montée dans la hiérarchie de la confrérie des chasseurs. Le Balodè où Maître-chasseur préside la confrérie des chasseurs dans le village. Pour accéder à ce titre il lui a fallu démontrer sa puissance mystique à travers la neutralisation et l'abattage d'un certain nombre d'animaux

    considérés par les communautés de chasseurs comme offensifs ou rares. Aucun villageois ne peut pénétrer la forét dans le but de chasser s'il n'a reçu au préalable l'autorisation du chef chasseur de son ressort territorial. Un éclaireur existe au niveau de la confrérie et veille à dépister et organiser la poursuite de braconniers non résidents qui envahissent leur territoire. Au-delà de la confrérie existent dans la région des Monts Kouffé deux types d'association qui regroupent les différentes Confréries Villageoises de Chasseurs (CVC). La plus importante d'entre elles est certainement la fédération des CVC `'Irèpo Odè» créée officiellement en mars 1999 et présidée par le chef chasseur du village de Koda (au nord-est de la forêt classée des Monts Kouffé). Avec l'appui de l'ONG ROSE-Echanges, Irèpo Odè tente d'obtenir l'enregistrement ou la reconnaissance officielle de la fédération. La fédération repose sur des statuts, un conseil des sages et des responsables de zones puis organise annuellement une assemblée générale de façon tournante dans un village membre. Lors de ces assemblées sont abordées des questions qui traitent de toutes les actions que la fédération entreprend concernant la réglementation de la chasse, de la transhumance et la pêche.

    La deuxième association de chasseurs, opérationnelle depuis 1994, opère dans la commune de Bantè. Structurée autour de comités villageois de chasseurs dénommés Comités de Chasseurs pour la Protection de la Nature (CCPN) autour et au sud du massif des Monts Kouffé, elle est présidée par le chef chasseur d'Akpassi. Elle prend assise sur le `'Pacte Ogou» et a été mise en place pour lutter contre l'exploitation abusive des foréts de la région et préserver ainsi la tradition de la chasse. Cette association, soutenue par le roi de Bantè, a été initiée en 1992/1993 par le propriétaire de la ferme de Tobé (PAMF, 2002).

    4.2.2.5. Formes d'organisations sociales

    Les formes d'organisations sociales comprennent :

    - les corps professionnels (groupements villageois, groupements de planteurs, Confreries villageoises de chasseurs, Unions communales des producteurs, groupements d'apiculteurs, exploitants forestiers );

    - les groupements féminins ;

    - les groupes culturels ;

    - les associations de jeunes ;

    - les associations de développement.

    Enfin, avant d'aborder la partie `'matériel et méthodes» de ce travail, il est important de signaler que le CENAGREF dans son Programme de conservation et de Gestion des Parcs Nationaux (PCGPN) a fait des études similaires au notre par son Projet Ecodéveloppement et Gestion de l'Espace dans les Zones d'Influence des Parcs Nationaux (PEGEI). Son but est de promouvoir des activités pouvant contribuer à réduire les menaces d'origine anthropiques qui pèse sur la diversité biologique des aires protégées, à travers une orientation stratégique qui consiste à développer des « actions villageoises » aux fins de réduire la pression sur les aires protégées. Les terroirs villageois concernés sont ceux de Banikoara, Guéné, Karimama dans le département de l'Alibori et ceux de Firou, Kaoubagou dans le département de l'Atacora. Le projet ECOPAS travaille beaucoup plus dans le domaine de la transhumance transfrontalière dans la zone du Parc National du W.

    5. MATERIEL ET METHODES 5.1. Matériel de travail

    Cette étude a nécessité l'utilisation des matériels et instruments suivant :

    - des cartes topographique, pédologique et de végétation;

    - une image satellitaire LANDSAT de 1986 et l'orthophotoplan de 2003;

    - le logiciel ERDAS IMAGINE 8.4, pour le traitement des images satellitaires ;

    - le logiciel ArcView 3.2, pour l'interprétation de l'orthophotoplan et la réalisation des cartes d'occupation du sol ;

    - un GPS pour l'enregistrement des coordonnées des points de contacts lors de la véritéterrain ;

    - un appareil photographique ordinaire pour la prise de vues ;

    - une boussole SUUNTO, pour la prise des azimuts lors du contrôle-terrain.

    5.2. Méthodologie de recherche

    5.2.1. Recherche documentaire

    Cette première phase du travail a consisté à visiter les centres de documentation. Il s'agit notamment des centres de documentation du Laboratoire d'Ecologie Appliquée (FSA), de la Faculté des Sciences Agronomiques, de la FLASH, l'Université d'Abomey-Calavi, du PAMF, de la DFRN, de l'INSAE, du CENATEL, du CeRPA ZOU-Collines, du CENAGREF et du MAEP. Les documents sont de nature variée : ouvrages généraux, ouvrages spécialisés, articles scientifiques, actes de conférences et de séminaires, mémoires et thèses d'Ingénieur Agronome, notes de cours et, rapports techniques.

    5.2.2. Enquêtes de terrain

    La nécessité de compléter et de vérifier les données bibliographiques par des faits d'observation et des entretiens avec les principaux acteurs concernés, nous a conduit à effectuer une descente sur le terrain suivant un échantillon donné.

    5.2.2.1. Choix de l'échantillon - Choix des villages enquêtés

    Notre échantillon est constitué de cinq villages riverains à la forêt classée des Monts Kouffé. Il s'agit notamment des villages Okouta-Ossé, Pira-Adjigo, Banon, Bobè et Djagbalo. Ces villages ont été choisis en tenant compte de leur répartition spatiale dans le milieu d'étude et aussi de la proximité de certains, vis-à-vis de la forêt classée des Monts Kouffé (Figure 10). Dans chacun de ces villages, notre enquête a pris en compte 10 % des ménages et dans chaque ménage, deux individus ont été interviewés.

    - Choix des ménages et individus

    Le Tableau II présente à cet effet, les villages concernés leurs circonscriptions administratives leur population totale, le nombre de ménages, la taille des ménages enquêtés et le nombre d'individus enquêtés (n).

    Tableau II: Echantillonnage d'enquête dans le milieu d'étude

    ARRONDISSEMENTS

    VILLAGES

    POPULATION
    TOTALE

    NOMBRE
    DE
    MENAGES

    MENAGES
    ENQUETES

    INDIVIDUS
    ENQUETES
    (n)

    AKPASSI

    Banon

    1872

    321

    32

    64

    BOBE

    Bobè

    1091

    178

    18

    36

    Djagbalo

    1781

    253

    25

    50

    PIRA

    Okouta-Ossé

    1837

    303

    30

    60

    Pira-Adjigo

    6459

    882

    88

    176

    TOTAL

    5

    13.040

    1937

    193

    386

    Source : Résultats d'enquête (février 2005)

    5.2.2.2. Méthode d'enquête et groupes cibles

    - Mode d'échantillonnage

    Dans chaque village, le choix de l'échantillon a été fait de façon aléatoire. Le ménage constitue le niveau d'observation.

    - Techniques, outils de collecte et nature des données

    Les techniques et outils de collecte des données sont les guides d'entretiens, les interviews directs et individuels.

    Les groupes cibles sont les différentes catégories socio-professionnelles. Il s'agit des agriculteurs, agro-éleveurs, éleveurs, scieurs, chasseurs, forgerons, mécaniciens, tailleurs, couturières, chef chasseur, chef de village, roi de village, secrétaires de GV, soudeurs, matronnes, agents polyvalents de vulgarisation agricoles, photographes, ménagères, revendeurs de divers.

    Ces entretiens informels ont permis de rassembler des informations de nature variée. Elles concernent notamment, la description de l'utilisation actuelle des ressources naturelles, les problèmes majeurs actuels de leurs terroirs villageois, leurs perceptions des changements en cours dans les terroirs villageois et dans la forêt classée des Monts Kouffé.

    5.2.3. Traitements des données

    L'analyse des documents planimétriques a permis de faire la typologie des différentes formations végétales. Ces documents ont permis d'apprécier la dynamique des formations végétales en rapport avec l'effet de bordure suite aux diverses activités des populations riveraines (agriculture, élevage, vente du bois de feu et de bois d'oeuvre, braconnage, fabrication de la farine de manioc).

    5.2.3.1. Interprétation de l'orthophotoplan

    Les orthophotoplans sont des photographies aériennes qui présentent les qualités métriques
    d'une carte. La clé d'interprétation a été établie à partir des coordonnées géographiques prises
    au niveau des formations végétales et des autres unités d'occupation du sol au cours de la

    mission de reconnaissance d'une part et le ton de gris, la texture, la structure et l'environnement des unités visibles sur les orthophotoplans à l'échelle de 1/25.000 d'autre part. Avant l'interprétation, 14 classes ont été déterminées à partir de la variation de la texture et de la structure des orthophotoplans. A partir de la clé d'interprétation, les différentes classes de végétation et les autres unités d'occupation du sol ont été identifiées et digitalisées à l'aide du logiciel ArcView 3.2. Le contrôle-terrain réalisé à partir des coordonnées prises au niveau des classes digitalisées a permis de vérifier sur le terrain les différentes unités digitalisées ; 14 unités d'occupation du sol ont été définitivement retenues.

    5.2.3.2. Traitement de l'image satellitaire Landsat-TM

    Le traitement de l'image satellitaire Landsat-TM a été réalisé au moyen du logiciel ERDAS IMAGINE 8.4. L'image étant déjà géométriquement corrigée, c'est-à-dire re-projetée sur l'ellipsoïde WGS-24 correspondant au Bénin suivant la projection UTM, zone 31P (géoréférencée) il a été réalisée dans un premier temps, une classification non supervisée de 30 classes distinctes. Cette classification résultante a ensuite été recodée par regroupement des classes aux signatures spectrales similaires, pour retenir les 14 classes de la légende de la carte d'occupation de sol de 1986. Ces différentes classes, suivant leurs propriétés statistiques qui représentent les propriétés spectrales des objets, sont ainsi assignées à des formes d'occupation du sol comme les formations végétales, les champs, les jachères, les plantations, etc. Mais, il a fallu une descente sur le terrain pour parfaire cette classification nonsupervisée.

    5.2.3.3. Vérité-terrain

    Pour mesurer la qualité et la fiabilité des formations végétales de l'occupation du sol obtenue après interprétation et classification non-supervisée, 15 échantillons ont été sélectionnés dans chaque strate. Les formations végétales sont caractérisées par la densité des ligneux et le recouvrement de la strate herbacée pour les formations naturelles et les types d'utilisation du sol pour les formations anthropiques. Grâce aux coordonnées UTM des points pris au GPS sur le terrain le long des pistes, cette phase de vérité-terrain nous a permis de parfaire l'interprétation. Ainsi, les données collectées ou vérifiées sur le terrain nous ont permis de faire une classification supervisée au niveau de l'image satellitaire LANDSAT et certaines corrections au niveau de l'orthophotoplan.

    5.2.3.4. Réalisation des cartes

    Au cours de cette phase, deux cartes d'occupation du sol ont été réalisées. Il s'agit notamment des cartes d'occupation du sol de 1986 et 2003.

    a. Cartes d'occupation du sol de 1986 et 2003

    La carte d'occupation du sol de 1986 a été réalisée à partir de l'image satellitaire LANDSATTM du 13 janvier 1986. Celle de 2003 a été réalisée à partir de l'orthophotoplan Mission MAPS-geosystems/PAMF de décembre 2003.

    b. Evolution des unités d'occupation du sol entre 1986 et 2003

    Avant de faire les bilans d'évolution, les superficies des unités d'occupation du sol ont été calculées à l'aide du logiciel ArcView3.2. Soit U-1986, la superficie d'une unité d'occupation du sol en 1986. Soit U-2003, la superficie de la méme unité d'occupation du sol en 2003. Soit ÄU, la variation de la superficie de ladite unité d'occupation du sol de 1986 à 2003.

    Donc, ÄU = U-2003 - U-1986.

    5.2.3.5. Données socio-économiques

    a. Dépouillement

    Le dépouillement des données collectées sur le terrain, a été fait de façon manuelle.

    Nous avons dépouillé les fiches d'abord par village. Les résultats obtenus des 5 villages enquêtés ont été regroupés en fonction des numéros du questionnaire. Cette synthèse des données a permis de réaliser des tableaux statistiques et des graphiques.

    b. Méthode d'appréciation des systèmes de culture

    Nous avons calculé le coefficient de Rutemberg (R), pour apprécier le système de culture en cours dans notre milieu d'étude.

    Ainsi, nous avons :

    R = Nombre d'années de culture x 100 / Cycle d'utilisation de la terre.

    Ici, le cycle d'utilisation de la terre = durée de la jachère + durée d'utilisation de la terre.

    Ce coefficient donne la proportion de terre cultivée par rapport à la superficie totale de terre utilisée dans le temps.

    . Si R > 66 : le système de culture est permanent

    . Si R < 33 : le système de culture est itinérant

    . Si 33 < R < 66 : on parlera d'un système de jachère.

    6. RESULTATS

    6.1. Connaissance des limites précises entre le milieu d'étude et la forêt classée des Monts Kouffé.

    Lors des enquêtes de terrain ont été identifiées, une limite naturelle qui est la rivière Adjiro et des limites artificielles. Les limites artificielles connues des populations riveraines (Tableau III) sont composées des plaques indicatives de la forêt classée des Monts Kouffé. Mais dans une moindre mesure des villages riverains sont considérés par certains individus comme des limites artificielles de la forêt classée.

    Tableau III: Pourcentages de répondants sur les types de limites entre milieu d'étude et forêt classée des Monts Kouffé.

    Limites entre milieu d'étude et
    forêt classée des Monts Kouffé

    Pourcentages par village enquêté (%)

    Banon
    (n=64)

    Bobè
    (n=36)

    Djagbalo
    (n=50)

    Okouta Ossé
    N=60)

    Pira Adjigo
    (n=176)

    Rivière Adjiro

    84,54

    68,18

    44,32

    95,16

    63,64

    Fleuve Ouémé

    4,12

    -

    13,64

    -

    -

    Petites rivières

    1,03

    1,52

    -

    -

    -

    Villages riverains

    -

    10,61

    11,36

    -

    -

    Plaques indicatrices

    7,22

    1,52

    11,36

    1,61

    12,12

    Source : Résultats d'enquête (février 2005).

    Comme le montrent les Photos 1 et 2, la rivière Adjiro constitue à la fois, une barrière et un couloir à différents endroits de son cours, pour l'entrée des braconniers dans la forét classée pendant la saison des pluies.

    Photo 1 : Une portion navigable de la rivière Adjiro (Zone Okouta Ossé).
    Cliché:
    Inoussa TOKO, Février 2005.

    Lit profond, barrière pour la pénétration des braconniers non équipés d'une barque.

    Photo 2 : Une portion sèche de la rivière Adjiro (Zone Okouta Ossé).
    Cliché :
    Inoussa TOKO, Février 2005.

    Lit rocheux dénudé facilitant la pénétration de la forêt classée à toute personne.

    6.2. Diagnostic multitemporel du milieu d'étude basé sur l'image satellitaire LANDSATTM de 1986 et l'orthophotoplan de 2003.

    La dynamique des formations végétales est analysée à partir des cartes d'occupation du sol de 1986 et 2003.

    6.2.1. Occupation du sol en 1986

    L'analyse de la carte d'occupation du sol de 1986 (Figure 9) montre que la végétation est composée de formations végétales variées (Tableau IV):

    Tableau IV: Formations végétales et superficies en 1986

    Formations végétales

    Superficies (ha)

    Pourcentages (%)

    Galeries forestières

    1518,02

    2,61

    Galeries forestières dégradées

    2395,89

    4,12

    Forêts denses

    5298,17

    9,12

    Forêts claires

    6304,71

    10,85

    Savanes boisées

    6912,76

    11,90

    Savanes arborées

    6465,89

    11,13

    Savanes arbustives

    13358,89

    23

    Plantations

    7170,13

    12,34

    Champs

    6327,92

    10,89

    Jachères

    2141,49

    3,69

    Total (milieu d'étude)

    58.107

    100

    Source : Résultats d'enquête (Février 2005)

    Figure 9 : Occupation du sol dans le milieu d'étude en 1986

    6.2.2. Occupation du sol en 2003

    La carte d'occupation du sol obtenue de l'orthophotoplan de 2003 (Figure 10) montre que la végétation est composée de formations végétales variées (Tableau V):

    Tableau V: Formations végétales et superficies en 2003

    Formations végétales

    Superficies (ha)

    Pourcentages (%)

    Galeries forestières

    2736,17

    4,73

    Galeries forestières dégradées

    6582,59

    11,38

    Forêts denses

    7632,01

    13,2 0

    Forêts claires

    7181,64

    12,42

    Savanes boisées

    5697,40

    9,85

    Savanes arborées

    6286

    10,87

    Savanes arbustives

    2032,11

    3,51

    Plantations

    5596,05

    9,68

    Champs

    10809,51

    18,69

    Jachères

    3267,86

    5,65

    Total (milieu d'étude)

    58.107

    100

    Source : Résultats d'enquête (Février 2005)

    Figure 10 : Occupation du sol dans le milieu d'étude en 2003

    6.2.3. Dynamique des formations végétales entre 1986 et 2003

    Pour chacune des différentes formations cartographiées la dynamique observée entre 1986 et 2003 donne les bilans suivants (Tableau VI).

    Tableau VI: Evolution des superficies des différentes formations végétales cartographiées (1986-2003)

    Formations végétales

    Superficies (Ha)

    Superficies (%)

    Galeries forestières

    1218,15

    2,10

    Galeries forestières dégradées

    4186,70

    7,21

    Forêts denses

    2333,84

    4,02

    Forêts claires

    876,93

    1,51

    Savanes boisées

    - 1215,36

    - 2,09

    Savanes arborées

    - 179,89

    - 0,31

    Savanes arbustives

    - 11326,78

    - 19,49

    Plantations

    - 1574,08

    - 2,71

    Champs

    4481,59

    7,71

    Jachères

    1126,37

    1,94

    Total (Milieu d'étude)

    58.107

    100

    De l'analyse des données du Tableau VI, nous constatons une variation des superficies dans chaque formation végétale cartographiée. Les savanes boisées (-2,09%), savanes arborées (-0,31%), savanes arbustives (-19,49 %) et les plantations (-2,71%) ont connu une diminution des superficies. Les galeries forestières (2,10 %), galeries forestières dégradées (7,21%), forêts denses (4,02%), forêts claires (1,51%), champs (7,71%) et jachères (1,94%) ont connu eux, une augmentation de leurs superficies (tableau VI).

    La Figure 11 présente mieux cette évolution au niveau des superficies des formations végétales dans le milieu d'étude.

    Figure 11 : Evolution des superficies des formations végétales dans le milieu d'étude
    (1986-2003)

    Légende : gg : Galerie forestière ; gd : Galerie forestière dégradée ; fd : Forêt dense ; fl : Forêt claire ; sb : Savane boisée ; sa : Savane arborée ; st : Savane arbustive ; pl : Plantation ; ch : Champ ; jc : Jachère

    6.3. Impacts des axes routiers et des cours d'eau sur la dynamique de l'utilisation des terres dans le milieu d'étude.

    6.3.1. Activités agricoles (mise en valeur des terres et durée moyenne de la jachère)

    L'accroissement de la population (Figure 8) dans la majorité des villages enquêtés est la cause de la recherche accrue de terres fertiles pour l'agriculture et, de points d'eau permanents. Cet accroissement conduit à l'extension des champs et à l'augmentation des superficies agricoles. Ainsi, la durée moyenne de mise en valeur de la terre et de celle de la jachère sont de 5 ans. Pour apprécier le système de culture en cours dans le milieu d'étude le coefficient de Rutemberg (R ) a été calculé.

    Ce coefficient donne la proportion de terre cultivée par rapport à la superficie totale de terre utilisée dans le temps.

    On a alors : R = 5 x 100 / 5+ 5 = 500 / 10 = 50.

    Cette valeur de R (50) obtenue après calcul, est comprise entre les valeurs conventionnelles 33 et 66, d'où le système en cours est un système de jachère.

    Au niveau communal, la Figure 12, montre l'évolution des superficies emblavées par les

    principales cultures au cours de la dernière décennie.

    Figure 12 : Evolution des superficies des principales cultures dans la Commune de IgnameBantè (1993-2003).

    De l'analyse de cette figure, il ressort que le coton est la culture qui est au premier rang dans

    Arachde locale

    la consommation d'espace. Aux 2è, 3è et 4è rangs viennent respectivement l'igname, le manioc et le maïs amélioré. Le niébé, le sésame et le maïs local sont respectivement au 5è, 6è et 7è rangs. L'arachide locale occupe le dernier rang (8è) de ces cultures consommatrices d'espaces. De la campagne agricole 1993-1994 à la campagne 2002-2003, chacune de ces cultures a connu une fluctuation au niveau de la superficie emblavée.

    1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001

    Par extrapolation, il faut signaler que cette situation est similaire dans notre milieu d'étude. Car, des statistiques agricoles complètes et fiables ne sont pas disponibles au niveau des villages enquêtés.

    La Figure 13 présente par village les pourcentages de répondants sur les distances moyennes estimées entre les champs et la limite naturelle de la forêt classée des Monts Kouffé.

    Distances en Km

    Figure 13: Distances moyennes (Km) entre champs et limite naturelle de la forêt classée
    des Monts Kouffé dans le milieu d'étude

    Cette figure montre que les champs situés entre 0 et 1 km de la limite naturelle de la forêt classée des Monts Kouffé sont plus importants à Banon (26,83% ), qu' à Okouta Ossé (13,33% ), Djagbalo (10,29% ) et Bobè ( 2,44%).

    Ceux de 1 et 5 km ont des pourcentages de répondants plus importants à Okouta Ossé(81,67%), Banon (57,32%), Bobè (56,10%) et Djagbalo (39,13%), mais faible à Pira Adjigo (6,67%).

    Il en est de même des champs de distances entre 5 et 10 km dont les pourcentages de répondants sont plus importants à Pira Adjigo (40 %), Bobè (34,15% ), Djagbalo ( 21,74%), Banon (6,10% ), mais faible à Okouta Ossé (1,67%).

    Les champs dont les distances varient entre 10 et 15 km existent seulement à Pira Adjigo (16,67%), Bobè (7,32%) et Djagbalo (4,35%).

    Ceux dont les distances sont au-delà de 15 km de la limite naturelle Adjiro existent uniquement à Pira Adjigo avec 5% de pourcentage de répondants.

    Ces distances variées entre les champs et la limite naturelle de la forêt classée des Monts Kouffé, engendreront également des effets à importances variées sur la forêt classée.

    Par ordre décroissant, la dégradation des ressources naturelles sera plus poussée dans les villages de Banon, Okouta Ossé, Djagbalo et Bobè, qu'à Pira Adjigo. Car ce sont ces villages qui abritent des champs plus de champs situés entre de 0 à 1 et 1 à 5 km de la limite naturelle (Adjiro) de la forêt classée des Monts Kouffé.

    Les Photos 3, 4, 5 et 6, présentent respectivement des champs de manioc, de coton, d'igname et, une jachère.

    Photo 3 : Champ de manioc à Djagbalo.

    Cliché: Inoussa TOKO, Février 2005.

    Constater que seuls quelques arbustes sont présents dans la zone. Cette culture est donc aussi destructrice de la végétation.

    Photo 4 : Champ de coton déjà récolté à Djagbalo.

    Cliché: Inoussa TOKO, Février 2005.

    Remarquer quelques pieds de tecks dans le champ. Ceci est une forme de technique culturale pour combattre l'érosion. Cette technique culturale répond aussi indirectement au reboisement de la zone.

    Photo 5: Champ d'igname nouvellement installé à Djagbalo.

    Cliché : Inoussa TOKO, Février 2005.

    Remarquer une absence totale de ligneux dans le champ. Cette photo est donc une preuve de la déforestation souvent engendrée par la culture d'igname.

    Photo 6: Une parcelle mise en jachère à Djagbalo.

    Cliché : Inoussa TOKO, Février 2005.

    Cette parcelle est mise en jachère il y a 3 ans seulement. Remarquer l'importance des graminées quicouvrent le sol en présence de quelques arbustes en régénérescence. Ce couvert végétal en

    combinaison avec les facteurs du climat (pluie, température, humidité relative) est donc susceptible d'accélérer la reconstitution de la fertilité des sols.

    6.3.2. Gestion des ressources végétales

    6.3.2.1. Espèces végétales plus exploitées

    Les populations du milieu d'étude, riveraines de la forét classée des Monts Kouffé appécient et exploitent certaines espèces végétales pour le bois d'oeuvre et le charbon. D'Okouta-Ossé à Djagbalo en passant par Pira, Akpassi, Banon, Bantè et Bobè, les espèces les plus exploités sont le caïlcédrat (Khaya Senegalensis), l'iroko (Milicia excelsa), le vène (Pterocarpus erinaceus), le lingué (Afzelia Africana) et le kapokier (Bombax costatum).

    Khaya senegalensis, Milicia excelsa, Pterocarpus erinaceus et Bombax costatum sont utilisés dans la fabrication des madriers, pour les travaux de menuiserie (bois d'oeuvre), tandis que Afzelia africana et le Pterocarpus erinaceus en dehors de leur utilisation comme bois d'oeuvre, sont et demeurent des espèces les plus convoitées par les éleveurs bovins transhumants (Photo 7), à cause du pâturage aérien.

    Photo 7 : Ancien campement de peulhs transhumants dans la Forêt
    Classée des Monts Kouffé (Zone Okouta Ossé).

    Cliché : Inoussa TOKO, Février 2005.

    Au premier plan de la photo, vous avez une paillote qui sans doute, sert de cuisine. Tandis qu'àl'arrière plan, ce sont des cases en terre battue. Ceci prouve que lors de leur passage, les transhumants résident pendant un long moment dans la forêt classée.

    La Figure 14 présente les pourcentages de répondants sur la surexploitation de ces espèces au niveau de chacun des villages enquêtés.

    Figure 14: Pourcentages de répondants sur la surexploitation par village de quelques
    espèces végétales dans le milieu d'étude

    6.3.2.2. Espèces végétales en voie de disparition

    Avec l'augmentation de la population dans les villages, les besoins vitaux se sont accrus. Cette situation crée beaucoup de dommages écologiques dans la forét classée. Car l'abattage des espèces végétales fréquemment exploitées, conduit à la disparition progressive de ces dernières. Ainsi de façon précise, les espèces en voie de disparition sont constituées de caïlcédrat (Khaya senegalensis), de l'iroko (Milicia excelsa), d'Afzélia africana, du vène (Pterocarpus erinaceus) et de kapokier (Bombax costatum). Le Tableau VII traduit leur degré d'utilisation.

    Tableau VII : Degré d'exploitation des espèces végétales en voie de disparition dans le milieu d'étude

    Noms vulgaire et scientifique

    Nom local

    Degré d'exploitation

    Caïlcédrat (Khaya senegalensis)

    Oganwo

    ***

    Iroko (Milicia excelsa)

    -

    **

    Vène (Pterocarpus erinaceus)

    Kosso

    *

    Kapockier (Bombax costatum)

    Agongu

    ***

    Haricot acajou (Afzelia africana)

    Akpa Loko

    **

    Source : Résultats d'enquête (février 2005).

    * = élevé , ** = très élevé, *** = très-très élevé

    6.3.3. Gestion des ressources animales : espèces animales en voie de disparition

    Dans tous les villages enquêtés, il a été signalé que la richesse spécifique animale de l'aire protégée était très grande et variée il y a plus de 20 ans. Mais de nos jours, certaines espèces deviennent de plus en plus rares. Cette situation trouve son explication dans la destruction abusive de la faune sauvage et de son habitat par l'homme.

    En effet parmi tant d'autres, le lion, l'éléphant, la panthère, le buffle, l'hyène, le porc-épic, ont été reconnues par les populations riveraines comme des espèces en voie de disparition dans la forêt classée des Monts Kouffé. Cette disparition a été constatée il y a plus de 15 ans. Le Tableau VIII donne ici, la fréquence de ces animaux, estimée par les populations riveraines.

    Tableau VIII: Fréquence des espèces animales en voie de disparition dans le milieu

    d'étude.

    Nom vulgaire et Scientifique

    Nom local

    Fréquence

    Buffle (Sincerus cafer)

    Effon

    *

    Hyène (Crocuta crocuta)

    Okéko

    **

    Lion (Panthera leo)

    Kini Oun

    ***

    Eléphant(Loxodonta africana)

    Adjinakou

    ***

    Panthère (Panthera pardus)

    Djanta

    ***

    Porc-épic (Hystrix cristata)

    -

    *

    Oryctérope (Orycteropus afer)

    -

    **

    Source : Résultats d'enquête (février 2005).

    * = existe peu, ** = rare, *** = très rare

    A partir des données du Tableau VIII nous constatons que les espèces comme le lion, l'éléphant et la panthère sont des espèces qu'on ne rencontre plus facilement dans le milieu d'étude. Il en est de méme de l'hyène et de l'oryctérope, mais dans une moindre mesure. Aussi, si une lutte anti-braconnage n'est pas très tôt engagée, le cas du buffle sera pareil aux cas précédents.

    6.3.4. Facteurs de dégradation des ressources naturelles

    La dégradation des ressources naturelles de la forêt classée des Monts Kouffé est due à plusieurs facteurs. Parmi tant d'autres on peut citer: l'exploitation anarchique du bois, le braconnage et la transhumance. Mais les populations riveraines du milieu d'étude reconnaissent l'exploitation anarchique du bois et le braconnage comme principaux facteurs qui s'équivalent.

    6.3.4.1. Exploitation anarchique du bois

    Les résultats de nos investigations concernant la gestion des ressources végétales dans le milieu d'étude, révèlent que le bois subi une exploitation anarchique de la part des populations locales. Il est utilisé comme bois d'oeuvre et bois de feu. La Figure 15 présente village par village les réponses des populations riveraines sur la dégradation des ressources végétales face à l'exploitation anarchique du bois.

    Figure 15 : Points de vue des populations riveraines sur la dégradation des ressources
    végétales de la forêt classée des Monts Kouffé face à l'exploitation anarchique du bois

    De l'analyse de la Figure 15, il ressort que la perception des populations locales sur cette question varie très peu entre les villages. De façon décroissante, il y a respectivement 94,02% ; 93,33% ; 86,67% et 75,81% pour Banon, Bobè et Okouta Ossé, Pira Adjigo et Djagbalo. Cette variation de pourcentage montre que ces résultats obtenus par interviews auprès des populations reflètent sans doute l'importance de l'exploitation du bois ou de son trafic dans ces localités.

    La Photo 8 montre la souche d'un pied de Khaya senegalensis abattu à l'intérieur de la forét classée des Monts Kouffé, dans la zone d'Okouta Ossé.

    Photo 8 : Souche d'un pied de Khaya senegalensis coupé dans
    la forêt classée des Monts Kouffé (Zone Okouta Ossé).

    Cliché : InoussaTOKO, Février 2005

    Constater qu'un déblayage systématique a été d'abord fait au coupe-coupe, autour de l'arbre, mettant ainsi fin à la vie des espèces végétales en régénération. Du côté droit de la souche, vous avez des résidus de madriers abandonnés.

    6.3.4.2. Braconnage

    Le braconnage est un mode de chasse qui ne respecte pas la législation forestière. Les circuits de commercialisation de ses produits sont longs et complexes. Il s'agit notamment des sources d'approvisionnement, des intermédiaires, des marchés, des aspects législatifs. La Figure 16 présente village par village les réponses des populations riveraines sur la dégradation des ressources animales face au braconnage.

    Figure 16: Points de vue des populations riveraines sur la dégradation des ressources
    animales face au braconnage

    De l'analyse de la Figure 16, il ressort que la perception des populations locales sur cette question varie selon les villages enquêtés et parfois même similaire. De façon décroissante, nous avons respectivement 96,55% ; 96,49% ; 93,33% ; 86,67% et 78,69% pour Bobè, Banon, Okouta Ossé, Pira Adjigo et Djagbalo. Cette variation de pourcentage nous amène à dire que ces résultats obtenus par interviews auprès des populations reflètent sans doute l'importance du braconnage dans ces localités.

    6.3.4.3. : Classification des deux principaux facteurs de dégradation des ressources naturelles

    Dans le milieu d'étude, les populations riveraines reconnaissent l'exploitation anarchique du
    bois et le braconnage comme les deux principaux facteurs de dégradation des ressources
    végétales et animales de la forêt classée des Monts Kouffé. Ces populations soutiennent que

    les deux facteurs de dégradation s'équivalent de par leurs ampleurs. La Figure 17 présente icileurs points de vue sur l'équivalence de ces facteurs.

    Figure 17: Points de vue des populations riveraines sur l'équivalence des facteurs de
    dégradation (exploitations anarchique du bois et braconnage) des ressources naturelles

    6.4. Solutions locales et raisons pour une gestion durable des ressources naturelles

    Pour augmenter leurs revenus, les populations riveraines de la forêt classées des Monts Kouffé protègent et améliorent les sols de leurs terroirs.

    6.4.1. Mesures de protection et d'amélioration des sols

    Ces mesures concernent l'utilisation de quelques types de cultures, de techniques culturales et des plantations d'arbres. Le manioc, le maïs, le coton, l'arachide, le sésame, le pois d'Angole et le Mucuna sont les principales cultures utilisées dans la protection des sols. Tandis que les techniques culturales utilisées concernent, l'entretien des champs par un sarclage régulier, le pare-feu, les feux de végétation précoces, la jachère, l'utilisation de l'engrais vert, l'absence de culture sur brülis, la rotation des cultures et l'interdiction des feux de végétation tardifs.

    L'anacarde, le teck, le bananier, le palmier à huile et le caïlcédrat sont des essences végétales en dehors de leurs fonctions initiales (commercialisation des graines, bois d'oeuvre,...), plantées pour lutter contre l'érosion des sols.

    6.4.2. Impacts socio-économiques de l'exploitation des ressources naturelles de la forêt classée des Monts Kouffé dans le terroir de Bantè

    6.4.2.1. Revenus monétaires annuels moyens des ménages

    Dans le milieu d'étude, les diverses activités socio-économiques signalées ci-dessus, procurent annuellement dans les ménages, des revenus monétaires variés (Tableau IX). Ce tableau montre des pourcentages élevés pour les tranches de revenus allant de 0 à 100 000 FCFA (plus de 35%) ; près de 25% (100 à 200 000 FCFA) et plus de 25% en moyenne pour (200 à 300 000 FCFA). Les revenus de plus de 300 000 FCFA sont tous en dessous de 10%). Bobè, Okouta Ossé et Pira Adjigo sont les localités qui connaissent des pourcentages élevés (plus de 15%) de revenus compris entre 200 000 et 300 000 FCFA.

    Tableau IX: Revenus monétaires annuels moyens par ménage dans le milieu d'étude

    Revenus monétaires
    annuels moyens (FCFA)

    Pourcentages de répondants par village enquêté (%)

    Banon

    Bobè

    Djagbalo

    Okouta Ossé

    Pira Adjigo

    0-100.000

    27,38

    26,23

    44,64

    41,67

    37,70

    100.000-200.000

    23,81

    16,39

    14,29

    25

    13,11

    200.000-300.000

    10,71

    21,31

    10,71

    18,33

    29,51

    300.000-400.000

    4,76

    18,03

    -

    6,67

    6,56

    400.000-500.000

    2,38

    -

    10,71

    3,33

    1,64

    500.000-600.000

    1,19

    -

    3,57

    1,67

    4,92

    600.000 et +

    5,95

    -

    1,79

    1,67

    -

    Source : Résultats d'enquête, février 2005.

    6.4.2.2. Utilisation efficiente des revenus monétaires

    Les revenus monétaires tirés de l'exploitation des ressources naturelles permettent aux populations riveraines de faire face à certaines réalités de la vie quotidienne (Tableau X)

    Ce tableau montre que les besoins et l'entretien de la famille consomment plus les revenus monétaires (35%) dans tous les villages enquêtés. Après ce furent, la scolarisation et l'apprentissage des enfants (plus de 15%) et les soins de santé (10% environ). Le commerce (2,5 % environ) et l'épargne presque inexistante (1% environ) enregistrent les plus faibles pourcentages.

    Tableau X: Utilisation des revenus monétaires dans le milieu d'étude

    Types d'utilisation des
    revenus monétaires

    Pourcentages de répondants par village enquêté (%)

    Banon

    Bobè

    Djagbalo

    Okouta Ossé

    Pira Adjigo

    Besoins et entretien de la famille

    33,54

    29,77

    33,85

    34,84

    35,17

    Scolarité et apprentissage des Enfants

    20,25

    18,32

    12,31

    15,48

    17,93

    Soins de santé

    10,13

    9,16

    7,69

    14,84

    4,14

    Règlement des problèmes

    15,19

    -

    1,54

    3,87

    13,10

    Achat de moyens de Déplacement

    2,53

    7,63

    1,54

    4,52

    1,38

    Construction de bâtiments

    5,70

    19,85

    7,69

    9,68

    1,72

    Aménagement de nouvelles parcelles

    -

    5,34

    15,38

    2,58

    2,76

    Remboursement de dettes

    -

    3,05

    10

    3,87

    0,69

    Utilisation de la main-d'oeuvre

    2,53

    3,82

    1,54

    4,52

    8,28

    Commerce

    -

    2,29

    1,54

    2,58

    2,76

    Epargne

    -

    0,76

    3,85

    1,29

    0,69

    Source : Résultats d'enquête, février 2005.

    7. DISCUSSION

    7.1. Impacts des activités agricoles

    L'augmentation des superficies agricoles observée après l'étude diachronique du milieu d'étude, basée sur l'image satellitaire Landsat-TM de 1986 et l'orthophotoplan de 2003 n'est pas surprenante. Car selon Dagou et Odjoubèrè, (2004), les superficies emblavées par année dans la commune de Bantè évoluent en fonction de l'importance de la culture dans l'alimentation familiale et aussi du revenu monétaire qu'elle procure pour les producteurs et productrices. Lorsqu'une denrée agricole (manioc, igname,...) est vendue à un prix élevé, presque toute la population intensifie sa production sans tenir compte d'une mévente éventuelle. Malgré la mévente de ces produits, ils sont cultivés sur une grande superficie à cause de leur consommation locale.

    Ainsi, une pression humaine croissante liée à l'implantation de migrants agricoles venant du sud et du nord du pays, voire des pays limitrophes, crée une nouvelle dynamique de dégradation des milieux. Celle-ci affecte toutes les formations forestières de la région de Bantè, y compris les aires classées dont l'avenir fait l'objet d'une nouvelle politique de gestion participative, devant concilier les intérêts de l'Etat avec ceux des collectivités riveraines (Akoègninou et al., 2001).

    7.2. Impacts de l'exploitation anarchique du bois et du pâturage

    Selon Heymans, (1999), depuis des centaines de milliers d'années, la forêt fournit à l'homme le bois de feu, sa principale source d'énergie. Et au cours du développement des civilisations humaines, elle devint la source du bois de charpente et du bois d'oeuvre.

    L'exploitation anarchique du bois et surtout le bois d'oeuvre, contribue énormément à la dégradation des ressources naturelles dans la forêt classée des Monts Kouffé. Cette situation s'explique par les relations entre l'administration forestière et les usagers. Outre le dysfonctionnement, l'administration forestière est mise dans le dilemme : alors que les bailleurs de fonds, l'Etat et les observateurs l'accusent d'être complaisante, laxiste, voire complice de l'exploitation anarchique des ressources naturelles, les usagers que sont les exploitants, les transporteurs, les commerçants et les industriels du bois l'accusent de trop de rigueur, trop de tracasseries et de rançon. Des témoignages concordants sur la gestion des revenus forestiers au Bénin font cas de la responsabilité des agents forestiers dans

    l'exploitation anarchique des ressources forestières et fauniques. Ils sont souvent accusés de corruption, de rançonnement, et de complicité du non respect des textes et règlements qui protègent les ressources naturelles. Ces faits occasionneraient un manque à gagner pour l'Etat et favoriseraient une exploitation anarchique et accélérée des ressources naturelles (DFRN, 1994).

    Le prélèvement du bois de feu est l'apanage des femmes. Ce bois sert à la cuisson des repas dans un milieu où on prépare deux ou trois repas par jour. Parfois, le feu peut être maintenu en activité entre temps pour préparer des infusions de feuilles, de racines et d'écorces. Les espèces exploitées comme combustibles sont les meilleures qualités d'arbres résistant au feu. Il s'agit notamment de Prosopis africana (Akakayi), Vitellaria paradoxa (Emin), Pterocarpus erinaceus (Akpékpé) et Anogeissus leiocarpus (Agni) pour les villages proches de la forêt classée. Dans les localités les plus peuplées comme Bantè, aucune sélection ne se fait à cause de la rareté du bois de feu. L'approvisionnement en bois devient un problème à cause de l'éloignement des champs. La vente du bois devient ainsi de plus en plus une activité féminine génératrice de revenus surtout pendant la saison des pluies. Une grande quantité de combustible est consommée pour des tâches multiples et variées. Il s'agit notamment du brassage de la bière locale `'Tchoukoutou», Tchakpalo», de la fabrication des galettes, de la préparation de la bouillie, du fumage des produits de chasse, de la cuisson au four, du pain et surtout de la production du gari. La production du charbon de bois qui se fait en quantité importante dans les villages comme Pira, Okouta-Ossé, Banon et Djagbalo demeure une activité consommatrice de bois. Elle est devenue aussi une activité génératrice de revenus pour les femmes et les hommes. Ainsi, imitant les colons agricoles Adja et Holli, les femmes sont devenues elles aussi spécialistes de l'activité. Les essences les plus utilisées sont Anogeisus leiocarpus (Agni), Prosopis africana (Akakayi), Vitellaria paradoxa (Emin). Ces dernières années, une pression s'exerce sur ces essences. Dans certains villages et plus précisément dans l'Arrondissement de Bantè, ces essences sont vendues à l'état frais et sur pied à 300 FCFA l'unité. Selon le Technicien Spécialisé en Foresterie (TS-For), la quasitotalité de la Commune de Bantè produit du charbon. Cette situation s'expliquerait par la pauvreté surtout monétaire qui gagne toutes les couches sociales. Presque tous les produits agricoles qui permettaient à la Commune de tirer un capital substantiel connaissent de mévente. Pour survivre, les populations riveraines exercent des pressions sur les ressources naturelles. Le prix de vente du sac de charbon évolue de façon croissante par an et en fonction des saisons. Il est en baisse en saison sèche à cause de l'augmentation du nombre de charbonniers. Les travaux champétres pousse les paysans et paysannes à s'adonner à cette

    activité. L'accès facile dans la forét classée des Monts Kouffé dü aux feux de végétation, favorise la pénétration des producteurs. Le prix de vente s'élève pendant la saison pluvieuse au cours de laquelle les travaux champêtres, les pluies et les crues freinent la production. La population locale consomme également ce charbon de bois, mais la demande extérieure est forte. Les commerçants grossistes de cette filière quittent généralement les centres urbains comme Savalou, Bohicon et surtout Cotonou pour déposer des sacs vides auprès des producteurs de charbon. La production de charbon dans sa forme et par son ampleur, accélère la dégradation des ressources naturelles (Dagou, 2004).

    Les grands exploitants de bois d'oeuvre sont les Adja. Mais au cours de ces dernières années beaucoup de jeunes Nagot dans les villages riverains de la forêt classée des Monts Kouffé s'adonnent frauduleusement à cette activité (PAMF, 2002).

    Plusieurs autochtones sans permis d'exploitation se regroupent autour d'un allochtone ayant son permis et exercent l'activité en son nom. Le possesseur de permis est alors enregistré par l'agent forestier à chaque coupe faite par un membre du groupe. Une minorité (7% des ménages) s'enrichit sur le dos de la population tout en détruisant les ressources forestières. L'activité de carbonisation (charbon de bois) est pratiquée essentiellement par les allochtones surtout les Fon et les Berba. Cependant au sud de la forêt classée des Monts Kouffé (Okouta Ossé, Djagbalo), des autochtones se livrent aussi intensément à cette activité, surtout les femmes. La matière première (bois) est coupée en forét ou parfois dans les champs à l'état sec ou vert, avec une grande préférence pour le bois vert. Ainsi, cette activité constitue une menace pour les ressources forestières. Plusieurs essences sont utilisées pour la carbonisation et comme bois d'oeuvre. Ces arbres sont essentiellement coupés en forét de manière frauduleuse à l'insu des agents forestiers ou parfois avec la complicité de ces derniers. Pour chaque chargement, les exploitants de bois d'oeuvre doivent payer 10.000 FCFA au forestier et les charbonniers doivent payer 100 FCFA par sac de charbon. Les prélèvements n'étant pas souvent déclarés, les agents forestiers n'arrivent pas à jouer convenablement leur rôle et il serait difficile d'estimer la quantité de bois qui sort de ces massifs par an (Sogbossi, 2004). La transhumance quant à elle, contribue énormément à la dégradation de la forêt due au surpâturage qui s'explique par le pétinement des bovins et l'émondage abusif des pâturages aériens (Akouèhou, 1998 ; Toko, 1994 , 1999 , 2000).

    Car, on note le passage de grands transhumants peulhs nationaux ou transfrontaliers, chaque saison sèche. Pour la forêt classée des Monts Kouffé, les transhumants transfrontaliers viennent du Togo et du Nigéria. Ils se dirigent en l'occurrence vers Doguè, Kikélé et Igbomacro. Les transhumants nationaux viennent pour la plupart des départements du Borgou

    (Tchaourou, Bétérou) et des Collines (Ouèssè, Kèmon). Ces derniers sont spécialisés dans le pâturage nocturne. En général, ils demandent l'hospitalité des populations riveraines avant de s'installer. Autour de la forêt classée des Monts Kouffé les transhumants transfrontaliers, causent des dégâts dans les champs et les sédentaires qui pâturent dans la même zone subissent injustement la colère des paysans. Cet élevage de gros bétail a un inconvénient sur le couvert végétal notamment sur les arbres fourragers de saison sèche tels que Afzelia africana, Khaya senegalensis, Pterocarpus erinaceus. Les transhumants pénètrent la forêt classée sur une distance allant jusqu'à 25 km (Djodjouwin, 2001).

    Les feux tardifs mis à la forêt par les Peulhs pour permettre la repousse des graminées, délogent et parfois même tuent les animaux sauvages. Ainsi sans une réglementation adéquate du pâturage, les activités d'enrichissement de la forêt classée des Monts Kouffé seraient peines perdues. Il s'avère alors indispensable de délimiter des couloirs de transhumance et de responsabiliser les Peulhs sédentaires dans la surveillance et le respect de ces couloirs (Sogbossi, 2004).

    7.3. Impacts du braconnage

    Le gibier représentait la principale nourriture pour l'homme préhistorique. Depuis le développement agricole, il a cessé d'être une source importante de viande. De nombreuses espèces animales sont consommées en Afrique : tous les ongulés sauvages, les primates, les damans, les rongeurs, les félins, de nombreuses espèces d'oiseaux, de reptiles, de batraciens, d'insectes, de mollusques. De nos jours, la viande de chasse représente une source de profit indéniable pour les populations rurales qui alimentent les marchés de viande des grandes villes. Les prix varient selon l'espèce, la période de vente, le niveau de vie. La vente de la viande de chasse fait vivre une multitude de personnes (Chasseurs, guides, porteurs, artisans, commerçants, restaurateurs,...). Alors qu'il y a une vingtaine d'années encore, les populations africaines se ravitaillaient en viande de chasse sur toute l'étendue du continent. Actuellement, les principales sources d'approvisionnement se trouvent de plus en plus localisées aux zones périphériques des parcs nationaux et des réserves naturelles, principaux réservoirs d'espèces sauvages. La pression est énorme sur ces aires protégées. Le villageois-chasseur prélève essentiellement pour ses besoins personnels et ceux de sa famille directe. Malheureusement, l'appât du gain et des bénéfices rapide le pousse à pratiquer des actes répréhensibles comme le braconnage. Les intermédiaires entre le prélèvement et la vente de la viande de chasse sont nombreux. En général, le chasseur travaille sur commande. Il reçoit autant de cartouches de la

    part d'un commanditaire, souvent une personne de rang social élevé. Celle-ci vient périodiquement recueillir les fruits de la chasse qui sont soit consommés directement, soit revendus à d'autres personnes. La filière la plus longue est celle qui consiste à vendre au bord de la route le surplus de chasse. Le gibier exposé est acheté par des taxis-brousse de passage puis revendu à des femmes commerçantes dans certains villages spécialisés dans ce genre de transactions. Ces intermédiaires organisent alors le transfert des produits vers les grands centres urbains où ils sont revendus à d'autres acheteuses au niveau des Marchés centraux. Il

    existe en fait deux catégories de marchés de viande de chasse : le marché public, officiel, la vente se déroule en plein jour et le marché officieux, clandestin, bien connu de tous les

    citadins. Le gibier est vendu à l'état frais le premier jour et boucané à partir du 2è et 3è jour. La commerçante s'efforce de vendre l'animal entier. Si le gibier n'est pas vendu, elle le découpe alors en quartiers uniformes puis en petits morceaux. Certaines commerçantes sont également propriétaires de petits restaurants (maquis) qui leur permettent d'écouler les invendus. Bien qu'il existe le plus souvent un Code de la chasse qui détermine théoriquement les modalités des prélèvements et de la vente du gibier, il faut bien reconnaître que la filière viande de chasse respecte très superficiellement les lois établies (Heymans, 1999).

    De façon concrète toute la Commune de Bantè se trouve dans le schéma du braconnage et ses circuits de commercialisation des gibiers abattus. La commercialisation de ces viandes de chasse boucanées est une activité menée par les femmes d'Okouta-Ossé, Pira, Akpassi, Banon Djagbalo, Lougba et Alétan. Les animaux dont la viande est la plus commercialisée concernent l'aulacode, le phacochère, le coba, l'ourébi et le céphalophe (Dagou et Odjoubèrè, 2004).

    CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

    Cette étude a permis de comprendre que dans la Commune de Bantè, les populations des terroirs villageois riverains à la forêt classée des Monts Kouffé, maîtrisent mal les limites de cette aire protégée. En dehors de la rivière Adjiro reconnue comme limite naturelle la plus importante et, des plaques indicatrices de la forêt, de petites rivières, des villages riverains, des pistes ont été signalées par les populations riveraines comme des éléments permettant à celles-ci de savoir la limite de leurs terroirs. Or, les documents cartographiques consultés montrent bien que c'est seulement la rivière Adjiro qui sert de limite naturelle entre les terroirs villageois étudiés et la forêt classée des Monts Kouffé.

    Différents axes routiés à savoir, les tronçons Bantè-Pira-Okouta Ossé-Bassila (Route bitûmée) ; Bantè-Akpassi-Banon-rivière Adjiro (Piste carossable) et Bantè-Bobè-DjagbaloIdadjo (Piste carossable très aménagée) avec le village de Bantè comme grand carrefour, relient les terroirs villageois entre eux et avec ceux qui sont hors du milieu d'étude. Ces axes routiers favorisent une exploitation abusive des ressources de cette aire protégée. Il s'ensuit de ce fait une dégradation de ces ressources conduisant à la disparition de certaines espèces animales et végétales.

