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Structure des peuplements de la subéraie tunisienne:situation actuelle et devenir d'un écosystème.

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par Jdaidi Nouri
Faculté des sciences de Tunis - Master  2009
  

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Chapitre 5 : Discussions

Le présent travail nous a permis de représenter la structure actuelle de la subéraie en Kroumirie, de dégager les principaux facteurs qui influencent la répartition des individus de peuplements purs de chêne-liège en classes de diamètres et de donner une idée sur l'évolution de chaque classe de diamètres durant la période (1983-2008).

L'étude de la structure diamétrique actuelle des peuplements de chêne-liège en Kroumirie nous permet de conclure à une grande diversité au sein d'une même station et d'une station à une autre.

Selon les résultats obtenus, la distribution diamétrique actuelle du peuplement de la subéraie est marquée par une très forte proportion dans les classes de diamètres D1 soient 65,78 %.

Par contre, elle est définie par des densités faibles au niveau des classes D2, D3 et D4, respectivement 4 %, 5 % et 6,80 %. La classe D5, représente, quant à elle, 18,42 %.

L'étude comparative entre la structure actuelle de la subéraie en Kroumirie par rapport aux autres structures définies par les deux inventaires périodiques (1995 et 2005) et les données de Hasnaoui, 1983, montre que la structure des peuplements (1983) est semblable à celle du peuplement actuel. Les deux inventaires 1995 et 2005 présentent des structures différentes.

Les résultats du premier inventaire (1995) montrent que, la distribution diamétrique est marquée par une très forte densité dans les classes de diamètres D3 et D4, soient 44,07 % et 24,50 %, les deux classes D2 et D5 étant moins représentées, soient 14,82 % et 16,60 %.

L'étude du deuxième inventaire (2005) montre que, la distribution diamétrique du peuplement de la subéraie est définie par des effectifs élevés pour la classe de diamètres D3 (59,12 % de l'ensemble) et assez faibles pour D4 (16,78 %). Les classes D2 et D5 présentent, respectivement, des taux d'effectifs de 13,87 % et 10,21 %. Dans les deux inventaires, les jeunes semis, D1, ne sont pas représentés.

Nos résultats conformes à ceux trouvés par Hasnaoui (1992) qui a souligné que la subéraie tunisienne est caractérisée par deux strates ; une strate arborescente comprenant les individus adultes ou semenciers et la strate des plantules. Entre les deux on ne rencontre que de rares sujets appartenant aux stades intermédiaires (fourrées, gaulis, perchis).

Ce même auteur a montré que l'étude de la structure diamétrique des populations des différents chênes présents en Kroumirie, nous permet de conclure que celle-ci est loin d'être satisfaisante car elle montre, en particulier, une rupture nette de la croissance des jeunes plantules issues de semis, ce qui permet de prévoir un avenir plutôt inquiétant de ces chênaies. Les causes de cette situation peuvent être multiples : propres à l'essence étudiée dans certains milieux, liées à la nature et à la composition du groupement végétal, et enfin, marquées par l'impact humain direct ou indirect.

La variation de la structure diamétrique au sein d'une même station ou d'une station à une autre est le résultat de l'interaction des facteurs d'ordres orographiques (pente, altitude, exposition) et anthropiques (distance par rapport aux douars les proches).

Les résultats des analyses statistiques de l'effet de l'altitude sur la densité et la structure diamétrique montrent que les zones alticoles (supérieurs à 250 m) contiennent des effectifs des jeunes plantules et des semenciers plus importantes que dans les sites de basses altitudes.

De même, la densité des différentes classes de diamètres varie aussi avec l'exposition, nos résultats montrent que les versants Nord (humides) sont les plus denses.

Sur les versants Sud, où la chaleur et la sécheresse sont plus accentuées, la densité des semis et des arbres de chêne-liège est faible.

Selon les analyses statistiques de l'effet de la pente sur la densité des différentes classes de diamètres, les fortes densités sont enregistrées sur les terrains de faibles ou moyennes pentes.

Les pentes très fortes ne permettent l'installation que d'un effectif très faible de semis, parce que les glands relativement lourds, sous l'action de la pesanteur et de l'eau, sont charriés vers le bas où ils vont trouver des conditions meilleures de sol et d'humidité pour germer.

Nos résultats confirment ceux trouvés par Khanfouci (2005), l'altitude rend le milieu plus humide ou plus sec par une augmentation ou diminution des précipitations et des températures. Selon ce même auteur, les zones alticoles assurent les meilleures conditions favorables à la germination et le développement des plantes.

Selon Block et Treter (2001), les facteurs environnementaux influent sur la régénération des plantes et sur leurs structures diamétriques.

