WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda: cas de l'arrondissement de Dioulacolon

( Télécharger le fichier original )
par Charles Auguste DIATTA
Ecole nationale supérieure d'agriculture de Thiès - Ingénieur agronome-économiste de conception 0000
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

PROJET CROISSANCE ECONOMIQUE

UNIVERSITÉ DE THIÈS
ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D'AGRICULTURE DE THIÈS

M. Charles Auguste DIATTA

ANALYSE DE LA PERFORMANCE DES EXPLOITATIONS
FAMILIALES DANS LA RÉGION DE KOLDA :
CAS DE L'ARRONDISSEMENT DE DIOULACOLON

MARS 2011

Université de Thiès

École Nationale Supérieure d'Agriculture

M. Charles A. DIATTA

ANALYSE DE LA PERFORMANCE DES EXPLOITATIONS FAMILIALES
DANS LA RÉGION DE KOLDA : CAS DE L'ARRONDISSEMENT DE
DIOULACOLON

Contrat N°

Purchase order N°

Livrable N° :

Thiés, le

DISCLAMER

The author's views in this publication do not necessarily reflect the views of the United States Agency for International Development or the United States Government.

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon.

SOMMAIRE

LISTE DES TABLEAUX IV

LISTE DES FIGURES IV

LISTE DES ABREVIATIONS VI

RESUME 1

ABSTRACT 2

INTRODUCTION 3

CHAPITRE I : PRESENTATION DE L'ETUDE ET METHODE DE RECHERCHE 4

1.1) Problématique 4

1.2) Objectifs de l'étude 4

1.3) Méthodologie 5

1.3.1) Recherche documentaire et entretiens ouverts 5

1.3.2.) La collecte des données 5

1.3.3) Traitement et analyse des données 7

CHAPITRE II : LA ZONE D'ETUDE 8

2.1) Situation géographique et découpage administratif 8

2.2) Milieux physiques 9

2.2.1) Climat 9

2.2.2) Relief et types de sols 10

2.2.3) Ressources en eau 11

2.3) Milieu humain 11

2.3.1) Données démographiques 11

2.3.2) Caractéristiques de l'habitat et mouvements migratoires 11

2.4) Activités économiques 11

2.4.1) La production végétale 11

2.4.2) La production animale 12

2.4.3) L'exploitation forestière 12

2.4.4) Le commerce 12

CHAPITRE III : LE CADRE INSTITUTIONNEL 13

3.1) Présentation de la FONGS 13

3.1.1) Origine et objectifs de la FONGS 13

3.1.2) Organisation et fonctionnement 13

3.1.3) Vision de la FONGS 13

I

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance globale des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon.

3.2) Présentation du PCE 14

3.2.1) Mission du PCE 14

3.2.2) Les partenaires du PCE 14

CHAPITRE IV : CADRE D'ANALYSE ET NOTE DE BIBLOGRAPHIE 15

4.1) Définitions 15

4.2) Cadrage de l'EF 17

4.3) Caractéristiques de l'EF à Dioulacolon 17

4.4) Le concept de performance 19

4.4.1) Les critères de performance 20

4.4.2) Méthode d'analyse de la performance 21

4.5) Le concept d'actif agricole et de bouche à nourrir 24

5.1) Socio-démographie des EF 25

5.1.1) Situation des chefs d'exploitation 25

5.1.2) Age et composition ethnique des CE 25

5.1.3) Niveau d'instruction et activités des CE 25

5.1.4) Statistiques démographiques des exploitations 26

5.2) Caractéristiques des ressources des EF 27

5.2.1) Le foncier 27

V.2.1.1) Le mode d'acquisition 27

5.2.2) L'équipement en matériel agricole et cheptel 28

5.2.3) La main d'oeuvre de l'EF 31

CHAPITRE VI : ANALYSE DE LA PERFORMANCE DES ACTIVITES 33

6.1) Performance technique des activités 33

6.1.1) Les systèmes de cultures 33

6.1.2) Les systèmes d'élevage 42

6.1.3) Accès aux services agricoles et ruraux 47

6.1.4) Les activités extra-agricoles 49

6.2) Performance économique des systèmes d'activités 50

6.2.1) La Valeur Ajoutée Brute Globale (VABG) de l'EF 50

6.2.2) La Valeur Ajoutée Nette (VAN) 51

6.2.3) Le Revenu Agricole Familiale (RAF) 52

6.2.4) Le Revenu Total Net de l'EF (RTN) 53

Analyse de la performance globale des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon.

6.2.5) Analyse des dépenses annuelles au sein des EF 55

6.2.6) Classification des EF selon l'état du ratio (RTN/DFA) 56

6.3) Contraintes et stratégies développées par les exploitations familiales 60

6.3.1) Analyse des contraintes 60

6.3.2) Analyse des stratégies développées par les EF 61

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 62

LIMITES ET PERSPECTIVES DE L'ETUDE 63

BIBLOGRAPHIE 65

ANNEXES 67

III

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance globale des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon.

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Répartition de la base de sondage suivant les villages 6

Tableau 2: Correspondance actif et bouche à nourrir 24

Tableau 3 : Age des chefs d'exploitation. 25

Tableau 4: Répartition des ethnies dans les différents départements 25

Tableau 5: Statistiques démographiques des EF 26

Tableau 6: Moyenne des STU et SAU dans les EF de l'échantillon en (ha) 28

Tableau 7: Outillage agricole des exploitations (en moyenne par type) 28

Tableau 8: Ratio matériel agricole/SAU. 29

Tableau 9: Répartition moyenne des animaux de trait dans les EF 29

Tableau 10: Répartition moyenne des animaux d'élevage dans les EF 30

Tableau 11: Evaluation de la charge d'un actif dans le groupe familial 32

Tableau 12: Répartition moyenne des superficies (ha) par culture 33

Tableau 13: Taux (%) d'utilisation des semences dans l'échantillon d'étude. 37

Tableau 14: Proportion d'utilisation des engrais minéraux 38

Tableau 15:Rendement (Kg/ha) des spéculations par communauté rurale 41

Tableau 16: Nombre de mois moyen couvert par la production 42

Tableau 17: Calendrier fourrager et d'abreuvement à Dioulacolon 45

Tableau 18: Revenu agricole annuel par exploitation selon les communautés rurales

52

Tableau 19: Distribution des revenus (Fcfa) 54

Tableau 20: Distribution des dépenses (Fcfa) par CR 55

Tableau 21: Répartition des balances négatives (RTN-DFA) 56

Tableau 22: Troncature des classes 57

Tableau 23: Description des classes d'EF (les valeurs représentent les

moyennes/classe) 57

Tableau 24: Proportion des EF suivant les classes et les CR 58

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Localisation de l'arrondissement de Dioulacolon 8

Figure 2: carte de la zone d'étude. 9

Figure 3: Evolution de la pluviométrie annuelle moyenne dans la zone d'étude de

1998-2009. 10

Figure 4 : Grille d'analyse systémique de l'EF (source : adaptée de Guichard et Michaud, 1994 cité par Gafsi et al.2007) 19

Figure 5: Niveau d'instruction des CE 26

Figure 6 : Représentativité des modes d'acquisition des terres dans l'échantillon

d'étude 27

Figure 7: Répartition par genre et ancrage des actifs de l'échantillon d'étude 31

Figure 8: Stratégie de gestion des ravageurs des cultures dans l'échantillon 39

Analyse de la performance globale des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon.

Figure 9: Répartition de la production de maïs et d'arachide dans l'échantillon

d'étude 40

Figure 10: Les pratiques de soins vétérinaires dans l'échantillon 46

Figure 11: Accès aux structures bancaires de crédit à la production. 47

Figure 12: Représentativité des activités extra-agricole dans l'échantillon d'étude 49

Figure 13: Composantes du produit brut de la production végétale dans l'échantillon

50

Figure 14 : Composantes du produit brut de l'élevage dans l'échantillon d'étude 51

Figure 15: Composantes de la VABG et de la VAN 52

Figure 16: Evaluation des revenus agricoles par rapport au SMAG 53

Figure 17: Composition du revenu non agricole et du revenu total net dans

l'échantillon 54

Figure 18: Répartition des dépenses dans l'échantillon d'étude. 56

Figure 19: Comparaison des performances entre les classes d'EF 59

Figure 20: Contraintes entravant la performance des EF 60

V

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance globale des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon.

LISTE DES ABREVIATIONS

AGR : Activités Génératrices de Revenus

ANCAR : Agence Nationale de Conseil Agricole et Rurale

ARD : Agence Régionale de Développement

AVSF : Agronomie et Vétérinaires Sans Frontière

CE : Chef d'Exploitation

CMS : Crédit Mutuel du Sénégal

CNCAS : Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal

CNCR : Conseil National de Concertation des Ruraux

CR : Communauté Rurale

CRS : Catholic Relief Services

CRZ : Centre de Recherche Zootechnique

DRDR : Direction Régionale du Développement Rural

DSRP : Document Stratégique de la Réduction de la Pauvreté

EF : Exploitation Familiale

ENDA : Environnement, Développement et Action

ENSA : Ecole Nationale Supérieure d'Agriculture

FCFA : Franc de la Communauté Française d'Afrique

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture FONGS : Fédération des Organisations Non Gouvernementales du Sénégal GEC : Groupement d'Epargne et de Crédit

GIE : Groupement d'Intérêt Economique

ISRA : Institut Sénégalais de Recherche Agricole

MAE : Ministère de l'Agriculture et de l'élevage

MEF : Ministère de l'Economie et des Finance

MCA : Millenium challenge Account

ONG : Organisation Non Gouvernementale

OP : Organisation des Producteurs

PAPIL : Projet d'Appui à la Petite Irrigation Locale

PCE : Projet Croissance Economique

PCR : Président de la Communauté Rurale

PIB : Produit Intérieur Brut

PNDA : Plan National de Développement Agricole

PRDI : Plan Régional de Développement Intègre

Analyse de la performance globale des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon.

ProCas : Programme d'Appuis au Développement Socio-économique pour la Paix en Casamance SMAG : Salaire Minimum Agricole GarantiSODEFITEX : Société de Développement des Fibres Textiles

SS : Seuil de Survie

SRS : Seuil de Reproduction Social

TCBC : Taux de Couverture des Besoins Céréaliers

USAID : Agence des États Unis pour le Développement International

VII

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

RESUME

Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté au Sénégal, plusieurs programmes et projets de développement sont mis en oeuvre dans le but de promouvoir des cultures et des activités alternatives afin d'améliorer la qualité de vie des agriculteurs. La zone étudiée dans ce document est l'arrondissement de Dioulacolon (région de Kolda) caractérisé par la détérioration progressive des moyens de production. L'analyse est centrée sur l'exploitation familiale qui représente la forme dominante de l'organisation de la production agricole dans la zone. L'objectif de cette étude est d'analyser la performance globale des activités menées au sein des familles afin d'identifier des paramètres à prendre en compte pour des interventions efficaces de développement. La méthodologie adoptée est basée sur une approche systémique, appliquée à l'analyse agro-économique et comprenant quatre (4) étapes principales : la prospection du milieu, les entretiens historiques, les enquêtes de caractérisation au niveau de 90 exploitations familiales et l'analyse des performances techniques et économiques des systèmes d'activités. Les critères de performances utilisés sont la couverture des besoins céréaliers, la rentabilité et la productivité. Afin d'appréhender le niveau de vie des populations enquêtées, une classification des producteurs a été élaborée en fonction de la productivité globale nette. L'analyse des différentes classes à permis d'identifier les faiblesses des systèmes d'activités en place et d'envisager divers scenarios prospectifs d'optimisation des performances.

Mots dles : exploitation familiale, système d'activités, couverture des besoins céréaliers, performance globale, productivité.

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

ABSTRACT

As part of the fight against poverty in Senegal, several programs and projects are implemented in order to promote alternative crops and activities to improve the quality of life of farmers. The area studied in this paper is the district of Dioulacolon (in the region of Kolda) characterized by progressive deterioration of the means of production. The analysis focuses on the family farm which is the dominant form of organization of agricultural production in the area. The objective of this study is to analyze the overall performance of activities within families to identify the parameters to consider in developing effective interventions. The methodology is based on a systems approach, applied to the agro-economic analysis consisting of four (4) main stages: the exploration of the environment, historical interviews, surveys for characterization of 90 family farms and technical performance and economic analysis of activity systems. The performance criteria used are cover cereal requirement, profitability and productivity. To understand the living standards of the populations surveyed, the classification of producers has been developed based on the total net income from operations. The analysis of the different classes identified weaknesses in business systems in place and to consider various scenarios to optimize performance.

Key words: family farm, system of activities, cover cereal requirement, overall performance, productivity.

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

 

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

INTRODUCTION

Le rapport de la Banque Mondiale sur le développement dans le monde 2008 (World Bank, 2007) exprime clairement que << l'appui aux exploitations familiales agricoles en Afrique subsaharienne doit être une priorité, car leur développement est une condition sine qua non de la réduction de la pauvreté et du développement économique ».

Le Sénégal n'est pas en reste de ce constat. En effet, le phénomène de la pauvreté est plus marqué en zone rurale1 constituée majoritairement d'exploitations familiales agricoles dont 95% sont des exploitations familiales (EF) (FONGS 20102 ). L'agriculture, pilier fondamental du développement économique et social du pays, représente l'activité principale des populations.

Cette agriculture reste fortement dépendante de la pluviométrie (seulement 3% des superficies
cultivées est irrigué 3 ). C'est dire que la quasi-totalité du milieu rural sénégalais, subit de plein

fouet les effets des aléas de son environnement naturel : facteurs physiques (sécheresse, érosion, appauvrissement et dégradation des sols, etc.), facteurs biologiques (invasion acridienne, péril aviaire, etc.). Il s'y ajoute les politiques agricoles souvent inadaptées à la réalité des ruraux, le sous-équipement des EF, le manque de compétitivité de certains segments du secteur et la faiblesse des infrastructures de base. Le résultat est l'affaiblissement de l'ensemble de l'économie nationale, l'augmentation de la pauvreté et l'insécurité alimentaire.

C'est dans cette optique que la FONGS, de concert avec le PCE de l'USAID et l'ENSA de Thiès, consciente de la problématique de l'exploitation familiale dans la lutte contre la pauvreté au Sénégal a proposé l'étude sur le thème : << Analyse de la performance globale des exploitations familiales dans l'arrondissement de Dioulacolon (région de Kolda)».

Pour cela, il s'agira dans la présente étude, de cerner les performances actuelles et les principales contraintes de production, en vue de formuler des voies de recours pour optimiser les réponses apportées par les EF dans la zone.

1 L'incidence de la pauvreté en zone rurale varie entre 72% et 88 %(DSRP 2002 ; MAE 2002))

2 FONGS- synthèse d'étape de janvier 2010 sur l'évaluation de la portée stratégique de la problématique de la productivité des exploitations familiales : Comment les exploitations familiales peuvent-elles nourrir le Sénégal ? (DRAFT 4)

3 DAPS _ Statistiques agricoles et Document PNDA, 2004, cité par MEF, rapport d'étape SCA (Grappe agriculture/agro-industrie)

3

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

CHAPITRE I : PRESENTATION DE L'ETUDE ET METHODE DE RECHERCHE

1.1) Problématique

La sécurité alimentaire fait toujours l'objet d'une préoccupation grandissante de l'ensemble des acteurs de la vie socio-économique du Sénégal. Le pays a besoin d'une augmentation des productions agricoles (production végétales et animales) afin de faire face à une demande de plus en plus importante due à une démographie galopante (le taux de croissance de la production agricole (2,7 % entre 1981 et 1995) et qui ne cesse de décroître est à un niveau inférieur au taux de croissance démographique (2,9 %)4 et qui ne cesse de croitre.

L'agriculture sénégalaise, qui occupe la majorité des actifs de la population, traverse depuis plus de deux décennies une crise qui affaiblit l'ensemble de l'économie nationale. Cette crise touche à la fois les performances des exploitations et détériore l'alimentation autant que l'industrie agro-alimentaire.

La question principale dans cette étude est de savoir quels sont les niveaux de performance des EF de Dioulacolon (région de Kolda) dans un contexte d'incertitude sur les ressources naturelles productives ? Autrement dit, face à une rupture d'équilibre du milieu, quelles doivent être les stratégies à adopter par ces familles pour atteindre leurs objectifs d'exploitation?

1.2) Objectifs de l'étude

La présente étude propose de contribuer à l'identification de paramètres à prendre en compte pour des interventions efficaces de développement dans l'arrondissement de Dioulacolon (région de Kolda). De manière spécifique elle ambitionne de :

· étudier les dynamiques d'organisation des milieux où évoluent les EF;

· caractériser aux plans socio-économique et technique les EF et décrire les systèmes de production et leurs évolutions récentes ;

· analyser et évaluer les performances techniques et économiques et établir une typologie des EF selon les niveaux de survie;

· analyser, les contraintes de production, les stratégies mises en oeuvre par les exploitants et identifier de nouvelles orientations pour améliorer la performance des EF de la zone.

4 Rapport d'étape Stratégie de Croissance Accélérée (SCA) : Grappe Agriculture Agro-industrie.

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

1.3) Méthodologie

1.3.1) Recherche documentaire et entretiens ouverts

La recherche documentaire a eu pour cadre la bibliothèque de l'ENSA (Thiès); les centres de documentation de la DRDR de Kolda ; et de la FONGS (Thiès). Une recherche documentaire a été effectuée, également, sur internet.

Une visite de prospection et de prise de contact des populations a été effectuée au cours de laquelle des interviews auprès de certaines personnes ressources (élus locaux et Sous-préfet) sont menées en complément des observations directes. Ces entretiens ouverts nous ont permis de mieux cerner le thème.

1.3.2.) La collecte des données

1.3.2.1) L'élaboration des outils de collecte

Les enquêtes ont été utilisées comme outil de collecte des données. Deux questionnaires et un guide d'entretien pour femmes ont été élaborés à cet effet. Il s'agit :

· du questionnaire village pour caractériser les dynamiques organisationnelles aussi bien au plan socioéconomique que culturel des villages enquêtés de la zone d'étude ;

· du questionnaire exploitation destiné aux chefs d'exploitation et à toute personne participant à la survie de la famille ;

· du guide d'entretien pour les femmes permettant d'identifier et d'évaluer les revenus des activités menées par ces dernières au sein de l'EF.

1.3.2.2) L'échantillonnage

La méthodologie d'échantillonnage dite « multi-stage» a été utilisée pour cette étude. Il s'agit d'étapes consécutives élaborées pour arriver à la sélection des unités de base d'observation (EF) où les impératifs de représentativité sont respectés :

· la première étape est l'identification des zones d'étude dans l'arrondissement (ici les quatre(4) communautés rurales) ;

· la seconde étape est le choix raisonné des sites ou villages d'étude par communautés rurales et qui sont représentatifs de ces zones ;

· en dernière étape, il s'agit d'un choix aléatoire de l'unité d'observation qui est l'EF dans les villages d'étude retenus.

5

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Dans la pratique, nous avons opté comme unité d'analyse l'EF qui peut être constituée d'un seul ou de plusieurs ménages et comme unité déclarante le chef d'exploitation (CE) et toute personne participant à la vie active de l'EF.

Ainsi quatre vingt dix (90) EF ont été enquêtés (tableau 1 ci-dessous). Tableau 1: Répartition de la base de sondage suivant les villages

1.3.2.3) La phase de terrain

Les travaux de terrain ont consisté à la collecte de données par des enquêtes systématiques auprès des EF. Des entretiens ont été réalisés parallèlement auprès des structures étatiques (maisons communautaires), des personnes ressources (notables et chefs de villages) pour compléter les informations et améliorer les précisions sur certains points se rapportant à l'organisation sociale, aux contraintes majeures, aux atouts et perspectives de développement.

Les enquêtes se sont déroulées au cours des mois d'août et de septembre et ont porté uniquement sur les activités de la dernière campagne agricole (2009).

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

 

6

 
 
 
 
 
 
 

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

1.3.3) Traitement et analyse des données

L'analyse des données a été faite avec le tableur Excel (calculs et graphiques). Microsoft Word est utilisé pour la rédaction du document et Sphinx pour la rédaction du questionnaire. Les calculs sont effectués à un (1) chiffre après la virgule.

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

 
 

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

CHAPITRE II : LA ZONE D'ETUDE

2.1) Situation géographique et découpage administratif

L'arrondissement de Dioulacolon se trouve dans la région administrative de Kolda.

Figure 1 : Localisation de l'arrondissement de Dioulacolon

Elle couvre une superficie de 1130 km2 et est situé à onze(11) kilomètres du chef lieu de département (Kolda). Il est limité à l'est par la communauté rurale de Bagadadji, à l'ouet par la communauté rurale de Niagha (appartenant à la région de Sédhiou), au nord-est par la commune de Kolda, au nord-ouest par l'arrondissement de Saré Bidji, au sud par la république de Guinée-Bissau. Sur le plan administratif, l'arrondissement de Dioulacolon comprend quatre (4) communautés rurales qui sont : Dioulacolon, Tankanto Escale, Guiro Yéro Bocar, Médina Elhadji.

La carte ci-dessous nous donne la localisation des CR et villages visités dans le cadre de la collecte des données.

8

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Figure 2: carte de la zone d'étude. 2.2) Milieux physiques

2.2.1) Climat

Le climat est de type soudanien. Il est caractérisé par l'alternance d'une saison sèche et d'une saison pluvieuse qui s'étend de juin à octobre. La zone est réputée très bien arrosée, en dépit de quelques périodes sèches. Les moyennes pluviométriques annuelles varient entre 700 et 1300 mm. Les températures évoluent en fonction de la saison. Elles sont relativement basses entre les mois de novembre et février correspondant à la saison fraîche. Elles sont élevées du mois de mars au mois de mai, période durant laquelle la zone est soumise à l'harmattan chaud et sec. Du mois de juin au mois d'octobre, les températures redescendent, période durant laquelle elles sont influencées par les pluies (PRDI Kolda 2001-2006)5 .

5 Plan Régional de Développement Intégré (PRDI) 2001-2006 révisé.

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Figure 3: Evolution de la pluviométrie annuelle moyenne dans la zone d'étude de 1998- 2009.

2.2.2) Relief et types de sols

Trois types de relief se succèdent dans l'espace: les plateaux, les versants et les bas fonds (dépressions inondables en saison des pluies, et qui constituent des zones de riziculture pluviale). Chaque niveau de relief correspondant à un type de sol déterminé. Au niveau des plateaux, on note :

· les sols dior appelés « njaarndi » au plan local. Ce sont des sols tropicaux lessivés avec une composition ferrugineuse, un horizon faiblement argileux. C'est ces sur ces sols que l'on pratique la culture de l'arachide.

· les sols deck ou « mankoundagaary ». Ce sont également des sols ferrugineux tropicaux ; ils sont de couleur beige. Cet état s'explique par l'intensité du lessivage. Cependant, ils sont bien aptes à la culture du coton.

· au niveau des versants et des bas-fonds on a : les sols hydromorphes et des limons argilo-sableux, encore appelés sols de bas-fond ou localement « loope ou leydi ciangol ». Le riz y est cultivé par les femmes avec des rendements moyens d'une tonne à l'hectare.

10

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

2.2.3) Ressources en eau

Les ressources en eau de la zone sont constituées des écoulements superficiels et des eaux souterraines. La nappe Maestrichienne, est accessible à moins de 160 mètres au Centre Sud et au Sud-Est de la région. Tandis que la nappe lutétienne est exploitable à moins de 60 mètres à l'ouest avec des débits pouvant varier entre 200 et 300 m3/heure6 .

La profondeur des puits dans la zone se situe à moins de 40 mètres en général. La qualité de l'eau y est bonne et les débits peuvent varier de 5 à 10 m3/heure pour les puits, et de 10 à 60 m3/heure pour les forages (P.R.D.I 2001-2006). 7

2.3) Milieu humain

2.3.1) Données démographiques

La population de Dioulacolon est estimée en 2010 à 58.458 habitants répartis dans 268 villages administratifs (Service Régionale de la Statistique et de la Démographie de Kolda) avec un taux de croissance démographique qui tourne autour de 2,4%.

Les peulhs constituent l'écrasante majorité de la population avec une tradition agropastorale bien établie, suivis des mandingues et des diolas.

2.3.2) Caractéristiques de l'habitat et mouvements migratoires

L'habitat est de type dispersé à Dioulacolon. L'occupation de l'espace est liée aux activités agro-pastorales à caractère extensif. Par ailleurs, sur l'étendue de la l'arrondissement, l'habitat est de type traditionnel avec des constructions en banco (argile) et des toitures en chaume pour le plus grand nombre. Ce type d'habitat traduit la faiblesse des revenus et la situation de la pauvreté des populations.

2.4) Activités économiques

2.4.1) La production végétale

Les populations vivent essentiellement de l'agriculture sous pluie et de l'élevage. La zone présente une diversité de productions caractérisée par des spéculations qui regroupent la céréaliculture (maïs, mil, riz, sorgho, fonio), les cultures de rente avec l'arachide qui représente la spéculation principale, les tubercules (manioc, patate douce, taro etc.), le maraîchage (avec une large diversification), et les cultures arboricoles (avec notamment les

6 Etude diagnostique dans les cinq régions d'intervention des projets éligibles au Millénium Challenge Account (MCA) : région de KOLDA

7 Plan Régional de Développement Intégré, Révisé.

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

vergers d'anacardiers) tendent à devenir dans la zone les principales activités au même titre que l'agriculture pluviale. Le développement de cette activité dans le système de production résulte de l'importance des revenus générés.

2.4.2) La production animale

Les bovins (dominés par la race Ndama) et les petits ruminants (communément appelés mouton et chèvre de race Djallonké) constituent la principale base de la production pastorale. Le système d'élevage est de type traditionnel extensif en vaine pâture. Les équins sont destinés à l'attelage dans les travaux et le transport des personnes et des biens.

Les infrastructures agro-pastorales (parcs de vaccination) sont dans l'ensemble relativement faibles malgré l'importance de l'élevage dans les activités des populations, aussi bien en termes de temps consacré que de revenus générés.

En majorité de type traditionnel, la production avicole et l'apiculture procurent des revenus substantiels aux ménages, aux femmes et aux jeunes en particulier.

2.4.3) L'exploitation forestière

L'exploitation forestière y est une activité importante qui contribue à la formation des revenus des ménages ruraux. Cette exploitation concerne la vente de charbon de bois et de bois de chauffe, de fruits forestiers (pain de singe, « madd»(Saba senegelensis)) et la transformation des produits forestiers (Karité, palmier à huile etc.).

2.4.4) Le commerce

Le commerce est assez développé dans la zone. On note la présence de marchés hebdomadaires dans plusieurs localités. Ces marchés permettent le développement des échanges et facilitent l'approvisionnement des populations en denrées de première nécessité (riz, huile, sucre, thé, etc.), mais aussi permettent aux populations d'écouler leur production.

12

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

CHAPITRE III : LE CADRE INSTITUTIONNEL

3.1) Présentation de la FONGS

3.1.1) Origine et objectifs de la FONGS

La FONGS est un mouvement paysan autonome représentée sur tout le territoire national. Elle est créée en 1976 par la volonté de neuf leaders paysans pour renforcer non seulement la solidarité entre leurs associations mais surtout pour constituer une force capable de réhabiliter le statut du paysan. Son siège est à Thiès, où est basée la coordination nationale. Au niveau de chaque région, une Coordination régionale a été implantée depuis 1996.

3.1.2) Organisation et fonctionnement

On note deux groupes d'acteurs dans l'organisation et le fonctionnement de la FONGS: Au niveau national

· les acteurs politiques : ce sont les représentants des associations et sont nommés par l'instance de décision ;

· les techniciens : ils constituent l'équipe d'appui, recrutée pour rendre opérationnel les programmes de la structure.

Au niveau régional

Dans chaque région, il existe une coordination régionale composée de deux groupes d'acteurs :

· les acteurs politiques : ils sont représentés par le conseil régional des associations qui est une instance de décision dirigée par un président élu par l'assemblée des associations;

· les techniciens : ils sont au sein d'une cellule technique qui est dirigée par un coordinateur régional accompagné dans sa tache par un gestionnaire et des responsables de base dans le système d'appui proposé par la FONGS. Ils sont des bénévoles et sont nommés par les associations membres.

Les ressources financières de la FONGS proviennent des cotisations de ses membres d'une part et des partenaires financiers (SOS Faim (Belgique), CIPSI (Italie), DDC (SUISSE) ; AGRITERRA (Pays Bas) ; l'Union Européenne ; etc. d'autre part.

3.1.3) Vision de la FONGS

La Synthèse d'étape de Janvier 2010 sur l'évaluation de la portée stratégique de la
problématique de la productivité des exploitations familiales a été l'occasion de constater de

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

réelles mutations dans le cadre des activités de l'organisation. En effet lors de cet exercice la FONGS a réaffirmé sa volonté d'aller en croisade contre celle-ci à travers la promotion des ruraux et leur contribution, à travers leurs exploitations, à la richesse nationale. Elle se veut une économie de promotion et non d'exploitation à des seules fins de recherche de profit ; une action politique qui repose sur des orientations politiques et des conditions cadre pour une refondation de la société rurale sénégalaise.

3.2) Présentation du PCE

L'Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID) est l'agence du gouvernement américain chargée de fournir l'assistance au développement économique et humanitaire aux peuples à travers le monde. Le projet Croissance Economique (PCE) est une initiative de cette agence en appui à la Stratégie de Croissance Accélérée (SCA) du Sénégal avec comme principal défi la sécurité alimentaire. Le PCE répond à cette problématique par le biais d'actions destinées à accroitre la production de céréales et la mise en marché de produits céréaliers et d'élevage de qualité.

3.2.1) Mission du PCE

Elle se résume aux principaux axes suivants: l'identification et l'appui de chaines de valeur sources de croissance économique ; le développement de partenariats public/privé ; l'appui aux réformes et aux politiques pour un environnement favorables aux affaires.

3.2.2) Les partenaires du PCE

Le PCE travail en collaboration avec quatre (4) types de partenaires : les ministères en charge de l'agriculture, de l'élevage, des produits agricoles ; le comité de pilotage de la SCA ; les associations et les organisations professionnelles de producteurs, d'entrepreneurs et d'exportateurs ; les structures de recherches et de formation.

14

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

CHAPITRE IV : CADRE D'ANALYSE ET NOTE DE BIBLOGRAPHIE

4.1) Définitions

· Bien-être

C'est un état qui ne peut être atteint si le minimum nécessaire à l'Homme n'est pas acquis : assurer le minimum vital comme se nourrir, se soigner être éduqué, etc., et pour cela il faut avoir la capacité de produire de la richesse ; se sentir en sécurité ; avoir une bonne gestion du pouvoir et avoir la paix en interne et autour de soi. (FONGS, 2010)

· Développement agricole

Changement progressif du processus de production agricole dans le sens d'une amélioration du milieu cultivé, des outils, des matériels biologiques (plantes cultivées et animaux domestiques), des conditions de travail agricole et de la satisfaction des besoins sociaux. (MAZOYER et ROUDART ,1997)

· Fertilité du sol

Aptitude d'un sol à assurer de manière régulière, sous un climat donné et dans des conditions normales de production, de bonnes conditions de croissance des cultures. La fertilité est donc une notion relative dont l'appréciation varie en suivant le type de culture pratiqué et/ou les moyens techniques mises en oeuvre. Elle résulte d'une combinaison des composantes physiques (état structural), chimiques (pH, quantité d'éléments minéraux, et autres) et biologiques (faune du sol, activité microbiennes...) du sol.

Ces composantes déterminent l'approvisionnement de plantes en éléments nutritifs et les conditions de la croissance et du fonctionnement des racines. (Larousse agricole cité par M. Gafsi et al. 2007)

· Itinéraires techniques

Nous entendons par itinéraire technique la combinaison logique et ordonnée des opérations culturales mises en oeuvre sur une parcelle agricole en vue d'obtenir une production.

· Jachère

C'est l'état de la terre d'une parcelle entre la récolte d'une culture et le moment de la mise en place de la culture suivante. Elle se caractérise, entre autre, par sa durée, par les techniques culturales qui sont appliquées à la terre et par les rôles qu'elle remplit. (SEBILLOTTE 1982)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

· Parcours

Un parcours représente une surface toujours en herbe, souvent de très faible productivité, utilisée pour le pâturage des animaux. Il peut être constitué d'une lande, d'une forêt ou de champs jointifs récoltés.

· Sécurité alimentaire :

« Etat d'accès permanent, physique et économique à une nourriture suffisante, salubre et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active ». (PAM, 2003).

· Seuil de reproduction

Niveau de revenu en dessous duquel il n'est pas possible pour l'exploitant agricole d'assurer à la fois le renouvellement du capital de l'exploitation et la subsistance de sa famille. (DUFUMIER 1996)

· Succession culturale

Ordre chronologique dans lequel différentes cultures se succèdent dans une même parcelle. Lorsqu'une même succession est répétée à intervalles de temps réguliers, on dit que les agriculteurs pratiquent une rotation culturale.

· Système de culture

Ensemble des modalités techniques mises en oeuvre sur des parcelles traitées de manière identique. Chaque système de culture se définit par : - la nature des cultures et leur ordre de succession, les itinéraires techniques pratiqués à ces différentes cultures, ce qui inclut le choix des variétés pour les cultures retenues. On pourra trouver sur une même exploitation agricole caractérisé par son système de production, un ou plusieurs systèmes de cultures. (SEBILLOTTE, 1982).

· Système d'élevage

Un système d'élevage est un ensemble d'éléments en interaction dynamique organisé par l'homme en vue de valoriser des ressources par l'intermédiaire d'animaux domestiques pour en obtenir des productions variées (lait, viande, cuir et peaux, travail, fumure, ...) ou pour répondre à d'autres objectifs. (LANDAIS, 1992).

· Système de production agricole

C'est un mode de combinaison entre terre, force et moyen de travail à des fins de production végétale et animale, commun à un ensemble d'exploitation. Un système de production est caractérisé par la nature des productions, de la force de travail (qualification), des moyens de travail mis en oeuvre et par leur proportion. (REBOUL 1976)

16

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

· Typologie ou classification

Modèle de représentation (tableau ou graphe) de la diversité des exploitations composant une agriculture locale ou régionale reposant sur la distinction de types d'exploitation agricoles à partir de critères qui peuvent être fonctionnels et/ou structurels et/ou de performance. (CIRAD, 1990 cité par DIAO, 2000)

· Unité de production

Il est défini par le groupe d'individus qui contribuent à la production, sous la responsabilité d'un même chef de communauté, le chef de l'unité de production.

· Vulnérabilité

Dans la définition donnée par Chambers (1990), << la vulnérabilité se compose de la probabilité de manifestation d'un risque et de la capacité de la population touchée d'y faire face ».

4.2) Cadrage de l'EF

L'exploitation familiale est une notion complexe ; elle a connu plusieurs acceptations allant de l'unité de production au système famille-exploitation montrant ainsi l'intérêt et l'évolution de ce concept. Selon Cattin & Faye (1982), << l'exploitation agricole familiale constitue un système de production réunissant un groupe de personnes appartenant à une lignée familiale et le milieu exploité par eux, tous soumis à un même centre de décision principal pour la mobilisation de la force de travail en vue de la production agricole destinée à l'autoconsommation et/ou à la vente ». Du point de vue économique, l'exploitation peut être vue comme une << unité de production qui combine et utilise des facteurs de production pour produire des biens et des services en vue de réaliser les objectifs fixés par l'exploitant ». (Gafsi, 2002).

Mais l'exploitation familiale représente aussi la cellule où s'organise la vie socio-économique de la famille et où se transmettent ses valeurs qui sont fonctions des zones et des cultures. Ainsi, la définition de l'EF implique, comme l'indique Benoît Catin, 1991, et Osty, 1978, << une bonne connaissance des spécificités locales ».

4.3) Caractéristiques de l'EF à Dioulacolon

Dans notre zone d'étude, le terme d'EF désigne ici la famille rurale. On peut noter au niveau
de Dioulacolon, de petites et de grandes EF. Ces dernières disposent d'une assise foncière
relativement importante et de plusieurs ménages et regroupent souvent le mari (chef de

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

famille), ses femmes, ses fils mariés et leurs femmes, ses enfants non mariés et les parents cognatiques (soeurs ou filles divorcées).

Les EF de la zone sont caractérisées par l'intégration de plusieurs activités (agriculture, élevage, exploitation forestières et activités extra-agricoles). L'agriculture familiale8 constitue la forme dominante de l'organisation de la production agricole dans la zone. On dénote une combinaison de diverses activités agricoles qui tournent autour des cultures vivrières (mil, maïs, riz, sorgho), des cultures de rente (arachide, coton, sésame), du maraîchage (jardins de case), de l'arboriculture (vergers d'anacardiers en particulier) et des cultures de diversification (manioc, patate, tarot (Colocasia esculenta, Fam. des ) etc.). Cette production repose

Aracées

sur la main d'oeuvre familiale qui dans certains cas est complétée par une main d'oeuvre
salariale. A côté de l'agriculture, l'élevage qui par le rôle social du cheptel 9 en milieu peul, est

le principal outil de production et d'exploitation des ressources végétales mais aussi et surtout un outil d'accumulation et d'épargne employé par les agriculteurs dans la zone. L'usage des parcours est commun à toute personne qui le souhaite. Ces deux activités (agriculture et élevage), en plus des activités extra-agricoles (commerce, artisanat, exploitation forestières etc.) jouent un rôle prépondérant pour non seulement subvenir aux besoins de subsistance, mais aussi pourvoir a la formation du revenu financier de l'EF : c'est le système d'activité.

Le niveau de décision principal est constitué par le CE. Le constat de (Brossier et al. 2007) est noté dans notre zone d'étude ; en effet, le CE (homme, patriarche ou aîné) est << le dépositaire de la quasi-totalité du capital, des animaux de trait et de l'équipement agricole de l'exploitation ». Il exploite une grande partie de la superficie pour assurer l'alimentation de la famille avec l'appui des autres membres.

Cependant, on remarque que ce système subit également des transformations de plus en plus profondes consécutives à l'éclatement des grandes concessions familiales. C'est ainsi que l'on peut rencontrer dans Dioulacolon une autre type d'EF composée uniquement d'un ménage. Elle dispose des terres et une main d'oeuvre moins importante. Malgré toutes ces diversités, nous disons en accord avec Barbedette, 2004 << la mobilisation du travail domestique y est centrale et les mécanismes d'entraides propres aux sociétés communautaires sont importants, même s'ils se restreignent ».

8 L'agriculture familiale est une agriculture paysanne qui se caractérise d'abord par sa finalité qui n'est pas le profit, mais la reproduction du groupe familial. (FONGS -synthèse d'étape de l'évaluation de la problématique de la productivité des exploitations familiales, 2010)

9 Le cheptel est l'ensemble des animaux d'une même espèce ou non défini par une relation d'appartenance (cheptel familial ou villageois).

18

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Ainsi, dans ces situations de pluriactivités, la notion de système d'activité doit nous permettre d'avoir une meilleure compréhension du fonctionnement globale des EF dans notre zone d'intervention. La grille que nous représentons ci-dessous rend compte de la méthodologie que nous avons adoptée. Il s'agit d'analyser l'environnement dans lequel évolue l'EF, les activités (agricoles et extra-agricoles) et les moyens mis en oeuvre pour atteindre les buts (objectifs d'exploitation) fixés par le groupe familial : c'est le but de l'analyse systémique.

Figure 4 : Grille d'analyse systémique de l'EF (source : adaptée de Guichard et Michaud, 1994 cité par Gafsi et al.2007)

4.4) Le concept de performance

De nombreuses définitions sont possibles, mais elles restent souvent incomplètes quant à leur application à la réalité de l'exploitation familiale. Dans une visée plus opérationnelle, la notion de performance a été complétée par trois autres concepts : efficacité (adéquation des résultats et des objectifs), efficience (adéquation des moyens et des résultats) et effectivité (adéquation des objectifs, des moyens et des résultats au regard de la finalité du système).

De manière plus pragmatique, nous considérons qu'un système d'activité n'est véritablement performant que si sa finalité, les objectifs qui lui sont attribués, les résultats qu'il fournit et les moyens mis en oeuvre sont en parfaite cohérence.

Globalement, dans notre zone d'étude, les EF poursuivent la finalité de maximiser à long
terme le bien-être économique et social de la famille. Le terme bien-être englobe ici le revenu

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

monétaire, la subsistance alimentaire (la production des produits nécessaire à la consommation de la famille), la reproduction.

4.4.1) Les critères de performance

McConnel et Dillon (1997) ont proposé une série de critères de performance dans le contexte des EF asiatiques, nous en retenons ici deux (2) : productivité et rentabilité auxquels nous ajoutons le taux de couverture des besoins céréaliers qui est un élément fondamental en agriculture familiale.

4.4.1.1) La productivité

On définit habituellement la productivité comme le rapport, en volume, d'une production de biens et de services (extrants) sur un ou plusieurs facteurs de production (notamment le capital et le travail) utilisés pour les produire (intrants). Le terme renvoie donc à la production et exprime le degré d'efficience des moyens mobilisés de façon générale pour obtenir cette production. Ce critère est souvent mis en avant par les défenseurs de l'intensification. Il est, certes, important pour les exploitations de subsistance ; mais le prendre comme seul critère d'évaluation risque d'engendrer des effets indésirables (dégradation des sols, perte de fertilité, utilisation excessif des intrants, etc.). D'où l'importance d'employer ce critère en association avec d'autres critères comme la rentabilité et la pérennité.

4.4.1.2) La rentabilité

Dans la littérature agricole, on préfère la notion de revenu agricole qui revient à calculer le profit sans tenir compte de la rémunération préalable du travail familial. Du point de vue comptable, le terme utilisé est le résultat de l'exercice comptable (annuel) qui mesure le résultat des activités de production (le résultat d'exploitation) et le résultat des autres activités (activités financières). Le résultat de l'exercice permet de constater le bénéfice ou le déficit de l'exploitation. La rentabilité sert à apprécier l'importance de ce bénéfice et les moyens consentis pour son obtention.

4.4.1.3) La couverture des besoins céréaliers

Le niveau d'autosuffisance alimentaire en céréales est un critère important de performance en agriculture familiale. Il est calculé uniquement sur la base des productions céréalières (nous entendons ici par productions celles autoconsommées et vendue).

Le concept utilisé est celui du taux de couverture des besoins en céréales qui traduit le nombre de mois pendant lequel l'EF considérée dispose de céréales produites lui permettant

20

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

de couvrir ces besoins alimentaire. Selon la FAO, ce taux doit être de 80%, en d'autres termes, les productions céréalière doivent couvrir au moins 80 % des besoins alimentaire de l'EF (Diao, 2006). C'est cette norme de la FAO qui sera utilisée dans le cadre de notre étude pour évaluer les niveaux d'autosuffisance alimentaire dans les EF de la zone d'étude.

4.4.2) Méthode d'analyse de la performance

L'estimation des revenus des systèmes de production peut s'avérer aléatoire dans le cas des activités comme ils sont pratiqués dans la zone. En effet, certaines activités sont fortement corrélées à la vie sociale de la famille. Les ventes d'animaux par exemple ne sont ni stables ni toutes prévisibles (date d'un mariage, naissances, deuils etc.).

Ainsi, pour mieux rendre compte de la diversité des situations, les chiffres calculés représentent des moyennes de revenus, permettant à la fois de visualiser des variations entre exploitations mais aussi les dynamiques entre systèmes d'activités.

Le Revenu Total Net (RTN) ici calculé ne représente pas la valeur monétaire exacte dégagée par les différentes activités et les ventes mais il sert d'indicateur de la richesse créée par un système d'activité et surtout de la richesse potentiellement mobilisable, qu'elle soit autoconsommée, vendue ou donnée.

Etape1: Identification et analyse de la performance technique des d'activités de l'EF

Nous avons d'abord identifié les principales AGR (Activités Génératrices de Revenus) existantes. Une fois ces AGR identifiées, chaque activité sera ainsi caractérisée dans son fonctionnement par rapport à l'unité de production.

Etape2 : Evaluation des revenus totaux nets des EF

La performance de chacune des activités au sein d'une exploitation (systèmes de culture et d'élevage) peuvent être évaluées. Ce premier niveau de création de richesse est la valeur ajoutée brute (VAB) :

Le produit brut (PB) est la valeur monétaire des productions finales quelle que soit leur affectation (vente, autoconsommation, don, rémunération de la main d'oeuvre). Les consommations intermédiaires (CI) comprennent la valeur monétaire des semences, intrants et services éventuels utilisés au cours d'un cycle de production. La valeur ajoutée brute (VAB) par ha (productivité de la terre), ou par jour de travail (productivité du travail) permet de comparer les activités entre elles. Puis la création de richesse à l'échelle de l'ensemble du

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

21

 
 
 
 
 
 

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

système de production peut être estimée : la somme des valeurs ajoutées de toutes les activités (agriculture et élevage) constitue la Valeur Ajoutée Brute Globale (VABG).

Si l'on retire de la VABG les amortissements économiques du capital fixe correspondant à l'usure des équipements, on obtient la Valeur Ajoutée Nette (VAN) dégagée par le système de production :

Finalement le Revenu Agricole Familial (RAF), c'est à dire ce que gagnent les actifs familiaux, est obtenu en retranchant de la VAN les salaires donnés aux ouvriers éventuels, la rente foncière versée aux propriétaires si l'agriculteur n'est pas en faire-valoir direct, les impôts et taxes versés parfois à l'Etat, les intérêts versés aux usuriers qui ont éventuellement avancé du capital. Les revenus des activités extra-agricoles «Revenus Extérieurs Nets » (REN), ont été ajoutés en au RAF pour obtenir les revenus totaux nets (RTN).

Etape3 : Analyse de l'efficience

L'efficience est estimée par le calcul de la productivité de chaque facteur de production indépendamment des autres ou également de tous les facteurs ensemble.

· La productivité d'un facteur

Le calcul de la productivité d'un facteur consiste à diviser le Revenu Agricole Familial (RAF) par le nombre d'unités de facteur concerné. Ainsi, la productivité du facteur foncier sera égal au ratio (RAF/ Superficie totale).

Cette méthode de calcul de la productivité est biaisée car si on attribue le total du RAF à la superficie totale, cela signifie que les autres facteurs n'ont joué aucun rôle dans l'obtention de ce revenu, ce qui est évidemment faux. Pour corriger ce biais, les analystes utilisent souvent la méthode des valeurs résiduelles (McConnel, 1997)

· La méthode des valeurs résiduelles

Il s'agit ici de définir le facteur dont on souhaite calculer la productivité (la terre, par exemple). Il faut d'abord dans ce cas rémunérer les deux autres facteurs (travail et capital) sur la base de leurs coûts de marché, puis déduire ces rémunérations du RAF et enfin diviser le reste (valeur résiduelle) par le nombre de facteur concerné.

Cependant, cette évaluation ne prend pas en compte les activités extra-agricoles qui ont, au
même titre que les autres facteurs de production, un rôle non négligeable dans la survie de la

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

22

 
 
 
 
 

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

famille. Ainsi, pour éviter ce biais, on peut calculer la productivité de l'ensemble des facteurs de production groupés du système d'activité mis en place par l'EF ; ce qui est plus cohérent avec une approche systémique de l'EF : c'est la Productivité Totale Nette (ou Productivité Globale Nette de l'EF).

· La Productivité Globale Nette de l'EF (PGN)

Dans la logique de gestion paysanne, le calcul de la productivité d'une EF doit prendre en compte toute les activités entrant dans la survie de l'unité familiale. Elle est donnée par la formule ci-dessous proposée par la FONGS10:

C'est cette évaluation qui sera utilisée dans la présente étude, elle permet en effet de mieux comprendre de quelle façon l'exploitation familiale peut se reproduire et se pérenniser en évoluant. Dans la mesure où cette exploitation assure ses équilibres et peut dégager des excédents lui permettant d'investir à partir d'une gestion familiale combinée de ses activités agricoles, non agricoles et de ses dépenses.

A cet effet, nous userons du budget familial pour mettre en relation la vulnérabilité et la sécurité alimentaire de l'exploitation.

Le résultat de cette évaluation nous permettra de classer les EF selon l'état du rapport RTN/DFA. Ainsi, les correspondances suivantes seront utilisées:

· Classe (I) (0<RTN/DFA<1): EF en situation d'insécurité ou d'endettement chronique.

· Classe(II) (1=RTN/DFA=2,5) : EF moyennement sécurisée.

· Classe (III) (RTN/DFA> 2,5) : EF sécurisé et est alors en capacité d'investissement.

Le ratio RTN/actif qui est l'indicateur de ce que gagnent les actifs familiaux, calculé par classe sera comparé à des seuils de survie et de reproduction sociale calculés localement à un moment donné. Le seuil de survie correspond au minimum « vital » que doit dégager un actif pour assurer sa survie et celle de ses dépendants (alimentation, vêtement, santé, logement). Le seuil de sociabilité (ou de reproduction sociale) comptabilise en plus des frais sociaux

10 FONGS- synthèse d'étape de janvier 2010 sur l'évaluation de la portée stratégique de la problématique de la productivité des exploitations familiales : Comment les exploitations familiales peuvent-elles nourrir le Sénégal ? (DRAFT 4)

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

23

 
 
 
 
 
 

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

(funérailles, mariages) ou éducatifs (scolarité...). Il s'agit notamment à ce niveau de bien comprendre quelles sont les niveaux de survie dans les EF.

4.5) Le concept d'actif agricole et de bouche à nourrir

L'actif agricole est exprimé en Unité Travail Homme (UTH) et correspond à un adulte valide, âgé de 15 à 55 ans, qui travaille 300 j/an à raison de 8 h/jour (Mémento de l'agronome, 2002).

Compte tenu du fait que toute la population de l'exploitation n'a pas forcement une présence permanente au sein de l'exploitation toute l'année, le ratio UC /Actifs ne pourrait pas refléter avec exactitude le niveau de consommation au sein de l'EF. D'où l'introduction de la notion des « bouches à nourrir » dans le but d'évaluer en toute objectivité la charge d'un actif (en fonction de la durée de présence des membres) dans la consommation du groupe familial (Khastalami, 2010). Les UC sont de deux catégories : les UC permanents (ce sont ceux qui font la quasi totalité des travaux dans l'exploitation ; au moins neuf (9) mois de présence dans l'EF) et les UC saisonniers ou hivernales (ils ne viennent que pendant la saison des pluies ; six (6) mois de présence dans l'EF au maximum). Ainsi, les correspondances suivantes seront ainsi adoptées dans le calcul :

Tableau 2: Correspondance actif et bouche à nourrir

Correspondance actifs agricoles

Correspondance bouche à nourrir

Homme (15 à 55 ans) = 1 actif

12mois de présence : 1 bouche à nourrir

Femme (15 à55 ans) = 0.7 actif

8mois de présence : 0,75 bouche à nourrir

Homme (5 à 14 ans) = 0.5 actif

4 mois de présence : 0,50 bouche à nourrir

Femme (5 à 14 ans) = 0.25 actif

 

Homme ou Femme (> 55 ans) = 0.5 actif

 

Source : adaptée de Khastalni 2010

24

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

CHAPITRE V : CARACTERISTIQUES DES EF

5.1) Socio-démographie des EF

5.1.1) Situation des chefs d'exploitation

Les CE sont tous des hommes pour l'ensemble des observations. Cette situation est normale en ce sens que la femme n'accède à ce statut que s'il n'y a pas dans la maison un homme en âge d'occuper cette fonction. La situation matrimoniale fait ressortir 93,4% de mariés et 6,6% de célibataires. Ces derniers occupent cette fonction de chef d'exploitation du fait des pères décédés.

5.1.2) Age et composition ethnique des CE

Tableau 3 : Age des chefs d'exploitation.

Communauté Rurale

Médina
Eladji

Dioulacolon

Tankanto
Escale

GuiréYéro
Bocar

Ehantillon

Age moyen

45,7

50,2

46,7

51,2

48,5

Ecart type

10,3

11,5

7,3

10,6

12,2

 

Source : nos enquêtes

L'âge moyen des CE enquêtés est de 48,5#177; 12,2 ans (tableau ci-dessus) avec un minimum de 25 et un maximum de 77ans.

Tableau 4: Répartition des ethnies dans les différents départements

Communauté Rurale

Médina
Eladji

Dioulacolon

Tankanto
Escale

GuiréYéro
Bocar

Ehantillon

Peul

80%

65,40%

89,30%

100%

83,70%

Mandingue

20%

34,60%

10,70%

0%

16,30%

 

Source : nos enquêtes

On note dans l'échantillon deux principaux groupes, d'abord les Peuls, qui constituent l'écrasante majorité dans toutes les quatre (4) communautés rurales que compose l'arrondissement, suivent ensuite les mandingues (tableau 4).

La religion dominante est l'islam dans l'arrondissement.

5.1.3) Niveau d'instruction et activités des CE

L'agriculture et l'élevage sont de loin les activités dominantes des CE.

Le niveau d'instruction des CE reste encore faible dans la zone (figure ci-dessus).

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Figure 5: Niveau d'instruction des CE

Sur un échantillon de 91 CE enquêtés, seulement 27 sont instruits en français soit un pourcentage de 29,7%; les niveaux atteignent rarement le secondaire. Le pourcentage des CE alphabétisés en arabe et en langue locale est respectivement de 33,0% et 5,4% avec le peul comme langue locale d'instruction dominante. Le nombre de CE n'ayant reçu aucune instruction dans l'échantillon est de29 soit un pourcentage 31,9%.

5.1.4) Statistiques démographiques des exploitations

Le nombre de dépendant permanent ou unité de consommation (UC) est relativement élevé dans les EF de la zone (tableau ci-dessous).

Tableau 5: Statistiques démographiques des EF

Communauté Rurale

UC

Enfant (1-4)

Enfant (5-14)

Adultes (15-55)

+55ans

Médina Eladji

18,9#177;10,9

5,1#177;3,4

6,1#177;4,2

6,7#177;4,3

0,7#177;0,8

Dioulacolon

21,2#177;11,7

5,4#177;4,3

6,0#177;5,2

8,6#177;4,4

1,3#177;1,0

Tankanto Escale

19,2#177;10,8

4,5#177;3,4

5,8#177;4,2

8,2#177;4,4

0,8#177;1,0

GuiréYéro Bocar

15,8#177;6,6

3,6#177;2,6

4,0#177;3,3

7,5#177;2,7

0,7#177;0,8

Echantillon

18,8#177;10,0

4,7#177;3,4

5,5#177;4,2

7,8#177;4,0

0,9#177;0,9

 

Source : nos enquêtes

Il est en moyenne dans l'échantillon de 18,8 personnes avec un minimum de 6 et un maximum de 60 personnes. La taille importante de ces EF s'explique par les pratiques traditionnelles de communautarisme qui y sont encore présentes dans certaines familles mais aussi et surtout du fait que la plupart des CE sont polygames.

26

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

5.2) Caractéristiques des ressources des EF

L'étude de la caractérisation des ressources des EF concerne essentiellement le foncier, l'équipement en matériel agricole et cheptel et la main-d'oeuvre de l'EF.

5.2.1) Le foncier

Il est représenté ici par l'ensemble des terres disponibles et utilisables ou exploitables par l'EF que nous appelons Surface Totale Utilisable (STU), donnée par la formule ci-dessous :

V.2.1.1) Le mode d'acquisition

Le mode d'acquisition principal est l'héritage avec 68,9 % des terres acquis selon ce mode (figure ci-dessous).

Figure 6 : Représentativité des modes d'acquisition des terres dans l'échantillon d'étude

Le droit de hache et l'emprunt (notamment au niveau des parcelles rizicoles gérées par les femmes) sont aussi présents avec respectivement 24,2 % et 4,5%. 0,1% des terres sont affectées par les chefs de village sous délégation de pouvoir de la CR (Figure ci-dessous). Bien que très faible dans notre échantillon, ce pourcentage monte la réalité de l'implication et la responsabilisation, de plus en plus grandissante, des collectivités locales et des populations autochtones dans la gestion de leurs terres.

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

5.2.1.2) La disponibilité foncière

Le tableau 6 ci-dessous indique que la superficie moyenne des terres utilisables (moyenne STU) est de 10,2#177;5,9 ha avec un minimum de 3 ha et un maximum de 70 ha. La superficie moyenne effectivement utilisée (moyenne SAU) est quant à elle estimée à 7,7#177;3,4 ha avec un minimum de 3 ha et un maximum de 23 ha.

Tableau 6: Moyenne des STU et SAU dans les EF de l'échantillon en (ha)

Communauté Rurale

Médina
Eladji

Dioulacolon

Tankanto
Escale

GuiréYéro
Bocar

Echantillon

STU (ha)

10,9#177;4,7

8,0#177;3,7

13,8#177;12,3

8,0#177;2,7

10,2#177;5,9

SAU (ha)

8,5#177;3,3

6,6#177;3,1

9,5#177;5,3

6,3#177;2,0

7,7#177;3,4

 

Source : nos enquêtes

Ces résultats montrent l'importance de la jachère qui constitue avec le parcage des animaux les principaux moyens de renouvellement de la fertilité des sols dans les EF.

5.2.2) L'équipement en matériel agricole et cheptel

5.2.2.1) L'outillage agricole

Le matériel agricole rencontré dans la zone est très varié (tableau ci-dessous). Tableau 7: Outillage agricole des exploitations (en moyenne par type)

Communauté Rurale

Charrue
UCF

Houe sine

Semoir

Charrette

Matériel de
traitement

Autres

Médina Eladji

0,4#177;0,5

0,9#177;0,8

0,6#177;0,5

0,3#177;0,5

0,1#177;0,3

4,3#177;2,1

Dioulacolon

0,4#177;0,5

0,6#177;0,6

0,4#177;0,5

0,1#177;0,3

0,1#177;0,3

2,9#177;1,6

Tankanto Escale

0,6#177;0,6

1,7#177;1,0

0,8#177;0,7

0,3#177;0,5

0,1#177;0,3

2,0#177;1,4

Guiré Yéro Bocar

0,6#177;0,6

1,2#177;0,7

0,7#177;0,5

0,5#177;0,6

0,0#177;0,2

2,1#177;1,5

Echantillon

0,5#177;0,5

1,2#177;0,9

0,6#177;0,6

0,3#177;0,5

0,1#177;0,2

2,7#177;1,7

 

Source : nos enquêtes

La majorité du matériel agricole rencontré dans la zone provient de l'artisanat local et est acquis en majorité au comptant. Mais nous rencontrons aussi du matériel de fabrication industriel datant pour la plupart des années 1990-1999. Pour le matériel industriel, son mode d'acquisition dominant est le crédit, il est en effet acquis auprès de la SODEFITEX par un prêt de campagne remboursable sur une durée de quatre (04) ans et auprès des programmes étatiques.

Ce matériel est généralement vétuste et nécessite d'être renouvelé. Cette vétusté du matériel
agricole occasionne à chaque campagne agricole d'importants frais de réparation et

28

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

d'entretien. Ce qui n'est pas sans conséquence sur le niveau des revenus. En effet certains paysans évoquent d'importantes sommes d'argent déboursées pour cette rubrique. Outre ces charges, l'on note des pannes en pleins travaux champêtres dues à l'obsolescence du matériel pouvant retarder les délais d'exécution de certains travaux.

Tableau 8: Ratio matériel agricole/SAU.

Communauté Rurale

Médina
Eladji

Dioulacolon

Tankanto
Escale

GuiréYéro
Bocar

Echantillon

Charrue UCF

4,7%

7,9%

5,8%

10,1%

7,1%

Houe sine

11,8%

11,5%

18,1%

19,5%

15,2%

Semoir

7,1%

7,2%

8,0%

10,8%

8,3%

Charrette

3,2%

2,2%

2,9%

7,2%

3,9%

Matériel de traitement

0,8%

1,4%

0,7%

0,7%

0,9%

 

Source : nos enquêtes

Les ratios nombre d'unité de matériel agricole en propriété sur la superficie emblavée (tableau ci-dessus) sont tous inférieures à 50% et témoignent ainsi du sous-équipement chronique qui sévit dans la zone. Il reste donc beaucoup d'efforts à faire sur le plan de la mécanisation des EF pour permettre une meilleure exploitation des terres et ainsi favoriser une plus grande productivité.

5.2.2.2) Le cheptel de l'exploitation

5.2.2.2.1) Le cheptel de trait

Le cheptel de trait, composé de chevaux, d'ânes et de boeufs est relativement faible (tableau ci-dessous). Pour les bovins de trait, la plupart est issue du déstockage, par les producteurs agropasteurs, des bovins de leur troupeau. Les chevaux et les ânes sont quant à eux pour l'essentiel achetés.

Tableau 9: Répartition moyenne des animaux de trait dans les EF

Communauté Rurale

Médina
Eladji

Dioulacolon

Tankanto
Escale

GuiréYéro
Bocar

Ehantillon

Bovins de trait

0,9#177;1,0

0,6#177;0,9

1,0#177;1,1

0,8#177;1,0

0,8#177;1,0

Cheval de trait

0,2#177;0,4

0,04#177;0,2

0,2#177;0,4

0,0#177;0,2

0,1#177;0,3

Âne de trait

0,4#177;0,7

0,3#177;0,5

0,3#177;0,5

0,4#177;0,5

0,4#177;0,6

 

Source : nos enquêtes

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Ces animaux servent non seulement à la culture (traction animale) mais aussi à l'attelage pour l'approvisionnement des ménages dans les marchés hebdomadaires ainsi que d'autres services (le transport de l'eau et des personnes, ambulance pour l'évacuation des malades...).

5.2.2.2.2) Le cheptel d'élevage

La taille du cheptel d'élevage dans les EF présente une grande variabilité (tableau ci-dessous).

Tableau 10: Répartition moyenne des animaux d'élevage dans les EF

Communaté Rurale

Médina
Eladji

Dioulacolon

Tankanto
Escale

GuiréYéro
Bocar

Ehantillon

Bovins

7,1#177;17,8

11,1#177;23,1

8,7#177;18,2

1,7#177;2,2

7,2#177;13,5

Ovins

4,4#177;4,6

1,6#177;2,3

5,3#177;6,7

4,0#177;3,5

3,8#177;4,3

Caprins

6,1#177;4,5

3,4#177;2,6

5,4#177;4,7

3,5#177;3,3

4,6#177;3,8

Volailles

13,8#177;14

9,3#177;9,7

14,6#177;11,7

5,6#177;6,6

10,8#177;11,2

Autres

2,2#177;1,7

1,7#177;1,1

1,5#177;0,8

1,9#177;0,6

1,8#177;1,1

 

Source : nos enquêtes

Les maxima par espèce sont respectivement de85 têtes pour les bovins, 30 têtes pour les ovins, 20 têtes pour les caprins, 50 têtes pour les volailles et 5 têtes pour les autres. On peut également trouver des EF qui n'ont aucune bête en possession.

L'importance du cheptel dans certains EF offre des opportunités importantes pour l'intégration élevage-agriculture, mais peut être également une source de conflits pour l'utilisation de l'espace pour ces activités.

5.2.2.2.3) Les mode d'acquisition du cheptel

La première modalité d'accumulation est l'achat. Au départ, lorsque l'on ne possède aucun ruminant, des chèvres sont choisies car elles sont les moins coûteuses à l'achat (autour de 10.000 à15.000 Fcfa pour une chevrette d'un an) et sont peu exigeantes en alimentation pour la saison sèche. A partir d'un certains nombre, elles sont vendues pour des moutons, jugés plus prestigieux et se vendant plus cher au moment des fêtes. Il faut alors être capable de les nourrir car ils résistent moins bien que les chèvres au déficit fourrager des pâturages en saison sèche. Puis, lorsque l'on détient un capital suffisamment important, il est possible d'en retirer un revenu qui permettra d'acheter une génisse de 2 ans (autour de 120.000 à 130.000 Fcfa).

L'héritage, le « confiage » et le don sont d'autres moyens d'acquisition du cheptel.

30

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

5.2.3) La main d'oeuvre de l'EF

La main d'oeuvre utilisée par les EF dans la zone est en majorité de type familial. A coté de la main d'oeuvre familiale, il existe des formes telles que l'entraide et le salariat. En effet, du fait de la faiblesse du niveau d'équipement et de la diversité des cultures, certains chefs d'exploitation font appel à la main d'oeuvre extérieure d'entraide et salariale (constituées d'associations généralement payées à la tâche).

La répartition par sexe est en faveur des hommes (figure ci-desous).

Figure 7: Répartition par genre et ancrage des actifs de l'échantillon d'étude

Les migrations des actifs sont faibles au sein des EF ; seulement 5% des actifs effectuent des migrations saisonnières (ils ne reviennent que pour les travaux hivernales).

Le ratio Bouche à nourrir/Actif qui représente l'indicateur de l'équilibre entre la satisfaction des besoins et la disponibilité de travail au sein des familles est relativement faible dans toutes les CR (tableau ci-dessous).

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Tableau 11: Evaluation de la charge d'un actif dans le groupe familial

Communauté Rurale

Médina
Eladji

Dioulacolon

Tankanto
Escale

GuiréYéro
Bocar

Echantillon

UC

18,9#177;10,9

21,2#177;11,7

19,2#177;10,8

15,8#177;6,6

18,8#177;10

Actif

8,6#177;5,1

10,5#177;5,1

9,8#177;5,0

8,4#177;2,7

9,3#177;4,5

Bouche à nourrir

18#177;10,5

20,3#177;9,5

17,8#177;8,2

13#177;5,8

16,9#177;8,5

SAU

8,5#177;3,3

6,6#177;3,1

9,5#177;5,3

6,3#177;2,0

7,7#177;3,4

UC/Nombre actif

2,2#177;2,1

2,0#177;2,3

2,0#177;2,1

1,9#177;2,4

2,0#177;2,2

Bouche à nourrir/Actif

2,1#177;2,1

1,9#177;1,9

1,8#177;1,6

1,5#177;2,1

1,8#177;1,9

SAU/UC

0,4#177;0,3

0,3#177;0,3

0,5#177;0,5

0,4#177;0,3

0,4#177;0,4

SAU/Actif

1,0#177;0,7

0,6#177;0,6

1,0#177;1,1

0,7#177;0,7

0,8#177;0,8

 

Source : nos enquêtes

Il est en moyenne égal à 1,8#177;1,9 dans l'échantillon (tableau) et traduit ainsi l'insuffisance de la charge d'un actif pour le bien-être du groupe familial. La moyenne du ratio SAU/UC qui est l'indice de satisfaction des besoins familiaux par hectare est de 0,4#177;0,4 assez trop insuffisant. Les EF doivent augmenter les SAU soit par diminution des réserves de jachères, soit par défrichage puisqu'il ya encore possibilité dans certaines zones, soit par intensification de la production.

Le ratio SAU/Actif nous renseigne du degré d'intensification du potentiel du travail humain. Il est de 0,8#177;0,8 au niveau de notre échantillon, les disponibilités de travail sont donc assez réduites au sein des EF, ce qui montre qu'il y a possibilité d'intensification du travail familiale.

En résumé, on peut dire, au terme de ce chapitre de caractérisation, que le foncier ne représente pas un facteur limitant de production dans la zone au regard des superficies mises en jachères. Il est également important de noter l'importance numérique du cheptel qui offre d'énormes possibilités d'exploitation. Cependant, le faible niveau de mécanisation et d'intensification du travail familial au sein des EF de la zone auront des effets négatifs dans l'atteinte des objectifs de production.

32

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

CHAPITRE VI : ANALYSE DE LA PERFORMANCE DES ACTIVITES

6.1) Performance technique des activités

6.1.1) Les systèmes de cultures

6.1.1.1) Les espèces cultivées

Les espèces cultivées sont diverses, on observe les cultures vivrières d'autoconsommation (petit mil, maïs et plus rarement sorgho et niébé), les cultures de rente (dominées par l'arachide, suivent ensuite les cultures fruitières en l'occurrence l'anacarde et la mangue).

Tableau 12: Répartition moyenne des superficies (ha) par culture

Communauté Rurale

Médina
Eladji

Dioulacolon

Tankanto Escale

GuiréYéro
Bocar

Echantillon

Arachide

2,2#177;1,6

1,5#177;1,1

3,3#177;2,4

1,7#177;0,9

1,8#177;1,6

Mil

1,4#177;0,7

0,9#177;0,8

2,1#177;1,5

1,3#177;0,6

1,2#177;0,9

Maïs

1,0#177;0,5

1,2#177;1,3

0,6#177;0,7

0,4#177;0,4

0,6#177;0,7

Riz(paddy)

2,6#177;1,5

1,7#177;1,0

2,3#177;1,0

0,9#177;1,0

1,6#177;1,4

Coton

0,0#177;0,0

0,0#177;0,0

0,0#177;0,0

0,0#177;0,0

0,0#177;0,0

Niébé

0,0#177;0,0

0,1#177;0,3

0,1#177;0,2

0,0#177;0,1

0,03#177;0,2

Sorgho

0,0#177;0,0

0,1#177;0,3

0,0#177;0,0

0,1#177;0,3

0,1#177;0,1

Mangue

0,2#177;0,4

0,2#177;0,4

0,3#177;0,5

0,3#177;0,4

0,3#177;0,4

Anacarde

1,3#177;1,1

0,1#177;0,8

1,0#177;1,1

1,3#177;0,5

1,1#177;0,9

 

Source : nos enquêtes

L'arachide reste la culture dominante dans l'échantillon pour la campagne 2009 en terme d'emblavures avec en moyenne 2,2#177;1,6 ha par exploitation suivent ensuite les cultures céréalières notamment le riz et le mil (tableau ci-dessus). La culture du maïs était pratiquée par la plupart des populations enquêtées mais du fait de son exigence en intrant, du peu d'investissements consacrés, les rendements sont faibles. Il arrive même qu'il n'y ait pas de rendements du tout, ce qui explique la diminution progressive des emblavures malgré qu'il représente une culture de base qui est utilisée dans l'alimentation des populations de la zone.

L'anacarde et la mangue occupent une place importante dans les systèmes de production et jouent un rôle d'équilibre dans le budget familial.

La culture du coton est absente dans l'échantillon du fait des difficultés et des conflits notés dans le remboursement des prêts à la SODEFITEX décriée par les producteurs.

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Ramenées aux CR, on constate que le riz est la première spéculation cultivée en terme de moyenne de superficies emblavées dans les communautés rurales de Médina Eladji et de Dioulacolon (tableau ci-dessus) avec des moyennes respectives de 2,6 #177;1,5 ha et 1,7 #177;1,0 ha par EF. Elle est suivie de l'arachide qui occupe le premier rang dans les autres CR. La première place occupée par le riz dans ces deux CR se justifie par le potentiel rizicole et le mode d'intervention plus efficace (organisation des producteurs en groupement et l'intervention des projets comme le ProCas dans l'aménagement des vallées rizicoles et le renforcement des capacités des producteurs).

Cependant les spéculations précitées ne sont pas les seules pratiquées dans la zone. Nous en avons dénombré plusieurs diversifications au sein d'une même EF : les concombres & courges, le manioc, la pastèque, l'oseille (bissap), les jardins de case (tomates, aubergine, piment, gombo etc.) pour renforcer le revenu de l'EF. Les superficies consacrées à ces cultures ne sont pas évaluées du fait que les CE maitrisent très peu ces emblavures. L'étude se limitera à leur valeur monétaire.

6.1.1.2) L'association de cultures vivrières, base de l'alimentation des agriculteurs

Dans les champs de notre zone d'étude, les cultures sont toujours associées pour répondre aux besoins alimentaires multiples de l'EF, mais aussi pour échelonner et diversifier le calendrier alimentaire. Ainsi, la combinaison de plantes ayant des cycles végétatifs différents permet de récolter successivement les produits nécessaires à l'alimentation dans un contexte marqué par des ressources monétaires très limitées. Ce qui rend compte de la complexité et de la diversité des systèmes de cultures dans la zone.

Les associations maïs- sorgho-niébé et maïs-arachide sont très répandue dans la zone surtout dans les EF ne disposant pas d'assise foncière importante. L'association de ces espèces offre de multiples avantages. Elle permet non seulement de valoriser au mieux l'espace (exploitation optimale de la lumière, et de la surface de sol planté) mais également de tirer le meilleur parti de l'eau et des minéraux disponibles dans le sol (interaction positive): les racines du maïs, fasciculées et celles de l'arachide, légèrement pivotantes, explorent des parties différentes du sol, de plus, leurs périodes de floraison et de fructification) ne coïncident pas selon les espèces et les périodes de semis. Contrairement au maïs, l'arachide comme le niébé n'ont pas besoin de beaucoup d'azote pour se développer. Ainsi, la compétition pour les ressources en eau et en minéraux est moindre. Le niébé, comme le

34

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

concombre et le cornichon qui sont des plantes couvrantes, limitent la germination et le développement des adventices.

En semant des plantes de longueur de cycle différente, l'agriculteur cherche également à étaler et à allonger les périodes de récolte afin de limiter la période de soudure alimentaire11 , et à diminuer les risques de récolte nulle.

6.1.1.3) Les opérations culturales et temps des travaux

· Préparation des champs

Elle est effectuée à l'approche de l'hivernage et consiste à la pratique de la défriche-brûlis ou de la défriche puis enfouissement des mauvaises herbes et arbustes. Cette technique permet non seulement de restituer au sol les éléments minéraux de la couverture végétale, mais aussi vise essentiellement à faciliter le déplacement de la charrue lors du labour.

Le coupe-coupe, la hache et le râteau sont les principaux matériaux utilisés pour cette opération.

· Le labour

Le labour a pour fonction d'ameublir le sol, de l'aérer. Dans les parcelles où le recru végétal est généralement moins fourni, le labour permet alors d'enfouir la biomasse présente sur la parcelle. L'humification puis la minéralisation rapide de cette biomasse grâce aux conditions climatiques favorables (humidité et chaleur) produit un excellent support, riche en matière organique et éléments minéraux, pour le développement des plantes.

Dans les rizières, le labour est fait avec une houe ou avec le daba. Il est réalisé après que le sol soit suffisamment humecté d'eau pour favoriser une bonne germination des graines ou une bonne prise après le repiquage. Les autres parcelles sont systématiquement labourées (sauf exception) à l'aide d'une charrue (engin mécanique composé de deux ou trois petits chocs) attelée soit à deux boeufs de trait soit à un cheval.

Le labour se fait généralement en deux passages croisés, le dernier étant perpendiculaire au sens de la pente afin de ralentir l'écoulement des eaux de pluies. Il s'écoule généralement une semaine entre ces deux labours, le premier jouant ainsi un rôle de faux semis12 .

11 La soudure alimentaire correspond au temps qui sépare la fin des réserves issue des récoltes de l'année précédente et le début des récoltes de l'année en cours.

12 Le faux semis est une pratique consistant à préparer le sol comme pour faire un semis et d'attendre que les adventices (dont les graines ont été enfouies) germent, pour réaliser quelques jours plus tard un second labour qui les détruit définitivement. Cette pratique permet d'éviter un sarclage après la levée des grains semés.

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

La généralisation du labour à la charrue s'explique par le fait qu'il permet de diminuer les temps de travaux homme-jour/ha comparé au labour à la houe. Cette pratique permet surtout de caler plus précisément les dates de semis par rapport à la pluviométrie : lorsque les premières pluies arrivent, sauf problème de trésorerie, les exploitants peuvent rapidement préparer leurs lits de semis. Il faut semer rapidement pour que le maïs entre en floraison avant juillet, période de moindre pluviométrie, et ainsi accroître significativement la probabilité d'avoir de bons rendements.

· Le semis

Immédiatement après les premières pluies, les semis sont effectués pour le mil, l'arachide le sorgho et le maïs. Dans la zone, à part les parcelles rizicoles, le semis se fait à plat à l'aide d'un semoir tiré le plus souvent par un âne puisque le sol est devenu meuble après labour. Sur des sols compacts non labourés le tirage de cet engin mécanique est assuré par un boeuf ou un cheval. Les autres spéculations comme le bissap, le concombre, aubergine, etc., associées à ces cultures sont semées à la volée ; seulement le tarot est semé en poquet. Il arrive qu'aucune graine ne lève du fait que plusieurs d'entre les graines utilisées ont perdue leur pourvoir germinatif, ce qui contraint les agriculteurs à réensemencer certains poquets une à deux semaines après le premier semis.

Dans les parcelles rizicoles, on rencontre des ménages qui font des semis sur billon. Cependant la majorité le fait à plat. Le repiquage dans les rizières est fait à la main par les femmes.

· Les sarclo-binages

Entre le semis et la récolte, les agriculteurs effectuent deux sarclo-binages pour éliminer les adventices qui concurrencent les plantes de l'association et pour ameublir la couche superficielle du sol. Par ailleurs, la décomposition des adventices enrichit le sol en matière organique et restitue des nutriments qui seront profitables aux cultures des années suivantes.

Les outils utilisés pour cette opération sont la houe, la machette, une binette etc., et les mains.

Le premier désherbage est effectué un mois après le semis, au moment du tallage des plantes de l'association, période particulièrement critique dans l'élaboration du rendement du maïs, à laquelle il convient donc de diminuer la compétition avec les adventices. Le deuxième sarclage-binage, effectué au courant de juillet-août, demande moins de travail que le premier : les plantes de l'association couvrant la totalité du sol.

36

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

? Récolte et conservation des récoltes

Les récoltes en vert permettent de réduire la période de soudure (maïs, arachide, niébé, concombres, etc.) ou de répondre à une demande du marché. Le mil, le riz, le sorgho, le tarot et dans une moindre mesure le maïs, l'arachide et niébé etc. sont en revanche récoltés à maturité et conservés.

Le battage du sorgho, du riz, du mil et du maïs ne sont pas réalisés systématiquement. Pour un certain nombre de CE, les grains non désolidarisés de leur épi se conservent mieux. Le maïs est ainsi conservé à la corde : les épis sont attachés à une corde puis suspendus à un bois fixe (annexe 8).

Le riz, les épis de sorgho, et de mil sont quant à eux réunis dans d'anciens sacs de riz puis stockés dans des hangars en bois fortement aérés ; le niébé et le tarot en maturités y sont également stockés. Lorsque le maïs et le sorgho sont égrainés, les agriculteurs traitent les grains avec de la chaux ou encore des produits phytosanitaires apparemment plus efficace. Cependant, la plupart des agriculteurs sont contraints d'acheter des semences car les graines de ces légumineuses perdent leur pouvoir germinatif d'une année à l'autre.

La récolte se fait manuellement et le matériel utilisé est constitué de couteaux, de machettes et de faucilles etc. Les pertes après récoltes sont souvent énormes faute d'un stockage adéquat.

6.1.1.4) Stratégies d'accès aux intrants

? Semences agricoles

L'usage des semences locales (non sélectionnées) est dominant dans notre échantillon d'étude comme l'indique le tableau ci-dessous. Prises par spéculation, les résultats révèlent que les exploitants font plus d'attention pour l'arachide et le riz en matière de semences sélectionnées. Ceci s'explique par l'importance de ces deux spéculations non seulement dans la formation du revenu financier de l'EF (vente de l'arachide), mais aussi dans la satisfaction des besoins alimentaire du groupe familial (riz et arachide).

Tableau 13: Taux (%) d'utilisation des semences dans l'échantillon d'étude.

Spéculations

Arachide

Mil

Maïs

Riz (paddy)

Autres

Locales

60%

85%

90%

70%

85,5%

Sélectionnées

40%

15%

10,5%

30%

14,5%

 

Source : nos enquêtes

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Ces résultats témoignent de la faiblesse du capital social associatif, coopératif dans les stratégies d'accès à des intrants de qualité. L'absence de semences sélectionnées, on le sait, entraîne de faibles rendements des cultures qui peuvent tout de même être atténués par l'usage de la fumure organique ou minérale (engrais chimiques) qui on le verra sont de faible utilisation dans la zone.

? La reconstitution de la fertilité

La pratique de la fumure organique, qui consiste en l'épandage du fumier ou du parcage des animaux dans des parcelles de cultures est un indicateur d'accès à une meilleure productivité agricole. Prises cultures par cultures, la fumure révèle des choix très stratégiques : la culture du mil fait ainsi l'objet de plus d'attention pour les engrais et les produits phytosanitaires. Globalement, l'usage des engrais minéraux est très faible dans la zone comme l'indique le tableau ci-dessous.

Tableau 14: Proportion d'utilisation des engrais minéraux

Communauté
Rurale

Médina
Eladji

Dioulacolon

Tankanto
Escale

GuiréYéro
Bocar

Echantillon

Engrais minéraux

Oui

20,0%

24,0%

31,0%

31,8%

27,3%

 

80,0%

76,0%

69,0%

61,2%

72,7%

 

Source : nos enquêtes

6.1.1.5) La lutte contre les ravageurs des cultures

La richesse biologique spécifique de la zone est à la fois un atout et une contrainte. Atout dans la mesure où la vie biologique maintient un certain équilibre entre le passage d'un stade organique à un stade minéral : l'humification et la minéralisation des matières organiques permettent leurs usages par les plantes (régénération et de développement des parcours en particulier et des biotopes en général). Contrainte car certaines espèces qui se développent dans ce biotope sont de véritables ravageurs des cultures. Ainsi, la lutte contre ces ravageurs est un aspect important des stratégies culturales dans une finalité agro-économique. En effet, plus de 45% des CE les jugent également responsables parmi des principales incertitudes qui pèsent sur les cultures (en compagnie du faible niveau d'équipement et d'utilisation des engrais biologiques).

Les stratégies que les exploitations développent pour palier à ces incertitudes biologiques sur les cultures sont diverses et variées (figure ci-dessous).

38

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Figure 8: Stratégie de gestion des ravageurs des cultures dans l'échantillon

L'usage des produits phytosanitaires, bien que moindre est une de ses stratégies de lutte contre ces ravageurs. Cette stratégie est surtout consacrée au mil. L'arachide ne reçoit aucun traitement phytosanitaire en cours de cycle à part l'application de fongicides lors des semis pour permettre une bonne levée.

Certains utilisent des moyens du bord, par exemple (les frondes, le feu etc.) ; au niveau des champs de forêt, les chiens sont attachés ou y restent pour assurer le gardiennage et la lutte contre les ravageurs notamment les singes et les rats palmistes dans certains EF.

6.1.1.6) La production

La production moyenne dans les quatre CR est respectivement 1881,9 kg pour l'arachide, 915,6 kg pour le mil, 859,2 kg pour le maïs, 1543,0 kg pour le riz (en paddy), 44,4 kg pour le sorgho, et 29,8 kg pour le niébé.

L'arachide et le riz ont les plus grandes productions du fait de l'importance des emblavures réservées à ces cultures. La production de riz est dominante dans les communautés rurales de Médina Eladji (2640,0 kg contre 1923,3 kg pour l'arachide) et de Dioulacon (1774kg suivi du maïs (1607 kg) contre 1494 kg pour l'arachide) ceci du fait des interventions des projets de développement comme ProCas, ENDA etc. dans l'aménagement des vallées rizicoles. La production d'arachide est plus importante à Tankanto Escale et à Guiré Yéro Bocar avec des moyennes respectives de 2774,1 kg et 1118,2 kg. Sauf dans la communauté rurale de

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Dioulacolon où le maïs dépasse l'arachide, la production des autres spéculations est faible dans la zone (annexe6).

L'anacarde et la mangue ont un rôle important dans la constitution du revenu monétaire familial. On note une forte dominance de l'anacarde dans la zone de Dioulacolon du fait de l'importance des vergers consacrés à cette spéculation. Les quantités répertoriées pour ces spéculations (anacarde et mangue) sont celles qui ont été effectivement vendues par les producteurs. Les quantités autoconsommées n'ont pas pu être estimées du fait des pratiques informelles à ce niveau.

Hormis l'arachide et le maïs, 99,5% de la production est destinée à l'autoconsommation et au don. La figure ci-dessous nous donne la répartition de la production en ce qui concerne l'arachide et le maïs dans l'échantillon d'étude.

Figure 9: Répartition de la production de maïs et d'arachide dans l'échantillon d'étude

Les résultats confirment que l'objectif principal de production demeure la satisfaction des besoins alimentaires du groupe familial.

6.1.1.7) Les rendements

Le rendement est la quantité produite par hectare ou par unité de surface. Il permet de juger de la productivité de la terre. Pour juger de ce ratio, il est nécessaire de le comparer à une norme.

Dans le cas de notre étude, il est comparé aux références départementales recueillies au niveau de la DRDR de Kolda.

40

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Tableau 15:Rendement (Kg/ha) des spéculations par communauté rurale

Spéculation

Médina
Eladji

Dioulacolon

Tankanto
Escale

GuiréYéro
Bocar

Echantillon

Norme

Arachide

871#177;354,3

1000#177;572,2

909,5#177;514,4

616,3#177;164,5

857#177;465,0

1329

Mil

818#177;397,2

689,7#177;475,9

589,9#177;246,9

490,9#177;167,7

631#177;350,1

859

Maïs

752#177;472,3

1074#177;997,9

405,2#177;435,8

443,6#177;359,4

655#177;686,2

1989

Riz (paddy)

1031#177;265,3

1021#177;470,0

618,2#177;208,8

541,4#177;590,6

778#177;462,4

1 877

Niébé

0#177;0,0

120#177;263,0

27,6#177;106,6

54,5#177;176,5

55#177;176,5

474

Sorgho

0#177;0,0

135#177;322,6

0,0#177;0,0

147,7#177;290,5

73#177;229,1

859

Mangue

27#177;77,6

164#177;295,6

45,2#177;101,0

225,0#177;259,9

118#177;222,9

*

Anacarde

304#177;302,3

425,3#177;396,2

257,9#177;242,9

367,8#177;134,6

338#177;288,5

*

 

Sources : nos enquêtes *Donnée non disponible

Les rendements diffèrent suivant les exploitations en fonction de l'utilisation ou non des semences de qualités, des engrais et produits phytosanitaires par les exploitants ; ils sont plus élevés dans le premier cas.

Comparés aux normes dans le département de Kolda, nous constatons dans l'ensemble que les rendements sont faibles du fait de la pauvreté progressive des sols notée par les exploitants mais cela relève surtout de la faiblesse de l'utilisation des intrants de qualité.

Il faut signaler que pour la mangue et l'anacarde, ce sont des vergers en construction ;les espèces ne sont pas complètement matures, ce qui explique les faibles rendements pour ces deux spéculations.

6.1.1.8) Couverture des besoins céréaliers

L'expression de la couverture des besoins alimentaires en nombre de mois permet de déceler d'éventuelles périodes de soudure (tableau ci-dessous). Ces périodes correspondent à des moments délicats pour les paysans d'autant plus que les stocks de vivres s'épuisent généralement.

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Tableau 16: Nombre de mois moyen couvert par la production

Nombre de mois moyen couvert par la production

Communauté
Rurale

Médina
Eladji

Dioulacolon

Tankanto
Escale

GuiréYéro
Bocar

Echantillon

Moyenne

7,7

7,2

8,0

6,9

7,5

Ecart type

2,5

2,0

2,5

1,4

2,2

TCBC*

64,2%

60%

66,7%

57,5%

62,5%

Norme(FAO)

80%

 

Source : nos enquêtes

TCBC*(Taux de Couverture des Besoins Céréaliers)

Il est en moyenne de 7,5#177;2,2 mois pour l'échantillon, soit un taux de couverture des besoins céréaliers de 62,5% largement inférieur au taux préconisé par la FAO qui est de 80% (Bricas N., cité par Diao 2006). Au regard du tableau ci-dessous, les périodes de soudures se situent au mois de juin, juillet et Aout respectivement pour les EF de Guiré Yéro Bocar, de Médina Elhadji et Dioulacolon et de Tankanto Escale.

Par ailleurs, on note que toutes les CR sont en dessous de cette norme. Les déficits céréaliers sont 35,8%, 40%, 33,3%, 42,5% respectivement dans les CR de Médina Eladji, de Dioulacolon, de Tankanto Escale et de GuiréYéro Bocar. Il est de 37,5% dans l'échantillon d'étude. Ceci n'est pas étonnant du fait de la faiblesse notoire des productions céréalières dans l'échantillon d'étude. Ce qui représente un sérieux problème d'insécurité alimentaire au sein des familles.

6.1.2) Les systèmes d'élevage

L'élevage est essentiellement de type naisseur et extensif dans toutes les EF de l'échantillon. Cependant, avec le développement de la ceinture laitière appuyée par l'ISRA, la SODEFITEX et AVSF, les producteurs s'investissent de plus en plus dans la stabulation pour la production du lait, cela reste encore à l'état embryonnaire. Le cheptel est constitué principalement de bovins (Ndama), d'ovins et de caprins (Djallonké). Les animaux dorment tous les soirs, quelle que soit la saison dans une bergerie close près des habitations. L'analyse technique portera sur ces trois espèces.

L'aviculture, et l'apiculture de type traditionnel sont pratiquées dans certains EF et constituent également une source non négligeable de revenu pour les EF. On note aussi la présence d'équins dans la zone.

42

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

6.1.2.1) Les conduites des troupeaux

· La conduite des bovins

Les bovins d'une même EF sont regroupés en un ou plusieurs troupeaux qui sont chacun entretenus soit par un berger salarié soit par leur propriétaire. On note des pratiques d'agrégation dans les EF possédant un nombre élevé de têtes. Lorsqu'un troupeau a atteint les vingt (20) vaches mères (soit 50-90 individus), il est alors divisé en deux troupeaux de dix (10) mères pour mieux exploiter le pâturage. Des boeufs de trait peuvent être rencontrés dans les différents troupeaux. Ils sont mis à l'écart pendant le temps des travaux agricoles puis réintègrent le troupeau. Ils reçoivent un meilleur traitement en saison sèche en recevant une ration systématique de tourteau de coton, de son de maïs, etc. Durant la saison pluvieuse, le troupeau est strictement suivi par un berger salarié ou un éleveur propriétaire ; si l'exploitant ne dispose que d'un nombre assez restreint de têtes, il les attache au piquet, tout ceci pour éviter qu'ils détruisent les cultures; malgré cela, des conflits sont souvent notés dans ce sens. En saison sèche, le moment de guidage du troupeau se passe lorsqu'ils sont amenés au point d'eau permanent pour l'abreuvement. Après cette surveillance, on laisse les animaux paître seuls et, le soir, ils retournent par eux-mêmes près de la clôture de la personne qui s'en occupe. Ils sont ensuite parqués pour la nuit dans la clôture.

· La conduite des ovins

Les ovins sont conduits en permanence par les jeunes garçons. La valeur monétaire plus forte des ovins n'explique pas totalement ce mode de gestion. En effet, contrairement aux caprins, les ovins n'ont pas la faculté physique d'exploiter toutes les ressources fourragères, notamment les fourrages aériens. Ces fourrages doivent donc être prélevés et mis à disposition des animaux.

En général, un bélier est acheté pour la reproduction et le lot de jeunes mâles est vendu à un an, pour les fêtes. Les brebis sont préférentiellement gardées pour le renouvellement et l'agrandissement du troupeau. Elles sont réformées à partir de sept (7) ans, lorsque qu'elles ne meurent pas avant. Les béliers, sont réformés à cinq ans, au moment où ils ont atteint leur plus forte masse corporelle.

· La conduite des caprins

En saison des pluies, tous les caprins sont attachés au piquet pour éviter les dégradations car
ils se faufilent aisément sous les clôtures et peuvent causer de sérieux dégâts aux cultures. Ce
travail de mise au piquet mobilise un actif familial, souvent un enfant pendant environ une

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

demi-heure matin et soir, il faut en effet alors aller les attacher et détacher quotidiennement en saison des pluies. C'est pratiquement le seul temps de travail que nécessite ce système d'élevage. En effet, animaux rustiques, les caprins s'adaptent bien aux conditions de saison sèche et les animaux ne sont pas complémentés en saison sèche, se suffisant des déchets de cuisine et du pâturage des feuilles des arbres. La libre divagation des adultes en saison sèche favorise les pertes et les vols d'animaux.

6.1.2.2) Les pratiques de reproduction

La reproduction se faisant en monte libre pour toutes les espèces.

Chez les bovins, les naissances sont presque toutes au début de la saison des pluies. En effet, la corrélation entre alimentation et reproduction est forte. Les chaleurs des femelles se déclenchent plus lorsque celles-ci ont retrouvé une masse corporelle suffisante, c'est-à-dire vers le mois d'août. Elles mettent bas neuf (9) mois après, soit aux mois d'avril-mai. Les primipares ont un veau à 3 ans et 5 mois en moyenne. L'intervalle entre les vêlages constaté par les producteurs est en moyenne de26 mois, un peu supérieure à celui noté par Fall et al. (cité l'ISRA13 ) pour les Ndama, qui est de 25mois. La mortalité moyenne dans l'échantillon

est de 6,5% et touche surtout les jeunes.

Chez les ovins, les agnelles sont réceptives au mâle à un (1) an, de même que les mâles deviennent reproducteurs à un (1) an. La durée de gestation est en moyenne de six mois sur la zone mais les femelles ne font en général qu'une mise-bas par an. Au niveau des performances de reproduction, les femelles donnent un (1) à deux (2) agneaux tous les ans. Mais beaucoup d'agneaux meurent avant le sevrage, touchés par des maladies. De même, la mortalité après sevrage est élevée. L'absence de traitement vétérinaire explique ce fait.

D'un point de vue zootechnique, les caprins présentent la particularité d'être totalement dessaisonnés. Les naissances sont étalées tout au long de l'année. La dépendance du rythme de reproduction à la production fourragère n'est pas absolue. Ces femelles présentent un état d'embonpoint durant quasiment toute l'année. La majorité des mises bas est regroupée pendant quatre(4) mois (décembre-mars). L'intervalle moyen constaté entre la mise bas est de un(1) an. Les naissances gémellaires sont fréquentes. Par ailleurs, la mortalité au sevrage (six mois) est très importante et peut atteindre jusqu'à plus de 50% des naissances.

13 Bilan de la recherche agricole et agro-alimentaire au Sénégal.

44

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

6.1.2.3) L'alimentation et abreuvement

Pendant l'hivernage, chaque exploitation conduit les différents troupeaux vers les mares en début de matinée et s'assure du bon déroulement de l'abreuvement. Par la suite, les bergers en charge des troupeaux d'ovins adultes partent au pâturage avec les animaux. Les bergers en charge des jeunes petits ruminants retournent les conduire à proximité du campement. Les bovins non sevrés sont séparés de leurs mères, pour éviter qu'ils tètent leurs mères qui, elles, sont traites. En saison sèche, lorsque les marres deviennent sec, les puits et les forages prennent le relais. Les bovins sont abreuvés un jour sur deux au forage. Les tarifs s'élèvent par mois et par tête à 150Fcfa pour un bovin adulte et 50Fcfa pour les petits, les caprins et les ovins. Après les récoltes, en novembre-décembre, les animaux se nourrissent des principaux résidus de cultures : maïs, patates douces etc.

Lors de la récolte du maïs comme du mil et de l'arachide, seuls les épis et les gousses sont souvent prélevés et tout le reste est laissé au champ pour les animaux. Toutes les clôtures de la zone sont ouvertes aux animaux, même si on n'en possède pas car le peu de fertilité qu'ils laissent après leur passage est jugé bénéfique. La complémentation n'est donnée qu'aux plus faibles d'entre eux et aux vaches de traite afin de minimiser les coûts d'entretien du troupeau. Les intrants utilisés pour la complémentation dépendent des disponibilités locales : approvisionnement du marché, coût plus ou moins intéressant des divers types d'aliments et arbitrage des uns et des autres. En général, on note quand même la prépondérance des aliments industriels (ripasse, graines de coton) que ce soit chez les bovins comme chez les ovins. La réduction des coûts de production est faite par un recours diversifié à la production locale de céréales (sorgho, son de mil et de riz) et de légumineuses (arachide et niébé), mais aussi à partir du pâturage aérien (élagage de feuilles et branchettes de ligneux) et les restes alimentaires des ménages (riz, bouillie de mil, de maïs...). Le calendrier fourrager et d'abreuvement se présente comme suit :

Tableau 17: Calendrier fourrager et d'abreuvement à Dioulacolon

Calendrier fourrager

 

Janv. Fév. Mars Avril Mai

Juin Juil. Août Sep. Oct.

Nov. Déc.

Pâturage libre

 
 
 

Pâturage surveillé (bergers)

 
 
 

Complémentation

 

Calendrier d'abreuvement

Mares

 
 

Puits&Forages

 
 
 

Source : nos enquêtes

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Les conflits entre agriculteurs et éleveurs sont surtout notés en mai - juin et octobre - novembre, périodes correspondant au début et à la fin des pâturages surveillés. En effet, les périodes de pâturages ne correspondent souvent pas exactement avec les calendriers culturaux qui sont fonctions de la date de semis. L'harmonisation de ces périodes, bien que difficile à réaliser, représente la solution à ce niveau.

6.1.2.4) La santé animale

Les pratiques vétérinaires sont de façons globales très faibles dans la zone (figure ci-dessous). La majorité des exploitants ne traitent qu'en cas de maladie notée. Seulement les vaches de traite ont un traitement plus ou moins intensif.

Figure 10: Les pratiques de soins vétérinaires dans l'échantillon

Les intrants vétérinaires (généralement antibiotiques, antiparasitaires injectables, comprimés) sont bien ancrés dans les processus techniques de production. Les exploitants ont, dans ce sens, des pratiques quasi identiques car s'approvisionnant dans les mêmes lieux (marchés hebdomadaires). A côté des produits officiels, il est apparu de multiples produits de contre façon venant diverses localités (Guinée, Gambie etc.). L'usage de ses produits est fait de façon informelle (les éleveurs font les traitements eux-mêmes ou font appel à des auxiliaires vétérinaires, éleveurs initiés aux soins de santé primaires vétérinaires). Il est ainsi fait appel de moins en moins au service vétérinaire local, les agropasteurs s'approvisionnant sur le marché et traitant eux-mêmes leurs cheptels.

46

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

6.1.3) Accès aux services agricoles et ruraux

? Accès au crédit.

L'accès aux réseaux villageois, socioprofessionnels (prêt d'un tiers, GTE, GPF, GEC et MFR) et mutualistes/bancaires (microcrédits) sont aussi autant d'éléments entrant dans la constitution du capital financier, indispensable dans la consommation et l'investissement pour la production au sein des EF de la zone.

L'accès aux mutualistes/bancaires est très faiblement représenté dans la zone, seulement dix neuf (19 (20,9%)) sur les 91 EF enquêtés (figure ci-dessous). Les principales mutualistes sollicitées par les populations sont le CMS (Crédit Mutuelle du Sénégal) et la CNCAS (Caisse National de Crédit Agricole du Sénégal). Parmi les dix neuf (19), dix sept (17(89,5%)) sont au CMS et seulement deux (2(10,5%)) au CNCAS. Aucune autre mutuelle n'a été notée dans l'échantillon (figure ci-dessous).

C'est seulement 20,9% des exploitants qui, malgré l'éloignement des structures de microcrédits, y trouvent des avantages pour financer leurs activités. D'autres (2%) se disent non intéressés par le microcrédit et préfèrent s'en limiter à leurs propres ressources internes : généralement la vente des produits pastorales et agricoles.

Figure 11: Accès aux structures bancaires de crédit à la production.

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

L'analyse du faible taux d'accès aux mutualistes bancaires permet de cerner les raisons avancées par les acteurs (figure ci-dessus): 60% pensent que les conditions d'accès sont mauvaises. Parmi les raisons avancées on a celles liées à la proximité (le service de proximité qu'offre une structure est importante car permettant un accès plus facile à l'information et réduit les coûts de transaction (frais de voyages, l'investissement en temps dû aux déplacements) et celles liées aux procédures et conditionnalités (les complications et les lenteurs d'octroi, les coûts élevés des intérêts et les modes de paiements inadaptés les remboursements mensuels sont dans certain cas obligatoires un (1) mois après le crédit, alors que les activités agropastorales permettant le remboursement durent au moins 3mois).

· Accès aux services techniques agricoles.

Certaines exploitations de la zone entretiennent des relations de partenariat dans plusieurs domaines avec les nombreuses structures existant dans la zone. Globalement, trente deux (32 (35,2%)) des CE enquêtés reconnaissent avoir bénéficiés des services techniques agricoles et ruraux. Parmi les structures citées, on peut noter :

· les services techniques publiques et parapublique : la SODEFITEX, qui appuie les exploitations familiales à travers leurs groupements dans la promotion des cultures du maïs et du coton principalement, le CNCR avec la mise en oeuvre de la composante appui aux organisations des producteurs à travers l'ANCAR14 .

· OP : la FONGS en collaboration avec les ONG et les projets de développement et les structures étatiques mène des activités de formation et d'accompagnement des exploitations familiales.

· ONG et projets de développement : PAPIL, ProCas et ENDA dans l'aménagement des vallées rizicoles notamment dans Dioulacolon et Médina Eladji; Vision Mondiale et bien d'autres programmes et projets sont également bien présents dans la zone. Ils appuient les communautés dans l'accès à l'eau potable à travers des adductions d'eau, la mise en place de programmes de santé communautaire, d'éducation de base, de promotion des AGR et dans l'électrification rurale (nos entretiens)15 .

Ces partenariats sont jugés satisfaisants par les enquêtés. Au vue des résultats précités par les populations, on peut confirmer qu'en réalité, toute la population bénéficie d'une manière directe ou indirecte de ces partenariats.

14A travers la composante Conseil Agricole et Rural (CAR) commençais à appuyer les EAF de la zone. 15 Entretien avec les autorités locales (Sous préfet de Dioulacolon et PCR)

48

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

6.1.4) Les activités extra-agricoles

La recherche de moyens d'existence durable n'est pas basée uniquement sur les activités agropastorales. Au risque de mettre en danger la pérennité des exploitations, différentes activités hors exploitation (figure ci-dessous) et qui génèrent des revenus sont menés dans la zone. Nous en avons dénombré plusieurs :des activités commerciales (boutique, bétail, petit-commerce); des activités d'exploitation forestières (cueillette et commercialisation de « madd » (Saba senegalensis) et de pain de singe (Adansonia digitata), fabrication et commerce de charbon de bois et à la vente de bois de chauffe ; des activités de salariats (bergers salariés, employés de verger maraîcher en villes, gestionnaire de comité de forage, enseignants, gardien etc.) ; service de maraboutage16 ; des activités de transport ; des activités de pêche ;etc.

Figure 12: Représentativité des activités extra-agricole dans l'échantillon d'étude

Sur 91 EF, ils sont seulement cinq (5) (5,5%) à ne pas s'adonner à des activités extraagricoles. Tous les autres (94,5%) ont recours au moins à une activité hors-exploitation pour générer d'autres sources de revenus. Le petit commerce, activité dominante (figure 11) dans la zone, est pratiqué par presque toutes les femmes avec des produits très divers (pétrole, poisson sec etc.). Les transferts monétaires des fils émmigrés (Espagne, Italie, etc.) ou résidant en ville sont aussi assez représentatifs au niveau des EF de la zone.

16 C'est un service basé sur des pouvoirs occultes contre rémunération financière ou en nature (vaches, brebis, chèvres, etc.).

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

6.2) Performance économique des systèmes d'activités

6.2.1) La Valeur Ajoutée Brute Globale (VABG) de l'EF

Elle correspond à la somme des VAB de l'EF, soit : VAB.SC + VAB.SE + valeur de la production agricole autoconsommée + valeur de la production autoconsommée de l'élevage.

6.2.1.1) La Valeur Ajoutée Brute de la production végétale

Elle est déduite du produit brut de la production végétale qui est la valeur économique résultant de l'activité agricole (agriculture et élevage) : quantité produite multipliée par prix de marché. Les prix des différents produits sont les moyennes relevées sur le marché local.

Le produit brut de la production végétale doit couvrir la production agricole et les consommations intermédiaires (engrais, produits phytosanitaires, etc.). Le montant restant constitue la Valeur Ajoutée Bute (VAB), bénéfice produit par l'EF.

Dans un contexte d'agriculture familiale, comme c'est le cas dans notre zone d'étude, une partie importante de la production n'est pas destinée au marché mais à la consommation de la famille et aux dons. Nous avons intégré la valeur de cette production (autoconsommation et dons) pour calculer la VAB globale de l'exploitation. L'estimation de la valeur de l'autoconsommation et des dons est ici faite en multipliant les quantités de ces produits par les prix auxquels ils auraient été vendus sur le marché.

Figure 13: Composantes du produit brut de la production végétale dans l'échantillon

Le coût des consommations intermédiaires est faible puisqu'il s'agit de systèmes de cultures traditionnels avec très peu d'utilisation d'intrants commerciaux.

50

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

6.2.1.2) La Valeur Ajoutée Brute de la production animale

La composition du produit brut de l'élevage est différente (voir le graphique ci-dessous).

Figure 14 : Composantes du produit brut de l'élevage dans l'échantillon d'étude

La valeur très élevée des ventes s'explique par les déstockages fréquents des animaux pendant les périodes de soudure, ce qui montre le rôle déterminant de l'élevage dans la survie des populations. Les consommations intermédiaires (alimentation animale, soins vétérinaires, etc.) sont aussi faibles que pour la production végétale. La valeur de la production autoconsommée représente un pourcentage du produit brut beaucoup moins élevé que pour l'agriculture. En effet, seulement le petit élevage (volailles) est principalement destiné à l'autoconsommation.

6.2.2) La Valeur Ajoutée Nette (VAN)

Elle est obtenue en retranchant de la VABG les amortissements économiques du capital fixe correspondant à l'usure des équipements. 42,6% de la VABG dans l'échantillon d'étude correspond à la production végétale autoconsommée. L'autoconsommation des produits issus de l'élevage et la représentativité des amortissements dans la VABG sont marginale (0,6% et 5,2% respectivement) (figure ci-dessous). Ces résultats confirment que nous sommes en présence d'une agriculture familiale dont l'objectif primaire est la satisfaction des besoins alimentaire du groupe familial.

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Figure 15: Composantes de la VABG et de la VAN

6.2.3) Le Revenu Agricole Familiale (RAF)

Il permet de mesurer la rémunération des activités agricole dans l'EF. Le RAF moyen des différentes communautés rurales est résumé dans le tableau suivant :

Tableau 18: Revenu agricole annuel par exploitation selon les communautés rurales

Communauté
Rurle

Médina
Eladji

Dioulacolon

Tankanto
Escale

GuiréYéro
Bocar

Echantillon

RAF moyen (Fcfa)

1006680,6

874775,1

1048810,8

515480,7

865117,3

Ecart type

468892,7

614624,6

795150,4

203499,2

203499,2

 

Sources : nos enquêtes

Le ratio RAF/Nombre d'actif permet d'avoir une idée sur la rémunération des actifs de la famille.

Il donné par la formule suivante :

Il est comparé au Salaire Minimum Agricole Garanti (SMAG) qui, selon la Direction de l'inspection du travail, est de 38 050,6 Fcfa (Inspection de travail cité par Diao, 2006). La durée des activités dans notre zone étant estimée à en moyenne 5 mois. La figure ci-dessous donne une illustration.

52

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Figure 16: Evaluation des revenus agricoles par rapport au SMAG

Toutes les CR sont en dessous du SMAG. Ce qui pose la problématique de la productivité de la main d'oeuvre agricole. Le salaire maximum est de 26 1871 Fcfa. Une comparaison entre les CR montre que Médina Eladji rémunère mieux la main d'oeuvre que les autres.

Cet état explique l'ambition qui anime les jeunes de la zone pour l'émigration vers les pays du nord ou l'abandon des activités agricoles pour d'autres activités beaucoup plus rémunératrices dans d'autres localités.

6.2.4) Le Revenu Total Net de l'EF (RTN)

Dans l'ensemble de l'échantillon, 66,9 % du revenu net total proviennent de l'activité agricole (agriculture et élevage), et 33,1 % ont pour origine d'autres activités du chef de l'exploitation ou des membres de la famille. L'activité agricole est la principale source de revenu de la majorité des agriculteurs de la zone, cependant les activités extra-agricoles ont un rôle non négligeable dans le bien-être de la famille.

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Figure 17: Composition du revenu non agricole et du revenu total net dans l'échantillon

Le revenu non agricole provient principalement de micro-entreprises familiales (petit commerce (35,7%)). Ces activités à caractère informel sont très courantes dans la région puisqu'il n'existe presque pas d'activité industrielle proposant du travail salarié.

Les activités rémunérées du chef d'exploitation ou des autres membres de la famille résidant dans l'EF (30,2 %) sont principalement le travail dans le secteur public (enseignant) ou dans les ONG locales. Les transfèrent monétaires (15,6%) sont également d'autres sources monétaires au sein des EF, ils sont issus des parents ou fils qui ne vivent pas dans l'EF (immigrés permanents), mais qui cependant participent à la survie des leurs.

Les RTN moyens pour l'année toutes activités confondues, sont illustrés dans le tableau cidessous.

Tableau 19: Distribution des revenus (Fcfa)

Communauté Rurrale

Médina
Eladji

Dioulacolon

Tankanto
Escale

GuiréYéro
Bocar

Echantillon

Moyenne

1343047,2

1456335,1

1441207,4

986548,9

1319265,7

Ecartype

530723,8

800877,9

1120006,6

557346,5

557346,5

Maximum

2489450,0

3115750

4512816,7

2433300

4512816,7

Minimum

499400,0

572916,7

522333,3

342925

342925

Nbre. D'observations

15

25

29

22

91

 

Source : nos enquêtes

54

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Du point de vue de la distribution, on note que l'écart-type (somme des carrés des écarts par rapport à la moyenne), plus élevé dans la communauté rurale de Tankanto Escale, traduit l'écart des revenus très disparates entre ces exploitations. Dans une moindre mesure, il en est de même dans les autres localités et dans l'échantillon d'étude.

Globalement, en termes de RTN annuel, les richesses générées par les EF suivent non seulement l'importance numérique du cheptel, des superficies emblavées et l'utilisation des engrais et des produits phytosanitaires mais aussi de la diversité des activités extra-agricoles.

6.2.5) Analyse des dépenses annuelles au sein des EF

Les moyennes des dépenses par CR sont sensiblement les mêmes par rapport à la moyenne générale dans l'échantillon. Mais ce qu'il est important de noter dans l'analyse, c'est que les niveaux de dépenses sont proportionnels aux niveaux de RTN. En effet, les dépenses sont plus élevés dans les CR de Dioulacolon et de Tankanto Escale qui ont aussi des niveaux de RTN supérieures comparé aux autres CR (tableau ci-dessus). Cette remarque est valable tant par rapport à l'écart-type que par rapport aux dépenses minimales et maximales par exploitation.

Tableau 20: Distribution des dépenses (Fcfa) par CR

Communauté Rurale

Médina
Eladji

Dioulacolon

Tankanto
Escale

GuiréYéro
Bocar

Ehantillon

Moyenne

676341,7

844810,0

703906,9

638159,1

722177,7

Ecartype

102590,0

151400,0

302404,0

141419,1

141419,1

Maximum

855500

1202000

1417500

861250

1417500

Minimum

502500

617500

544250

388500

244250

Nbre. D'observations

15

25

29

22

91

 

Source : nos enquêtes

34,4% des ressources financières de l'exploitation sont allouées à l'achat de riz. Ce phénomène, surtout présent pendant les mois de soudure reflète parfaitement l'état d'insécurité alimentaire en céréales au sein des EF de la zone.

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Figure 18: Répartition des dépenses dans l'échantillon d'étude.

Les autres dépenses pesant sont celles allouées aux cérémonies (26,4%( mariage baptême etc.)), aux dépenses quotidiennes (22,2%(achat de poisson, de condiments de thé etc.))

Du point de vue de la balance annuelle du budget, le nombre de déficit s'élève à douze(11) EF (12,1%) dans l'échantillon d'étude. Ce phénomène est plus marqué dans la CR de Tankanto Escale où au total cinq (5) EF (17,2%) ont une balance (RTN-DFA) négative.

Tableau 21: Répartition des balances négatives (RTN-DFA)

Etat des
balances/CR

Médina Eladji

Dioulacolon

Tankanto Escale

GuiréYéro Bocar

Ehantillon

Négatives (<0)

1

2

5

3

11

Pourcentage

6,7%

8,0%

17,2%

13,6%

12,1%

Nbre. D'observations

15

25

29

22

91

 

Source : nos enquêtes

L'explication des déficits peut être aussi le fait de la difficulté d'estimer les revenus tirés de certaines activités comme celles des commerçants de bétail (téfankés), de marabouts surtout. Mais ce déficit est bien présent et traduit aussi une certaine vulnérabilité des EF dans la zone.

6.2.6) Classification des EF selon l'état du ratio (RTN/DFA)

Nous avons regroupé les EF en trois classes selon l'état du ratio (RTN/DFA) (tableau cidessous) :

56

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Tableau 22: Troncature des classes

6.2.6.1) Description des classes et répartition suivant les CR

Elle a été faite en fonction de quelques variables discriminantes types en partant des typologies réalisées dans la zone de Kolda (détails de calcul en annexe 7).

Tableau 23: Description des classes d'EF (les valeurs représentent les moyennes/classe)

Variables

Classes (I)
0<RTN/DFA<1

Classe(II)
1=RTN/DFA=2,5

Classe (III)
RTN>2,5

Nombre d'EF concernées

11(12,0%)

60 (65,9%)

20(22,0%)

UC

17,0

16,0

18

Actifs

11,0

14,8

15,1

Houe sine

2,0

2,0

3,5

Semoir

1,0

2,0

2,0

Charrue

Marginal

1,0

1,0

Boeuf de trait

Marginal

1,0

2,0

Cheval de trait

Marginal

Marginal

Marginal

Ane de trait

Marginal

1,0

Marginal

Bovins

Marginal

6,7

16,4

Ovins

3,5

5,7

6,1

Caprins

4,0

4,0

6,4

Volaille

10,2

9,7

12,6

Production Arachie (kg)

1750,0

1598,3

4050,7

Production Riz (kg)

1095,5

1954,7

1755,0

Production Mil (kg)

Marginale

Marginale

1590,3

Production Maïs(kg)

Marginale

Marginale

1362,2

RTN moyen (Fcfa)

584.147,8

1.109.208,0

2.388.511,1

 

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Le tableau ci-dessous nous donne la proportion des EF par classe dans les différents CR. Tableau 24: Proportion des EF suivant les classes et les CR

Communauté
Rurle

Médina
Eladji

Dioulacolon

Tankanto
Escale

GuiréYéro
Bocar

Echantillon

Classe (I)

9,0%

27,3%

45,5%

18,2%

12,1%

Classe (II)

20,0%

26,7%

23,3%

30,0%

65,9%

Classe (III)

10,0%

30,0%

50,0%

10,0%

22,0%

 

Source : nos enquêtes

La CR de Tankanto Escale regroupe, en majorité, les EF les plus démunies (classe(I)) mais aussi les plus aisées (classe(III)) en terme de ratio RTN/DFA, ce qui montre l'hétérogénéité des EF dans la zone. La majorité des EF de l'échantillon (65,9%) est cependant dans la classe(II), ce qui confirme que le niveau de vie des populations est faible. Ces classes sont ensuite comparées aux seuils de survie et de reproduction sociale déterminées dans la zone.

6.2.6.2) Seuil de survie et de reproduction social

Des enquêtes auprès des familles les plus démunies ont permis l'obtention du Seuil de Survie (SS) et du Seuil de Reproduction Social (SRS), ils sont respectivement de 54. 313,9 Fcfa et 87847,2 Fcfa (détail des calculs est présenté en annexe 3). La comparaison de ces deux indicateurs avec le ratio RTN/Actif va permettre de rendre compte de la viabilité des EF de la zone (figure ci-dessous).

58

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Figure 19: Comparaison des performances entre les classes d'EF

L'analyse du graphique, au regard des seuils, montre que les RTN dégagés par actif dans les EF sont au dessus du seuil de survie calculé à Dioulacolon pour classes (II) et (III). Les EF de la classe(I) sont légèrement en dessous ce seuil ; les classes (I) et (II) sont en dessous du seuil de reproduction social.

Les revenus totaux nets moyens dégagés par actif dans ces classes sont respectivement de 53104,3 Fcfa (classe(I)) et 74.472,5Fcfa (classe (II)). Ce revenu est de et 159.541,0 Fcfa (classe(III)) (annexe 7) ; les EF de cette classe sont légèrement au dessus du seuil de reproduction social donc beaucoup moins en danger que les deux premières. Cette situation de stagnation des exploitants en dessous du seuil de survie et de reproduction sociale montre l'évident risque de disparition relativement dans le court terme si aucune action salvatrice n'est entreprise.

Une analyse plus fine, montre une corrélation entre déficit budgétaire et diversification des
activités au sein des exploitations de la zone. En effet, la tendance générale montre que les
EF qui s'en sortent le mieux, au niveau des stratégies de génération de revenus sont celles qui

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

combinent, en plus de l'agriculture, au moins cinq(5) activités génératrices de revenus. Ces EF disposent aussi d'au moins un verger d'anacardiers et de manguiers. Les EF de la classe (III) sont en majorité dans cette catégorie.

6.3) Contraintes et stratégies développées par les exploitations familiales

6.3.1) Analyse des contraintes

L'analyse des performances économiques des EF de l'échantillon laisse entrevoir d'énormes difficultés dans les familles quant à la satisfaction des primaires de base. Ces contraintes, identifiées par les populations, sont représentées dans la figure ci-dessous :

Figure 20: Contraintes entravant la performance des EF

Elles tournent essentiellement autour de la disponibilité des facteurs de production. En outre, la dégradation des sols et la baisse de la pluviométrie constituent aussi des contraintes notées. Certaines exploitations familiales rencontrent aussi d'autres contraintes liées au déficit financier. Ce qui se traduit par un problème d'accès aux intrants de base et à la main d'oeuvre salariale. L'autre contrainte assez souvent citée par les exploitants est le problème de commercialisation de l'arachide. Celle-ci est faite auprès des opérateurs étatiques qui souvent tardent à apporter la rémunération ; ce qui sans doute influe sur la campagne agricoles suivante.

60

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Cependant en y regardant de plus prêt, on se rend compte que le problème majeur demeure le manque d'initiative réaliste et la mauvaise gestion des exploitations. En effet, peu d'entre elles ont un programme de travail bien élaboré leur permettant de se fixer des objectifs à atteindre en tenant compte des réalités du marché.

6.3.2) Analyse des stratégies développées par les EF

Face à cette situation de quasi famine, les exploitations familiales n'élaborent pas de vraies stratégies pour des solutions adéquates et durables. Les problèmes sont gérés en trouvant des solutions ponctuelles et spécifiques qui ne permettent pas d'avoir une vision globale. L'option stratégique primordiale qu'est la satisfaction des besoins familiaux n'est faite qu'au minimum et souvent au prix du non renouvellement des moyens de production de l'exploitation. En effet, les exploitants vendent progressivement leur capital de production (matériel et bétail) pour faire face à des besoins pressants (alimentation, santé etc.). Dans certains milieux, les populations privilégient des partenariats dans le souci d'acquérir des crédits, des intrants, de la nourriture et rarement du matériel agricole. Elles développent en réalité des stratégies de survie qui ne leur permettent pas de disposer de revenus satisfaisants. Ce qui représente un obstacle au développement de l'épargne qui, normalement, devrait jouer un rôle important dans la modernisation de ces EF.

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Dans cette étude, nous avons essayé d'apporter des réponses à la question que nous avions posée : quel est le niveau de performance globale des EF de la zone dans un contexte d'incertitude sur les ressources productives? Cette vision de l'analyse stratégique des capacités et types de réaction des EF impose une approche systémique pour pouvoir cerner l'ensemble des activités menées dans un système d'exploitation donné.

Les résultats ont montré qu'il y a un appauvrissement des EF malgré les potentialités naturelles de la zone. Les activités extra-agricoles, les cultures céréalières (en particulier le riz et le mil), de rente (notamment l'arachide) et l'équipement agricole sont déterminants dans la formation des revenus des EF. La nouvelle dynamique des systèmes d'exploitation dans la zone se caractérise de manière globale par la diversification (élargissement de la gamme des produits de l'EF, de ses activités ou de ses marchés), ce qui représente une stratégie logique de diminution des risques techniques et économiques.

Eu égard de ce qui précède, des actions immédiates doivent être menées pour améliorer le bien-être social de la famille rurale dans le Dioulacolon. Pour y arriver recommandations suivantes sont proposées :

· Améliorer l'accessibilité des intrants comme l'engrais et les semences sélectionnées (surtout de céréales base alimentaire des populations) en apportant des appuis (crédits de campagnes) aux producteurs mais aussi en mettant en place dans les différents chefs lieux de CR des magasins d'approvisionnements en ces intrants;

· Impliquer davantage les producteurs dans la dynamique de promotion de l'intégration agriculture-élevage, le développement de l'embouche ovine et bovine, des étables fumières et la promotion de l'aviculture familiale par des campagnes de vulgarisations pour augmenter les revenus des exploitants et les disponibilités en fumure organique.

· Sur le plan de l'équipement agricole, les autorités locales régionales pourrait par exemple signer un partenariat avec les artisans locaux pour le renouvellement du matériel agricole. Cela, va permettre à la fois de redynamiser ce secteur (artisanat) mais aussi de relancer l'agriculture paysanne dans la localité.

· Sur le plan de la production animale, les actions doivent porter sur la mise en place d'infrastructures hydrauliques (forages et puits pastorales) pour faire face aux problèmes d'abreuvement du bétail mais aussi sur l'encadrement et l'appui conseil des producteurs en

62

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

matière de suivi sanitaire des troupeaux par la vaccination des animaux contre les principales maladies, leur déparasitage interne et externe.

· Augmenter les interventions des programmes stratégiques de recherche développement et les investissements par les structures étatiques et décentralisées (ARD17 , communautés rurales etc.), les projets et les ONG. Le but étant l'intensification raisonnée de la production agricole. La mise à la disposition des producteurs des variétés précoces et productives de céréales alimentaires (exemple du riz NERICA) par la recherche développement permettrait de résorber non seulement les déficits alimentaires durant les soudures mais aussi et surtout diminuer les fortes dépenses consacrées à l'achat de riz.

· Offrir des possibilités de formation aux exploitants sur l'entreprenariat et leurs inculquer des notions de rentabilité dans le souci de développer la diversification des activités (encourager notamment, le développement de vergers d'anacardiers qui sont de forts pourvoyeurs de revenus dans la zone, la promotion des cultures de diversification, pastèque, sésame, manioc, etc. et des activités extra-agricoles en tenant compte des réalités du marché) pour accroître les revenus agricoles et monétaires des EF.

· Renforcer les capacités techniques et organisationnelles des producteurs dans des secteurs tels que l'artisanat, la transformation et la commercialisation des produits agricoles et non agricoles pour supprimer ainsi les nombreux intermédiaires entre l'état et les paysans qui précarisent les conditions de vie des paysans et les exposent à l'exploitation.

· Créer un fond spécial pour la promotion des EF de la zone. Ce fonds permettra d'une part la mise en place des lignes de crédits subventionnées à des taux d'intérêts acceptables et adaptées au degré d'endettement des producteurs dans la zone avec des fonds de garantie et de calamités en contrepartie pour sécuriser l'institution ; d'autre part, il s'agira d'instaurer un mécanisme de financement rapide pour rapprocher les producteurs des pratiques conformes au respect du calendrier cultural.

Enfin, notons que la mise en place des d'infrastructures routières (désenclavement des villages) et l'interactivité des intervenants avec les organisations sociales notées dans les villages (annexe3) peuvent servir de tremplins efficaces pour la réussite de ces programmes.

LIMITES ET PERSPECTIVES DE L'ETUDE

Le recours à la traduction est phénomène indispensable car nous avions affaire à une
population parlant peu le français et parfois même le wolof. Les enquêtes se sont déroulées

17 Agence Régionale de Développement

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

avec des traducteurs différents choisis une fois sur le terrain, réduisant parfois leur implication et leur compréhension de la problématique abordée. En plus des difficultés ont été rencontrées sur le terrain quant à la précision des revenus financiers tirés des activités notamment extraagricoles qui génèrent pourtant des revenus conséquents. Cela est lié non seulement à la saisonnalité de certaines activités et au caractère occasionnel ou opportuniste mais aussi et surtout à certains tabous sociaux (parler d'argent pour des activités non tarifées). En l'absence de comptabilité de données exactes au niveau des EF, l'étude s'est faite sur la base de déclarations qui ne sont qu'approximatives et sur une campagne agricole (année de référence : 2009). De possibles sous-estimations ou sur- estimations sont donc à prendre en compte au niveau des résultats de calcul.

Ainsi, il serait intéressant de renouveler l'étude sur une période d'au moins deux ans. Conjuguée à la pratique de trésorerie, au mode de gestion des dépenses familiales, aux possibilités d'intensification de la production agricole et à l'impact du crédit sur les revenus des producteurs de la zone, cette étude permettrait d'avoir une vision plus fine de la performance des EF de Dioulacolon.

64

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

BIBLOGRAPHIE

Benoît Catin M. (1991) : Modélisation des systèmes agraires et ruraux. Les cahiers de la Recherche Développement, 79p.

Benoît-Cattin M., Faye J. (1982) :L'exploitation agricole familiale en Afrique soudanosahélienne, Puf, Paris, France, 94 p.

Brossier J., Devèze J-C., Kleene P. (2007) : Qu'est ce que l'exploitation familiale en Afrique in Exploitations agricoles familiales en Afrique de l'Ouest et du Centre, CTA, 2007, pp : 73-86

Chambers Robert J.H., 1990: Farmer-First: A practical paradigm for the third world agriculture. In : « Agroecology and Small Farm Development. », Miguel A., Altieri Susanna B., Hecht eds. Ann Arbor: CRC Press: 237-244p.

CIRAD : Mémento de l'agronome, édition 2002.

Conseil Régional de Kolda (2004) : Plan Régional de Développement Intégré (PRDI) 2001- 2006 révisé. Rapport final, septembre 2004, 105 p.

Dufumier M., 1996 : Les projets de développement agricole. Paris Khartala. 354 p.

ISRA, ITA, CIRAD (2005) : Bilan de la recherche agricole et agroalimentaire su Sénégal (1964- 2004), 530 p.

Khastalami, 2010 : Etude des transformations agraires dans la communauté rurale de thieppe. Mémoire Fin d'Etudes ENSA (Thiès), Mars 2010, 99p.

Landais E., 1992 : Les trois pôles des systèmes d'élevage. Les Cahiers de la Recherche- Développement, n° 32-2. pp 3-5.

L. Barbedette (2004) : Mieux connaître la réalité de l'exploitation familiale ouest africaine ; Coopération Suisse au développement, Berne. 32p.

Mazoyer M., Roudart L., 1997 : Histoire des agricultures du monde du néolithique à la crise contemporaine. Le Seuil, Paris. 533 p.

McConnel D., Dillon J., 1997 : Farm management for Asia: a systems approach. FAO, Rome, Italie, Farm systems management series, (13), 355p.

M. Gafsi (2002) : Multifonctionnalité de l'agriculture et redéfinition du rapport de l'exploitation agricole au territoire. In fonctionnalités de l'activité agricole et de sa reconnaissance par les politiques publiques. InaPG, Paris, France, 13p.

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

M. Gafsi, P. Dugué, J.-Y. Jamin, J. Brossier (2007) : Exploitations agricoles familiales en Afrique de l'Ouest et du Centre : enjeux, caractéristiques et éléments de gestion, 472p.

PAM (Programme Alimentaire Mondiale), 2003 : La vulnérabilité structurelle à l'insécurité alimentaire en milieu rural, Dakar, 24 p.

P. -L. Osty (1978) : L'exploitation agricole vue comme un système. Diffusion de l'innovation et contribution au développement. Bulletin technique d'information, 326 : 43-49.

Reboul (c), 1976 : Recherche agronomique et développement au Sénégal : les unités expérimentales du Sine Saloum, Paris INRA

République du Sénégal MAE (2002) : Proposition de stratégie opérationnelle et plan-cadre d'actions du secteur agricole. Rapport Principal, 96 p.

République du Sénégal, MEF(2006) : Document stratégique de réduction de la pauvreté (DSRPII), 103p.18

Sebillotte M., 1982 : Pratiques des agriculteurs et évolution de la fertilité du milieu. Éléments pour un jugement des systèmes de culture. N° spécial, Fertilité du Milieu et Agriculture.

Service Régional de la Statistique et de la Démographie (2007) : Situation économique et sociale de la région de Kolda., août 2007, 77p.

Diao S.G. (2006) : Etude socio-économique des exploitations agricoles familiales dans le département de Kaffrine: cas de l'arrondissement de Maka Yop. Mémoire de fin d'études ENSA (Thiès), Février 2006, 86p.

World Bank, 2007 : Rapport sur le développement dans le monde(2008) ; l'Agriculture au service du développement, 91p19 .

18 Disponible sur ( http:// www.gouv.sn)

19 Disponible sur ( http://www.gouv.fr/fr/IMG/pdf/449_Int_Rapport_Dev.pdf)

66

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

ANNEXES

Annexe1 : Inventaires des infrastructures sanitaires et scolaires dans les villages enquêtés

Annexe 2 : Types d'organisations rencontrés dans certains des villages visités

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Annexe 3 : Calcul du seuil de survie et de sociabilité

a) Seuils de sociabilité

b) Seuil de survie

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

68

 
 
 
 
 

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Annexe 4 : Détail de calcul de l'amortissement du matériel de l'EF

Annexe 5 : Evolution des rendements des principales cultures dans la région de Kolda

 

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

 

Principales cultures céréalières

Moyenne

SORGHO

690

892

858

918

885

915

820

954

811

847

859

MIL

720

834

646

976

933

899

930

944

818

891

859,1

MAÏS

980

1 164

1 115

2 619

2953

3050

1800

2019

2257

1935

1989,2

FONIO

490

593

341

376

550

600

600

522

500

500

507,2

RIZ

1 530

2 032

1 661

1 294

1792

2135

1500

1985

2678

2161

1 877

Principales cultures de rentes

Moyenne

ARACHIDE

1176

1061

1359

1445

1402

1578

1100

1484

1484

1198

1328,7

COTON

916

1 134

1 228

1222

*

1107

1176

1205

1205

845

1115,3

NIEBE

486

490

525

500

500

500

450

400

400

485

473,6

*Donnée indisponible

 
 
 
 

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

69

 
 
 
 
 
 
 

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Annexe 6 : Performances techniques et économiques par communauté rurales

Communauté rurale de Médina Eladji

Performances techniques: Production (kg) par spéculation

 

Moyenne

Minimum

Maximum

Ecart type

Arachide

1923,3

400,0

8500,0

1959,5

Mil

1080,0

200,0

3000,0

711,3

Maïs

761,3

120,0

3000,0

779,0

Riz(paddy)

2640,0

900,0

7000,0

1589,2

Coton

0,0

0,0

0,0

0,0

Niébé

0,0

0,0

0,0

0,0

Sorgho

0,0

0,0

0,0

0,0

Mangue

26,7

0,0

300,0

77,6

Anacarde

516,7

0,0

2000,0

573,1

Performances économiques

VAB. SC

922190,0

367000,0

1732200,0

453436,4

SAU

8,5

5,0

15,0

3,3

VAB.SC/SAU

114707,8

45875,0

331320,0

63735,8

VAB.SE

167986,7

0,0

474000,0

152111,2

VABG

1090176,7

384000,0

2070200,0

497808,8

Amortissement

46829,4

2000,0

103250,0

32569,1

VAN

1043347,2

323625,0

1966950,0

485494,4

Salaires

0,0

0,0

0,0

0,0

Intérêts

36666,7

0,0

125000,0

47796,7

RAF

1006680,6

323625,0

1966950,0

468892,7

Actifs

8,6

3,9

23,6

5,1

SAU/actif

1,1

0,6

1,4

0,2

RAF/Actif

26181,0

9660,4

68243,5

13673,8

REN

336366,7

20000,0

1260000,0

309111,7

RTN

1343047,2

499400,0

2489450,0

530723,8

RTN/Actif

35587,4

16742,4

69547,8

16292,2

DFA. EF

676341,7

502500,0

855500,0

102590,0

PGN (RTN/DFA.EF)

2,0

0,7

3,2

0,7

70

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Communauté rurale de Dioulacolon

Performances techniques: Production (kg) par spéculation

 

Moyenne

Minimum

Maximum

Ecart type

Arachide

1161,8

0,0

3000,0

958,4

Mil

814,7

75,0

2100,0

526,3

Maïs

621,9

0,0

2500,0

622,6

Riz(paddy)

1497,1

200,0

3500,0

1122,1

Coton

0,0

0,0

0,0

0,0

Niébé

97,1

0,0

400,0

160,5

Sorgho

44,1

0,0

750,0

181,9

Mangue

85,3

0,0

600,0

163,7

Anacarde

570,6

0,0

1600,0

480,6

Performances économiques

VAB. SC

759478,0

196500,0

2082500,0

459623,5

SAU

6,6

3,0

14,5

3,1

VAB.SC/SAU

118887,4

50805,6

266700,0

46529,1

VAB.SE

190260,0

0,0

1075000,0

308924,2

VABG

949738,0

271000,0

2765500,0

643688,0

Amortissement

28102,9

666,7

67666,7

25126,8

VAN

921635,1

269733,3

2721186,7

633132,9

Salaires

14400,0

0,0

180000,0

49839,7

Intérêts

32460,0

0,0

140000,0

50042,5

RAF

874775,1

172733,3

2646186,7

614624,6

Actifs

10,4

4,4

25,2

5,1

SAU/actif

0,7

0,3

2,3

0,5

RAF/Actif

19867,0

3386,9

58930,2

16071,3

REN

581560,0

85000,0

2525000,0

626371,5

RTN

1456335,1

572916,7

3115750,0

800877,9

RTN/Actif

34050,2

7041,0

105214,3

24366,4

DFA. EF

844810,0

617500,0

1202000,0

151400,0

PGN (RTN/DFA.EF)

1,7

0,7

4,0

0,9

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Communauté rurale de Tankanto Escale

Performances techniques: Production (kg) par spéculation

 

Moyenne

Minimum

Maximum

Ecart type

Arachide

2774,1

650,0

7500,0

2041,8

Mil

1174,1

0,0

3000,0

747,9

Maïs

554,2

0,0

3000,0

662,5

Riz(paddy)

1369,3

0,0

3000,0

682,1

Coton

0,0

0,0

0,0

0,0

Niébé

19,0

0,0

300,0

71,2

Sorgho

0,0

0,0

0,0

0,0

Mangue

49,7

0,0

350,0

105,9

Anacarde

374,1

0,0

1300,0

349,9

Performances économiques

VAB. SC

836836,2

220250,0

1791500,0

477302,8

SAU

9,5

3,5

23,0

5,3

VAB.SC/SAU

89069,4

46294,1

141625,0

23565,5

VAB.SE

306662,1

0,0

1500000,0

469556,4

VABG

1143498,3

310250,0

3168000,0

849710,1

Amortissement

67446,1

8666,7

168683,3

39688,2

VAN

1076052,2

269750,0

3087891,7

821201,7

Salaires

17758,6

0,0

195000,0

53628,8

Intérêts

9482,8

0,0

150000,0

35615,6

RAF

1048810,8

269750,0

3087891,7

795150,4

Actifs

9,8

3,9

21,3

5,0

SAU/actif

1,1

0,4

1,8

0,5

RAF/Actif

22178,2

6036,1

56143,5

13412,0

REN

392396,6

105000,0

2222500,0

512848,7

RTN

1441207,4

422333,3

4512816,7

1120006,6

RTN/Actif

30689,7

8201,0

67052,6

16238,4

DFA. EF

703906,9

244250,0

1417500,0

302404,0

PGN (RTN/DFA.EF)

2,1

0,7

4,3

1,0

72

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Communauté rurale de Guiré Yéro Bocar

Performances techniques: Production (kg) par spéculation

 

Moyenne

Minimum

Maximum

Ecart type

Arachide

1118,2

350,0

3000,0

727,4

Mil

619,3

250,0

1350,0

286,8

Maïs

282,0

0,0

1500,0

343,6

Riz(paddy)

761,4

0,0

2500,0

795,5

Coton

0,0

0,0

0,0

0,0

Niébé

20,5

0,0

300,0

70,1

Sorgho

77,3

0,0

550,0

160,2

Mangue

133,0

0,0

400,0

141,7

Anacarde

445,5

250,0

800,0

150,3

Performances économiques

VAB. SC

539379,5

208000,0

956000,0

208524,2

SAU

6,3

3,0

9,5

2,0

VAB.SC/SAU

86670,1

42972,2

138250,0

22612,5

VAB.SE

46818,2

0,0

142000,0

35383,5

VABG

586197,7

208000,0

1098000,0

223786,2

Amortissement

49353,4

1833,3

93825,0

25755,7

VAN

536844,3

182320,0

1022326,7

213566,2

Salaires

0,0

0,0

0,0

0,0

Intérêts

21363,6

0,0

185000,0

55595,9

RAF

515480,7

182320,0

1022326,7

203499,2

Actifs

8,4

3,7

13,5

2,7

SAU/actif

0,8

0,2

1,7

0,4

RAF/Actif

13196,0

3299,9

25224,9

5572,7

REN

471068,2

5000,0

1772500,0

506559,0

RTN

986548,9

342925,0

2433300,0

557346,5

RTN/Actif

24750,5

7861,0

51752,3

12995,8

DFA. EF

638159,1

388500,0

861250,0

141419,1

PGN (RTN/DFA.EF)

1,5

0,5

3,2

0,7

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Annexe 7 : Performances techniques et économiques par classe

Classe (I): Onze (11) EF

Performances techniques: Production (kg) par spéculation

 
 

Moyenne

Minimum

Maximum

Ecart type

Arachide

 

818,2

0,0

2000,0

586,2

Mil

 

584,1

0,0

1000,0

347,9

Maïs

 

477,3

0,0

2500,0

712,2

Riz(paddy)

 

1095,5

0,0

2500,0

924,8

Coton

 

0,0

0,0

0,0

0,0

Niébé

 

36,4

0,0

400,0

120,6

Sorgho

 

0,0

0,0

0,0

0,0

Mangue

 

45,5

0,0

300,0

103,6

Anacarde

 

304,5

0,0

800,0

313,4

 

Cheptel d'élevage: nombre d'unité en possession

Bovins

 

0,7

0,0

3,0

1,3

Ovins

 

2,5

0,0

8,0

2,9

Caprins

 

4,0

0,0

10,0

3,6

Volaille

 

10,2

0,0

30,0

10,7

 

Cheptel de trait: nombre d'unité en possession

Boeufs de trait

 

0,4

0,0

2,0

0,8

Cheval de tarit

 

0,1

0,0

1,0

0,3

Ane de trait

 

0,2

0,0

1,0

0,4

 

Matériel agricole: nombre d'unité en possession

Charrue

 

0,3

0,0

1,0

0,5

Houe sine

 

1,1

0,0

5,0

1,4

Semoir

 

0,5

0,0

2,0

0,7

Charrette

 

0,2

0,0

1,0

0,4

 

Performances économiques

Nbre. d'actif

 

11,0

7,0

15,8

10,2

VAB. SC

 

418150,0

208000,0

709250,0

165245,5

VAB.SE

 

40636,4

0,0

90000,0

26276,5

VABG

 

458786,4

208000,0

739250,0

161336,9

Amortissement

 

39867,5

833,3

93825,0

31738,4

VAN

 

418918,9

182320,0

686225,0

154838,0

Salaires

 

0,0

0,0

0,0

0,0

Intérêts

 

14727,3

0,0

87000,0

32875,8

RAF

 

404191,6

182320,0

686225,0

143801,3

REN

 

172181,8

5000,0

450000,0

121076,7

RTN

 

584147,8

342925,0

813225,0

152619,6

DFA. EF

 

806045,5

477500,0

1052500,0

177364,4

PGN (RTN/DFA.EF)

 

0,7

0,5

0,8

0,1

RTN/actif

 

53104,3

 
 
 

74

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Classe (II): Soxante (60) EF

Performances techniques: Production (kg) par spéculation

 

Moyenne

Minimum

Maximum

Ecart type

Arachide

1598,3

100,0

6500,0

1168,0

Mil

863,1

0,0

3000,0

582,7

Maïs

680,4

0,0

3600,0

794,4

Riz(paddy)

1554,3

0,0

7000,0

1267,8

Coton

0,0

0,0

0,0

0,0

Niébé

28,3

0,0

400,0

89,9

Sorgho

57,5

0,0

750,0

161,3

Mangue

71,3

0,0

600,0

139,2

Anacarde

430,0

0,0

2000,0

382,7

Cheptel d'élevage: nombre d'unité en possession

Bovins

5,7

0,0

85,0

14,7

Ovins

3,2

0,0

14,0

3,7

Caprins

4,0

0,0

16,0

3,5

Volaille

9,7

0,0

50,0

10,4

Cheptel de trait: nombre d'unité en possession

Booeufs de trait

0,8

0,0

2,0

1,0

Cheval de tarit

0,1

0,0

1,0

0,3

Ane de trait

0,4

0,0

2,0

0,5

Matériel agricole: nombre d'unité en possession

Charrue

0,5

0,0

2,0

0,6

Houe sine

1,1

0,0

3,0

0,7

Semoir

0,7

0,0

3,0

0,6

Charrette

0,3

0,0

2,0 0,5

Performances économiques

Nbre. d'actif

14,8

6,0

13,5

6,2

VAB. SC

675516,4

196500,0

1640300,0

309018,5

VAB.SE

122057,4

0,0

1075000,0

195150,7

VABG

797573,8

256750,0

2209500,0

413133,3

Amortissement

46102,1

1266,7

113220,0

29293,8

VAN

751471,7

246083,3

2144408,3

400239,5

Salaires

5901,6

0,0

180000,0

32320,1

Intérêts

24090,2

0,0

185000,0

48938,5

RAF

721479,9

172733,3

1964408,3

380620,0

REN

380713,1

9500,0

1565000,0

313550,3

RTN

1102193,0

541083,3

2433300,0

441002,4

DFA. EF

692395,5

262750,0

1221750,0

188651,8

PGN(RTN/DFA.EF)

1,6

1,0

3,1

0,5

RTN/actif

74472,5

 
 
 

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

 

Classe (III): Vingt (20) EF

 

Performances techniques: Production (kg) par spéculation

 
 

Moyenne

Minimum

 

Maximum

Ecart type

Arachide

 

3317,5

400,0

 

8500,0

2535,8

Mil

 

1290,3

200,0

 

3000,0

790,8

Maïs

 

1362,2

0,0

 

8000,0

2206,8

Riz(paddy)

 

1755,0

0,0

 

4500,0

1219,8

Coton

 

0,0

0,0

 

0,0

0,0

Niébé

 

27,5

0,0

 

300,0

85,0

Sorgho

 

25,0

0,0

 

500,0

111,8

Mangue

 

137,0

0,0

 

800,0

202,6

Anacarde

 

582,5

0,0

 

1600,0

456,9

 

Cheptel d'élevage: nombre d'unité en possession

Bovins

 

16,4

0,0

 

85,0

25,9

Ovins

 

6,1

0,0

 

30,0

7,6

Caprins

 

6,4

0,0

 

20,0

5,0

Volaille

 

12,6

0,0

 

50,0

13,5

 

Cheptel de trait: nombre d'unité en possession

Booeufs de trait

 

1,3

0,0

 

4,0

1,3

Cheval de tarit

 

0,2

0,0

 

1,0

0,4

Ane de trait

 

0,4

0,0

 

2,0

0,6

 

Matériel agricole: nombre d'unité en possession

Charrue

 

0,6

0,0

 

1,0

0,5

Houe sine

 

1,5

0,0

 

4,0

1,1

Semoir

 

0,6

0,0

 

1,0

0,5

Charrette

 

0,4

0,0

 

1,0

0,5

 

Performances économiques

 

Nbre. d'actif

 

15,1

6,9

 

11,5

4,2

VAB. SC

 

1188775,0

414500,0

 

2082500,0

537753,4

VAB.SE

 

466850,0

17500,0

 

1500000,0

530189,3

VABG

 

1655625,0

489500,0

 

3168000,0

874452,2

Amortissement

 

60556,1

666,7

 

168683,3

48329,6

VAN

 

1595068,9

427066,7

 

3087891,7

844243,2

Salaires

 

25750,0

0,0

 

195000,0

63417,5

Intérêts

 

23750,0

0,0

 

150000,0

50311,5

RAF

 

1545568,9

427066,7

 

3087891,7

826634,6

REN

 

863500,0

30000,0

 

2525000,0

858532,4

RTN

 

2409068,9

722550,0

 

4512816,7

1022371,2

DFA. EF

 

758515,0

244250,0

 

1417500,0

296529,6

PGN(RTN/DFA.EF)

 

3,2

2,6

 

4,3

0,5

RTN/actif

 

159541,0

 
 
 
 

76

M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda : cas de
l'arrondissement de Dioulacolon

Annexe 8 : Illustration de quelques pratiques productives dans Dioulacolon






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera