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Novart Bordeaux: quels impacts en termes de communication et de promotion?

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par Maryline Vachet
Institut universitaire de technologie Michel de Montaigne, Bordeaux - Diplôme universitaire de technologie communication d'entreprise 2003
  

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B- 1995-2002: La communication du changement.

1- 1997-2002 Ç Le grand coup de balai È.

a) Une volonté de changement affirmée.

Ë son arrivée à Bordeaux en 1995, Alain Juppé découvre une ville paralysée. Alors que la culture était l'une des principales préoccupations de municipalité antérieure, les autres secteurs comme l'urbanisme, les transports en commun, l'éducation occupaient une place secondaire.

Ceci relevait d'une politique de prestige engagée par Jacques Chaban Delmas qui
considérait le Ç prestige avant l'utilitaire È, et rêvait pour Bordeaux d'un Ç phare

26

repérable dans le monde entier È. Ainsi, la culture représentait -elle 30%du budget global de la Ville de Bordeaux, un record jusque-là. Pour combler les manques, remettre à flot la capitale aquitaine, Alain Juppé change de cap et met la barre sur les grands travaux. Une nécessité pour que Bordeaux rattrape son retard en terme de qualité de vie.

Cela se traduit par une politique d'embellissement de la ville et de son patrimoine, (la construction du tramway, réhabilitation des quartiers). En ce qui concerne la culture, le premier objectif est de dégraisser le budget et de restructurer l'administration des institutions culturelles. Alain Juppé s'entoure alors de gestionnaires et de juristes pour gérer les affaires culturelles.

26 ÇLa culture à Bordeaux, après le panache, la rigueur È, Le Nouvel Observateur, novembre 1996.

Première mesure, il limoge trois représentants de l'époque chabaniste:

- Alain Lombard, (ONBA27)

- Jean Louis Froment (CAPC)

- Roger Lafosse, (Sigma).

Une facon radicale d'affirmer son rTMle de maire et de tirer un trait sur la politique culturelle menée jusqu'alors par son prédécesseur.

Sans juger de la légitimité de ces décisions, il faut se demander ce qu'elles ont provoqué en termes d'image pour le nouveau maire. Selon le journal Sud Ouest, tout le monde s'est accordé pour dire bien avant les élections de 1995, qu'Alain Juppé était le seul homme politique capable de prendre la direction de la Mairie de Bordeaux, et jouissait plutTMt d'un climat d'opinion favorable ; soutien qui lui a peut- être fait oublier l'ombre de son prédécesseur. Avec ces prises de décisions

28

radicales, ce sont les quarante ans de chabanisme culturelqui sont jetés aux oubliettes. Le changement para»t trop brutal, bien que nécessaire. En voulant montrer la voie du changement, Alain Juppé se heurte à la résistance.

Indélicatesse ou maladresse, il reste que les médias ne manquent pas de se faire écho des faux-pas d'Alain Juppé en s'emparant du sujet de la culture, (voir annexe II, page 5, 6, 7). Dès lors, sa personnalité devient un sujet de prédilection pour expliquer ses différents couacs en matière de culture. On lui reproche son manque d'intérêt pour l'art contemporain, on souligne son gout pour les manifestations populaires et l'on ne manque pas de l'opposer à son prédécesseur, fervent amateur d'art.

Bien loin des réalités budgétaires, ses détracteurs oublient trop souvent que Bordeaux est la troisiéme ville la plus endettée de France.(Sud Ouest 1996) et se concentrent sur la nostalgie de l'époque chabaniste. L'image d'Alain Juppé compromise, cela donne trés peu de crédit à sa réflexion et ses actions en termes de politique culturelle. Même si, aprés une courte période, les acteurs culturels se sont réjouis de la volonté de changement de la mairie, le monde culturel bordelais déchante vite.

27 Orchestre National Bordeaux Aquitaine

28 voir lexique

En ce qui concerne les institutions culturelles publiques, l'équipe de la mairie se concentre sur mise en valeur de ses outils de diffusion culturelle ( voir annexe III, page 9 et 10). La belle endormie en concurrence avec Toulouse à la première moitié du XXème siècle doit rivaliser avec les grandes villes de l'axe Atlantique : Nantes et Bilbao, villes rayonnantes par leur activité culturelle. C'est pourquoi, la mairie va s'efforcer de redonner un peu de lustre à ses institutions culturelles : le Grand Théâtre de Bordeaux obtient le label d'Opéra, le Port de la Lune, celui de Centre National d'Art Dramatique. De la même fagon, la mairie construit un nouvel outil de diffusion artistique qu'elle souhaite mettre à profit dans sa nouvelle politique :

- Le Casino de Bordeaux qui accueillera des artistes de renommée nationale et internationale.

- La Base sous Marine pour la transformer en salle de concerts et d'exposition. - Le Port de la Lune qu'elle rebaptise en lui offrant une nouvelle architecture.

En vue d'améliorer l'offre culturelle, la mairie reconfigure l'équipe chargée de la direction artistique en nommant à la tête du Capc, de l'Opéra de Bordeaux, du Fémina, de nouveaux directeurs, déjà reconnus pour leur travail dans d'autres villes frangaises. Pour ce qui est des acteurs culturels indépendants, la mairie concentre la majorité de son aide aux structures suivantes :

- Glob' théâtre

- TNT (installation dans une ancienne manufacture de chaussures) - Rockscholl de Barbey (rénovation du lieu)

Avec un budget réduit à 16%29, la politique met en valeur les lieux de culture de la Ville de Bordeaux, un bémol cependant, on lui reproche de ne pas aider la création bordelaise. En termes de s ubventions, pour l'année 2003 c'est le CNR39 qui en engrange le plus avec 6 716 677 euros, le CAPC (2 913 561 euros ) fait partie des mieux servis, le Théâtre du Port (CDN) de la Lune avec 823 334 euros, viennent ensuite le TNT et le Glob' théâtre. Si ces lieux sont privilégiés, c'est bien parce qu'ils répondent à des objectifs croisés de la ville, du Conseil Régional et de l'Etat et ceci en termes de politique culturelle. Aussi, ces investissements représentent une valeur sure en termes de développement local.

29 Pascal NIVELLE Bordeaux sous Juppé : la culture économe, libération page 30-32, 20 mars 1997.

30 Conservatoire National de Région.

b) Relancer un festival rattaché à la Ville de Bordeaux, une nécessité

Depuis la mort de Sigma, la politique culturelle de la Ville de Bordeaux ne trouve pas une voie claire et affirmée. On lui reproche :

- Le manque de réflexion en profondeur, de concertation

- Les mesures populaires en termes de politique culturelle.

Monsieur Eric chevance, directeur du TNT, dans un article de Sud Ouest paru lors des élections municipales de 2001, s'inquiète lui, de la politique conservatrice. Monsieur Patrick Duval, directeur de Musique de Nuit souligne lui qu'encore aucun événement de l'ampleur de Sigma n'a encore été créé, selon lui rien ne l'a remplacé et certainement pas les institutions. Bordeaux doit chercher un événement réellement novateur, et peut -être moteur d'une politique culturelle cohérente comme ce fut le cas pour Sigma.

Pourtant, même en réduisant ces dépenses consacrées à la culture, la mairie a pu mettre en place des événements à forte valeur ajoutée, des événements qui répondent à la demande du public, qui créent du lien entre la ville et ces administrés et permettent de faire rayonner Bordeaux hors de ses frontières, événements qui s'inscrivent non seulement dans une politique de valorisation du patrimoine et mais aussi de développement touristique. En ce sens, il s'inspire amplement de son prédécesseur avec la mise en lumière du patrimoine, ou l'utilisation de l'image du vin31. Aussi, ce n'est pas à travers la diffusion artistique que la Mairie de Bordeaux construit son image mais gr%oce à des manifestations populaires :

- la Fête du Vin

- la Fête du Fleuve

- la rénovation du hangar 5

- la construction d'un jardin botanique sur une rive droite.

« En dépit du tracas du passé, la mairie peut se féliciter d'avoir rendu son fleuve aux bordelais 32.È.

31 « Bordeaux et le chabanisme culturel », le festin n. 37.121, hivers 2001.

32 Sophie AVON « Bordeaux, Juppé le bilan », Sud Ouest 2001.

La majorité des actions culturelles se concentre autour de l'urbanisme et de la sauvegarde du patrimoine.

Cependant, ces actions omettent la diffusion artistique et l'innovation en termes artistiques et ne permettent pas à la mairie de mettre sur le devant de la scène ses nouveaux outils de diffusion culturelle (opérateurs culturels institutionnels). Ceci a pour conséquence en termes de communication publique, de limiter la fréquentation du public bordelais, et d'autre part priver la ville d'exposer ces résultats en termes de politique culturelle. Aucun événement de l'ampleur de Sigma ne met en avant le dynamisme artistique de la ville et son image. Il permet non seulement de sensibiliser le public à l'art, mais aussi de le familiariser avec les différents lieux de vie culturelle et artistique; car notons que si le public ne fréquentent pas les salles de spectacles

institutionnels ou indépendantes, il n'y a pas de dynamique culturelle possible aussibonne que soit la programmation.

La création d'un festival comme novart bordeaux s'inscrit aussi dans une démarche de communication envers le public bordelais et de réconciliation entre la Ville de Bordeaux et les acteurs culturels. C'est la concrétisation d'un dialogue entamé en 1998 avec la commission permanente de concertation culturelle, où se retrouvent les acteurs culturels bordelais et l'équipe municipale, une chance pour peut-être entamer un dialogue sans a priori avec la mairie et présenter des nouveaux porteurs de projets, les nouveaux équipements. En 2002, le Port de la Lune est inauguré, Gérard Lion son directeur adjoint est nommé à la tête de la direction artistique de novart bordeaux.

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