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Transport maritime au benin: quelles perspectives pour la relance de la COBENAM

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par Mariano GBEHA
ULCO (Université du Littoral Côte d'Opale) - Maitrise Professionelle 2009
  

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CHAPITRE I

CADRE THEORIQUE ET

METHODOLOGIE DE L'ETUDE

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Ce chapitre sera consacré dans un premier temps au ciblage de la problématique et dans un second temps à la méthodologie adoptée.

SECTION I : CADRE THEORIQUE

Ici, il sera question de cibler la problématique et les objectifs et ensuite d'élaborer les hypothèses de la recherche.

PARAGRAPHE I : Problématique, objectifs et hypothèses
de la recherche

1-1-1 Problématique

A compter du milieu des années 80, la plupart des armements africains ont commencé par battre de l'aile. La conjoncture économique internationale s'y prêtait. Il faut ajouter à cela l'effondrement du bloc socialiste avec la destruction du mur de Berlin. Il convient d'évoquer également les implications de la Banque mondiale dans la gestion des économies africaines (restriction des économies). Tous ces éléments ont favorisé le déclin des armements nationaux. Quelles peuvent être les causes réelles de cette situation de déconfiture ?

La Compagnie Béninoise de Navigation Maritime a connu d'intenses activités de transport maritime de 1974 à 1990. Au cours de cette période, tout n'a pas été rose pour l'armement national. Dès août 1990, l'unique navire du Bénin, le M/S GANVIE a été vendu sur recommandation de la Banque Mondiale en raison du coût d'exploitation très élevé du navire pour raison avancé d'âge et de son obsolescence. De 1990 à ce jour, la compagnie Maritime Béninoise continue de chercher des voies et moyens pour relancer ses activités de transport maritime.

Plusieurs raisons expliquent cette situation difficile de la COBENAM.

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1-1-1-1 Causes endogènes

La COBENAM depuis sa création jusque dans les années 80 a été dirigée d'une manière peu orthodoxe. La gestion administrative et financière ne respectait pas les normes déontologiques. A cela s'ajoutent les nominations politiques et l'ingérence de l'Etat dans la gestion de la compagnie.

La COBENAM finançait même des dépenses publiques et de souveraineté à l'Etat. L'unique outil naval était obsolète et son entretien revenait très coûteux à l'entreprise.

Les frais portuaires qu'entraînaient les différents voyages du navire COBENAM s'élevaient, alors que les taux de fret restaient stables.

Le manager placé à la tête de l'institution faisait allégeance à son autorité de tutelle et à d'autres cadres politiques en acceptant de faire transporter leurs biens et marchandises parfois sans paiement de fret.

Au nombre des causes endogènes, nous pouvons également citer la préférence
des chargeurs à embarquer leurs marchandises sur les navires des compagnies

étrangères compte tenu de leur fiabilité. Cette situation fait que le fret quirevenait à l'armement national n'était que du fret pauvre.

En plus de ces causes internes, nous notons des influences extérieures. 1-1-1-2 Causes exogènes

Elles sont liées essentiellement à l'abrogation du code de conduite des conférences maritimes dont les implications sont d'une part la libre concurrence sur les mers ayant pour corollaire l'abolition de la fameuse règle de répartition des cargaisons des « 40/40/20 » et d'autre part l'ouverture de la chaine des transports aux privées. Suite à ces nouvelles dispositions les compagnies

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maritimes africaines en général et la COBENAM en particulier n'arrivaient plus à recruter du fret.

Par ailleurs les importations CAF, le choix du navire revient d'office au vendeur. Ce dernier ne peut qu'embarquer sur les navires du transporteur de son pays ou sur les navires d'un autre transporteur avec lequel il a des relations de partenariat.

Quant au contrat de vente FOB à l'exportation, ici encore il revient aux acheteurs qui se trouvent dans les pays industrialisés de choisir le navire, de signer le contrat de transport et de payer le fret.

Cette innovation dans le domaine maritime n'est qu'un aspect du nouvel ordre économique mondial caractérisé par la libéralisation, la globalisation et la mondialisation de l'économie.

Notons que ce concept est né au lendemain de l'effondrement du bloc socialiste. Il prescrit la libre concurrence dans tous les domaines de la vie économique. A cet effet, des injonctions sont faites aux Etats désireux d'obtenir des aides financières.

C'est dans ce cadre que, les institutions de Bretton Woods ont contraint les compagnies africaines de navigation maritime pour la plupart en difficulté à mettre la clé sous le paillasson et les conseils de chargeurs à opérer des restructurations et une nouvelle orientation de leurs missions.

C'est ainsi que le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale ont recommandé une mise sur pied au Bénin et aussi d'autres pays un Programme Sectoriel des Transports (PST). Ils ont également institué au Bénin et dans d'autres pays des programmes d'ajustement structurel. Ils ont imposé par ailleurs, des conditionnalités visant entre autres la disparition pure et simple des armements africains.

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Certaines compagnies africaines de navigation maritime ont disparu en raison de leur incapacité à s'adapter aux nouvelles donnes de la libéralisation et de la globalisation de l'économie. Ce n'est pas le cas de la COBENAM qui grâce à ces activités connexes a pu se maintenir jusqu'à ce jour cherchant les voies et moyens pour relancer à court ou à moyen terme son activité de transport maritime.

Notons enfin que l'abandon de l'activité de transport maritime par l'armement national béninois a eu des conséquences importantes sur l'économie nationale.

1-1-1-3 Les conséquents du déclin sur l'économie nationale

L'avènement du code de conduite des conférences maritimes dans les années 70 a servi de support à l'émergence et au développement des compagnies maritimes africaines. C'est dans ce contexte que l'armement béninois a été créé et a ainsi participé activement au transport des cargaisons générées par son commerce extérieur.

Sa disparition a eu d'énormes conséquences sur l'économie nationale.

Le déclin de l'armement béninois a aussi entraîné d'une part la désorganisation du système de l'offre et de la demande de transport et d'autre part l'incidence sur la balance de paiement.

Désormais le nombre des navires présents sur le marché de transport s'est amoindri et pire encore, le prix de transport offert aux chargeurs béninois devient de plus en plus élastique.

L'inexistence de navire béninois a entraîné le changement de comportement au niveau des armements étrangers notamment en matière de gestion de prix de transport. En d'autres termes le fret est devenu cher, payable au lieu et jour du chargement influant ainsi négativement sur la balance des paiements et par ricochet sur la balance commerciale.

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Face à cette situation la plupart des armements nationaux des pays de l'Afrique de l'ouest comme la Côte d'ivoire, le Togo, le Ghana, la Sénégal....Etc. n'ont pas pu tenir le coup. Ils ont disparu du marché. La COBENAM par contre, a abandonné provisoirement l'activité de transport maritime et continue d'exister grâce à ces activités connexes. Mais depuis 1990 à ce jour, elle continue de chercher des voies et moyens pour relancer ses activités de transport maritime. Cette situation de la COBENAM devient alors très préoccupante. N'est-il pas aujourd'hui nécessaire et impérieux de réfléchir à une nouvelle approche et une nouvelle politique de développement ? Quelles sont alors les perspectives pour la relance des activités de transport maritime par la COBENAM ?

Ces diverses questions expliquent le choix de notre thème intitulé : « TRANSPORT MARITIME AU BENIN : QUELLES PERSPECTIVES POUR LA RELANCE DE LA COBENAM? »

1-1-2 Objectifs

L'objectif général de notre étude sera donc d'analyser le processus de relance des activités de transport maritime par la COBENAM depuis 1990. De façon spécifique, il s'agira :

· d'analyser les raisons de la perte de l'activité du transport maritime ;

· d'analyser les diverses tentatives de relance de cette activité par la COBENAM.

1-1-2 Hypothèses

De ce qui précède les hypothèses suivantes peuvent être posées :

- l'absence de moyens navals explique la chute de l'activité de transport maritime à la COBENAM.

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- la lourdeur administrative et le faible niveau d'implication de l'Etat entravent les diverses tentatives de relance du transport maritime par la COBENAM.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld