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Etat des lieux des corridors des zones d'intérêt cynégétiques 1 et 4 périphériques au Parc National de la Benoue (nord, Cameroun)

( Télécharger le fichier original )
par Emmanuel VOUNSERBO
Université de Dschang (Cameroun) - ingénieurs des eaux, forêts et chasses 2011
  

Disponible en mode multipage

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FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES
FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES

DEPARTEMENT DE FORESTERIE
DEPARTMENT OF FORESTRY

ETAT DES LIEUX DES CORRIDORS DES ZONES
D'INTERET CYNEGETIQUES 1 ET 4 PERIPHERIQUES
AU PARC NATIONAL DE LA BENOUE

(Nord, Cameroun)

ntion du Dplôme dIngénieur

Mémoire présenté en vue de l'obtention du Diplôme d'Ingénieur des Eaux, Forêts et Chasses. Option : FORESTERIE

PAR: VOUNSERBO Emmanuel Matricule: 05A096

13eme promotion

FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES
FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES

DEPARTEMENT DE FORESTERIE
DEPARTMENT OF FORESTRY

ETAT DES LIEUX DES CORRIDORS DES ZONES
D'INTERET CYNEGETIQUES 1 ET 4 PERIPHERIQUES
AU PARC NATIONAL DE LA BENOUE

(Nord, Cameroun)

Mémoire présenté en vue de l'obtention du Diplôme d'Ingénieur des Eaux, Forêts et Chasses. Option : FORESTERIE

PAR: VOUNSERBO Emmanuel Matricule: 05A096

13eme promotion

Encadreur:

M. BABALE Michel Enseignant, Ecole de Faune de Garoua.

Co-superviseur:

Dr. BOBO KADIRI Serge Assistant FASA

Université de Dschang.

Superviseur:

M. TARLA NCHEMBI Francis Chargé de cours FASA Université de Dschang.

FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU TRAVAIL

Je soussigné VOUNSERBO Emmanuel, atteste que le présent mémoire est le fruit de mes travaux effectués dans les Zones d'Intérêt Cynégétique 1 et 4. Sous la supervision de M. TARLA NCHEMBI Francis Chargé de cours à l'Université de Dschang et Directeur de l'Ecole de Faune de Garoua et la Co-supervision du Dr BOBO KADIRI Serge assistant à l'Université de Dschang.

Ce mémoire est authentique et n'a jamais été présenté pour l'acquisition de quelque grade universitaire que ce soit.

Visa de l'auteur Visa de l'encadreur

Date: Date:

Visa du Superviseur Visa du Co-Superviseur

Date: Date :

Visa du chef de Département de Foresterie

Date:

FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS APRES SOUTENANCE

Le présent mémoire a été revu et corrigé conformément aux observations du jury.

Visa du Superviseur visa du Co-superviseur

Date : / / Date : / /

Visa du Président du Jury

Date : / /

Visa du Chef de Département

Date : / /

DEDICACE

A mes parents PAPIBE André et KABIBE Esther qui ont bien voulu m'accueillir dans ce monde et qui m'ont donné une très bonne éducation.

Mes grands frères DIKA Elias et ZATCHOURI Daniel qui ont oeuvré pour ma réussite scolaire par leur soutien moral et matériel. Puisse ce modeste travail vous rendre satisfaction et traduire le juste résultat des efforts et sacrifices consentis pendant de longues années.

REMERCIEMENTS

Ce travail de fin d'études n'a pu être possible que par la grâce du Dieu Tout-Puissant, qui nous a accordé la santé et la grâce de pouvoir achever ce stage et par l'apport incommensurable de la Direction de l'Ecole de Faune de Garoua (EFG) que je tiens à remercier sincèrement pour l'offre de ce stage et l'achèvement de ma formation.

A tous ceux qui ont permis et favorisé notre formation d'Ingénieur de conception et la réalisation de ce mémoire de fin d'études, nous tenons à exprimer notre reconnaissance. Nous exprimons notre profonde gratitude en particulier:

· A Monsieur TARLA NCHEMBI Francis, Directeur de l'Ecole de Faune de Garoua et Enseignant à l'Université de Dschang, qui a bien voulu financer, superviser et diriger ce travail.

· Au Dr BOBO KADIRI Serge, Enseignant à la FASA et Co-superviseur qui m'a accompagné tout au long de ce travail, pour tous ses encouragements, ses conseils et les critiques qu'il a apporté à cette entreprise.

· A Monsieur BABALE Michel, Chef de Service des Etudes et Stages à l'EFG pour n'avoir pas ménagé son temps pour mon encadrement, en dépit de ses multiples occupations.

· A Monsieur ZOURMBA Juoullier, Délégué Régional du Ministère des Forêts et de la Faune du Nord, pour ses conseils.

· A Monsieur SIROMA Jean, Chef de service de la Sensibilisation, de l'Information et de la documentation du MINEP/Nord qui a participé à l'amélioration de ce document.

· A Monsieur WAGA Beskréo, Chef de Service de la Faune et des Aires Protégées pour le MINFOF/Nord, pour ses conseils et sa disponibilité permanente.

· A tout le corps enseignant de la FASA et particulièrement les enseignants du département de foresterie qui n'ont ménagé ni de leur temps, ni de leurs efforts pour me permettre d'atteindre mes objectifs.

· A tout le personnel de l'EFG, pour leurs conseils et soutien moral.

· A toute l'équipe du WWF/PSSN pour leur disponibilité permanente et la documentation qu'ils m'ont octroyée.


· A mes frères et soeurs RIHOULNE Jean, YIEDEUBA, SOUZOUABE Catherine, KIBE Odette et DAIBA Robert qui m'ont toujours soutenu moralement et ont cru en moi.

· A mes oncles MAMADOU Lucas, DEZOUME Esdras pour leurs soutiens financiers et leurs encouragements tout le long de mon cursus scolaire.

· A mes beaux-frères et belles-soeurs TADJIRI Yako, DIMOYA Bertin, SERNEWI
Salomé, TCHOMBAI Ruth pour leur attention à mon égard et leur soutien moral.

· A Mlle. KACHIE TETGOUM Doris avec qui j'ai effectué le stage et qui a contribué à l'amélioration de ce document.

· A la famille MELOU Hervé pour leur encouragement et les corrections apportées à ce travail.

· A tous mes camarades et amis de la treizième promotion, pour les bons et mauvais moments partagés pendant les années de formation à Dschang.

· A tous mes frères et soeurs en Christ de la chorale Sawtu Linjila de l'Eglise Evangélique du Cameroun de Dschang-Ville, pour leur encouragement et leur encadrement spirituel.

Je prie ainsi tous ceux qui ont contribué de quelque manière que ce soit à la réalisation de ce travail, de trouver ici l'expression de ma profonde reconnaissance.

TABLE DES MATIERES

FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU TRAVAIL i

FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS APRES SOUTENANCE ii

DEDICACE iii

REMERCIEMENTS iv

TABLE DES MATIERES vi

LISTE DES TABLEAUX ix

LISTE DES FIGURES ix

LISTE DES PHOTOS x

LISTE DES ANNEXES x

LISTE DES ABREVIATIONS xi

RESUME xii

ABSTRACT xiii

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE 1

1.1 GENERALITES 1

1.2 PROBLEMATIQUE 2

1.3 OBJECTIFS DE L'ETUDE 3

1.4 IMPORTANCE DE L'ETUDE 3

CHAPITRE 2: REVUE DE LA LITTERATURE 4

2.1 LES CORRIDORS 4

2.1.1 Historique des corridors 4

2.1.2 Types de corridors 5

2.1.3 Différents rôles des corridors 5

2.1.3.1 Rôles écologiques 5

2.1.3.2 Rôles économiques 7

2.2 LES CORRIDORS DU RESEAU D'AIRES PROTEGEES DU NORD CAMEROUN 7

2.3 STRATEGIE DE CONSERVATION DES CORRIDORS 8

2.3. 1 Le suivi écologique 8

2.3.2 La surveillance 9

2.3.3 La sensibilisation 9

CHAPITRE 3 : MATERIELS ET METHODES 11

3.1. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE 11

3.1.1. Localisation de la zone 11

3.1.2 Localisation de l'UTO Bénoué 12

3.1.3 Micro zonage de la ZIC 1 et 4 13

3.1.4 Description du milieu abiotique 14

3.1.5 Description du milieu biotique 15

3.1.5.1 Végétation 15

3.1.5.2 Faune 15

3.1.6 Description du milieu humain 16

3.1.7 Activités économiques 17

3.1.7.1 Agriculture 17

3.1.7.2 Elevage 17

3.1.7.3 Pêche 17

3.1.7.4 Chasse 17

3.1.7.5 Artisanat 18

3.1.7.6 Orpaillage 18

3.2 METHODOLOGIE 18

3.2.1 Matériel 18

3.2.2 Méthode 19

3.2.2.1 Identification de la faune sauvage dans les corridors le long de la Nationale N° 1 19

3.2.2.2 Détermination de la diversité floristique des corridors 20

3.2.2.3 Identification des menaces à l'intégrité des corridors 20

3.2.3 Paramètres étudiés 21

3.2.4 Analyses des données 22

3.3 DIFFICULTES RENCONTREE 22

CHAPITRE 4: RESULTATS ET DISCUSSIONS 23

4.1 FREQUENTATION DES CORRIDORS PAR LA FAUNE SAUVAGE 23

4.1.1 Utilisation des corridors par la faune 23

4.1.2 Diversité des espèces observées 24

4.1.2.1 Diversité des animaux observés par classe de protection 26

4.1.2.2 Diversité des animaux observés par Ordre 27

4.1.3 Evolution dans le temps de la fréquentation des corridors par la faune sauvage 29

4.2 CARACTERISTIQUES DE LA FLORE DES CORRIDORS 30

4.2.1 Indices de diversité de Shannon et d'équitabilité 30

4.2.3 Formations végétales rencontrées 32

4- 3 LES MENACES A L'INTEGRITE DES CORRIDORS 33

4-3-1 Les types d'activités 33

4. 3.1.1 Coupe de bois 34

4.3.1.2 Pratiques agricoles 35

4.3.1.3 Pâturage 37

4.3.1.4 Autres formes d'anthropisations 38

4.3.4 Interaction Faune- Activités humaines dans les Corridors 40

4.3.5 Perception des corridors par la population des ZIC 1 et 4 41

4.4 PROPOSITION DES ACTIONS POUR UNE GESTION DURABLE 42

4.4.1 Maîtrise de la migration 42

4.4.2 Fixation des limites des corridors 43

4.4.3 Le suivi de l'intégrité des corridors 43

4.4.4 Les alternatives au braconnage 43

4.4.6 Aménagement des pistes de transhumance 43

4.4.7 Proposition méthodologique pour un suivi comparatif des corridors 44

CHAPITRE 5: CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 45

5.1 CONCLUSION 45

5.2 RECOMMANDATIONS 46

BIBLIOGRAPHIE 48

ANNEXES 55

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Présentation des corridors sur la nationale N°1 8

Tableau 2: Répartition des espèces par Ordre et Famille dans chaque corridor 24

Tableau 3: Nombre d'individus observés (N), Indices de diversité de Shannon (H) et

d'équitabilité de Pielou (E) du côté Ouest des corridors 31
Tableau 4: Nombre d'individus observés (N), Indices de diversité Shannon (H) et

d'équitabilité de Pielou (E) du côté Est des différents corridors 31
Tableau 5: Nombres et Indice Kilométrique d'Abondance moyen (IKA) des activités

anthropiques observées dans les corridors 33

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Réseau National d'Aires Protégées du Cameroun 11

Figure 2: Présentation de l'UTO Bénoué 13

Figure 3 : Micro zonage dans les ZIC à cogestion 14

Figure 4: Fréquence de la faune sauvage dans les corridors 23

Figure 5: Répartition en pourcentage des espèces par classe de protection 26

Figure 6: Répartition par Ordre des animaux dans les corridors 27

Figure 7: Evolution du nombre d'animaux dans les corridors de 2000 -2010 pendant la même

saison. 29 Figure 8: Relation entre la fréquentation des corridors par la faune et les activités humaines40 Figure 9: Appréciations des corridors par la population 41

LISTE DES PHOTOS

Photo 1: Plaque affichée dans une salle de classe à Djaba 10

Photo 2: Délimitation de la parcelle pour l'identification des espèces ligneuses 20

Photo 3: Babouin sur un arbre près de la Nationale N°1 dans la galerie forestière 28

Photo 4: Céphalophe à flanc roux en fuite 28

Photo 5: Matériel utilisé pour fendre du bois 34

Photo 6: Bois prêt à être transporté vers la route dans la Galerie forestière 34

Photo 7 : Arbres abattus pour la fabrication du charbon dans le corridor Buffle 35

Photo 8: Sacs de charbon positionnés en bordure de route près du village Banda 35

Photo 9: Arbre ceinturé pour pratiquer l'agriculture dans la Galerie forestière 36

Photo10: Champ d'arachide dans la Galérie forestière 36

Photo11: Arbuste abattu pour nourrir les animaux dans le corridor Hippotrague 37

Photo12: Troupeau de boeufs rencontré dans la Galérie forestière 37

Photo13: Ancien campement des braconiers rencontré 39

Photo14: Deux orpailleurs rencontrés au mayo Ka'a avec leurs materiel corridor Cobe de

Fassa 39

Photo15: Une orpailleuse nettoyant de l'or dans le lit du mayo 39

LISTE DES ANNEXES

ANNEXE 1 : GUIDE D'ENTRETIEN AVEC DES PERSONNES RESSOURCES 56

ANNEXE 2 : GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LA POPULATION LOCALE 57

ANNEXE 3 : FICHE D'OBSERVATION DE LA FAUNE 59

ANNEXE 4: FICHE DES MENACES OBSERVEES DANS LES CORRIDORS 59

ANNEXE 5: FORMULAIRE DE LA FICHE FLORISTIQUE 60

ANNEXE 6: TABLEAU DE CORRELATION 60

ANNEXE 7: INDICES DE DIVVERSITE DE SHANNON-WEAVER ET INDICES

D'EQUITABILITE DE PIELOU 61

ANNEXE 8: LISTE DES GRAMINEES 64

ANNEXE 9: RECAPITULATIF DES EFFECTIFS PAR GROUPE TAXONOMIE DANS LES CORRIDORS. 65

LISTE DES ABREVIATIONS

AP

CELDIE COZIC CVF

EFG

FASA

GPS

MINEF MINEP MINFOF ONG

PN

PNB

PNF

PNGE SNV

SPSS

UCVF UDs

UICN

UTO WWF/PSSN ZIC

ZIC GC ZUM

: Aire Protégée

: Cellule pour le Développement Intégré et l'Environnement

: Comité de Gestion des Zones d'Intérêt Cynégétique : Comité Villageois de la Faune

: Ecole de Faune de Garoua

: Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles : Global Positioning System

: Ministère de l'Environnement et des Forêts

: Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature

: Ministère des Forêts et de la Faune

: Organisation Non Gouvernementale

: Parc National

: Parc National de la Bénoué

: Parc National du Faro

: Plan National de Gestion de l'Environnement : Organisation Néerlandaise de Développement : Statistical Package for Social Science

: Union des Comités villageois de la Faune : Université de Dschang

: Union Mondiale pour la Conservation de la Nature : Unité Technique Opérationnelle

: Fond Mondial pour la Nature/Projet Savanes Soudaniennes du Nord : Zone d'Intérêt Cynégétique

: Zone d'intérêt Cynégétique à Gestion Communautaire : Zone à Usage Multiple

RESUME

L'étude menée du 1er avril au 31 septembre 2010 avait pour objectif de contribuer à la gestion des corridors des ZIC 1 et 4 périphériques au Parc National de la Bénoué. Il était question d'évaluer dans le temps l'effectif des espèces animales qui fréquentent les corridors et leur fréquence, de caractériser la flore de chaque corridor, d'évaluer le degré de pressions humaines et la relation qui existe entre ces pressions et la fréquentation des corridors par la faune sauvage et de proposer des mesures pour une gestion durable des corridors. La méthodologie utilisée combinait la recherche documentaire, les entretiens avec la population et les observations directes et indirectes sur le terrain. Les observations de la faune étaient faites entre 05h et 12h, pendant six jours consécutifs du mois de septembre 2010, en pleine saison des pluies. Pour la flore, il est question de délimiter une parcelle d'un 1ha et d'identifier toutes les espèces ligneuses de la parcelle. Le suivi de l'intégrité des corridors a consisté à noter les actions humaines observées et à relever leurs points GPS. Il ressort qu'un total de 1228 individus, appartenant à 27 espèces animales, regroupées dans 14 familles était identifié. Comparativement aux effectifs obtenus en septembre 2000 pendant la même saison, on enregistre une baisse de 1280 individus dans les corridors, soit un taux de diminution de 44,35%. Sur le plan floristique, l'indice de diversité de Shannon est élevé dans tous les corridors (compris entre 4,11 et 4,79) et l'indice d'équitabilité est partout régulier (compris entre 0,48 et 0,55). Huit types d'activités anthropiques ont été identifiés dans les corridors. Celles à grande ampleur sont la coupe de bois, l'installation des champs et le pâturage avec respectivement un indice kilométrique d'abondance de 1,96, 0,58 et 0,36. Malgré les pressions enregistrées ça et là dans les corridors, ces derniers continuent à jouer leurs rôles pour le passage de la faune sauvage d'une zone protégée à une autre. Il est donc important d'engager un certain nombre de mesures pour garantir la survie de ces corridors. La sauvegarde de l'intégrité des corridors passe par l'intensification des patrouilles. Cependant, elles seules ne peuvent pour autant garantir le succès de la gestion durable des ressources naturelles dans cette partie du pays. Il faudra donc entre autre impliquer les chefs de chaque village dans le système de conservation, sans oublier d'intégrer les représentants des migrants dans ce processus, et délimiter les corridors tant au niveau de la route nationale qu'en profondeur. Il faudrait aussi repenser la méthodologie de suivi des corridors afin de pouvoir comparer avec fiabilité les observations faites sur chacun des corridors d'une année à l'autre.

ABSTRACT

The present study was carried out from 1st April to 31st September 2010 with the aim to contribute to the management of the hunting zones 1 and 4 in the outskirts of the Benoue National Park. It consisted of estimating at a given time, the number of animal species and their frequency in the corridors, identifying the flora of each corridor, estimating the degree of human pressures and the relationships between these pressures and the frequency of wildlife in these corridors, and proposing measures for a sustainable management of the corridors. The methodology used consisted in the collection of available information, talks with the populations, direct and indirect observations. Animal observations were made between 5 a.m. and 12 noon for six consecutive days in September 2010, during the rainy season. For the identification of plant species, a 1 ha plot was demarcated within which all woody species were identified. All human actions were noted with the corresponding GPS coordinates. We counted a total of 1228 individuals, belonging to 27 animal species in 14 families. Comparing these numbers with previous ones obtained in September 2000 during the same season, it is noticed that animal abundance has decreased in the corridors by 44.35%. Following floral diversity, Shannon's index is high in all the corridors (between 4.11 and 4.79) and equitability index is constant throughout (between 0.48 and 0.55). Eight types of human activities were identified among which tree felling, farming and grazing are the most important with respectively 1.96, 0.58 and 0.36 indices per kilometer. Despite the pressures these corridors are subjected to, they continue to play their respective roles. This implies that measures need to be taken to ensure the continuity of these corridors. The intensification of patrols is important for the protection of these corridors but this alone can not ensure the success of a sustainable management of natural resources. It would be good to involve Village Heads in conservation issues, without leaving out representatives of migrants, and also to delimitate the corridors from the highway to the interior. It is necessary to think of a suitable method to monitor these corridors in order to compare observations between years.

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE

1.1 GENERALITES

La dégradation de l'environnement et la perte de la biodiversité se trouvent parmi les problèmes qui préoccupent l'humanité en ce début de troisième millénaire (Tarla, 2006). L'évaluation des écosystèmes pour le millénaire indique la perte considérable et généralement irréversible de la biodiversité sur la terre, avec environ 10 à 30 % des espèces de mammifères, aviaires et d'amphibiens en voie de disparition, et la dégradation de 15 des 24 services fournis par les écosystèmes (Rhodes et Muller, 2005).

Par ailleurs, le Cameroun, Afrique en miniature vaste de 475 650 km2 se caractérise par une très grande diversité écologique. Il compte en effet plus de 90 % des écosystèmes africains (Moudingo, 2007). Cette diversité se marque tant au niveau de la flore que de la faune et situe le pays au 5ème rang en Afrique après la République Démocratique du Congo, Madagascar, la Tanzanie, et l'Afrique du Sud (Tieguhong et Betti, 2008). Il fait partie des pays qui ont réalisé, après le sommet de la terre sur la conservation de la biodiversité tenu à Rio de Janeiro (Brésil) en 1992, que des mesures doivent être prises pour la protection de leurs ressources naturelles. En effet, cette convention a reconnu la destruction et la fragmentation des habitats comme l'une des causes actuelles d'extinction des espèces suite aux démonstrations précédentes de la communauté scientifique (Wilcox et Murphy, 1985).

Les efforts ont été consentis au Cameroun pour classer des aires de conservation à concurrence d'une superficie totale de 9 124 463 ha, soit 19 % du territoire national, l'objectif étant d'arriver à 30% (Mahamat, 2009).

Le réseau d'aires protégées de la région du Nord comprend trois Parcs Nationaux (Bouba Ndjidda, Bénoué et Faro), deux Zones d'Intérêt Cynégétiques à Gestion Communautaire (ZICGC) et 29 Zones d'Intérêt Cynégétiques (ZIC) dont deux à cogestion.

La conservation et la gestion durable de la diversité biologique au Cameroun se sont constituées en domaines prioritaires pour le gouvernement dès lors que la pression sur les ressources s'est accentuée et a entraîné une dégradation presque irréversible. C'est ainsi que, dans le cadre de la mise en exécution des activités prévues dans le plan d'aménagement du Parc National de la Bénoué (PNB) et ses zones périphériques, il a été élaboré et mis en oeuvre un système de suivi écologique couplé à une banque de données du parc et des ZIC 1 et 4 à cogestion. Dès lors, des négociations ont été engagées pour la mise en place des corridors sur

l'axe Ngaoundéré-Garoua dans l'optique de sécuriser davantage les espaces réservés au passage de la faune et atténuer les effets induits des activités humaines. Toutes ces opérations devraient à terme, permettre de guider les décisions d'aménagement dans le cadre de la conservation et de la gestion durable.

1.2 PROBLEMATIQUE

Les PN et les ZIC de la région du Nord Cameroun représentent l'une des zones de grande biodiversité en Afrique. Ils abritent une importante diversité faunique et floristique (Koulagna, 1998). Pour accroître et favoriser le brassage génétique au sein de ces espèces, des corridors ont été négociés et créés depuis les années 2000 le long de la nationale N°1 en vu de faciliter le passage de la faune sauvage entre ces aires protégées (Danah, 2001).

Ces Aires Protégées (AP) en général et en particulier les corridors des ZIC 1 et 4 font face ces dernières années à une pression anthropique de plus en plus élevée (Etoga et al., 2006). Cette situation est due en partie au fait que la région du Nord est protégée à 44%. A ceci s'ajoute le flux des migrants venus de la région de l'Extrême-Nord, la recherche des terres fertiles notamment pour la culture du coton et d'autres produits agricoles et la présence de plus en plus forte des pasteurs nomades. Comme conséquence, on observe une pression élevée sur la faune et un rétrécissement voire une fragmentation de l'habitat de la faune.

D'autre part, le PNB a la particularité d'être traversé par deux routes à forts trafics. Il s'agit de la Nationale N°1 Ngaoundéré-Garoua et la route Guidjiba-Tcholliré. Ces axes sont des facteurs favorisant l'augmentation de la pression humaine en général et le braconnage en particulier dans le parc et ses périphéries. Ils ont toujours créé un frein au libre mouvement de la faune de part et d'autre de la Nationale N° 1. Cet effet s'est accentué par l'installation de nouveaux villages au bord de cette route. Ce qui a engendré des besoins en terres agricoles. Ces villages installés de manière anarchique ont contribué à la fermeture progressive des corridors anciennement utilisés par la faune sauvage. L'occupation non contrôlée des terres empêche les animaux de passer de l'Est à l'Ouest de la ZIC 1, 4 et 5 à travers les couloirs qui leurs sont réservés. En plus de cette perturbation de la faune avoisinante et du braconnage, d'autres menaces telles que la surexploitation du bois et l'orpaillage viennent s'ajouter à la liste des pressions humaines dans les corridors. Ces menaces ont pour conséquences directes le recul de la brousse et la disparition de la biodiversité (Tchamba, 1996).

Pour éviter la fragmentation de l'habitat et séparer les métapopulations de certaines espèces, il
faut mettre en place un système où les corridors sont entretenus et protégés. Le trimestriel

d'information du projet WWF/Projet Savanes Soudaniennes du Nord No 003 affirme que l'effectif des animaux le long de ces corridors est en baisse (WWF/PSSN, 2010). Au vu de ces problèmes, la sauvegarde des corridors tient une place importante pour la conservation de la faune et de l'habitat faunique. Il est donc urgent de dresser l'évolution dans le temps et dans l'espace des espèces qui fréquentent ces corridors. C'est dans cette perspective que s'inscrit la présente étude qui se veut une contribution à la gestion durable des corridors de l'Unité Technique Opérationnelle Bénoué (UTO Bénoué). Il est donc essentiel de répondre aux questions suivantes:

- quelle est l'effectif des espèces animales qui fréquentent les corridors ? - quel est l'état de la flore des corridors?

- quelles sont les menaces qui entravent l'intégrité des corridors?

- quelles sont les actions à proposer pour une gestion durable de ces corridors?

1.3 OBJECTIFS DE L'ETUDE

La présente étude a pour objectif global de contribuer à la gestion durable du Parc National de la Bénoué et sa périphérie. Il s'agit spécifiquement de :

- comparer dans le temps les effectifs d'espèces animales qui fréquentent les corridors; - caractériser la flore des corridors;

- identifier les menaces à la survie des corridors; et

- proposer des mesures pour une gestion durable de ces corridors.

1.4 IMPORTANCE DE L'ETUDE

Cette étude apportera des informations sur l'état actuel des corridors des ZIC 1 et 4. Elle permettra également d'enrichir la littérature relative aux corridors. Les informations scientifiques collectées constitueront une base de données utile et une ouverture à d'autres recherches.

Ce travail permettra de ressortir l'évolution du potentiel faunique des corridors. Il apportera des données de base à l'élaboration du plan de gestion des corridors de l'UTO Bénoué. Les résultats devraient permettre aux acteurs de la conservation de prendre des mesures adéquates visant à l'amélioration de la conservation et de la gestion durable des corridors.

CHAPITRE 2: REVUE DE LA LITTERATURE

2.1 LES CORRIDORS

Le corridor désigne toute liaison fonctionnelle entre les écosystèmes ou entre différents habitats d'une espèce (ou d'un groupe d'espèces interdépendantes), permettant sa dispersion et sa migration (Morisson et al., 1992). Il représente un moyen majeur pour relier les milieux fragmentés et isolés.

2.1.1 Historique des corridors

Les corridors ont une longue histoire. Ils furent d'abord, au début du XXe siècle, utilisés essentiellement pour conduire et maintenir la faune dans les réserves de chasse (Harris et Sheck, 1991). Ce n'est que plus tard, que les corridors deviendront des objets d'étude pour les scientifiques et des outils de conservation pour les gestionnaires (Hilty et al., 2006).

Le terme « corridor » a ensuite été utilisé chez les premiers écologues du paysage dans les années 1940 (Forman et Godron, 1986), en particulier en relation avec les cours d'eau (stream corridor).

Le concept de corridor pour la conservation de la biodiversité est apparu plus récemment, issu du modèle biogéographique en îles de McArthur et Wilson (1967) et de la théorie des métapopulations (Levins, 1969 ; McCullough, 1996 ; Hanksi et Gilpin, 1997).

Dans la région du Nord Cameroun, la population des ZIC 1 et 4 a souligné le problème de l'occupation des terres par les immigrants qui empêchent les animaux de passer de l'Est à l'Ouest de la ZIC 1, 4 et 5. Ils ont proposé la délimitation des espaces agro-pastoraux à utiliser par village, en tenant compte du besoin en terres pour le développement des villages (immigrants et générations futures) et en utilisant autant que possible les limites naturelles (Stellingwerf, 2002). Des corridors doivent donc être déterminés pour le passage des animaux sauvages et doivent être indiqués par des panneaux sur la nationale N°1. Les limites entre les terres villageoises et les corridors sont matérialisées par des indications (peinture rouge, petites plaques) sur les arbres.

Comme déjà mentionné dans le paragraphe précédent, l'ex MINEF et les autres acteurs plus présents dans le processus ont vu la nécessité d'une délimitation fixée entre une zone à Usage Multiple (ZUM) où les habitants pourraient mener leurs activités et une zone de conservation entièrement protégée pour la biodiversité. Il a ainsi reformulé les propositions de la population en subdivisant les ZIC en trois types de zones distinctes : des Zones de

Biodiversité, des Zones à Usage Multiple (ZUM) et un couloir de transhumance. La zone de biodiversité se subdivise en trois secteurs:

- La zone de biodiversité Est réservée pour la chasse sportive et la recherche ;

- La zone Ouest à exploiter essentiellement pour la chasse sportive, mais avec
possibilités d'autres prélèvements durables (chasse traditionnelle, paille) ;

- Les corridors où presque toutes les activités humaines sont interdites.

Les corridors ont été délimités et nommé en fonction de l'espèce animale fréquentant le site ou en fonction de la formation végétale dominante.

2.1.2 Types de corridors

Les déplacements de la faune sauvage permettent à l'animal de subvenir à la fois à ses besoins journaliers (nutrition), saisonniers (reproduction) ou annuels (migration). Les corridors constituent les maillons sensibles des réseaux écologiques (Diren, 2008).

Deux types de corridors peuvent être distingués :

Les corridors écologiques qui constituent des structures spatiales n'engageant pas nécessairement de notion génétique (mouvements entre les différents habitats saisonniers pour une espèce par exemple).

Les corridors biologiques qui permettent la dispersion d'espèces et des échanges génétiques. Les corridors écologiques peuvent recouvrir des corridors biologiques.

L'approche sera différente en fonction de la taille et des besoins trophiques de l'espèce considérée. En effet, il n'y a pas d'interdépendance entre les phénomènes spatio-temporels élevés et restreints: ce qui sera favorable à une espèce ne le sera pas forcément pour une autre. La mise en place d'un corridor ne doit pas nuire à d'autres espèces, cela sous-entend donc d'étudier l'impact d'un corridor sur un ensemble d'espèces.

2.1.3 Différents rôles des corridors

2.1.3.1 Rôles écologiques

D'une manière générale, les corridors jouent plusieurs rôles écologiques. Ils permettent la dispersion et la migration entre une espèce (ou un groupe d'espèces interdépendantes). Harris (1985) suggère deux raisons pour lesquelles les corridors doivent faire partie des plans de conservation :

- Les individus de certaines espèces animales, spécialement les grands mammifères vont parcourir de grandes distances afin de satisfaire leurs besoins alimentaires (un seul refuge ne contenant pas assez).

- Si la taille des populations fauniques à l'intérieur d'un seul refuge est très petite, il pourrait en résulter une consanguinité et conduire à une extinction de l'espèce.

De même, Simberloff et Cox (1987) affirment que, lorsque les corridors sont suffisamment utilisés, ils réduisent les risques d'extinction de petites populations animales dues à la consanguinité. En effet, les corridors permettent aux animaux de migrer d'un habitat à un autre et c'est ainsi que la diversité intra spécifique augmente.

Pour Donfack et al. (2000), les corridors jouent un rôle important dans la mesure où ils permettent de :

- Limiter la fragmentation de l'habitat de la faune;

- Faciliter les mouvements de la faune sauvage;

- Protéger les ressources ligneuses contre l'exploitation abusive;

- Orienter l'installation des populations migrantes dans les villages existants et éviter les conflits homme - faune;

- Sécuriser les parcs nationaux.

De ce qui précède, il ressort que le corridor est un élément important voir indispensable pour la conservation de la biodiversité. D'une part, il permet le déplacement des animaux et d'autre part, il représente un habitat où l'animal trouve sa nourriture.

Il est important de noter que, les corridors n'ont pas seulement un rôle positif. Ils possèdent aussi quelques aspects négatifs. On peut citer les effets contagieux catastrophiques tels que les feux de brousse, les maladies et les prédateurs introduits (Simberloft et Cox, 1987). Notons que lorsque les AP sont connectées par le biais des corridors, les maladies contagieuses sont rapidement dissipées dans la zone.

Certes, plus connue dans le domaine de la conservation et de l'écologie, la notion de corridor est aussi utilisée dans les nouvelles problématiques économiques, urbaines, liées à l'aménagement du territoire, aux flux de marchandises, de personnes et d'informations (Carrière et al., 2008).

2.1.3.2 Rôles économiques

La sécurisation des corridors permet d'accroître le nombre d'animaux dans la zone et par conséquent d'attirer plus de touristes. Ainsi les populations bénéficieront davantage des 10% de taxe d'affermage en vue de réaliser les oeuvres sociales telles que la construction des écoles, des centres de santé, des forages, comme prévu dans la loi 94/01 du 20 Janvier 1994 portant régime de la forêt, de la faune et de la pêche.

2.2 LES CORRIDORS DU RESEAU D'AIRES PROTEGEES DU NORD CAMEROUN

Dans la région du Nord Cameroun, il existe trois Parcs Nationaux communiquant entre eux par les ZIC qui les entourent. Mais l'installation massive des migrants observée depuis 1987 dans ces ZIC entraîne un risque de fragmentation de l'habitat de la faune qui pourrait conduire à une discontinuité de ces AP. L'administration en charge des forêts et de la faune a trouvé important de créer des zones de liaison entre ces AP. Selon l'ex MINEF dans son Programme de Conservation et de Gestion de la Biodiversité au Cameroun (PCGBC), la division du parc national ou même des ZIC en zones d'aménagement (zonage) constituent une démarche ayant pour objet de reconnaître et de protéger convenablement les ressources et faciliter leur gestion.

C'est ainsi que des corridors ont été négociés et créés pour relier les AP. Plusieurs corridors ont été installés le long de la route Garoua- Ngaoundéré et Ngaoundéré- Touboro, pendant que des projets de corridors sont en cours pour relier le PNB à celui de Bouba-Ndjidda via les ZIC 9 et 10 (Siroma, 2002).

Dans le cadre du projet NTM (Ngaoundéré-Touboro-Moundou) financé par l'Union Européenne (UE) et exécuté par WWF/PSSN, deux corridors ont été matérialisés le long de la route Ngaoundéré-Touboro.

En 2000, des corridors furent négociés entre l'administration et les populations au niveau des ZIC 1 et 4. Ils ont été créés pour assurer la continuité entre le PNB et sa zone périphérique le long de la nationale N0 1 reliant Garoua à Ngaoundéré.

Le tableau 1 ressort le nombre de corridors établis sur la route nationale N°1 et leur longueur.

Tableau 1: Présentation des corridors sur la nationale N°1

Nom du Corridor Limite du corridor (localisation) Longueur totale du corridor

(km)

Cobe de Buffon Mayo-zoro et Gave 4,6

Girafe Pont de Gamba et Wani 9,1

Buffle Banda et Sakdje 5,1

Galerie forestière Bouk et Dogba 1,6

Cobe de Fassa Dogba et Djaba 2,5

Eland de Derby Mamguienwa et Guidjiba 8,5

Hippotrague Guidjiba et Mayo- Salah 7,2

Total 38,6

Source : Siroma (2007)

Au total sept corridors sont installés sur la nationale N°1 pour une longueur totale d'environ 39 km soit une couverture de 50% de la longueur Ouest du parc national de la Bénoué.

2.3 STRATEGIE DE CONSERVATION DES CORRIDORS

2.3. 1 Le suivi écologique

Le suivi écologique est un instrument utilisé par les gestionnaires des aires protégées pour mesurer dans le temps et dans l'espace les interactions entre les différentes composantes de la biodiversité d'une part et de mesurer l'impact de l'homme sur cette biodiversité d'autre part (Sutherland, 2000). C'est une activité qui aide le gestionnaire à développer les actions efficaces pour la conservation. Pour le MINFOF (2009), le suivi écologique est une activité qui consiste à collecter des informations sur le milieu, sur sa biodiversité dans le temps et dans l'espace, en vue de mieux le connaître et de contribuer efficacement à sa gestion. Par ailleurs, cette composante est importante dans les activités de conservation parce qu'à travers elle, on peut mesurer et évaluer l'impact des activités sur la conservation. Dans les corridors des ZIC 1 et 4 le suivi est réalisé par le projet WWF au moins deux fois par an. Cette action permet de connaître le potentiel faunique qui utilise les différents corridors et l'impacte des activités humaines dans ces derniers.

2.3.2 La surveillance

Le maintien ou la restauration des corridors dans le but d'améliorer la connectivité entre les espaces passe par la surveillance de cette espace. Depuis le Ve congrès mondial sur les parcs qui s'est tenu à Durban en 2003, un axe essentiel des nouvelles politiques de conservation est au centre des débats (Zisadza et al., 2005). Il est donc crucial d'assurer l'entretien des corridors de déplacement de la faune par la sauvegarde de l'intégrité des corridors écologique. Ainsi, la mise en réseau des aires protégées et le maintien ou la réhabilitation des corridors permettront de pallier les défauts des anciennes stratégies de conservation, basées sur la protection d'espaces isolés les uns des autres, et les effets de la fragmentation des écosystèmes sur la perte de biodiversité.

2.3.3 La sensibilisation

Au Nord Cameroun, la conservation des AP a connu une nette régression au vu de la disparition du rhinocéros noir, du lycaon et du guépard et la diminution significatif des effectifs du lion, de l'Eland de Derby, du damalisque et même du cobe le nombre d'éland est passé par exemple de 4 000 individus au début des années 1960 à 2000-3000 individus aujourd'hui (Siroma et al., 2001). Le MINFOF, la SNV et le WWF dans le cadre du projet GEF savane ont apporté une contribution significative à la conservation des ressources naturelles (WWF/PSSN, 2008). Ils se basent sur la gestion participative comme outil de gestion. La convention de cogestion de la ZIC 1 et 4 du 21 janvier 2004, ainsi que les ateliers de planification quinquennale des activités de ces ZIC ont permis la mise en oeuvre de la gestion participative. Dans le but d'encourager la conservation des ressources naturelles (fauniques et floristiques), le WWF a lancé en 2008 le concours du meilleur corridor, afin de primer les villages qui ont mieux protégé les corridors.

Les chefs des villages et l'Union des Comités Villageois de la Faune (UCVF) sont également impliqués dans la sensibilisation de toutes les couches sociales sur la conservation des corridors. Pour cela les plaques sont affichées sur les murs des salles de classe. L'exemple du Djaoro de Djaba est un exemple il a adressé un message aux élèves sur le mur d'une salle de classe (photo 1).

Photo 1: Plaque affichée dans une salle de classe à Djaba Source: Auteur

CHAPITRE 3 : MATERIELS ET METHODES

3.1. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE

3.1.1. Localisation de la zone

Le Cameroun, Afrique en miniature abrite une biodiversité riche et composite. La Figure 1 présente le réseau des AP du Cameroun comprenant seize parcs nationaux, six Réserves de Faune, quatre Sanctuaires, trois Jardins Zoologiques, quarante sept Zones d'Intérêt Cynégétique et vingt deux Zones d'Intérêt Cynégétique à Gestion Communautaire (MINFOF, 2009).

Figure 1: Réseau National d'Aires Protégées du Cameroun Source : Adapté de Mahamat (2009)

3.1.2 Localisation de l'UTO Bénoué

Située à cheval entre deux régions (Adamaoua et Nord) et trois départements (Faro, Bénoué et Mayo Rey), l'UTO de la Bénoué comprend le PNB et 9 ZIC périphériques et couvre une superficie de 800.000 ha (Siroma, 2007). Plus spécifiquement la zone d'étude concerne le PNB et les ZIC 1 et 4 ; ce complexe couvre une superficie de 260.000 ha (Gomsé et Mahop, 2000). Cette zone d'étude est située à mi-chemin entre les villes de Garoua et Ngaoundéré. Le complexe formé du PNB et des ZIC N°1 et 4 s'étend entre 7°55' et 8°40' de latitude Nord et 13°34' et 14°01' de longitude Est. Le PNB est limité au Nord par les cours d'eau Mayo Ladé et Laïndélaol ; au Sud par le cours du Mayo Dzoro ; à l'Est par le fleuve Bénoué et à l'Ouest par la nationale N°1 Garoua - Ngaoundéré. Les deux ZIC sont situées à l'Ouest du PNB puis de part et d'autre de la nationale N°1 Garoua -Ngaoundéré. Elles couvrent respectivement une superficie de 39 552 et 40 640 ha (Gomsé et Mahop, 2000). Les limites réelles de ces ZIC sont définies par l'arrêté N°0580/A/MINEF/DFAP/SDF/SRC du 27 août 1998.

La ZIC N°1 encore appelée « Buffle Noir » est limitée au Nord par le Mayo Wani. A l'Est la limite se prolonge du PNB jusqu'au village Banda (vers le Sud). Au Sud la limite du village Banda jusqu'au village Nigba. A l'Ouest par la route du village Nigba jusqu'à sa rencontre avec le Mayo Wani.

La ZIC N°4 dite « Bel Eland » est, quant à elle limitée au Nord par le village Gouna. A l'Est par l'ancienne piste allemande. Au Sud la limite remonte le village Guidjiba, le village Dogba et la route reliant les villages Gouna et Nigba. A l'Ouest la route menant jusqu'au village Gouna. La figure 2 nous présente l'UTO béoué.

Figure 2: Présentation de l'UTO Bénoué Source : WWF/PSSN

3.1.3 Micro zonage de la ZIC 1 et 4

La convention de cogestion a défini les limites des différentes zones d'activités proposées en se basant sur les cours d'eau, le positionnement des villages. Ainsi trois zones ont été scindées à savoir les Zones à Usage Multiple, les zones de biodiversité et la piste de transhumance. Afin d'assurer la continuité entre les zones de biodiversité d'une part et entre celles-ci et le PNB d'autre part, il est établi entre certains villages de la zone 1 et 4, des espaces destinés au passage des animaux sauvages (corridors). D'après la convention des ZIC 1 et 4, toute activité humaine est interdite dans les corridors, à l'exception du prélèvement de certaines ressources spécifiques comme la paille et les plantes médicinales. De part et d'autre de la route goudronnée, les corridors s'étendent sur la même profondeur que les Zones à Usage Multiple

(ZUM). Les limites de ces corridors le long de la route nationale, sont matérialisées par des plaques signalétiques. Ce micro zonage est représenté par la figure 3.

Figure 3 : Micro zonage dans les ZIC à cogestion 3.1.4 Description du milieu abiotique

Le PNB et sa zone périphérique dispose d'un relief relativement accidenté comprenant un système de collines résiduelles dites Hosséré d'inégale importance. Ce système de collines constitue un ensemble très marqué de collines dont le plus haut sommet culmine à 759 m d'altitude (Hosséré Mbana). En général, les altitudes sont comprises entre 220 m et 759 m.

Riche et diffus, le réseau hydrographique de la zone est surtout tourné vers le fleuve Bénoué, seul cours d'eau permanent de la région et dont deux affluents (les Mayo Mbam et Na) drainent largement le Parc (Gomsé et Mahop, 2000).

Le PNB et sa zone périphérique jouissent d'un climat tropical de type soudano-sahélien
caractérisé par deux saisons bien contrastées à savoir la saison pluvieuse de six mois (de maià octobre) et la saison sèche (de novembre à avril). La moyenne annuelle de précipitation est

de 1200 mm ; la température moyenne annuelle se situe autour de 25°C (Gomsé et Mahop, 2000).

Au plan géologique, la zone du PNB repose sur les roches cristallines (granites) et cristallophylliennes (micaschistes à biotites) (Brabant, 1976). On retrouve les roches cristallines dans la partie Nord-Ouest et les roches cristallophylliennes au Sud et l'Est du Parc (ENGREF, 1991) (Gomsé et Mahop, 2000). Au plan pédologique, Tsagué (1991) rapporte que les sols du PNB sont caractérisés par une prédominance des sols ferrugineux.

3.1.5 Description du milieu biotique

3.1.5.1 Végétation

La végétation du PNB et de ses environs est de type soudano-guinéen caractérisée par des savanes arborées/boisées ou des savanes herbeuses (Letouzey, 1985). Stark et Witt (1977) y ont défini huit variantes de la végétation rencontrées à l'intérieur du PNB tandis que Donfack et al. (1999) y ont décrit 15 formations végétales. Les espèces d'arbres et d'arbustes les plus représentées dans les savanes arborées/boisées et les savanes herbeuses sont Burkea africana, Anogeissus leiocarpus, Terminalia laxiflora, Terminalia macroptera, Isoberlinia doka, Afzelia africana, Lophira lanceolata, Mimosa pigras, Diospyros mespiliformis, Acacia polyacantha, Annona senegalensis, et bien d'autres.

La strate herbeuse est à dominance de Loudetia spp. et de graminées parmi lesquelles Andropogon gayanus, A. schirensis, A. pseudapricus, Hyparrhenia subplumosa, H. smithiana, H. rufa, Pennisetum unisetum, Sporobulus pectinellus, Setaria barbata, Vetiveria nigritana et Chloris robusta.

Les espèces telles que Adansonia digitata, Borassus aethiopium, Bombax costatum, Tamarindus indica et Ficus spp. sont des indicateurs de la présence actuelle ou ancienne de l'homme.

3.1.5.2 Faune

Le PNB et sa zone périphérique constituent une région représentative de la diversité animale des savanes d'Afrique Centrale. Il abrite de nombreuses espèces et populations de mammifères, d'oiseaux et de poissons. Plus de 26 espèces appartenant à 11 familles ont été recensées dans le PNB (WWF et FAC, 1998). Les grands et moyens mammifères sont les plus représentés et comprennent principalement les bubales (Alcelaphus buselaphus major), les élans de Derby (Taurotragus derbianus), les hippotragues (Hippotragus equinus), les buffles (Syncerus caffer caffer), les reduncas (Redunca redunca), les cobes Defassa (Kobus defassa),

les cobes de Buffon (Kobus kob kob), les guibs harnachés (Tragelaphus scriptus), les ourébis (Ourebia ourebi), les céphalophes à flancs roux (Cephalophus rufilatus), les phacochères (Phacochoerus africanus), les hippopotames (Hippopotamus amphibus), les éléphants (Loxodonta africana africana), les lions (Panthera leo), les hyènes tachetées (Crocuta crocuta), les patas (Erythrocebus patas), les babouins (Papio anubis), les colobes à manteau blanc (Colobus guereza) et les singes verts (Cercopithecus aethiops). Certaines espèces de carnivores telles que les lycaons (Lycaon pictus) et les panthères (Panthera pardus) sont en voie d'extinction tandis que le rhinocéros noir (Diceros bicornis longipes) a disparu du PNB.

L'avifaune comprend plus de 306 espèces (Dowsett-Lemaire et Dowsett, 1999). Les principales sont le touraco (Tauraco leucolophus), l'oie de Gambie (Plectropterus gambensis), le busard des roseaux (Circusa eruginosus), le coucal du Sénégal (Centropus senegalensis), le héron garde-boeufs (Bubulcus ibis), le héron goliath (Ardea goliath), les tourterelles (Streptopelia spp.), l'ombrette (Scopus umbretta), le francolin (Francolinus bicalcaratus) et la pintade commune (Numida meleagris). Par ailleurs, les espèces telles que les cicognes (Ciconia spp.), le jabiru d'Afrique (Ephippiorhynchus senegalensis) et l'ibis sacré (Threskiornis aethiopicus) sont en voie de disparition dans la région.

L'important réseau hydrographique axé sur le fleuve Bénoué comprend une gamme variée d'espèces halieutiques parmi lesquelles le hareng (Pellonulamiri spp.), l'hétérotis (Heterotis niloticus), les clarias (Clarias albopunctatus, C. anguillaris, C. gariepinus), les tilapias (Tilapia rendalli, T. zillii), le tetraodon (Tetraodon lineatus), les barbeaux (Barbus spp.), les poissons-chats (Auchenoglanis biscutatus, A. occidentalis), le binga (Hydrocinus vittatus, H. brevis, H. forskalli) et le capitaine (Lates niloticus). Malgré la grande diversité des poissons qu'on y trouve (Vivien, 1991), deux espèces seulement (le binga et le capitaine) sont très prisées des touristes pour la pêche sportive.

3.1.6 Description du milieu humain

Les ZIC 1 et 4 connaissent aujourd'hui une augmentation de sa population. Ce boum démographique s'explique par la forte migration des populations de l'Extrême-Nord et des pays voisins à la recherche de nouvelles terres. On recense environ 100 villages autour du parc dont 12 dans les ZIC 1 et 4 (Etoga et al., 2006). Ceci explique diverses sollicitations des ressources des aires protégées. La population est constituée de plusieurs ethnies :

- Les Haoussas essentiellement commerçants ;

- Les Foulbés essentiellement éleveurs ;

- Les agriculteurs Fali, Kangou, Mboum, Laka, Dii, Veré, Tchamba, Bata;

- Les immigrants venus de l'Extrême-Nord, essentiellement agriculteurs. Ce sont les Toupouris, Massa, Mafa, Moundang, Guiziga (WWF et al., 2002).

3.1.7 Activités économiques

3.1.7.1 Agriculture

Elle est la principale activité de production (60% la pratiquent) dans la zone et pratiquée par toutes les couches sociales (Koulagna et Weladji, 1998). Cette agriculture est extensive, exceptée la culture du coton, principale culture de rente. Les principales cultures de la zone classées par ordre d'importance par rapport à l'amélioration de niveau de vie et de revenu monétaire sont : l'igname (Dioscorea dumetum), le maïs (Zea mays), le mil (Sorghum spp.), le coton (Gossypium hirsitum), et l'arachide (Arachis hypogea) (Siroma, 1999).

3.1.7.2 Elevage

L'élevage sédentaire est marginal dans la zone (30% le pratiquent). Il est limité à quelques moutons, chèvres, volailles, bovins (Koulagna et Weladji, 1998). L'élevage transhumant y est assez important. Les éleveurs transhumants empruntent les couloirs bien connus. Très souvent, ils contribuent à la dégradation des pâturages en dehors des aires protégées et pénètrent à l'occasion dans les zones interdites. De ce fait, l'intrusion des animaux domestiques dans les aires protégées occasionne la contamination de certains bovidés tels que l'éland de Derby, le buffle (Gomsé et Mahop, 2000).

3.1.7.3 Pêche

La pêche à l'épervier est la technique la plus utilisée dans le PNB. Des poissons de plus de 20 kg sont régulièrement pêchés. A l'Est du PNB, toute pêche autre que la pêche sportive est interdite. Par ailleurs, certains produits toxiques sont employés par les pêcheurs et constituent une menace réelle pour le potentiel ichtyologique de la Bénoué (Gomsé et Mahop, 2000).

3.1.7.4 Chasse

Cette activité se pratique sous deux formes. Il s'agit de la chasse sportive et de la chasse traditionnelle.

La chasse sportive est pratiquée dans les ZIC 1 et 4 sur la base des plans de tir. C'est un sport
assujetti à l'obtention d'un permis de chasse relatif à un type de chasse (grande, moyenne et

petite chasse). L'abattage d'un animal est conditionné par le paiement d'une taxe d'abattage qui varie suivant l'espèce. Cette forme de chasse est prisée par les touristes.

La chasse traditionnelle revêt deux formes dont la chasse de subsistance et la chasse illégale. Hassan (1998), révèle que cette seconde forme prend des dimensions énormes et constitue une menace grave pour la faune. Les outils de chasse sont généralement rudimentaires. Ce sont les flèches, les lances, les armes traditionnelles.

3.1.7.5 Artisanat

L'artisanat est l'apanage des paysans spécialisés dans la fabrication des outils de première nécessité comprenant entre autres le tressage de la paille pour la construction des toitures et des clôtures ; la forge qui fournit le matériel champêtre (houes, dabas, socs, plantoirs, machettes) et de chasse (lances, flèches, couteaux, pièges) ; la sculpture qui s'occupe de la fabrication des tabourets, des pilons et des manches des dabas ; la poterie pour la fabrication des canaris et la décoration des calebasses (Gomsé et Mahop, 2000).

3.1.7.6 Orpaillage

Cette activité qui consiste à extraire de l'or dans le PNB (le long de la Bénoué et de certains mayo) se pratique de façon clandestine. C'est une autre forme de menace pour la faune sauvage car il est difficile de faire la différence entre braconnier et orpailleur (WWF et al., 2002). Ces derniers mènent en même temps les deux activités dans les zones de chasse.

3.2 METHODOLOGIE

3.2.1 Matériel

Pour collecter les données sur le terrain, les matériels suivants ont été utilisés. Il s'agit d'une jumelle de marque Pentax 8x40 qui assurait les visions à distance de l'observateur, une montre pour noter le temps d'observation, un GPS de marque Garmin 48 pour la prise des coordonnées géographiques des différentes indices observées dans les corridors et la mesure de la distance parcourue à vol d'oiseau lors du suivi de l'intégrité, un double décamètre pour la délimitation des parcelles échantillonnées pour l'inventaire floristique et une moto pour les déplacements. Enfin un appareil photo numérique a été utilisé pour les différentes prises de vue de terrain.

Sur le terrain, la collecte des données a été effectuée par une équipe de quatorze personnes (14) à savoir : 10 observateurs (formés par le WWF dont le rôle était d'identifier les espèces animales qui traversent la nationale N°1 par les corridors), un pisteur pour nous conduire sur les traces et différents corridors, un garde-chasse pour assurer notre sécurité, un botaniste pour l'identification des espèces végétales et un releveur.

3.2.2 Méthode

Les données secondaires de cette étude proviennent d'une part des bibliothèques du Département de Foresterie de l'Université de Dschang (UDs), de l'Ecole de Faune de Garoua (EFG), du Fond Mondial pour la Nature (WWF) et d'autre part des services de la Délégation Régionale des Forêts et de la Faune du Nord et d'internet.

Les données primaires quant à elles ont été recueillies à partir des observations directes, indirectes et des interviews effectuées sur le terrain. Ensuite un entretien mené auprès de certaines personnes ressources et des populations locales dans les villages périphériques aux corridors nous a permis de compléter cette collecte (Annexes 1 et 2). Dix fiches d'entretiens ont été administrées aux personnes ressources. Le choix des personnes ressources portait sur des personnes maitrisant la zone ou ayant fait une étude similaire à la nôtre. Quatre vingt fiches d'enquêtes ont été administrées à la population locale de sept villages riverains (BandaWani, Sakjé, Bouk, Dogba, Djaba, Guidiba et Mayo-Sallah) aux corridors et pour un taux d'échantillonnage de 32 % de ménages. Le choix d'un ménage était à moitié ciblé (chef de village, migrants, président des UCVF, anciens pisteurs, garde communautaire).

3.2.2.1 Identification de la faune sauvage dans les corridors le long de la Nationale N° 1

Des observations directes et indirectes ont permis de réaliser cet objectif. Sur chaque corridor, deux observateurs se positionnaient à un point fixe choisi au hasard. Lorsqu'un animal ou un groupe d'animaux était observé (traversant ou rôdant) ou que l'on faisait des observations indirectes (empreintes ou cris), les informations sur l'espèce, le nombre d'individus et l'heure d'observation étaient notées sur la fiche de collecte (Annexe 3). Le début des observations commençait à 5h30 pour finir à 12h00 pendant six jours consécutifs. Le choix de l'heure est dû au fait qu'à partir de 11h30 les animaux traversent très peu la route à cause de l'intensification de la circulation des véhicules et de la présence humaine. Cette méthode a été appliquée par le WWF/PSSN en 2008. Les informations collectées au WWF et les entretiens

auprès des personnes ressources ont permis de retracer l'évolution du nombre de la faune sauvage dans les corridors.

Il faut noter qu'en dehors des observations faites sur la nationale N° 1, nous avons ajouté les observations directes et indirectes effectuées pendant le suivi de l'intégrité des corridors.

3.2.2.2 Détermination de la diversité floristique des corridors

Pour atteindre cet objectif, l'opération consistait à délimiter dans chaque corridor quatre parcelles de 100 m x 100 m soit 10 000 m2 chacune à proximité de la route et à l'intérieur de chaque corridor de part et d'autre de la route. Au total, 4 ha représentaient la taille de l'échantillon par corridor. L'identification des ligneux se faisait dans toute la parcelle échantillonnée. Les informations sur le nom scientifique de l'espèce végétale, la famille et l'effectif de chaque espèce étaient relevées sur la fiche de collecte (Annexe 5).

Photo 2: Délimitation de la parcelle pour l'identification des espèces ligneuses

3.2.2.3 Identification des menaces à l'intégrité des corridors

Afin d'identifier les menaces, la méthodologie adoptée est celle utilisée par Siroma (2007). Cette méthode consiste à se placer à 100 m de chaque extrémité du corridor et entrer à l'intérieur du corridor à une distance de 5 km. Ensuite, faire un angle de 90° à l'intérieur du corridor et évoluer d'une manière parallèle à l'axe du corridor (2 km). Après avoir parcouru cette longueur, reprendre un angle perpendiculaire pour sortir du corridor. Il était question de relever les différentes activités anthropiques (coupe de bois, campements braconniers, installation des champs, activités pastorales) observées dans le corridor, les coordonnées GPS

de ces activités et quantifier l'ampleur de la pression humaine observée en mesurant la superficie dans le cas d'un champ.

La distance parcourue dans les corridors est de 10 km à l'exception des corridors Eland de Derby et Hippotrague où 5 km ont été parcourues. Ces distances nous ont permis de calculer l'indice kilométrique d'abondance (IKA) des activités humaines dans les corridors.

3.2.3 Paramètres étudiés

La fréquence relative qui est le rapport entre l'effectif d'une espèce donnée et l'effectif total des espèces a été déterminée par la formule (1).

Ni

F = ----- x 100 Formule (1)

N

Où Ni = nombre d'individus; N = Nombre total d'individus; F = fréquence relative en %

La diversité floristique a été déterminée en utilisant l'indice de diversité de Shannon-Weaver H qui est donné par la formule (2).

H = -?pi log2 (pi) Formule (2)

Où log2 = logarithme en base 2; Ni = nombre d'observation d'une espèce i; N = nombre total des observations; pi est la probabilité qu'une espèce i soit présente dans un relevé. En pratique, pi = Ni/N.

L'indice sera très élevé quand H sera supérieur à 4,5, élevé quand il sera supérieur à 3,6. Ceci traduit une faible organisation du système, par contre un faible indice de diversité (H< 3,6) indique un système plus organisé sauf dans le cas de la très forte dominance par une espèce. Cette formule a été développée par Magurran (1988) cité par Danah (2001).

D'autre part, l'indice d'équitabilité E de Pielou, déterminé par la formule (3), est le rapport de la diversité d'un peuplement ou d'un échantillon et le nombre N d'espèces présentes dans la parcelle. Il exprime la régularité, la répartition équitable des individus au sein des espèces

E = H/log2 (N) Formule (3)

E= indice d'équitabilité de Piélou;

H= indice de diversité de Shannon-Weaver ; N= nombre total d'observation.

L'indice kilométrique d'abondance (IKA) des activités anthropiques observées dans les corridors a été calculé par la formule 4.

IKA = nombre d'indices observes

Formule (4)

distance parcourue

Cette formule permet de voir combien d'activité humaine on peut rencontrer en parcourant une distance d'un km.

3.2.4 Analyses des données

Les points GPS collectés ont été analysés en utilisant les logiciels Map source et ARCVIEW 3.2 pour la réalisation de la carte de distribution des menaces. Les logiciels EXCEL et SPSS ont été utilisés pour les calculs (moyenne, fréquence et corrélation) et la confection des diagrammes et enfin Word pour la saisie du texte

3.3 DIFFICULTES RENCONTREE

- La méthode utilisée par WWF/PSSN et pratiquée par nous sur le suivi du fonctionnement biologique des corridors est l'observation des animaux sur un point fixe. Or les distances des différents corridors sont différents ce qui veut dire qu'il y a des corridors où toutes les espèces qui traversent la route ne sont pas observées compte tenu du nombre insuffisant des observateurs et la longue distance des corridors.

- La descente sur le terrain s'est déroulée au mois d'août 2010. Ce mois est celui qui à la plus forte pluviométrie dans la Région du Nord et les pluies du matin empêchaient les observateurs de se positionner pour relever les données sur la faune.

CHAPITRE 4: RESULTATS ET DISCUSSIONS

4.1 FREQUENTATION DES CORRIDORS PAR LA FAUNE SAUVAGE

4.1.1 Utiisation des corridors par la faune

Au total, 1228 individus

de plusieurs espèces animales

ont été observés dans tous les

corridors. Ces individus sont inégalement repartis entre les corridors. La figure 4 illustre la corridor.

répartition des animaux dans chaque

effectifs des animaux observes

350

300

250

200

150

100

50

0

164 151

293 291

329

corridors

Figure 4: Fréquence de la faune sauvage dans les corridors

De la figure 4, il ressort que les corridors Hippotrague (329), Eland de Derby (291) et Cob Defassa (293) sont les plus fréquentés par la faune sauvage. Tandis

que dans le corridor

avait moins d'o

Buffle et la Galerie forestière, il y bservations. Cette différence d'utilisation

des corridors par la faune peut s'expliquer par le fait que les villages situés à proximité du corridor Buffle et de la Galerie forestière sont plus peuplés que ceux situés à proximité des corridors Hippotrague, Eland de Derby et Cob Defassa.

Un autre facteur qui explique cette différence est la proximité des corridors les plus utilisés par rapport au PNB. En effet, les corridors reliés directement au parc (Hippotrague et Eland de Derby)

sont les plus utilisés par

u p

la faune contrairement à ceux éloignés d arc (Buffle et Galerie forestière). Abordant dans le

même sens,

Siroma (2007) et WWF (2008) ont

trouvé que les corridors Eland de Derby, Cob Defassa et Hippotrague sont les plus utilisés par la faune sauvage.

4.1.2 Diversité des espèces observées

La répartition des animaux observés par ordre et par famille est un paramètre important dans la détermination de la diversité faunique. Le tableau 2 présente les animaux qui fréquentent les corridors des ZIC 1 et 4, classés par ordre et par famille dans chaque corridor.

Tableau 2: Répartition des espèces par Ordre et Famille dans chaque corridor

 
 
 
 
 
 

CORRIDORS

 
 
 

Ordre

Famille

Nom commun

Nom scientifique

Buffle

Galerie forestière

Cobe Defassa

Eland de Derby*

Hippotrague*

TOTAL

 
 

Babouin

Papio anubis

47

85

131

161

122

546

 
 
 
 

43

25

66

67

55

256

Primates

Cercopithecidae

Singe vert

Cercopithecus
aethiops

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

19

13

16

0

28

76

 
 

Patas

Erythrocebus patas

 
 
 
 
 
 
 
 

Colobe

Colobus guereza

0

0

2

0

0

2

 
 

Guéréza

 
 
 
 
 
 
 

Artiodactyles

Bovidae

Cobe

Kobus defassa

0

4

0

2

12

18

 
 

Defassa

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cobe de

Kobus kob kob

5

2

13

27

10

57

 
 

Buffon

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Hippotrague

Hippotragus equinus

10

0

0

1

18

29

 
 

Ourébi

Ourebia ourebi

0

0

15

1

7

23

 
 
 
 

0

0

0

4

6

10

 
 

Bubale

Alcelaphus
buselaphus major

 
 
 
 
 
 
 
 

Guib

Tragelaphus scriptus

6

0

5

2

8

21

 
 

Harnaché

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Céphalophe
à flanc roux

Cephalophus rufilatus

3

3

6

5

5

22

 
 

Céphalophe
de Grimm

Cephalophus grimmia

4

1

5

6

4

20

 
 

Redunca

Redunca redunca

4

2

0

3

6

15

 
 

Buffle

Syncerus caffer caffer

3

0

0

0

0

3

 
 
 
 

11

0

15

9

8

43

 

Suidae

Phacochère

Phacocoerus
africanus

 
 
 
 
 
 
 
 

Genette
vulgaire

Genetta genetta

0

0

4

0

1

5

 

 

Viverridae

Civette

Viverra vivetta

1

1

2

0

7

11

Carnivores

Canidae

Chacal
commun

Canis aureus

0

0

6

3

9

18

 

Hyaenidae

Hyène
tachetée

Crocuta crocuta

0

0

3

0

0

3

 

Felidae

Serval

Leptailurus serval

0

0

0

0

2

2

 
 
 
 

0

0

0

0

4

4

 

Tryonomyidae

Aulacode

Tryonomys
swinderianus

 
 
 
 
 
 
 

Sciuridae

Ecureuil

Xerus erythropus

3

5

3

0

1

12

Rongeurs

 

fouisseur

 
 
 
 
 
 
 
 

Hystricidae

Porc-épic

Hystrix cristtat

0

0

0

2

0

2

 

Leporidae

Lièvre
d'Afrique

Lepus crawshayi

0

0

2

0

1

3

 

Erinacéidae

Hérisson

Atelerix albiventris

1

0

0

0

0

1

 
 
 
 

1

0

0

3

2

6

Reptiles

Varanidae

Varan de
savane

Varanus
exanthematicus

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0

7

0

0

0

7

Galliformes

Numididae

Pintade

Numida meleagris

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

164

151

294

296

329

1228

Total

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

N.B.: * Observations faite d'un seul côté du corridor.

Il découle du tableau 2 que dans les corridors qui ont fait l'objet de notre étude, 27 espèces animales appartenant à 14 familles et à six ordres ont été identifiées. Ce qui nous laisse dire que ces corridors sont diversifiés et prouve que ces aires de conservation jouent et doivent continuer à jouer leurs rôles.

Il ressort du même tableau 2 que les artiodactyles constituent l'ordre le plus diversifié en termes d'espèces avec deux familles et 11 espèces, suivi des carnivores (04 familles et 04 espèces), ensuite les rongeurs (04 familles et 04 espèces) et les primates (01 famille et 04 espèces). Les autres ordres sont faiblement représentés avec chacun une famille et une espèce. Ces résultats corroborent avec les résultats de Siroma (2007) et WWF (2008) qui font état de la plus forte représentativité de l'ordre des artiodactyles, suivis des carnivores et enfin des primates en termes d'espèces.

Malgré la grande diversité observée dans les corridors, on note l'absence de certaines espèces
phares pendant cette étude. Les espèces comme la girafe (Giraffa camelopardalis), le lion

africana africana ), le lycaon (Lycaon pictus) n'ont pas été observées. 4.1.2.1 Diversité des animaux observés par classe de protection

Les espèces observées ont été reparties en classe de protection (A, B et C). La figure 5

présente la répartition en pour centage des espèces par classe de protection observées.

82,24%

0,73%

17,10%

Classe A ClasseB Classe C

Figure 5: Répartition en pourcentage des espèces par classe de protection

N.B. : catégorie A : espèces intégralement protégées ; catégorie B : espèce bénéficiant d'une protection ;

catégorie C : espèce dont leur chasse est autorisée.

Il ressort de la figure 5 que, la classe C est la plus présente dans tous les corridors avec un pourcentage de 82,24% dominée par les babouins qui sont observés dans tous les corridors. La forte présence des babouins peut être due à la disparition de leurs prédateurs que sont la panthère et le lion dans la zone. Elle est suivie des classes B et A qui représentent respectivement 17,10% et 0,73% des observations. La classe A n'est représentée que par le Colobe Guéréza qui est un primate. La forte présence des classes C et B peut être dû au fait que, ces espèces sont très mobiles par rapport aux animaux de la classe A qui sont généralement de grande taille. Une autre raison pourrait être liée à

la fragmentation de

l'habit

at et le braconnage qui est plus accentué sur les espèces d

olobe Guéréza soit

e la classe A pour leur viande et leur trophée. Dans le même sens, le WWF (2008) n'a observé que huit C 0,49 % représentant la classe A, la classe C et B étant dominante.

s qui font

Contrairement à nos observations de terrain, Siroma en 2007 a identifié les Girafes et les Oryctérope parties de la classe A et n'a fait aucune observation sur les Colobes Guéréza. D'après nos

Girafes pourrait

enquêtes informelles, l'absence des s'expliquer par les migrations

saisonnières. En effet, en saison sèche, les girafes fréquentent notre zone d'étude et en saisons pluvieuse

(période de notre étude), elles se

déplacent vers le Nord du PNB.

classe A quand on sait que la base de l'économie cynégétique est c entrée sur les espèces animales de cette classe.

4.1.2.2

Diversité des animaux observés par Ordre

La répartition par ordre des espèces qui ont été observées dans les corridors des ZIC 1 et 4 pendant la période d'étude est illustrée par la figure 6.

21,45%

3,17% 1,78%

0,097% 0,57%

72,23%

primates artiodactyles carnivores rongeurs reptiles galliformes

Figure 6: Répartition par O rdre des animaux dans les corridors

De la figure 6 il ressort que les corridors sont plus fréquentés par les primates. Ils représentent 72,23% des observations suivi des a

rtiodactyles (21,45%) par contre les autres ordres sont très faiblement représentés. Ceci peut s'expliquer par le fait que la viande des primates n'est pas généralement

apprécier par la population riveraine et par conséquent sont peu braconnés. On

peut éga

lement signaler l'absence des prédateurs de ces espèces dans la zone c'est le cas de la panthère qui à disparu dans ces ZIC. Une autre raison est le fait que les primates ont une grande préférence pour les cultures (céréales, arachides, manioc et bien d'autres) comparés aux artiodactyles qui sont très méfiants de la présence de l'homme. C'est pourquoi on retrouve ces primates

près des villages à la recherche des cultures

. La forte présence de ces

primates est à

l'origine des conflits avec les agriculteurs (conflits homme-

faune sauvage). Les

études menées par Tchapda (2009)

, montrent que ces animaux sont les plus grands dévastateurs des cultures dans la zone. Les photos 3 et 4 illustrent la présence des primates et des artiodactyles dans les corridors.

Photo 3: Babouin sur un arbre près de la Nationale N°1 dans la galerie
forestière

Photo 4: Céphalophe à flanc roux en fuite

Les photos 3 et 4 prouvent que les différents corridors sont fréquentés par les animaux et qu'il existe une multitude d'espèce dans les corridors. Il est donc important d'aménager ces corridors et assurer leur protection afin que les animaux se sentent en sécurité et utilisent davantage cet espace qui leurs est réservé.

4.1.3 Evolution dans le temps de la fréquentation des corridors par la faune sauvage

Les études menées par le WWF depuis 2000 et nos observations de terrain (2010), nous ont permis de retracer l'évolution de l'effectif de la faune sauvage dans les corridors. La figure 7 illustre cette évolution.

 

3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0

 

nombre d'observation

 
 
 
 

1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012

années

Figure 7: Evolution du nombre d'animaux dans les corridors de 2000 -2010 pendant la même saison.

De la figure 7, il ressort que le nombre des animaux varie d'une année à une autre et régresse au fil de temps. Le nombre d'animaux dans les corridors est passé de 2886 individus de septembre 2000, à 1674 individus en 2003 soit une différence de 1212 individus. En octobre 2004, 1197 observations ont été faites et on observe une baisse des individus dans les corridors par rapport à 2003. Cette chute prononcée du nombre d'animaux dans les corridors peut s'expliquer par l'augmentation de la population, due en partie à l'arrivée des migrants venus de l'Extrême Nord à la recherche des terres fertiles. Une autre raison peut être l'insuffisance du personnelle de surveillance, des moyens mis à leur disposition et le manque de motivation des gardes communautaires qui sont corrompus par les braconniers. Tout ceci a conduit à une exploitation non durable des ressources de la zone et se répercute sur la présence des animaux dans la localité.

L'augmentation de l'effectif des animaux enregistrés entre 2005 à 2008 serait due en partie à la mise en oeuvre du processus de la cogestion dans les ZIC 1 et 4; processus d'intégration de la population locale dans la gestion des ressources naturelles de cette zone (zone à cogestion).

Une autre raison pourrait être l'augmentation du personnel de surveillance dans la zone pendant cette période et la formation des gardes communautaire.

D'une manière générale l'effectif de la faune dans les corridors à diminuer. Entre les années 2000 à 210, on a enregistré une baisse de 1280 individus soit un taux de diminution 44,35% d'individus.

Selon la population locale, il n'y a pas seulement baisse de l'effectif des animaux dans les corridors mais également l'absence de plus en plus remarquable de certaines espèces dans les corridors. La population explique cela par le fait que les activités anthropiques (braconnage, installation des champs, élevage, coupe anarchique de bois et bien d'autres menaces) se sont intensifiées au fil du temps. Une autre raison évoquée est l'augmentation du nombre des migrants dans la zone. Ces migrants sont généralement des agriculteurs et des pasteurs nomades qui ne voient pas leur intérêt à conserver les ressources naturelles de la ZIC. Selon eux ils ne bénéficient pas des retombées de ces ressources.

