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Politique Africaine de sécurité et de défense: problèmes et perspectives

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par Tony KELO ZOLA
Université de Lubumbashi - Relations internationales 2009
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHE

« MENS AGITAT MOLEM »

« L'esprit meut la matière », Virgile, Enéide, livre VI, v727.

Cette pensée de Virgile consiste à distinguer la substance spirituelle de la substance matérielle, et cela sert à désigner tout ce qui marque l'empire de l'esprit sur la matière et la suprématie de la pensée, de l'intelligence et du génie.

Mais ce qui nous intéresse dans ce mémoire, c'est l'interprétation de « mens agitat molem » par BAUTAIN, philosophe moral, qui pense : « dans toute assemblée humaine, il se forme un esprit général qui domine et meut la masse » http// : www.encartawikipédia.com

EPIGRAPHE

DEDICACE

La confection de ce mémoire a été possible par le grand concours d'une main puissante dont l'oeil de l'homme n'a aucun pouvoir d'en saisir la visibilité mais dont l'agissement est concret ; c'est pourquoi, de prime à bord, je dédicace ce mémoire à Yahvé qui sans la manifestation de sa droite dans ma vie, rien serait réalisé tel que l'oeil de l'homme peut le constater en ce jour et sous cette forme bien confectionné.

Puis, gratitude et reconnaissance obligent, je dédicace également ce mémoire à toutes ces personnes portant du sang qui coule dans mes vaines et qui, jour et nuit, n'avaient jamais cessé de m'apporter soutien moral, financier ainsi que spirituel : papa Dieudonné KELO, maman Uluma charlotte, serge KELO, Charlène KELO, Jocelyne KELO, ainsi que toute la famille KELO.

Fait à Lubumbashi, le 13/08/09

KELO ZOLA TONY

AVANT-PROPOS

Une fin de cycle à l'université exige obligatoirement à l'étudiant la présentation d'un travail bien confectionné à dépôt simple ou à dépôt pour une défense ou encore à dépôt pour soutenance ainsi, avant d'être sanctionné d'un quelconque titre du cycle parcouru. Pour notre part, la confection de ce travail, mémoire, a pour raison d'être, la fin du deuxième cycle en Relations Internationales et le dépôt du mémoire exige de ce fait, une défense.

Du premier graduat jusqu'en deuxième licence, grand est le nombre de professeurs, chefs des travaux et d'assistants qui ont participé, chacun avec sa pierre de connaissance, à la construction de cet édifice des connaissances que nous portons en ces jours ; citer nommément ces illustres gens, nous enverrait à dresser une liste assez exhaustive à tel enseigne que nos lecteurs s'amèneraient à l'ennui ; c'est pourquoi, avec plein de gratitude au coeur que, nous leur disons à tous, grand merci d'avoir participé à la préparation de l'avenir par la formation des jeunes gents intellectuels que nous sommes.

Mais pour de raison hiérarchique, nous disons merci au recteur de l'université de Lubumbashi, M. le Professeur TSHABU MUMBA, merci à tout le corps facultaire des sciences sociales et merci également au Professeur Docteur RAPHAEL NGOY NDOMBE qui accepté de nous avoir sous sa direction pour l'élaboration de ce mémoire.

Notre arrivée à cette fin du deuxième cycle en relations internationales, a aussi été possible par le concours de nombreux de nos pairs que nous essaierons de citer nommément mais cela, de manière exhaustive : La famille SANGANI, Fanny BOSELAWA, Larry KIHUYA, Teddy LUTETE, Dicky ZANGA, Felly POMA, Harly KABESA, Tonton POMA, Bijou LUTETE, Lady KAYIBA, Bruno DIABENO, Rév. Pasteur David MUZEMBE, Nadine ADJEBO, Nadine MBONZI, Passy EDUDU, Serge MAYELA, Christian TSHIBANDA, Karel MAFUTA, Raoul KALONDA, Diddy MBUYI, Eric VARAGHE, Alain KAKUDJI, Hella NDO, Baby INGWA, Lucien MWAWANZA, Yannick LUVAMBU, Nancy AKUMANDE .

KELO ZOLA TONY

Politique africaine de sécurité et de défense : problèmes et perspectives

0. INTRODUCTION GENERALE

01. PHENOMENE OBSERVE DU SUJET

La situation sécuritaire et de défense africaine ne laisse pas à désirer ; il y a près de 5 décennies, nombre sont les zones des tensions qui perdurent dans le continent mais une vraie politique africaine de sécurité et de défense au sein des nations africaine ne semble pas encore été prise afin d'assurer sécurité et défense.

Les manoeuvres constatées, en ce jour, au niveau de l'organe de décision des nations réunies et de l'union africaine tirent leurs racines d'avant la création même de l'organisation de l'unité africaine qui précéda la récente union africaine.

L'explication de manque de vraie politique africaine de sécurité et de défense, remonte donc de la période de la colonisation et de la période de la guerre froide entre les ex-supers puissance qu'étaient les USA d'un côté et de l'autre, ex-Urss. Puisque dès avant la création ou l'existence des nouvels Etats africains, vers les années 1950, la politique africaine de sécurité et défense était, seule l'apanage du colon ou de la métropole, pour directives ou injonctions. L'initiative pour l'orientation de la politique, est restée chose intangible pour les politiques africains.

La période de la colonisation est un moment, ensemble avec la période de la guerre froide, qui ont servi pour coloration de la politique africaine de sécurité et de défense actuelle.

La division du continent africaine en deux blocs vers les années fin 1950 où l'un retrouvait d'un côté le bloc des modérés et de l'autre, le bloc des progressistes, a laissé de profondes ramifications au sein des nations africaines à tel enseigne que, jusqu'alors, l'union africaine a difficile à adopter des résolutions concrètes en matière de sécurité et de défense. Et aussi, cette fracture diplomatique constatée pendant la guerre froide, de nouvels Etats, entre les membres du bloc Est et ceux du bloc Ouest, est d'un impact psychologique visible dans le chef des dirigeant africains dont ; ces derniers, ne savent comment se débarrasser lorsqu'ils sont au-devant de leurs tâches qui sont celles d'orienter la politique africaine de sécurité et défense.

A la problématique de la division de continent en deux blocs et de la fracture diplomatique des années 1950, s'ajoute la soif ardente de la souveraineté que possèdent les dirigeants africains. Les politiques africains ont une soif de souveraineté et d'indépendance qui mène à la désillusion. Une vraie politique africaine de sécurité et de défense semble être chose moins imaginable parce que les Etats - Nations africains partagent amèrement l'acceptation de la logique de la cession d'une portion de leur souveraineté pour un bon accomplissement des objectifs visés au sein de l'Union et cela, surtout en matière de sécurité et de défense.

A la vue du clivage que porte l'Afrique en matière de sécurité et défense, il y a quelques difficultés rencontrées qu'il faille relever et, suite à cela, il y a des craintes d'événements de crise de sécurité et défense qui pourront assiégés le continent dont le contrôle serait intenable.

02. PROBLEMATIQUE DU PHENOMENE OBSERVE DU SUJET

La problématique est cette question que l'on se pose après une quelconque observation d'une réalité ou d'un phénomène social. Me concernant, ma problématique se formule de la manière suivante : « quelles sont les difficultés de la politique africaine de sécurité et de défense ? »

03. HYPOTHESE DE LA PROBLEMATIQUE DU PHENOMENE N'OBSERVE DU SUJET

Je partage la même définition de l'hypothèse que P.RONGERE qui pense qu' « elle est une proposition des réponses aux questions que l'on se pose à propos de l'objectif de la recherche formulée en des termes tels que l'observation et l'analyse puissent fournir une réponse »1(*)

Ma réponse à la question posée à la problématique sur les difficultés de la politique africaine de sécurité et de défense, est, les difficultés rencontrées se basant plus au niveau des dirigeants africains. Après plusieurs analyses, j'estime que l'intellect du dirigent africain reste encore colonisé au moment où, il y a plus d'une quarantaine d'années, que les frontières ont été déclarées indépendantes. L'homme politique africain n'a presque pas d'initiative personnelle et n'entend que directives de son ex-colon reformulées en termes de partenariat. Aussi, une difficulté, est la soif ardente de la souveraineté et de l'indépendance nationale que réclament les dirigeants africains mais qu'ils ne savent presque pas mettre en action dans l'exercice de leur pouvoir.

04. PRECISION DE L'HYPOTHESE DE LA PROBLEMATIQUE DU PHENOMENE OBSERVE DU SUJET

Dans ce mémoire, la recherche consiste donc à relever les difficultés qui se font les bâtons dans les roues pour la bonne marche de la politique africaine de défense ainsi, faire ressortir les vrais problèmes de cette politique, en remontant dans l'histoire politique du continent africain ; et voir à travers cette politique africaine de sécurité et de défense actuelle, quels seraient les événement à venir considérés comme probables.

05. DELIMITATION DE L'HYPOTHESE PRECISE DE LA PROBLEMATIQUE DU PHENOMENE OBESERVE DU SUJET DU TRIPLE POINT

La recherche scientifique m'oblige une délimitation du sujet et, cela s'avère nécessaire pour rendre précise et concise la matière de mon étude. Cette délimitation est sous trois ordres :

- logique

- temporel

- spatial

051. du point de vue logique

Les idéologies occidentales d'hier continuent à influencer sur la politique africaine de sécurité et de défense d'aujourd'hui et, font payer de lourds tributs psychologiques aux dirigeants d'Etats.

Africains. Il est vrai que cette réalité terrasse les relations d'Etats-Nations africains mais la mondialisation étant présente, ces derniers se trouvent dans la vive obligation de se débarbouiller afin de voir clairs sur ce qui est de leur unité décisionnelle, il leur revient donc, de céder une portion de leur souveraineté afin que soient bien accomplis les objectifs assignés collectivement.

052. du point de vue temporel

Mon étude aura une étendue qui ira de l'année 1957 à l'année 2008. La borne première de 1957, sera d'une ultime utilité parce qu'elle relatera l'histoire de la politique africaine au moyen de laquelle, j'expliquerai les origines lointaines des difficultés rencontrées aujourd'hui par la politique africaine de sécurité et de défense et ; avec la deuxième borne de 2008, je récolterai les grands problèmes rencontrés par la politique africaine de sécurité et de défense, les mettrai en lisse puis, j'essayerai de proposer ou de détecter une suite d'événements néfastes considérés comme probables quoique étant éloignés.

053. du point de vue spatial.

Pour ce qui est de l'espace, mon travail aura sa couverture sur le continent africaine.

06. TECHNIQUES, APPROCHES ET METHODES

061. techniques

Les techniques sont définies par PINTO et GRAWITZ comme étant les outils mis à la disposition de la rechercher, et organisées par la méthode ; ainsi, elles ne sont au fond que des moyens utilisés pour collecter les données. Et le choix d'une technique pour son utilisation n'est pas seulement lié aux définitions claires que le chercheur donne de l'objet qu'il étudie, aux hypothèses ; mais aussi, à la méthode qu'il choisit pour mener son étude2(*) .

Ainsi, la technique documentaire ou aussi appelée directe, est donc le choix que je porte pour l'élaboration de ce mémoire parce que cette dernière, permet la récolte des données au moyen des oeuvres écrites de l'histoire ; et pour d'autres circonstances d'actualité, l'Internet est cette autre technique de recherche au moyen de laquelle nous avons fait recourt.

062. approches

J'attends par approches, les apports de cours qui m'ont été enseignés tout au long de mon cursus de graduat et de licence ; il s'agit bel et bien de :

· cours des relations internationales africaines.

· cours des problèmes d'intégration régionale.

· cours des nouveaux Etats en relations internationales

063. méthodes

Je suis d'avis que la méthode est l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à étudier les vérités qu'elle poursuit, les démontre, les vérifie ; telle que les pensent PINTO et GRAWITZ3(*).

La méthode structuro- fonctionnaliste est le choix de méthode de recherche que je porte pour l'élaboration de ce mémoire. Ainsi, la méthode structuro- fonctionnaliste sert à étudier la structuration ou la fonction en même temps que le fonctionnement d'un système mis en place. Dans cette orientation, le système social est considéré comme une unité organique de production c'est-à-dire un complexe de relation entre un certain nombre d'acteurs à l'instar d'une entreprise, une organisation internationale ou une organisation non gouvernementale ; et pour nous dans ce mémoire, c'est la structuration la politique africaine de sécurité et de défense et son fonctionnement qui nous intéresse et cela, au sein des Nations africaines, membres de l'union africaine.  

07. DIVISION DU MEMOIRE

Ce mémoire, à part l'introduction générale et la conclusion générale, se subdivise en trois chapitres et, chaque chapitre est constitué de trois sections et enfin, chaque section se compose de trois paragraphes.

Le premier chapitre du mémoire traite de considérations générales, par là, je vois la définition des concepts clés du sujet : politique africaine, sécurité et défense, problèmes et perspectives.

Dans le deuxième chapitre, il a été question de parler de la politique africaine de sécurité et de défense.

C'est, donc, au troisième chapitre que j'ai traité du titre même de mon mémoire qui est : politique africaine de sécurité et de défense : problèmes et perspectives.

08. CHOIX ET INTERET DU SUJET

081. choix

Puisque la coutume exige que toute fin de cycle d'étude puisse être sanctionnée par la présentation d'un travail à défense par l'étudiant ; à la fin de ce second cycle d'étude en relations internationales, mon choix du sujet sur l'actualité porte sur : «  politique africaine de sécurité et de défense : problèmes et perspectives ».

Le plus grand mobile qui me fait porter choix de ce sujet est l'inefficacité de la politique africaine de sécurité et de défense et par là, j'attends dire, relever les difficultés qui se font sujette à caution d'inefficacité de la politique africaine de sécurité et de défense et essayer de prédire quelles seraient les craintes d'avenir.

082. intérêt du sujet

La politique africaine de sécurité et de défense se butte à plusieurs difficultés pour son exécution, et je présume que mon apport d'idée à la question de l'inefficacité de cette politique, sera aussi une gerbe de lumière parmi tant d'autres déjà apportées au sujet pour afin, illuminer d'avantage cette obscurité qui couvre, jusque là, la décision de la politique africaine en matière de sécurité et de défense.

09. DIFFICULTES RENCONTREES

Les difficultés rencontrées tout au long de l'élaboration du sujet de ce mémoire, se situent aux niveaux que voici :

091. A la formulation du sujet

Pour ce qui est de la formulation du sujet, particulièrement, je n'ai pas rencontré des difficultés parce que les sujets que j'ai eu à proposer au département ont été reformulés par ce dernier, afin de me produire un autre que j'ai l'honneur de traiter actuellement.

092. A la constations des faits

Il m'a presque été de l'amer à boire ; ce sujet, puis qu'il n'était pas dressé sur mon champ d'investigation de recherche, mais pour la constatation des faits, les connaissances acquises en relations internationales m'ont été d'un tremplin pour m'amener à un haut niveau de compréhension.

093. A la découverte du lien qui les unit.

En ce point, j'ai eu du pépin pour parvenir à assurer une bonne structuration des faits par rapport aux données historiques de la politique africaine.

094. A la construction de la synthèse qui les explique

L'argument avancé dans la découverte du lien qui les unit caractérise aussi les difficultés rencontrées à la construction de la synthèse qui les explique.

095. A la confection du mémoire

Les difficultés rencontrées ont été énormes, d'abord d'ordre financière pour le commencement de la recherche, pour me trouver du matériel scientifique pour l'écriture ; puis, d'ordre de recherche, il m'était pas facile à trouver un moyen financier pour mon abonnement en bibliothèque pour une bonne recherche scientifique et enfin, d'ordre moral, les circonstances sociales ont été chimériques pour moi, et pour parvenir à la confection du mémoire, seule la grâce de Dieu m'a été urgente.

CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES

Politique africaine de sécurité et de défense : problèmes et perspectives

INTRODUTION PARTIELLE DU CHAPITRE I

Ce chapitre premier du mémoire s'occupe de la définition des mots clés qui forment mon sujet ; bien entendu : politique africaine, sécurité et défense, problèmes et perspectives, puis en deuxième point, il relate l'historique de la politique africaine et enfin, en dernier point, il dégage les héritages qu'a reçu la politique africaine de la politique occidentale (du colon).

Section 1 : Définition des mots clés du sujet

§1. Politique africaine

a. politique

La politique, selon le dictionnaire Universel 2° édition, est donc une science ou encore cet art de gouverner un Etat ; aussi, c'est une conduite des affaires publiques4(*).

Pour ce qui est de ma part, la politique est l'ensemble des affaires politiques d'un Etat, des événements les concernant et des luttes des partis. Qui veut dire, cette politique se veut l'ensemble des affaires publiques d'Etats-Nations.

b. africaine

Africaine est l'adjectif qui qualifie tout individu qui a pour terre continentale l'Afrique et, de ce point de vue, il sert aussi à identifier ce qui revient à l'Afrique dans un sens possessif.

§2. Sécurité et défense

a. Sécurité

La sécurité est donc un état d'esprit qu'un individu porte dans son chef, disons la tranquillité en pensant qu'aucun danger n'est à craindre5(*).

Pour ma part, cette sécurité n'est pas seulement un état moral de tranquillité ne craignant aucun danger arrivé.

Mais également à un sens plus large voire spécifique, les dispositions sécuritaires des Etats-Nations afin d'assurer la sécurité mutuelle et/ou collective des Nations et de leurs populations.

b. défense

La défense est l'action de repousser une agression dirigée contre soi ou contre d'autres6(*). A mon sens, le mot défense se veut défense - Nationale. Et cette défense - Nationale consiste à l'ensemble des moyens employés par une nation pour se protéger contre l'ennemi sous toutes ses natures.

§3. Problèmes et perspectives

a. problèmes

Le problème, c'est une question à résoudre pense le dictionnaire Universel 2° édition, et cela, d'après un ensemble des données, dans une science7(*). Pour mon humble avis, les problèmes sont pris comme étant les difficultés rencontrées ou encore les situations compliquées devant lesquelles l'on se trouve.

b. Perspectives

Une perspective est l'art de représenter les objets en trois dimensions sur une surface plane, en tenant compte des effets de l'éloignement et de leur position dans l'espace par rapport à l'observateur8(*). Et pour mon étude, elle porte le sens d'une idée que l'on se fait d'un événement à venir.

Section 2. : Historique de la politique africaine

§1. La période précoloniale

Une politique africaine en cette période précoloniale, était chose inexistante pour la simple raison qu'ils existaient les sociétés sans Etat. Et puisque les sociétés n'étaient pas organisées sous forme d'Etats dans l'acceptation moderne, où il y avait absence de deux importants attributs de l'Etat que sont : la centralisation du pouvoir et la bureaucratisation ; une politique africaine était chose inimaginable en ce temps là. Les quelques

Unes des raisons de manque de politique africaine à cette époque, étaient l'absence de l'écriture, l'inexistante de véhicules à roues, l'arrivée tardives des armes à feu, et quelque peu aussi, l'absence dans la majeure partie de l'Afrique des religions aux ambitions universelles ; et enfin l'inexistante d'une langue unificatrice9(*).

§2. Dispersion politique

Cette période, elle a eu une particularité qui est celle d'appeler à l'unité africaine. Le commun de mortel pensait déjà à cette époque qu'une telle vision était à dormir debout. Certains affirmaient que l'Afrique ne pouvait s'unir parce qu'elle n'avait pas les trois communautés indispensables pour cela : communauté de race, de culture et de langue10(*).

Et, une tentative d'une unité profonde s'est manifestée par la naissance du panafricanisme et aussi, par l'intervention dans la politique mondiale de ce qu'on appelle la personnalité africaine.

L'expression « panafricanisme » était idée inconnue quand, Henry Sylvester - Williams, de l'île de la trinité, et william Edouard Burghardt Dubois, des Etats - unis d'Amérique, tous deux descendants d'africains, l'employèrent lors de plusieurs congrès panafricains avant le début du xx ème siècle, auxquels assistèrent surtout des savants américains d'origine africaine. Un retour à l'Afrique fut donc possible par le mouvement de Marcus Garvey pour sa contribution à l'idée apportée, celle du nationalisme africain et du panafricanisme.

Une lueur d'espoir d'une création d'une politique africaine, vue le jour lors de la tenue du premier congrès panafricain à paris 1919, au même moment où la conférence de la paix était en séance. Bien que l'idée d'un panafricanisme était si étrange à cette époque et qu'elle semblait dangereuse, cinquante sept représentants de plusieurs colonies africaines, ainsi que des Etats - unis et des Antilles y avaient pris part. Malheureusement malgré cette première tentative, les motions votées n'eurent pas d'effets11(*) .

Un second congrès panafricain fut initié et, il se tint à Londres en 1921, il regorgea, ce congrès, cent treize délégués et bien qu'étant loin de représenter l'opinion africaine tout entière, ce congrès fit faire quelques progrès, puisque avec lui, le problème africain fut posé au monde. Ce problème africain a trouvé sa place dans la « déclaration au monde » rédigée après la séance de clôture dans laquelle il fut dit que : « l'égalité absolue des races, égalité physique, politique et sociale, est la pierre d'angle du monde et du progrès de l'humanité » parce qu'à cette époque là, les occidentaux se souciaient plus de progrès social que des progrès politique, ne reconnaissant pas que le second est la condition du premier.

En 1923, un troisième congrès panafricain se tint de nouveau à Londres. Une voix dans leur propre gouvernement pour les africains, était l'une des résolutions demandait et le droit d'accéder à la terre et à ses ressources12(*).

C'est par là, que commença la compréhension de l'aspect politique de la justice sociale. Mais, malgré le travail de Dubois et compagnie, les progrès furent lents tout simplement parce que le mouvement manquait d'argent et de membres pire encore, les délégués y prenant part, étaient plus idéalistes que des hommes d'action. Quand même, ce fut pour une première fois, des africains d'origine et d'habitat, firent la précieuse expérience du travail en commun.

A New York, fut tenu le quatrième congrès panafricain et ce fut en 1927, ils y avaient deux cent huit délégués comme participants, mais ensuite, le mouvement parut reculer pour un temps.

En 1937, fut créée une organisation appelée international african service bureau, qui n'était pas un parti mais, elle était précédente à la fédération panafricaine. Elle avait comme but de « défendre le bien être et l'unité des africains et des personnes d'origine africaine dans le monde entier » et de « promouvoir la coopération entre les peuples africains et les autres peuples qui partagent leurs aspirations. »

Le congrès panafricain tenu à Manchester en 1945, cinquième congrès panafricain, accorda une expression véritablement concrète au panafricanisme et au nationalisme africain. Ce fut pour la première fois, que l'on insista sur la nécessité de mouvement bien organisé et fermement uni comme condition du succès de la lutte de la libération nationale en Afrique. Ce congrès ressembla plus de deux cents délégué du monde entier le cinquième congrès panafricain avait comme objectif d'inviter les intellectuels et le travailleurs des colonies à prendre conscience de leurs responsabilités et pour cela, luttant pour les droits syndicaux, le droit de former des coopératives, la liberté de presse, d'assemblée, de démonstration et de grève, d'imprimer et de lire la littérature nécessaire à l'instruction des masses13(*). Ce cinquième congrès panafricain tenu à Manchester fut tout à fait contraire aux quatre premiers congrès, qui avaient été soutenus par des intellectuels et des réformistes bourgeois en ce que, lui, eut des participant ouvriers, syndicalistes, agriculteurs et étudiants, tous d'origine africaine.

En 1957, le Ghana obtint son indépendance comme Etat souverain, pendant les cérémonies de l'indépendance, Kwame Nkrumah convoqua une conférence de tous les Etats souverains d'Afrique pour envisager l'avenir du continent africain.

Et, une première conférence des Etats indépendants d'Afrique fut tenue à Acra en avril 1958. Huit Etats seulement y avaient pris part : le Egypte, le Ghana, le Soudan, la Libye, la Tunisie, le Liberia, le Maroc, et l'Ethiopie. Le but de cette conférence était celui de comparer les points de vue sur les sujets d'intérêt commun d'Etats africains, d'étudier les moyens de consolider et de préserver leurs indépendances, de resserrer les liens économiques et culturels entre pays africains, de tomber d'accord sur des procédés réalistes pour aider les autres africains encore colonisés, enfin d'examiner le grand problème mondial : le maintien de la paix14(*).

Plusieurs discours faits à cette conférence avaient une similitude de pensée et croyances, certaines bouches se sont exprimées en disant qu'il y aurait eu une collaboration antérieure entre ces Etats, alors que non, chacun des Etats avait préparé son discours indépendamment ; et cela en était ainsi tout simplement parce que ces Etats africains avaient la même vision, idée de l'Afrique. Donc, la conférence d'Acra avait pour cause la recherche de la liberté et de l'unité africaine. L'année 1958 a été mémorable pour deux causes, premièrement, celle de la première conférence des Etats africains indépendants, deuxièmement, l'ouverture à Accra, de la conférence des peuples de toute l'Afrique.

Des représentants, des syndicats de l'Afrique entière se rencontrèrent à Acra, en novembre 1959, pour organiser la fédération panafricaine des syndicats, et ce syndicalisme africain était toujours étroitement associé à la lutte pour la liberté politique, ainsi qu'au développement économique et social15(*).

A accra 1960, un pas de plus vers la coopération panafricaine eut lien, une conférence qui devait discuter de l'action positive et de la sécurité en Afrique fut initiée. Le gouvernant du Ghana convoque cette conférence après consultation d'autres Etats africain indépendants, juste pour étudier la situation en Algérie et en Afrique du sud, et aussi pour prévoir comment empêcher, plus tard, l'Afrique servir de terrain d'essais pour armes nucléaires. A cela, d'autres sujet important furent à l'ordre du jour, telle que la libération totale de l'Afrique et la nécessité de se garder du néo - colonialisme et de la balkanisation, qui l'un et l'autre, s'opposeraient à l'unité16(*).

En mi - 1960, une autre conférence des Etats indépendants d'Afrique, qui étaient douze, fut tenue à

Addis - Abeba, plus une autre, de toute l'Afrique, à Accra. A la conférence d'Accra, les femmes de tous les pays africains discutèrent des problèmes communs, s'ouvrirent le 18 juillet. Les délégués parlèrent de la liberté et de l'unité ainsi que du besoin urgent de progrès économique et social. Séance tenante, les événements du Congo, qui venait d'accéder à l'indépendance, causaient une crise internationale après l'autre. La province du Katanga tentait de se séparer de la République du Congo, et Patrice Lumumba, premier ministre congolais, demanda l'aide des Nations - unies17(*).

Avec les événements du Congo, certains des dangers du néo - colonialisme et de la balkanisation, qu'avez prévus les Etats indépendants africains, devenaient de réalités. Les sociétés financières étrangère, et la politique en relation avec la guerre froide, commençaient à dominer la scène politique du Congo et empêchèrent une action rapide des Nation - Unies qui, si elles avaient été utilisées dans le but pour lequel elles avaient été appelées sur les lieux, avaient pu jouer un rôle décisif en maintenant la souveraineté du gouvernement de Lumumba, le manque d'unité des Etat indépendant africain, le manque d'un haut commandant militaire commun, manque d'une politique étrangère commune en juillet 1960, n'ont pu trouver une solution africaine pour le Congo, ce dernier n'a pas obtenu le droit de faire son propre destin, sans intervention non - africaines18(*).

La situation congolaise empira rapidement et tous les dangers de la désunion parurent au grand jour, les seuls à qui cela profita furent les néo - colonialiste et leurs alliés d'Afrique du sud et de Rhodésie, qui firent du conflit Congolais un argument pour prôner que les africains sont incapables de se gouverner eux - mêmes. Une conférence d'Etats africains indépendants fut initiée à Léopoldville du 25 au 30 août 1960, sur invitation de Lumumba avec un souci, sauver la situation et, montrer un peu de solidarité africaine. Alors que la crise au Congo continuait, et de troubles en Afrique du sud, en Algérie et dans d'autres régions du continent, une conférence des peuples de toute l'Afrique se réunit au Caire au début de 1961. Il eut environ deux cents délégués. Cette conférence avait pour conseil, à dire aux Etats indépendants, de se garder du néo - colonialisme, qu'elle mit en rapport avec le Royaume uni, les USA, la France, l'Allemagne de l'ouest, l'Israël, la Belgique, le pays - bas et l'Afrique du sud, car seule unité politique parfaite fera célébrer la fin triomphante de la lutte panafricaine et des mouvements africains de libération19(*).

§3. Recentrement politique

Le premier pas vers l'unité politique de l'Afrique fut réalité le 23 novembre 1958, quand le Ghana et la république de Guinée s'unirent sous forme d'un noyau en vue d'une union des Etats africains20(*).

En juillet 1959, les présidents du Liberia, de la Guinée et du Ghana eurent une rencontre à Sanniquellie pour examiner l'ensemble de la question de l'émancipation et de l'unité africaine. Ces derniers se mirent d'accord dans leurs conversations par la proclamation de principes, disant que le nom de leur organisation serait Communauté des Etats indépendants d'Afrique. Les membres de cette communauté conserveraient leur personnalité nationale et leur structure constitutionnelle, et chaque membre promettait de ne pas intervenir dans les affaires intérieures d'aucun autre. La politique générale de la communauté serait de construire une communauté africaine libre et prospère, profitable à tous les peuples qui en feraient partie et à tous les peuples du monde. Cette politique reposerait sur l'entretien de relations diplomatiques, économiques et culturelles, sur la base de l'égalité et de la réciprocité, avec tous les Etats du monde qu'adopteraient une attitude compatible avec les intérêts africains. L'un de ses principaux objectifs serait d'aider les territoires africains encore asservis à conquérir leur indépendance21(*).

Cette communauté fut déclarée ouverte à tous les Etats et fédérations d'Etats africains indépendants, et tout pays africain non- indépendant eut le droit d'y entrer le jour de son indépendance.

La devise pour cette communauté fut INDEPENDANCE ET UNITE22(*).

Le 24 décembre 1960, le président du Ghana rencontra à Konakry MM. Sékou Touré, président de la Guinée et Modibo Keita, président du Mali ; le résultat fut qu'un comité spécial se réunit à accra du 13 au 18 janvier 1960 pour formuler une proposition d'union entre le Ghana, la Guinée et le Mali. Ils eurent une autre série de rencontres à accra, du 27au 29 avril 1961, et tombèrent d'accord sur une charte. Leur union prit le nom d'union des Etats africains (U.E.A), et se considéra comme le noyau des Etats- unis d'Afrique. Elle fut ouverte à tout Etat ou fédération d'Etats africains acceptant ses buts et ses objectifs23(*).

La charte prévoit de conférences régulières entre les chefs des Etats de l'union. La conférence était l'organe exécutif suprême de l'union, qui, cette conférence se réunissant une fois par trimestre à Accra, Bamako et Konakry respectivement, et était présidée par le chef de l'Etat qui reçoit les autres. Lors de ces conférences, il y avait échange des opinions sur les problèmes de l'Afrique et du monde, et les Etats - membres cherchaient les meilleurs moyens d'élargir et de renforcer leur union24(*).

Après la seconde conférence au sommet de l'U. E .A, qui se tint à Bamako le 26 juin 1962, ces Etats publièrent un communiqué où ils réaffirmaient leur détermination à continuer de soutenir les peuples africains dans leur lutte pour la libération nationale, en particulier en Algérie, au Congo et en Angola. Leur conférence, ont été caractérisées par une identité de vues sur les problèmes examinés, et une atmosphère de parfaite compréhension.

En 1961, des différences marquées apparurent entre les groupes d'Etat dits de Casablanca et de Monrovia. Les Etats de Casablanca (Ghana, Guinée, Mali, Libye, Egypte, Maroc et F.L.N. Algérien) se rencontrèrent du 3 au 7 janvier 1961 dans la capitale économique du Maroc.

Les délégations du Ghana, de la Guinée, Mali et de l'Egypte étaient présidées par les chefs de ces Etats, celle du G.P.R.A. par M. Ferhat Abbas, et celle de la Libye par ministre des affaires étrangères de ce pays. Le thème central de la conférence était la situation au Congo et l'échec des Nations - unies à la régler en imposant leur solution. Autres décisions importantes, il y en eut sur l'Algérie, les essais moléculaires français au Sahara et toute la question de l'apartheid. En général, cette conférence, et tenta de faire appliquer, les décisions prises à Bandoeng, Accra, Monrovia et Addis Abéba, et ils convirent, ces Etats, de boycotter et mettre sous blocus L'Afrique.

Mais le résultat le plus lourd des conséquences de cette conférence de Casablanca fut sans doute la publication de la «  charte africaine de Casablanca ». Elle établissait une assemblée consultative africaine permanente, et trois comités fonctionnels permanents également : le premier, politique, comprenait les chefs d'Etat ; le second, économique, les ministres des affaires économiques ; le troisième, culturel, les ministres de l'enseignement public. Cette charte prévoyait également en haut - commandement africain, composé des chefs d'Etats - major de pays africain indépendants. Ils devraient se rencontrer périodiquement « en vue d'assure la défense commune de l'Afrique en cas d'apprécier contre toute partie du continent, et de sauvegarde l'indépendance des Etats africains »25(*).

Et certains journaux étrangers firent une grosse publicité à la conférence de Casablanca. Quelques - uns virent en elle un pas sur le chemin de l'unité ; d'autres semblèrent se complaire à souligner qu'une poignée seulement d'Etats africains y assista, et qu'elle ne représentait donc pas vraiment l'opinion africaine. En fait, le Nigeria, la Tunisie, l'Ethiopie, le Libéria, le Soudan, le Togo, la Somalie, l'inde et l'Indonésie avaient été invités à la conférence. Les Etats de la communauté française, qui s'étaient groupés lors des rencontres d'Abidjan et de Brazzaville, à la fin de 1960, ne furent pas invités. Il semblait donc peu justifié de dire que trois «  blocs » différents faisaient leur apparut ion en Afrique26(*).

Cette opinion gagna un argument quand la conférence de Monrovia eut lieu, en mai 1962. Le pays organisateur était le Cameroun, le Libéria, le Nigeria et Togo. Sur vingt - sept Etats indépendants d'Afrique, vingt envoyèrent des délégations, dont quinze étaient dirigées par des présidents et des premiers ministres. Les sept absents, étaient : le Ghana, la Guinée, le Mali, le Maroc, l'Egypte, le Soudant et Congo. Et le Congo n'avait pas été invité à cause de son instabilité gouvernementale. Cette conférence fut basée sur quatre grands sujets : les moyens d'arriver à une meilleure compréhension et coopération, puis à l'unité de l'Afrique, les menaces pesant sur la paix et la stabilité en Afrique, l'établissement d'une juridiction spéciale à laquelle les Etats africains pourraient recourir en cas de contestation entre eux, en dernier point, la contribution qu'ils pouvaient apporté à la paix mondial27(*).

Dans ses résolutions plus détaillées, la conférence condamna l'Afrique du sud, accorda son soutien à l'Algérie, fit serment à l'ONU, offrit son assistance aux nationalistes Angolais et condamna tous les essais nucléaires.

Les deux conférences, celle de Casablanca et celle de Monrovia, aboutirent à des rencontres aux cours desquelles des experts étudièrent des plans détaillés de coopération économique entre les participants. Les experts des « pays de Casablanca », qui s'étaient réunis à Konakry, recommandèrent la suppression des barrières douanières au cours d'un délai de cinq ans à partir du 1er janvier 1962, ainsi que des systèmes de quota et de traitement préférentiel.

Ils proposèrent également la création d'un « conseil de l'unité économique africaine » (C.U.E.A.) et d'une banque pour développement africain ; enfin, ils proposèrent la création de lignes aéro - maritimes communes28(*).

Les experts du groupe de Monrovia, qui se réunirent à Dakar, discutèrent aussi de la fondation d'une banque africaine de développement. Ils recommandèrent d'activer le commerce entre les pays d'Afrique par des unions douanières régionales et l'établissement progressif de tarifs extérieurs communs. Parmi les autres suggestions, ils ont noté l'harmonisation des politiques de développement, y compris les codes et convention d'investissement, un fond d'investissement et garantie, l'échange des informations économiques et la coordination des programmes de recherche. Ils reconnairent qu'il fallait construire un réseau routier et ferroviaire pour relier les pays entre eux, et créer des lignes aéro - maritimes communes. Ils furent également d'accord pour coopérer sur les programmes d'enseignement et adopter des systèmes identiques29(*).

Malgré ces multiples divergences de point de vue des groupes qui se réunirent à Casablanca, à Konakry et à Monrovia, les résolutions votées et les recommandations faites par ceux - ci, trouvent une similitude les unes et les autres, elles préconisent une forme d'unité. Les progressistes ou les Etats de Casablanca estiment que l'unité politique doit prévaloir, comme prélude nécessaire à la création du champ étendu pour lequel on peut établir des plans communs de développement économique et social, puisque cela est une expérience de leurs pays, où l'indépendance politique dut être acquise avant l'on puisse s'attaquer à la reconstruction économique30(*). Et les modérés autrement appelés les Etats de Monrovia, eux estimant que l'unité économique est donc leur prélude avant toute chose.

Au début de leur marche vers l'indépendance, un membre des nouveaux Etats africains sont jaloux voire assoiffés de leur souveraineté et tendent à exagéré le séparatisme, à un moment de l'histoire qui exige que l'Afrique soit unie pour que leur indépendance soit préservée ; donc, céder certaines fonction à une autorité politique centrale, dans laquelle tous les membres auraient la même voix pour la bonne marche de l'unité africaine, s'avère ainsi réaliste et justifié pour une efficacité que l'on accorderait à tous travail, à toute résolution fait et /ou votée en commun31(*).

Section 3 : héritages de la politique occidentale.

§1. L'héritage précolonial.

L'une des conséquences pernicieuses du colonialisme consistait d'inculquer, notamment parmi les personnes instruites, l'idée raciste selon laquelle l'Afrique n'avait ni histoire ni culture, ou, mieux s'il y en avait une, elle n'avait aucune pertinence de nos jours. L'idée de colonialisme comme une «  mission de civilisation » et les politiques des puissances coloniales étaient préméditées pour détruire la résistance africaine et justifier la brutalité inhumaine que le colonisateur infligeait aux africains32(*).

Même si le besoin d'étudier l'histoire de l'Afrique ne doit pas être naturellement motivé par un idéalisme destiné à contrer des mythes - comme le fait de tout glorifier dans le passé de l'Afrique - on doit toute fois l'étudier et la faire, comme dans tous les pays, pour servir objectivement et subjectivement le présent et l'avenir. Partant de ce principe, la fondation Dag _ Hammarskjöld a analysé les institutions politiques précoloniales du continent et, a abouti à un certain nombre de conclusions.

a. L'Etat et les sociétés sans Etat.

Les sociétés africaines d'avant la colonisation n'avaient pas d'organisations administratives en forme d'Etats telles que acceptées aujourd'hui. La centralisation du pouvoir et la bureaucratisation n'existaient qu'aux phases les plus embryonnaires.

Cette large généralisation précoloniale en Afrique ne devrait pas du tout signifier que les systèmes de la famille et de parenté étaient les seules structures solides et politiques d'importance à l'époque. Le développement de forces de production et des formations sociales il y a cinq siècles dans des domaines clés tels que la fonte du fer et du cuivre, le tissage, la tannerie et la teinture, ainsi que le commerce de ces produits, était inégalement distribué à travers le continent33(*).

En Egypte, en Nubie (région désertique du nord - est de l'Afrique, partagée entre l'Egypte (basse - Nubie) et le soudan (haute - Nubie).), au Maghreb, en Ethiopie, au Soudan occidental (comprenant les célèbres empire du Ghana, du Mali et de Songai), dans les royaumes inter lacustres de l'Afrique de l'Est et du Zimbabwe,il s'est développé plusieurs contacts permanents avec l'Europe des systèmes politico - militaires et économiques, qui comportaient d'importantes ressemblances avec le sociétés féodales, surtout de l'Asie. Mais les sociétés africaines n'ont comme nulle part des révolutions sociales telles que celles qui ont donné naissance à la révolution capitaliste en Europe au 19è siècle34(*).

A la question de savoir « quels étaient alors les touts fondamentaux et communs de la vie politique de sociétés africaines précoloniales qu'on pourrait garder et promouvoir aujourd'hui », on y a réservé les réponses suivantes : le principe de base de la vie politique africaine qui était ignoré par les systèmes ultérieurs était la socialisation du pouvoir économique et politique. En dépit des différences entre les communautés des villages et les royaumes plus centralisés de l'Afrique occidentale et centrale remontant au 10ème siècle, ce principe a prévalu. Même s'il n'existait une différentiation sociale dans ces sociétés sans classes, il n'y avait pas de contradictions qui ne pouvaient pas être résolues sens le renversement d'une couche sociale par une autre35(*).

Malgré l'absence de tyrannies et les abus de pouvoir survenant à la fois de sociétés avec et sans Etat à l'époque précoloniale, il n'existait pas moins de principes ideaux qui les régissaient.

Les intérêts communautaires éclipsé invariablement les droits individuels mais il existait aussi des principes et des pratiques pour leur protection. La situation était plus opprimante Pour la femme même si, à la même période dans certaines parties de l'Afrique, la femme jouait des rôles politiques et militaires importants. En Egypte, en Nubie, au Bénin, en Angola et en Ethiopie, à des périodes différentes, la femme a gouverné et produit quelques - uns des noms légendaires de l'histoire militaire africaine36(*).

Les dirigeant religieux autant que ceux des sociétés secrètes occupaient des fonctions privilégiées qui avaient, sous leurs commandements, des pouvoirs politiques et économiques et qui ont abouti, à l'époque fédérale, par exemple en Ethiopie, à l'idée largement répondre du caractère divin du règne de la prétendue lignée de Salomon. Le postulat le plus important de l'exercice africain de pouvoir était néanmoins la recherche de l'équilibre entre les acteurs politique, essentiellement l'application de trois grands principes :

- la limitation du pouvoir

- le partage du pouvoir

- la règle (coutume) de la loi37(*).

b. la limitation du pouvoir

Pour appliquer le principe, le pouvoir était limité par la tradition et la coutume qui assignaient aussi le rôle, les responsabilités et le pouvoir suivant l'âge, la place occupée dans le processus de production et la hiérarchie sociale. Le principe était également garanti par une vaste liberté d'expression dans les contextes des codes bien établis et scrupuleusement respectes. En effet, il ne s'agissait pas seulement de la liberté de parler qui était accordée, c'est aussi une obligation de parler au nom de ceux que l'un représentait (membres de famille, de la case, du clan). Ce droit d'expression n'était pas sans limites pour des gens ordinaires ; mais des conseillers, des historiens, des ministériels et d'autres dignitaire détenaient les pleins droits d'exprimer leur opinions même si celle - ci étaient impopulaires et critiques envers les dirigeants. De plus, un deuxième facteur limitant le pouvoir au sein de la société africaine consistait à dissocier le pouvoir politique du pouvoir économique. Dans certaines sociétés, les Bambara par exemple, le chef politique d'un village (teng naba) était distinct du chef (économique) de terre (teng soba). Au Buganda, un des royaumes interlacustres, les chefs de clan « bataka » étaient gardiens de terre pour les membres de leurs clans tandis que le « kabaka » et ses roitelets étaient les dirigeants politiques38(*).

c. le partage du pouvoir.

Le deuxième grand principe partout en Afrique était le partage du pouvoir. On croyait toujours que la meilleure façon de garder le pouvoir était de le partager avec autant de groupes possibles de sorte que chacun s'intéresse à sa conservation39(*).

Dans l'Empire Mossi au Mali par exemple, le roi était élu par un collège électoral composé de nombres n'appartenant pas à la noblesse afin que ces derniers observassent les principes de neutralité entre les membres concurrents de la noblesse. Dans certains pays (royaumes du Rwanda et du Burundi), il existait des procédures juridiques complexes qui prévoyaient l'élection des gens ordinaires pour servir de juges, de notaires publics et de « médiateurs » sur base de leur intégrité personnelle. La force armée en Afrique n'était mobilisée que pour une action contre l'ennemi extérieur ou la rébellion des seigneur féodaux à l'endroit de leur roi, alors que, avant le 18ème siècle, l'armée professionnelle dans d'autres continents était avant tout utilisée pour la conquête du pouvoir interne plutôt que pour la défense vis- à - vis de l'ennemi40(*).

d. l'autorité de la loi.

L' « Etat » africain était régi par l'autorité de la loi. Celle-ci était prescrite par la coutume. Et personne, pas même le roi, n'était au - dessus d'elle ; dans beaucoup de royaumes africains, le monarque était tellement subordonné à l'intérêt du peuple que, lorsqu'il devenait si vieux et si faible pour être considéré comme nuisible à l'intérêt public, on le tuait en rituel. On pouvait aussi prendre cette mesure dans le cas d'une violation grossière de la coutume et de la tradition ou en cas de trahison. Dans certaines sociétés, le roi était simplement le représentant des ancêtres qui déterminaient le pouvoir ou le « siège » descendu du ciel comme symbole réel de l'autorité41(*).

§2. L'héritage colonial.

Plusieurs enquêtes sur l'origine, la nature et l'étendue de la crise en Afrique ont inévitablement abouti à l'examen des institutions dominantes dans la société, qui portaient une importante responsabilité dans la pénétration du statu quo et qui sont éventuellement des agents importants pour la maîtriser. Il a été reconnu que la réalité la plus fondamentale dont sont dérivées les caractéristiques actuelles de la crise était l'Etat hérité avec ses méthodes de conquête, de légitimation et de perpétuation dans les différentes phases de la colonisation. De même, il a été reconnu que, loin d'effacer les conséquences de la traite des esclaves qu'avait sévi an Afrique à partir du 10ème siècle, le colonialisme a aggravé de diverses manières les séquelles de cette traite, particulièrement dans la formation des institutions principales et leur chance de stabilité42(*).

a. La primauté de la parenté.

Du 10 au 16è siècle, la traite des esclaves par les musulmans au - delà du Sahara et de l'océan indien a eu comme impact la dislocation du développement autonome des sociétés et des institutions africaines. Les systèmes politiques et les traditions sociales qui, ailleurs en Europe et Asie, offraient un cadre pour le développement de « hautes cultures » et qui s'avéraient évidents dans de nombreuses sociétés en Afrique, étaient déstabilisés quoiqu'ils aient pu survivre à la traite. L'apparition, au 16è siècle, de négriers porteurs d'armes efficaces a accéléré le rythme et élargi l'étendue de la traite. Même les estimations les plus modestes du nombre d'esclaves emmenés d'Afrique, auquel il faut ajouter les victimes ayant succombées aux maladies, aux guerres et aux famines, les corollaires de cet exécrable commerce fourniraient toujours l'évidence suffisante de la dévastation par les conséquences persistantes de l'esclavage. Le fait que les esclaves les plus recherchés étaient ceux à la fleur de l'âge - des hommes et femmes valides et robustes - Constitue malheureusement une donnée significative souvent ignorée dans l'examen des conséquences démographiques et économiques de la traite des esclaves43(*).

La destruction, par la traite des esclaves, des formations politiques et sociales qui avaient jusque là assuré la protection de l'individu a abouti au renforcement de la dépendance des systèmes de parenté et des groupes de famille, les unités de base de l'organisation sociale. Le système de parenté reste incontestablement, en l'absence de l'Etat, la défense sociale la plus précieuse de l'individu en Afrique.

Avec très peu d'exceptions, l'esclavage a en outre privé l'Afrique de la possibilité de développer le model fédéral de production qui a favorisé en Europe et en Asie les structures politiques et les moeurs qui conféraient la primauté de l'Etat dans la défense des individus contre le danger extérieur et dans la réconciliation de leurs intérêts confidentiels. Sous le féodalisme, la soumission aux autorités politiques légitimes et aux exigences telles que formulées par celle - ci, étant récompensée par la défense et protection de l'individu et de ses biens.

Les droits et les devoirs étaient scrupuleusement suivis tandis que la notion de citoyen prenait racine. Les systèmes de démarcation entre les intérêts publics et privés se sont développés au cours de la longue histoire des conquêtes et du regroupement de domination à partir des petites unités territoriales et de divers groupes ethniques pour aboutir aux sociétés plus grandes, politiquement et culturellement plus intégrées, au sein desquelles les traditions de direction et de responsabilité étaient parfaites et fermement enracinées. En Afrique par contre, le colonialisme n'a pas intégré les différentes sociétés en systèmes plus grands et plus viables. Il s'est mis à la dominer toutes, en utilisant son arme la plus efficace : la stratégie de « diviser pour régner »44(*).

L'Etat colonial s'est distingué par l'usage excessif de la force. Contrairement à l'évolution en Europe où l'Etat s'est développé pendant des siècles, le colonialisme a atteint ses objectifs en une période très courte parce qu'il avait le monopole des armes. Agissant sans aucune retenue morale dans l'usage de la force, l'Etat colonial faisait d'abord la guerre à la société guerrière pour la garder sous sa domination.

La réaction des africains, qui convenait également à l'ordre colonial, était le repli dans les systèmes de parenté précoloniaux où l'individu était protégé et épanoui et auxquels il accordait totale allégeance. Puisqu'ils étaient déjà affaiblis, ces systèmes, isolés et séparés, ne pouvaient constituer aucune menace à l'ordre de l'Etat colonial et ont donné naissance aux phénomènes suivants :

L'Etat et la société étaient distincts à l'instar de leurs intérêts respectifs ;

L'Etat n'existait pas dans le contexte de la moralité de la société africaine ; il n'était donc pas responsable vis - à - vis d'elle ;

L'Etat étant essentiellement en situation permanente de guerre avec la société qui, à son tour, était en situation de résistances permanente ;

Vu le caractère amoral de l'Etat colonial, la société ne traiterait avec lui que de manière amorale.

Le comportement individuel et collectif a assimilé à fond ces caractéristiques des rapports entre l'Etat colonial et la société.

b. La distinction entre l'Etat et la société.

Les rapports qui se sont développés entre l'Etat et la société à partir de la traite des esclaves et du colonialisme ont engendré deux mondes en conflit constat : un monde amoral et civique mal conçu d'une part, et un monde moral circonscrit et basé sur la communauté d'autre part. Les attitudes envers l'organisation, la gestion et le contrôle des affaires et les ressources publiques reflètent et continent de refléter cette divergence fondamentale entre intérêt de l'Etat et ceux de la société. Le détournement des derniers publics et le mépris de biens publics doivent être compris partiellement comme la propre défense de l'individu et celle de son clan ou famille proche contre l'Etat.

Pour le même gage, la famille, le clan ou le groupe ethnique se taxera elle - même lourdement et volontiers parce que les impôts entrant dans une caisse à titre de bénéfice au profit de tous.

L'Etat colonial, par contre, ne prenait pas en considération les intérêts de la société. Dans son utilisation de la main - d'oeuvre par exemple,il payait des salaires tellement bas que les ouvriers devraient avoir recours à d'autres moyens d'existence en rentrant des mines et des plantations où ils travaillaient. En dernière analyse, le travail demandé au chef de famille devait lui permettre de payer l'impôt par tête contre la liberté de l'individu concerné et celle de sa famille. Le fait de ne pas payer l'impôt entraînait l'emprisonnement de l'individu ou obligeait celui - ci à se cacher loin des agents de l'Etat45(*).

L'impôt était considéré comme une punition plutôt qu'un devoir conférant au contribuable le titre aux avantages sociaux, aux droits de l'homme et politique dans une société libre. Le paiement d'impôt ne donnait pas au contribuable le droit de connaître la raison et la manière dont les impôts étaient distribués, renforçant même davantage l'absence de responsabilité de l'Etat vis - à - vis de l'individu.

Une question importante (décrite par un membre participant de la fondation Dag Hammarskjöld comme le dilemme de Lumumba) était posée en résumant la réalité historique de l'Etat africain :peut-on réussir une véritable libération dans l'Etat colonial ?La question est fondée sur le fait que l'Etat post - colonial examiné dans le point suivant - perpétuait la plupart des caractéristiques de l'Etat colonial ; ce dernier était perçu par l'ensemble des habitants comme un Etat accomplissant le même rôle avec des instruments et des structures plus ou moins perfectionnés46(*).

§3. L'héritage postcolonial

La lutte africaine pour l'indépendance était le résultat des contractions inhérentes au système colonial lui - même. Après avoir obtenu les frontières du territoire et le contrôle de la population, l'administration de l'Etat et l'organisation de la production ont imposé le besoin de former une petite fraction d'autochtones pour accomplir des rôles d'exécution. L'enseignement était l'instrument grâce auquel l'Etat endoctrinait les agents et fonctionnaires coloniaux africains pour accepter sans condition les impératifs de l'Etat colonial, essentiellement l'autonomie et l'hégémonie, l'inviolabilité et la sécurité du territoire, malgré le caractère, arbitraire des frontières coloniales et la diversité de la population.

Dans les milieux sociaux où la société africaine avait déjà été en avance dans la formation des classes sociales clairement définies et particulièrement là où le monde de production et des relations sociales avaient institué des familles ou des clans régnants, l'Etat colonial instaurait le système d'autorité indirecte avant de les utiliser comme classe intermédiaire entre l'Etat et la population. Les fils et filles des « chefs » et principalement des clans, de convertis religieux et des commerçants étaient par conséquent formés à accepter l'idéologie de base de l'Etat colonial.

a. Les dirigeants postcoloniaux

Pour comprendre la nature de l'Etat postcolonial, il importe d'examiner les conditions de la classe qui a dirigé le mouvement nationaliste de l'indépendance et voir si, vu les circonstances qui l'avaient préparé et élevée, elle pouvait produire les résultats que la population espérait une fois que cette classe prenait le pouvoir des colonialistes47(*).

Dans le chapitre sur « les pièges de la conscience nationale », de son oeuvre les damnés de la terre, Frantz Fanon a formulé la critique la plus acerbe aux classes moyennes africaines qui ont dirigé les mouvements de l'indépendance et qui sont devenues les artisans de l'Etat postcolonial. Comme on l'a déjà remarqué, les classes moyennes instruites provenaient des familles des chefs traditionnels, des propriétaires des terres ; des négociants et de gros marchands, et ceux qui avaient accepté la conversion à la religion de la puissance colonisatrice. Ces derniers étaient envoyés aux écoles missionnaires où ils apprenaient non seulement à donner à Dieu ce qui lui était dû mais aussi à César et ce dans les proportions arrêtées par la mission. A travers l'éducation reçue et la place qu'elles avaient occupée au sein de l'Etat colonial, leur rôle pour la plupart non productif dans l'économie et leur appétit pour les biens et la culture européenne, les classes moyennes africaines ainsi que la population ont perdu presque tous les biens sauf les plus superficiels. Au nom du peuple, la classe moyenne menait la campagne pour l'indépendance sans une seule notion concrète de l'indépendance.48(*)

Les classes moyennes n'étaient certaines que de leurs intérêts immédiats qui n'étaient pas différents de ceux des agents de l'Etat colonial. L'abolition des abus les plus crus de l'Etat colonial - rémunération inégale entre les techniciens africains et européens de même formation, travaux forcés, privation du droit électoral et discrimination raciale dans les relations sociales - a constitué pour la petite bourgeoisie la tâche la plus urgente du mouvement de l'indépendance. Etant donnée leur faiblesse numérique et leur lutte contre les systèmes coloniaux occidentaux provenant des pays pratiquant la démocratie bourgeoise, il était nécessaire pour les classes moyennes de chercher l'appui des masses populaires afin de grossir leurs effectifs et rendre impossible l'administration de l'Etat colonial. Un tel soutien populaire était également important pour mobiliser l'opinion politique internationale et particulièrement l'opinion des progressistes dans les métropoles où la pression jouerait un rôle important dans décolonisation. Unir le peuple et aplanir toutes les différences de classes et d'ethnies revêtaient un caractère important.49(*)

Pour une concentration maximale, la petite bourgeoisie a écarté seulement la contradiction entre l'impérialisme et la population africaine sans tenir compte des classes (lutte nationale) et a supprimé les autres forces qui souhaitaient renforcer cette lutte contre les forces d'exploitation locales et internationales (lutte des classes). Chefs de file nationalistes, dans leur naïveté et leur manque de compréhension correcte de l'essence de l'impérialisme, pourraient formuler des slogans comme « cherchez d'abord l'indépendance politique et toutes les autres s'ajouteront » comme si toutes les autres - libération économique, sociale et culturelle - pouvaient être séparés et reléguées au second plan50(*).

En bref, la classe qui a pris la relève de l'Etat à l'action de l'indépendance par les métropoles a considéré sa mission comme étant le remplacement de l'autorité étrangère par l'autorité africaine. En abordant la question d'exploitation du point de vue racial, les dirigeants nationalistes de gouvernement ont légitimé l'exploitation locale effective par ceux qui l'appuyaient comme « fruits de l'indépendance » ; ils ont justifié la misère croissante de la population, entre autres choses, par des lois uniques de l'ordre économique international devant lequel ils ne pouvaient rien faire.

L'Etat africain postcolonial était exposé à deux contemporains nationaux : la démocratie parlementaire de Westminster et pouvoir absolu monopartiste stalinien. Aucun de deux n'était particulièrement pertinent en Afrique dans la mesure où tous étaient sans cesse critiqués dans leurs pays d'origine. Dans leur tentative de donner un sens à ces modèles, les dirigeants africains ont tourné la démocratie en dérision et lui ont permis de dégénérer en culte de la personnalité, facteurs qui ont invariablement contribué au phénomène de coup d'Etat51(*).

b. Les coups d'Etat et la répression

Sans surprise, les autres coups d'Etat ont toujours promis d'honorer les accords internationaux signés par les gouvernements renversés. Les putschistes faisant ces promesses avant tout pour assurer aux multinationales et aux autres capitalistes étrangers qu'on ne toucherait pas à leurs intérêts. Par contre, les promesses faites aux peuples étaient rarement tenues. Le peuple qui toujours le putsch - n'importe quel putsch - a bientôt fini par découvrir les vraies couleurs putschistes. L'Etat n'était presque pas jamais (positivement) affecté par les coups d'Etat. Quand les tentatives des coups d'Etat échouent, des arrestations massives, des emprisonnements et des peletons d'exécution étaient le sort réservé aux personnes attrapées et à celles suspectées de complicité52(*).

En cas de réussite, les coups d'Etat conduisaient d'habitude à un ordre davantage pire. Privés même de la légitimité des « pères de l'indépendance » et des racines parmi le peuple, la seule manière de survie des nouveaux régimes se faisait par la répression du peuple et l'élimination physique des ennemis réels et imaginaires53(*).

Même dans des régimes où on utilise des méthodes et des modes d'analyse « scientifiques », les exhortations et les slogans de gauche étaient seulement destinés à dissimuler les désirs de l'Etat pour obtenir la complaisance sans réserve de la part du peuple. Même lorsque l'Etat naissait à la faveur d'une lutte armée où les combattants et la population entière avaient enduré de terribles sacrifices, la situation n'était pas meilleure que dans les pays où l'avènement de l'Etat s'est réalisé par des moyens pacifiques. C'était le plus décevant puisque les espérances étaient tellement élevées que, dans ces Etats, une plus grande identification de l'Etat et du peuple serait laborieusement favorisée et que, vu l'expérience des guerres atroces de libération nationale, l'Etat ne trahirait pas la confiance du peuple. L'Unité qui était la plus forte arme des mouvements de libération entre la puissance coloniale, ne pouvait pourtant par durer avant de se ronger une fois l'indépendance obtenue54(*).

Ce que l'on revendiquait comme différence entre les dirigeants étaient souvent des paravents de lutte pour le pouvoir et les résultats de l'absence de démocratie dans le fonctionnement de l'Etat.

L'état Comme les conflits internes se développaient parmi les dirigeants, on accordait de moins en attention aux problèmes réels. Le contact avec le peuple s'effritait graduellement.

L'héritage post colonial est plein d'exemples des perspectives de l'état sur des problèmes trop souvent dictés par un dirigeant, on un groupe d'intellectuels soutenus par l'Etat qui se comportent ou agissent comme si seules leurs idées étaient valables et solides. Parce que ces perspectives ne sont débattues par le peuple ou, au mieux, elles ne sont que superficiellement expliquées, elles manquent de possibilité de réalisation et constituent presque invraisemblablement la cause de la perte énorme des ressources, de la souffrance et du désespoir55(*) .

Politique africaine de sécurité et de défense : problèmes et perspectives

CONCLUSION PARTIELLE DU CHAPITRE I

La recherche du chapitre premier basée sur la définition des concepts et historique de la politique africaine de sécurité et de défense a été positive, car j'ai pu trouver les définitions et l'historique de cette politique africaine de sécurité et de défense.

CHAPITRE II : POLITIQUE AFRICAINE DE SECURITE ET DE DEFENSE

INTRODUCTION PARTIELLE DU CHAPITREII

Il y a près d'une cinquantaine d'années, l'Etat postcolonial est générateur de violence politique et d'insécurité. Non seulement il s'affirme par la violence d'Etat en tant que le détenteur du monopole de la violence physique, du monopole « de la vérité », mais il est lui-même source de violence contre l'Etat et le pouvoir politique, de par la répression et la négation des forces politiques et sociales. Et le contraste le plus frappant réside dans l'Etat facteur d'insécurité, alors que l'une des fonctions première de l'Etat souverain et indépendant, est d'assurer la défense extérieure et la sécurité intérieure; l'héritage historique ainsi que la nature des régimes politiques africains explique pour l'essentiel cette situation56(*).

Ce chapitre deuxième en son sein, aura à traiter tour à tour des modes spécifiques de violence qui caractérisent la politique africaine de sécurité et de défense. Ces modes spécifiques de violence sont : -Violence d'Etat, -Violence contre l'Etat et enfin violence intersociale.

SECTION 1 : VIOLENCE D'ETAT

§1. L'Etat, monopole de la violence physique

Il est vrai que le «monopole de la violence physique légitime » soit un attribut classique de l'Etat, mais, force est de constater que la violence de l'Etat postcolonial n'est ni légitime à usage interne car issue d'un pouvoir politique illégitime et parfois illégale, ni efficace à usage externe car frappée d'incapacité opérationnelle lorsqu'il s'est agi de défendre l'intégrité territoriale57(*).

Dès l'accession à l'indépendance, l'Etat postcolonial revendique la création des forces armées pour symboliser la souveraineté de l'Etat sur le plan international et les forces de l'ordre pour assurer la sécurité des personnes et des biens sur l'ensemble de son territoire.

Cependant, les pressions de l'Etat colonial en faveur de la continuité des liens politiques et militaires et les rapports de dépendance entre Etat postcolonial et ex-puissance coloniale sont telles, qu'ils influencent lourdement la conception de la défense et la sécurité en Afrique. Toujours dans la même logique de pensée, les rivalités idéologiques et stratégiques Est-Ouest interviennent en imposant à l'Afrique les stratégies indirectes. Par exemple les pays lusophones d'Afrique ont hérité des modes de défense et de sécurité de l'URSS et de la chine ; et dans tout les cas, une conception étrangère de l'armée est appliquée dans le cadre d'un Etat centralisé58(*).

Juste après le problème de l'origine historique et politique des forces armées en Afrique, intervient celui de la confusion entre mission de défense et de sécurité, la première relevant généralement des forces armées et la seconde étant en principe réservée aux forces de l'ordre.

Or, depuis le XIXème siècle, les troupes africaines qui servent dans l'armée coloniale sont enrôlées de gré, le plus souvent de force, avec toutes les servitudes et la soumission dues à l'occupation militaire. Leur rôle consiste à assurer l'ordre colonial, prélever les impôts, réprimer tout soulèvement ou mutinerie, faire appliquer les règlements. En somme, les premières troupes africaines remplissent un rôle de police répressive.

Cette dénaturation des forces armées et de leur mission est largement exploitée par les régimes politiques africains dès les années 1960. Qu'ils soient civils ou militaires, la plupart des régimes s'appuient sur des forces militarisées et, à l'époque, le parti unique pour accéder puis se maintenir au pouvoir. Dans les régimes civils, tantôt l'armée devient un instrument du pouvoir, tantôt elle se voit remplacée par des forces concurrentes (forces paramilitaires, milices, gardes présidentielles) ou par des forces de l'ordre (polices, gendarmerie)59(*).

Les constitutions, les élections restent de pure forme, non appliquées ou tronquées et dépourvues de fondement démocratique. La longévité et l'usure du pouvoir deviennent la règle. Le monopartisme empêche la libre alternance, même en présence des quelques cas de multipartismes de façade dans lesquels le parti au pouvoir prédomine. Les dirigeants politiques adoptent des idéologies sécuritaires, au détriment des populations. La lutte pour la survie politique engagée par la minorité dirigeante rend peu à peu toute tentative de développement et de construction du pays inaccessible aux non-membres, c'est-à-dire, la menace, l'ennemi, est interne : elle réside dans toute atteinte supposée ou réelle à l'exercice du pouvoir. Utilisées de la sorte à des fins politiciennes, les forces armées détournées de leurs missions et de leurs fonctions perdent leur sens et leurs compétences. Accaparées par des missions de répression politique et sociale, elles n'acquièrent que rarement une capacité de défense60(*).

Ainsi utilisées, les forces armées placées sous l'autorité du pouvoir politique deviennent triplement conflictuelles. Au regard de la société tout d'abord, qu'elles ne protègent pas et qu'elles agressent ; au regard d'elles-mêmes ensuite : divisées, déséquilibrées, traitées différemment d'un corps à l'autre par le chef de l'Etat soucieux de les dominer ; au regard du pouvoir politique longtemps confisqué enfin, car elles ne sont ni habilitées, n i aptes à l'exercer. Les forces de l'ordre, les gardes présidentielles, les milices extrémistes contribuent à la même logique de la violence liée au pouvoir : leurs exactions, meurtres, forfaits, leur facilité à dresser les ethnies et les populations les unes contre les autres ne diffèrent pas de la logique des forces armées61(*).

Et dans ces conditions, la violence active du pouvoir est d'autant plus vivement ressentie par les populations africaines que la violence par défaut de l'Etat - absence de justice, de sécurité -pèse lourdement. En outre, la violence psychologique et morale faite de peur, de terreur, d'humiliation reste gravée dans tous les esprits62(*).

De ce point de vue, il sied de faire la différence entre l'Etat et le pouvoir politique ainsi que l'usage qu'ils font ou ne font pas du monopole de la violence physique. Car, dans le cas de l'Etat postcolonial, le monopole étatique de la violence n'est pas détenu par l'Etat mais par le pouvoir politique, au détriment de l'Etat, en particulier en ce qui concerne sa capacité de défense extérieure.

Suite à cela, une question se pose sur la signification des termes « étatisation » et « désétatisation » de la violence. L'Etat en Afrique est tombé, et dans sa chute entraîne le monopole qui a volé en éclat ; ainsi il ne s'agit pas de désétatisation de la violence, mais de politisation de la violence du fait des forces politiques qui s'en sont emparées. La perte de contrôle de la violence constatée dans plusieurs Etats africains, n'est rien d'autre que la preuve de l'irresponsabilité de l'Etat, même à l'égard de ses propres forces, et de l'ambiguïté du pouvoir. L'enjeu de la violence d'Etat en Afrique postcoloniale est éminemment politique, même si elle est apparemment manipulée par un homme à des fins personnelles. C'est la raison pour laquelle, l'expression de « privatisation de la violence » par les agents de l'Etat semble quelque peu risquée ou abusive si elle n'est pas replacée dans son contexte global.

§2. L'ETAT, monopole de la vérité

Le danger de l'Etat postcolonial réside dans sa facilité à prétendre être détenteur « de la vérité », du progrès, de la modernité, de l'authenticité, de la culture...Rompu aux techniques de communication, d'endoctrinement, de désinformation, passé maître dans l'art de détenir seul la parole à travers ses médias officiels, l'Etat ne ménage aucun effort pour faire entendre sa voix.

Au regard de la situation actuelle de la libération de la presse et d'accès aux moyens de communication et d'information, le drame qui consiste à avoir endormi, trompé, voire acheté les esprits, loin d'être compensé, reste entier.

De récents ouvrages analysent ces questions préoccupantes. Ainsi, Eboussi-Boulaga déclare-t-il que « l'Etat fétichiste, sans prise sur la réalité, est structurellement mensonge et violence meurtrière », s'imposant de la sorte faute de légitimité et l'enracinement social. L'Etat postcolonial inverse les données. Il se définit sans son peuple, devient son opposé voire son ennemi; il reconduit l'ordre colonial et esclavagiste sous couvert d'un ordre nouveau à établir en le sublimant. Son impuissance à changer les choses le pousse au mensonge et à la coercition.63(*)

De même en est-il de  «  l'Etat unanimiste où le monologue du parti fait écho au soliloque présidentiel ». La vérité y est une et unique : elle vient du sommet du pouvoir. Dans cet univers politique, tout est truqué, signe de sollicitude infinie. Or, « tout est possible à un pouvoir qui s'affirme comme la seule source de vérité », notamment le rêve de façonner une société entièrement nouvelle « sur le néant de la monopensée ».

La violence surgissant de l'Etat « monopole de la vérité » est à la fois active et passive. Active, en ce sens où, plongeant et maintenant l'Afrique dans la léthargie et la soumission, elle permet à l'Etat et au pouvoir politique d'accomplir leur oeuvre de destruction et de répression. Passive, dans la mesure où elle falsifie l'histoire et le patrimoine socioculturel négro-africains64(*).

Il va sans dire qu'une telle avalanche de violence politique ne peut s'accomplir indéfiniment sans contre violence ou, pour le moins, sans violence contestataire.

SECTION 2 : LA VIOLENCE CONTRE L'ETAT ET LE POUVOIR POLITIQUE

§1. La violence politique armée

La violence contre l'Etat postcolonial et le pouvoir n'est pas récente. Elle remonte aux premières lueurs de l'indépendance. La violence séparatiste des années 1960 et 1970 (le Katanga par exemple) a échoué. Seul avait aboutit, en 1993, le cas particulier de l'Erythrée. Néanmoins, la violence autonomiste et indépendantiste plus ou moins irrédentiste survit ici et là.

Les rébellions, factions, bandes armées en lutte contre le pouvoir centrale sont légions. Alors que certaines remontent à plus de trente ans (le Tchad, le Sud-Soudan), d'autres en revanche, se déclenchent à la fin des années 1980. (Rébellions Touarègues).

Ces conflits posent des problèmes de la reconnaissance de la diversité politique, culturelle et de la capacité à imaginer des nouveaux modes de gouvernements lorsque la pluralité sociale existe sur un même territoire.

Faute de programme et d'intérêts communs, de regroupements, de représentativité significative, ces mouvements politico-militaires parviennent difficilement à déstabiliser les gouvernements au plan interne. Les guerres civiles qu'ils engendrent créent en revanche un état général d'insécurité dans les sous-régions avec les millions de refugiés. En outre, des trafics illicites en tous genres apparaissent : armes, drogues, pierres précieuses (cas du conflit à Est de la république démocratique du Congo avec le général déchu Laurent Nkhunda) en même temps que la mise sur pied d'une économie de guerre à partir des sanctuaires que constituent les zones frontalières des pays voisins65(*)

La violence contre l'Etat s'analyse comme un « mode spécifique d'affirmation politique dans une situation de conflictualité ». Par sa portée symbolique, elle participe par ailleurs des processus identitaires, en même temps qu'elle exprime ou qu'elle mesure sa force ; elle s'inscrit en outre dans une logique de négociation politique et, la période de transition dans laquelle elle se déroule l'oblige à penser le rapport entre violence et démocratie66(*)

§2. La violence protestataire

Etouffée durant l'époque du parti unique, la protestation contre l'Etat et ses symboles explose à partir de 1989. Depuis, contestations et revendications collectives s'organisent quotidiennement, manifestant contre l'ordre établi ainsi que pour la liberté, des Droits de l'homme et l'amélioration des conditions de vie.

Les étudiants, les jeunes, les syndicats descendent dans la rue, rejoints par d'autres mouvements de la société tels que les associations et les Eglises. Les forces politiques d'oppositions ne sont pas en reste, luttant pour l'accès au pluralisme politique. Les émeutes et les manifestations contre l'Etat se montrent violentes contre les pouvoirs, les agents, les lieux, les biens publics, ou pacifiques comme les « opérations villes mortes, grèves des fonctionnaires de l'Etat pour raison d'impaiement par l'Etat ». Longtemps intériorisée au niveau individuel et collectif, cette violence débouche rarement sur l'insurrection67(*)

§3. La violence à signification politique dans la société

La dégradation généralisée des conditions de vie, l'exode rural, l'absence de formation, le chômage obligent quotidiennement des millions d'africains à imaginer des stratégies de survie. Ils sont les acteurs et les proies de la violence qui règne dans la rue : petite délinquance, banditisme, criminalité, drogue, prostitution...

La violence urbaine et non urbaine touche d'abord les plus faibles, ceux qui sont incapables de résister 68(*)

Cette violence intersociale comporte une signification politique : celle de l'échec du pouvoir et de l'absence ou de l'extrême dégradation de l'Etat-providence entraînant misère et exclusion.

Autre marque de la violence dans la société : les crispations identitaires et religieuses, les sectarismes, les formes de xénophobie et de racisme... Elles prolifèrent dans la précarité notamment en période de crise sociale et de perte des repères culturels. Elles ont une signification politique : non seulement eu égard à l'incapacité de l'Etat mais aussi du fait que les mouvements religieux ou intégristes revendiquent de plus en plus l'accès au politique et à l'espace public69(*)

Et une question se pose, comment, dans ces conditions, la société africaine parvient-elle à assurer un minimum d'activités ? Comment échappe-t-elle à la paralysie et tente-t-elle de construire ses propres modes de sécurité ?

Section 3 : COMMENT LES POPULATIONS AFRICAINES ASSURENT- ELLES LEUR SECURITE ?

Hormis la minorité dirigeante et les filières clientélistes auxquels elle est liée, les populations africaines vivent dans l'insécurité. La nature du pouvoir politique et de l'autorité militaire ne permet pas à ces dernières de « domestiquer » le monopole étatique de la violence.

Il apparaît qu'en droit, les sociétés africaines ont appris à maîtriser certains rouages de l'Etat et introduit une souplesse qui permet la coexistence de plusieurs systèmes juridiques. Cette constatation vaut également pour l'administration comme en attestant de nombreux travaux. Cependant, la poignée d'hommes politiques, de chefs militaires et autres individus influents dans le cercle du pouvoir qui, dans chaque Etat, est capable de « domestiquer », ou plutôt de détourner, le monopole de la violence à des fins politiciennes ou personnelles fait le jeu du pouvoir. Ces individus ne servent donc pas les intérêts du peuple et ne véhiculent aucun projet de sécurité pour les populations70(*).

Obligées de se protéger, les sociétés africaines inventent alors « des dispositions du quotidien qui n'annulent pas la violence mais la mettent à distance ».

§1. Les formes de sécurité

Sécurité physique et morale : dans l'urgence, les populations africaines sont contraintes à la fuite, à l'abandon. Elles doivent faire face, lorsqu'elles rentrent chez elles après des mois ou des années, outre à la souffrance physique ou morale, aux problèmes de récupération de leurs terres, de leurs habitations, de leurs biens.

Par ailleurs, des familles entières, des quartiers sont obligés de recourir à l'autodéfense pour assurer leur sécurité, lutter contre le banditisme et la criminalité.

Dans les cas graves, les populations ne voient d'autres issues que dans la vengeance individuelle ou collective après avoir pleuré leurs morts.

Parallèlement, certaines catégories de populations organisent leur sécurité. Ainsi en est-il des grands commerçants, d'industriels, de transporteurs même les individus simples qui paient des sociétés privées de gardiennage ou s'assurent la protection de soldats, policiers ou gendarmes - généralement non rémunérés par l'Etat depuis des mois - moyennant une compensation matérielle71(*).

Les mouvements religieux assurent également une part de sécurité physique et morale à leurs fidèles comme le montre l'exemple des confréries catholiques en république démocratique du Congo.

Ces deux catégories, commerçantes et religieuses font preuve d'une grande capacité d'adaptation aux réalités sociales. Elles mettent en place des services de proximité, de sécurités, fonctionnelles et très recherchés par les populations.

- La sorcellerie représente une autre forme de sécurité physique et psychique dans laquelle se refugient pêle-mêle guérisseurs, jeteurs de sorts, clients et individus72(*).

- sécurité sociale et économique : plus que de sécurité, c'est souvent de suivie qu'il s'agit. La crise du développement dévoile au grand jour les réponses partielles que les sociétés africaines ont mises en place pour vivre et survivre pendant des décennies. Les activités dites « informelles », organisées le plus souvent en dehors de l'Etat, sont une réalité sociologique et économique ancienne, même si elles ne sont prises en compte par l'analyse socio-économique que depuis récemment. Elles représentent avant tout une forme spécifique de la dynamique sociale en Afrique. Elles comprennent la production, la vente et l'échange des biens et services de première nécessité. C'est l'informel qui nourrit et fait vivre des villes comme Kinshasa.

Outre la sécurité alimentaire et le travail, l'informel compense aussi les carences des systèmes éducatifs et de santé. Il s'adapte sans relâche aux besoins nouveaux, transmet le savoir-faire local, collecte les fonds pour les soins médicaux.

La particularité de l'informel est de combiner les besoins avec les valeurs, les croyances, les règles et pratiques des solidarités communautaires, ces dernières étant fondées sur les continuités de l'échange73(*).

Toutefois, malgré leur importance, ces formes de sécurité restent incomplètes.

§2. Les limites de ces formes de sécurité

De nombreuses questions restent posées quant à l'efficacité de ces formes de sécurité, non pas prises séparément, mais sur un plan global.

La première a trait au morcellement de la sécurité. Cette parcellisation de la sécurité par communautés, groupes religieux, réseaux divers conduit-elle à une dissémination ou à une polarisation de la sécurité ? Autrement dit, la sectorisation de la sécurité tend-elle vers une dispersion des efforts ou vers la mise en place d'un oligopole sécuritaire ?

Pour qu'il ait oligopole, il faudrait que chaque pole soit doté d'objectifs et de mécanismes propres et que des intérêts communs, des interactions les relient.

La deuxième question est relative à la capacité ou non de la société à faire face à tous les besoins de sécurité en son sein. Dispose-t-elle des moyens nécessaires eus égard, en particulier, aux problèmes de sous-développement ?

La troisième est propre aux relations entre Etat et société puis dépasse le cadre strictement intra-étatique. La sécurité est générale, interne et externe, civile et militaire, locale et nationale, sous-régionale, internationale et mondiale. En l'occurrence, comment s'établit et s'opère le lien entre ces différents échelons complémentaires et le plus souvent indissociables ?

Politique africaine de sécurité et de défense : problèmes et perspectives

CONCLUSION PARTIELLE DU CHAPITRE II

La souveraineté de l'Etat et la territorialité quand bien même elles sont menacées, elles occupent toujours une place prépondérante dans les relations internationales. En réalité, ces problèmes non résolus posent à nouveaux la question du rôle de l'Etat dans la société et de la place de la sécurité dans l'Etat.

La violence politique appelle de nouvelles formes de sécurité. Celles qui existent dans la société, parcellisées ou ponctuelles, protègent essentiellement contre la misère matérielle et morale, non contre le monopole étatico-politique illégitime existant. Elles laissent par ailleurs entier le problème de la défense des institutions sociopolitiques, du patrimoine commun, de l'Etat dans le cadre d'un projet de société démocratique encore en devenir. En principe, c'est la nature de la menace (locale, nationale, régionale) qui devrait déterminer la forme de sécurité appropriée.

Les sociétés africaines ont besoin de sécurité et d'Etat : d'un Etat nouveau et efficace, d'un pouvoir politique légitime, d'une démocratie fondée sur les réalités sociopolitiques74(*).

Politique africaine de sécurité et de défense : problèmes et perspectives

CHAPITRE III : POLITIQUE AFRICAINE DE SECURITE ET DE DEFENSE : PROBLEMES ET PERSPECTIVES

Introduction partielle du chapitre III

La concrétisation de la politique africaine de sécurité et de défense se heurte à des difficultés majeures au sein des nations africaines mêmes, auxquelles il faille trouver des solutions rationnelles et réalistes avant de parler d'une quelconque politique africaine de sécurité et défense ayant une mission continentale.

Ce chapitre dernier traitera tour à tour des problèmes et perspectives de la politique africaine de sécurité et défense.

Section 1 : PROBLEMES

Ce point a pour but de relever les trois types de déficit qui caractérisent l'Etat africain en faillite, aussi, il traite également de la pauvreté et mal gouvernance dans les nations africaines, et enfin, de l'échec de l'Etat importé, qui somme toute, forme le bloc des problèmes qui embourbent la réalisation de la politique africaine de sécurité et de défense.

§ 1. La faillite de l'Etat en Afrique

La faillite de l'Etat en Afrique est constatée sur trois matières que :

- la sécurité

- capacité d'agir

- la crise de légitimité

*La sécurité

Qu'elle soit locale ou nationale, l'Etat africain en est démissionnaire. Pourtant, depuis la nuit de temps la sécurité du territoire national et son contenu, a toujours été parmi les missions primaires auxquelles s'est assignée une nation ; voire dans la notion même de souveraineté et d'indépendance attribuée à l'Etat, la sécurité du territoire national, des citoyens et de leurs biens confert automatiquement le titre de nation souveraine à celle qui sait en assurer. Mais l'usure du mot sécurité par les nations africaines se démontre en ce siècle, être antinomique au simple fait que toutes les structures politiques africaines ne cessent jamais, à travers les médias et autres moyens de communication, de prétendre se donner de toutes leurs énergies pour assurer la sécurité de leurs territoires, de leurs populations ainsi que de leurs biens, alors que en pratique tout cela reste illusoire.

Un contraste à leurs discours est que au niveau local ou à l'intérieur des nations, très souvent, le pouvoir politique, organe élu pour la direction de la nation, se fait lui-même source de l'insécurité dans la société par l'utilisation des forces de l'ordre pour la satisfaction des fins politiciennes tel que nous l'avons si bien souligné dans notre deuxième chapitre.

D'ailleurs, pour la sécurité territoriale, c'est là où le débat lancé n'a jamais trouvé de conclusion, pour savoir si les Etats Africains sont réellement en l'endroit d'être appelés « Etat » parce que nombre, jusqu'alors, ne sont pas en mesure de démontrer la capacité de la puissance étatique quand ils sont attaqués par l'ennemi venant de l'extérieur des frontières du pays.

*La capacité d'action

Une question revient toujours dans le chef du peuple africain, pourquoi organise-t-on les différentes élections dans les pays africains ? Certainement la réponse à leur donner sera : pour élire ses dirigeants ! Il vrai que les élections sont d'une ultime importance parce qu'elles sont l'expression même de la démocratie naissante en Afrique, mais à quoi servent-elles vraiment lorsque tout au long des campagnes électorales, des programmes ont été brandis et défendus et des promesses ont été faites aux peuples en de quoi, par conviction à leurs promesses, ces peuples ont donné de leurs voix pour que élus, les électeurs se retrouvent abandonnés à leurs propres tristes sorts ? Certainement à rien !

L'on constate à cet effet, la démission quasi-totale de l'Etat de ses missions et, cela s'étend jusqu'aux secteurs sociaux les plus essentiels, ce qui conduit, très souvent, les populations à essayer de survivre par ce que l'on a appelé fort justement « une économie de la débrouille », donc à se passer autant qu'elles le peuvent des services de l'Etat75(*).Surtout en matière extérieure, relevant de la politique, de l'économie, de la culture et du social, l'Etat africain prouve son incapacité d'agir avec savoir-faire, et pour ce fait, subit tout simplement la marginalisation passive à cause de l'absence d'actions dans le jeu des nations en compétitivité76(*).

*La crise de légitimité.

La façon de faire, démagogue, des politiques africains et la démission de l'Etat dans la vie des populations a pour conséquence la crise de légitimité du pouvoir dans les pays ; tout cela a progressivement ruiné aux yeux des peuples l'utilité et la légitimité dont l'Etat pouvait encore se prévaloir et a fortement réduit l'autorité de l'Etat sur la société77(*).Et cette crise de légitimité du pouvoir au sein des nations africaines trouve sa démonstration dans les comportements irrédentistes chez nombreux de citoyens africains.

Nous nous limiterons seulement à citer l'anarchie, l'inconscience et même l'arrogance de la majorité de citoyens africains lorsqu'il leur faut émettre une opinion sur la res publica, lorsqu'il faut leur rappeler les obligations de l'Etat à leur égard et les leur à l'égard de l'Etat. Ce qui compte plus pour les populations, c'est « la sécurité de leur oesophage »78(*). Car l'Etat-providence en Afrique, ne reste plus qu'un chapitre de l'histoire de la création et de l'évolution de l'Etat ancien. Par manque de légitimité du pouvoir sur son territoire, la seule voix d'expression du pouvoir reste la démonstration de la violence comme moyen de dissuasion et de persuasion de la population et de ce fait, la démocratie foulée aux pieds par le pouvoir politique afin d'assurer sa pérennité au pouvoir.

Dans la même logique d'idée, cherchant à assurer la pérennité au pouvoir, ne donnent aucune chance au continent de se doter des institutions régionales rigides qui assureraient la sécurité et la défense des populations africaines ; et cela, c'est en s'accrochant trop à la souveraineté et l'indépendance de leurs nations respectives, une façon d'assurer la continuité du contrôle indirect de gestion de leurs pays par leurs ex -métropoles s'opérant , ce contrôle de gestion, en termes nouveaux tel que « partenariat » ; ignorant qu'en ce vingtième siècle la notion de souveraineté et d'indépendance ne se réclame plus par les nations dignes de ce nom, mais se laisse valoir par le sérieux des Etats, répondants aux exigences de la mondialisation ou la globalisation que sont :

· l'innovation

· l'anticipation

· la compétitivité ;

Bannissant le concept « aide » qui est resté d'usage commun par les dirigeants des pays en voie de développement.

§2. Echec de l'Etat importé

On peut, ainsi, lier la « la mal gouvernance » à ce qui commence à être massivement reconnu comme un handicap majeur des sociétés africaines post-indépendance, à savoir : l'inadaptation structurelle et fonctionnelle de l'Etat et des institutions héritées du colonialisme, et mécaniquement plaquées chez nous, avec mimétisme voire une servilité dont on ne cesse aujourd'hui de mesurer les conséquences plus que désastreuses dans la question quotidienne de nos sociétés. C'est ce que David GAKUNZI ainsi bien décrit en ces termes : « l'indépendance, au lieu d'être une occasion pour les africains d'associer les apports positifs de l'extérieur à ce qu'il y avait de meilleur dans le patrimoine africain de la gouvernance, a été souvent le point de départ d'une ruée vers le pouvoir brut en amalgamant le pire de l'Afrique au pire de l'extérieur. Les fonctions de l'Etat dont nous avons hérité, c'est l'appareil coercitif et répressif.

L'emballage du système, la tôlerie, le hardware et non pas le principe, le logique (le software), l'esprit qui justifie l'institution :par exemple, la soumission à la mère des lois qu'est la constitution, la permanence, l'impersonnalité de l'Etat, sa distance et sa neutralité minimale à l'égard des citoyens ou des partis considérés comme égaux, le respect de la séparation des pouvoirs par l'exécutif, lequel accapare souvent tout l'espace et s'identifie à l' Etat au détriment du législatif et du judiciaire »79(*).

Il est donc incontestable que « l'Etat importé » a notoirement échoué, non seulement en matière d'orientation, d'organisation et d'impulsion de nos économies, mais aussi dans l'accomplissement de la fonction qu'il s'était assignée par -dessus toutes au début, à savoir l'édification de « nations » cohérentes, unies et stables parce qu intégrant harmonieusement leurs différentes composantes culturelles, ethniques, sociales ou régionales.

§3. Pauvreté et mal gouvernance.

La pauvreté et mal gouvernance sont parmi les obstacles fondamentaux qui freinent le développement du continent, il importe d'en débattre afin de relever les taches essentielles qui incombent aux africains dans la perspective d'une véritable libération de leurs peuples. On peut aisément affirmer que l'Afrique ne produit pas assez de richesses pour pouvoir s'attaquer sérieusement à l'éradication de la famine et de la malnutrition dont les conséquences négatives sur les capacités intellectuelles et physiques des populations sont évidentes ; pas assez pour pouvoir combattre efficacement des maladies endémiques éradiquées ailleurs depuis longtemps, et dont la persistance, voire l'aggravation, résultent de la détérioration continue des conditions de vie des masses populaires ; pas assez pour préparer ses différents pays eux-mêmes à cette course au savoir, devenue une véritable course pour le pouvoir mondial et que n'auront la chance de gagner que ceux qui auront veillé à se doter, par un système d'éducation et de formation performant, d'un solide bataillon de tête bien pleines mais surtout bien faites ; pas assez pour procéder aux investissements, de plus en plus lourds, que requiert le développement d'une puissante base autonome de recherche, de production et de diffusion d'informations, de savoirs et de technologie de pointe, condition nécessaire pour, nous seulement, nous libérer de notre actuelle dépendance scientifique et technologique ; mais , pour espérer tenir raisonnablement une place confortable et jouer un rôle actif dans le monde de demain ; pas assez, enfin, pour pouvoir garantir, à l'intérieur de nos sociétés, le minimum de bien-être matériel, social et culturel.

C'est donc au regard de toutes ces nécessités, de toutes ces urgences que la lutte contre la pauvreté apparaît comme un préalable pouvant constituer un puissant facteur de mobilisation sociale et d'impulsion pour le développement 80(*).D'une part, ce qui nous empêche aujourd'hui d'accomplir des pas tangibles, réellement significatifs, dans cette si nécessaire lutte contre la pauvreté, peut s'expliquer aussi par le comportement qu'ils ont en général de la conduite des affaires publiques et de la gestion des biens collectifs. En effet, s'il est vrai que nous ne produisons pas assez de richesses pour pouvoir faire face aux taches urgentes que nous dictent la mondialisation et ses défis, il nous parait tout aussi vrai que le peu que nous produisons est, le plus souvent, mal géré. C'est pourquoi un des handicaps majeurs que notre continent doit nécessairement surmonter est celui de la « mal gouvernance ».

La réalité à laquelle renvoie ce néologisme est le lot le mieux partagé aujourd'hui en Afrique. On note, effectivement, un peu partout, des stratégies de développement économique et social inefficaces si ce n'est même purement et simplement le pilotage à vue et le bricolage qui en tiennent lieu. Cela favorise toute une série de maux et de tares à commercer par une gestion patrimoniale des biens publics qui consiste, de la part de nos gouvernants, à les confondre trop souvent avec les biens de famille. On peut, ensuite, citer le népotisme et le clientélisme (politique, ethnique, tribal, régionaliste, ou confessionnel) qui consistent à repartir les responsabilités publiques et les avantages politiques et matériels y afférentes, non pas sur la base de la compétence et au mérite, mais plutôt sur celle de la parenté ou de la fidélité. Puis, la corruption qui est encouragée et alimentée en permanence par la pratique des pots-de-vin quasiment institutionnalisée par certains bailleurs. Enfin, on peut retenir l'opacité la plus totale dans le fonctionnement des institutions souvent prises en otage par des réseaux et lobbies de toutes sortes dépossédant ainsi de fait les citoyens de leurs prérogatives naturelles et légitimes de contrôle démocratique sur l'Etat81(*).

Toutes ces caractéristiques des pouvoirs africains tendent à donner raison aux tenants de l'afro-pessimisme quand ils affirment : « bon nombre de dirigeants politiques africains sont arrivés au pouvoir par la force et leur mode de gouvernement s'apparente plus à la prédation qu'à la promotion du bien commun. Mais, cette situation a des profondes racines culturelles qui font de leurs peuples des participants objectifs de ce mode de gouvernement. Toute personne qui parvient au pouvoir est immédiatement sollicitée d'en faire retomber les avantages sur le maximum de ses « frères ». Et ceux qui sont rejetés espèrent bien prendre leur revanche un jour. Mais on comprend aussi pourquoi les changements politiques sont si souvent décevants : il y a simplement de profiteur... »

D'ailleurs les conséquences de telles pratiques, qui ont durablement cassé les ressorts économiques et sociaux, voire psychologiques de nos pays, sont devenues tellement désastreuses que les bailleurs de fonds, qui les avaient encouragées jusque-là, ou qui avaient, en tout cas, fait semblant de ne rien en savoir, ont engagé contre elles une croisade mondiale sous le drapeau de la « bonne gouvernance ».

En réalité, cette croisade n'a d'autre motivation que la restauration ou la préservation de la capacité de nos pays de rembourser leurs dettes. Mais, cela n'enlève rien au fait que les exigences de rigueur, de transparence et d'efficacité, que la bonne gouvernance mettent en avant, dans la gestion économique et politique de nos sociétés, relève d'un impératif objectif de survie pour ces dernières, même si on peut formuler, au regard de ses conséquences, des réserves son la valeur réelle des recettes préconisées pour y parvenir82(*).

Une tache essentielle s'impose donc, celle de lutter pour donner un contenu concret et effectif à l'indépendance que nos peuples n'ont acquise jusqu'ici que formellement. Evidemment, une telle indépendance ne pourrait et ne devrait pas être comprise dans le sens de l'aspiration à une autarcie politique et politique qui se nourrirait de l'illusion de pouvoir échapper aux conséquences objectives et irréversibles du phénomène de mondialisation actuel fortement lié au mode production capitaliste et à la suprématie, sans équivoque, du système économique du monde dit libéral sur les autres systèmes. Elle devrait signifier, plutôt, la reconquête et la définition par nos peules, sans chantage ni diktat aucun, des voies qu ils entendent mener pour construire leur propre avenir, dans la plénitude de leur souveraineté. Cela présuppose une maîtrise réelle de l'orientation de leurs politiques économiques, sociales et culturelles ; la défense de l'entreprise privée nationale ; la protection et la valorisation de la « matière grise africaine » en accordant plus de moyens et de considérations aux intellectuels, producteurs de connaissances et créateurs d'idées, afin de les motiver et les encourager à penser, à concevoir et à créer pour l'Afrique et, autant que possible, en Afrique83(*).

Ainsi, une urgence s'impose donc pour l'avenir, celle de reprofiler l'Etat africain par une culture démocratique et de bonne gouvernance pour que soient éradiqués tous des problèmes qui ont été le sujet de notre section.

Section 2 : PERSPECTIVES

En cette section deuxième du chapitre, l'étude se cadrera sur les point que voici :- reprofiler l'Etat africain par une culture de démocratie et de bonne gouvernance, - la déconnection aux ex- métropoles,- et enfin les Etats-Unis d'Afrique, ainsi dit pris sous une forme de cogestion africaine basée sur plusieurs matières notamment de sécurité et de défense mais, cela par un essai d'un système processural allant de la confédération africaine puis vers le fédéralisme africain.

§1. Reprofiler l'Etat africain par une culture de démocratie et de bonne gouvernance.

Puisque les Etats africains tiennent encore à la création, un jour, des Etats-Unis d'Afrique et pour rendre fortes, ces institutions futures africaines, l'Afrique se voit obliger de faire asseoir au sein de ses nations, l'état de droit garantie par le fonctionnement des instances es parlementaires ou judiciaires à l' intérieur des Etats, qui ces dernières, serviront comme étendard des aspirations des peuples dont les politiques utiliseront comme politiques étrangères et dont ils auront à défendre les intérêts nuit et jour dans le jeu d' intérêts entre les puissances du monde, pense Daniel BACH.

Les « nouvelles démocraties » africaines devront subir l'épreuve du temps. Une chose est de proclamer l'état de droit, une autre de garantir exercice effectif des droits reconnus aux citoyens africains. Une chose est d'affirmer l'indépendance de la magistrature, une autre de donner aux juges les moyens de s'opposer aux empiétements du pouvoir politique et d'assurer réellement leur mission. U ne chose est d'inscrire dans les textes pluralisme politique, une autre de permettre aux formations politiques d'exercer librement leurs activités, les dispositions constitutionnelles relatives au multipartisme sont longtemps restées lettre-morte, cela doit inciter à la prudence, de même, l'organisation des scrutins et leur déroulement ne répondant pas toujours aux critères garantissant l'honnêteté et la transparence des élections.

Ainsi donc, il semble que le succès ou l'échec des expériences démocratiques en cours reposera sur la capacité des acteurs politiques et sociaux de surmonter plusieurs défis84(*) :

-Le premier est d'assurer, dans les faits comme dans les consciences, le passage de la démocratie formelle au vécu démocratique, ce qui passe par des activités systématiques d'éducation et de formation des citoyens aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales ainsi que par une adhésion des dirigeants aux principes d'une bonne gouvernance. Cette notion, que l'on peut définir comme « the conscious management of regime structures with a view to enhancing the legitimacy of the public realm » (Goram Hyden) et que Richard Joseph a popularise en Afrique grâce à son programme « African governance » développé au centre Carte d'Antlanta, a fait l'objet de diverses réflexions (au niveau de la Banque mondiale et de la coalition globale pour l'Afrique). C'est le pluralisme politique qui a permis d'en préciser les critères : état de droit et respect des droits de l'homme, responsabilité de l'administration dans la gestion des affaires de l'Etat, utilisation efficace et prudente des deniers publics, transparence de la gestion publique, etc.

-Le deuxième défi auquel sont confrontées les expériences démocratiques réside dans l'impatience- légitime- des populations qui, au-delà de la conquête de nouveaux espaces de liberté, aspirant à un changement radical de leurs conditions de vie et de travail. « Changer la vie », « mettre terme à la misère », voilà ce qu'attendent les peuples africains des transitions démocratiques. On touche là un point sensible. A défaut d'être en mesure, sinon de surmonter tous les obstacles économiques et financiers, du moins d'alléger les souffrances des populations, les forces du renouveau, issues du suffrage universel, courent à l'échec. « Ventre affamé n'a point d'oreilles » dit le dicton il va de soi que ceux qui sont condamnés à survivre au quotidien n'ont pas de coeur à comptabiliser l'héritage désastreux des régimes autoritaires du passé. Ils sont plutôt enclins à mettre sur le compte de nouveaux dirigeants des difficultés qu'ils endurent. « Que signifie la démocratie », « quel sens a le droit de vote lorsqu'on a pas de quoi à manger ? » entend-on souvent dans la bouche des populations africaines.

C'est ce désenchantement, cette désillusion que les leaders des régions démocratiques doivent s'attacher à prévenir. C'est aussi sur ce terrain que les bailleurs de fonds internationaux doivent être conséquents : on ne peut à la fois exiger que la gouvernance démocratique soit la règle et maintenir une pression financière telle sur les nouveaux régimes africains que la situation des populations ne peut que perdurer et leur désarroi s'amplifier. En fait, la crise remet en cause la légitimité des Etats africains- qu'ils soient ou non démocratique- parce qu'ils ne plus en mesure de rendre des services concrets aux populations. Il est donc à craindre que ne se développe de plus en plus des sociétés hors et contre Etats, sources de conflits futurs au sein de pratiquement tous les Etats de l'Afrique.

A cet égard la généralisation et la banalisation du phénomène émeutier au sein de la jeunesse des villes constituent l'une des plus grandes menaces auxquelles sont confrontés les pouvoirs établis. Ce phénomène est directement lié à un dynamisme démographique qui a consacré l'écrasant poids majoritaires des jeunes dans l'ensemble des sociétés africaines.

La jeunesse des villes, est exclue des modes de socialisation « classique » - en particulier l'école, du fait de la crise profonde des systèmes éducatifs - coupée de la culture politique des générations précédentes qui avaient trouvé dans la lutte anticoloniale des référents communs, est socialement, psychologiquement et politiquement déstructurée. Pour la plupart sans travail, considérés comme les « underdogs » de la société, en profonde opposition avec leurs aînés, souvent, perçus comme « profiteurs » du système, ces jeunes représentent une proie facile pour tous les démagogues. Ailleurs, de leurs plus jeunes âges, ils fournissent la chair à canon des guerres civiles et des conflits interethniques.

L'acuité de ce problème commande que les Etats fassent dorénavant l'une de leurs urgences, centrant en particulier leurs efforts sur l'éducation et la formation. La dérive de la jeunesse africaine traduit également le caractère multidimensionnel de la crise : économique et financière. Cette dernière est devenue de plus en plus culturelle et politique, sapant les fondements et les structures même des sociétés africaines.

-Cela montre bien, et c'est le troisième défi, que l'enracinement et la pérennité de la démocratie en Afrique, passe bel et bien par une réhabilitation, voire une reconstruction pure et simple de l'Etat. La clé du succès final des transitions démocratiques actuelles se jouera de ce point de vue sur le terrain du développement humain, c'est-à-dire un développement axé sur l'homme et la satisfaction de ses besoins prioritaires dans les domaines de la lutte contre la pauvreté, de la sécurité alimentaire, de la santé, de l' éducation, de la formation, la sécurité et défense des peuples et de leurs biens, l'accent devra être mis sur les catégories les plus démunies, les plus vulnérables des populations (jeunesse, paysans, femme). « Etre près de gens » (« put the people first ») doit devenir le credo de l'Etat démocratique africain.

Les populations du continent ont eu de l'Etat postcolonial une image négative, celle d'un pouvoir répressif, sécuritaire et accapareur. En étant plus proche des populations, en répondant à leurs attentes dans les domaines clés pour leur survie, en assurant leur protection (sécurité et défense) et l'épanouissement de leurs potentialités (par le biais de l'éducation et de la formation), l'Etat démocratique retrouverait sa légitimité. Au service du mieux-être des populations, à tous les niveaux, sur le plan local comme régional, il réaffirmerait sa présence et pourrait revendiquer son utilité sociale. Fondée désormais sur le critère « put the people first », les missions de l'Etat démocratique doivent impérativement être reconfigurées, reprofilées. L'Etat doit concentrer ses efforts en se fixant cinq grands objectifs :

le retrait des domaines dont l'utilité sociale n'est pas claire et dans lesquels le secteur privé dispose d'un avantage comparatif.

Réinvestissement des secteurs-clés- l'éducation, la santé, les infrastructures, la sécurité et défense nationale, pour le développement du potentiel humain.Redéploiement des « moyens humains et matériels » de l'Etat : il est effet nécessaire de redéployer les moyens de l'Etat démocratique de façon à lui permettre de répondre véritablement aux aspirations et aux besoins des populations.

Promotion d'une culture démocratique : les nouveaux régimes africains doivent s'attacher à l'enracinement de la démocratie dans les institutions (réhabilitation par exemple du pouvoir judiciaire et de l'appareil d'Etat dans son ensemble, y compris sur le plan de l'apparence matérielle), dans les textes (consolidation des libertés fondamentales).

Réévaluation des tâches essentielles du maintien de l'ordre à la lumière des exigences découlant du respect de droit de l'homme, et sans négliger la lutte contre la corruption dans toutes ses manifestations. La mission de sécurité assignée à l'Etat renvoie inévitablement à la constitution d'une véritable armée nationale, dont le model serait tout autre que celui dont se sont dotés nombre d'Etats au cours des quatre dernières décennies.

Et ce qu'il faut, en somme, c'est de réussir le processus de démocratisation en cours. La nécessité de celle-ci réside dans le fait que la démocratie s'inscrit au coeur des mutations actuelles comme tendances universelle de l'évolution des sociétés contemporaines. Elle tient aussi au fait que la démocratisation constitue une opportunité historique exceptionnelle à saisir par les peuples du continent africain pour pouvoir mettre un terme aux gestions politiques, économiques et sociales qu'ils ont enduré pendant de longues années et qui compte, énormément, dans le retard qu'ils accusent aujourd'hui comparativement au reste du monde. Cela part du constat que l'évolution positive récente sur le triple plan politique, économique et social de quelques rares pays africains prouve à suffisance que la démocratie est la condition de tout développement du fait qu'elle libère les énergies et donne lieu à des nouvelles synergies.

Un préalable à faire pour que la démocratie en Afrique soit la condition de tout développement, est la déconnection des Etats africains à leurs ex-métropoles, pense SAMIR AMINI.

§2. La déconnection aux ex-métropoles.

Les frontières des pays africains ont été déclarées indépendantes il y a près de cinq décennies mais le vécu du politique africain démontre que si les frontières sont indépendantes du point de vue géographique mais les dirigeants restent encore colonisés et cela, au niveau psychologique.

Il est peut être vrai que ce point de vue n'est pas partagé par tous, mais une simple lecture des rapports verticaux qu'effectuent le Nord et le Sud, nous la prouve. Et ces rapports dits verticaux entre le Nord et le Sud sont essentiellement les rapports d'inégalité, les raisons suivantes nous les démontrent :

Le néo colonialisme : les nouveaux Etats ont été, au départ, des colonies qui après les indépendances, ont continué d'entretenir des relations bilatérales avec leurs anciennes métropoles. Ainsi, les métropoles ont eu à établir de nouvelles stratégies de gestion afin de pérenniser des relations de dépendance avec leurs ex-colonies et, cela se réalise sur le plan culturel, et économique.

Sur le plan culturel, ce sont les centres culturels de ces métropoles qui sont transformés en agents colonialistes, en ce sens qu'ils sont implantés pour continuer à inculquer la culture du colon dans son ex-colonie ; aussi, les médias au moyen des chaînes de télévisons étrangères diffusées par satellite dans les ex-colonies, une façon de faire persuader les nouveaux Etats et aussi une façon de faire primer l'opinion de la métropole sur celle des ex-colonies.

Sur le plan économique, les métropoles pérennisent les relations de dépendance, les ambitions colonialistes par et à travers les sociétés multinationales. Et les Etats métropoles continuent à exploiter, au moyen des sociétés multinationales, les matières premières des pays dits du Sud, et particulièrement africains parce que tout simplement ces derniers manquent gravement de technologie appliquée.

La complémentarité : elle est envisagée dans les rapports Nord-Sud ; elle se fait généralement constater dans les rapports commerciaux ; à ce niveau, le rapport peut être bilatéral ou multilatéral. Le rapport multilatéral arrive quand même à conserver le poids réel des Etats ex-colonie, en reconnaissant la souveraineté de ces derniers, par exemple lorsqu'il faut voter au sein de l'OMC. Mais le cadre relationnel bilatéral est dangereux dans ce sens qu'il aliène la souveraineté des Etats ex-colonies pour le simple fait que, puisque étant dans les besoins ils sont prêts à tout accepter de la métropole pour sauver l'avenir de leurs peuples, perdant même la notion d'indépendance de gestion des affaires de l'Etat.

Et ces relations déclarées privilégiées, si souvent appelées « partenariats », entre le Nord et le Sud, transforment le premier en consommateur et le second en producteur, ainsi s'établit la complémentarité entre les deux mondes, qui engendre par la suite, l'inégalité entre les deux par une dépendance du producteur vers son consommateur. Un exemple typique essaie d'illustrer cela, c'est le Nord dit consommateur qui contrôle le cours des matières premières, qui, en grande partie, jusque là, proviennent du Sud.

La coopération : la coopération entre les pays dits métropoles et ceux dits ex-colonies est très souvent une coopération des faits, c'est-à-dire qu'elle met en présence des Etats des niveaux différents.

La coopération qui mène aux accords entre les nations, apporte plus d'avantages aux métropoles parce qu'elles sont développées, possèdent les économies d'échelle, maîtrisant de hautes technologies que les Etats ex-colonies ne possèdent et ne maîtrisent même pas ; qui ces dernières, permettent aux métropoles d'accomplir leurs accords. Ainsi, les projets d'accord pourraient être idées des ex-colonies mais puisque financés par les métropoles ipso facto, comme le dit le dicton : « la main qui donne, c'est elle qui dirige », le bénéficiaire devient perdant et le donateur toujours gagnant. La valorisation des rapports horizontaux reste le seul moyen pour faire prospérer les Etats africains. Mais avant tout, il y a deux problèmes auxquels il faut trouver des solutions :

Hétérogénéité : les Etats africains également ceux du Sud, dans l'ensemble, doivent lutter par la coopération entre eux  afin d'effacer la différence qu'il y a entre eux au plan des ressources, ils doivent remplir les fossés qui font les écarts entre eux  pour diminuer le seuil de pauvreté en élevant le niveau de vie et l'espérance de vie des populations.

La compartimentation : les Etats africains ensemble avec ceux du Sud doivent lutter pour bannir le système de compartimentation constaté dans leurs relations. Leurs relations ne doivent plus être limitées et pour y parvenir, il leur faut se déconnecter de leurs ex-métropoles afin que vive réellement la démocratie au sein de leurs nations respectives.

Et nous estimons pour cela, une réévaluation du plan d'action de BUENOS AIRES qui était dénommé en 1978, la coopération technique pour le développement. Au vu des avantages que ce plan accorde, nous pensons que les Etats africains avec ceux du Sud, doivent continuer à faire vivre ce plan parce qu'il privilégie la coopération Sud-Sud par la création des regroupements économiques pour élever le niveau de vie des peuples et la croissance économique des pays même. Pour être plus illustre dans notre proposition, nous estimons important d'énumérer les objectifs du plan d'action de BUENOS AIRES pour essayer de rendre notre proposition plus solide et cela, par rapport aux problèmes soulevés sur la déconnection. Ces objectifs sont :

Promouvoir l'autonomie des pays en voie de développement en les rendant plus aptes à travers des solutions.

Favoriser et renforcer l'autonomie collective des pays en voie de développement, grâce à l'échange d'expérience en la mise en commun et au partage de leurs ressources économiques.

Rendre les pays en voie de développent plus aptes à identifier et à analyser collectivement les problèmes précis de leur développement et en formulant des stratégies nécessaires pour instaurer le nouvel ordre économique international (NOEI).

Augmenter le volume des activités de coopération internationale entre les pays du Sud.

Accroître et améliorer les communications entre les pays en voie de développement.85(*)

Pour parvenir à un accomplissement de la coopération Sud-Sud, les Etats africains, surtout les hommes politiques africains, doivent donner une chance au continent par la cogestion des forces africaines et cela, par la formation des Etats-Unis d'Afrique.

§3. Les Etats-Unis d'Afrique.

Pour réaliser le vieux projet d'une mise en place d'un gouvernement d'union et la création des Etats-Unis d'Afrique, il faudrait tout d'abord régler le problème de dysfonctionnement basé sur un double discours parmi les membres de l'Union86(*).

Impossible de mener une politique commune à l'échelle d'un continent quand les Etats n'arrivent déjà pas à s'entendre à une échelle sous régionale, pense Daniel Bach, chercheur au centre d'étude d'Afrique noire de Bordeaux. Il y a un décalage considérable entre la rhétorique des ambitions et les actes, une sorte de double discours.

L'Union Africaine s'est dotée des structures qui s'inspirent de l'union européenne, mais n'est pas pour autant devenue l'union européenne : elle ne peut pas se reposer sur un ensemble des valeurs et de critères communément partagés, capables d'assurer sa viabilité. Nous partageons l'idée du directeur du tint tank afrology (groupe de réflexion, d'action et d'influence Afrologie), le Dr. Yves Ekoué AmoÏzo qui pense que : « les dirigeants africains ont en fait tronqué le O de l'OUA pour lancer l'UA, avec des contradictions internes et des divergences fondamentales sur leur stratégie et leur conception de l'unité Africaine. Entre d'une part, la volonté de faire disparaître l'intangibilité des frontières et, d'autre part, le besoin de se contenter de statu quo, ou de s'aligner sur les positions des pays occidentaux téléguidant l'avenir de l'Afrique ». Il est question de susciter plus de volonté politique de la part des dirigeants africains, lesquels y mettront par la suite plus de moyens matériels, humains et financiers. Nous estimons que pour atterrir avec moins de dégât et avec plus d'espoir sur la mise en place d'un gouvernement d'union et la création des Etats-Unis d'Afrique, il faudrait pour les Etats membres de l'UA, considérer les divergences de deux blocs (les gradualiste et intégristes).

En essayant d'analyser les deux visions différentes, nous pensons donc proposer un processus allant vers les Etats-Unis d'Afrique. Les Etats-Unis d'Afrique ne seront possibles, à notre humble avis, que lorsque les Etats africains, dans l'ensemble, au lieu de commencer par penser les Etats-Unis d'Afrique dans un système fédéral, ils l'auraient pensé d'abord dans un système purement confédéral puis avec l'évolution des rapports entre les nations, sera instituée la forme fédérale. Pourquoi cela ? Parce que seule l'histoire de la politique africaine justifie cette opinion proposée. Vu la soif de souveraineté de certains dirigeants africains et vue aussi, l'intention des autres pour le développement du continent, la confédération semble être la forme la mieux assurée pour préparer les Etats africains pour un gouvernement d'union. En fait, le problème est psychologique.

Certains dirigeants africains pensent que céder une portion de leur souveraineté dans certaines matières, c'est perdre le contrôle de leurs frontières ; la définition de la confédération serait peut être un bon traitement à cette maladie psychologique. Ce qu'il y a, c'est que dans la confédération, l'on retrouve une union d'Etats qui demeurent véritablement des Etats dont les entités indépendantes, sujets de droit international.

Ici, les Etats membres auront à renoncer d'eux-mêmes, à certaines de leurs compétences tout en conservant leurs caractéristiques d'Etats, par exemple dans les domaines où ils se trouvent faibles d'agir seuls, tel que l'économie, le social, culturel, l'éducation et surtout la sécurité et la défense des peuples d'Afrique, car fédérer leurs intérêts collectifs vitaux en force de défense commune, chargée d'assurer la police régionale, est la condition sine qua none de la survie du continent en tant que sujet historique, un pôle de puissance régionale, pense le professeur MWAYILA TSHIYEMBE dans le résumé de son livre « l'Afrique face à ses problèmes de sécurité et de défense ».

Les compétences cédées à l'union sont gérées en commun et ne marquent pas pour autant, l'abandon de souveraineté dans la mesure où, l'organe commun ne peut agir qu'en prenant les décisions à l'unanimité. Le système fédéral continue à s'avérer inefficace avant même son applicabilité dans le projet de la mise en place d'un gouvernement d'union, tout simplement parce que pour l'instant, les Etats soutenant la thèse gradualiste acceptent mal que les compétences de souveraineté soient directement transmises à l'Etat fédéral, futur gouvernement d'union, et qu'il ne leur resteraient que les compétences de droits communs, comme étant Etats fédérés.

Puisque dans la logique du système fédéral, il y a l'Etat fédéral avec un ordre juridique global prédominant, au sein duquel il y a plusieurs ordres juridiques internes, et seul l'Etat fédéral, constitue le sujet de droit international auprès de qui tous les ordres juridiques internes se subordonnent, c'est à ce point que les gradualistes s'insurgent afin de ne pas perdre leur pouvoir effectif sur leurs territoires. Voilà donc notre point de vue en tenant compte des réalités sociopolitiques du continent africain. L'idée est que les Etats-Unis d'Afrique pourraient commencer d'abord sous forme d'une union confédérale puis aboutir à la forme fédérale dans l'avenir lointain.

Une question aussi importante est celle d'un leadership régional en Afrique qui tiendrait le drapeau du continent pour réaliser ses rêves des Etats-Unis d'Afrique. Les opinions divergent sur le leadership libyen en la matière, en disant que le guide libyen, Kadhafi ne mérite pas cette place parce que le régime de son pays est autoritaire ; mais nous, nous le pensons comme KINDLEBERGER, cité par le professeur MWAYILA TSHIYEMBE dans son cours des problèmes d'intégration régionale, qui pense que : « la question peut être résolue si un pays accepte d'assurer une fonction de leadership, qui est certes coûteuse, mais qui en contre partie permet de donner au système international ou régional les formes qu'il attend », car l'exemple de l'union monétaire européenne a été rendue possible par le leadership allemand et de même que l'ALENA, l'essentiel de ses aspects normatifs a été imposé par les USA87(*)

Politique africaine de sécurité et de défense : problèmes et perspectives

O. CONCLUSION GENERALE

Ma préoccupation majeure dans ce travail a été celui de chercher à savoir quelles sont les difficultés qui rendent inactive la politique africaine de sécurité et de défense au moment où il y a plusieurs zones de tension du continent en insécurité, exigeant une urgente et vraie politique rationnelle en la matière, chose qui n'est point faite jusque là; et c'est pour cet effet, qu'au début de notre étude, je me suis posé la question de savoir : « quelles sont les difficultés de la politique africaine de sécurité et de défense ? » A cette question, j'ai réservé une réponse provisoire qui suit : « la raison de ces difficultés sont les dirigeants africains eux-mêmes ». Il me apparaît indéniable que l'intellect du dirigeant reste encore colonisé parce que bien que ayant reçu l'indépendance il y a presque cinq décennies, l'Etat africain est toujours en faillite, l'étude du quotidien du citoyen africain prouve que l'Etat importé est en échec, la pauvreté et mal gouvernance continuent à prendre vie au sein des nations.

001. RESULTAT POSITIF OU NEGATIF OBTENU PAR MES RECHERCHES SCIENTIFIQUES DANS CE MEMOIRE

Le résultat obtenu par mes recherches scientifiques, à mon humble avis, est positif parce que mon hypothèse a réellement été confirmée.

002. METHODE PRINCIPALE SUIVIE PAR MES RECHERCHES SCIENTIFIQUES DANS CE MEMOIRE

Parcourant mon travail, j'ai fait usage de la méthode structuro-fonctionnaliste qui m'a permis de mener nos recherches sur l'étude de la vérité des difficultés rencontrées par la politique africaine de sécurité et de défense, les démontrer au sein des nations africaines, les vérifier dans les comportements des dirigeants africains.

Et la méthode structuro-fonctionnaliste nous a réellement permis de mener nos recherches par l'étude de la vérité des difficultés de la politique africaine de sécurité et de défense, de les démontrer dans leur vécu au sein des nations africaines et aussi, les vérifier dans les comportements des dirigeants africains quant à la mission qui leur est assignée, la direction de la vision du continent.

003. APPRECIATION DU RESULTAT OBTENU ET DE LA METHODE

Grande est ma joie d'avoir participé comme tant d'autres jeunes intellectuels à la prédilection sur l'édification, sur les préalables de la reconstruction de l'Etat africain afin d'être meilleur pour rendre efficace, la politique africaine de sécurité et défense le jour où toutes les nations du continent donneront la chance à la mise en place d'un gouvernement d'union des Etats-Unis d'Afrique.

Car la méthode structuro-fonctionnaliste m'a été utile pour mener une étude meilleure de la structuration et du fonctionnement de la politique africaine de sécurité et de défense ; et comme technique, j'ai fait usage de la technique documentaire ainsi que la recherche sur Internet.

004. SUGGESTION

Je pense que la politique africaine de sécurité et défense pourra se voir efficace et agissante dans le contient, lorsque chaque nation se donnera à reprofiler son système étatique pour une culture de démocratie et de bonne gouvernance, lorsque chaque nation se mettra au travail en ensemble avec ses voisins du continent et avec ceux de l'hémisphère Sud afin de se déconnecter aux ex-métropoles qui ont pour vision, pérenniser la dépendance de leurs ex-colonies pour continuer à les gérer, et lorsque les nations convergeront leurs idées pour la mise en place d'un gouvernement d'union et aussi lorsqu'elles se choisiront une parmi elles à qui, elles lègueront le pouvoir de doter à l'organisation future les formes qu'elle rêve avoir.

005. PROFITABILITE DU RESULTAT

0051. A L'ECHELLE MONDIALE

Je me sens enthousiasmé d'avoir apporté mes réflexions sur ce délicat sujet des problèmes de la politique africaine de sécurité et défense et, je crois que mes idées apportées seront une des pierres de construction de l'édifice des réflexions pour l'activation de cette politique africaine de sécurité et de défense.

0052. A L'ECHELLE NATIONALE

Grande est également ma joie de faire partie des chercheurs du domaine des relations internationales de mon pays, la République Démocratique du Congo, qui ont donné de leur savoir, de leur énergie pour trouver des solutions aux chimériques problèmes de sécurité et de défense africaine.

0053. A L'ECHELLE UNIVERSTAIRE

Je n'avais pas été le premier a abordé ce sujet tant d'autres avant moi l'avaient déjà abordé, et je crois aussi ne pas être le dernier à l'embrasser dans cet univers des pensées.

0054. A L'ECHELLE FACULTAIRE.

Il est une joie d'apporter mes idées comme tant d'autres étudiants de ma faculté ayant déjà traité de ce sujet pour des solutions futures.

0055. A L'ECHELLE DEPARTEMENTALE

Il est certain que ce travail apportera plus de considération à tous les corps professoral du département car ceci est l'oeuvre de leur savoir faire.

0056. A L'ECHELLE INDIVIDUELLE

Elaborer ce travail m'a permis de voir clair et de mieux comprendre le contenu de toutes les informations médiatisées à travers le monde sur la sécurité et défense africaine.

BIOBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES

1. GEMDEV, les avatars de l'Etat en Afrique, éd. Karthala, Paris 1997.

2. KWAME NKRUMAH, l'Afrique doit s'unir, éd. Payot, Paris 1964.

3. PINTO ET GRAWIZT, méthodes des sciences sociales, éd. Dalloz, Paris 1971

4. RONGERE, P. , cité par MULUMBATI NG. In manuel de sociologie générale, éd. Africa, Lubumbashi 1980.

5. Dictionnaire Universel 2ème éd , Hachette edicef, Paris 1988

II. ARTICLES ET REVUES.

1. BOURGI, A., « reprofiler l'Etat africain démocratique », in : la nécessaire de reconstruction de l'Etat africain, tiré de http:// www.heliosuniv-reims.fr, France 2000.

2. Dag Hammarskjöld Foundation, «  l'Etat et la crise en Afrique : à la recherche d'une seconde libération », éd. Centre de vulgarisation agricole, Kinshasa 1995.

3. DIALLO AMADOU, «  pauvreté mal gouvernance en Afrique », in : la faillite de l'Etat tiré de http:// www.newafrika .org, art. 13, 02 janvier 2007.

4. MATERESE, M. , « Union africaine : les raisons d'un blocage », in : El Watan, tiré de http// : www.fmes- France.net, 01 juillet 2007.

III. SYLLABUS DES COURS

1. MWAYILA TSHIYEMBE, cours de problèmes d'intégration régionale, deuxième licence R.I, année académique 2008-2009, inédit.

2. NGOIE THIBAMBE, G. Cours de relations internationales africaines, première licence R.I, année académique 2007-2008, inédit.

3. NSUABUA, j, cours de nouveaux Etats en relation internationale, deuxième licence R.I, année académique 2008-2009, inédit.

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE I

EPIGRAPHE I

DEDICACE II

AVANT-PROPOS III

0. INTRODUCTION GENERALE 1

01. PHENOMENE OBSERVE DU SUJET 1

Politique africaine de sécurité et de défense : problèmes et perspectives 1

02. PROBLEMATIQUE DU PHENOMENE OBSERVE DU SUJET 2

03. HYPOTHESE DE LA PROBLEMATIQUE DU PHENOMENE N'OBSERVE DU SUJET 3

04. PRECISION DE L'HYPOTHESE DE LA PROBLEMATIQUE DU PHENOMENE OBSERVE DU SUJET 3

05. DELIMITATION DE L'HYPOTHESE PRECISE DE LA PROBLEMATIQUE DU PHENOMENE OBESERVE DU SUJET DU TRIPLE POINT 4

051. du point de vue logique 4

052. du point de vue temporel 4

053. du point de vue spatial. 4

06. TECHNIQUES, APPROCHES ET METHODES 5

061. techniques 5

062. approches 5

063. méthodes 5

07. DIVISION DU MEMOIRE 6

08. CHOIX ET INTERET DU SUJET 6

081. choix 6

082. intérêt du sujet 7

09. DIFFICULTES RENCONTREES 7

091. A la formulation du sujet 7

092. A la constations des faits 7

093. A la découverte du lien qui les unit. 7

094. A la construction de la synthèse qui les explique 7

095. A la confection du mémoire 8

CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES 9

INTRODUTION PARTIELLE DU CHAPITRE I 9

Politique africaine de sécurité et de défense : problèmes et perspectives 9

CONCLUSION PARTIELLE DU CHAPITRE I 33

Politique africaine de sécurité et de défense : problèmes et perspectives 33

CHAPITRE II : POLITIQUE AFRICAINE DE SECURITE ET DE DEFENSE 34

INTRODUCTION PARTIELLE DU CHAPITREII 34

CONCLUSION PARTIELLE DU CHAPITRE II 45

Politique africaine de sécurité et de défense : problèmes et perspectives 45

Introduction partielle du chapitre III 46

Politique africaine de sécurité et de défense : problèmes et perspectives 46

O. CONCLUSION GENERALE 61

001. RESULTAT POSITIF OU NEGATIF OBTENU PAR MES RECHERCHES SCIENTIFIQUES DANS CE MEMOIRE 61

002. METHODE PRINCIPALE SUIVIE PAR MES RECHERCHES SCIENTIFIQUES DANS CE MEMOIRE 61

Politique africaine de sécurité et de défense : problèmes et perspectives 61

003. APPRECIATION DU RESULTAT OBTENU ET DE LA METHODE 61

004. SUGGESTION 61

005. PROFITABILITE DU RESULTAT 61

0051. A L'ECHELLE MONDIALE 61

0052. A L'ECHELLE NATIONALE 61

0053. A L'ECHELLE UNIVERSTAIRE 61

0054. A L'ECHELLE FACULTAIRE. 61

0055. A L'ECHELLE DEPARTEMENTALE 61

0056. A L'ECHELLE INDIVIDUELLE 61

BIOBLIOGRAPHIE 61

TABLE DES MATIERES 61

* 1 P.RONGERE cité par MULUMBATI N. in manuel de sociologique générale, Africa Lubumbashi 1980

* 2 PINTO et GRAWITZ : méthode des sciences sociales, Dalloz, paris 1971, p.289.

* 3 PINTO et GRAWITZ, op.cit, p.260

* 4 Dictionnaire universel 2°édition, hachette edicef, paris 1988, p.935

* 5 Hachette edicef, op.cit, p.1084

* 6 Idem, p.322

* 7 Idem, p.962

* 8Hachette, op.cit, p.899

* 9 Dag Hammarskjöld foundation ; «l'Etat et la crise en Afrique: à la recherche d'une seconde libération» éd. centre de vulgarisation agricole, KINSHASA 1995, p.13

* 10Kwame Nk., l'Afrique doit s'unir, éd. Payot, paris 1964, p.159

* 11 Kwame Nk., op.cit, p.160.

* 12Idem, pp.160-161

* 13 Kwame Nk ., op.cit, pp.161-162.

* 14 Kwame Nk., op.cit, p.163.

* 15 Idem, p. 165

* 16 Kwame Nk., op.cit, p.165

* 17 Kwame Nk., op.cit, p.165

* 18Kwame Nk., op.cit, p.166

* 19 Kwame Nk., op.cit, pp.166-167

* 20 Idem, p.168

* 21 Ibidem, p.168

* 22 Kwame Nk., op.cit, p.166

* 23 Kwame Nk., op.cit, p.169

* 24 Kwame Nk., op.cit, p.170.

* 25 Kwame Nk., op.cit, p.172

* 26 Ibidem, p.172

* 27 Kwame Nk., op.cit, p.173

* 28 Ibidem, p.173

* 29 Kwame Nk., op.cit, p.174

* 30 Kwame Nk., op.cit, p.174.

* 31 Kwame Nk., op. cit, p.176.

* 32 Dag Hammarskjöld Foundation, op. cit., p.12.

* 33 Dag Hammarskjöld Foundation, op.cit, p.13

* 34 Dag Hammarskjöld Foundation, op.cit, p.13

* 35 Dag Hammarskjöld Foundation, op.cit, p.14

* 36 Ibidem, p. 14

* 37 Dag Hammarskjöld Foundation, op.cit, p.14

* 38 Dag Hammarskjöld Foundation, op.cit, pp. 14-15

* 39 Idem, p.15

* 40 Dag Hammarskjöld Foundation ,op.cit, p.15

* 41 Ibidem, p.15

* 42 Dag Hammarskjöld Foundation, op.cit, pp. 15-16

* 43 Dag Hammarskjöld Foundation, op.cit, p.16

* 44 Dag Hammarskjöld Foundation, op.cit, pp. 16-17

* 45 Dag Hammarskjöld Foundation ,op.cit, pp. 17-18

* 46 Dag Hammarskjöld Foundation ,op.cit, pp. 18

* 47Dag Hammarskjöld Foundation , op.cit, pp.18-19

* 48 Dag Hammarskjöld Foundation ,op.cit, p.19

* 49 Dag Hammarskjöld Foundation ,op.cit, p.20

* 50 Dag Hammarskjöld Foundation ,op.cit, p.20

* 51 Dag Hammarskjöld Foundation ,op.cit, p.20

* 52 Dag Hammarskjöld Foundation, op.cit, pp.20-21

* 53 Dag Hammarskjöld Foundation ,op.cit, p.21

* 54 Ibidem, p.21

* 55 Dag Hammarskjöld Foundation, op.cit, pp. 21-22

* 56 GEMDEV, les avatars de l'Etat en Afrique, éd KARTHALA, Paris 1997, p.221

* 57 GEMDEV, op.cit, pp.222-223

* 58 GEMDEV, op.cit, p.223

* 59 GEMDEV, op.cit, p.223

* 60 GEMDEV, op.cit, pp.223-224

* 61 Idem, p.224

* 62 GEMDEV, op.cit, pp.224-225

* 63 GEMDEV, op.cit, p.227

* 64 GEMDEV, op.cit. p. 227

* 65 GEMDEV, op.cit, p. 228

* 66 GEMDEV, op.cit, pp. 228-229

* 67 GEMDEV, op.cit, p. 229

* 68 Ibidem, p. 229

* 69 GEMDEV, op.cit, pp. 229-230

* 70 GEMDEV, op.cit, pp.233-234

* 71 GEMDEV, op.cit, p. 234

* 72 GEMDEV, op.cit, p. 235

* 73 GEMDEV, op.cit, p. 235

* 74 GEMDEV, op.cit, p.236

* 75 DIALLO AMADOU, « pauvreté et mal gouvernance en Afrique », in : la faillite de l'Etat, tiré de http://www.newafrika.org, art. 13, 2 janvier 2007, p.3

* 76 NGOIE TSHIBAMBE, cours des relations internationales africaines, première licence RI année académique 2007-2008, inédit.

* 77 DIALLO AMADOU, op.cit, p.2

* 78 Ibidem, p.2

* 79 DIALLO AMADOU, op.cit, p.3

* 80 DIALLO AMADOU, op.cit, p.4

* 81 DIALLO AMADOU,op.cit, p.5

* 82 DIALLO AMADOU, op.cit, p.5

* 83 DIALLO AMADOU, op.cit, p.6

* 84 BOURGI, A. , «  Profiler l'Etat africain démocratique », in : la nécessaire reconstruction de l'Etat africain, tiré de http// : www.helios univ- reims.fr, France 2009, p.30

* 85 NSABUA, J. , cours de nouveaux Etat en relations internationales, 2ème licence R.I, 2008-2009, inedit.

* 86 MATARESE, M. , «  Union africaine: les raisons d'un blocage », in : El watan, tiré de http://www.fmes-france.net, 01juillet 2007, p.1.

* 87 MWAYILA TSHIYEMBE, cours des problèmes d'intégration régionale, 2ème licence R.I 2008-2009, inédit.






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