Nos résultats confirment aussi ceux trouvés par d'autres auteurs : Nsibi et al 2006, Ezzahari et al 2000, Ben Brahim et al 2004, Durand et al 2002, Hasnaoui (1998), Arnold et al 1989 et Khanfouci (2005).

Nsibi et al (2006) ont montré qu'un versant orienté vers le sud reçoit, à surface égale, plus de radiation qu'un versant exposé au nord. Par suite de cette forte insolation, la lumière est plus intense, la chaleur est plus grande, l'évaporation plus considérable et l'air plus sec. Inversement, le versant exposé au nord est moins éclairé, moins chaud et l'air y est plus humide.

Selon Ben Brahim et al (2004), l'exposition et la forme des versants ont également une influence importante : à une altitude donnée les caractéristiques climatiques peuvent être très différentes entre un versant exposé vers le nord et un autre exposé vers le sud.

Ezzahiri et al (2000) ont montré que les stations exposées à l'Ouest et au Nord-ouest offrent des conditions favorables à la germination des graines, les expositions Sud sont généralement les plus chaudes et la germination des graines est précoce. Dans cette situation, la chaleur estivale, trop élevée, fait disparaître les jeunes plantules les plus exposées au soleil.

Messaoudène et al (1998) ont montré que les expositions chaudes et ensoleillées et à basses altitudes apparaissent plus favorables à l'installation des semis de chêne-liège que les stations à expositions froides et à hautes altitudes.

Hasnaoui (1998) a noté que les pentes fortes sont défavorables à l'installation des glands et même s'ils arrivent à germer il leur sera difficile de survivre à cause du manque de la rétention de l'eau par le sol, et à cause de la pauvreté de ce sol. Dans les bas fonds, le sol est généralement riche, profond, meuble et humide.

D'après Durand et al (2002), les terrains à drainage vertical se montrent plus favorables que les terrains à drainage latéral superficiel pour la répartition des classes diamètres.

Selon Arnold et al (1989), plus la pente est rapide, plus l'eau érodera le sol. L'érosion hydrique augmente aussi avec la longueur de la pente à cause de l'augmentation du ruissellement. Les répercussions de l'érosion des sols vont au-delà de la perte du sol de la couche arable. La levée des plantes, leur croissance et leur rendement sont directement affectés par la perte d'éléments nutritifs du sol et des engrais éventuels qui y sont appliqués. La semence et les plantes peuvent être dérangées ou totalement transportées hors du lieu où se produit l'érosion. Le sol érodé, déposé au bas des pentes, peut empêcher ou retarder l'émergence de la semence, enterrer les jeunes pousses.

Nsibi et al (2006) ont montré que les fortes pentes ont une influence marquée sur la répartition des semis à cause de l'érosion active. Les glands, en tombant ne trouvent pas les conditions favorables pour germer et s'exposent aux risques de destruction (déprédation et desséchement). En revanche, dans les classes à pentes faibles, les semis naturels de chêne-liège bénéficient d'un supplément d'eau pluviale et d'élément nutritifs provenant du ruissellement de l'amont.

Ainsi, Khanfouci (2005), a indiqué que les terrains en pente, exposés vers le Sud et à basses altitudes sont les stations les moins arrosées et qui sont extrêmement défavorables au maintien du développement des jeunes plantules.

En effet, les stations à expositions Nord, à pentes modérées ou faibles et à hautes altitudes sont les stations les plus fertiles, plus denses et les plus arrosées.

L'action des distances des peuplements par rapport aux douars les plus proches (facteurs anthropiques), a un effet très grave sur la structure de la subéraie et sa stabilité.

En effet, la densité des semis est très élevée au niveau des stations les plus éloignées des douars.

Les analyses statistiques (analyse de variance) de l'effet des distances des douars les plus proches sur la densité des peuplements de chêne-liège (toutes classes de diamètres confondues), pour chaque station, montrent que les effectifs élevés sont enregistrés sur les placettes les plus éloignées des douars.

D'après ces résultats, la densité régresse en se rapprochant des douars, Or les placettes proches des habitations sont très fréquentées par les animaux domestiques (bovins, ovins, caprins, etc.).

L'action des facteurs anthropiques est très forte dans les stations de Hamdia I, Mekna II et Ain Bacouch. Ces trois stations sont caractérisées par une grande extension des parcours à cause des effectifs élevés du cheptel.

Au niveau des stations de Tbeinia, Souiniet et Ain Zena III, nous avons souligné que l'intensité des coupes de bois de chauffage et de carbonisation surtout dans les peuplements les plus proches.

La pauvreté des habitants des clairières forestières et des zones limitant des forêts a un impact direct sur la structure de la subéraie. En effet, la satisfaction de leurs besoins nécessite l'extension de leur terre agricole au déterminent de la végétation naturelle (défrichement) et entraine une pression de plus en plus forte sur l'écosystème forestier en pratiquant des prélèvements de bois, de glands, de feuillage et en coupant les arbres pour la carbonisation. Tous ces facteurs rendent les possibilités de sauvegarde et de reconstitution de la subéraie en Kroumirie très difficile.

Des résultats similaires furent rapportés par Hasnaoui (1998), Beltrain (2002), Boussaidi (2005), Ben Jemâa et al (2006), Bendaanoun (1998), Benchekroun (1998), Yacoubi (2000) et Ben Brahim et al 2004 .

Selon Hasnaoui (1998), l'homme agit par l'intermédiaire de ses animaux domestiques ou en perturbant le milieu forestier par la coupe de maquis et même d'arbres pour ses différents usages ; bois de chauffage, carbonisation, confection de clôture.

Beltrain (2002) a démontré que les ébranchages ont été abusifs. Les «élagages excessifs » sont néfastes pour le développement de l'arbre, l'affaiblissant et le rendant plus sensible à la sécheresse, et aux maladies. De plus, la forte éclaircie des houppiers entraîne une invasion du sous étage par des espèces héliophiles qui dégradent la subéraie.

Pour Bendaanoun (1998), les troupeaux, par leur action sélective, ont tendance à éliminer la flore la plus palatable au profit des taxons toxiques et très peu appétés, ce qui constitue un déséquilibre au niveau des structures de la végétation à chêne-liège et un frein pour la régénération.

Selon Boussaidi (2005), à long terme le surpâturage provoque la dégradation de la pâture mais à court terme, un pâturage excessif diminue la production en réduisant la repousse.

Ben Brahim et al 2004 confirme que l'action anthropique a ouvert les massifs montagneux et collinaires rifains et pré rifains à la dégradation de l'environnement en délimitant les espaces forestiers.

D'après Ben Jemâa et al (2006), la poussée démographiques et sans doute le principal facteur de la dégradation de la subéraie en Kroumirie. Les densités des populations sont parmi les plus élevées des pays : 100 habitants au km² et par fois plus.

Selon Yacoubi (2000), la poussée démographique et sans doute le principal facteur de dégradation de la subéraie en Kroumirie. Les densités des populations sont très élevées : 96 habitants au Km² en 1994, leur ressource principale est l'exploitation du milieu environnant en pratiquant l'agriculture vivrière et l'arboriculture dans les limites de leurs clairière et en expliquant leur droit d'usage dans la forêt par le biais du pastoralisme et le prélèvement du bois (par différents usages) et d'autres menu produits.

Benchekroun (1998) a confirmé que l'explosion de la population et son besoin annuel en bois de feu, la surexploitation et le problème de disponibilité sont les causes de la régression des subéraies.

De même, Ezzahiri et al 2001 ont montré que les actions de la mutilation, l'absence de la régénération et le dessèchement localisé et même généralisé dans certains endroits sont probablement dus à des sécheresses prolongés et répétées.

La sécheresse, la chaleur, le froid, la sénescence et les défoliations répétées sont des facteurs qui affaiblissent les arbres et favorisent l'installation des insectes xylophages et des pathogènes conduisant au dépérissement des arbres et à leur mortalité (El Abidine (2003)).

D'après Hasnaoui (2008), dans la forêt de la Kroumirie la période de sécheresse estivale est assez longue (3 à 5 mois), la perte d'eau par ruissellement due à la texture légère est accentuée par le dommage du sol provoqué par le surpâturage.

L'affaiblissement des peuplements, évoluant vers un dépérissement grave au sein des arbres, résulte de la diminution des réserves en eau du sol suite à la sécheresse prolongée.

Pour la subéraie pure de la Kroumirie, le taux de dépérissement le plus fort est enregistré dans zones de basses altitudes (27 %). Dans les zones alticoles (à partir de 250 m d'altitude), le dépérissement est moins représenté et va en diminuant (taux de dépérissement moyen de 20 à 14 %). L'altitude a un effet sur l'état phytosanitaire des arbres (par le bais de l'humidité et de la température). Cet état est de plus en plus dégradé pour les peuplements à basse altitude.

Ce même auteur montre que, les placettes en pentes exposées au Sud (Sud, Sud - Est et Sud - Ouest) présentent des taux de dépérissement importants, respectivement 25, 26 et 31 %.

Les autres expositions (Nord - Ouest, Nord - Est, Nord, Ouest et Est) présentent des taux de dépérissement plus faibles.

Concernant l'effet de la pente, Hasnaoui (2008) montre que l'état sanitaire des arbres de chêne-liège s'affaiblit pour les terrains en pente forte (supérieur à 30 %) avec un taux de dépérissement moyen de 26 %. Cet état s'améliore lorsque la pente devient modérée à faible avec un taux de dépérissement moyen (inférieur à 20 %).

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand