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Politique du développement du secteur privé au Bénin: état des lieux et perspectives

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par Mounirou ABDOULAYE
Université d'Abomey-Calavi - Maitrise sciences économiques option économie 2009
  

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INTRODUCTION

Le défi de l'accélération de la croissance économique est aujourd'hui plus que jamais d'actualité dans les nations sous développées. A l'orée de leurs cinquante années d'indépendance, les pays d'Afrique subsaharienne peinent encore a faire progresser le revenu réel par habitant de leurs populations respectives. Ces pays sont en effet les plus touchés dans un contexte oa pres de la moitié de la population mondiale vit en dessous du seuil de la pauvreté.

Pour gagner le pari du bien etre social et d'un développement économique réel, nombre de ces pays sous développés a l'instar du Bénin ont entrepris ces 20 dernieres années, de profondes réformes d'inspiration libérale. Ces différentes réformes ont surtout consisté a réduire la prédominance de l'Etat dans la sphere productive et a promouvoir l'initiative privée. Dans cette nouvelle approche, les roles des différents agents économiques ont été redéfinis ainsi qu'il suit : les opérateurs économiques privés (regroupés au sein du secteur privé) sont désormais chargés de jouer un role prépondérant dans la création de la richesse, ils sont chargés d'entreprendre des initiatives tres productives qui devront fournir aux pauvres des emplois leur permettant d'améliorer leur niveau de vie. L'Etat dans son role régalien, se doit de créer les conditions favorables a la mise en oeuvre de ces initiatives. Ainsi, longtemps relégué en arriere plan, le role moteur du secteur privé a la croissance économique et au développement est aujourd'hui reconnu par tous. Dans son rapport 2006 intitulé K vers une croissance pro&pauvres : le développement du secteur privé N, l'0CDE reconnait le secteur privé comme le moteur principal de la croissance. Son développement est donc une condition essentielle de l'accélération du rythme de la croissance. Certains pays comme la Chine, l'Inde, le Brésil, l'Argentine, l'Afrique du Sud, l'Egypte, la Tunisie et les « pays miracle N d'Asie orientale (Singapour, Corée du Sud, Taiwan, Malaisie...) ont pu relever le défi d'une croissance forte et durable en comptant sur les capitaux privés générés par le secteur privé. Le statut actuel de « pays émergents N dont jouissent certains d'entre eux, est tributaire de la stratégie d'attraction de flux massifs d'IDE. Ils ont su promouvoir leur secteur privé et l'expérience s'est révélée concluante.

Le Benin a signe en juin 1989 le premier Programme d'Ajustement Structurel (PAS) marquant ainsi son adhesion pour l'essor de l'initiative privee puisque le PAS visait essentiellement : la reduction de la taille et du role du secteur public ; la creation d'un environnement plus favorable au secteur prive ; l'assainissement des finances publiques et la reforme du cadre reglementaire. Cette action s'est vue renforcee par la Conference des Forces Vives de la Nation de fevrier 1990 avec l'adoption d'orientations strategiques de developpement faisant le choix d'economie de marche. Aussi, le pays s'est dote a l'issue de cette conference, d'une nouvelle constitution, celle du 11 decembre 1990 qui a consacre les droits de propriete, le principe d'egalite de traitement de tout individu devant la loi, le droit de libre etablissement sans distinction de nationalite et le principe de libre entreprise. A la suite de ces actes hautement historiques, une reflexion nationale commune a ete initiee et a aboutit a l'adoption de la vision strategique du Benin a l'horizon 2025 : ff le Benin est, en 2025, un pays phare, un pays bien gouverne, uni et de paix, a economie prospere et competitive, de rayonnement culturel et de bien etre social 0. L'objectif a terme etant d'edifier une economie prospere et competitive tiree par le secteur prive. Toujours dans la meme dynamique, plusieurs projets et programmes sont elabores et mis en oeuvre dans le cadre du developpement du secteur prive. L'un des plus importants est le Programme de Relance du Secteur Prive adopte en novembre 1994 et adosse a la politique nationale et de strategie de relance et de developpement du secteur prive (approuvee lors de la Table Ronde Sectorielle des partenaires au developpement tenue a Cotonou en 1994). Apres dix annees de mise en oeuvre, une redynamisation de cette politique a conduit a l'adoption en 2006 de la Lettre de Politique de Developpement du Secteur Prive. Cette lettre releve dans un premier temps, les principaux obstacles au developpement du secteur prive et enonce ensuite le programme de reformes que le Gouvernement du Benin se propose de realiser en faveur du secteur prive.

Cependant, le secteur prive au Benin, fait face a de multiples contraintes qui
freinent enormement son developpement et de nombreux rapports et etudes

indiquent que le Benin n'est pas attractif aux investissements prives en depit de ses atouts considerables. Les reformes engagees jusqu'a present, n'ont pas permis au secteur prive beninois de generer des ressources suffisantes pouvant induire une croissance economique reelle. Au cours de la periode 2000-2005, la croissance du PIB a repose sur un taux d'investissement de l'ordre de 19,4 % en moyenne, dont 8,0% pour le secteur public et 11,4% pour le secteur prive alors que celui des pays asiatiques tourne autour de 28% (comptes nationaux/INSAE). De plus, les rapports successifs de la Banque Mondiale sur le climat des affaires ont positionne le Benin dans les plus mauvais rangs ces dernieres annees. Une question majeure reste donc posee a cet egard : quelle est la gestion qui est faite du secteur prive par les pouvoirs publics apres deux decennies de liberalisme economique ?

Il est aujourd'hui imperieux d'apporter des reponses appropriees a cette preoccupation au regard du role devolu au secteur prive. C'est pour cela que la presente etude est initiee et porte sur le theme ff Politique de Developpement du Secteur Prive au Benin : etat des lieux et perspectives 0. A cette fin il nous parait necessaire d'analyser l'efficacite de la politique de l'Etat en matiere de promotion du secteur prive au Benin. Plus specifiquement, il s'agira d'une part, d'analyser la pertinence de la politique du Benin en matiere de promotion du secteur prive et d'evaluer les effets de cette politique sur le climat des affaires, d'autre part.

Au plan de la structuration de ce travail, trois chapitres sont retenus : le premier chapitre nous permettra de circonscrire le cadre theorique du théme objet de notre etude et le deuxiéme chapitre est propose pour presenter succinctement le secteur prive dans son environnement au Benin. Ensuite, le troisiéme chapitre sera constitue de la presentation et de l'analyse des resultats de la politique mise en oeuvre par l'Etat beninois. Des recommandations sont formulees a la fin du dernier chapitre en vue de contribuer a l'amelioration de cette politique pour le developpement du secteur prive au Benin.

Chapitre I : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE

1.1 Le/ probieme/

1.1.1 Origine du projet d'etude et motifs de choix du theme de la recherche

La presente etude qui porte sur le theme ff Politique de developpement du Secteur Prive au Benin : etat des lieux et perspectives 0 est du domaine de l'economie de developpement. Elle s'inscrit dans le cadre des recherches de fin de formation de deuxieme cycle a la Faculte des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG) de l'Universite d'Abomey Calavi.

Chaque annee, la Societe Financiere Internationale realise pour le compte de la Banque Mondiale, une enquete pour mesurer la facilite de faire les affaires dans chaque pays. Cette enquete denommee g Doing Business », utilisent dix indicateurs qui evaluent essentiellement les reglementations et les procedures visant a renforcer ou a decourager l'activite des entreprises. Le present projet de recherche est donc inspire des polemiques suscitees par les mauvais rangs occupes ces dernieres annees par le Benin dans les differents classements de g Doing Business ».

En mai 2009, nous avons eu l'opportunite de participer a la validation du document portant Bilan et Perspectives a court et moyen termes de l'Economie Nationale (BiPEN) realise par la Direction Generale des Affaires Economiques du Ministere de l'Economie et des Finances et dont le theme central etait consacre au climat des affaires au Benin. Les echanges a cette occasion ont tourne autour des enquêtes « Doing Business » comme instrument d'evaluation du climat des affaires. Notre presence a cette seance nous a permis d'avoir une bonne comprehension de l'environnement dans lequel le secteur prive exerce ces activites. Cela a suscite en nous des interrogations auxquelles nous comptons apporter des elements de reponse en passant en revue toutes les mesures officielles mises en place par l'Etat pour aider le secteur prive a jouer pleinement son role dans le processus de reduction de la pauvrete au Benin.

1.1.2 Intéréts de l'étude

Le premier intér$t de cette étude est qu'elle permettra de révéler les faiblesses des réformes en cours au Bénin et de faire des propositions d'ajustement des stratégies mises en oeuvre dans le cadre du développement du secteur privé. Ensuite, elle va contribuer a lever certaines ambiguités suscitées par le classement annuel de « Doing Business N objet de nombreuses polémiques au Bénin.

Enfin, elle contribuera au renforcement du plaidoyer des opérateurs économiques privés en faveur de conditions favorables d'exercice de leurs activités.

1.1.3 Formulation du probleme et les questions de recherche

Partout dans le monde, c'est le secteur privé qui est le premier vecteur de croissance et d'emplois. Accroitre la dynamique de ce secteur est donc un élément clé dans les nouvelles stratégies qui visent a réduire la pauvreté dans les pays en développement. Cela appelle des pouvoirs publics, l'adoption de politiques économiques plus attractives au secteur privé.

Le rapport sur l'évaluation du climat des investissements au Bénin (Banque Mondiale, 2005), admet que g le renforcement de la croissance économique au Bénin passe par un développement et une diversification des activités économiques du secteur privé. Pour ce faire, il est nécessaire que les investisseurs et les entrepreneurs soient rassurés quant au futur économique du Bénin et sa capacité a mettre en place un cadre plus favorable au secteur privé N. Par ailleurs, le diagnostic économique du Bénin présenté dans le cadre de l'élaboration des 0rientations Stratégiques de Développement pour la période 2006-2011, indique que le Bénin jusqu'à présent, est compté parmi les pays les moins avancés du monde de par la faiblesse du revenu annuel par habitant qui s'établirait autour de 261 000 FCFA sur toute la période allant de 1980 a 2005. Ce diagnostic soutient aussi que le faible développement de l'économie béninoise depuis 1960 s'explique en partie par la faible compétitivité de la plupart des secteurs productifs du pays.

C'est justement pour renverser la tendance que le pays s'est tourné vers l'adoption de politiques économiques visant la réduction de la pauvreté. Dans cette démarche, une place de choix a été accordée au développement du secteur privé. Le Gouvernement du Bénin a ainsi défini des objectifs stratégiques pour promouvoir le secteur privé.

Un bref apergu sur le contexte qui a prévalu a l'éclosion du secteur privé au Bénin révéle que l'économie béninoise a connu plusieurs phases dans son évolution. De ces phases, il ressort notamment que le pays s'était orienté jusqu'en 1972, vers une conservation des traits fondamentaux de l'économie coloniale, avec une stratégie basée sur l'agriculture comme moteur de la croissance. A la suite de cette période, c'est l'option marxiste-léniniste qui est adoptée pour conduire l'animation de la vie socio économique du Bénin. Le constat général a la fin des années 80 est que les résultats économiques n'ont pas été reluisants en dépit des nombreuses initiatives prometteuses engagées. Aussi, l'Etat s'était fait acteur principal de la sphére de production ; l'initiative privée était ainsi quasi inexistante.

Il a fallu la Conférence des Forces Vives de la Nation (février 1990) avec l'adoption d'orientations stratégiques de développement faisant le choix d'économie de marché pour que le secteur privé se voit attribuer un role prépondérant dans la création de la richesse nationale c'est l'ére des privatisations ou l'Etat devrait se désengager progressivement du secteur productif pour laisser place aux opérateurs économiques privés nationaux et étrangers. Au-delA de ces privatisations, l'Etat s'est également engagé a créer un environnement favorable au développement des activités économiques par le secteur privé. Quatre temps forts ont marqué la concrétisation de cet engagement. Il s'agit de la signature des Programmes d'Ajustement Structurel (PAS) ; de l'organisation a Cotonou en novembre 1994 de la Table Ronde sectorielle des partenaires au développement du Bénin consacrant l'adoption du Programme de Relance du Secteur Privé ; l'adoption en 1998 de la vision stratégique du Bénin a l'horizon 2025 ; l'adoption de documents de référence tels que le Document de stratégie pour la Réduction de la

Pauvreté (DSRP) en 2002, les 0rientations Stratégiques de Développement (0SD) en 2006, la Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté (SCRP) en 2007 et la Lettre de Politique de Développement du Secteur Privé. Les objectifs retenus a la faveur de ces différents événements se résument aux points ci-apres +

- Réduire le role du secteur public dans l'économie a travers les privatisations des entreprises d'Etat ;

- Assainir les finances publiques ;

- Promouvoir une administration performante, décentralisée et transparente au service du développement du secteur privé ;

- Améliorer le cadre légal, juridique et réglementaire ;

- Instaurer un bon climat des affaires et veiller a son amélioration ;

- Faciliter la création des entreprises ;

- Faciliter l'intermédiation financiere en faveur du secteur privé ;

- Réformer le systeme fiscal ;

- CEuvrer pour la sécurisation des droits de propriété ;

- Mettre en place un dispositif d'appui au secteur privé et veiller a son renforcement.

Au plan législatif, la mise en oeuvre de ces objectifs a conduit a l'adoption de la loi n° 90-002 du 09 mai 1990 portant code des investissements. Ce code prévoit dans ses dispositions un certain nombre d'incitations et facilités fiscales pour des entreprises exercant dans des domaines d'activité spécifiques. Il faut citer aussi l'adoption d'un code du travail en 1998 et d'un code minier en 2006. La mise en place du dispositif institutionnel de promotion du secteur privé s'est traduit par la création de plusieurs structures pouvant favoriser la performance et la compétitivité des entreprises. Entre autres structures, nous pouvons citer le Centre de Formalités des Entreprises (CFE) et le Centre de Promotion des Investissements (CPI). Le CFE est créé en 1997 pour servir de guichet unique aux opérateurs économiques privés qui devraient pouvoir accomplir, en un me-me lieu, dans un délai minimum et a un cout réduit, les formalités pour la création et les modifications de leurs entreprises. Le CPI créé en 1998 a

pour mission essentielle de favoriser la promotion et le developpement des investissements. A ce titre, il est charge de mettre en oeuvre la politique gouvernementale de promotion des investissements en assistant les investisseurs dans le cadre des modalites d'installation, d'identification de partenaires et de realisation rapide de leurs projets. En dehors de ces deux structures, d'autres structures existent et s'inscrivent dans cette dynamique et tout recemment, le gouvernement a installe le Conseil Presidentiel des Investisseurs charge d'ameliorer la concertation entre le public et le prive et de lever les contraintes freinant l'investissement prive. En octobre 2008, un departement ministeriel a ete cree et est charge exclusivement de la promotion du secteur prive.

C'est dans ce meme contexte que plusieurs etudes realisees sur le Benin, ont revele que le secteur prive beninois est en proie a de multiples difficultes. Ces difficultes sont nombreuses et prennent diverses formes. Dans ce registre, il faut noter que l'administration beninoise peine encore a combler les attentes du secteur prive surtout en ce qui concerne le niveau de transparence et la lourdeur dans le traitement des differents dossiers ; cela a inexorablement conduit a la generalisation de la corruption et au developpement des activites dans l'informel. Selon les differents secteurs d'activites, la corruption est citee par 70 a 92% des dirigeants d'entreprises comme une contrainte "majeure" ou "tres severe" (Banque Mondiale, 2005). Le Benin est classe au 90eme rang sur 158 pays pour ce probleme selon le rapport 2005 de Transparency International. Selon le Rapport 2008 du PNUD sur le Developpement Humain au Benin, il y a eu 28,9% d'entreprises qui ont du sursoir a leur investissement au Benin au cours des trois annees precedentes pour cause de corruption.

L'economie beninoise est dominee a plus de 70% par les activites informelles et cela pose un probléme aux operateurs economiques du secteur formel qui y trouvent une concurrence deloyale qui leur est faite. De plus, le secteur prive beninois rencontre beaucoup de difficultes dans le processus de creation des entreprises. C'est ce qui explique la forte proportion d'operateurs economiques qui preférent exercer leurs activites dans

l'informel pour contourner cette situation qui expose le secteur prive aux affres d'une administration tres peu performante. C'est d'ailleurs dans ces mêmes conditions que le payement des nombreuses taxes s'effectue. Les taux d'imposition ainsi que leur administration refletent generalement une preoccupation des plus importantes pour les chefs d'entreprises, respectivement pour 87,7 et 86,2 pourcent d'entre eux dans le secteur manufacturier ; ces chiffres sont voisins pour les autres secteurs (Banque Mondiale, 2005).

En ce qui concerne le financement de leurs activites, les operateurs economiques sont confrontes a un acces difficile et tres couteux aux credits bancaires. La contribution des banques au financement des activites du secteur prive reste encore tres faible au Benin. De nombreuses statistiques ont ete produites dans ce cadre. Par exemple, en 2007, les credits accordes aux entreprises par les banques en pourcentage du PIB s'eleve a 17,6% au Benin contre 75,3% ; 76,7% ; 25,3% ; 20,1% et 18,8% respectivement pour l'Afrique du Sud, l'Ile Maurice, le Kenya, le Burundi et le Togo (FMI, 2008).

De tout ce qui precede, il ressort que l'environnement des affaires au Benin est peu attractif. Cela limite les performances du secteur prive et pose la problematique de l'efficacite de la politique de l'Etat en matiere de developpement du secteur prive. C'est autour de cette problematique que s'articule les differentes phases de notre etude. Les preoccupations specifiques qui decoulent de cette problematique conduisent aux questions ci- apres :

n Les reformes engagees par l'Etat ont elles contribue a ameliorer les procedures de creation des entreprises et d'obtention de credits ?

n Au regard des positions occupees par le Benin dans les differents classements des enquêtes « Doing Business N, quelle est l'influence de la politique du Benin en matiere de promotion du secteur prive, sur le climat des affaires ?

Les reponses qui seront apportees a ces differentes interrogations
permettront de formuler des recommandations a l'endroit de tous les acteurs

pour une amelioration de la politique de l'Etat beninois en matiere de promotion du secteur prive.

1.2 Re.vue. de. La Litte,rature.

1.2.1 Definition des concepts

1.2.1.1 Définition de la notion de secteur privé

En economie, le secteur prive designe le secteur dans lequel l'Etat n'intervient pas ou intervient tres peu dans un role regulateur. Il constitue le secteur dans lequel s'exercent et s'apprecient les initiatives privees. Tout en reconnaissant le secteur prive comme un outil puissant de developpement pour les pays pauvres, Luc Rigouzzo, Directeur General du Proparco (Promotion et Participation pour la Cooperation Economique, France), estime que la litterature sur le sujet est peu developpee.

Neanmoins, le dictionnaire d'economie et de sciences sociales ClaudeDaniele Echaudemaison (2006) definit le secteur prive comme etant l'ensemble des entreprises dont le capital est detenu par des personnes physiques, des particuliers, ou par des personnes morales privees, des societes. Le secteur prive comprend, outre les entreprises capitalistes, le secteur associatif, c'est-à-dire l'ensemble des associations sans but lucratif creees selon la loi de 1901. En terme claire, le secteur prive est en opposition au secteur public qui regroupe les administrations publiques et les entreprises sur lesquelles l'Etat exerce une influence decisive.

Selon l'0CDE (2006), le secteur prive n'est pas seulement constitue des entreprises du secteur formel. Individus et menages, riches ou pauvres, sont aussi des acteurs economiques prives dans la mesure ou ils consomment des biens et services, vendent leur travail, cultivent ou produisent des biens et services. Cette assertion demontre l'etendue du concept de secteur prive. Ainsi, la politique de developpement du secteur prive se definit comme l'ensemble des mesures officielles que l'Etat initie et execute dans le but de faciliter significativement l'animation de la vie economique par tous ceux qui y aspirent sans distinction de nationalite et de race. Ce faisant, l'Etat attend comme resultat immediat, la participation tres active de tous les agents

economiques a la creation de la richesse. A terme, l'Etat espere un accroissement substantiel des capitaux prives pour le financement de l'economie nationale. L'atteinte de ces differents objectifs depend de la pertinence et de l'efficacite des mesures adoptees.

Au Benin, l'on ne peut aborder la notion de secteur prive sans rappeler l'existence du secteur informel de par sa preponderance dans les economies sous-developpees. Le secteur informel regroupe l'ensemble des activites economiques qui echappent a la reglementation officielle. Selon l'0CS (2008), le secteur informel est ne de l'incapacite de l'Etat et du secteur formel prive a repondre aux besoins fondamentaux de la population dans les domaines de l'emploi, de l'alimentation, de la sante, du logement et de l'education. Il s'agit aussi d'une situation qui resulte de l'aspect dualiste de la structure economique des pays en developpement caracterisee par la juxtaposition d'un g secteur moderne D ou secteur formel prive et d'un g secteur traditionnel D designant le secteur informel ; plus les masses populaires rencontrent de difficultes a formaliser leurs activites generatrices de revenus et plus elles vont les exercer officieusement. Le secteur informel est pergu aujourd'hui comme l'une des contraintes majeures au developpement du secteur prive puisqu'il est taxe de non productif et est accuse de livrer une concurrence deloyale aux operateurs economiques du secteur prive formel. Ce point de vue est discutable au regard du dynamisme exceptionnel du secteur informel et de la multiplicite de ses activites (Igue, 2008).

Le prealable au developpement du secteur prive passe par l'adoption d'une politique economique liberale ; il importe donc de donner une definition du liberalisme economique.

1.2.1.2 Le libéralisme économique

Le liberalisme economique est un mode de gestion economique inspire des theories economiques classiques et neoclassiques et qui prône la liberte des echanges commerciaux et une intervention minimale de l'Etat dans l'economie. Le lexique d'economie (Silem et Albertini, 2008) definit le liberalisme comme etant une doctrine economique qui est favorable a la libre

concurrence et qui s'oppose donc tant a l'intervention de l'Etat qu'a la constitution de monopoles ou d'oligopoles prives.

En tant que doctrine economique, le liberalisme economique garantit les droits economiques tels que la liberte d'echanger, de contracter et d'entreprendre ; le droit de disposer librement de sa force de travail et des produits de son travail ; la liberte d'exercer et de jouir de ses droits de propriete.

1.2.1.3 Le climat des affaires

La notion de climat des affaires est aussi recente que celle du secteur prive au Benin. Ces deux notions vont souvent de paire puisque c'est le climat des affaires qui donne un apergu des conditions dans lesquelles le secteur prive exerce ses activites. Le terme g affaires D revet plusieurs sens. Cependant, nous retiendrons dans le cadre de cette etude que g affaires D represente toutes les operations financieres et commerciales effectuees par des entreprises dans le but de creer de la richesse. Le climat des affaires designe donc toutes les dispositions aussi bien reglementaires que legislatives mises en place par l'Etat pour assurer la gestion des activites des operateurs economiques. De ce fait, un bon climat des affaires suppose une bonne reglementation qui facilite et simplifie veritablement les procedures aux acteurs du secteur prive et cela releve de la responsabilite des pouvoirs publics. C'est dans cette logique que s'inscrit la definition donnee par la DGAE dans le BiPEN edition 2008 : le climat des affaires est l'administration du secteur prive par le secteur public a travers la gestion des preoccupations des operateurs economiques.

Plusieurs indicateurs permettent d'evaluer le climat des affaires. Entre autres, nous avons : les indicateurs du g Doing Business N, l'indice de liberte economique et le risque-pays de la Compagnie Frangaise d'Assurance pour le Commerce Exterieur (CoFACE). Dans le cas de cette etude, nous allons surtout nous interesser aux indicateurs du g Doing Business D pour dans un premier temps analyser la pertinence de la politique gouvernementale de

promotion du secteur prive et ensuite pour evaluer les effets de cette politique sur le climat des affaires.

1.2.2 Les theories relatives au developpement du secteur prive

En dehors des definitions donnees precedemment pour clarifier certains concepts, deux grandes theories abordent des aspects importants sur le developpement du secteur prive : la problematique de l'intervention de l'Etat dans l'economie et la theorie des droits de propriete.

1.2.2.1 La problématique de l'intervention de l'Etat dans l'économie

Le positionnement de l'Etat n'a pas toujours ete constant dans l'economie meme si les pouvoirs publics ont toujours manifeste leur presence par l'exercice de leur prerogative de puissance publique. Deux principaux courants s'affrontent en effet par rapport aux controverses generees par l'intervention de l'Etat dans l'economie. Le courant des economistes classiques avec David Ricardo, defend la conception qualifiee d' g Etat gendarme » selon laquelle l'Etat doit rester confine dans un role de garant des regles de la libre concurrence, de la securite publique et de la defense nationale. Pendant longtemps, cette conception a gouverne les relations economiques dans les differentes nations. Dans la meme logique, les theories classiques et neo-classiques ont inspire des politiques economiques dites liberales qui visent deux objectifs complementaires : une intervention minimale de l'Etat et le libre jeu du marche. Les politiques economiques liberales recommandent entre autres la promotion de la politique de concurrence, la privatisation des entreprises publiques et le retrait de l'Etat des domaines strategiques tels que l'education, la protection sociale. En privilegiant la compression des depenses publiques, elles soutiennent la these selon laquelle l'intervention de l'Etat ne doit pas supplanter les initiatives privees.

Les causes et l'ampleur de la crise economique de 1929 ont serieusement remis en cause les politiques classiques d'autoregulation par le marche mettant donc a nu les dysfonctionnements du marche et les limites de l' g Etat gendarme » qui devra desormais ceder la place a l' g Etat providence »

théorisé par John Maynard Keynes et ses disciples. Cette théorie repositionne l'Etat dans l'économie. Selon elle, l'Etat n'est plus seulement arbitre pour garder ou assurer l'ordre public mais, il devient également responsable du développement et de la réalisation des grands équilibres macroéconomiques. L'organisation de la redistribution des richesses, l'appui aux différents secteurs de production et la protection sociale sont désormais du ressort des pouvoirs publics et c'est la politique budgétaire qui sert d'instrument privilégié de politique économique. Aux Etats Unis par exemple, les méfaits de la crise économique de 1929 ont conduit l'administration Roosevelt a adopter une thérapeutique radicale sous forme de « New Deal 6 ou l'Etat a du intervenir massivement pour la relance économique. Cependant, les difficultés économiques des années 70 ont remis en cause l' « Etat providence D aboutissant a des conceptions plus restrictives du role de l'Etat.

1.2.2.2 La théorie des droits de propriété

Les auteurs de cette théorie voudraient justifier l'importance du développement de l'initiative privée voire du secteur privé dans l'essor économique. Ils postulent en effet que « le bonheur de la communauté ne peut venir que de l'initiative individuelle N. Pour eux, les dysfonctionnements de la société sont essentiellement dus a ce que les droits de propriété de ses membres sur les ressources disponibles ne sont pas toujours clairement définis. L'attribution aux individus des droits de propriété selon une répartition claire est la condition de l'efficacité économique. Pour justifier la nécessite pour l'Etat d'ouvrir les secteurs stratégiques de l'économie aux initiatives privées, les théoriciens de l'école des droits de propriété avec James Buchanan (1970) et ceux des choix publics avec Niskanen (1971) soutiennent que la production publique s'effectue dans des conditions moins efficaces que la production privée parce que la production publique n'est pas stimulée par la recherche de profit. Mieux, selon ces économistes, la privatisation améliore la performance des entreprises d'Etat qui font l'objet de pressions sociales considérables. Pour eux, une présomption a l'efficacité apparait chaque fois que les droits de propriété s'exercent pleinement. Cela

vient de la nature humaine qui veut que « ce qui m'appartient soit utilise et gere avec perspicacite de maniere a le sauvegarder et a y creer de richesses additionnelles D. Dans cette logique, l'entreprise privee est consideree comme la forme d'organisation la plus efficace et la plus apte a repondre a l'inter$t individuel et a l'inter$t general. Les travaux issus de la theorie de l'agence et de l'economie des couts de transaction avec Coase (1937) et Williamson (1985) viennent confirmer cet etat de chose car d'apres leur these, les firmes privees (avec les pouvoirs de management, de contrOle et de propriete) contrairement aux societes d'Etat, disposent de structures adaptees qui les aident a minimiser leurs couts de transactions engendres par des echanges sur le marche et a realiser ainsi des economies d'echelles importantes.

Cette theorie presente un avantage certain pour notre etude en ce sens qu'elle souligne l'importance de la definition des droits de propriete qui devront etre facilement transferables pour favoriser le developpement du secteur prive. Il est admis que les titres de propriete constituent une opportunite pour promouvoir les transferts de toutes sortes ce qui encourage l'investissement et donne aux entrepreneurs la possibilite d'acceder plus facilement aux credits. Nous pensons ainsi que la definition des titres de propriete est un instrument de politique pour la promotion du secteur prive. Cela pourra nous inspirer dans l'analyse de l'efficacite de la politique de l'Etat en matiere de promotion du secteur prive au Benin.

1.2.3 Les travaux empiriques sur le developpement du secteur prive :

Dans le but d'ceuvrer pour l'amelioration significative de la competitivite de leurs economies respectives et pour l'accroissement massif des investissements interieurs et des investissements directs etrangers, plusieurs nations africaines a l'instar du Benin ont developpe des strategies economiques fondees sur les privatisations des entreprises d'Etat dont la plupart etait en faillite et sur la mise en place d'un cadre favorable au developpement du secteur prive. Ainsi, les nombreux travaux empiriques realises sur l'etat des lieux des politiques de developpement du secteur prive, sont alles dans le sens de l'analyse du bilan des privatisations, de la justification des privatisations, de l'examen de la politique de

l'investissement, de l'évaluation du climat des investissements, de l'analyse du cadre réglementaire et institutionnel d'incitation aux initiatives privées ~ travers des enquêtes sur le climat des affaires et enfin de l'analyse des contraintes majeures au développement du secteur privé telles que : la prédominance du secteur informel, la corruption, les difficultés d'accés aux crédits etc.9.

A propos de la privatisation, elle se définit comme le processus suivant lequel la propriété d'une entreprise préalablement détenue dans les girons de l'Etat est transférée aux opérateurs économiques privés. Cette définition traduit un désengagement de l'Etat du systéme de production. Pour justifier l'opportunité d'une telle mesure et lever l'équivoque sur les controverses entourant l'efficacité des secteurs public et privé, des travaux ont été réalisés par plusieurs économistes dans le monde. Ainsi, en comparant les performances des secteurs privé et public dans le domaine de la collecte des ordures ménagéres dans 83 villes du Midwest américain, Petrovic et Jaffee (1977) sont arrivés a la conclusion suivant laquelle le coat de la collecte des ordures ménagéres par les entreprises publiques est 15% plus élevé que celui des firmes privées. De pareilles recherches ont été initiées quelques années plus tard par Boardman et Vining (1989). Ils ont ainsi procédé a la comparaison de la performance de prés de 500 entreprises privées, mixtes et publiques a l'échelle internationale dans les pays industrialisés (a l'exception des Etats-Unis). Les conclusions issues de ces recherches révélent que les sociétés d'Etat sont moins efficaces, moins rentables et productives que les autres formes d'entreprises. Ces travaux justifient en effet la nécessité pour l'Etat de se désengager de la gestion des activités économiques pour favoriser la croissance économique a travers le développement du secteur privé. Plusieurs pays de l'Afrique Subsaharienne se sont donnés a cet exercice avec une trés grande ampleur. Au bilan, les réalités différent d'un pays a l'autre et d'un secteur d'activités a l'autre. En évaluant l'impact des privatisations sur la performance et l'efficacité micro-économique des entreprises privatisées au Bénin, Hachimi Sanni Yaya (2005) est arrivé a une conclusion générale moins reluisante : les résultats induits par la privatisation sur la

performance des sociétés d'Etat en Afrique 0ccidentale notamment au Bénin, sont mitigés. Les résultats du test réalisé sur un échantillon de douze entreprises privatisées indiquent que l'augmentation de la performance de ces diverses entreprises privatisées en termes de rentabilité n'est pas significative. Sur l'échantillon total, seulement 38,26% ; 41,08% et 45,12% des entreprises sont parvenues a améliorer leur performance, respectivement en termes de rendement sur les ventes (R0S), de rendement sur les actifs (R0A) et en termes de rendement sur les capitaux propres (R0E). Cependant, meme si cette derniere these vient relancer le débat sur l'opportunité de la privatisation intégrale, la littérature économique s'accorde sur le fait que la privatisation reste un préalable important dans la politique de développement du secteur privé.

Par ailleurs, une étude de la Banque Mondiale réalisée au Bénin en 2005 sur un échantillon de 320 entreprises formelles du secteur manufacturier, du tourisme, de la construction et du commerce, a révélé que le secteur privé béninois exerce ses activités dans un assez bon cadre macroéconomique marqué par une croissance moyenne d'environ 4,9% notée sur la période 1994-2004. Néanmoins, le climat des affaires au Bénin en 2004/2005 n'est globalement pas favorable au secteur privé, quels que soient les secteurs. En effet, l'environnement macroéconomique favorable n'est pas arrivé a contrer le manque de compétitivité du secteur privé qui demeure confronté a des faiblesses structurelles persistantes. Les faiblesses identifiées dans le cadre de cette étude sont entre autres la corruption qui constitue un motif sérieux d'inquiétude pour 83,9% des entrepreneurs du secteur manufacturier ; les contraintes réglementaires notamment en ce qui concerne les taux d'imposition et leur administration et les défaillances du systéme judiciaire. A ce niveau, l'équipe de la Banque Mondiale a noté qu'environ deux tiers des entrepreneurs ont peu confiance dans la cohérence du cadre réglementaire et judiciaire puisque ils trouvent que l'interprétation et l'application par les fonctionnaires des réglements et lois qui affectent leur établissement sont incohérentes et imprévisibles. Les disfonctionnements du marché financier, l'accés biaisé et trés couteux aux crédits bancaires, les difficultés dans la

fourniture de l'energie electrique et le manque de competitivite du Port Autonome de Cotonou constituent egalement des contraintes majeures identifiees dans le cadre de l'enque-te pour l'Evaluation du Climat des Investissements (ECI) de la Banque Mondiale en 2005.

En utilisant les indicateurs de « Doing Business N, l'Indice de Liberte Economique de Heritage Foundation et l'indicateur risque-pays de la Compagnie Frangaise d'Assurance pour le Commerce Exterieur, la DGAE a procede en 2008 a l'analyse diagnostique du climat des affaires au Benin. Les resultats issus de cette analyse indiquent que le climat des affaires actuel beninois n'est pas des plus attractifs. Il se caracterise par des procedures de creation d'entreprise longues et couteuses pour les promoteurs ; une fiscalite elevee ; un systeme judiciaire peu specialise dans le domaine des affaires ; des droits de propriete peu exerces ; un faible developpement financier qui se traduit par un acces difficile et couteux au credit ; une administration peu performante ; un acces limite en qualite et a moindre couts aux facteurs de production et une fragilite des performances economiques.

Dans le processus de creation par l'Etat d'un cadre propice au developpement du secteur prive, certains economistes ont defendu la mise en place d'infrastructures publiques susceptibles d'attirer les investisseurs prives. C'est le cas d'Easterly et Rebelo (1993). Dans un echantillon compose de cent pays, ils mettent en evidence le role important des infrastructures (specialement les transports et la communication), dans la croissance de la production d'un pays. Ils estiment que les infrastructures jouent un role trés crucial dans la productivite des entreprises privees. Dans le me-me ordre d'idee, J-C Dumont et S. Mesple-Somps (2000) ont analyse l'impact des infrastructures publiques sur la competitivite et la croissance de l'economie senegalaise avec un modéle d'Equilibre General Calculable. Ils sont parvenus a montrer que l'expansion des infrastructures publiques avait des effets importants sur les performances commerciales des secteurs manufacturiers. A travers l'adoption d'une politique de promotion du secteur prive, l'Etat entend faire accroitre l'investissement prive y compris les investissements

directs etrangers. Des lors, l'investissement prive devient un element fondamental qui renseigne sur la nature du climat des affaires dans l'economie. En procedant aux estimations des donnees provenant de Heritage Foundation, la DGAE (2008) est arrivee a la conclusion selon laquelle l'amelioration du climat des affaires entraine une hausse des investissements prives. Plus specifiquement, le renforcement de la lutte contre la corruption et l'amelioration de l'exercice des droits de propriete augmentent positivement et significativement (seuil de 5%) l'investissement prive. Les travaux realises en 2003 par T. Lyssenko a partir d'un echantillon de 26 pays de l'Europe et d'Asie centrale, confirment cette realite avec des chiffres a l'appui : une amelioration de l'environnement des affaires de 0,5 point se traduirait par une augmentation du taux d'investissement de 5%. Ainsi, la politique de developpement du secteur prive pourrait être jugee par rapport a l'evolution de l'investissement prive dans l'economie.

Lorsque la politique de l'Etat en matiere de promotion du secteur prive manque d'efficacite, cela entraine une persistance des entraves au developpement des activites economiques et des faiblesses remarquables au sein du secteur prive. S'il y a une veritable difficulte a laquelle se retrouvent confrontes les operateurs economiques prives, elle serait relative a l'obtention des credits bancaires necessaires pour le financement des differents projets d'investissement. Dans une approche macroeconomique, Emilio Sacerdoti (2009) propose une analyse des problematiques de financement du secteur prive en Afrique Sub-saharienne. Les conclusions de cette analyse publiees dans un article intitule g Credit et secteur prive en Afrique : evolution et enjeux N, Secteur privé et Développement, n°1, pp. 9-13, stipulent que l'Afrique Sub-saharienne reste toujours tres en retard par rapport aux autres regions en developpement en matiere de volume de credit accorde au secteur prive. En dehors de l'Afrique du Sud et de l'Ile Maurice, dans la quasi-totalite des pays d'Afrique Sub-saharienne, la part des credits octroyes par les banques au secteur prive n'a tourne qu'autour de 20 et 25% maximum du PIB en 2007. Les raisons evoquees pour justifier cet etat de chose concernent le niveau relativement eleve des taux d'interêt,

l'importance des garanties exigées et la complexité des procédures prévues a cet effet.

Le dilemme qu'impose la prédominance de l'économie informelle dans les pays sous développés a également fait l'objet de plusieurs travaux. Faisant une analyse du poids du secteur informel dans l'évolution des IDE au Bénin, Laurent Akpo et Raoufou Souleymane (2009) ont conclu que le secteur informel constitue le premier frein a l'implantation des investisseurs dans les secteurs productifs orientés vers la consommation de masse. Allant dans le même sens, Morillon et Afouda (cités par Akpo et Souleymane, 2009) ont indiqué a titre illustratif que le secteur informel pétrolier qui est emblématique du dualisme économique au Bénin, demeure la première entrave a l'installation quantitative et qualitative des firmes de distribution voir d'extraction pétrolière au Bénin. Pour résoudre le problème, ces différents auteurs préconisent l'intervention de l'Etat dans la prise de mesures adéquates visant une intégration progressive du secteur informel au tissu économique formel. Une enquête sur le secteur informel réalisée en juin 2008 par le LARES et dirigée par le professeur John 0. Igué a révélé a ce propos que 70% des enquêtés souhaitent une formalisation de leurs activités a condition que des solutions idoines soient apportées a deux de leurs préoccupations majeures : la pression fiscale et les lourdeurs administratives notées dans la création des entreprises. Ils souhaitent tous une fiscalité simplifiée et 60% d'entre eux sont favorables au guichet unique pour les formalités de création d'entreprises.

1.3 Object'~k et ftypothekek

1.3.1 Objectif general

L'objectif general de cette recherche est d'analyser l'efficacite de la politique de l'Etat beninois en matiere de promotion du secteur prive.

1.3.2 Objectifs specifiques

Les objectifs specifiques se presentent comme suit :

· Analyser la pertinence de la politique de l'Etat beninois en matiere de promotion du secteur prive ;

· Evaluer les effets de cette politique sur le climat des affaires au Benin.

1.3.3 Hypotheses

H1 : la politique du Benin en matiere de promotion du secteur prive contribue peu a l'amelioration du processus de creation des entreprises.

H2 : la politique du Benin en matiere de promotion du secteur prive contribue peu a faciliter l'acces des operateurs economiques aux credits.

H3 : le rang occupe par le Benin en matiere de classement des pays sur la base des performances en climat des affaires s'est deteriore en cinq ans.

1.4 Methotiolog~~

La demarche methodologique prevue pour l'atteinte des objectifs ci-dessus indiques passera par une phase documentaire qui permettra de mieux circonscrire le cadre de l'etude et de mieux apprehender les contours du sujet. Cette phase consistera en effet a compiler des informations ou des donnees secondaires aussi bien qualitatives que quantitatives a partir des etudes et enquetes dejà realisees sur le developpement du secteur prive. Une large part est accordee aux donnees de la Banque Mondiale au titre des enquetes « Doing Business N. Les differentes analyses pourront aussi s'inspirer des travaux realises dans le cadre de l'elaboration de la politique generale de l'Etat et des documents de reference qui indiquent les choix

politiques du Benin dans le cadre de la promotion du secteur prive. Dans le processus de verification des hypotheses fixees pour cette etude, nous allons passer en revue les principales reformes annoncees et executees dans le cadre de la promotion du secteur prive. Il s'agira ensuite de proceder a l'analyse du cadre institutionnelle et reglementaire de promotion du secteur prive pour mieux apprehender le niveau de coherence entre les strategies mises en oeuvre, les objectifs definis et les resultats obtenus.

Pour repondre au premier objectif specifique (081) relatif a la pertinence de la politique de l'Etat en matiere de promotion du secteur, nous avons pose deux hypotheses. L'hypothese H1 evoque la contribution de la politique a la creation des entreprises et l'Hypothese H2, la contribution de la politique a l'octroi de credits au secteur prive. L'analyse de la contribution de la politique a l'amelioration de la creation d'entreprise et de l'acces aux credits se basera essentiellement sur les donnees des enquetes « Doing Business » de la Banque Mondiale pour le compte des 2003 a 2009. A cet effet, nous mettrons en relief l'evolution de l'Indicateur Creation d'Entreprise (ICE) a travers ses sous indicateurs ci-apres :

Tableau 1 : les elements de l'indicateur creation d'entreprise

Creation d'entreprise

Nombre de procedures

Duree
(jours)

Coat en % du revenu par habitant

Capital minimum a verser en % du revenu par habitant

Source : adaptee de www.doingbusiness.org

En ce qui concerne la contribution de la politique a l'amelioration de l'acces du secteur prive aux credits, nous prendrons en compte l'evolution de l'Indicateur d'Acces aux Credits (IAC) a partir de ses sous indicateurs suivants :

Tableau 2 : les elements de l'indicateur acces aux credits

Acces aux credits

Indice de droits des creanciers et emprunteurs note de 0 a 10

Etendue de qualite de l'information sur le credit notee de 0 a 6

Taux de couverture du registre public sur le credit en % des adultes

Taux de couverture du registre prive sur le credit en % des adultes

Source : adaptee de www.doingbusiness.org

Il faut noter que les indicateurs creation des entreprises et acces aux credits font partie integrante des dix indicateurs retenus dans le cadre des enquêtes « Doing Business ». L'indicateur d'acces au credit (Getting Credit) permet d'evaluer dans quelle mesure l'environnement legislatif et reglementaire favorise l'activite de credit dans chaque pays. Cet indice prend en compte l'environnement institutionnel relatif a la circulation de l'information dans le secteur financier, la legislation sur les faillites et sur l'exercice des suretes. Il met aussi en exergue le taux de couverture des centrales des risques (publiques et privees), qui mesure la proportion de la population adulte dont les informations sur le comportement de credit sont enregistrees par une centrale des risques dans le pays. L'indicateur creation d'entreprise quand a lui, permet d'evaluer dans quelle mesure le cadre institutionnel et reglementaire facilite l'accomplissement des procedures officielles dont les entrepreneurs sont tenus de s'acquitter avant et apres la creation de leur societe pour pouvoir exercer formellement leurs activites economiques.

L'evolution des indicateurs comme l'investissement global et l'investissement prive, sera analysee pour rendre compte des effets de la politique de promotion du secteur prive sur le climat des affaires au Benin. A cette analyse, s'ajoutera celle des performances globales du Benin en matiere de climat des affaires a partir des differents classements du « Doing Business » sur les cinq (05) dernieres annees. Il faut rappeler a ce niveau que les classements du « Doing Business » sont bases sur dix indicateurs (voir le tableau n°3) mesures dans chaque pays enquête. Ces analyses serviront de base pour tester l'hypothese H3 relative au deuxieme objectif specifique de notre etude.

Tableau 3 : les indicateurs du " DoinE Business"


d'ordre

Indicateurs

1

Creation d'entreprise

2

0ctroi de permis de construire

3

Embauche des travailleurs

4

Transfert de propriété

5

Acces aux credits

6

Protection des investisseurs

7

Paiement des taxes et imp6ts

8

Commerce transfrontalier

9

Execution des contrats

10

Fermeture d'entreprise

Source : adaptee de www.doingbusiness.org

Toutes les données recueillies a partir des enquêtes g Doing Business D seront traitées a l'aide de la statistique descriptive et presentees sous forme de tableaux analytiques, de graphiques et de diagrammes afin de mieux affiner nos analyses.

Chapitre II : LE SECTEUR PRIVE ET SON ENVIRONNEMENT AU BENIN

2.1 Le caracte,rt. tt.que du/ ectear prt.ve, be,rtt.rtot.

Le secteur privé béninois se compose des entreprises privées aussi bien du secteur formel que du secteur informel, les coopératives et associations de services, les organisations de la société civile, les prestataires de services juridiques, financiers, comptables et autres. Au rang des entreprises du secteur privé formel les plus usuelles au Bénin, il faut citer suivant la nature juridique : les Sociétés a Responsabilité Limitée (Sarl), les Sociétés Anonymes (SA), les entreprises individuelles. Jusqu'au 31 décembre 2007, environ 35 837 entreprises sont globalement immatriculées a l'INSAE avec un total de 22 961 entreprises crées au cours de la période 2000 a 2007. Dans ce lot, les entreprises individuelles sont les plus nombreuses dans une proportion de 77,6%. Les SARL suivent avec 20,2% de l'effectif. Le tableau n°4 illustre cette répartition.

Tableau 4 : repartition des entreprises privées par année de creation et selon la forme juridique

Annee SARL SA Entreprise

individuelle

Total

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

4631 282 17819 96 132 01

642 54 2278 08 11

648 37 2403 01 07

544 27 1542 10 13 01

587 24 2085 15 28

574 37 2413 18 16

598 35 2680 13 21

519 35 2258 18 20

519 33 2160 13 16

Association ONG Autre

forme

-

-

Total

2137

2739

3058

3347

2850

2741

2993

3096

22961

Pourcentage 20,16 1,22 77,60 0,41 0,57 0,04

Source : INSAE- immatriculation des entreprises

Toutes ces entreprises exercent dans divers secteurs. Pour la plupart, elles se retrouvent essentiellement dans le secteur manufacturier, le secteur du bAtiment, du tourisme et surtout dans le secteur du commerce.

Il existe également d'autres agents économiques qui composent le secteur privé. Il s'agit des agents du secteur informel. Ils sont les plus nombreux même si des statistiques fiables font encore défaut a ce niveau. Quelque fois regroupés en des entreprises informelles, ils exercent leurs activités en dehors de la reglementation nationale en vigueur. Ils sont le plus souvent dans les activités agricoles, dans l'artisanat traditionnel, la production artisanale, dans le secteur de la distribution et des échanges a travers le commerce transfrontalier et aussi dans les activités de service comme la restauration populaire, les métiers de couture, de coiffure ou de transport urbain. Au Bénin, la contribution du secteur informel au PIB est de l'ordre de 67,3% (INSAE, 2006). Des enquêtes réalisées par l'INSAE en 2001 a Cotonou ont permis d'estimer a 80% la part du secteur informel dans la population active du Bénin. A voir ainsi la prépondérance du secteur informel, il est nécessaire de l'intégrer dans toute politique de développement du secteur privé. A défaut d'une prise en compte intégrale, l'Etat béninois a ceuvré pour l'élaboration de la nomenclature des métiers de l'artisanat et a la mise en place de Chambres interdépartementales des métiers. L'objectif étant d'ceuvrer a l'encadrement du secteur informel.

Le secteur privé béninois tel qu'il est ainsi présenté, a besoin d'exercer ses activités dans un environnement assez propice qui tient compte de ses contraintes. C'est a ce niveau que se situe la responsabilité des pouvoirs publics qui se doivent d'accompagner toutes les initiatives de développement économique.

2.2 L'eAttvi,rovuttemtent (iei pro-motwig/ du/ sect e priNe. aw 136setim,

2.2.1 Le cadre macroeconomique de promotion du secteur prive

La présente section est consacrée a la description du cadre macroéconomique au sein duquel le secteur privé a opéré ces dernieres années.

La promotion du secteur privé passe par la création d'un environnement macroéconomique stable. C'est pourquoi il s'avére nécessaire de poser un regard sur l'évolution de certains indicateurs macroéconomiques dont notamment le PIB et le taux d'inflation. A cette fin, il sera procédé a une analyse graphique de l'évolution du PIB et du niveau général des prix dans l'économie béninoise.

2.2.1.1 Analyse graphique de l'évolution du PIB

Cette analyse se limite a la période allant de 1988 a 2008. Le graphique cidessous illustre si bien les différentes tendances du PIB au cours de la période sus évoquée.

Taux de croissance du PIB en %

-2

-4

8

4

0

6

2

Graphique 1: Evolution du taux de croissance du PIB

Années

PIB

Source : réalisé et partir des données de l'INSAE

La courbe du PIB ci-dessus représentée montre que la croissance au Bénin connait une évolution trés sinueuse. C'est le cas de la majeure partie des pays en voie de développement dont les économies sont trés vulnérables aux chocs exogénes. Sur toute la période considérée, il apparait clairement que le Bénin a connu une dépression sévere en 1989 avec un taux de - 2,9%. Cette année coincide en effet avec la décadence du systéme économique d'inspiration marxiste-léniniste adoptée jusque là par le Bénin. La

consequence immediate a ete l'abandon de ce systeme dirigiste et l'adoption en 1990 a la faveur de la conference nationale, de nouvelles orientations economiques legitimant le liberalisme comme mode de gestion. Cela explique la reprise economique notee a partir de 1990. Cette reprise est consecutive a l'adoption par le Benin, des PAS dont le premier date de juin 1989. Sur toute la periode 1990 a 2008, la croissance economique a connu une evolution relativement stable avec les deux niveaux les plus eleves en 1995 (6,04%) et en 2001 (6,20%). Les deux niveaux les plus faibles de la croissance s'etablissent a 2,02% en 1994 et a 2,94% en 2005. La baisse du taux de croissance en 1994 s'explique du fait de la devaluation du FCFA qui a engendree dans ses premiers effets, un ralentissement de l'activite economique. Tout juste apres, le Benin a connu un niveau de croissance assez regulier jusqu'en 2001 avant d'amorcer a partir de 2002 une tendance baissiere jusqu'en 2005 due a la crise energetique et la flambee des cours du baril de petrole.

En se fondant sur cette analyse graphique de l'evolution du PIB, la conclusion a tirer est que le secteur prive beninois exerce dans un cadre macroeconomique caracterise par une croissance relativement stable depuis l'adoption du liberalisme economique, marquee neanmoins par une tendance baissiere entre 2001 et 2005.

2.2.1.2 Analyse graphique de l'évolution du taux d'inflation

Le maintient du taux d'inflation en dessous de la valeur cible de 3% constitue l'un des criteres de convergence que le Benin a l'instar de ses paires de l'UEM0A, doit remplir pour assurer une stabilite macroeconomique necessaire au developpement des activites du secteur prive. Le graphique n°2 permet d'apprehender l'evolution de l'inflation sur la periode 1990 a 2008.

Sur toute la periode indiquee, il faut noter qu'en dehors du pic releve en 1994, l'inflation a ete globalement maitrisee au Benin. L'annee 1994 a ete celle de la devaluation du FCFA qui a engendre une hausse du niveau general des prix avec un taux d'inflation record de 38,5%.

Taux d'inflation (%)

45

40

35

30

25

20

15

10

0

5

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

Graphique 2: Evolution du taux d'inflation

Années

Inflation

Source : réalisée et partir des données de l'INSAE

Entre 2000 et 2004, l'évolution moyenne des prix a été de moins de 3% par an ; elle a connu une accélération en 2005 (+5,4%) qui résultait principalement de la crise alimentaire dans la sous-région et de son impact sur le prix des céréales. Cette hausse s'explique également du fait d'un renchérissement des cours du pétrole et de la désorganisation de ses circuits de distribution.

En conclusion, il faut dire que le cadre macroéconomique au Bénin indique que les efforts de politique économique ont permis de maintenir l'inflation a des niveaux acceptables favorisant la compétitivité des entreprises. Mais celle-ci demeure tres sensible aux chocs extérieurs.

2.2.2 Le cadre legal et reglementaire de promotion du secteur prive

Un certain nombre de dispositions légales et reglementaires ont été mises en place depuis 1990 pour promouvoir le secteur privé au Bénin. Le cadre légal et reglementaire est donc régi par un ensemble de lois qui prévoient des avantages fiscaux et reglementent l'exercice des activités économiques.

2.2.2.1 Le code des investissements

Le code des investissements est consacre par la loi n° 90-002 du 09 Mai 1990 portant code des investissements. Il garantit dans ses dispositions, le principe d'un traitement equitable des entreprises quelque soient leurs origines et leur nature juridique. Il garantit aussi la protection des investisseurs et de leurs investissements. Il prevoit de nombreuses facilites en termes d'exonerations fiscales et de droits a l'entree aux entreprises qui y sont eligibles. Pour etre eligibles, ces entreprises doivent investir dans les activites de transformation industrielle, les activites agricoles et les activites de montage electrique, electronique et mecanique. Trois types de regimes privilegies sont prevus par le code des investissements ; il s'agit :

n Du regime g A D pour les montants d'investissements compris entre 20 et 500 millions de FCFA ;

n Du regime g B » pour les montants d'investissements compris entre 500 millions et 3 milliards de FCFA ;

n Du regime « C )) ou regime de la stabilite fiscale pour les investissements superieurs a 3 milliards de FCFA.

Outre les regimes privilegies, il existe le regime special qui prend en compte les secteurs d'activites tels que l'hOtellerie, la sante, l'education, l'artisanat, le tourisme, la production artistique, la maintenance industrielle et les activites de sauvegarde de l'environnement. Le montant minimum d'investissement requis a ce niveau est estime a 20 millions de FCFA.

Tout recemment, l'ordonnance n° 2008-06 du 05 novembre 2008 a ete prise par le President de la Republique pour modifier le code des investissements en instituant deux autres regimes :

n Le regime g D )) ou regime des investissements lourds qui concerne les investissements dont les montants se situent entre 50 et 100 milliards de FCFA ;

n Le regime g ED ou regime des investissements structurants qui concerne des investissements dont les montants excedent 100

milliards de FCFA et qui contribuent a la consolidation des pOles de développement.

2.2.2.2 La loi sur la dénationalisation des entreprises publiques

C'est a travers les privatisations des entreprises publiques que l'Etat béninois a concrétisé sa volonté de mettre le secteur privé au coeur de l'animation de la vie économique. Ces privatisations bien qu'ayant démarrées depuis 1989, sont encadrées par la loi n° 92-023 du 06 aout 1992 portant détermination des principes fondamentaux des dénationalisations et des transferts de propriété d'entreprises du secteur public au secteur privé.

2.2.2.3 Le code minier

Le code minier est régi par la loi n° 2006-17 du 17 Octobre 2006 portant code minier et fiscalité miniére en République du Bénin. Cette loi prévoit des avantages essentiellement fiscaux aux entreprises désireuses d'investir dans l'industrie d'exploitation miniére et géologique. Une convention est signée a cet effet entre l'Etat et les entreprises agréées.

2.2.2.4 Le code du travail

La main d'oeuvre est l'un des facteurs de production les plus déterminants dans l'économie ; c'est pourquoi il est nécessaire de reglementer son emploi. Au Bénin, l'embauche et les licenciements sont régis par la loi n° 98-004 du 27 janvier 1998 portant code du travail en République du Bénin. Le code du travail garantit la liberté de recrutement et de licenciement et établit la durée hebdomadaire de travail a 40 heures. La protection sociale des travailleurs est assurée par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et un salaire minimum mensuel (SMIG) est défini périodiquement : il est actuellement (2009) de 31 750 FCFA. La Constitution du Bénin garantit par ailleurs le droit de gréve qui s'exerce dans le strict respect des dispositions du code du travail.

2.2.2.5 La loi sur la Zone Franche Industrielle (ZFI)

Il s'agit de la loi n° 2005-16 du 08 septembre 2005 portant régime général de la zone franche industrielle en République du Bénin. Cette loi a été adoptée pour encourager l'implantation de nombreuses unités industrielles créatrices d'emplois et de valeurs ajoutées pour l'économie béninoise. Des sites ont été prévus pour accueillir ces différentes entreprises industrielles et l'Etat s'est engagé a aménager ces différents sites répartis sur le territoire national. De nombreux avantages fiscaux de divers ordres sont offerts aux promoteurs désireux de s'y installer. De plus, la ZFI offre aux entreprises agrées la possibilité d'utiliser leur propre réseau de télécommunication, de produire de l'énergie pour leur consommation exclusive et d'avoir des comptes en devises.

2.2.2.6 Les Conventions et traités

Il s'agit des conventions et traités dont le Bénin est partie et qui contribuent A favoriser le développement des activités du secteur privé.

· Dans le cadre de l'intégration économique régionale, le Bénin a participé a la signature des traités de la CEDEA0 (28 mai 1975) et de l'UEM0A (10 janvier 1994). La CEDEA0 visait comme objectif majeur, la constitution d'un vaste marché ouest-africain et la création d'une union monétaire. Les choses semblent piétiner a ce niveau. Quand a l'UEM0A, elle offre aux opérateurs économiques la possibilité d'écouler leurs produits sur un espace d'environ 250 millions de consommateurs répartis dans huit pays qui se sont engagés a créer un marché commun basé sur la libre circulation des personnes et des biens. Les huit pays de l'UEM0A dont le Bénin ont établi des critéres de convergence visant la stabilité macroéconomique au sein de leur espace économique et le renforcement de la compétitivité des économies respectives.

· Le Bénin est membre de l'0rganisation Mondiale du Commerce (0MC) depuis 1996. Cette adhésion permet au Bénin de renforcer son accés au marché international.

· Le Benin a ratifie en 1993 la convention portant creation de l'Agence Multilaterale de Garantie des Investissements (MIGA) adoptee en 1988. La MIGA est une institution de la Banque Mondiale specialisee dans la couverture des risques par emissions de garanties ou d'assurances pour encourager les investisseurs prives.

· Le Benin a ratifie en 1994, le Traite portant 0rganisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (0HADA). Ce traite a pour objectif de favoriser, au plan economique, le developpement et l'integration regionale ainsi que la securite juridique et judiciaire dans le cadre de la rationalisation et de l'amelioration de l'environnement des affaires. Il vise egalement la promotion de l'arbitrage comme mode de reglement des litiges commerciaux.

· Plusieurs accords bilateraux de promotion et de protection des investissements ont ete conclus entre le benin et des pays tiers. En 2005, le nombre total d'accords conclus est etabli a quinze.

2.2.3 Le cadre institutionnel de promotion du secteur prive

Le cadre institutionnel de promotion du secteur prive se compose de structures publiques et semi-publiques qui appuient au quotidien les entreprises dans l'accomplissement de leurs affaires. Ces institutions offrent des services aux entreprises dans les domaines de la formation, de l'assistance, de l'orientation, des conseils, et dans la recherche de financement et de partenaires.

2.2.3.1 Le Centre de Formalités des Entreprises (CFE)

Le CFE est cree au sein de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Benin (CCIB), en 1997 par decret n° 97-292 du 19 juin 1997. Sa mission originelle est de faciliter les procedures de creation des entreprises en permettant aux operateurs economiques d'accomplir en un me-me lieu toutes les formalites d'enregistrement de leurs entreprises. Le CFE au regard de ses attributs est parfois qualifie de g Guichet Unique » qui devrait centraliser a son niveau toutes les administrations intervenant dans la creation des

entreprises. Mais la realite est tout autre partant des differents constats et du temoignage de nombreux observateurs avertis.

2.2.3.2 Le Centre de Promotion des Investissements (CPI)

Cree par decret n° 98-298 du 20 juillet 1998, le Centre de Promotion des Investissements est un organisme sous tutelle du Ministére charge de la Prospective, du Developpement et de l'Evaluation des Politiques Publiques. Il a pour mission fondamentale de favoriser le developpement et la promotion des investissements au Benin. 0utre cette mission, le CPI est aussi charge d'instruire les demandes d'agrement au code des investissements et de suivre la realisation des projets agrees. De plus, il assiste les investisseurs dans la recherche de partenaires. A ce titre, le CPI est pergu comme l'interlocuteur privilegie de tout investisseur au Benin.

2.2.3.3 Le Conseil Présidentiel des Investisseurs

Le decret n° 299-2006 du 27 juin 2006 a consacre la creation du Conseil Presidentiel de l'Investissement qui est une institution logee au palais de la Presidence de la Republique et qui est chargee d'organiser la reflexion et la formulation des propositions et recommandations sur les questions liees a l'investissement au Benin. Plus specifiquement, le Conseil Presidentiel des Investisseurs est charge d'ceuvrer pour l'amelioration du dialogue secteur public-secteur prive et de lever les contraintes freinant l'investissement prive.

2.2.3.4 Le cadre de promotion du Partenariat Public-Privé (PPP)

Le Partenariat Public-Prive est de plus en plus pergu comme la meilleure alternative face aux limites de la privatisation integrale et de l'etatisation integrale. Il consiste en effet a reunir les acteurs du public et du prive pour repondre a l'ampleur des besoins d'investissement dans l'economie nationale. Un tel principe suppose un partage de risque, de responsabilite et de propriete entre l'Etat et le secteur prive dans la realisation et la gestion de services d'interêt public. Au Benin, il n'existe pas encore de veritable cadre de promotion du Partenariat Public-Prive. Les actions menees jusqu'à

present ont surtout contribue au renforcement du dialogue public-prive qui devrait aboutir a de multiples partenariats fructueux entre le secteur prive et le secteur public. Le secteur prive beninois a souvent ete consulte dans le cadre de l'adoption de differentes strategies de lutte contre la pauvrete. Ces consultations prennent le plus souvent la forme de commission ad hoc ou de forums formels structures ou non qui durent quelques heures ou parfois quelques annees. Neanmoins, la prise en compte du secteur prive dans toute sa diversite lors de ces forums reste encore problematique. Les partenariats public-prive favorisent la production de services de base a un cout accessible au plus grand nombre. Ils permettent par ailleurs de diagnostiquer les problemes et opportunites de developpement du secteur prive. Pour le moment, les reformes engagees au Benin n'ont pas encore pu instituer ce mecanisme plus prometteur dans le processus de reduction de la pauvrete.

2.2.3.5 Autres organismes d'appui au secteur privé

Dans cette categorie, nous distinguons les organisations professionnelles d'appui au secteur prive et les fournisseurs de services aux entreprises.

Les acteurs du secteur prive ont trouve la necessite de se regrouper en associations professionnelles et en des associations faitieres pour assurer leur representativite et pour formuler des plaidoyers en leur faveur. Au nombre de ces organisations professionnelles nous pouvons citer les chambres consulaires avec a leur tete la CCIB, la Chambre Nationale d'Agriculture, le Conseil National du Patronat, le Conseil des Investisseurs Prives au Benin, et bien d'autres clubs d'entreprises.

Les fournisseurs de services aux entreprises sont ces structures et institutions qui offrent des services de qualite favorisant la performance et la competitivite des entreprises. Il s'agit notamment des consultants, des cabinets d'etudes, des banques et autres institutions financieres et des centres techniques de recherches. Dans ce groupe, nous retrouvons egalement le Centre de Promotion d'Assistance et Gestion (CEPAG), le Centre d'Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (CePEPE) et le Centre de Perfectionnement du Personnel des Entreprises (CPPE).

Le cadre institutionnel de promotion du secteur prive est compose d'une multitude de structures et institutions qui oeuvrent aux côtes des operateurs economiques pour leur porter assistance et leur apporter des solutions adequates a leurs preoccupations quotidiennes. La presentation que nous venons de faire n'est pas exhaustive. Il existe plusieurs autres structures surtout publiques qui composent ce cadre institutionnel. L'on deplore cependant un manque de coordination au sein de l'environnement institutionnel de promotion du secteur prive. Plusieurs structures ayant quasiment les memes attributions travaillent le plus souvent de facon isolee et se contredisent parfois dans l'atteinte des memes objectifs.

2.2.4 Le cadre financier de promotion du secteur prive

Le cadre financier de promotion du secteur prive se compose essentiellement du secteur bancaire, du secteur de la micro finance et du secteur des assurances. Globalement, il faut remarquer que la liberalisation financiere a debute au Benin a la fin des annees 1980 avec la mise en oeuvre des Programmes d'Ajustement Structurel. A la fin de l'annee 2005, le secteur financier du Benin comprenait 12 banques essentiellement des banques commerciales, 2 etablissements financiers, environ 1308 institutions de micro finance et 10 compagnies d'assurance (MFE, 2005).

En ce qui concerne le secteur bancaire, il est utile d'indiquer qu'il constitue un secteur assez dynamique de l'economie beninoise. Selon les donnees de la BCEA0, la valeur ajoutee creee a augmente de 54,79% en six ans pour atteindre 40,43 milliards de FCFA en 2005. Neanmoins, ce secteur n'est pas encore arrive a combler les attentes du secteur prive puisque l'accés aux credits bancaires reste encore problematique au Benin. D'aprés des etudes realisees par le LARES en 2008, seulement dix grandes entreprises detiennent environ 90% des encours de credits et prés de 50% des credits octroyes sont dedies aux activites de commerce, de la restauration et de l'hôtellerie. De plus, en 2007, les credits accordes aux entreprises par les banques en pourcentage du PIB s'eléve a 17,6% au Benin contre 76,7% pour l'Ile Maurice par exemple. Pourtant, le secteur bancaire dispose d'une surliquidite qui contraste avec l'ampleur des besoins en financement. C'est

une situation qui resulte principalement des difficultes relatives a l'exercice des droits fonciers. La propriete fonciere au Benin est en effet regie par une loi vieille de 44 ans : la loi n° 65-25 du 14 aout 1965. Ainsi l'insecurite fonciere et le non respect des contrats ont augmente l'aversion au risque des banques (LARES, 2008).

Le secteur de la micro finance a connu un developpement assez important ces dernieres annees. Il apporte un appui considerable au secteur prive dans le financement de microprojets. Cependant, il se caracterise par une sousliquidite et subit de plein fouet une crise d'impayes qui limite serieusement ses actions. Quand au secteur des assurances, malgre ses dernieres prouesses, il se caracterise par une faible penetration des compagnies d'assurance due a l'absence d'une culture de l'assurance au Benin. De bonnes perspectives s'ouvre pour ce secteur qui devra faire la promotion de nouveaux produits d'assurance tels que l'assurance maladie, l'assurance credit et l'assurance agricole. Ces produits pourraient renforcer la contribution du secteur des assurances au developpement du secteur prive.

En definitive, le cadre financier de promotion du secteur prive presente un secteur financier assez dynamique qui pour son efficacite a besoin d'une intervention de l'Etat dans la reglementation juridique et judiciaire.

2.2.5 Les projets et programmes de promotion du secteur prive

De nombreux projets et programmes sont inities grace a l'appui des partenaires techniques et financiers pour promouvoir le secteur prive beninois. Parmi ces programmes, le plus remarquable reste le Programme de Relance du Secteur Prive (PRSP). En dehors de ce programme, il existe egalement le programme du Millennium Challenge Acount (MCA) qui de par ses objectifs et ses actions peut contribuer fortement au renforcement de la politique de promotion du secteur prive. Ces deux programmes feront l'objet de la presente section.

2.2.5.1 Le Programme de Relance du Secteur Privé (PRSP)

Une Table Ronde sectorielle des partenaires au développement s'est déroulée A Cotonou en Novembre 1994 pour faire le diagnostic de l'économie béninoise et pour définir un cadre d'alliance entre le Gouvernement, les bailleurs de fonds et les acteurs du secteur privé dans une perspective de développement du secteur privé, comme solution a la croissance économique. Cette Table Ronde sur le secteur privé a permis d'adopter une politique nationale et de stratégie de relance et de développement du secteur privé auquel est adossé le PRSP. Ainsi, le PRSP est le cadre de concrétisation des orientations stratégiques définies pour promouvoir le secteur privé au Bénin. La mise en ceuvre de ce programme a démarré en 1996 et les différentes interventions sont regroupées en quatre axes principaux a savoir :

· l'amélioration de l'environnement reglementaire des affaires ;

· le renforcement des institutions de dialogue public-privé ;

· la dynamisation de l'appui aux entreprises ; et

· l'amélioration des capacités d'auto développement des activités privées.

La mise en ceuvre du PRSP a permis de noter des acquis considérables. A ce propos, il faut citer par exemple la création du Centre de Formalité des Entreprises en 1997 et la création en 1998 du Centre de Promotion des Investissements dans la perspective de renforcement du cadre institutionnel de promotion du secteur privé. Beaucoup d'autres activités ont été menées dans le cadre du PRSP, au profit des entreprises béninoises et des organisations professionnelles.

En 2006, il a paru nécessaire de renforcer la stratégie de relance du secteur privé. Avec toujours l'appui des partenaires techniques et financiers, et dans une large concertation avec les acteurs du secteur privé, la Lettre de Politique de Développement du Secteur Privé a été adoptée. Elle fait le diagnostic de la situation actuelle de l'économie béninoise et du secteur privé, énonce ensuite les nouvelles orientations visant le renforcement de la

stratégie de promotion du secteur privé. L'encadré ci-dessous, présente un résumé de cette lettre.

Encadré 1 : Lettre de Politique de Développement du Secteur Privé

Source : Strategie de Croissance pour la Reduction de la Pauvrete

2.2.5.2 Le Millennium Challenge Acount Bénin (MCA Bénin)

Le Millennium Challenge Acount est une initiative du Président Georges W. Bush pour venir en aide de fagon substantielle aux pays en voie de développement dans la lutte contre la pauvreté.

L'objectif global de ce programme est de contribuer a l'acceleration de la croissance economique et a la reduction de la pauvrete par l'amelioration du volume et de la qualite des investissements au Benin. Les activites de ce programme ont demarre depuis le 6 octobre 2006 et le Benin devra beneficier sur cinq annees d'un montant de 307 millions de dollars US pour le financement de quatre grands projets a savoir :

· Le projet g Accés au Foncier D qui vise la suppression des contraintes liees A l'insecurite fonciére et la mise en place des methodes modernes de gestion des problémes fonciers ;

· Le projet g Accés aux Services Financiers » qui a pour objectif, l'amelioration de l'accés des petites et moyennes entreprises aux produits financiers adaptes a leurs besoins ;

· Le projet g Accés a la Justice D qui vise la restructuration du systéme judiciaire a travers la mise a jour des differents codes, la reforme fiscale, le renforcement des capacites des magistrats et la construction de nouveaux tribunaux ;

· Le projet g Accés aux marches D est essentiellement dedie a l'amelioration de la competitivite du Port Autonome de Cotonou a travers la construction d'importantes infrastructures portuaires repondant aux normes internationales.

Plus de trois ans dejà de mise en oeuvre du MCA Benin et les resultats sont perceptibles. Dans le cadre du projet g Acces au Foncier N, toutes les communes du Benin ont beneficie chacune, d'un important lot d'equipements modernes pour la securisation fonciere. Aussi, les travaux relatifs au renforcement des infrastructures portuaires ont-ils dejà demarre depuis le debut du second semestre de l'annee 2009.

Le MCA constitue donc sans nul doute, un programme qui contribue a l'amelioration de l'environnement des affaires au Benin.

2.3 Co-net/44141v paettelle.

Le secteur privé au Bénin est trés étendu au regard de la diversité de ses acteurs et de ses activités. Il est marqué par une prépondérance des activités informelles. Son environnement est caractérisé par un cadre macroéconomique relativement stable. Le cadre réglementaire de promotion du secteur privé au Bénin, présente une multitude de lois et régles qui garantissent entre autres, la liberté d'entreprise et bien d'autres dispositions favorisant le développement des activités économiques. Plusieurs institutions sont mises en place pour accompagner le secteur privé dans son développement. Les difficultés auxquelles les opérateurs privés continuent de faire face, mettent cependant en cause l'efficacité du cadre institutionnel qui souffre d'une bonne coordination dans la conduite de ses actions. Me-me s'il présente des allures d'un systéme assez dynamique en raison de la prolifération d'institutions financiéres, le cadre financier n'est pas encore arrivé a offrir les opportunités de financement nécessaires au secteur privé. Il reste marqué par un niveau trés faible de l'accés aux crédits bancaires. La stratégie nationale de développement du secteur privé s'est dotée d'un cadre de mise en oeuvre de ses différentes orientations a travers le PRSP qui s'est vu renforcé par la LPDSP. Bon nombre d'actions inscrites au titre du PRSP sont réalisées au profit des acteurs privés. Les réalisations du MCA Bénin sont venues suppléer les efforts du Gouvernement béninois. Toutefois, les attentes du secteur privé restent toujours aussi énormes et les pouvoirs publics se doivent de redoubler d'efforts pour mener plus de réformes efficaces dans le processus d'amélioration de l'environnement des affaires.

Chapitre III : ANALYSE DES RESULTATS DE LA MISE EN OEUVRE DE LA POLITIQUE DU BENIN EN MATIERE DE PROMOTION DU SECTEUR PRIVE

L'efficacite de la politique de promotion du secteur prive, est mesuree a travers les resultats issus de sa mise en oeuvre. A partir des resultats empiriques existants, nous analyserons successivement la pertinence de la politique et ses effets sur le climat des affaires en nous fondant en grande partie sur les donnees du g Doing Business ». A ce propos, il faut indiquer que chaque parution du rapport Doing Business pour une donnee, utilise les donnees de l'annee precedente. Par exemple, le rapport 2010 dejà disponible, s'est base sur les donnees de 2009.

Dans le cadre de l'analyse des resultats de la politique du Benin, nous avons estime que les aspects les plus importants d'analyse de la pertinence de la politique de promotion du secteur prive, concernent la creation d'entreprise et l'obtention de credits par le secteur prive.

3.1 Avayse des' performances, en. tervne* de/ crearuYvv cia, entvepraek et d$acce* °cwt./ credal,

L'accomplissement des formalites de creation et d'obtention de credits constituent deux etapes majeures dans la vie de toute entreprise. Les performances du Benin au sujet de ces deux indicateurs sont revelees dans les differents rapports « Doing Business » de la Banque Mondiale. La presentation et l'analyse de l'evolution des divers elements constitutifs de ces indicateurs sur la periode 2003-2009, feront l'objet de la presente section.

3.1.1 Analyse des performances en termes de creation d'entreprises

3.1.1.1 Presentation generale de l'evolution des elements de creation d'entreprise

Dans cette partie, il s'est agit de presenter les resultats obtenus sur l'indicateur de creation d'entreprise a l'issue des enquêtes g Doing Business » des annees 2003 a 2009. Le tableau n°5 fait le point de ces differents resultats.

Tableau 5 : Evolution des éléments entrant dans la creation d'entreprise

 

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

Nombre de
procedures

9

8

8

7

7

7

7

"~lai (jour)

63

32

32

31

31

31

31

Cotit

(% du revenu)

189,2

196,9

190,8

173,3

195,0

196,0

155,5

Capital

minimum
verse

(% du revenu)

377,6

333,4

323,1

379,1

354,2

347,0

290,8

 

Source : réalisé et partir de www.doinabusiness.ora

3.1.1.2 Analyse de l'évolution du nombre de procédures et du délai nécessaires a la création d'entreprise au Bénin

Les chiffres observés dans le tableau 5 indiquent que le nombre de procédures qu'il faut accomplir pour créer son entreprise au Bénin, n'a pas beaucoup varié ces derniéres années. En effet, de neuf procédures notées en 2003 et huit en 2004 et 2005, ce nombre est passé a sept (07) et est resté stable jusqu'à ce jour. En sept ans, le nombre de procédures est passé de 9 a 7. Il a ainsi diminué de 22% et n'a plus évolué - l'idéal serait un maximum de 4 procédures- Un effort de diminution des procédures de 7 a 4 (diminution de 43%) est nécessaire pour atteindre les niveau des pays phares en la matiére. Ce qui est plus alarmant, reste le délai de création. En effet, les opérateurs économiques sont incités a créer d'entreprises s'ils ont des opportunités d'affaires a saisir. Comme ces opportunités ne durent pas toujours dans le temps, un long délai de création d'entreprise constitue un manque a gagner et un motif de réticence. Avec un délai de 63 jours qui est passé a 32 puis 31 jours, le Bénin reste trés loin des meilleures réformes qui situent a moins d'une semaine (07 jours), le délai nécessaire pour créer son entreprise. Ainsi, au niveau du délai de création d'entreprise, les réformes annoncées par l'Etat béninois n'ont pas permis de le réduire sensiblement au cours de ces derniéres années. Le nombre de procédures encore plafonné a sept, n'a pas aussi fait l'objet de grande attention. Pourtant, en limitant le nombre de procédures au strict minimum, cela pourrait permettre de faire réduire le délai et également le coat de création d'entreprise.

3.1.1.3 Analyse graphique de l'évolution du coat de création d'entreprise et du capital minimum a verser

L'evolution du coat de creation d'entreprise et du capital minimum a verser est illustree par les deux courbes du graphique 3.

Graphique 3: Evolution du coat de creation et du capital a verser

Coût Capital

Coed et capital en % du revenu

350

300

250

200

150

100

50

0

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Années

400

Source : réalisé a partir des données de Doing Business

Ces deux courbes indiquent que le coat de creation d'entreprise et le capital minimum a verser, connaissent une evolution quasi stable sur toute la periode 2003 a 2009. Cela signifie que ces deux sous indicateurs de creation d'entreprise n'ont pas connu de variations notoires sur la periode consideree.

Le coat de creation d'entreprise s'est etabli entre 150 et 200% du revenu par habitant ce qui place le Benin parmi les dix pays les plus chers en matiere de coat de creation des entreprises dans le monde d'apres le rapport « Doing Business N edition 2009. La creation d'entreprise reste donc tres coateuse au Benin et constitue une contrainte pour le secteur prive. Sur la periode 2003- 2008, le coat de creation d'entreprise a enregistre un taux moyen de 188,53% ; ce taux a diminue pour atteindre 155,5% en 2009 soit une diminution d'environ 18%. Cet effort n'est pas suffisant puisque les pays les moins chers en matiere de coat, enregistrent un taux maximal de 1% du

revenu par habitant. Il faudra donc une diminution de 99% du cout actuel pour que le Benin puisse atteindre les meilleures performances en termes de cout de creation d'entreprises.

De meme, le capital minimum exige a la creation des entreprises est toujours exorbitant. Il connait une evolution legerement sinueuse comprise entre 300 et 400% du revenu par habitant et constitue un frein a la creation d'entreprise pour de nombreux promoteurs. D'un taux de 377,6% en 2003, le capital minimum a verser est passe a 290,8% en 2009 (soit un taux de diminution de l'ordre de 23% environ). Cette faible performance est le fruit de la reglementation en vigueur au Benin. Ailleurs, le capital minimum n'est pas obligatoire et cela contribue a enregistrer regulierement un nombre important d'entreprises crees. C'est le cas des 22 pays qui ont reduit ou supprime l'obligation de deposer un capital minimum au cours des cinq dernieres annees, parmi lesquels on peut citer l'Egypte, la Finlande, la France, la Georgie, la Hongrie, le Japon, la Jordanie, l'Uruguay et le Yemen. Ces pays sont parmi ceux qui ont enregistre les augmentations les plus fortes du nombre d'entreprises creees. A la suite de la decision prise par Madagascar en 2006 de reduire de 80 % le capital minimum obligatoire ~ verser, le pourcentage d'inscriptions d'entreprises a fait un bond pour passer de 13 % a 26 %. Lorsque la Tunisie a agi de meme, les creations d'entreprises ont augmente de 30 % entre 2002 et 2006, ce qui a amene les autorites tunisiennes a abolir cette obligation en 2007-08. Le Benin pourrait donc s'inspirer de ces exemples pour encourager les operateurs economiques a enregistrer officiellement leurs activites.

A l'issue de ces analyses, nous pensons que les performances du Benin en termes de creation d'entreprise ne sont pas reluisantes. Ces performances n'ont pas connu d'evolutions sensibles pouvant stimuler l'accomplissement des diverses procedures de formalisation des activites economiques. Cela signifie que la politique du Benin en matiCre de promotion du secteur prive, n'a pas encore pu influencer positivement la creation des entreprises.

3.1.2 Analyse des performances en termes d'obtention de prêts

L'un des problemes majeurs que rencontrent les operateurs economiques en Afrique reste le financement de leurs projets d'investissement. La Banque Mondiale a travers les enquêtes g Doing Business D mesure cette difficulte dans plusieurs pays du monde, a l'aide de l'indicateur g 0btention de prêts D.

Le tableau n°6 presente l'evolution des differents elements de cet indicateur au Benin.

Tableau 6 : Evolution des éléments relatifs a l'obtention de prêts

 

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

Rang

 

115

126

129

115

145

150

Indice de
fiabilite des
garanties
(0-10)

..

4

4

4

4

3

3

Etendue de
l'information
sur le credit
(0-6)

..

2

1

1

1

1

1

Taux de
couverture du
registre public
sur le credit
(% des adultes)

..

2

3,5

10,3

7,8

10,5

10,9

Taux de
couverture du
registre prive
sur le credit
(% des adultes)

..

00

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

 

Source : www.doingbusiness.org

La presentation de ce tableau n'a pas tenu compte des donnees de l'annee 2003 parce que l'edition 2004 de Doing Business qui etait la premiere du genre, a connu des modifications aussi bien dans la methodologie que dans le choix des elements utilises pour evaluer l'acces aux credits.

Pour apprehender les conditions d'acces aux credits, Doing Business evalue la protection juridique des emprunteurs et des prêteurs, ainsi que le partage des informations sur le credit. En ce qui concerne la protection juridique des emprunteurs et des prêteurs, les notes enregistrees par le Benin pour l'indice de fiabilite des garanties sont restees constantes a 4 sur 10 sur toute la periode 2004-2007. Cette note a ensuite chute pour atteindre 3 sur 10 en 2008 et en 2009. Cela signifie que les droits legaux des prêteurs et

emprunteurs sont faiblement proteges au Benin. Cette defaillance est due entre autre a l'absence de reglementations fiables pour bien definir les droits de propriete necessaires pour assurer le nantissement des dettes contractees.

En ce qui concerne le partage des informations sur le credit, on constate que le Benin ne dispose pas de structures privees chargees de recenser et de mettre a jour des informations sur les dettes impayees et sur les credits en cours dans le systeme financier. C'est ce qui explique les 0% de taux de couverture du registre prive sur le credit enregistres sur toute la periode. Par ailleurs, au cours des annees 2006, 2008 et 2009, les structures publiques de contrOle des banques, n'ont pu disposer d'informations financieres que sur moins de 11% d'adultes (personnes Agees de plus de 15 ans). Ce taux etait encore plus faible en 2004 (2%), 2005 (3,5%) et en 2007 (7,8%). Cette situation traduit la faible capacite des institutions financieres a disposer d'informations fiables et actuelles sur les comportements de credit. Elle traduit egalement l'incapacite reelle de ces institutions a faire circuler l'information au sein du systeme financier beninois. Quand a la qualite globale des informations sur le credit, elle n'est pas aussi bonne au Benin. A ce sujet, c'est la note de 1 sur 6 qui est attribuee au Benin sur toute la periode 2005-2009. Elle etait de 2 sur 6 en 2004 et s'est degradee par la suite. Ceci nous permet de dire que les performances du Benin sont moins de 20% du niveau maximal exige pour etre au top niveau. Les pays qui realisent de bonnes performances en la matiere, enregistrent environ 70% du niveau maximal. La consequence est que l'aversion au risque augmente considerablement dans le secteur bancaire beninois qui est de plus en plus reticent a octroyer de credits au secteur prive pour le financement de ses activites economiques.

L'analyse des chiffres relatifs a ces differents elements indique que le Benin presente quelques contre performances en termes d'acces aux credits. Le secteur financier beninois est certes dynamique mais, il souffre d'une insuffisance de reglementations legales et legislatives pouvant lui permettre de mieux jouer son role dans la promotion du secteur prive.

3.2 Analyse. des- performance* gictivae* dw 1&VA en, 'natter& cle, facattatunv cle.s, affaire*

Comme indique dans la methodologie, cette analyse se basera sur les classements du « Doing Business ». Les enquetes « Doing Business » mesurent le climat des affaires a partir de « l'Indice de facilite de faire les affaires » qui permet de proceder au classement des differents pays cibles par ces enquetes. Pour chaque economie, l'indice correspond a la moyenne simple des classements etablis par centile pour chacun des domaines consideres dans le cadre du Doing Business. Le classement dans chaque categorie correspond a la moyenne simple par centile pour les indicateurs qui le composent.

L'effectif des pays participant a ces differents classements a varie avec le temps. Donc pour les besoins d'harmonisation, nous avons defini une cotation (C0T) telle que :

Rang occupé

C0T - Nombre total de pays enquetés

 

Cette cotation n'est rien d'autre que le rang par rapport a l'effectif. Les valeurs prises par C0T se situent entre 0 et 1. Les valeurs les plus proches de 1, correspondent a des contre-performances en matiére de climat des affaires.

3.2.1 Evolution du rang du Benin pour la facilite de faire des affaires

Le tableau n°7 resume l'evolution du rang du Benin dans le classement du « Doing Business » sur les cinq derniéres annees. Ce tableau indique par ailleurs, l'effectif des pays ayant participe aux classements pour chaque annee consideree. Ces differents elements ont ainsi permis d'attribuer une cotation au Benin pour chaque classement.

Tableau 7 : Evolution du rang du Bénin dans le Doing Business (2006-2010)

 

2005

2006

2007

2008

2009

Rang

139

137

157

169

172

Effectif
des pays
enquetes

175

175

178

181

181

Cotation
(COT)

0,7942

0,7828

0,8820

0,9337

0,9502

 

Source : www.doingbusiness.org

Au regard de ce tableau, il faut remarquer que la position du Benin dans le classement Doing Business n'est pas reluisante et elle s'est degradee d'avantage avec le temps. L'analyse graphique de l'evolution de la cotation associee au rang occupe par le Benin, nous aidera a mieux apprecier les resultats du Benin sur le plan de l'amelioration du climat des affaires.

3.2.2 Analyse graphique de l'evolution des performances du Benin en matiere de climat des affaires

Cette analyse est faite a partir des valeurs de la cotation. Le graphique n°4 illustre l'evolution de ces valeurs.

Graphique 4: Evolution de la cotation

1 0,8 0,6 0,4 0,2

0

 
 
 
 

COT

 

2005 2006 2007 2008 2009

Source : réalisée a partir des données de Doing Busines

Le graphique représentant la cotation du Benin dans les classements Doing Business, présente une forte tendance vers l'unité (01) sur les cinq dernieres années. Cette tendance s'est renforcée avec le temps. La valeur la plus élevée (0,9502) est enregistrée en 2009. Ceci permet de confirmer que le classement du Benin se détériore au fil des années. Sur cette base, nous pouvons

affirmer que l a politique de développement du secteur privé n'a pas encore pu avoir d'effets positifs significatifs sur le climat des affaires.

3.3 A;ays& performance* dw seamy prover en/ repavw(e/ a. 101/

poutapte,cie, VEtat

Les performances du secteur privé peuvent $tre mesurées a travers l'évolution de la part de l'investissement dans le PIB et celle de l'investissement privé . L'analyse de ces deux indicateurs, objet de la présente section, nous permet de mieux apprécier les effets de la politique de promotion du secteur privé sur l'environnement des affaires.

3.3.1 Analyse graphique de l'evolution du taux d'investissement global par rapport au PIB de 1990 a 2008

L'évolution du taux d'investissement global par rapport au PIB de 1990 a

2008, est illustrée par le graphique n°5.

Taux d'investissement total

25

20

15

10

0

5

1990 1991 1992 1993 1994 1995

Graphique 5: Evolution de l'investissement en % du PIB

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

Années

Investissement total

Source : INSAE/comptes nationaux

L'évolution du taux d'investissement total par rapport au PIB, présente globalement une timide tendance a la hausse sur toute la période 1990- 2008. La plus forte amplitude s'est établie a 21% en 1995. De 1990 a 1993, le taux d'investissement est resté stable et trés faible en raison du fait que cet te période coincide avec le début de la restructuration économiques et l'adoption de nouvelles orientations économiques. De 1994 a 1998, la part de

l'investissement total dans le PIB, a continue par croitre legerement en revelant toutefois, quelques fluctuations. Toute la periode 1999-2008 est marquee par une quasi stagnation du taux d'investissement total qui s'est situe neanmoins au dessus des 17,9%.

Somme toute, le taux d'investissement total a progresse en raison des efforts notes a la suite des reformes entreprises au cours des vingt dernieres annees. Cependant, il reste insuffisant pour stimuler la croissance economique. En effet, c e taux se situe largement en dega de la moyenne des 28% notee au niveau des pays emergents d'Asie. Cela s'explique entre autres par le niveau tres modeste des Investissements Directs Etrangers. Sachant qu'au Benin, c'est l'investissement prive qui contribue le plus a l'investissement total (la part de l'investissement prive dans le montant total investi dans toute l'ec onomie, s'eleve en moyenne a 60%), nous pensons que cette contre performance est liee a l'insuffisance des reformes dans la promotion des investissements.

3.3.2 Analyse graphique de l'evolution du taux d'investissement prive par rapport au PIB de 1990 a 2008

L'evolution du taux d'investissement prive par rapport au PIB est donnee par le graphique n°6.

Graphique 6: Evolution de l'investisement privé en % du PIB

Taux d'investissement pave

15 10 5 0

 
 

Investissement privé

 
 
 
 

Source : INSAE/comptes nationaux

La fin de la decennie 80 marque le debut de la mise en oeuvre des differentes
actions en faveur du secteur prive. A l'observat ion du graphique, on note que

l'évolution du taux d'investissement privé connait une tendance a la hausse de 1990 a 1995 oil il atteind sa plus forte amplitude (13,2%). Entre 1995 et 1999, il y a eu tendance a une stabilisation autour de 12%. A partir de 1999, le taux d'investissement privé connait une tendance baissiére jusqu'en 2003 puis une reprise a hausse est notée jusqu'en 2008 avec un taux de 12%. Ainsi, depuis 1999, il y a eu ralentissement puis stagnation de l'investissement privé. L'augmentation de l'investissement privé au début des années 1990 est imputable a l'entrée massive de flux d'IDE consécutive aux privatisations des sociétés d'Etat. Ces flux d'IDE ont baissé d'un seul cran avant 1994 et depuis, le rythme effectif des privatisations s'est nettement ralenti en raison de plusieurs obstacles dans la mise en oeuvre des réformes annoncées. En dehors des privatisations, le Bénin n'a pas noté de maniére significative d'autres flux entrants de l'IDE a cause du manque d'attractivité du pays. L'attractivité d'un pays dépend cependant du climat des affaires qui sUrement n'a pas été sensiblement influencé par la politique de promotion du secteur privé au Bénin. La stagnation de l'investissement privé depuis 1999 vient confirmer ces différentes analyses. Cette stabilité est inquiétante puisqu'elle laisse présager une forte réticence des opérateurs économiques a réaliser de nouveaux investissements.

3.4 Conc24,414-wpa.rti.eil.e.

Le présent chapitre a permis d'analyser les résultats de la mise en oeuvre de la politique de l'Etat béninois en matiére de promotion du secteur privé. Cette analyse s'est basée sur les données empiriques issues des enquêtes Doing Business et celles tirées des comptes nationaux de l'INSAE. En conclusion, nous avons pu noter que les performances en termes de création d'entreprise et d'accés aux crédits ne sont pas bonnes. En effet, au Bénin, les opérateurs économiques font face a de multiples difficultés pour créer leur entreprise et pour disposer en temps opportun des crédits nécessaires pour financer leurs projets d'investissement. Ces difficultés ont pour noms délai de création d'entreprises assez long, formalités de création d'entreprises trés coUteuses, inégalités dans le partage de l'information sur le crédit et des droits de propriété trés peu exercés. Nous avons noté

également que les réformes engagées jusqu'à présent n'ont pas vraiment contribué a l'amélioration du climat des affaires puisque sur les cinq dernieres années, le Bénin a enregistré des contre-performances dans le cadre de la facilitation des affaires et les performances du secteur privé sont encore loin de combler les attentes dans le cadre de la réduction de la pauvreté.

SYNTHESE DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS 1. Synfite4e, des' red,fi~fi~

La presente etude qui porte sur la politique de developpement du secteur prive au Benin, a ete initiee dans le but de contribuer a apporter des eclairages sur la gestion qui est faite du secteur prive apres vingt annees de liberalisme economique. Pour y arriver, il nous a parru important d'analyser l'efficacite de la poltique de l'Etat en matiere de promotion du secteur prive au Benin. Deux objectifs sont definis dans ce cadre :

· Analyser la pertinence de la politique de promotion du secteur prive adoptee par le Benin ;

· Evaluer les effets de cette politique sur le climat des affaires.

Pour atteindre ces objectifs, nous avons d'abord decrit le sectreur prive beninois et avons presente son environnement a travers l'anayse du cadre macroeconomique et l'analyse du cadre reglementaire et institutionnel de promotion du secteur prive. Ensuite, l'analyse des performances du Benin en termes de creation d'entreprises et d'acces aux credits, a permis de verifier en quoi la politique de promotion du secteur prive est pertinente. Nous avons enfin evalue les effets de cette politique sur le climat des affaires, en procedant a l'analyse des performances globales du Benin en matiere de facilite des affaires et aussi a l'analyse des performances du secteur prive. Les resultats de ces differentes analyses constituent le fruit des principales reformes annoncees et executees dans le cadre du developpement du secteur prive. Ces resultats obtenus grace aux donnees tirees des enquetes Doing Business de la Banque Mondiale puis des statistiques provenant des comptes nationaux de l'INSAE, se presentent comme suit :

v Le cadre macroeconomique de promotion du secteur prive, connait une certaine stabilite avec un taux de croissance du PIB plus ou moins reguliere note sur les deux dernieres decennies et une inflation maitrisee.

v Le cadre reglementaire et institutionnel de promotion du secteur prive reste marque par une faiblesse structurelle qui n'est pas de nature a

rassurer les opérateurs économiques et cela en dépit des multiples efforts engagés jusqu'à présent. Des problémes de coordination subsistent au sein de ce cadre qui souffre également d'une insuffisance de réformes radicales nécessaires pour faire sauter les verroux de la létargie et du cafouillage dans l'administration béninoise.

v Les performances du Bénin en termes de création d'entreprise ne sont pas reluisantes. l'accomplissement des diverses procédures d'enregistrement formel des activités économiques n'a pas connu d'améliorations sensibles pouvant soulager les opérateurs économiques. Les procédures de création demeurent encore longues et trés couteuses malgré l'existence du Centre de Formalité des Entreprises ;

v L'accés aux crédits reste encore aussi contraignant. les droits légaux des prêteurs et emprunteurs sont faiblement protégés au Bénin. Cette défaillance est due entre autre a l'absence de reglementations fiables pour bien définir les droits de propriété nécessaires pour assurer le nantissement des dettes contractées. L'accés aux crédits est aussi caractérisé par de profondes inégalités dans le partage des informations sur le crédit.

v La position du Bénin sur le plan de la facilitation des affaires s'est dégradée au cours des cinq derniéres années révélant ainsi les contre performances enregistrées dans le processus d'amélioration du climat des affaires.

v En réponse a la politique mise en oeuvre pour le promouvoir, le secteur privé a certes enregistré de bonnes performances assez encourageantes, mais, ces performances sont encore loin de combler les attentes socio économiques des populations béninoises. En effet, depuis vingt ans, l'investissement privé n'a pu dépasser la moyenne des 12% du PIB et sa contribution dans l'investissement total reste insuffisante.

2. Verificatiov das. hypothe.s.es.

H : la politique du Benin en matiere de promotion du secteur prive contribue peu a l'amelioration du processus de creation des entreprises.

L'analyse des performances du Benin en termes de creation d'entreprises, a revele des resultats moins reluisants en raison de ce que les procedures de creation sont toujours longues et tres couteuses. Il est de la responsabilite de l'Etat de mettre en place un bon dispositif institutionnel et legal de creation des entreprises a travers la politique de promotion du secteur prive. Le fait que le processus de creation d'entreprises ne se soit pas ameliore sensiblement, nous permet d'accepter l'hypothese H1. Ce qui signifie que les reformes engagees dans le cadre de la promotion du secteur prive n'ont pas suffit pour ameliorer le processus de creation d'entreprises au Benin.

H2 : la politique du Benin en matiere de promotion du secteur prive contribue peu a faciliter l'acces des operateurs economiques aux credits.

L'analyse des performances du Benin en termes d'acces aux credits, nous a permis de constater que le secteur financier beninois est caracterise par de profonds clivages dans le partage des informations sur les comportements de credits. De plus, les droits des emprunteurs et pre-teurs ne sont pas suffisamment proteges et l'information sur le credit n'est pas de bonne qualite. L'hypothese H2 est donc acceptee puisque ces divers constats emanent des resultats tres peu concluants enregistres dans la mise en oeuvre de la strategie d'amelioration de l'acces au financement bancaire.

H3 : le rang occupe par le Benin en matiere de classement des pays sur la base des performances en climat des affaires s'est deteriore en cinq ans.

A travers l'analyse des performances gobales du Benin en matiere de facilite des affaires, nous avons pu remarquer une regression de la position du Benin dans le classement des pays sur le climat des affaires au cours des cinq derniéres annees. Cette position s'est degradee au fil des annees. La stagnation de l'investissement prive notee au cours de la me-me periode, renforce ce constat et nous permet de dire que l'hypothése H3 est acceptee.

3. I.frotfrte.* de. V étude.

Quelques limites de divers ordres ont ete relevees dans le cadre de cette etude. Cependant, elles ne remettent pas fondamentalement en cause nos differentes analyses mais plutiit, viennent temperer la perception que nous avons pu nous faire de la politique du Benin en matiere de promotion du secteur prive. Les plus importantes sont :

· La jeunesse des enquetes Doing Business a contrarie notre intention d'etendre certaines de nos analyses sur une periode beaucoup plus longue ;

· Les enquetes Doing Business ne couvrent que dix phases seulement du cycle de vie d'une entreprise. Toutes les reglementations ne sont pas prises en compte ;

· Les enquetes Doing Business n'evaluent pas tous les aspects de la conjoncture economique qui ont un impact sur les entreprises et les investisseurs, ni tous les facteurs qui influent sur la competitivite.

· Une discordance a ete observee entre certaines donnees statistiques fournies par des structures differentes sur un meme indicateur ou agregat pour la meme annee. Nous avons arbitre en considerant les chiffres fournis par l'institution assurant la charge courante de la manipulation de l'indicateur ou agregat en question ;

· Nous n'avons pu disposer de donnees chiffrees pour mieux evaluer le niveau de coordination du cadre institutionnel de promotion du secteur prive.

Malgre ces limites, nos analyses restent valables et donnent lieu a des conclusions qui appellent la prise en compte de recommandations realisables pour ameliorer l'efficacite de la politique mise en oeuvre par le Benin pour le developpement du secteur prive.

4. Reco~navuclattavuk

L'analyse des résultats obtenus de cette recherche révéle que la politique du Bénin en matiére de promotion du secteur privé ne contribue pas de fagon significative a la création des entreprises et elle ne facilite non plus l'accés des opérateurs économiques aux crédits bancaires. De plus, cette politique n'a pas eu d'effets dans l'amélioration du climat des affaires. En dépit des nombreuses réformes engagées pour promouvoir le secteur privé au Bénin, il convient de déployer des efforts supplémentaires pour améliorer de fagon générale le climat des affaires. De fagon spécifique, il s'agira d'améliorer le processus de création d'entreprises et de faciliter véritablement l'accés aux financements adaptés aux besoins du secteur privé. Des recommandations suivantes sont formulées a l'endroit du Gouvernement, du Parlement et a l'endroit du secteur privé, pour contribuer a cette dynamique.

4.1 Recommandations a l'endroit du Gouvernement

> Transformer le CFE en un véritable Guichet Unique

- Renforcer le CFE dans sa structure, sa composition et dans son fonctionnment.

- Abroger l'actuel décret portant création du CFE et le remplacer par un autre qui prendra en compte la représentativité de toutes les structures intervenant dans le processus d'enregistrement des entreprises.

- Limiter les procédures de création d'entreprises au stricte minimum en s'inspirant de la logique qui veut que l'enregistrement soit un processus administratif et non judiciaire.

> Réformer la propriété fonciere

- Réviser la loi du 14 aout 1965 portant propriété fonciére pour l'adapter aux nouvelles exigences en la matiére.

- Renforcer le registre foncier urbain créé en 1989.

- Simplifier les procédures d'immatriculation des terrains pour permettre une délivrance rapide de titres fonciers transférables.

> Améliorer la dissémination et l'utilisation des informations sur le crédit

- Sensibiliser tous les acteurs du systeme financier sur la reglementation relative au partage des informations sur le crédit.

- Faire appliquer les meilleures pratiques sur le plan de la collecte et de la gestion des données sur les comportements de crédit.

- Renforcer la surveillance des secteurs bancaire et de la microfiance.

> Instituer un cadre formel de promotion du Partenariat Public-Privé

- Mettre en place un organisme permanent de concertation réguliere entre les structures publiques et les organisations professionnelles du secteur privé dans toutes ses principales composantes.

- Définir clairement les conditions légales et reglementaires de partenariat et identifier les secteurs qui feront l'objet de cette coopération entre le public et le privé.

> Améliorer la coordination des organismes nationaux d'appui au secteur privé

- Créer une synergie d'actions entre les différentes structures d'appui au secteur privé.

- Faire fusionner les structures qui ont quasiment les mêmes attributions ou celles dont les missions s'apparentent. Par exemple, il serait plus judicieux de fusionner en une seule agence, le CPI, le CFE et l'ABePEC pour mieux servir les intérêts des opérateurs économiques.

> Intensifier la réforme administrative

- Pousuivre les sensibilisations sur la ponctualité et le respect des délais dans les services publics.

- Renforcer les programmes de formation du personnel de l'Etat avec de
nouveaux modules qui integrent la promotion de l'image du Bénin.

> Dynamiser la stratégie de promotion des investissements

- Restructurer le Centre de Promotion des Investissements ; renforcer ses effectifs en recrutant un personnel qualifié et augmenter de fagon substancielle son budget.

- Reviser le code des investissements de 1990 ; le simplifier et l'adapter aux nouvelles orientations strategiques de developpement. Reduire sensiblement le coat et le delai d'obtention des agrements et limiter les procedures a de simples declarations administratives pour certains montants d'investissement.

- Ameliorer l'accés aux facteurs de production.

- Favoriser la specialisation des juges en matiére de droit commercial et renforcer les tribunaux en infrastructures en equipements et en personnel.

- Promouvoir l'arbitrage comme mode de reglement des differends commerciaux.

4.2 Recommandations a l'endroit du Parlement

> Renforcer le controle de l'action gouvernementale dans le cadre de la mise en oeuvre de la politique de promotion du secteur privé

- Creer des commissions parlementaires pour verifier l'execution effective des reformes adoptees pour promouvoir le secteur prive.

- Interpeler souvent le Gouvernement au sujet des contre performances enregistrees dans le cadre de la mise en oeuvre de la politique de promotion du secteur prive.

> Aider a la mise en place d'un cadre législatif et reglementaire favorable au secteur privé

- Initier et adopter des lois qui facilitent l'accomplissement des differentes formalites dans l'administration publique ;

- Accelerer l'etude et l'adoption des projets de loi relatifs a la facilitation des affaires soumis par le Gouvernement.

4.3 Recommandations a l'endroit des organisations professionnelles du secteur prive

> Renforcer la représentativité du secteur privé

- Federer d'avantage les associations professionnelles qui exercent dans les me-mes secteurs d'activites.

- Renforcer la structure et le fonctionnement des différentes organisations professionnelles.

- Renforcer les capacités en matiére de négociation et de plaidoyer. > Participer plus activement a l'instauration d'un bon climat des affaires

- Faire des propositions pour lever les obstacles aux quels font face les opérateurs économiques.

- Plaider efficacement pour l'obtention de conditions favorables a l'exercice des activités économiques.

CONCLUSION

L'actualité économique nationale s'est beaucoup focalisée ces dernieres années sur le climat des affaires au Bénin. En initiant cette recherce au sujet de la politique de développement du secteur privé, nous avons voulu participer a notre maniere a ce débat d'intérêt national.

Avant l'avenement du PRSP en 1996, plusieurs actions isolées ont été réalisées pour promouvoir l'initiative privée sans s'inscrire dans une dynamique globale a long terme. Avec le PRSP, nous avons pu assister a l'adoption d'une stratégie nationale de relance et de développement du secteur privé. Apres plus de dix années de mise en oeuvre, de nombreuses actions inscrites au titre de cette stratégie sont encore en cours de concrétisation et le manque de cohérence dans la conduite des activités ne semble pas favoriser l'évolution de la situation. La conséquence immédiate est la persistance de nombreux obstacles freinant le développment du secteur privé dont notamment les difficultées liées a la création d'entreprise et a l'obtention de prêts bancaires, engendrant une insuffisance dans la participation du secteur privé au développment économique. Tout ceci est courronné par le recul au cours des cinq dernieres années de la position du Bénin en matiere de climat des affaires.

Tout en admettant des imperfections inhérentes a tout ouvrage humain, il est nécessaire pour nous de relativiser nos différentes conclusions. Toutefois, nous pensons que l'Etat béninois devra adopter de meilleures thérapeutiques pour insoufler une nouvelle dynamique aux diverses stratégies de développment du secteur privé. Dans cette démarche, de bonnes perspectives s'offrent au secteur privé qui se doit de jouer sa partition afin que le Bénin enregistre une forte croissance qui profite largement aux pauvres.

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