    Les résultats de l'étude multi-temporelle basée sur l'image satellitaire Landsat-TM de 1986 et l'Orthophotoplan de 2003 montrent que entre 1986 et 2003, les savanes boisées (-2,09 %), savanes arborées (-0,31%), savanes arbustives (-19,49%) et les plantations (-2,71%) ont connu une diminution de leurs superficies. Tandis que les galeries forestières (2,10%), galeries forestières dégradées (7,21%), forêts denses (4,02%), forêts claires (1,51%), champs (7,71%) et jachère (1,94%) ont connu eux, une augmentation de leurs superficies. Ceci traduit inévitablement que ces formations végétales (les premières) ont principalement été victimes de l'extension des champs, de la coupe abusive du bois pour le pâturage, le charbon, le bois de service et surtout le bois d'oeuvre. Or, elles constituent les habitats préférés de la faune sauvage. L'exiguïté des habitats ainsi créée, favorise l'exposition des animaux, le développement du braconnage et la disparition de certaines espèces dans le milieu d'étude.

    La télédétection constitue donc, un instrument efficace dans le suivi du couvert végétal. Car elle permet une bonne appréhension de la dégradation des formations végétales dont l'importance dans les écosystèmes n'est plus à démontrer.

    Les revenus monétaires annuels moyens, issus des diverses activités socioéconomiques des populations riveraines, avoisinent 300.000 et 400.000 FCFA pour seulement quelques ménages des villages enquêtés. Ces maigres revenus annuels qui

    traduisent le niveau de pauvreté des ménages, sont utilisés à bon escient par la population des terroirs villageois, Car parmi tant d'autres, ceux-ci interviennent dans la satisfaction des besoins et l'entretien de la famille ; la scolarisation et l'apprentissage des enfants, les soins de santé, le déplacement, la main-d'oeuvre, etc...

    Les deux recensements généraux de la population et de l'habitat de février 1992 (RGPH2) et de février 2002 (RGPH3), ont montré que la dynamique de la population des terroirs villageois riverains a engendré une augmentation de l'effectif des ménages. Les besoins se sont multipliés à leur tour et l'exploitation anarchique des ressources naturelles (sols, pâturages, bois, faune sauvage) se développe de plus en plus et, devient intense dans les terroirs villageois et la forêt classée des Monts Kouffé.

    Pour une gestion rationnelle et une conservation durable de l'aire protégée, quelques recommandations ont été formulées :

    1- la création d'activités génératrices de revenus (cultures maraîchères, apiculture,...) dans les terroirs villageois qui, riment avec les aspirations socio-économiques des populations riveraines ;

    2- la création de marchés locaux pour les produits issus de ces nouvelles activités;

    3- la création de comités locaux, pour le suivi et l'évaluation de la gestion des ressources naturelles (gestion communautaire) ;

    4- la création de structures d'appui financier et technique, pour les secours et la formation de ces comités locaux ;

    5- la création de comités locaux pour le règlement des conflits entre les différents intervenants dans la gestion des ressources naturelles des terroirs villageois.

    PERSPECTIVES POUR LA THESE

    Les résultats de la présente étude constituent les données préliminaires pour l'étude des relations terroir villageois-aire protégée au niveau de la forêt classée des Monts Kouffé. Ces données serviront de base dans la constitution d'une banque de données cartographiques pour l'aménagement et le suivi écologique des aires protégées du Bénin. Dans le cadre de la thèse de doctorat, l'étude se fera sur le thème : "Evaluation du changement de l'utilisation et de l'occupation du sol dans les terroirs villageois des aires protégées du Bénin grace aux archives de la Télédétection et aux techniques du Système d'Information Géographique".

    L'objectif général est : mesurer le degré de menace des aires protégées suite à la pression anthropique.

    Les objectifs spécifiques sont :

    - faire l'inventaire de l'utilisation et de l'occupation du sol grace aux archives multidatées de sources multiples de la Télédétection et du Système d'Information géographique sur les terroirs villageois de ces aires protégées.

    - déterminer la tendance, le taux, la nature, la localisation et l'ampleur des changements de l'utilisation et de l'occupation du sol.

    - évaluer les implications environnementale et socio-économique des changements. Pour atteindre ces objectifs, notre méthodologie sera axée sur :

    - l'utilisation des données d'archives multidatées et multisources de la Télédétection

    pour la cartographie de l'utilisation et de l'occupation du sol pour 1960, 1986 et 2005 ; - - l'application du Système d'Information Géographique pour la production des

    statistiques de l'utilisation et de l'occupation du sol, pour chaque période et pour

    l'évaluation du changement.

    Les niveaux d'analyse prendront en compte :

    - les aires protégées entourées d'un grand nombre de villages riverains, celles localisées près des grands axes routiers ;

    - l'évolution démographique dans les ménages et villages riverains ;

    - les activités anthropiques qui sont en relation avec l'utilisation des ressources des aires protégées et leurs importances ;

    - la nature et l'ampleur des dommages environnementaux au sein des aires protégées ;

    - l'efficacité de l'administration forestière dans la surveillance du couvert forestier et la protection de la faune et de la flore.

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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    Arouna, O., 2005 : Carte phytoécologique de la Forêt Classée de Wari-Maro au Bénin. Mémoire de DEA/GEN/EDP/FLASH/ UAC. Abomey-Calavi, Bénin, 59 pages.

    BABIO, E.M., 2001 : Implication des populations riveraines dans la gestion communautaire de la réserve de Biosphère de la Pendjari : secteur de Tanongou-Batia. Mémoire de Maîtrise. GEO/FLASH/UNB. Abomey-Calavi. Bénin. 119 pages.

    Dagou, A. ; Odjoubèrè, J., 2004 : Les activités féminines dans la Commune de Bantè: importances socio-économique et environnementale. Mémoire de Maîtrise de Géographie. GEO/FLASH/UAC, Abomey-Calavi. Bénin. 126 pages.

    Djodjouwin, L.R., 2001 : Etude sur les aménagements écotouristiques et la gestion pastorale dans les terroirs et forêts classées des Monts Kouffé et de Wari-Maro. Mémoire de DESS/DAGE/FSA/UAC. Abomey-Calavi, 102 pages.

    Djogbénou, C.P., 2005 : Analyse de la mise en oeuvre des plans d'aménagement participatif des forêts naturelles au Bénin et détermination de critères et indicateurs pertinents de réussite. Mémoire de DEA/GEN/EDP/FLASH/ UAC. Abomey-Calavi, Bénin, 94 pages.

    IDI, A., 1996 : Utilisation des photographies aériennes pour l'étude de la vallée du Niger (1975-1994) : cas de Guéné-Goungoun. Mémoire de fin de cycle. CPU/UNB. AbomeyCalavi. 51 pages.

    Sogbossi, M-J., 2004 : Contribution à l'aménagement participatif des foréts classées du Bénin : analyse des relations entre les systèmes socio-économique et physique des terroirs riverains et forêts classées des Monts Kouffé et de Wari-Maro. Thèse d'Ingénieur Agronome, DESAC/FSA/UAC. Abomey-Calavi, Bénin, 72 pages.

    Toko M.I., 1994, : Gestion du terroir dans la sous-préfecture de Banikoara. Mémoire de Maîtrise. Département de Géographie et Aménagement du Territoire, Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines, Université Nationale du Bénin, Cotonou, Bénin.

    84 pages. + 2 cartes d'occupation du sol.

    Toko M.I., 2000 : Dynamique du milieu naturel en périphérie des Aires protégées : cas de la Forét Classée des `Trois Rivières'(Bénin). Etude par Télédétection. Mémoire de Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées (D.E.S.S.) interuniversitaire en Sciences Naturelles de la Terre et de la Vie, Orientation: Sciences Naturelles Appliquées et Ecodéveloppement. Institut de Zoologie, Faculté des Sciences, Université de Liège. Liège, Belgique. 80 pages.

    Yabi, B., 2005 : Rôle de l'agroforesterie à base de l'anacardier dans la dynamique de l'occupation du sol dans la région des Monts Kouffé (Secteur Agbassa-Idadjo). Mémoire de DEA/GEN/ EDP/FLASH/UAC. Abomey-Calavi, Bénin. 89 pages.

    NOTES DE COURS

    Heymans, J-C., 1999 : Utilisation Rationnelle du capital gibier et Cynégétique. Version provisoire. Note de cours, DES Sciences Naturelles Appliquées et Ecodéveloppent. Université de Liège. Faculté de Médecine Vétérinaire. Institut Vétérinaire Tropical. Liège. Belgique 60 pages.

    Heymans, J-C., 2000 : Management des Aires protégées et des zones périphériques. Note de cours, DES sciences Naturelles Appliquées et Ecodéveloppent. Université de Liège. Faculté de Médecine Vétérinaire. Institut Vétérinaire Tropical. Liège. Belgique. 76 pages

    Sinsin, B., 2003 : Conservation de la biodiversité. Notes de cours D.E.A. Gestion de l'Environnement. FLASH, UAC, Bénin, 108 pages.

    RAPPORTS TECHNIQUES

    Adeoti, S.Y., 1996 : Aménagement des Massifs forestiers des Monts Kouffé, Wari-Maro et Agoua. Volet : Infrastructure. MDR/DFRN/PBF. Cotonou. Bénin. Mai. 11 pages

    Akpado, L., 1996 : Etude sur la valorisation et le développement du bois d'oeuvre dans le cadre de l'aménagement des Massifs Forestiers des Monts Kouffé, Wari-Maro et Agoua. MDR / DFRN/ FBF. Cotonou. Bénin. Mai.40 pages.

    CENAGREF, 2004 : Etude de l'impact de l'utilisation des engrais chimiques et des pesticides par les populations riveraines sur les écosystèmes (eaux de surface, végétaux et faune) des Aires Protégées (Parcs Nationaux et Zones Cynégétiques) du Bénin. Rapport final. CENAGREF / MAEP. Cotonou. Bénin. 112 pages.

    CeRPA-Bantè, 2004 : Plan de campagne agricole 2004-2005. Rapport technique. Bantè, Bénin. 15 pages.

    DFRN, 1994 : Politique forestière du Bénin et programme d'actions prioritaires. Document de synthèse. MDR / DFRN. Cotonou, Bénin.75 pages.

    FAO, 1980 : Bénin : Cartographie du couvert végétal et étude de ses modifications. Rapport technique. UN 32 / 6.1102-75-005. Rome, Italie. 51 pages.

    Hellemans, P., 1996 : Etude d'aménagement des réserves forestières d'Agoua, des Monts Kouffé et de Wari-Maro. Volet Agro-pastoralisme. MDR/DFRN/PBF. Cotonou. République du Bénin. Janvier. 16 pages.

    INSAE / BCR, 1994 : Deuxième Recensement Général de la Population et de l'Habitat de 1992. La population du Zou, villages et quartiers de ville. Cotonou. Bénin. Novembre. 52 pages.

    INSAE / BCR, 2003 : Troisième Recensement Général de la Population et de l'Habitat de 2002. La population du Zou, villages et quartiers de ville. Cotonou. Bénin. 63 pages.

    Kouakanou, B.G., 1996 : Etude de l'aménagement des Massifs forestiers d'Agoua, des Monts Kouffé et de Wari-Maro. Volet agricole. Rapport provisoire. MDR/DFRN/PBF. Cotonou. République du Bénin. 63 pages.

    PAMF, 2002 : Plan simple de gestion de la forêt classée des Monts Kouffé. Cotonou, Bénin, 63 pages.

    Sinsin, B., 1996 : Aménagement des forêts classées de Wari-Maro, des Monts Kouffé et d'Agoua. Volet Aménagement de la Faune. MDR/DFRN/PBF. Cotonou, République du Bénin. Janvier. 43 pages.

    ANNEXES

    ANNXE 1 : Familles et Genres de quelques espèces animales

    Les Ongulés (Sabots ou onglons épais)

    Ils appartiennent à l'Ordre des Artiodactyles (doigts en nombre pair). Ceux du milieu d'étude appartenant au Sous-ordre des Ruminants (2 doigts + poches stomacales) concernent les Bovidés et les Antilopes.

    Les Bovidés concernent seulement les buffles. Quant au groupe des Antilopes, la variation d'espèces est plus grande. A ce niveau, nous avons les Alcélaphinés (Bubales), les Hippotraginés (Hippotragues), les Tragelaphinés (Guib harnaché), les Réduncinés (Cobs, Redunca), Céphalophinés (Céphalophes), les Néotraginés (Ourébis).

    Parmi ceux appartenant au Sous-ordre des Suiformes (4 doigts et sans poches stomacales) nous avons les Suidés qui concernent les Phacochères et les Potamochères.

    Les Carnivores (Griffes et Canines)

    Appartenant à l'Ordre des Carnivores et au Sous-ordre des Fissipèdes (Membres normaux) nous avons, dans la Famille des Canidés les chacals, les Hyènes dans la Famille des Hyénidés. Dans le même Sous-ordre nous avons également des Lutrinés (Loutres), des Vivérrinés (Civette, Genette) et des Herpestinés (Mangoustes) appartenant tous à la Famille des Mustelidés.

    Les Onguiculés (Ongles plats ou griffes plus ou moins développées

    Ceux-ci concernent les lièvres appartenant à la Famille des Léporidés, dans l'Ordre des Lagomorphes. Au niveau de l'Ordre des Rongeurs nous avons, dans la Famille des Thryonomyidés, les Aulacodes ; les Porc-épics dans la Famille des Hystricidés ; les Ecureuils arboricoles et terrestres dans la Famille des Sciuridés ; les Rats de Gambie (Cricétome) dans la Famille des Cricétidés. Nous avons également dans l'Ordre des Primates, les Cercopithèques, les Patas et les Babouins appartenant à la Famille des Cercopithécidés.

    ANNEXE 2 : Guide d'entretien

    Fiche d'Enquête N°....

    1- Arrondissement :

    2- Village :

    3- Nom et Prénoms : Ethnie :

    4- Catégorie socio-professionnelle :

    5- Sexe :

    6- Age :

    7- Ménage :

    8- Fonction socio-économique dans le ménage:

    9- Quels sont les tracés de limites et les obstacles naturels que vous connaissez autour de la forêt classée des Monts Kouffé ?

    10- Parmi ceux-ci, lesquels favorisent l'extension des champs dans la forét classée ?

    11- Lesquels constituent une protection pour la forét classée face à l'extension des champs ?

    12- Les obstacles naturels (collines riveraines) empêchent-ils réellement l'incursion des éleveurs bovins transhumants dans la forêt classée ?

    Si oui, comment ?

    Si non, comment ?

    13- Quelles sont les espèces animales abondantes de la forêt classée des Monts Kouffé ?

    Qu'est-ce qui explique cette situation ?

    14- Quelles sont les espèces végétales les plus exploitées dans la forêt ?

    15- Quelles sont les espèces animales et végétales en voie de disparition dans la forêt classée ?

    Les espèces animales :

    Les espèces végétales :

    Pourquoi cette situation ?

    Depuis quand ?

    16- Quelles sont les distances moyennes qui séparent les champs des terroirs villageois, des tracés de limites et des obstacles naturels ?

    Pourquoi cela ?

    17- Selon vous, quelles sont les vraies causes de la dégradation des ressources végétales et animales dans la forêt classée des Monts Kouffé ?

    ressources végétales :

    ressources animales :

    18- Classez ces causes par ordre d'importance ?

    19- Selon vous, la pression démographique dans les ménages est-elles responsable de l'extension des cultures dans les terroirs villageois et la forêt classée ?

    20- Quelle est la place de la pauvreté des sols dans la perturbation de la forêt classée des Monts Kouffé ?

    21- Quelle est la durée moyenne de la jachère dans les terroirs villageois de la forêt classée des Monts Kouffé ?

    22- Quels sont les mesures de protection et d'amélioration des sols que vous utilisez ? protection des sols :

    amélioration des sols :

    23- Quels sont les plus performantes ? protection des sols :

    amélioration des sols :

    24- Quel est votre revenu monétaire annuel dans le ménage ?

    25- Quels types de réalisation vous en faîtes ?

    ANNEXE 3 : Quelques tableaux statistiques

    Tableau XI: Commercialisation des gibiers dans le milieu d' étude

    Espèces animales

    Prix de vente moyen
    d'1Kg de viande FCFA

    Villages d'abattage

    Période de chasse

    Porc-épic

    1900

    Banon, Akpassi, Pira

    Novembre-Décembre

    Pangolin

    1700

    Banon, Akpassi, Pira, Bobè, Djagbalo

    Septembre, Févtier, Mars

    Céphalophe

    1600

    Okouta-Ossé, Pira, Banon

    Toute saison(Avril surtout)

    Aulacode

    1500

    Tout le milieu d'étude

    Saison sèche

    Phacochère

    1400

    Okouta-Ossé, Pira, Akpassi, Banon, Bobè

    Avril-Mai

    Buffle

    1000

    Pira, Akpassi, Bobè, Banon

    Toute saison

    Lièvre

    1000

    Tout le milieu d'étude

    Juin-Juillet-Août

    Antilope

    900

    Banon, Akpassi, Bobè, Djagbalo

    Saison sèche

    Ecureuil

    500

    Tout le milieu d'étude

    Saison sèche

    Patas

    300

    Okouta-Ossé, Djagbalo

    Juin-Juillet

    Rat de Gambie

    300

    Tout le milieu d'étude

    Saison sèche

    Source : Dagou et Odjoubèrè, 2004

    Tableau XII : Moyennes annuelles des précipitations de la Commune de Bantè sur une période de dix ans (1993-2002)

    Années

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    Moyennes annuelles (mm)

    251,6

    262,1

    294,1

    338,6

    349,6

    415,1

    415,9

    448,8

    397,3

    379,0

    Source : Dagou et Odjoubèrè, 2004

    Tableau XIII : Evolution de la population de la commune de Bantè de 1970 à 2002

    Années

    1970

    1979

    1992

    1996

    1997

    1998

    1999

    2000

    2002

    Population

    14.000

    28.598

    46.699

    52.974

    54.743

    56.550

    58.615

    60.550

    82.129

    Source : Dagou et Odjoubèrè, 2004

    Tableau XIV : Population par sexe de la Commune de Bantè

    Populations

    Femmes

    Hommes

    Total

    Années

    1979

    14.536

    14.062

    28.598

    1992

    23.559

    23.140

    46.699

    2002

    41.994

    40.135

    82.129

    Source : Dagou et Odjoubèrè, 2004.

    Tableau XV : Evolution de la population des ménages dans le milieu d'étude (1992-2002)

    Années

    Villages d'enquête

    Bobè

    Banon

    Djagbalo

    Okouta Ossé

    Pira-
    Adjigo

    1992

    539

    2724

    523

    1118

    3743

    2002

    1091

    1872

    1781

    1837

    6459

    Source : INSAE-Bénin.

    Tableau XVI : Evolution de la population des ménages agricoles dans le milieu d'étude (1992-2002)

    Années

    Villages d'enquête

    Bobè

    Banon

    Djagbalo

    Okouta Ossé

    Pira-
    Adjigo

    1992

    534

    2707

    505

    1059

    3526

    2002

    807

    1568

    1600

    1780

    5336

    Source : INSAE-Bénin.

    Tableau XVII : Distances moyennes entre champs et limite naturelle de la forêt classée des Monts Kouffé dans le milieu d'étude.

    Distances moyennes
    (Km)

    Pourcentages de répondants par village enquêté (%)

    Banon

    Bobè

    Djagbalo

    Okouta
    Ossé

    Pira Adjigo

    0-1

    26,83

    2,44

    10,29

    13,33

    -

    1-5

    57,32

    56,10

    39,13

    81,67

    6,67

    5-10

    6,10

    34,15

    21,74

    1,67

    40

    10-15

    -

    7,32

    4,35

    -

    16,67

    15-20

    -

    -

    1,45

    -

    1,67

    20-25

    -

    -

    -

    -

    5

    25 et +

    -

    -

    -

    -

    -

    Source : Résultats d'enquête, février 2005.

    Tableau XVIII : Surexploitation de quelques espèces végétales dans le milieu d'étude

    Espèces végétales plus exploitées

    Pourcentages de répondants par village enquêté (%)

    Banon

    Bobè

    Djagbalo

    Okouta
    Ossé

    Pira Adjigo

    Caïlcédrat (Khaya senegalensis)

    25,91

    27,46

    26,04

    42,31

    29,17

    Iroko (Milicia excelsa)

    14,96

    20,73

    25,44

    25,38

    13,69

    Vène (Pterocarpus erinaceus)

    12,77

    10,88

    7,10

    11,54

    12,50

    Kapockier (Bombax costatum)

    20,44

    11,92

    17,16

    2,31

    10,12

    Haricot acajou (Afzelia africana)

    14,60

    12,95

    10,06

    16,15

    10,71

    Source : Résultats d'enquête, février 2005.

    Tableau XIX: Abondance de quelques espèces animales dans le milieu d'étude

    Espèces animales
    abondantes

    Pourcentages de répondants par village enquêté (%)

    Banon

    Bobè

    Djagbalo

    Okouta Ossé

    Pira Adjigo

    Aulacode

    8,14

    11,16

    17,41

    20,62

    12,14

    Phacochère

    23,08

    11,16

    3

    18,04

    12,14

    Antilope

    17,65

    14,16

    12,44

    18,56

    12,72

    Buffle

    11,76

    14,16

    15,92

    13,40

    21,39

    Biche

    5

    9,87

    13,43

    10,82

    9,25

    Gazelle

    1,36

    3,86

    4,48

    -

    -

    Singe

    13,12

    5,58

    5,97

    8,25

    7,51

    Source : Résultats d'enquête, février 2005.

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau I: Taux d'accroissements moyens de la population par village enquêté 17

    Tableau II: Echantillonnage d'enquête dans le milieu d'étude 24

    Tableau III: Pourcentages de répondants sur les types de limites entre milieu d'étude et forêt classée des Monts Kouffé. 29

    Tableau VI: Evolution des superficies des différentes formations végétales cartographiées

    (1986-2003) 35

    Tableau VII : Degré d'exploitation des espèces végétales en voie de disparition dans le milieu d'étude 44

    Tableau VIII: Fréquence des espèces animales en voie de disparition dans le milieu d'étude. 44

    Tableau IX: Revenus monétaires annuels moyens par ménage dans le milieu d'étude ___ 49
    Tableau X: Utilisation des revenus monétaires dans le milieu d'étude 50

    Tableau XI: Commercialisation des gibiers dans le milieu d' étude 68

    Tableau XII : Moyennes annuelles des précipitations de la Commune de Bantè sur une période de dix ans (1993-2002) 68

    Tableau XIII : Evolution de la population de la commune de Bantè de 1970 à 2002 68

    Tableau XIV : Population par sexe de la Commune de Bantè 68

    Tableau XV : Evolution de la population des ménages dans le milieu d'étude (1992-2002)

    69

    Tableau XVI : Evolution de la population des ménages agricoles dans le milieu d'étude

    (1992-2002) 69

    Tableau XVII : Distances moyennes entre champs et limite naturelle de la forêt classée des Monts Kouffé dans le milieu d'étude. 69

    Tableau XVIII : Surexploitation de quelques espèces végétales dans le milieu d'étude ___ 69
    Tableau XIX: Abondance de quelques espèces animales dans le milieu d'étude 70

    LISTE DES FIGURES

    Figure 1: Situation du milieu d'étude par rapport à la foret classée des Monts Kouffé ____ 7
    Figure 2: Diagramme climatique de la région des Monts Kouffé (1971-2000) 8

    Figure 3 : Variations mensuelles de la température dans la région des Monts Kouffé (1971-

    2000) 9

    Figure 4: Variations mensuelles de l'humidité relative dans la région des Monts Kouffé

    (1971-2000) 10

    Figure 5 : Variations mensuelles de l'insolation dans la région des Monts Kouffé 10

    Figure 6 : Réseau hydrographique du milieu d'étude 12

    Figure 7 : Types de sols dans le milieu d'étude 14

    Figure 8 : Evolution de la population dans le milieu d'étude (1992-2002) 17

    Figure 9 : Occupation du sol dans le milieu d'étude en 1986 32

    Figure 10 : Occupation du sol dans le milieu d'étude en 2003 34

    Figure 11 : Evolution des superficies des formations végétales dans le milieu d'étude

    (1986-2003) 36

    Figure 12 : Evolution des superficies des principales cultures dans la Commune de Bantè(1993-2003). 37

    Figure 13: Distances moyennes (Km) entre champs et limite naturelle de la forêt classée

    des Monts Kouffé dans le milieu d'étude 38

    Figure 14: Pourcentages de répondants sur la surexploitation par village de quelques espèces végétales dans le milieu d'étude 43

    Figure 15 : Points de vue des populations riveraines sur la dégradation des ressources végétales de la foret classée des Monts Kouffé face à l'exploitation anarchique du bois _ 45

    Figure 16: Points de vue des populations riveraines sur la dégradation des ressources animales face au braconnage 47

    Figure 17: Points de vue des populations riveraines sur l'équivalence des facteurs de dégradation (exploitations anarchique du bois et braconnage) des ressources naturelles _ 48

    LISTE DES PHOTOS

    Photo 1 : Une portion navigable de la rivière Adjiro (Zone Okouta Ossé). 30

    Photo 2 : Une portion sèche de la rivière Adjiro (Zone Okouta Ossé). 30

    Photo 3 : Champ de manioc à Djagbalo. 40

    Photo 4 : Champ de coton déjà récolté à Djagbalo. 40

    Photo 5: Champ d'igname nouvellement installé à Djagbalo. 41

    Photo 6: Une parcelle mise en jachère à Djagbalo. 41

    Photo 7 : Ancien campement de peulhs transhumants dans la Forêt Classée des Monts Kouffé (Zone Okouta Ossé). 42

    Photo 8 : Souche d'un pied de Khaya senegalensis coupé dans la foret classée des Monts Kouffé (Zone Okouta Ossé). 46

    TABLE DES MATIERES

    SIGLES ET ACRONYMES ii

    DEDICACES iv

    REMERCIEMENTS v

    RESUME vii

    ABSTRACT viii

    INTRODUCTION 1

    1. PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE 3

    2. OBJECTIFS 5

    2.1. Objectif général 5

    2.2. Objectifs spécifiques 5

    3. HYPOTHESES DE RECHERCHE 5

    4. CONNAISSANCE GENERALE DU MILIEU D'ETUDE 6

    4.1. Milieu physique 6

    4.1.1. Situations administrative et géographique 6

    4.1.2. Climat 8

    4.1.2.1. Précipitations et Evapotranspiration 8

    4.1.2.2. Température 9

    4.1.2.3. Humidité relative 9

    4.1.2.4. Insolation 10

    4.1.3. Relief et hydrographie 11

    4.1.3.1. Données géomorphologiques 11

    4.1.3.2. Réseau hydrographique 11

    4.1.4. Données géologiques et types de sols 13

    4.1.4.1. Données géologiques 13

    4.1.4.2. Types de sols 13

    4.1.5. Caractéristiques des espèces végétales 15

    4.1.6. Caractéristiques de la faune 15

    4.2. Milieu humain 16

    4.2.1. Groupes socio-culturels et données démographiques 16

    4.2.1.1. Groupes socio-culturels 16

    4.2.1.2. Données démographiques 16

    4.2.2. Gestion de terroir 18

    4.2.2.1. Tenure foncière 18

    4.2.2.2. Système de production agricole 19

    4.2.2.3. Système de production animale 19

    4.2.2.4. Système d'exploitation des ressources forestières 20

    4.2.2.5. Formes d'organisations sociales 21

    5. MATERIEL ET METHODES 23

    5.1. Matériel de travail 23

    5.2. Méthodologie de recherche 23

    5.2.1. Recherche documentaire 23

    5.2.2. Enquêtes de terrain 23

    5.2.2.1. Choix de l'échantillon 24

    5.2.2.2. Méthode d'enquête et groupes cibles 25

    5.2.3. Traitements des données 25

    5.2.3.1. Interprétation de l'orthophotoplan 25

    5.2.3.2. Traitement de l'image satellitaire Landsat-TM 26

    5.2.3.3. Vérité-terrain 26

    5.2.3.4. Réalisation des cartes 27

    5.2.3.5. Données socio-économiques 27

    6. RESULTATS 29

    6.1. Connaissance des limites précises entre le milieu d'étude et la forêt classée des Monts Kouffé. 29

    6.2. Diagnostic multitemporel du milieu d'étude basé sur l'image satellitaire LANDSAT-TM

    de 1986 et l'orthophotoplan de 2003. 31

    6.2.1. Occupation du sol en 1986 31

    6.2.2. Occupation du sol en 2003 33

    6.2.3. Dynamique des formations végétales entre 1986 et 2003 35

    6.3. Impacts des axes routiers et des cours d'eau sur la dynamique de l'utilisation des terres

    dans le milieu d'étude. 36

    6.3.1. Activités agricoles (mise en valeur des terres et durée moyenne de la jachère) 36

    6.3.2. Gestion des ressources végétales 42

    6.3.2.1. Espèces végétales plus exploitées 42

    6.3.2.2. Espèces végétales en voie de disparition 43

    6.3.3. Gestion des ressources animales : espèces animales en voie de disparition 44

    6.3.4. Facteurs de dégradation des ressources naturelles 45

    6.3.4.1. Exploitation anarchique du bois 45

    6.3.4.2. Braconnage 47

    6.3.4.3. : Classification des deux principaux facteurs de dégradation des ressources naturelles 48

    6.4. Solutions locales et raisons pour une gestion durable des ressources naturelles 48

    6.4.1. Mesures de protection et d'amélioration des sols 48

    6.4.2. Impacts socio-économiques de l'exploitation des ressources naturelles de la forêt classée des Monts

    Kouffé dans le terroir de Bantè 49

    6.4.2.1. Revenus monétaires annuels moyens des ménages 49

    6.4.2.2. Utilisation efficiente des revenus monétaires 50

    7. DISCUSSION 51

    7.1. Impacts des activités agricoles 51

    7.2. Impacts de l'exploitation anarchique du bois et du pâturage 51

    7.3. Impacts du braconnage 54

    CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 56

    PERSPECTIVES POUR LA THESE 58

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 59

    ANNEXES 64

    ANNXE 1 : Familles et Genres de quelques espèces animales 64

    ANNEXE 2 : Guide d'entretien 65

    ANNEXE 3 : Quelques tableaux statistiques 68

    LISTE DES TABLEAUX 71

    LISTE DES FIGURES 72

    LISTE DES PHOTOS 73






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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus