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Les comportements sexuels et reproductifs des femmes vivant sous antirétroviraux au Cameroun

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par Moustapha Mohammed Nsangou Mbouemboue
Université Yaoundé I - Master en sociologie 2010
  

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V.2.CADRE D'ETUDE ET TECHNIQUES DE COLLECTE DE DONNEES

V.2.1. CADRE DE L'ETUDE

La pertinence d'un thème est tributaire de sa délimitation spatio-temporelle.

Dans le cadre de cette étude, le site géographique choisi est la ville de Yaoundé pour représenter le Cameroun pour plusieurs raisons :

Elle a été choisie non pas seulement à cause de son statut de capitale politique du Cameroun, siège des institutions et des décisions politiques, mais aussi en raison de son caractère macrocéphalique52(*) c'est-à-dire un lieu de centralisme des institutions et par le même effet jouît de multiples fonctions et d'activités à savoir : l'agriculture, l'administration, l'enseignement, l'artisanat, l'industrie, les services sociaux ...

Ce groupement d'activités et de fonctions attire les individus des campagnes et crée un boom démographique en zone urbaine. Par ailleurs, elle a été choisie en raison de son caractère cosmopolite ; c'est-à-dire un lieu de diversité culturelle et socioéconomique, constitué des personnes venant des quatre coins du pays. Car, elle connait un afflux massif d'immigrants provenant de tout le pays et de l'étranger53(*) comme si toutes les ethnies s'étaient données rendez-vous dans la capitale du Cameroun. Car, elle attire de nombreux migrants, modifiant ainsi leur composition ethnique54(*) et la hisse au second rang à travers son poids démographique après la ville de Douala avec plus de 1 200 000 habitants55(*).

Elle est également une force centripète et centrifuge du pays56(*) et, un lieu par excellence de réalisation des projets pilotes dans les essais thérapeutiques qui, par la suite, sont soumis à la diffusion sur l'ensemble du territoire national.

Il est également nécessaire de souligner que la ville de Yaoundé est un lieu qui dispose en son sein 7 CTA57(*) des 18 que possède le pays ; soit un pourcentage de 38,88%. Avant la décentralisation des CTA et des UPEC, cette ville était la seule à prendre en charge les PVVIH au Cameroun. Cette situation poussait les personnes séropositives qui habitaient en province ou en périphérie à effectuer périodiquement des déplacements pour y aller recevoir leurs soins. Certains patients se sont familiarisés avec les CTA de cette ville au point où après la décentralisation dans la prise en charge survenue en 2001, ils ont continué à recevoir leurs soins dans les formations hospitalières de cette ville. Ceci à cause des réseaux sociaux qu'ils ont noués avec les techniciens de soins. Mais aujourd'hui, malgré la décentralisation, la capitale reste le centre car cette politique loin de marquer l'autonomie des UPEC, favorise l'augmentation de la prise en charge du nombre des malades.

De même, l'introduction des PTME survenue en 2001 s'est faite à travers un projet pilote à Yaoundé.

Sur les 12 associations des PVVIH que compte la région du Centre, cette ville compte à elle seule en son sein 9 associations ; ce qui représente 75 % au niveau régional et 11,11 % au niveau de tout le pays. Une des preuves qui montre que Yaoundé reste le laboratoire central dans les stratégies de lutte contre le VIH-SIDA.

Enfin, le choix de Yaoundé, en tant que zone urbaine et considérée au même titre que les zones rurales au Cameroun, provient du fait que l'urbanisation n'a pas eu des effets escomptés sur la fécondité. Des études montrent que le niveau de fécondité urbaine n'est pas très éloigné de celui des zones rurales. En Afrique noire, la ville n'est très souvent que le prolongement de la campagne avec son univers de valeurs, ses systèmes de représentations que les citadins tentent de reconstruire dans leur nouveau milieu.58(*)

Au sein de cette ville, quelques unités ou sites de recherche ont été retenues. Il s'agit des CTA de l'hôpital du jour de l'hôpital central, de l'hôpital militaire et l'UPEC du centre médical de l'Ecole de Police, la PTME de la maternité de l'HCY et une association des femmes séropositives dénommée AFASO.

En ce qui concerne le CTA de l'hôpital du jour de l'hôpital central de Yaoundé (HDJ) et la PTME dudit hôpital, nous l'avons choisi parce qu'il est considéré comme le CTA mère au Cameroun. L'HCY a été choisi en raison de son ancienneté dans le suivi et le traitement des PVVIH car il a été agréé comme centre de traitement agréé par décision ministérielle59(*) depuis 2001, date du début de la prise en charge au Cameroun. De même, malgré la décentralisation dans le traitement, l'HCY à travers les services de l'HDJ reste le centre des structures de lutte contre le VIH/SIDA et constitue un laboratoire des essais thérapeutiques comme l'exemple du projet DAYANA60(*).

Quant au CTA de l'hôpital militaire et de l'UPEC du centre médical de la police, nous les avons choisis pour deux raisons : la vulnérabilité au VIH-SIDA des hommes en tenue et de leurs partenaires61(*). Ensuite nous les avons choisis dans un souci de confrontation des procédures de prise en charge.

Nous avons également choisi l'association AFASO parce qu'elle est l'unique association qui compte uniquement les femmes séropositives .Née à partir d'un détachement de l'AFSU, elle s'est détachée de celle-ci pour constituer un cadre intime à travers lequel les femmes séropositives devaient se retrouver et discuter de leurs différents problèmes dans leur stricte intimité.

Quant à la durée de la recherche, elle s'est étendue à la période allant du mois d'août 2009 à février 2010.

* 52 J-M. ELA, La ville en Afrique noire, Paris, Karthala, 1983.

* 53 S. M. ENO BELINGA et J. P. VICAT, Yaoundé : une grande métropole africaine au seuil du troisième millénaire, Yaoundé, Les classiques Camerounais, 2001, pp. 4-6.

* 54 J-M. ELA, op. cit.

* 55 S. M. ENO BELINGA et J. P. VICAT, ibid.

* 56 C. RENAUDIN, op. cit. p.39.

* 57 La ville de Yaoundé totalise à elle seule 7 CTA à savoir : celui de l'hôpital central encore appelé hôpital du jour et considéré comme CTA mère au Cameroun, celui de l'hôpital général, du centre hospitalier de Yaoundé, de l'hôpital militaire, de l'hôpital de la CNPS, de l'hôpital Jamot, et enfin celui du centre mère et enfant de la fondation Chantal BIYA.

* 58 J-M. ELA, op. cit.

* 59 Décision n 0190/D/MSP/CAB du 30 mars 2001 du Ministère de la Santé Publique.

* 60 DAYANA est un projet qui est en cours à l'HCY qui s'étant sur deux ans. Projet de recherche qui fait ses essais thérapeutiques sur un certains nombre de personnes séropositives n'ayant jamais pris un médicament, ensuite chez les femmes séropositives qui ont été désignées pour ce projet ; le souhait du projet c'est qu'elles ne tombent pas enceintes mais dans le cas contraire elles sont toujours maintenues dans le projet.

* 61 Généralement, ils préfèrent se faire prendre en charge dans leurs structures hospitalières.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus