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L'incidence des importations et aides alimentaires sur l'agriculture congolaise

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par jean louis ndonda
Université de Kinshasa - Licence 2009
  

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1.2. Théorie générale sur l'agriculture dans une approche économique

Plusieurs auteurs ont parlé de l'agriculture comme moteur du développement économique mais certains d'eux ont fait une synthèse particulièrement remarquable dans le processus de la croissance économique du pays.

Pour que l'agriculture joue réellement et efficacement ce rôle éminemment historique, elle doit être performante. Il est donc utile de voir comment l'activité agricole est-elle financée dans le pays pour améliorer sa productivité et de voir les dispositions qu'on devrait prendre en vue d'assurer une meilleure commercialisation de ses produits et voir aussi comment procéder pour accroitre la valeur ajoutée des produits issus du secteur agricole.

1.2.1. Contribution de l'agriculture à la croissance économique

Dans les pays où le niveau de développement se trouve encore dans les premières phases telles que décrites par Rostow, la croissance de l'agriculture a une forte incidence sur la croissance économique. Généralement, dans ces pays, l'agriculture y contribue pour une large proportion au Produit Intérieur Brut (PIB) dans la mesure où elle est le secteur qui emploie le plus de main-d'oeuvre et qui produit le plus de richesse. Si l'on considère un modèle simple à deux secteurs, agriculture et industrie, la croissance économique est le résultat conjugué de la croissance pondérée de chacun de deux secteurs.

Dans les pays en développement où la contribution de l'agriculture est prépondérante, la valeur ajoutée par l'agriculture peut atteindre 40 à 50 %. Mais, au fur et à mesure que les autres secteurs prennent de l'importance, la proportion relative de l'agriculture au PIB diminue jusqu'à tomber parfois en dessous de 10 %. Ceci se comprend facilement d'autant plus que les

rendements d'échelle sont plus faibles en agriculture que dans d'autres secteurs, l'industrie en particulier. L'agriculture étant un secteur à croissance lente, le taux global de croissance est d'autant plus faible que le secteur agricole demeure prépondérant. Tant que sa croissance est lente, l'agriculture peut constituer un véritable frein à la croissance économique globale31.

1.2.2. Contribution au transfert des ressources en faveur des autres secteurs d'activités économiques

Sur ce point, deux principaux transferts sont mis à contribution : celui de la force de travail et celui de l'épargne.

1.2.2.1. Transfert de la main-d'oeuvre

Dans la section précédente, nous avons indiqué que le développement des autres secteurs peut occasionner la réduction de la valeur ajoutée dans le secteur agricole. L'accroissement de la productivité agricole entraîne une libération d'une fraction importante de la main-d'oeuvre qui peut rationnellement être utilisée dans d'autres secteurs de l'activité économique. Dans ce cas, comme l'écrivaient déjà les pères de la science économique, l'agriculture constitue un vrai réservoir de main-d'oeuvre dans lequel le secteur industriel doit puiser en permanence pour satisfaire ses besoins. Le secteur agricole constituant un résidu, le caractère de la main-d'oeuvre agricole demeure également résiduel, car il ne reste que l'effectif strictement nécessaire après que les autres secteurs aient satisfait leurs besoins.

Toutefois, si la croissance de l'emploi industriel est inférieure à la croissance de l'emploi global, l'emploi agricole ne peut cesser de croître. Si la croissance de l'emploi est inférieure à celle de la population en âge d'activité, le sous-emploi augmente dans le pays, soit sous forme de sous-emploi urbain, soit sous forme de chômage agricole déguisé32.

31 MOKONDA BONZA, Op.cit, p.53

32 Jacques BERTHELOT, Op. cit, p.47

Comme nous l'avons dit précédemment, la diminution de la population active agricole est un phénomène historique normal. Cependant, ce qu'il faut craindre, c'est que ce phénomène se réalise sans qu'il n'y ait croissance de la productivité agricole. La croissance de l'agriculture en général, et de la production alimentaire en particulier, doit être en rapport avec l'évolution des besoins alimentaires de la population dont le taux de croissance démographique constitue l'indicateur le plus précieux33.

1.2.2.2. Transfert d'épargne

Dans les pays dotés en richesses minières et pétrolifères, ce sont les ressources générées par l'exploitation de ces ressources qui fournissent les moyens nécessaires au financement de l'industrie, de l'agriculture voire d'autres activités comme le tourisme. Par contre, dans des pays qui en sont démunis, ce sont les ressources provenant de l'agriculture qui jouent un rôle décisif dans le financement du développement. Nous devons signaler qu'il y a plusieurs mécanismes qui sont en effet mis à contribution pour générer ses ressources : nous citons à titre d'exemple l'épargne des agriculteurs qu'on ne peut mobiliser que si le revenu de ces derniers s'accroît régulièrement, etc.

1.2.2.3. Contribution à la production des ressources en devises

Dès le début de la colonisation, l'économie des pays nouvellement en contact avec le mode de production capitaliste s'est caractérisée par l'implantation d'une monoculture orientée vers le commerce extérieur. La promotion d'un secteur agricole exportateur devient en effet source de production de réserves de change tant pour ces pays que pour certains pays ayant déjà atteint un niveau de développement avancé comme l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada, les Etats-Unis d'Amérique et même le Japon. Mais, l'inconvénient de la monoculture étant la dépendance à une seule

33 TIKER TIKER cité par NKWEMBE, Economie rurale, notes de cours, Graduat/Unikin, 2009-2010 (Inédites)

culture a incité la plupart de ces pays à diversifier leur agriculture, comme ce fut le cas au Congo.

Toutefois, la forte concurrence entre les pays producteurs a affecté les cours sur les marchés internationaux au point de provoquer une dégradation des termes de l'échange34. Afin de stabiliser les cours et les revenus des pays exportateurs, plusieurs accords commerciaux furent initiés dans un premier temps, notamment en prévoyant un contrôle de la production et des exportations afin d'éviter des surproductions qui n'auraient que des effets dévastateurs sur le niveau des cours. Dans un deuxième temps, certains pays modifièrent leur stratégie en promouvant davantage la transformation locale des produits agricoles afin d'exporter des produits élaborés ou semi-finis (huiles végétales, jus de fruits, cuir de ruminants, conserves alimentaires, bois sciés, tranchés ou contreplaqués, meubles en rotin ou en bambou, etc.). Mais, très souvent le problème qui se pose est celui du transfert de la technologie dont les pays industrialisés ou nouvellement industrialisés en sont les détenteurs exclusifs et jaloux.

1.2.2.4. Contribution au processus d'industrialisation

La promotion de l'industrialisation par l'agriculture peut se réaliser de trois manières35 :

1) L'achat et la transformation des matières premières agricoles ;

2) Le transfert de la force de travail et des ressources financières (question ayant déjà été abordée dans les paragraphes précédents) ;

3) La consommation de produits issus du processus industriel.

34 THEISSEN et PIERROT, Op.cit. p.23

35 MOKONDA BONZA, op.cit, p.57

1.2.2.4.1. Le rôle des industries agricoles et alimentaires

Dans les pays en développement, les Industries Agricoles et Alimentaires (IAA) représentent souvent dans la matrice du tableau d'échanges interindustriels la base du tissu industriel36. Comme l'agriculture est l'activité dominante, les premières unités industrielles qui voient le jour dans les agglomérations urbaines, le sont généralement pour transformer les produits agricoles. Mais puisque ces produits sont souvent de faible valeur marchande et que le coût de transport risque de les rendre peu compétitifs, des unités de première transformation s'implantent déjà en milieu rural.

Plusieurs filières dans l'agriculture constituent une source importante de la structure industrielle de pays en développement. C'est le cas notamment :

i' De la culture du palmier à huile dont le processus de transformation commence par l'huile de palme et se poursuit par la fabrication du savon (de ménage et de toilette), de la glycérine, de l'huile raffinée de table. Le concassage de noix est une opération qui permet d'obtenir de l'huile d'amande largement utilisée dans différentes préparations industrielles et des tourteaux ;

i' De l'élevage dont la viande, outre la consommation en l'état, peut être transformée en conserves, tandis que la peau bien tannée donne du cuir, matière première nécessaire à l'industrie de la chaussure et de la maroquinerie.

Les industries agricoles et alimentaires présentent plusieurs avantages dans les pays où elles se sont implantées :

i' Elles sont à coefficient de travail relativement élevé ;

36 JUNG J.M et BOSC, Op.cit. p.21

i' Elles ne requièrent pas toujours une main-d'oeuvre très qualifiée ;

i' Elles peuvent être dimensionnées par rapport à leur milieu d'accueil (agglomérations urbaines ou zones rurales) ;

i' Elles peuvent également nécessiter un coefficient de capital élevé et donc bénéficier d'importantes économies d'échelle (pâte à papier, panneaux de fibre, etc.) ;

i' Elles sont capables d'entraîner la création d'autres unités industrielles aussi importantes. C'est le cas de l'industrie forestière avec le sciage, le tranchage, le placage, la menuiserie, les papiers, les cartons, etc. ;

i' Elles sont génératrices de la valeur ajoutée et créatrices de nombreux emplois industriels.

1.2.2.4.2. Commercialisation des produits agricoles

Jean-Baptiste Say disait : « L'offre crée sa propre demande ». On ne peut parler de la production sans envisager l'opération de vente ou de commercialisation. L'offre des produits incite les consommateurs (demandeurs) à l'achat. Les préoccupations des vendeurs ainsi que les souhaits des acheteurs doivent s'exprimer sur les marchés qui sont les lieux de rencontre des uns et des autres.

Le but de tout marché agricole est de mettre en contact les candidats vendeurs et acheteurs ; en d'autres termes, c'est de confronter l'offre et la demande. Le prix est donc l'élément qui permet aux uns et aux autres de satisfaire leurs désirs. Si au départ, chacun des intervenants exprime une préférence concernant le niveau de prix ; à un certain moment, la négociation se termine par un prix d'équilibre accepté par le vendeur et l'acheteur. Le prix d'équilibre détermine par conséquent la quantité échangée de commun accord.

Il ne suffit pas qu'il y ait marché, c'est-à-dire confrontation de l'offre et de la demande, faut-il encore savoir comment fonctionne ce marché. Etant donné que les produits agricoles ne présentent pas toujours les mêmes caractéristiques, on admet par conséquent l'existence de plusieurs marchés37. Le marché du riz n'a rien à voir avec celui du maïs, et encore moins avec celui des légumes. Mais, une meilleure organisation du marché est fonction de la qualité des infrastructures physiques nécessaires à la commercialisation des produits.

1.2.2.4.3. Le progrès technique

Le progrès technologique a véritablement révolutionné l'agriculture dans le monde, et en particulier dans les pays du Nord. Les nombreuses recherches dans le domaine de la génétique, de la physiologie, de la phytopathologie, de la médecine vétérinaire, de la technologie, de la gestion des exploitations, etc. ont permis d'accroître de façon considérable la productivité du travail agricole et le volume de l'offre ainsi que la qualité des produits destinés à la consommation finale.

En Afrique subsaharienne, la connaissance de l'offre requiert une analyse approfondie de la production agricole, mais aussi de tous les facteurs susceptibles d'influencer la performance des agriculteurs. L'offre globale en produits vivriers tout comme l'offre d'un produit spécifique (le riz, par exemple) peuvent dépendre notamment :

a) du volume de la production, résultat de la combinaison plus ou moins efficace des facteurs de production et de la réceptivité des agriculteurs au progrès technologique ;

b) des prix des autres produits pratiqués sur les marchés ;

c) de l'état des infrastructures de communication et des moyens de transport utilisés pour l'évacuation des produits ;

37 MOKONDA BONZA, Op.cit, p.61

d) du volume des produits destinés officiellement ou non à l'exportation ;

e) de la politique d'importations des denrées alimentaires pratiquée par le gouvernement, suivant qu'elle favorise ou défavorise la production domestique.

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