Après l'analyse des résultats obtenus, l'on devrait s'inquiéter de la baisse drastique du nombre d'animaux dans les corridors car si rien n'est fait on risque arriver à une dérive des corridors. Ceci doit interpeller la vigilance des conservateurs à élaborer une stratégie de surveillance et de conservation durable des corridors et les AP qu'ils relient.

4.2 CARACTERISTIQUES DE LA FLORE DES CORRIDORS

4.2.1 Indices de diversité de Shannon et d'équitabilité

Le nombre d'espèces observées de ligneux et les indices de Shannon- Weaver et d'équitabilité calculés séparément pour les côtés Est et Ouest des corridors sont reportés dans les tableaux 3 et 4 :

Tableau 3: Nombre d'individus observés (N), Indices de diversité de Shannon (H) et d'équitabilité de Pielou (E) du côté Ouest des corridors

Corridors Buffle Galerie Cob Defassa Eland de Hippotrague

forestière Derby

N 334 250 289 290 405

H 4,60 4,40 4,24 4,79 4,22

E 0,55 0,55 0,52 0,58 0,48

Tableau 4: Nombre d'individus observés (N), Indices de diversité Shannon (H) et d'équitabilité de Pielou (E) du côté Est des différents corridors

Corridors Buffle Galerie forestière Cob Defassa

N 304 236 256

H 4,19 4,11 4,21

E 0,50 0,52 0,52

Il ressort des tableaux 3 et 4 que tous les corridors sont diversifiés ; car d'après Shannon-weaver, une diversité supérieure à 3,6 correspond à une diversité élevée et très élevée pour un indice supérieur à 4,5. Cette diversité est vérifiée du côté Ouest et du côté Est des corridors. Cette diversité élevée traduit la présence dans chaque corridor d'une multitude d'espèces végétales qui sont relativement toutes abondantes. Ceci offre aux animaux une gamme variée d'aliments et de refuges. De plus, cela suggère que le fourrage n'est pas concentré en un seul point du corridor, mais est disponible sur toute son étendue que se soit du côté Est des corridors ou du côté Ouest, les corridors offre à la faune un milieu favorable. Il faut noter que le côté Ouest a une diversité floristique supérieure au côté Est avec le corridor Eland de Derby qui a la plus grande diversité (4,79) et les espèces sont mieux reparties du côté Ouest vu les indice d'équitabilité obtenue. Danah (2001) a observé les mêmes résultats dans les zones de biodiversité et les corridors de la ZIC 1 où tous les corridors et les zones de biodiversités présentaient une diversité élevée.

Les valeurs de l'indice d'équitabilité sont régulières dans tous les corridors. Ces valeurs traduisent une répartition des individus au sein des espèces dans chaque corridor.

4.2.3 Formations végétales rencontrées

La différenciation des formations végétales rencontrées dans les différents corridors a été effectuée sur la base des espèces ligneuses rencontrées (Annexe 6). La répartition des ligneux diffère d'un corridor à un autre et d'un point à un autre du corridor. Cela pourrait s'expliquer par le fait que certaines formations végétales sont caractéristiques des collines «hossérés» (Danah 2001). C'est le cas des formations à Bowellia dalzielli que nous n'avons rencontré que du côté Ouest du corridor Buffle et du côté Est du corridor Cob Defassa. Les autres espèces comme les Terminalia spp., Annona senegalensis, Piliostigma tonningii, Anogeissus leiocarpus, Isoberlinia doka sont presque présentes dans tous les corridors. D'une manière générale, ces formations sont soit des savanes (herbeuse, arbustives ou arborées, boisées) soit des galeries forestières, soit encore des végétations de montagne.

Il est important de noter que la présence d'une formation végétale dans un corridor conditionne la présence de certains animaux. C'est ainsi que pendant le suivi de l'intégrité, les primates étaient observés dans les formations à Gardenia aquala et Annona senegalenses car ces animaux se nourrissent des fruits ou des racines de ces arbustes. Les traces des artiodactyles étaient plus observées dans les sites où les graminées étaient abondantes.

4- 3 LES MENACES A L'INTEGRITE DES CORRIDORS

4-3-1 Les types d'activités

Les activités anthropiques enregistrées lors du suivi de l'intégrité des corridors sont regroupées dans le Tableau 5.

Tableau 5: Nombres et Indice Kilométrique d'Abondance moyen (IKA) des activités anthropiques observées dans les corridors

Coupes de bois

19

35

8

10

8

61,54

1,96

Champs

/

19

/

/

5

18,46

0,58

Braconnage

/

/

1

/

/

0,77

0,02

Habitat humain

/

1

/

/

/

0,77

0,02

Orpaillage

1

/

1

/

/

1,54

0,04

Sentier

10

/

10

/

/

1,54

0,5

Pâturage

/

14

3

/

1

13,84

0,36

Extraction du miel

2

/

/

/

/

1,54

0,04

TOTALE

23

69

14

10

14

 
 

Pourcentages (%)

17,79

57,07

10,76

7,69

10,76

100

 

IKA moyen

2, 3

6,9

1,4

2

2,8

 
 
 

Galérie

Buffle forestière Cobe Defassa

Eland

de Derby* Hippotrague*

Pourcentages

des activités

(%)

IKA moyen

Corridors

Types D'activités

N.B. : * Observations faites d'un seul côté

Au total, huit types activités anthropiques ont été identifiés avec au total 130 cas d'anthropisations observés dans tous les corridors.

Il faut rappeler ici que le nombre d'activités recensées dépend du type d'activités. C'est ainsi qu'une activité de braconnage représente ici un campement de braconniers alors que, 18 activités pastorales représentent non seulement les troupeaux de boeufs ou moutons observés, mais aussi les traces de passage du bétail y compris l'émondage des espèces fourragères telles que Afzelia africana. Le nombre d'orpaillage représente les sites d'orpaillage rencontrés.

Les activités menées dans les corridors sont la coupe de bois, le braconnage, le pâturage, l'installation des champs, l'orpaillage, l'installation des habitations et l'usage des sentiers qui traversent les différents corridors.

Le tableau 5 montre que l'activité la plus rencontrée est la coupe de bois avec un IKA moyen de 1,96 dans tous les corridors. La Galerie forestière est le corridor où cette activité est la plus observée avec un IKA de 3,5. Cette activité est suivie de l'installation des champs dans les corridors avec un IKA moyen de 0,58.

Il faut noter que le degré d'anthropisation varie d'un corridor à un autre. Le tableau 5 montre que le corridor le plus touché est la galerie forestière avec 53,07% cas de menaces observées. Ceci serait dû au fait que les migrants installés du côté de Dogba viennent faire leurs champs et couper le bois dans ce couloir. La preuve en est que toutes les personnes rencontrées dans ce corridor étaient des migrants. La galerie forestière est suivie par le corridor Buffle avec 17,79 % d'observations. Ces menaces ont été plus observées du côté de Banda-Wani où la population vient chercher du bois pour la fabrication du charbon. Ensuite les corridors Cobe Defassa et Hippotrague avec chacun 10,76% d'observations et enfin le corridor Eland de Derby est le corridor le moins attaqué. On y enregistre seulement 7,69% de menaces, ceci explique la fréquence élevée des animaux dans ce couloir.

4. 3.1.1 Coupe de bois

La coupe de bois est l'activité la plus rencontrée. Elle représente à elle seule 61,54% des activités observées. Le bois est coupé soit pour la cuisson des aliments, soit pour la vente, soit pour la fabrication du charbon ou pour la pratique de l'agriculture (photos 5, 6 et 7).

Photo 5: Matériel utilisé pour fendre

du bois Photo 6: Bois prêt à être transporté vers la route

dans la Galerie forestière

 
 

Photo 8: Sacs de charbon positionnés en bordure de route près du village Banda

 
 

Les photos 5, 6, 7 et 8 illustrent la coupe de bois dans la zone et les différents matériels utilisés pour fendre le bois. Il ressort de ces photos que l'utilisation du bois de chauffe pour la vente, la fabrication du charbon et le défrichement des champs sont les principaux facteurs qui occasionnent la destruction abusive de la flore dans la zone.

Dans cette zone, le bois est la principale source d'énergie utilisée, les espèces exploitées par les populations autochtones étaient sélectionnées suivant leur bonne aptitude à brûler et les plus utilisées étaient Acacia spp., Vitex spp., Anogeissus leiocarpus, Hymenocardia acida, (Siroma, 1999 ; Fadimatou, 2002). Cette activité était jadis pratiquée dans les Zones à Usage Multiple (ZUM). Mais l'augmentation de la population et l'arrivée des migrants ont entrainé la coupe abusive du bois. Cette coupe se fait maintenant à l'intérieur et à l'extérieur des ZUM car selon les pratiquants de cette activité, le bois représente aussi une source de revenus non négligeable pour la population et leur permettant d'envoyer les enfants à l'école et de disposer de certaines commodités.

4.3.1.2 Pratiques agricoles

L'agriculture représente une des menaces les plus importantes des corridors. Elle représente 18,46% des activités observées. Les principales cultures pratiquées dans la localité sont celles du coton (Gossypium hirstum) pratiquée en plus grande partie par les migrants, du maïs (Zea mays), du mil (Sorghum spp.), de l'arachide (Arachis hypogea), de l'igname (Dioscorea spp) qui est plus pratiquée par les autochtones, du niébé (Fasiolus sp) et bien d'autres. C'est une agriculture extensive et itinérante sur brûlis très destructrice de la végétation (Photos 9 et10).

Photo 9: Arbre ceinturé pour pratiquer

Photo 10 : Champ d'arachide dans la

l'agriculture dans la Galerie forestière Galérie forestière

Les photos 9 et 10 présentent les champs rencontrés dans les différents corridors. Cette activité est à l'origine des autres formes d'anthropisation comme la coupe abusive de bois, la destruction de l'habitat faunique, le braconnage et bien d'autre.

L'expansion de l'agriculture dans les corridors est due au fait que les migrants venus de l'Extrême Nord et des pays voisins (Tchad, Centrafrique,...) sont pour la plupart des peuples cultivateurs. Ils sont, chaque année, à la quête des nouvelles terres et cherchent à optimiser les espaces cultivables. Ils oublient cependant l'existence de la faune sauvage qui est une source de développement de la localité. Mais il y'a des corridors qui ne sont pas touchés par cette activité comme le corridor Buffle. Ceci pourrait être dû à sa topographie très accidentée qui rend l'agriculture impossible. Cette activité a régressé dans le corridor Cobe Defassa et Eland de Derby. Ceci est le résultat de l'intensification du suivi de l'intégrité du corridor mené par le WWF. La Gallérie forestière enregistre à elle seule 19 observations quand au corridor Hippotrague, nous avons observé cinq champs. Siroma (2007), a observé un total de 28 champs dans tous les corridors. En 2010, nous avons observé un total de 24 champs. Il est remarquable que cette activité a sensiblement diminué et cela serait dû au fait que, le suivi répété de l'intégrité des corridors a une influence sur la présence des hommes dans les corridors. En effet, lorsque la population voit les agents des eaux forêts et chasses ou les gardes communautaires, elle a tendance à avoir peur d'être sanctionnée. La mise en oeuvre de la stratégie de lutte anti-braconnage dans le PNB et sa périphérie a favorisé la diminution des menaces dans les corridors.

4.3.1.3 Pâturage

Le pâturage est la troisième activité la plus importante menaçant l'intégrité des corridors. Il représente 13,84% des menaces observées. Les photos 11 et 12 illustrent les actions de pâturage dans les corridors.

Photo 11: Arbuste abattu pour nourrir les

animaux dans le corridor Hippotrague Photo 12: Troupeau de boeufs

rencontré dans la Galérie forestière

Il ressort des photos 11 et 12 que les corridors sont fréquentés par les éleveurs et leur bétail. Cet élevage extensif représente une menace importante pour la faune sauvage avec le risque de contamination par les maladies et la destruction de l'habitat faunique.

Cette activité est représentée par les campements peuls, les troupeaux de bovins et les pistes de transhumance observés en plein corridor. Il est à déplorer l'émondage important d'Afzelia africana par les peuls pour nourrir les animaux et qui à la longue perturbe l'habitat de plusieurs espèces et menace par conséquent la biodiversité dans le PNB et sa périphérie. En plus cette activité est à l'origine de la transmission des maladies contagieuses des animaux domestiques aux animaux sauvages. Trois corridors sont concernés par cette activité à savoir la galerie forestière (14 cas), le corridor Cobe Defassa (03 cas) et enfin le corridor Hippotrague où on a observé qu'un seul cas. Il faut noter que cette activité a pris du recul car l'étude de Siroma (2007) ressortait que tous les corridors étaient touchés par cette activité. Il a enregistré au total 35 cas de pâturages. Cette année 18 cas seulement ont été observés lors du suivi de l'intégrité des corridors et ne concernent que trois corridors comme nous l'avons cité plus haut. Ce résultat peut s'expliquer par le fait que les éleveurs ont pris conscience de la situation et les menaces qui leur sont infligées par les gardes chasses les amènent à respecter les AP de peur que leurs bêtes ne soient abattues ou confisquées.

A notre avis, compte tenu des inconvénients de partage de l'espace par la faune domestique et sauvage (braconnage, transmission de maladie et conflits), les actions des gardes chasses doivent être davantage encouragées par les conservateurs pour limiter les dégâts que pourraient engendrer l'élevage dans les AP.

4.3.1.4 Autres formes d'anthropisations

Il s'agit ici par ordre d'importance de l'orpaillage, de l'extraction du miel, du braconnage et les pistes humaines.

Deux cas d'orpaillage ont été observés sur les 130 cas de menaces soit 1,54 %. Cette activité se réalise dans les lits des Mayo et se manifeste par le bouleversement de la terre dans le lit du Mayo. Le faible pourcentage de cette activité peut s'expliquer par le fait que notre étude s'est effectuée en pleine saison pluvieuse car la majorité des personnes se rendent dans leur activité agricole. Siroma (2007) affirme que la méthode d'exploitation a une incidence négative sur l'environnement car la déforestation, le désherbage et le retournement de la terre rendent cette dernière peu favorable à la régénération du couvert végétal. Les villages entiers se déplacent et se reconstruisent dans les AP pour exploiter de l'or. C'est le cas de Brouma où un village d'exploitants d'or s'est constitué dans le PNB. Heureusement le MINFOF et le MINEP sont descendus sur les lieux pour le délogement de la population. Comme conséquence de cette activité, il a été noté une destruction de l'habitat de la faune exercé par ces orpailleurs. Elle a été observée dans deux corridors notamment du côté Est du corridor Buffle et côté Ouest du corridor Cobe Defassa. Il est très important d'éradiquer cette activité humaine dans les AP avant qu'on arrive à une situation où l'habitat de la faune ne se trouve complètement détruite et occasionne le déplacement de la faune sauvage vers des milieux plus favorable et plus sécurisés.

Les activités comme le braconnage connaissent une baisse par rapport à 2007 où on a observé cinq avec saisie du matériel de braconnage tels que les armes à feux, les lances, les cartouches et même une moto. Cette baisse peut être due à l'amélioration du plan de surveillance entrepris par le MINFOF depuis 2004 et l'implication des gardes communautaires dans la conservation des ressources naturelles de la zone. Cela peut également se justifier par la période de l'étude (pleine saison pluvieuse) qui n'est pas très indiquée pour la chasse car la hauteur des herbes réduit la visibilité des braconniers. Les photos 13, 14 et 15 illustrent la présence du braconnage et de l'orpaillage dans la zone.

 
 

Photo 13: Ancien campement des braconniers rencontré.

Photo 14: Deux orpailleurs rencontrés au

Mayo Ka'a avec leurs matériel dans le corridor cobe Defassa.

 

Photo 15: Une orpailleuse nettoyant de l'or dans le lit du mayo

Les photos 13, 14 et 15 représentent respectivement un campement de braconnier, deux orpailleurs avec leurs matériels de travail et une femme qui nettoie de l'or dans le lit d'un mayo. Ces activités sont des véritables menaces pour les AP de la Région du Nord en générale et en particulier des ZIC 1 et 4.

Ces activités sont à l'origine de la dégradation des corridors. La présence de l'homme dans les AP influence le déplacement des animaux soit pour se reproduire soit pour se nourrir ou pour chercher un milieu plus sécurisé.

Après les observations des menaces observées ça et là il faut noter qu'aucun corridor n'a échappé aux menaces de l'homme.

4.3.4 Interaction Faune- Activités humaines dans les Corridors

Le suivi écologique mené dans les corridors montre qu'il existe une forte corrélation (r= - 0,77) entre la fréquentation des corridors par la faune sauvage et les activités humaines . Cette relation est illustrée par la figure 8.

nombre Espèces animales

nombre de menaces observées

294 296

164 151

69

23

14

14

10

350

300

250

200

150

100

50

0

323

Figure 8: Relation entre la fréquentation des corridors par la faune et les activités humaines

Il ressort de la figure 8 que, lorsque les menaces sont faibles le nombre d'animaux observés est grand dans le corridor. C'est le cas des corridors Cobe Def assa, Eland de Derby et Hippotrague. En ce qui concerne la Galerie forestière et le corridor Buffle, les menaces sont élevées. C'est pourquoi on constate que l'effectif des animaux dans ce corridor est faible par rapport aux autres corridors ; c' est ce qui traduit la forte corrélation négative entre les activités anthropiques et la présence de la faune dans les corridors. Le corridor Hippotrague connaît moins de menaces en 2010 contrairement aux résultats de Siroma (2007) . Ceci se traduit par le délogement des agriculteurs et les patrouilles e ffectuées par les gardes communautaires appuyés par les gardes chasses. Les résultats de la présente étu de corroborent avec celles des précédentes études (Donfack et al., 2000 ; Etoga et Lawan, 2005 ; Bené Bené et Lawan, 2006) qui ont montré que la Galerie forestière est le corridor le plus menacé et le plus pauvre en observations de la faune sauvage.

Ce présent travail donne

une autre vision aux corridors de l'UTO Bénoué que l'on pense es

qu'ils sont seulement de nom. Ccorridors peuvent être sauvés si le Gouvernement et la

population intensifient la lutte anti-braconnage dans la zone et améliore le plan de surveillance du PNB en général et en particulier les corridors de la ZIC 1 et 4.

4.3.5 Perception des corridors par la population des ZIC 1 et 4

La population interrogée était constituée de 17,5% de migrants et 82,5% d'autochto nes. Dans un premier temps, il en ressort que 28,74% de cette population (constitués de15% d'autochtones et 85% de migrants) pratiquent leurs activités dans les corridors. Ce pourcentage obtenu serait dû au fait que certaines personnes avaient peur de se déclarer comme pratiquant d'activités dans les corridors. Ensuite, nous notons que la majorité de la population soit 80% (constitués de 87,5% d'autochtones et 12,5% de migrant s) est informée de l'existence des corridors dans la localité car ces derniers sont matérialisés par les panneaux signalétiques au niveau de la route nationale N°1 (Garoua- Ngaoundéré). De plus une proportion de 53,75% de cette population pense que les corr

idors ont été créés pour servir de passage pour la faune sauvage tandis que 36,25% pensent qu'ils servent à réduire les conflits homme-faune sauvage.

Parmi les personnes interrogées, 49% ont une bonne connaissance

des corridors. Par contre,

10% de cette p

opulation pensent que les corridors ont été installés pour réduire l'espace cultivable et en fin 41% ont un avis mitigé sur les corridors dans la localité. La figure 9 illustre la perception de la population par rapport aux corridors.

41%

10%

49%

Aide beaucoup Aide moyennement N'aide pas

Figure 9: Appréciations des corridors par la population

Les données collectées révèlent que 46,25% de la population pensent que le gouvernement ne les implique pas réellement dans la gestion des ressources naturelles de la localité, car pour ceux-ci, seulement une petite partie de la population jouit de ces biens (président UCVF, président CVF, chefs des villages et leurs familles). Il faudrait donc davantage sensibiliser la population sur les bienfaits de la conservation, revoir également la manière dont les retombés de cette conservation sont distribués entre les villages et enfin impliquer toutes les couches sociales dans la gestion des ressources naturelles de la localité.

En ce qui concerne l'avenir des corridors dans la localité 68,75% de la population (87,27% d'autochtones et 12,73% de migrants) pensent que les corridors ont encore un avenir dans la zone tandis que 23,75% de la population constitués de 5,26% des migrants et 94,73% d'autochtones s'inquiètent de l'avenir des corridors si l'Etat ne fait rien pour sauver ces corridors c'est-à-dire appliquer des mesures drastiques pour un délogement effectif des humains.

Pour une gestion durable des corridors, 37,37% de la population préconisent un appui aux gardes communautaires alors que 40,50% recommandent le renforcement de la surveillance à travers le recrutement des gardes chasses par le l'Etat et des gardes communautaires par les UCVF. L'Etat devra aussi revoir la situation de ces gardes communautaire afin que leur condition soit régularisée. Ceci pourra conduire à une gestion durable et garantir l'avenir de ces corridors.

4.4 PROPOSITION DES ACTIONS POUR UNE GESTION DURABLE 4.4.1 Maîtrise de la migration

Les ZIC 1 et 4 se situent actuellement comme un front pionnier de la migration. Il est important de rencontrer les autorités traditionnelles pour savoir les raisons pour lesquelles les migrants continuent à s'installer dans les corridors alors que les limites de ceux- ci ont été retenues de commun accord entre les populations et l'Etat lors de plusieurs réunions de concertation. A la suite de cette rencontre, il sera question d'impliquer tous les Gardes Communautaires de la Faune (GCF) et les Gardes chasses de chaque village pour alerter les autorités traditionnelles des nouvelles installations des migrants au-delà des ZUM. Ceci permettra de prohiber toute installation humaine et tout défrichement dans les corridors.

4.4.2 Fixation des limites des corridors

Nous pensons que les limites des corridors doivent être permanentes au lieu d'être révisées tous les 5 ans sous proposition de la population comme prévu dans la convention de cogestion. La limitation des corridors devrait se faire en saison sèche, période pendant laquelle les défrichements sont moindres et les populations moins occupées pour assister aux différentes réunions. Ainsi, les allogènes et les migrants ne diront plus qu'ils ne connaissent pas les limites des corridors.

4.4.3 Le suivi de l'intégrité des corridors

Pour préserver l'intégrité des corridors, nous suggérons que des opérations de patrouille régulières dans les limites des corridors soient faites. Ceci parce que les menaces ont été plus observées vers les limites qu'a l'intérieur des corridors. Il s'agira concrètement de ressortir toute personne qui exercera des activités interdites dans les corridors. La motivation des gardes chasses et les gardes communautaires pour des opérations coups de poing et des opérations quotidiennes de patrouilles peut être un moyen efficace pour sauver l'intégrité des corridors.

4.4.4 Les alternatives au braconnage

Le braconnage étant strictement interdit par la loi forestière, nous pensons que la réduction du braconnage passera par une augmentation du nombre des gardes chasses et des gardes communautaires pour assurer la surveillance du PNB et de sa périphérie. L'élevage des petits ruminants et de volailles doit être davantage vulgarisé pour combler les besoins en protéines animales.

4.4.6 Aménagement des pistes de transhumance

Un couloir de transhumance de 1 km de large est prévu par la convention de cogestion. Cette piste devrait être aménagée de part et d'autre de l'ancienne route allemande. Mais certains éleveurs rencontrés dans les corridors ont avoué que la piste de transhumance officielle n'est pas aménagée, c'est la raison pour laquelle ils se retrouvent dans les corridors à la recherche du pâturage et des points d'eaux en saison sèche. Il est donc important d'aménager cette piste de transhumance tout en creusant des points d'eau pour bétail d'une capacité supportant l'effectif en saison sèche.

4.4.7 Proposition méthodologique pour un suivi comparatif des corridors

La méthodologie actuellement utilisée pour le suivi écologique des corridors présente des manquements. Elle ne permet pas de faire une comparaison fiable d'une année à l`autre car les efforts réalisés ne sont pas les mêmes dans tous les corridors. En plus les observations ne sont pas faites pendant la même période de l'année or nous savons que la présence de certains animaux dans les corridors est liée à la saison. Nous pensons que la méthode de transects linéaires perpendiculaires à la longueur du corridor devrait être utilisée pour pourvoir éviter le double comptage et évaluer l'utilisation des corridors par la faune suivant un gradient d'évolution du bord de la route vers l'intérieur. Cette approche permettrait de calculer le nombre d'observations au kilomètre des différents paramètres étudiés (faune sauvage, activités humaines, flore, ...) afin de trouver des corrélations entre ces derniers. L'on devrait également ressortir les résultats obtenus par espèce et par corridor pour pouvoir retracer l'évolution dans le temps de la faune dans chaque corridor.

CHAPITRE 5: CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

5.1 CONCLUSION

Il ressort de notre étude que les corridors des ZIC 1 et 4 sont encore utilisés par la faune sauvage. Un total de 1228 individus regroupés dans 14 familles a été observé dans les corridors. Les corridors les plus utilisés par les animaux sont Hippotrague (329 individus), Eland de Derby (296 individus) et Cob Defassa (394 individus). Le corridor Buffle et la Galerie forestière ont été les moins utilisés par les animaux pendant la période de cette étude. Ces animaux sont regroupés dans 06 ordres. Les primates représentent le groupe taxonomique le plus observé avec 887 individus, suivis des artiodactyles avec 261 individus observés et les carnivores avec 39 individus vus. Les autres groupes sont infiniment observés avec une marge comprise entre 01 et 20 individus observés. Ces animaux sont reparties en trois classes à savoir la classe A, représentée uniquement par le Colobe Guéréza (Colobus guereza), la classe B représentée en grande partie par les Artiodactyles, et la classe C dominée par les primates et quelques rongeurs. Malgré cette diversité faunique observée, le nombre d'animaux dans les corridors diminue; car l'effectif est passé de 2886 individus en 2000 à 1228 en 2010 soit une diminution de 44,35%. Il est à déplorer la faible présence des espèces phares (eland de Derby, lion girafe, buffle, lycaon et bien d'autre espèces) dans les corridors quand on sait que ces espèces ont besoin de rejoindre les autres populations dans les autres AP pour assurer leur viabilité. Ceci devrait attirer l'attention du gouvernement dans la conservation et la gestion durable des corridors des ZIC 1 et 4.

Tous les corridors ont subit les pressions des activités humaines cette année. Il est important de souligner qu'il existe une relation étroite entre les activités anthropiques et le fonctionnement biologique des corridors.

En définitive, nous pouvons dire que les corridors des ZIC 1 et 4 sont en permanence utilisés par la faune sauvage qui présente ainsi une importance écologique. Ils doivent donc être préservés pour la gestion durable et la conservation de la faune sauvage.

5.2 RECOMMANDATIONS

Au terme de notre étude, nous recommandons:

· Au MINFOF

- de s'approprier du système de suivi écologique et de créer une base de données du suivi des informations ;

- d'intégrer d'avantage les migrants dans le système de la conservation et de les sensibiliser sur l'implantation des villages afin qu'ils ne s'installent plus de manière anarchique. Dans la même optique, il faudrait sensibiliser les éleveurs transhumants de passage dans la zone pour l'utilisation exclusive des couloirs de transhumance prévus dans la convention ;

- d'augmenter les effectifs des gardes chasses en service dans la zone ;

- d'intensifier l'opération « coups de poing » pour déloger les agriculteurs installés dans les corridors et les foyers de fabrication de charbon ;

- de sensibiliser les usagers de la nationale N°1 sur la zone de passage de la faune sauvage afin que ces derniers réduisent la vitesse des véhicules dans ces zones surtout entre 6h00 et 10h.Cette période correspond au moment de la journée où on observe le plus des animaux traverser la route ;

- de revoir la dénomination des corridors.

· Au WWF

- d'organiser des séances de formation et de sensibilisation avec les populations

riveraines du PNB afin de leur permettre de mieux négocier leurs sources de revenus

et défendre leurs intérêts dans la gestion participative des ressources naturelles ; - d'organiser davantage les concours de meilleurs corridors dans la ZIC 1 et 4.

· A l'EFG et aux autres organismes de recherche

- de réaliser des études sur les observations nocturnes pour compléter les données sur l'utilisation des corridors par la faune.

- de réaliser les opérations de suivi écologique pendant la même période afin de pouvoir comparer les résultats de ces opérations de suivis


· Aux chefs des villages et à la population

- d'orienter l'installation des migrants qui arrivent dans la zone ;

- d'informer les acteurs en charge de la gestion des AP en cas des nouvelles installations dans les corridors.

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TEXTE DE LOIS

Loi N° 94-01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche. Arrêté N° 0580/A/MINEF/DFAP/SDF/SRC du 27 août 1998.

ANNEXES

ANNEXE 1 : GUIDE D'ENTRETIEN AVEC DES PERSONNES

RESSOURCES

Date de l'enquête : .

1. Nom de l'enquêté

2. Statut :

3. Que savez- vous des corridors ? (historique, pourquoi sont-ils crées)

4. Pensez- vous que les objectifs fixés ont été atteints ?

5. Les limites sont- elles matérialisées pour informer la population de la présence des corridors ?

6. Avez-vous déjà mené une étude se rapportant aux corridors dans la zone ?

7. Selon vous quel est l'état actuel des corridors ?

8. y a t-ils des menaces qui pèsent sur ces derniers et comment cela affecte leur fréquentation par les animaux ?

9. Quelles sont les causes d'introduction des populations dans ces corridors ?

10. Quel bilan faites-vous des corridors de l'UTO Bénoué ?

11. Quel est selon vous l'avenir des corridors dans le complexe du PNB ?

12. Quelles solutions préconisez-vous pour une meilleure gestion de ces corridors ?

ANNEXE 2 : GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LA POPULATION LOCALE

1. Date de l'enquête:

2. Nom :

3. Statut social (emploi) :

4. Village :

5.

Autochtone migrant

I. Connaissance des corridors

6. Où pratiquez-vous l'agriculture, la coupe du bois, la chasse?

7. Existe t- il une zone spécifique pour pratiquer ces activités ?

8. Avez-vous été informés de l'existence des corridors dans votre zone ?

9. Connaissez- vous ces limites?

10. Selon vous pourquoi les corridors ont-ils été créés dans la ZIC?

11. Quelle est votre perception concernant les corridors dans votre localité ?

12. Avez- vous déjà observé les animaux sauvages dans les corridors ?

Oui Non

13. Quelles activités menaient-ils ?

o S'abreuvaient

o Traversaient la route

o Cherchaient les sels minéraux dans la saline

o Se reposaient

o Broutaient

o Autres à préciser

14. selon-vous quelles sont les activités que la population mène dans les corridors ?

15. Pensez-vous que le gouvernement vous a réellement impliqué dans la gestion des ressources naturelles de votre zone ?

16. Que pensez-vous de l'avenir des corridors de votre localité?

17. Quelles solutions préconisez- vous pour une meilleure gestion des corridors ?

ANNEXE 3 : FICHE D'OBSERVATION DE LA FAUNE

Nom du corridor concerné :

Heure début Heure fin

Heure d'observati on

coordonnées

Nom de

l'espèce

Nom scientifique

effectif

Classe de

l'espèce

Remarques ou Commentaires

Latitude N

Longitude E

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Adapté de WWF/PSSN

ANNEXE 4: FICHE DES MENACES OBSERVEES DANS LES CORRIDORS

Nom du corridor concerné : Date :

Point de départ GPS : N E Point de fin GPS : N E

Types activités

Coordonnées GPS

Ampleur de

l'activité (superficie)

Nombre d'observation

Animaux ou traces

observés pendant le suivi de l'intégrité

Latitude N

Longitude E

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Adapté de WWF/PSSN

ANNEXE 5: FORMULAIRE DE LA FICHE FLORISTIQUE

Date :

Nom du releveur : Numéro de la placette

Nom de

l'espèce
végétale

famille

Type de plante

Nombre d'observation à

proximité de la
route (P1)

Nombre d'observation

à l'intérieur des

corridors (P2)

Remarques

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Atapté du WWF /PSSN

ANNEXE 6: TABLEAU DE CORRELATION

 
 

Activités Humaines

Nombre d'animaux

Activités

Corrélation de Pearson

1

-

,770

Humaines

 
 
 
 

Sig. (bilatérale)

 

,128

 

N

5

5

Nombre d'animaux

Corrélation de Pearson

-,770

1

 

Sig. (bilatérale)

,128

 
 

N

5

5

Source : adapté de SPSS

ANNEXE 7:INDICES DE DIVVERSITE DE SHANNON-WEAVER ET INDICES
D'EQUITABILITE DE PIELOU

 

Buffle

Gallérie forestière

Cob de fassa

Eland de derby

hippotrague

Noms scientifique

H

E

H

E

H

E

H

E

H

E

Daniellia oliveri

0,02510091

0,00299401

0,07656986

0,00961234

0,06840792

0,00836802

0,16751659

0,02047903

 
 

Annona senegalensis

0,09074515

0,01082399

0,24353362

0,03057246

0,17948247

0,02195524

0,28224312

0,03450443

0,3345019

0,03861816

Terminalia
macroptera

 

0

0,09545255

0,01198282

0,32626983

0,03991105

 

0

0,37258295

0,0430146

cecurina virosa

0,1168696

0,01394009

0,07656986

0,00961234

0,0854661

0,01045466

 

0

0,10118756

0,01168208

Bridelia ferrugenea

 

0

0,18575425

0,02331902

0

0

 

0

0,13184815

0,01522183

Vitelaria
paradoxa

0,07645155

0,00911907

0

0

0,0854661

0,01045466

0,02820658

0,00344828

0,19963792

0,02304814

Piliostigma thonnengii

0,09074515

0,01082399

0,14443602

0,01813205

0,25817635

0,03158149

0,26606765

0,03252697

0,36465963

0,04209986

Pseudocedrela kotschyi

0,02510091

0,00299401

0,07656986

0,00961234

0,34547616

0,04226047

0,08524013

0,01042067

0,13184815

0,01522183

Anogeissus leocarpus

0,09074515

0,01082399

0,19827952

0,0248914

0,04965346

0,00607387

0,12968234

0,01585376

0,12204118

0,01408962

Parkia biglobosa

 

0

0,03186314

0,004

0

0

0,02820658

0,00344828

 

0

Prosopis
africana

0,06106654

0,00728396

0,1589051

0,01994846

0,02828694

0,00346021

0,10099967

0,01234729

 

0

Pterocarpus erinaceus

0,19182303

0,02288046

0,17265093

0,02167407

0,17948247

0,02195524

0,23990202

0,0293282

0,18416901

0,02126226

Nauclea laxifolia

 

0

0,07656986

0,00961234

0,02828694

0,00346021

0,02820658

0,00344828

0,10118756

0,01168208

Entada africana

0,0442138

0,00527378

 

0

0,0854661

0,01045466

0,06822359

0,00834038

0,11183759

0,01291162

Bombax costatum

0,07645155

0,00911907

 

0

0

0

0,08524013

0,01042067

 

0

Hymenocardia acida

0,07645155

0,00911907

0,03186314

0,004

0,02828694

0,00346021

0,23061567

0,02819294

 

0

Crossopterys februfusa

0,0442138

0,00527378

0,1128772

0,01417025

0,14325054

0,01752316

0,11575752

0,01415144

 

0

Stereospermum kuntianum

 

0

0,07656986

0,00961234

0

0

0,04951661

0,00605344

0,06579534

0,00759605

Syzygium
guineense

0,0442138

0,00527378

 

0

0

0

0,31888132

0,03898348

 

0

Burkia africana

0,20999781

0,02504833

0,09545255

0,01198282

0

0

 

0

 

0

Fucus kapensis

 

0

 

0

0

0

 

0

 

0

Ficus cicomorus

 

0

0,18575425

0,02331902

0

0

 

0

 

0

Ficus abisinica

 

0

0,03186314

0,004

0

0

 

0

 

0

Ficu s

simplicifolia

 

0

0,03186314

0,004

0

0

 

0

 

0

Ficus glumosa

 

0

 

0

0,02828694

0,00346021

 

0

 

0

Bridelia scleoneura

 

0

 

0

0

0

 

0

 

0

Grewia bicolor

 

0

0,26372586

-

0,03310733

0

0

0,31195243

0,03813642

0,02138711

0,00246914

Acacia polyacantha

0,0442138

0,00527378

0,30855903

0,03873555

0

0

 

0

0,11183759

0,01291162

Sterculia setigera

 

0

 

0

0

0

 

0

 

0

Detarium microcarpum

 

0

 

0

0

0

0,04951661

0,00605344

 

0

Psorospermum senegalense

0,09074515

0,01082399

 

0

0

0

0,04951661

0,00605344

 

0

Gardenia aquala

0,18228275

0,02174251

 

0

0,26664343

0,03261723

0,15548226

0,01900782

0,1412983

0,01631285

Afzelia africana

 

0

 

0

0,02828694

0,00346021

0,02820658

0,00344828

0,05242086

0,00605197

Monotes kerstingii

0,24322013

0,02901106

 

0

0,06840792

0,00836802

0,11575752

0,01415144

 

0

Isoberlinia doka

0,06106654

0,00728396

 

0

0,13001036

0,01590355

0,12968234

0,01585376

0,23500981

0,02713182

Terminalia glocesens

0,10416901

0,01242518

 

0

0

0

 

0

 

0

Vitex doniana

 

0

 

0

0

0

0,04951661

0,00605344

 

0

Vitex amplifolia

 

0

 

0

0

0

 

0

 

0

vitex simplicifolia

 

0

 

0

0

0

 

0

0,02138711

0,00246914

Parinari curatifolia

 

0

 

0

0

0

 

0

 

0

Combretum molle

0,02510091

0,00299401

0,03186314

0,004

0

0

0,02820658

0,00344828

0,05242086

0,00605197

Combretum colinum

0,06106654

0,00728396

0,18575425

0,02331902

0,10126293

0,01238702

0,04951661

0,00605344

0,05242086

0,00605197

Combretum glutinosum

 

0

 

0

0,13001036

0,01590355

0,2008038

0,02454841

0,0900269

0,01039358

Curidacta sp

 

0

 

0

0

0

 

0

 

0

Pericopsis laxiflora

0,06106654

0,00728396

 

0

0

0

0,02820658

0,00344828

 

0

Isoberlinia tomentosa

0,44180423

0,05269797

 

0

0

0

0,14289404

0,0174689

0,18416901

0,02126226

Cassia sieberiana

0,19182303

0,02288046

0,09545255

0,01198282

0

0

 

0

 

0

Sterculia cetisera

 

0

 

0

0

0

 

0

 

0

Lonchocarpus laxiflorus

 

0

0,09545255

0,01198282

0

0

0,04951661

0,00605344

 

0

Terminalia laxiflora

0,31228866

0,03724948

0,46438562

0,05829754

0,37432534

0,04578945

0,2210182

0,02701964

0,38393693

0,04432542

Bridelia ferrugenea

0,0442138

0,00527378

 

0

0,14325054

0,01752316

0,14289404

0,0174689

 

0

Crossopteryx crusifora

0,0442138

0,00527378

 

0

0

0

 

0

 

0

Ouapaka togolensis

0,20999781

0,02504833

0,07656986

0,00961234

0

0

 

0

 

0

Pterocarpus lucens

0,02510091

0,00299401

 

0

0,0854661

0,01045466

0,12968234

0,01585376

0,11183759

0,01291162

Ximenea americana

0,02510091

0,00299401

 

0

0

0

0,06822359

0,00834038

0,10118756

0,01168208

Maytenus senegalensis

0,07645155

0,00911907

 

0

0

0

 

0

0,03783594

0,00436815

Acacia hockii

0,25848503

0,03083184

0,14443602

0,01813205

0,4043929

0,04946747

 

0

0,20706953

0,02390612

Lanea Kerstingi

0,06106654

0,00728396

0,05572627

0,0069957

0

0

0,11575752

0,01415144

0,05242086

0,00605197

Lannea fructicosa

0,1168696

0,01394009

0,07656986

0,00961234

0,0854661

0,01045466

0,14289404

0,0174689

0,12204118

0,01408962

Lannea enulus

 

0

 

0

0,0854661

0,01045466

 

0

 

0

Khaya senegalensis

0,09074515

0,01082399

 

0

0

0

 

0

 

0

Piliostigma recticulum

0,20999781

0,02504833

 

0

0

0

 

0

 

0

Steganotaenia araliaceae

0,07645155

0,00911907

 

0

0

0

 

0

 

0

Boswelia dalzielii

0,06106654

0,00728396

 

0

0

0

0,02820658

0,00344828

 

0

Protea occidentalis

0,0442138

0,00527378

0,14443602

0,01813205

0

0

 

0

 

0

Detarium microcarpum

0,17240988

0,02056488

 

0

0

0

 

0

 

0

Ziziphus mauritiana

 
 

0,03186314

0,004

0

0

 

0

 

0

Securinega virosa

 
 

0,05572627

0,0069957

0

0

 

0

 

0

Forea rosetiana

 
 

0,23287204

0,02923404

0

0

 

0

 

0

Borasus aethiopum

 
 

0,03186314

0,004

0

0

 

0

 

0

Opilia amantaceae

 
 
 
 

0,04965346

0,00607387

0,02820658

0,00344828

 

0

Detharia negricarpum

 
 
 
 

0,06840792

0,00836802

 

0

 

0

Cussonia carca

 
 
 
 

0,02828694

0,00346021

0,02820658

0,00344828

 

0

Acacia dudgeoni

 
 
 
 

0,0854661

0,01045466

 

0

 

0

Sterculia setigera

 
 
 
 

0,1160546

0,01419641

0,08524013

0,01042067

 

0

Sterculia eructica

 
 
 
 

0

0

0,02820658

0,00344828

 

0

haematostaphis barteri

 
 
 
 

0,06840792

0,00836802

 

0

 

0

Strychnos spinosa

 
 
 
 
 
 

0,02820658

0,00344828

0,02138711

0,00246914

Lophira lanceolata

 
 
 
 
 
 

0,02820658

0,00344828

 

0

Swartzia madagasgarensis

 
 
 
 
 
 

0,10099967

0,01234729

 

0

total

4,59942228

0,54861457

4,39865339

0,55219339

4,23901125

0,5185382

4,78923034

0,58548699

4,22139202

0,4873586

ANNEXE 8: LISTE DES GRAMINEES

Nom scientifique

famille

Loudetia spp

Poacée

Andropogon schirensis

Poacée

Andropogon gayanus

Poacée

Andropogon pseudrapricus

Poacée

Hyparrhenia subplumosa

Poacée

Hyparrhenia rufa

Poacée

Sporobulus pectinellus

Poacée

Pennisetum unisetum

Poacée

Setaria barbata

Poacée

Vertivera nigritana

Poacée

Chloris robusta

Poacée

ANNEXE 9: RECAPITULATIF DES EFFECTIFS PAR GROUPE TAXONOMIE DANS LES CORRIDORS.

 

2000
(sep)

02 (jan)

02 (avril)

02 (juin)

03 (mars)

03 (juin )

03 (oct)

04 (fev)

04 (juin)

04 (oct)

05 (mars)

05(oct)

06(mars)

06(sep)

07(ja n)

08(sep)

Primates

233

1391

1284

1143

1183

1475

1376

1035

809

986

864

994

1003

1321

940

1327

Artiodacty les

429

316

394

499

306

360

259

328

353

147

331

184

545

376

225

210

Rongeurs

38

11

13

10

18

9

13

10

9

17

14

12

6

16

31

13

Carnivores

64

36

44

44

23

35

26

24

31

47

28

45

37

43

47

56

Proboscid és

0

0

0

0

0

0

0

48

0

0

0

0

0

0

0

0

total

2886

1754

1735

1696

1530

1879

1674

1445

1202

1197

1237

1235

1235

1756

1243

1606

Source : WWF/PSSN






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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera