WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Contribution à  l'amélioration des finances sociales au Bénin

( Télécharger le fichier original )
par Fiacre Jésugnon Judicaël AVAHOUNDJE
Université d'Abomey Calavi: école nationale d'administration et de magistrature - Diplôme du cycle II ( master bac+5) 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II- De la revue de la littérature

La protection sociale désigne tous les mécanismes de prévoyance collective, permettant aux individus de faire face aux conséquences financières des "risques sociaux". Il s'agit de situations susceptibles de compromettre la sécurité économique de l'individu ou de sa famille en provoquant une baisse de ses ressources ou une hausse de ses dépenses (vieillesse, maladie, invalidité, chômage, maternité, charges de famille, etc.). Les systèmes les plus développés de protection sociale sont surtout le fait des pays européens ; selon la conception française de la sécurité sociale, la protection sociale peut fonctionner selon trois logiques. Une logique d'assurance sociale, dont l'objectif est de prémunir contre un risque de perte de revenu (chômage, maladie, vieillesse, accident du travail) ; les prestations sociales sont financées par des cotisations sur les salaires (comme dans une assurance privée) et sont donc réservées à ceux qui cotisent. Une logique d'assistance, qui a pour objectif d'instaurer une solidarité entre les individus pour lutter contre les formes de pauvreté. Elle consiste à assurer un revenu H C minimum, qui ne couvre pas forcément un risque spécifique. Il est versé sans condition de ressources mais non de cotisations préalables (revenu minimum d'insertion, allocation adulte handicapé). Une logique de protection universelle qui a pour but de couvrir certaines catégories de dépenses pour tous les individus. Les prestations sont donc accordées sans conditions de cotisations ni de ressources, mais sont les mêmes pour tous (prestations familiales). Dans cette logique, leurs ressources sont constituées principalement par, les impôts et les cotisations sociales.

En France, quatre structures différentes s'occupent de la gestion du régime général. Il s'agit de la Caisse Nationale de l'Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (CNAMTS) qui gère les branches maladie, accidents du travail et maladies professionnelles, la Caisse Nationale des Allocations Familiales (CNAF) qui gère la branche famille, la Caisse Nationale de

l'Assurance Vieillesse des Travailleurs Salariés (CNAVTS) qui gère la branche vieillesse et l'Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale (ACOSS) créée pour coordonner les organismes de la branche « recouvrement », ainsi que pour assurer la gestion centralisée et commune de la trésorerie du régime général.

Le financement est principalement assuré par des cotisations sociales assises sur le travail salarié (part salariale et part patronale) et assises sur les revenus de toute nature (Contribution Sociale Généralisée (CSG)). Outre les cotisations sociales, pour la branche maladie notamment, il existe des mesures de régulation des coûts visant les bénéficiaires de soins. Par exemple, via le ticket modérateur, ou encore les franchises médicales.

Selon l'OCDE (2007), la protection sociale recouvre plusieurs aspects. Le tableau suivant détaille ses composantes.

Tableau n°14 : composantes de la protection sociale

Mesures prises par les pouvoirs
Publics

Actions privées

- Transferts sociaux

- Assurance sociale

- Normes minimales

- Services sociaux

- Autres politiques des pouvoirs publics

- Envois de fonds des travailleurs

émigrés

- Assurance privée

- Normes volontaires

- Services privés

Ce bref état des lieux sur le système français nous permet d'appréhender qu'un meilleur système de sécurité sociale doit pouvoir embraser tous les domaines avec des organismes spécialisés bien structurés et organisés. Le système de financement doit être précieusement élaboré et solidement étoffé en vue d'assurer la pérennité du régime.

A- Des connaissances antérieures sur le problème de l'ambiguïté du statut juridique et financier du FNRB

Ghislaine HOUNMENOU, 2007, p46 dans son mémoire a fait le point des différents organismes de sécurité sociale de la sous-région puis de leur statut juridique. Elle a précisé à la fin de son rapport deux solutions alternatives pour une meilleure définition du statut juridique et financier du FNRB. La première vise la suppression du budget annexe que constitue le Fonds. Ainsi, dans un premier temps, le maintien du dédoublement fonctionnel sera de mise. En effet, les deux structures (DPRV et DOPA) qui participent à la gestion des pensions du FNRB pourront conserver leur caractère purement administratif seulement qu'il ne sera plus question de budget annexe au FNRB mais plutôt de budgétisation de la pension. Dans un second temps, toujours en conservant le caractère administratif du FNRB, elle suggère la création d'une structure centrale de gestion des pensions qui peut avoir des annexes qui lui seront administrativement rattachées. Cette structure sera un Etablissement Public Administratif doté d'une personnalité juridique et d'une autonomie financière. Cet établissement pendrait en charge toutes les attributions de la Direction des Pensions et Rentes Viagères (DPRV) et celles de la Direction de l'Organisation et du Personnel des Armées (DOPA). Il aura en charge la gestion des pensions dans le cadre d'un budget autonome à l'instar de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS).

La seconde stratégie vise le maintien du budget annexe. Pour ce faire, il conviendrait d'envisager la suppression du dédoublement fonctionnel qui existe, de procéder à la réorganisation de la DPRV et à l'informatisation totale de la gestion des pensions de retraite.

Par ailleurs, Raymond VLAAT, 2002, p56 précise clairement les critères de distinction d'un établissement public administratif. Ces critères sont relatifs à l'objet du service, aux modalités d'organisation et du fonctionnement du service et à l'origine des services.

Egalement, l'Institut de la Banque Mondiale, le Groupe de Développement Humain piloté par le Dr Robert Holzmann et l'Équipe des Retraites de la Banque mondiale a effectué en 2004 un diagnostic, sur le système des retraites modernes. Il a affirmé que la structure administrative chargée de diriger un plan de retraite, doit être apte à la diriger de façon efficace en fournissant des prestations de retraite adéquates, accessibles, durables et diversifiées ; les dispositions et institutions réglementaires et de contrôle doivent être mises en place. Ces dernières doivent disposer d'un statut juridique très clair et effectuer les activités comme la collecte des cotisations, la tenue des registres, le paiement des prestations, l'exacte appréciation de l'importance des marchés financiers et la capacité de superviser les institutions financières.

Abondant dans le même sens, Rémi KOSSOUHO, 1998, p52 dans son mémoire déclare « la gestion des pensions et des rentes viagères par un service public administratif, sans personnalité distincte de celle du ministère des Finances et doté d'un budget annexe, a conduit à tous les errements et confusions. Il devient par conséquent nécessaire, d'identifier le type de structure et le système idoines à la gestion des pensions et des rentes viagères allouées aux fonctionnaires de l'Etat en République du Bénin ». Il précise dans son document que, avec le choix d'un régime de retraite basé sur la capitalisation ou la répartition, le FNRB doit être un service public administratif. La cruciale question qui se poserait serait le choix d'un régime financier ; en effet, cet établissement public peut être doté soit d'un budget annexe, soit d'un budget autonome. Pour ce faire, l'auteur précise que les deux modes de gestion (Etablissement Public doté d'un budget annexe ou d'un budget autonome) quelque soit le système de retraite choisi sont envisageables. En conclusion, il préconise de tenir compte de tous les avantages et inconvénients qui résulteraient du choix à opérer.

B- Des connaissances antérieures sur le problème de la mise en oeuvre
tardive des bouquets de réformes paramétriques d'ACTUARIA

Selon le Dr Robert Holzmann, 2004, p35 développant l'approche très sociale de la réforme des pensions, une solide réforme doit être axée sur des piliers multiples ; les principales options de réforme réussies sont en substance au nombre de trois. La première consiste en une réforme du système par répartition (Japon, France et République tchèque). La deuxième consiste en un passage rapide et total à un système obligatoire par capitalisation (Chili, Bolivie, Mexique, Kazakhstan). Et la troisième consiste en un passage progressif à un régime à plusieurs piliers, doux mélange entre les pensions financées par répartition et celles financées par capitalisation (Australie, Danemark, pays bas, suisse, royaume uni). Il précise que le premier système pose le problème crucial de la crédibilité. En effet, les autorités ne peuvent donc convaincre le public que la réforme paramétrique prévue sera durable (c'est-à-dire qu'elle offrira au régime une base financière saine à long terme) et qu'ils n'auront à l'avenir aucune raison de modifier la structure des prestations et des cotisations à des fins politiques. Ce problème de crédibilité explique que le public soit tenté de repousser d'emblée l'idée d'une réforme paramétrique avec le risque d'abstraction de la majorité des distorsions du marché du travail et des subventions croisées entre groupes concurrents inhérentes aux systèmes traditionnels. Pour finir, l'auteur précise que la solution des piliers multiples offre, aux jeunes générations, la perspective d'un rendement relativement élevé sur certaines de leurs cotisations, et procure la plupart des bénéfices économiques habituellement associés aux systèmes entièrement financés par capitalisation.

Dans le même ordre d'idées, Antoine BOZIO et THOMAS PIKETTY, 2006, p38, sur la question d'une pertinente réforme des systèmes de retraite, proposent des alternatives de création des comptes individuels de cotisations financés par répartition. Les auteurs expliquent que ce nouveau système s'inspirerait d'un des éléments du modèle de la réforme mise en place en Suède

Réalisé et soutenu par Fiacre J. J. AVAHOUNDJE

entre 1994 et 2008. Il a l'avantage de mieux prendre en compte les carrières longues, de s'adapter à l'augmentation de l'espérance de vie, de permettre des retraites progressives et d'offrir des garanties solides à long terme sur la viabilité du système de retraite et ce, pour l'ensemble des générations, y compris les plus jeunes. Contrairement à une idée reçue, les comptes individuels sont globalement plus favorables aux carrières salariales modestes et aux petites retraites et les modalités d'application de ces dispositions seront étudiées tout en prenant en compte le secteur privé.

Egalement, Jean-Victor GRUAT, 2006, p44 énonce les principaux principes de toute réforme portant sur les pensions. L'auteur déclare que « les réformes effectivement engagées reflètent habituellement trois types de préoccupations représentées à des degrés divers. Il s'agit de la relation étroite avec les besoins sociaux, le meilleur rapport coût/efficacité économique et l'ouverture des possibilités de choix aux individus ». Ces préoccupations reposeront sur les principes suivants à savoir l'égalité de traitement entre les nationaux et les non-nationaux de même qu'entre les hommes et les femmes. Le principe de la solidarité qui découle directement de la reconnaissance du droit de tout être humain à la protection de la sécurité sociale, le principe de l'affiliation obligatoire qui est en fait dérivé du principe de solidarité, la responsabilité générale de l'Etat et la gestion démocratique, lesquelles découlent également des principes susmentionnés.

Enfin, les mécanismes de mise en oeuvre, de suivi et d'évaluation de la stratégie de renforcement du système de retraite des agents de l'Etat au Burkina-Faso présenté en septembre 2009 prévoient l'implication de tous les acteurs concernés dans la gestion des agents publics afin d'assurer la réussite de la stratégie.

C- Des connaissances antérieures sur le problème du non développement du système de sécurité sociale en faveur des personnes non assurées par la CNSS et le FNRB

La société vieillissante au Japon et son impact sur la sécurité sociale a conduit au développement d'un système de sécurité sociale moderne. Ainsi, dans les années 1950, l'établissement de deux lois, la loi sur l'assurance maladie nationale et celle sur la retraite nationale, a permis aux personnes travaillant à leur propre compte, à celles engagées dans des activités agricoles et autres personnes jusqu'alors sans protection sociale de faire valoir leurs droits à la retraite et à l'assurance maladie universelle. Ce système est davantage sérieux (augmentation des indigents) et d'autant plus cruciale qu'en 2000, il fut créé un système d'assurance des soins infirmiers et ce, en passant par la prise en 1997 de la loi sur l'assurance des soins de longue durée. Une révision de cette loi est intervenue en 2005 et a mis davantage l'accent sur la prévention visant à aider ceux et celles ayant des problèmes relativement bénins à maintenir et à améliorer leurs conditions, et ainsi éviter une détérioration à un point qui nécessiterait des soins intensifs. Cette gestion des soins préventifs est menée par des centres de soins globaux communautaires. Cette grande évolution de la sécurité sociale au Japon témoigne de la préoccupation universelle de résorption de l'indigence.

Abondant dans le même sens, la politique et stratégies nationales du secteur de la santé 2002-2006 de la République du Bénin a préconisé qu' « un effort particulier soit fait, pour la prise en charge des soins hospitaliers grâce au financement alternatif (assurance santé et surtout les mutuelles) dont le développement participe à la prise en charge effective des pauvres et des indigents. Des structures chargées du suivi et du développement des mutuelles doivent être créées et dynamisées ».

D- Des connaissances antérieures sur le problème de la diversification des politiques structurelles de refonte de la sécurité sociale au Bénin

Alioune Oscar Kamara, 2008, p8, sur la question de la protection sociale des indigents, déclare que « la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale ne peut être efficace dans un pays que si les acteurs partagent les mêmes visions, convictions ou approches méthodologiques en ce qui concerne les finalités et les actions à mener ; ces actions doivent couvrir l'ensemble de la population de ce pays et doivent être définies dans un cadre réglementaire bien adéquat ».

Sur la question de l'harmonisation des politiques de reformation d'un secteur donné, J. L. Matt (LGDJ 2001, p36) affirme que l'unique moyen est l'élaboration d'une loi dans ce secteur. Selon l'auteur, l'atteinte par la sécurité sociale de ces objectifs passe par une légifération de son système de fonctionnement.

Au Royaume-Uni, le premier rapport Beveridge jette les grands principes de l'unification de la sécurité sociale. En France, le plan d'harmonisation est mis en oeuvre par les ordonnances des 4 et 19 octobre 1945. Ces ordonnances généralisent et uniformisent les prestations, sans toutefois remettre en cause les structures.

En effet, les lois françaises de financement de la Sécurité sociale ont été instituées suite au Plan Juppé relatif à l'assurance maladie de novembre 1995. Ensuite la loi constitutionnelle n° 96-138 votée le 22 février 1996 permet au Parlement de voter chaque année une LFSS (JO du 23 février 1996). Puis, fut votée le 22 juillet 1996 la loi organique n° 96-646 relative aux lois de financement de la Sécurité sociale (JO du 23 juillet 1996) et prise la décision n° 96-379 DC du Conseil Constitutionnel du 16 juillet 1996 qui a rapport à la loi organique relative aux lois de financement de la Sécurité sociale. Ce texte précise les modalités de la révision constitutionnelle du 22 février 1996, qui, conformément au plan Juppé, confie au Parlement le vote, chaque année, d'une LFSS. Le premier Projet de loi de financement doit être déposé au Parlement

vers les 15 octobre de chaque année. Ainsi, la première loi de Finances pour l'année 1997 (Loi de Finances n°96-1181 du 30 décembre 1996 parue au Journal Officiel de la République du Bénin du 31 décembre 1996) et rectificatif est votée par le parlement. Cette loi applicable dès le 1er janvier 1997 se décompose en trois parties à savoir la description de l'équilibre financier pour l'année 1997, les orientations du gouvernement en matière de protection sociale et les dispositions financières. L`exemple anglais se base sur la même théorie et s'assimile au système français.

La LFSS a donc pour objectif principal de maîtriser les dépenses sociales et de santé. Elle détermine les conditions nécessaires à l'équilibre financier de la Sécurité sociale et fixe les objectifs de dépenses en fonction des prévisions de recettes.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984