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Analyse de la performance des exploitations familiales dans la région de Kolda: cas de l'arrondissement de Dioulacolon

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par Charles Auguste DIATTA
Ecole nationale supérieure d'agriculture de Thiès - Ingénieur agronome-économiste de conception 0000
  

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6.1.1.2) L'association de cultures vivrières, base de l'alimentation des agriculteurs

Dans les champs de notre zone d'étude, les cultures sont toujours associées pour répondre aux besoins alimentaires multiples de l'EF, mais aussi pour échelonner et diversifier le calendrier alimentaire. Ainsi, la combinaison de plantes ayant des cycles végétatifs différents permet de récolter successivement les produits nécessaires à l'alimentation dans un contexte marqué par des ressources monétaires très limitées. Ce qui rend compte de la complexité et de la diversité des systèmes de cultures dans la zone.

Les associations maïs- sorgho-niébé et maïs-arachide sont très répandue dans la zone surtout dans les EF ne disposant pas d'assise foncière importante. L'association de ces espèces offre de multiples avantages. Elle permet non seulement de valoriser au mieux l'espace (exploitation optimale de la lumière, et de la surface de sol planté) mais également de tirer le meilleur parti de l'eau et des minéraux disponibles dans le sol (interaction positive): les racines du maïs, fasciculées et celles de l'arachide, légèrement pivotantes, explorent des parties différentes du sol, de plus, leurs périodes de floraison et de fructification) ne coïncident pas selon les espèces et les périodes de semis. Contrairement au maïs, l'arachide comme le niébé n'ont pas besoin de beaucoup d'azote pour se développer. Ainsi, la compétition pour les ressources en eau et en minéraux est moindre. Le niébé, comme le

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M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)

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concombre et le cornichon qui sont des plantes couvrantes, limitent la germination et le développement des adventices.

En semant des plantes de longueur de cycle différente, l'agriculteur cherche également à étaler et à allonger les périodes de récolte afin de limiter la période de soudure alimentaire11 , et à diminuer les risques de récolte nulle.

6.1.1.3) Les opérations culturales et temps des travaux

· Préparation des champs

Elle est effectuée à l'approche de l'hivernage et consiste à la pratique de la défriche-brûlis ou de la défriche puis enfouissement des mauvaises herbes et arbustes. Cette technique permet non seulement de restituer au sol les éléments minéraux de la couverture végétale, mais aussi vise essentiellement à faciliter le déplacement de la charrue lors du labour.

Le coupe-coupe, la hache et le râteau sont les principaux matériaux utilisés pour cette opération.

· Le labour

Le labour a pour fonction d'ameublir le sol, de l'aérer. Dans les parcelles où le recru végétal est généralement moins fourni, le labour permet alors d'enfouir la biomasse présente sur la parcelle. L'humification puis la minéralisation rapide de cette biomasse grâce aux conditions climatiques favorables (humidité et chaleur) produit un excellent support, riche en matière organique et éléments minéraux, pour le développement des plantes.

Dans les rizières, le labour est fait avec une houe ou avec le daba. Il est réalisé après que le sol soit suffisamment humecté d'eau pour favoriser une bonne germination des graines ou une bonne prise après le repiquage. Les autres parcelles sont systématiquement labourées (sauf exception) à l'aide d'une charrue (engin mécanique composé de deux ou trois petits chocs) attelée soit à deux boeufs de trait soit à un cheval.

Le labour se fait généralement en deux passages croisés, le dernier étant perpendiculaire au sens de la pente afin de ralentir l'écoulement des eaux de pluies. Il s'écoule généralement une semaine entre ces deux labours, le premier jouant ainsi un rôle de faux semis12 .

11 La soudure alimentaire correspond au temps qui sépare la fin des réserves issue des récoltes de l'année précédente et le début des récoltes de l'année en cours.

12 Le faux semis est une pratique consistant à préparer le sol comme pour faire un semis et d'attendre que les adventices (dont les graines ont été enfouies) germent, pour réaliser quelques jours plus tard un second labour qui les détruit définitivement. Cette pratique permet d'éviter un sarclage après la levée des grains semés.

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La généralisation du labour à la charrue s'explique par le fait qu'il permet de diminuer les temps de travaux homme-jour/ha comparé au labour à la houe. Cette pratique permet surtout de caler plus précisément les dates de semis par rapport à la pluviométrie : lorsque les premières pluies arrivent, sauf problème de trésorerie, les exploitants peuvent rapidement préparer leurs lits de semis. Il faut semer rapidement pour que le maïs entre en floraison avant juillet, période de moindre pluviométrie, et ainsi accroître significativement la probabilité d'avoir de bons rendements.

· Le semis

Immédiatement après les premières pluies, les semis sont effectués pour le mil, l'arachide le sorgho et le maïs. Dans la zone, à part les parcelles rizicoles, le semis se fait à plat à l'aide d'un semoir tiré le plus souvent par un âne puisque le sol est devenu meuble après labour. Sur des sols compacts non labourés le tirage de cet engin mécanique est assuré par un boeuf ou un cheval. Les autres spéculations comme le bissap, le concombre, aubergine, etc., associées à ces cultures sont semées à la volée ; seulement le tarot est semé en poquet. Il arrive qu'aucune graine ne lève du fait que plusieurs d'entre les graines utilisées ont perdue leur pourvoir germinatif, ce qui contraint les agriculteurs à réensemencer certains poquets une à deux semaines après le premier semis.

Dans les parcelles rizicoles, on rencontre des ménages qui font des semis sur billon. Cependant la majorité le fait à plat. Le repiquage dans les rizières est fait à la main par les femmes.

· Les sarclo-binages

Entre le semis et la récolte, les agriculteurs effectuent deux sarclo-binages pour éliminer les adventices qui concurrencent les plantes de l'association et pour ameublir la couche superficielle du sol. Par ailleurs, la décomposition des adventices enrichit le sol en matière organique et restitue des nutriments qui seront profitables aux cultures des années suivantes.

Les outils utilisés pour cette opération sont la houe, la machette, une binette etc., et les mains.

Le premier désherbage est effectué un mois après le semis, au moment du tallage des plantes de l'association, période particulièrement critique dans l'élaboration du rendement du maïs, à laquelle il convient donc de diminuer la compétition avec les adventices. Le deuxième sarclage-binage, effectué au courant de juillet-août, demande moins de travail que le premier : les plantes de l'association couvrant la totalité du sol.

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? Récolte et conservation des récoltes

Les récoltes en vert permettent de réduire la période de soudure (maïs, arachide, niébé, concombres, etc.) ou de répondre à une demande du marché. Le mil, le riz, le sorgho, le tarot et dans une moindre mesure le maïs, l'arachide et niébé etc. sont en revanche récoltés à maturité et conservés.

Le battage du sorgho, du riz, du mil et du maïs ne sont pas réalisés systématiquement. Pour un certain nombre de CE, les grains non désolidarisés de leur épi se conservent mieux. Le maïs est ainsi conservé à la corde : les épis sont attachés à une corde puis suspendus à un bois fixe (annexe 8).

Le riz, les épis de sorgho, et de mil sont quant à eux réunis dans d'anciens sacs de riz puis stockés dans des hangars en bois fortement aérés ; le niébé et le tarot en maturités y sont également stockés. Lorsque le maïs et le sorgho sont égrainés, les agriculteurs traitent les grains avec de la chaux ou encore des produits phytosanitaires apparemment plus efficace. Cependant, la plupart des agriculteurs sont contraints d'acheter des semences car les graines de ces légumineuses perdent leur pouvoir germinatif d'une année à l'autre.

La récolte se fait manuellement et le matériel utilisé est constitué de couteaux, de machettes et de faucilles etc. Les pertes après récoltes sont souvent énormes faute d'un stockage adéquat.

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