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Influence des actions anthropiques sur la biodiversité végétale du parcours de centre caprin de Maradi au Niger

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par Adamou Moumouni Dan Mairo
Université de Niamey - Ingénieur agronome master phytotechnie 2010
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION

La république du Niger couvre une superficie de 1267000 Km² pour une population estimée à près de 13,475 millions d'habitants avec un taux d'accroissement de 3,3% (INS, 2007). Le pays s'étend en latitude entre 11, 37° et 23,33° Nord et en longitude entre le 0,05 16° Est.

La dégradation des ressources naturelles demeure de nos jours une contrainte majeure pour le développement agrosylvopastoral des zones soudano-sahéliennes de l'Afrique de l'Ouest (CIPEA, 1984).

En effet, le Niger est confronté à des nombreux problèmes tels que les conditions climatiques précaires, la pression anthropique, et la dégradation des propriétés physicochimiques des sols qui ne permettent plus le maintien de l'équilibre entre l'exploitation des ressources et leurs régénérations dans le temps et dans l'espace. Tous ces problèmes se traduisent par une disparition progressive de la végétation, la diminution des terres cultivables, l'ensablement des cuvettes la baisse de la fertilité du sol, la baisse de la production agrosylvopastorale, etc. (Burteco, 1999)

L'environnement présente au Niger une diversité biologique très riche tant du point de vue ressources végétales, fauniques et halieutiques. Cet environnement est en proie à une dégradation accélérée due aux phénomènes de la sècheresse et de la désertification, à la pression anthropique et du cheptel sur les ressources naturelles, par prélèvement de bois, défrichement par les cultures, les pâturages, les feux de brousse, etc.

Au Niger, l'élevage contribue pour 12% au produit intérieur brut national et pour 31% au PIB. L'effectif des caprins est important (6 037 000 têtes en 1996), avec une hausse croissante depuis 1980 en partie attribuable à l'adaptation de l'espèce caprine aux conditions souvent défavorables pour les autres espèces animales domestiques (Marichatou et al., 2002). Les tendances actuelles montrent une augmentation significative de petits ruminants pour l'ensemble des zones arides, et celle du cheptel camelins pour les zones les plus sèches d'Afrique. Plusieurs raisons peuvent expliquer cela : D'abord à l'origine de ces tendances, les facteurs en cause peuvent être à la fois d'ordre écologique (utilisation plus diversifiée des ressources naturelles), zootechnique (meilleure rusticité des ovins, caprins et dromadaires, et en particulier meilleure résistance à la soif), ou encore d'ordre économique (remobilisation plus facile du capital animal, avec les petits ruminants) (Marc, 1996). Parmi ces races caprines figure la chèvre rousse de Maradi. La chèvre rousse est devenue un des éléments importants des économies nationales en zones arides et semi-arides. Au Niger, la chèvre rousse de Maradi retient depuis plusieurs décennies, l'attention des zootechniciens des tanneurs et des maroquiniers à cause de la valeur exceptionnelle de sa peau. Cette chèvre fournit aussi son lait et sa viande aux populations.

Ainsi, plusieurs projets ont intervenu dans la sélection, la promotion et la diffusion de la chèvre rousse de Maradi avec moins d'intérêt à la gestion du pâturage. Pourtant le parcours du centre caprin est menacé non seulement par la croissance démographique des terroirs villageois environnants, mais aussi par les effets de l'urbanisation.

Face à cette menace, il est indispensable de cerner l'influence des actions anthropiques et écologiques sur les potentialités fourragères afin d'informer les services techniques sur les axes prioritaires d'intervention.

Le présent travail s'inscrit dans cette même logique et traite de l'influence des actions anthropiques sur la biodiversité végétale du parcours du centre caprin de Maradi.

L'objectif général de cette étude est de déterminer l'impact des actions anthropiques sur la biodiversité fourragère du parcours du Centre d'Elevage Caprin de Maradi afin de dégager des pistes d'intervention pour une gestion durable.

Quant à l'objectif spécifique, il s'agit :

- De caractériser et quantifier la biodiversité végétale du parcours :

- D'identifier les facteurs de dégradation de la phytodiversité du parcours ;

- De répertorier les espèces végétales disparues ou menacées de disparition ;

- Et proposer une piste d'intervention pour une gestion durable du parcours.

CHAPITRE I : REVUE BIBIOGRAPHIQUE

1.1. Présentation de la région de Maradi

Situé au centre Est du Niger, La région de Maradi couvre une superficie de 41796 Km² soit 3% du territoire national. La circonscription de Maradi créée en février 1947, compte 600.000 personnes en 1965 (Robinet, 1967), 2 103 879 habitants en 2001 (RGP/H, 2001). Elle est limitée à l'Est par la région de Zinder, à l'Ouest par celle de Tahoua, au Nord par celle d'Agadez et au sud par la république fédérale du Nigeria. Elle compte six départements : Aguié, Dakoro, Guidan-Roundji, Madarounfa, Mayayi et Tessaoua.

Comme réseau hydrographique, on note : la mare permanente de Madarounfa, le Goulbi N'Maradi, le Goulbi N'Kaaba qui sont des cours d'eau temporaire reliés entre eux par des affluents mineurs et des koris.

1.1.1. Climat et végétation

Le département de Maradi s'étend sur une zone soudano-sahélienne avec une pluviométrie moyenne de 445 mm/an. Les précipitations annuelles varient de 300 à 600mm.

Il compte ainsi une saison sèche (de mai à octobre) et une saison pluvieuse (de Juin à septembre).

Le couvert végétal est constitué des plantes herbacées avec plusieurs espèces de graminées dont (Brachiaria ramana, Cenchrus biflorus, etc.) et des légumineuses. Au sud de la région, on a une dominance des ligneux : Faidherbia albida, Guiera senegalensis, Zizyphus mauritiana ... dont les feuilles contribuent beaucoup à l'alimentation des animaux, en particuliers les caprins.

1.1.2. Economie

Considéré comme la capitale économique du Niger, la région de Maradi, de part ses activités économiques, contribue beaucoup à la formation du PIB national.

Les principales activités de la région sont l'agriculture, l'élevage et le commerce.

L'existence de frontière avec le Nigeria, ainsi que la position au carrefour des grands centres urbains, fait de la région de Maradi un important pôle d'échange commercial.

Dans la plupart des cas, l'agriculture et l'élevage sont intégrés en milieu rural. Ainsi, les cultures ne sont plus possibles (en saison sèche), l'élevage devient la principale activité des populations, surtout les femmes qui ont l'apanage de l'élevage.

1.2. Présentation du Centre d'Elevage Caprin

1.2.1. Historique

Le centre d'élevage caprin (CEC) de Maradi a vu le jour en 1963 grâce à un financement accordé par le fond d'aide et coopération française. Depuis sa création, il était sous la tutelle de la direction nationale d'élevage et des industries animales, mais en 1976, le CEC fut rattaché au centre de multiplication du bétail (CMB) et station d'élevage. Il est situé à 1,5 Km au sud-est de la ville de Maradi et couvre une superficie de 2000 ha. (Figure1)

Figure 1 : Situation géographique du Centre d'élevage caprin de Maradi

Centre Caprin

Dan

Kari

3 Km

Rijia

Moudi

1

00 m

Rijia

Sarki

600 m

Adarawa

Djiratawa

Galaduntchi

4Km

3 km

4 k

m

Communauté

urbaine de

Maradi

1,5 km

Nord

Sud

Est

Ouest

Village

Légende

:

A partir de 1983, le centre de multiplication de bétail et station d'élevage sera dénommé centre de multiplication de bétail (CMB) et le centre d'élevage caprin qui lui est rattaché deviendra à sont tour centre secondaire d'élevage caprin de Maradi (CSECM)

Le centre est appuyé dans ses activités par le projet chèvre rousse, qui l'approvisionne en intrants agricoles et produits vétérinaires. Ainsi, ce projet se charge de la réfection de certains bâtiments vétustes.

1.2.2 Situations et infrastructures

Le centre dispose de 4 sites (x, y, z, w) associées à des magasins de stockage d'alimentation pour bétail et de divers autres matériels. Mais le point (w) n'est pas fonctionnel.

Le centre dispose d'une mini adduction d'eau potable au point y qui dessert en eau les points (y, z) qui ne bénéficient pas du réseau d'adduction d'eau de la ville de Maradi. En plus de cela, il faut ajouter du matériel agricole et trois fosses à ensilage de 30 m² protégées chacune par des hangars en tôle. Mais actuellement les trois fosses ne sont plus fonctionnelles.

Les pluviométries et les températures sont variables dans le temps et dans l'espace (Figure n°2)

Figure 2: Variations interannuelles de la pluviométrie des dix dernières années du nombre de jours de pluies dans le CSECM.

1 .3. Place de la chèvre dans l'économie des ménages

L'importance économique des caprins en Afrique et pour des populations les plus défavorisées est souvent sous estimée. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette méconnaissance : d'abord les chèvres sont difficiles à compter car, dans les élevages traditionnels qui constituent l'énorme majorité en Afrique, elles sont laissées en liberté, ensuite leur commerce se fait le plus souvent à l'intérieur de circuits informels (CTA., 2006).

Pourtant, elles sont présentes dans la vie quotidienne : pour la consommation ménagère, pour renflouer la caisse de menues dépenses domestiques, pour les rites coutumiers, pour les mariages et les baptêmes, etc. Les chèvres constituent aussi une source de plusieurs produits de valeur : en dehors de la viande dont la consommation est très répandue, il y a bien sûr le fumier, mais surtout le lait pour sa commercialisation et la fabrication du fromage et leurs peaux pour l'industrie du cuir, en plaine expansion. Parmi les espèces caprines, figure la chèvre rousse ou ``Red de Sokoto'' dont sa rusticité (Haumesser, 1975) est un atout, dans les pays du Sahel en particulier qui connaissent des sècheresses successives. Elle permet de compenser les fortes mortalités et assure ainsi au moins l'auto-renouvellement des troupeaux, même dans les conditions les plus difficiles.

Au Niger, c'est traditionnellement les femmes qui possèdent les chèvres qui constituent en quelque sorte leur épargne sur pied.

1.4. Quelques aspects sur les pâturages

Le pâturage selon sa nature est une communauté végétale en équilibre instable sous l'influence de divers facteurs et des interactions de divers éléments de la stratification des végétaux en présence (Boudet, 1975).

L'étude du pâturage (Sanoussi, 2002) est d'abord un inventaire des espèces végétales, une appréciation de leur production potentielle en fourrage et de leur réaction aux facteurs broutages, piétinement...

Plusieurs études ont été faites dans sur les pâturages sahéliens. Ainsi la végétation des parcours au Sahel se compose presque toujours des deux éléments majeurs : une strate herbacée dominée par des plantes annuelles, principalement des graminées, et un peuplement de plantes ligneuses éparses, de hauteur et de phénologies variées (Hiernaux, 2006).

Cette composition différencie la végétation du Sahel non seulement de celle des deux zones biogéographiques voisines (zones soudaniennes et le désert saharien), mais aussi d'autres écosystèmes arides et semi-arides.

Au Sahel, les nuances du régime hydrique des sols sont à la base d'une forte différenciation des formations végétales, en particulier de leurs composantes pérennes : Peuplement ligneux et éventuellement strate herbacée pérenne. En revanche, la composition des annuelles varie largement d'une année sur l'autre en réponse à la distribution des pluies en début des saisons pluvieuses et à son impact sur le régime d'humidité du sol, sur le stock semencier et la dynamique des germinations (Hiernaux, 2006)

La distribution des précipitations au cours de la saison de pluie et leur redistribution par ruissellement à la surface des sols sont les facteurs prépondérants de la diversité du couvert végétal et de sa production. Les nuances du régime hydrique des sols qui résultent de l'interaction entre la redistribution des eaux de pluie et de la texture des sols, sont à la base d'une forte différenciation des formations végétales, en particulier de leur composante pérenne-arbre et arbuste-alors que la composition des herbacées annuelles varie largement d'une année à l'autre au gré de la distribution des pluies dans l'espace et dans le temps et de la dynamique de stock semencier (Hiernaux, 2006).

Ainsi, à la limite des zones sahéliennes arides et semi-arides, Casenave et Valentin (1989) notent une progression significative de Balanites aegyptiaca au détriment des Combrétacées. Au sud du Mauritanie, Boudet et al. (1987) ont observé une disparition quasi-totale du peuplement ligneux sur plateau cuirassé. Dans certains cas, les modifications de composition de la strate ligneuse ont été mises en relation avec les différentes contraintes du milieu, notamment la sècheresse (Poupon, 1980), mais aussi les facteurs anthropozoogènes. Ainsi, au Nord du Burkina Faso, qu'à l'issue d'une expérience de mise en défens, le recouvrement du peuplement ligneux est passé de 1,5 à 9% (Carriere, 1996).

Les tendances actuelles signalées dans les régions arides et semi-arides sont les suivants (Carriere, 1996) :

-Régression des espèces pérennes, au profit des espèces annuelles. Dans certains cas, l'influence de la pâture a pu être mise en évidence de façon expérimentale

-Régression des espèces à cycle long, au profit des plantes à cycle court. Cela peut être la conséquence d'un accroissement de l'aridité ou d'un effet négatif dû à la pâture pendant la période de végétation.

- Régression des espèces fourragères, au profit de plantes de moindre appétence. Les préférences alimentaires sont supposées favoriser les espèces peu consommées. En fait dans des nombreuses situations, les espèces multipliées par le bétail ont un réel intérêt fourrager.

Au Sahel, par exemple les herbes comme Cenchrus biflorus, Zornia glochidiata et certains Acacia se développent avec un fort pâturage.

-l'augmentation de l'hétérogénéité spatiale du tapis herbacé, avec l'apparition de structure en mosaïque, et la spécialisation de l'habitat des espèces.

La grande différence entre les plantes pérennes et les plantes annuelles réside dans le fait que chaque année pendant 9-11 mois, les annuelles n'existent que sous forme des graines et de paille tandis que les pérennes gardent une fraction de leur biomasse vivante. Ceci est un facteur dans la stabilité des végétations où les pérennes dominent et où la vie actif, quoique limité, peut fournir encore de la nourriture de qualité pour le bétail en saison sèche. Il existe deux groupes de pérennes, notamment les arbres et arbustes d'une part et les graminées pérennes d'autre part (Penning de Vries, 1991).

L'élevage sahélien se base encore pour une très grande partie sur les pâturages naturels. Le fourrage est ce que la nature donne, presque sans aucune gestion humaine. Mais le caractère du fourrage change, en rapport avec le bétail, d'un endroit à l'autre et au cours des saisons. Les boeufs ont un menu surtout basé sur des graminées, les moutons montrent une préférence pour les herbes, les chèvres aiment les feuilles de ligneux, et ce pâturage aérien est intensivement exploité par les chameaux aussi. Au nord du Sahel ce sont les graminées et les herbes annuelles qui dominent les pâturages et ainsi les menus du bétail. Dans le sud et dans les plaines d'inondation les graminées pérennes sont plus importantes. Dans ces dernières zones la paille du riz et du mil peut être aussi d'une certaine importance après les récoltes. Les ligneux prennent le pas aux endroits relativement humides (aux endroits qui reçoivent l'eau de ruissellement) et aux alentours des villages et de campement fixes avec un grand cheptel (Penning de Vries, 1991). 

Concernant les facteurs de dégradations des parcours sahéliens, il y a des controverses. Certains pensent que ``c'est la sècheresse et non le bétail qui dégrade le parcours sahélien''  (CIPEA, 1993). Cette affirmation a provoquée, en réponse, « une extrême consternation et une vive inquiétude » (CIPEA, 1994). S'il est généralement admis que la sècheresse est l'une des causes de la dégradation des parcours, la plupart des auteurs s'accorde à dire que l'homme y contribue également. Au centre de cette polémique, la question a longtemps tourné autour de l'appréciation des parcs respectifs des facteurs « climatiques », et« anthropozoogénes » (Carriere, 1996). Quand à P.P.S. (Production Primaire au Sahel), elle constate que,  ce n'est pas la sècheresse, qui est le problème N°1 au Sahel, pour la production primaire, mais la pauvreté du sol. Par suite d'une augmentation de l'exploitation causée par des besoins croissants de développement de l'exploitation, la zone est soumise à une production décroissante. De plus que l'eau de pluie au Sahel n'est pas utilisée de façon optimale pour la production végétale, les sols étant carencés en azote et en phosphore. C'est ainsi qu'au Sahel seulement 10% de la pluviométrie annuelle est utilisée par les plantes alors que la production végétale sous les mêmes conditions pluviométriques pourrait y être quintuplé par apport d'engrais. En moyenne seulement 75% de la pluviométrie pénètre dans le sol, le reste ruisselle. Le ruissellement est une source importante d'eau d'abreuvement de surface. Mais l'exploitation des pâturages aggrave le ruissellement et la surexploitation peut causer un ruissellement excessif, qui entraine une dégradation de l'environnement (Penning de Vries, 1991). Mais, toujours est- il dit que l'homme est le responsable de la dégradation des terres par ses pratiques car s'il n'intervient pas, les éléments du climat vont s'équilibré.

CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES

2.1 Matériel utilisé

Les matériels suivants ont été utilisés :

- Une cordelette graduée en 20 cm ;

- Deux fers à béton de 1,5 mètre, pour tendre la cordelette ;

- Une tige métallique pour la lecture

- Un mètre ruban pour mesurer le diamètre de la base des ligneux ;

- Flore du Sénégal (Berhaut, 1967) et Adventices tropicales (Merlier et Montegut, 1982) pour l'identification des espèces ;

2.2 Méthodes

2.2.1 Caractérisation de la végétation

L'examen botanique (flore, végétation) et écologique constitue le premier volet de l'étude d'un pâturage (Boudet, 1975). Pour ce faire certaines méthodes ont été utilisées pour caractériser la phytodiversité du parcours.

2.2.1.1 Inventaire des ligneux

La méthode de comptage directe a été utilisée. Des placettes des 20*50 m de coté ont été disposés le long des transects. La distance entre les placettes est de 220 m. Au total 60 placettes ont été matérialisée le long de huit transects. Dans chaque placettes, toutes les espèces ligneuses ont été identifiées. Le diamètre de chaque espèce a été mesuré ainsi que la hauteur.

2.2.1.2 Inventaire des herbacées

Afin de déterminer le recouvrement spatial des herbacées, la méthode de point cadrant a été utilisé .Cette méthode consiste à recenser la présence des espèces à la verticale des points disposés régulièrement le long d'un double décamètre tendu au dessus du tapis herbacées (Boudet, 1975). Par convention, chaque espèce n'est recensée qu'une seule fois par ligne de visée .Une lecture verticale est effectuée tous les 20 cm le long de la tige joignant la cordelette au sol. A chaque point de lecture et le long de bord effilé, tous les contacts avec les feuilles ou chaumes sont pris en compte.

2.2.2. Entretien avec les bergers

Une série des questions ont été posées aux bergers lors de la conduite des animaux en pâturage (Annexe 1) dans le but de connaitre les espèces végétales appréciées et non appréciées par la chèvre rousse mais aussi de lister celles qui sont disparues ou menacées de disparition.

Tous les six bergers ont été enquêtés lors de la conduite des animaux en pâturage.

2.2.3 Suivies des animaux en pâturage

Des suivies des animaux en pâturage ont été effectués dans chaque station d'élevage afin de mieux connaître de manière directe les espèces appétées ainsi que pour calculer la fréquence de broutage (Annexe3).

La détermination des espèces pâturées a consisté sur l'inventaire de la flore sur laquelle l'animal a porté de coups de dents.

Le coup de dents chez les petits ruminants correspond à un ou plusieurs coups de langue suivie d'un retrait de la tête sectionnant la végétation pincée entre les dents (Issaka, 2002).

L'animal doit être observé à quelques mètres afin de faciliter le comptage de coups de dents. L'observateur note la fréquence des coups de dents observé sur chacune des espèces consommées, en dix(10) minutes.

Lors de chaque contrôle alimentaire, 4 chèvres sont choisies au hasard au sein du troupeau et chacune d'elles doit être observée en dix minutes. Et c'est cette méthode qui a été utilisé dans chaque station d'élevage à savoir : la station d'élevage x, la station d'élevage y et la station d'élevage z.

Le nombre de coup de dents de chaque espèce végétale pendant le temps que durent les contrôles alimentaires a permis de calculer la contribution spécifique (CS) par espèce. C'est ainsi que les différentes espèces végétales qui entrent dans la composition de la ration des chèvres au pâturage ont été estimées.

2.2.4 Enquêtes dans les villages environnants

Dans cette partie des enquêtes ont été menées au niveau des populations des villages environnants afin de connaître l'état actuel du parcours ainsi que des sanctions qu'ils reçoivent au cas où on les surprend dans le parcours (Annexe2).

Cette enquête a été menée sur trois villages environnants du parcours. Au total 27 personnes ont été enquêtées. Il s'agit du village de Dan Kari (10 paysans), de Galandantchi (10 paysans) et de Guidan Moudi (7 paysans).

2.2.4 Analyse des données

La proportion de chaque espèce exprimée en pourcentage représente la contribution spécifique (CS) traduisant la participation de l'espèce à l'encombrement végétal aérien. Et l'estimation de la proportion des espèces obtenues par la somme des présences sur la ligne de visée constitue la fréquence spécifique (FS)

Les classes de hauteur retenues sont :

· La strate arbustive (inferieure à 4 m) ;

· La strate arborée basse (4 à 7 m) ;

· La strate arborée moyenne (7 à 14 m) ;

· La strate arborée haute (supérieure à 14 m).

En ce qui concerne la distribution par classe de diamètre, les classes retenues sont :

· Classe de 0 à 10 cm ;

· Classe de 10 à 20 cm ;

· Classe de 20 à 30 cm ;

· Classe de 30 à plus.

Deux hypothèses de recherche sont posées :

- Le surpâturage, la coupe abusive du bois, les récoltes du fourrage sont les principaux facteurs de dégradation de la phytodiversité du parcours.

- L'absence d'un système de contrôle et de suivi du parcours est à la base de la dynamique actuelle de la phytodiversité.

CHAPITRE III : RESULTATS-DISCUSSIONS

3.1. Résultats

3.1.1. Analyse floristique

3.1.1.1. Diversité de la végétation ligneuse

Les résultats d'inventaire de la végétation ligneuse sont présentés dans le tableau 1. Les observations faites permettent de décrire et d'apprécier l'état des espèces ligneuses dans le parcours.

Tableau 1 : Fréquence et contribution spécifique (Cs, %) des espèces ligneuses dans le parcours.

Espèces

Familles

Fréquence

C.S

Guiera senegalensis

Combrétacées

8360

95,41

Combretum glutinosum

Combrétacées

172

1,96

Sclerocarya birriea

Anacardiacées

106

1,21

Acacia senegal

Mimosacées

46

0,52

Combretum micranthum

Combrétacées

20

0,23

Acacia machrochtachi

Mimosacées

15

0,17

Bauhinia rufescens

Césalpiniacées

12

0,14

Balanites aegyptiaaca

Balanitacées

8

0,09

Acacia nilotica

Mimosacées

5

0,06

Maerua crassifolia

Capparidacées

5

0,06

Prosopis africana

Mimosacées

5

0,06

Commiphora africana

Burseracées

3

0,03

Piliostigma reticulatum

Césalpiniacées

3

0,03

Calotropis procera

Asclépiadacées

1

0,01

Total : 14

7

8762

100,00

L'inventaire de la végétation ligneuse dans le parcours a donné 14 espèces réparties en 7 familles. Les familles des combrétacées avec 4 espèces soit 97,63%, des Mimosacées avec 3 espèces sont les plus représentées en espèce, alors que les autres familles (Césalpiniacées, Balanitacées, Capparacées et Asclépiadacées) ne sont représentées que par une ou deux espèces. La densité moyenne à l'hectare est de 458 individus. Le peuplement ligneux est essentiellement dominé par une seule espèce. Il s'agit du Guiera senegalensis avec une contribution spécifique de 95,41%.

3 .1.1.2. Structure du peuplement ligneux

La structure verticale du peuplement ligneux est donnée dans la figure3 ci-dessous :

Figure 3 : Distribution des ligneux par classes de hauteur

Au sein de ce parcours, l'essentiel des ligneux est regroupé dans la classe de 0 à 4 m (98%). La dominance des ligneux dans cette classe de 0 à 4 m ne peut expliquée que par l'abondance de Guiera senegalensis. La diminution voir la disparition des ligneux qui ont des hauteurs comprises 4 à 7 m et de 7 à 14 m peut être expliqué par la coupe abusive exercée par les populations environnantes. Mais aussi par le manque d'humidité pendant la saison sèche qui ne permet pas au ligneux de se développer jusqu'à atteindre ce stades.

La structure horizontale du peuplement ligneux est donnée dans la figure3 ci-dessous :

Figure 4 : Distribution des ligneux par classes de diamètre

La distribution des ligneux par classes de diamètre montre que la plupart des ligneux du parcours sont regroupés dans la classe de 0 à 10 cm avec 98% des ligneux. Il s'agit des sujets jeunes pour la plus part. Les ligneux sont très peu représentés dans les classes [10-20[, [20-30[, et [30 à plus [.

Les faibles fréquences des ligneux dans les classes des grands diamètres s'expliqueraient par des actions anthropiques notamment les coupes frauduleuses des grands arbres.

Photo 1 : Peuplement dominant de Guiera senegalensis

3.1.2. Diversité du peuplement herbacé

Au total 35 espèces ont été recensées dans le parcours reparties en 14 familles. Les Poacées sont représentées par 15 espèces et les Fabacées avec 6 espèces sont les plus représentées. Alors que les autres familles sont représentées par une ou deux espèces. Il s'agit des Malvacées, des Césalpiniacées, des Tiliacées, etc. Les espèces dominantes sont le Sporolus spicatus avec une contribution spécifique de 17,7 %, secondées par Schizachyrium exile (cs : 17,3 %), Ipomae vagans (cs : 13,8%) et Sida cordifolia (cs : 13,22%). Le recouvrement du sol est de 82,2%.

Tableau 2 : Fréquences(FS) et contributions spécifiques(CS) des herbacées

Familles

Espèces

FS

CS

Poacées

Sporobolus spicatus

513

17,7

Schizachyrium exile

501

17,3

Andropogon gayanus

117

4,05

Ctenium elegans

108

3,74

Eragrostis tremula

94

3,2

Schoenofeldia gracilis

68

2,3

Loudenia togoensis

67

2,3

Aristida adolscionis

46

1,6

Digitarea argillacea

24

0,8

Merremia pinnata

21

0,7

Brachiaria villosa

20

0,7

Pennicetum pedicellatum

10

0,4

Cenchrus biflorus

8

0,3

Dactyloctenium aegyptiana

4

0,1

Monechma humilis

1

0,03

Fabacées

Zornia glochidiata

43

1,5

Alysicarpus ovalifolius

23

0,8

Tephrosia linearis

20

0,7

Indigofera pilosa

17

0,6

Indigofera stenophylla

4

0,1

Indigofera morgata

1

0,03

Convolvulacées

Ipomoe vagans

415

13,8

Evolvulus alsinoides

9

0,3

Rubiacées

Mitracarpus villosa

48

1,7

Spermacoce radiata

30

1,1

Malvacées

Sida cordifolia

383

13,22

Césalpiniacées

Cassia mimosoides

103

3,6

Tiliacées

Tiumpheta pentandra

83

2,9

Acanthacées

Blepharis linearriifolia

74

2,7

Sterculiacées

Waltheria indica

19

0,7

Cypéracées

Cyperus amabilis

7

0,2

Astéracées

Vernonia perrottetii

4

0,1

Euphorbiacées

Phyllanthus pentandrus

17

0,6

Commelinacées

Commelina forskalaei

3

0,1

Caryophyllacées

Polycarpea linearis

1

0,03

Total 14 35 2911 100

La diminution ou la rareté des herbacés surtouts celles qui ont une bonne valeur pastorale peut être expliquée par l'influence des aléas climatiques, du surpâturage (photo n°2) et principalement le piétinement répété des animaux. Ce piétinement détruise la structure du sol et par conséquent entraine la colonisation de certaines espèces en général peu appétées en particuliers le Sida cordifolia c'est à dire espèce qui empêche les autres espèces d'apparaitre autour de chaque station d'élevage (station x, y, z). La strate herbacée est dominée par le Sporobolus spicatus et d'Ipomoe vagans. Les bonnes espèces bromatologiques ont des contributions spécifiques faibles. Il s'agit de Tephrosia linearis, d'Eragrostis tremula, d'Alysicarpus ovalifolius, Zornia glochidiata... On observe une colonisation continue des nouvelles espèces en générale peu appétées par les animaux. Il s'agit principalement du Sida cordifolia, de Waltheria indica, de Triumpheta pentandra. Toutes ces espèces caractérisent un milieu où le sol est dégradé et est confronté a un piétinement répété des animaux (Merlier, 1982).

Photo 2 : Les animaux des villages environnants dans le parcours

3.1.2.1. Espèces végétales broutées

Les herbacées entrant dans la composition du régime alimentaire des ruminants et des bovins proviennent de deux familles : celles des légumineuses représentées par Zornia glochidiata et Alysicarpus ovalifolius et celles des graminées représentées par Eragrostis tremula, Andropogon gayanus, Aristida seberiana.... Quand aux ligneux, ils sont essentiellement représentés par Faidherbia albida, Combretum glutinosum et Prosopis africana. Le suivi direct des animaux (chèvres rousses) en pâturage effectué dans le parcours a permis de recenser les espèces végétales broutées par les ruminants ainsi que la fréquence de chaque espèce. Les résultats sont présentés dans les trois(3) tableaux ci-dessous :

- Les résultats du suivi des animaux en pâturage pendant le moi de Juillet sont consignés dans le tableau n°3 ci-dessous : 

Tableau 3 : Espèces végétales broutées en Juillet

Espèces broutées

Familles

Fréquence

Pourcentage

Sporobolus spicatus

Poacées

71

28,06

Ipomae vagans

Convolvulacées

62

24,50

Bauhinia rufescens

Césalpiniacées

30

11,86

Andropogon gayanus

Poacées

20

7,90

Commiphora africana

Burseracées

14

5,53

Guiera senegalensis

Combrétacées

12

4,75

Combretum glutinosum

Combrétacées

8

3,16

Acacia senegal

Mimosacées

7

2,78

Acacia nilotica

Mimosacées

5

1,98

Loudenia togoensis

Poacées

5

1,98

Acacia machrochtachi

Mimosacées

5

1,98

Sclerocarya birrea

Anacardiacées

4

1,59

Merremia pinnata

Poacées

4

1,59

Tephosia linearis

Fabacées

3

1,19

Commelina forskalaei

Commelinacées

3

1,59

Total

 

253

100,00

-Les espèces recensées au cours du suivi du moi Août sont données dans le tableau n°4 :

Tableau 4 : Espèces végétales broutées par la chèvre en Août

Espèces broutées

Familles

Fréquence

Pourcentage

Andropogon gayanus

Poacées

71

42,26

Loudenia togoensis

Poacées

19

11,31

Guiera senegalensis

Combretacées

18

10,71

Tephosia linearis

Fabacées

11

6,55

Acacia senegal

Mimosacées

11

6,55

Schizachyrium exile

Poacées

10

5,95

Zornia glochidiata

Fabacées

8

4,76

Brachiria villosa

Poacées

7

4,17

Aristida adscensionis

Poacées

5

2,98

Alysicarpus ovalufolius

Fabacées

4

2,38

Combretum Glutinosum

Combretacées

2

1,19

Indigofera pilosa

Fabacées

2

1,19

Total

 

168

100,00

Enfin en Septembre un dernier suivi à été effectué. Les résultats sont donnés dans le tableau n°5 ci-dessous :

Tableau 5 : Espèces végétales broutées par la chèvre en Septembre

Espèces broutées

Familles

Fréquence

Pourcentage

Schizachyrium exile

Poacées

27

21,95

Andropogon gayanus

Poacées

17

13,82

Zornia glochidiata

Fabacées

16

13,01

Acacia senegal

Mimosacées

14

11,38

Commiphora africana

Burseracées

12

9,76

Acacia macrochtachi

Mimosacées

9

7,32

Bauhinia rufescsens

Césalpiniacées

8

6,50

Ctenium elegans

Poacées

7

5,69

Loudenia togoensis

Poacées

5

4,07

Alysicarpus ovalufius

Fabacées

5

4,07

Ipomoae vagans

Fabacées

3

2,44

Total

 

123

100,00

La plupart de ces espèces rentrent dans la composition botanique du régime alimentaire des ruminants à des périodes et selon des proportions différentes et qu'il faudra même préciser par une étude approfondie le comportement alimentaire de cette chèvre.

L'analyse de ces trois tableaux (tableau 3, 4, et 5) montre que, certaines espèces telles que Andropogon gayanus, Ipomoe vagans, Loudenia togoensis, Acacia senegal, Bauhinia rufescens, Acacia machrochtachi, Commiphora africana sont régulièrement appétées par les chèvres durant tous ces trois mois. A cela s'ajoute d'autres espèces très appétées mais dont leur apparition dans le parcours se situe environ à partir du demi-Août. Il s'agit des espèces telles que Schruzyrum exile...

Les fréquences élevées de Sporobolus spicatus et d' Ipomoe vagans (tableau n°3) ne peuvent être expliqué que par l'abondance de ces espèces dans le parcours pendant le mois de juillet. On observe une diminution de la fréquence d' Ipomoe vagans et l'absence quasi-totale de celle de Sporobolus spicatus pendant les mois d'août et septembre. Cela nous ramène à dire que la consommation des espèces par cette chèvre dans les aires du pâturage est une notion relative, car elle dépend de la disponibilité de ces espèces. Il parait que plus une espèce est abondante plus elle à tendance à être appréciée par cette chèvre. Mais, en analysant les tableaux n°4 et le tableau n°5, on constate il y a une sélection. Les espèces de bonne valeur bromatologique sont celles qui ont été sélectionnée (tableau n°5 en septembre au moment où il existe de nombreuses espèces). De plus, la consommation des ligneux est très importante au début de la saison de pluie.


Photo 3 :
La chèvre rousse broute Bauhinia rufescens au pâturage(Juillet)

3.1.3. Entretien avec les bergers

3.1.3.1. Répertoire des espèces ligneuses appréciées par la chèvre rousse

L'entretien avec les bergers a permis de répertorier les ligneux appétés par la chèvre rousse.

Les résultats sont présentés dans le tableau ci-dessous :

Tableau 6 : Ligneux appréciés par la chèvre rousse

 

Fréquences

Ligneux appréciés

En nombre

En Pourcentage

Acacia senegal

 

7

10,45

Sclerocarya birrea

 

7

10,45

Acacia macrochtachi

 

6

8,95

Combretum glutinosum

 

6

8,95

Balanites aegyptiaca

 

5

7,46

Bauhinia rufescens

 

5

7,46

Prosophis africana

 

5

7,46

Ziziphus mauritiana

 

5

7,46

Commiphora africana

 

4

5,98

Acacia nilotica

 

3

4,48

Dechrostachys cineria

 

3

4,48

Maerua crassifolia

 

3

4,48

Faidherbia albida

 

2

2,99

Piliostigma reticulum

 

2

2,99

Annona senegalensis

 

1

1,49

Lannea macrocarpa

 

1

1,49

Ximenia americana

 

1

1,49

Ziziphus spina-christi

 

1

1,49

Total

 

67

100,00

Aucune de ces espèces citées n'est abondante dans les aires de pâturage, certaines même ont disparu. Parmi les ligneux disparus dans le parcours, on peut citer Faidherbia albida, Lannea microcarpa. Plusieurs raisons ont été données par les bergers quand aux menaces voir la disparition de ces espèces. Il s'agit notamment de coupe frauduleuse effectuée par la population des villages environnants et surtout celles de la communauté urbaine de Maradi, les pratiques des tradipraticiens (photo 2), et les effets des sècheresses.

Photo 4 : Conséquence de la pratique des tradipraticiens sur un pied de S. birrea

3.1.3.2. Espèces herbacées appréciées par la chèvre rousse

Les bergers connaissent bien les espèces appétées par leurs animaux. Le questionnaire administré au près des bergers permet de recenser les espèces appréciées par la chèvre rousse. Les résultats sont consignés dans le tableau 7  ci-contre:

Tableau 7 : Fréquences des herbacées appréciées par les chèvres

 

Fréquences

Herbacées appréciées

En nombre

En Pourcentage

Andropogon gayanus

5

7,36

Cenchrus biflorus

5

7,35

Eragrostis tremula

5

7,35

Schizachyrium exile

5

7,35

Ipomoa vagans

4

5,88

Meremia pinnata

4

5,88

Mitracarpus villosus

4

5,88

Pennisetum pedicellatum

4

5,88

Zornia glochidiata

4

5,88

Loudetia togoensis

3

4,41

Sporobolus spicatus

3

4,41

Stylosanthes humilis

3

4,41

Alysicarpus ovalifolius

2

2,94

Chrozophora brocchiana

2

2,94

Commelina forskalaei

2

2,94

Meremia tridentata

2

2,94

Monechma cilitum

2

2,94

Aristida adscensionis

1

1,47

Brachiria villosa

1

1,47

Cassia mimosoides

1

1,47

Citrullus lanatus

1

1,47

Dactynoctenium aegyptiana

1

1,47

Digitaria argillacea

1

1,47

Schoenofeldia gracilis

1

1,47

Spermacoce radiata

1

1,47

Tephosia linearis

1

1,47

Total

68

100,00

En dehors d'Ipomoe vagans, sporobolus spicatus, toutes ces espèces sont menacées d'extinction, aucun réaménagement de ces espèces dans le parcours n'a été fait. Certains bergers affirment la disparition quasi-totale des espèces appétées et donc doutent de l'avenir de la chèvre rousse si aucune disposition n'est prise. Les raisons avancées par les bergers quand à la disparition des ces espèces résident principalement du surpâturage dans le parcours, des aléas climatiques, de la transformation des aires des pâturages en champ cultivé, des pratiques de récolte du fourrage dans le parcours, de sècheresse. Certains ont même parlé de piétinement qui entraine la destruction de la texture du sol et donc sa dégradation et par conséquent la colonisation des espèces envahissantes en particulier le Sida cordifolia (photo4).

Photo 5: Sida cordifolia autour de la station d'élevage X

3.1.3.3. Herbacées non appétées par les chèvres

Malgré la difficulté pour les bergers de citer les espèces non appétés par les chèvres, l'effort a été fourni pour recenser quelques unes. Les résultats sont donnés dans le tableau 8 ci-dessous :

Tableau 8 : Fréquences des herbacés non consommés par les chèvres

 

Fréquences

Herbacées non appétées

 

En nombre

En Pourcentage

Sida cordifolia

 

6

11,32

Cymbogon s.

 

6

11,32

Triumpheta pentandra

 

6

11,32

Lepidagathis anobrya

 

6

11,32

Polycarpia linearis

 

4

7,55

Waltheria indica

 

4

7,55

Blepharis linarrifolia

 

3

5,66

Cassia mimosoides

 

3

5,66

cyperus amabilis

 

3

5,66

Dicoma tomentosa

 

3

5,66

Evolvus alsinoides

 

3

5,66

Indigofera pilosa

 

3

5,66

Indigofera morgata

 

2

3,77

Euphorbia balsamifera

 

1

1,89

Total

 

53

100,00

Certaines des ces espèces sont abondantes dans le parcours, il s'agit de Sida cordifolia, Triumpheta pentandra, Walteria indica et lepidagathis anobeya. Les autres espèces sont en train de coloniser le parcours. Parmi lesquelles on peut citer Cassia mimosoides, indigofera pilosa, Indigofera morgata... Cette tendance à la colonisation des espèces non appétés au détriment des espèces appétées peut être expliquée par les broutages des espèces appétées par les animaux, et surtout du piétinement des animaux qui dégrade le sol, mais aussi par le vent qui transporte les graines.

3.1.3.4. Ligneux non appétés

Lors de l'entretien avec les bergers, certaines espèces ligneuses ont été recensées. Les résultats sont consignés dans le tableau n°9  ci-dessous :

Tableau 9 : Fréquences des ligneux non appétés

 

Fréquences

Ligneux non appétés

 

En nombre

En Pourcentage

Azadiracta indica

 

7

14,89

Lannea microcarpa

 

6

12,77

Eucalyptus canal dulensis

 

6

12,77

Ximenia americana

 

6

12,77

combretum micrathum

 

5

10,64

Calotropis procera

 

4

8,51

Cassia singueana

 

4

8,51

Albizia chevalieri

 

3

6,38

Ficus plalyphylla

 

3

6,38

Guiera senegalensis

 

2

4,25

Gardenia erubescens

 

1

2,13

Total

 

47

100,00

En dehors de Guiera senegalensis, toutes ces espèces ont presque disparues dans le parcours. Cela peut être expliqué par les coupes sauvages ainsi que par l'action des aléas climatiques.

Les chèvres ont la capacité de s'adapter très facilement aux plantes disponibles dans leur environnement. Elles peuvent donc survivre dans des régions arides, semi-arides et montagneuses en se nourrissant de ce qu'elles trouvent, ce que le mouton ou les bovins ne peuvent pas faire. Les chèvres en liberté se nourrissent d'un peu de tout ce qu'elles trouvent y compris du papier ou du plastique s'il ya rien d'autre, peu importe si les espèces sont bonnes ou pas en matière pastorale (CTA, 2006).

3.1.3.5. Espèces disparues ou menacées de disparition

L'entretien avec les bergers a permis de recenser certaines espèces menacées de disparition ainsi que celles qui ont disparues. Cette méthode se base sur la maîtrise du parcours par les bergers et surtout de leur ancienneté. Cela permettra aussi d'avoir une idée des espèces existaient des années antérieurs ainsi que de cerner la dynamique du parcours dans le temps.

Les résultats sont donnés dans le tableau n°10 ci-dessous :

Tableau 10 : Fréquences des espèces disparues ou menacées de disparition

 

Fréquences

Espèces disparues

En nombre

En pourcentage

Combretum glutinosum

5

8,76

Commiphora africana

5

8,78

Prosophis africana

5

8,78

Acacia senegal

4

7,02

Lannea macrocarpa

4

7,02

Sclerocarya birrea

4

7,02

Balanites aegyptiaca

3

5,26

Annona senegalensis

3

5,26

Acacia nilotica

4

7 ,02

Boscia senegalensis

2

3,51

Bauhinia rufescens

2

3,51

Detarium microcarpum

2

3,51

Dichrostacgys cinerea

2

3,51

Bowselia odorata

2

3,51

Maerua crassifolia

2

3,51

Ximenia americana

2

3,51

Combretum micrathum

1

1,75

Grewia bicolor

1

1,75

Cassia sieberiana

1

1,75

Piliostigma reticulatum

1

1,75

Ziziphus mauritina

1

1,75

Ziziphus spina-christi

1

1,75

Total

57

100,00

Ainsi il ressort de cet entretien que des espèces telles que Combretum glutinosum, Prosopis africana, Commiphora africana, Acacia senegal, Acacia nilotica, Sclerocarya birrea Combretum micrathum sont menacées de disparition. Tandis que d'autres telles que Lannea macrocarpa, Piliostigma reticulatum, Ziziphus mauritiana, Cassia sieberiana sont disparues du parcours.

Cette menace peut se traduite par des actions anthropiques (facteurs actifs) incontrôlées sur ces espèces de telle sorte que la régénération est quasi inexistante ainsi que les pluies aléatoires qui se traduisent par le manque d'humidité au niveau du sol. Les ligneux par manque de cette humidité se trouvent dans une situation de stress entraînant leur disparition pendant la saison sèche.

3.1.4.  Enquête dans les trois villages environnants

Cette enquête a été menée sur trois villages environnants du parcours. Il s'agit du village de Dan Kari (10 personnes), de Galandantchi (10 personnes) et de Guidan Moudi (7 personnes).

Au total 27 personnes ont été enquêtées.

L'absence d'un système de contrôle est à la base de la dégradation de la phytodiversité du parcours. Ainsi 100% des populations enquêtées ont affirmé que l'avantage du parcours du centre caprin dans l'amélioration de leur élevage réside essentiellement le lieu du pâturage de leurs animaux. Plusieurs espèces peuvent être trouvées dans le parcours. Il s'agit des caprins, des ovins, des camelins, des bovins. A part le surpâturage, il y a la récolte du fourrage (51% des populations enquêtées) et la coupe abusive du bois (49%) qui sont effectués par les populations environnantes à n'importe qu'elle heure dans le parcours et surtout pendant la période de soudure (Mai, Juin, Juillet). Toutes ces pratiques engendrent une disparition progressive et continue des espèces ligneuses et herbacées concernées (55% des populations enquêtées). C'est surtout l'absence de surveillance de la part du centre et l'absence de sanction de la part des Brigadiers Forestiers qui sont à la base des pratiques archaïques de la population environnante dans le parcours. Plusieurs raisons ont été données quand aux facteurs de dégradations de parcours (figure 5).

Figure 5 : Classement des facteurs des dégradations du parcours du CSECM

Du point de vu action anthropique, il s'agit de surpâturage, de coupe abusive (coupe sauvage), l'extension des champs de cultures au détriment des aires du pâturage et la pratique de récolte du fourrage dans les aires du pâturage surtout pendant la saison sèche. Un autre facteur peut être dû à l'action anthropique, il s'agit du vent. Ce dernier est la conséquence des facteurs cités plus haut (surpâturage, coupe abusive, etc.). L'homme en détruisant la végétation par ces pratiques entraine le phénomène d'érosion éolienne.

Le surpâturage est l'un des facteurs le plus important de la dégradation de ce parcours. Parmi son influence sur la biodiversité du parcours, il y a en dehors de la diminution des espèces appétées, le piétinement des animaux. Ce piétinement répété entraine la destruction de la structure du sol. Les conséquences de cette destruction ce qu'elle entraine la diminution de la composition floristique et la colonisation des certaines espèces en général peu appétées par les animaux. Les espèces en voie de colonisation dans le parcours du centre caprin sont entre autres : Sida cordifolia, cassia mimosoides, Trimpheta pentandra, Walteria indica, etc. L'évaluation de la végétation à lieu aussi sous l'influence de l'exploitation par le bétail. Elle se traduit de plusieurs manières (Penning de Vries, 1991) :

Modifications des propriétés du sol entrainant, l'imperméabilité et un ruissellement important sur sol sablonneux ; la végétation herbacée est limitée à des espèces de petites tailles à cycle court (Zornia, Dactynoctenium, etc.).

Apport de la matière organique favorisant les espèces nitrophiles : Tribulus terrestris, chlolis.

Le broutage élimine les espèces les plus consommées. Alors que les espèces non appétées ou les espèces à semences vulnérables sont stimulées : Cenchrus biflorus, Elionurus elegans, Sida cordifolia, etc.

A part le surpâturage, le coup abusif constitue un facteur considérable de la dégradation des ligneux. La clôture extérieur centre a totalement disparue ; les grillages et le cornières ayant été volés, ce qui fait qu'il n'y a aucune possibilité immédiate d'éviter au centre des prélèvement abusifs des pailles et de bois ...par ailleurs, les différentes tentatives de réalisation de haies vives ont rencontrés la farouche détermination des villageois qui ont systématiquement arraché des plans de jour comme de nuit.

En dehors de la pratique des tradipraticients, il y a les populations environnantes qui sont déterminées pour les coups sauvages à n'importe quel moment au niveau du parcours (photo6).

Photo 6 : Bois du Guiera senegalensis stockés

Un autre élément très important de la dégradation du parcours c'est l'extension des champs au détriment des aires du pâturage. En principe, d'après une organisation interne, le centre alloue des terres à ces cadres et ces auxiliaires en raison de cinq hectares par cadre et trois hectares par auxiliaire, mais à condition que les fanes soient laissés sur place pour la consommation des animaux. Ainsi le prix de chaque hectare est fixé à 3000F CFA. Mais ce principe n'a pas été respecté et c'est ce qui rend difficile l'évaluation de l'occupation des sols dans ce parcours. Actuellement le parcours est de plus en plus confronté à une détermination des populations environnantes qui ont bénéficié des parcelles dans le parcours.

La pratique de récolte de fourrage est de plus en plus accentuée. La récolte de fourrage s'effectue le plus souvent pendant la saison sèche. Les espèces les plus concernées à cette pratique sont Schruzyrum exile et Loudenia togoensis (photo 7). Cette pratique engendre non seulement la diminution de ces espèces concernées mais aussi et surtout laisse le sol nu et c'est ce qui entraine l'érosion éolienne et hydrique en cas de vent très violent et des pluies intenses.

Photo 7 : Fourrage récolté de Schizachyrium exile

Du point de vu aléas climatique, l'irrégularité des pluies et la sècheresse ont été cités. Ces deux facteurs entrainent la diminution de la richesse floristique à la zone aride et semi-aride en général. Cette irrégularité des pluies est surtout à la base de la dominance des plantes annuelles sur les plantes pérennes car l'eau qui tombe pendant l'hivernage est surtout épuisée par les herbacées annuelles et les plantes pérennes se trouvent dans une situation de stress hydrique pendant la saison sèche. Ceci expliquerait leur mortalité catastrophique pendant la sècheresse du début des années 70.

· Espèces végétales appréciées par les populations environnantes

Dans cette partie certaines espèces les plus appréciées par les populations environnantes ont été recensés lors de l'enquête (tableau n°11). L'objectif de cette partie n'est pas de priver catégoriquement le parcours de ces espèces mais de tenir compte de ces valeurs socio-économiques lors de processus d'aménagement.

Tableau 11 : Espèces végétales appréciées par les populations des terroirs villageois

 

Fréquences

Espèces appréciées

En nombre

En Pourcentage

Schizachyrium exile

39

21,78

Guiera senegalensis

20

11,17

Andropogon gayanus

19

10,61

Loudetia togoensis

16

8,93

Combretum glutinosum

14

7,82

Piliostigma reticulatum

13

7,26

Prosophis africana

11

6,15

Pennicetum pidicellatum

10

5,59

Combretum micrathum

10

5,60

Acacia nilotica

8

4,47

Acacia senegal

6

3,35

Cenchrus biflorus

5

2,79

Eragrostis tremula

4

2,23

Balanites aegyptiaca

4

2,23

Total

179

100

3. 2. Discussions

Le parcours est dominé par la strate arbustive composée de Guiera senegalensis, et quelques pieds de Combretum glutinosum. La strate arbuste est marquée par quelques pieds de Sclerocarya birrea. Cette rareté des arbres et arbustes dans le parcours laisse supposer une pression anthropique (en particulier le coupe sauvage) importante exercée sur ces espèces de telle sorte que la régénération est quasi inexistante. Il faut signaler encore la pluviométrie aléatoire qui ne satisfaisait pas les besoins en eau des plantes annuelles et les ligneux et herbacées pérennes se trouvent dans une situation de stress pendant la saison sèche. Cela constitue les problèmes des pérennes en particulier les ligneux au Sahel. Le facteur le plus marquant de la dégradation des ligneux au centre est la coupe abusive. La clôture extérieure du centre a totalement disparue ; les grillages et les cornières ayant été volés, ce qui fait qu'il n'y a aucune possibilité immédiate d'éviter au centre des prélèvements abusifs des pailles et de bois. A part la coupe abusive, il y a une pratique des populations environnante qui consiste à creuser et enlever les racines qui a été coupé. C'est surtout les femmes qui font ces genres des pratiques. La photo 8 reflète la réalité dans le parcours.

Photo 8 : Dépression crée par le déterrement des racines d'un arbre

L'espèce Sporobolus spicatus est appétée au début de son cycle végétatif (environ un mois). C'est une espèce qui a probablement une capacité de germination très rapide car on l'a retrouve apparaitre dès le début de la saison pluvieuse (photo 6). Quand à l'Ipomae vagans, elle est appétée au début de la saison de pluies. Selon les bergers, cette espèce est amère à un certains stade de son cycle végétatif.

En ce qui concerne Loudenia togoensis, le facteur limitant de sa consommation tient aux caractéristiques morphologiques à un stade phénologique avancé : grenaison (graines piquantes), sénescence (durcissement).

A propos de Zornia glochidiata, il y a une contrainte selon les bergers dans sa valorisation. Il semble que sa consommation à certains stades végétatifs, et lorsque ceci est associé à une poche de sècheresse, soit à l'origine de complication gastriques (météorisation) notamment chez les petits ruminants. Les hypothèses souvent rapportées pour expliquer ces complications gastriques seraient :

-L'importante production de gaz au cours du métabolisme de cette espèce une fois consommé ;

-La possibilité de fabrication pour la plante de facteurs antinutritionnels au cours des stades végétatifs incriminés.

A ce qui concerne les arbres et arbustes, Guiera senegalensis contribue pour l'essentiel du régime alimentaire des chèvres rousses au pâturage dans le parcours notamment en Juillet et en Août. Mais on connait peu de chose sur les caractéristiques bromatologiques de cette espèce. La littérature apporte peu ou pas du tout d'information sur ces qualités fourragères. Le Sclerocarya birrea est appétée mais n'est pas toujours à la porté des ruminants. De même la pratique d'émondage réduit fortement le disponible des ligneux. L'amélioration de la qualité du fourrage aérien dans le parcours nécessite donc l'introduction des espèces ligneuses et herbacées ayant des fortes potentialités fourragères (importante production de biomasse, valeur en MAD et en UF) et adaptées au milieu.

Une attention particulière est donc nécessaire pour une meilleure valorisation des espèces fourragères.

Photo 9 : Sporobolis spicatus en touffe au début de la saison de pluies

L'extension des champs de culture réduit fortement la disponibilité de beaucoup d'espèces. Cette pratique se traduit d'abord par la réduction des aires du pâturage et de la biodiversité concernée. La pratique de plantation artificielle effectuée par le centre depuis plusieurs années ne permet pas d'avoir une évolution significative des espèces végétales dans les champs cultivés ainsi que dans les aires du pâturage. Car, le parcours ne peut que se dégrader d'année en année. Les pratiques culturales sont en générales archaïques ce qui ne permet pas de restaurer les éléments exportés par les cultures au niveau du sol. Il ne s'agit pas non plus d'interdire aux travailleurs du centre de faire les cultures dans le parcours, mais il faudrait tout simplement respecter le principe élaboré par le centre.

A ce qui concerne le surpâturage, 100% des populations enquêtées ont affirmé que le parcours du centre caprin réside essentiellement le lieu de pâturage de leurs animaux. La conséquence de surpâturage se traduit d'abord par une diminution des espèces appétées et surtout du piétinement répété des animaux qui détruise la structure du sol.

La coupe abusive est également parmi les facteurs de dégradation du parcours. Ce surtout le plus souvent la pauvreté qui pousse les populations à cette pratique incontrôlée. L'accroissement de la population n'est pas forcement responsable de cette pratique mais plutôt le manque de sensibilisation et surtout si ces populations ne sont pas intégrées lors du processus d'aménagement.

CONCLUSION-RECOMMENDATIONS

Les résultats issus de la présente étude rapportent que le parcours du centre caprin est dans une dégradation avancée. L'inventaire de ligneux montre la dominance de Guiera senegalensis dans le parcours. La strate herbacée montre une colonisation de nouvelles espèces en particulier aux alentours de chaque station d'élevage, sous les arbres et un peu partout dans le parcours. Il s'agit notamment de Sida cordifolia (qui empêche les autres espèces d'apparaitre), de Waltheria indica, de Cassia mimosoides, de Truimpheta pentandra, de Mitacarpus villosa etc. Toutes ces espèces sont en général non appétées par les animaux et caractérisent un milieu surchargé confronté à un piétinent répété des animaux.

Que faire alors puisse la durabilité des systèmes de production de la zone est tributaire de la disponibilité en biodiversité ?

Pour cela, il est nécessaire de mettre en place des stratégies de gestion de l'alimentation de cette chèvre afin d'améliorer la situation actuelle.

Ø La plantation d'arbres dans le parcours suivi de multiples soins pour que l'arbre ou le boisement puisse jouer pleinement son rôle. Des espèces telles que Bauhinia rufescens, Acacia senegal, Faidherbia albida, Commiphora africana sont ideales pour la production du fourrage aérien.

L'objectif du centre caprin est d'entretenir et d'accroitre la production des chèvres rousses. Cet objectif ne peut être atteint que par une bonne alimentation. Or une bonne valorisation des ressources fourragères par le bétail passe par une meilleure gestion des espèces et des ressources naturelles à l'échelle des terroirs villageois mais aussi de la région (sécurisation d'espèces pastorales, gestion de la mobilité du bétail) (Patrick Dugué, 2004,).

Les déterminants de l'alimentation des ruminants domestiques (effectifs des animaux, rythme de prélèvement et mode de conduite alimentaire des animaux au pâturage, etc.) doivent être les éléments clés à prendre en compte dans la proposition d'un plan d'aménagement de l'espace agropastorale dans une perspective d'amélioration de la biodiversité et des systèmes de production animale et végétale.

Ce plan d'aménagement intégrerait entre autres :

- La mise en défens

« Le pâturage directe et simple est source de gaspillage » disait Chaibou, 1999. La mise en défens est un arrêt momentané de l'action humaine et de la pression animale sur les ressources naturelles. C'est une méthode efficace pour permettre la régénération des espèces vivaces dégradées. Sa durée varie selon les conditions climatiques. Elle peut varier d'une saison à plusieurs années, jusqu'à l'extériorisation des potentialités de régénération de la végétation. Elle constitue une phase importante pour la maitrise de l'espace pastorale.

- La rotation des pâturages

C'est une forme de manipulation des animaux d'une région à une autre pour permettre l'exploitation des pâturages en fonction de la disponibilité en fourrage ou dans le souci de préserver une zone de la pâture pendant une période donnée (par exemple besoins de constituer un stock de réserve du fourrage pour la période de soudure). Elle consiste à laisser reposer le pâturage à certaines saisons de façon à permettre aux espèces les plus recherchées de se développer complètement et de réaliser leur cycle biologique entre deux exploitations successives. C'est une méthode très importante car elle permet une exploitation pastorale optimale des terres les plus favorables et pour une gestion durable du parcours.

Le développement de toutes ces stratégies ne sera possible que dans le cadre d'un programme de Recherche-Développement participatif (implication des populations concernées) pour qu'elles puissent prendre en charge (en fonction de leur moyen et de leur génie créateur) et maitriser l'évolution de leur environnement d'une part et la dynamique de leurs systèmes agraires d'autre part.

Au nombre des axes des recherches futures nous proposons :

v Une étude approfondie sur la dynamique de la phytodiversité afin de permettre une gestion rationnelle et durable du parcours ;

v En ce qui concerne Sida cordifolia, il est très important d'étudier les mécanismes de sa propagation rapide et envisager une lutte efficace contre cet adventice.

Références bibliographiques

1. Bobe S., 2004 : Pratique pastorale et biodiversité des parcours dans le canton de Dantchandou (Fakara). Mémoire de fin d'étude CRESA. 44 p.

2. Boudet G. 1975: Manuels sur les pâturages tropicaux et les cultures fourragères, deuxième édition,   30 p.

3. BURTECO, 1999 : Bilan des actions et perspectives dans les domaines de population, environnement et sécurité alimentaire au Niger, 15 p.

4. Carrière M., 1996 : Impact des systèmes d'élevage pastoral sur l'environnement en Afrique et en Asie tropicale Aride et Subaride, 70 p.

5. Chaibou M., 1999 : Pratique de gestion des ressources pastorales dans la zone de transition de la réserve de Biosphère de la région du W au Niger. Mémoire de fin d'étude CRESA. 44p.

6. CIPEA, 1984 : Etude de système. La production animale dans la zone humide de l'Afrique de l'ouest, 57p.

7. CTA, 2006: Elevage des caprins. Programme radio rurale N° 06/2. Post Bus 380, 6700 A J Wageningen. Pays Bas. 39p.

8. Edmond B., 1975 : L'homme et l'animal concurrent. Problème d'écologie pastorale sahélienne, 122 p.

9. Fodé C. S., 2002 : Contribution à l'élaboration d'un guide méthodologique d'étude et de gestion des ressources fourragères au Niger, 55p.

10. Hiernaux P., Henri N. H., 2006 : Le parcours du Sahel, Sècheresse vol. 17, 17(1-2) :51-71 P 51-60

11. Issaka M., 1998 : Déterminants des pratiques d'alimentation des ruminants domestiques dans un agro-système soudano-sahélien à jachère (Terroir de Tiko). Mémoire de fin d'étude CRESA. 36p.

12. Libbey J., 2008 : Science et changement planétaire, Volume 19, Numero 1,

13. Mahamane A., Aboubacar I., Ambouta J.M.K., Saadou M., Boude M., Ibrahim H., Hango M., Jean M., Philippe G., Issoufou W., Abassa I., 2007 : Indicateurs écologiques de la période optimale de remise en culture de jachère au Niger, Sècheresse, volume 18 Numéro 4, p 289-10-01.

14. Mahamane L., Adam T., Reij ch., Abdoulaye T., Yamba B.,  2006 : Impact Investissement dans la gestion des ressources naturelles (GRN) au Niger : Rapport de synthèse. 65p.

15. Marichatou H., Mamane L., Banoin M., Baril G., 2002 : Performances zootechniques des caprins au Niger : Etude comparative de la chèvre rousse de Maradi et de la chèvre à robe noire dans la zone de Maradi. Revue Elev. Med. Pays trop., 55(1). P 79-83.

16. Ministère de coopération et développement, 1993 : Mémento de l'Agronome. France 444p

17. Patric D., Eric V., Philippe L., Henri-Dominique K., Dominique R., 2004 : Evolution des relations entre l'agriculture et l'élevage dans les savanes d'Afrique de l'Ouest et du centre. Un nouveau cadre d'analyse pour améliorer les modes d'intervention et favoriser les processus d'innovation. OCL Vol. 11 n°4/5. Pages 268 à 276

18. Penning de V. F.W.T., Djiteye M.A., 1991 : La productivité des pâturages sahéliens, une étude des sols, des végétations et de l'exploitation de cette ressource naturelle. Agric. Res. Resp. 918 Pudoc Wageningen, 525p.

19. Robinet A.H., 1967 : La chèvre rousse de Maradi, son exploitation et sa place dans l'économie et l'élevage de la République du Niger. Page 5 à 9

Table de matières

Dédicaces....................................................................................................i

Remerciements..............................................................................................ii

Résumé......................................................................................................iii

Sigles et abréviation.......................................................................................iv

Liste des figures............................................................................................v

Liste des photos ...........................................................................................v

Liste des tableaux..........................................................................................vi

INTRODUCTION 1

CHAPITRE I : REVUE BIBIOGRAPHIQUE 3

1.1. Présentation de la région de Maradi 3

1.1.1. Climat et végétation 3

1.1.2. Economie 3

1.2. Présentation du Centre d'Elevage Caprin 4

1.2.1. Historique 4

1.2.2 Situations et infrastructures 5

1 .3. Place de la chèvre dans l'économie des ménages 6

1.4. Quelques aspects sur les pâturages 6

CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES 10

2.1 Matériel utilisé 10

2.2 Méthodes 10

2.2.1 Caractérisation de la végétation 10

2.2.1.1 Inventaire des ligneux 10

2.2.1.2 Inventaire des herbacées 10

2.2.2. Entretien avec les bergers 11

2.2.3 Suivies des animaux en pâturage 11

2.2.4 Enquêtes dans les villages environnants 12

2.2.4 Analyse des données 12

CHAPITRE III : RESULTATS-DISCUSSIONS 13

3.1. Résultats 13

3.1.1. Analyse floristique 13

3.1.1.1. Diversité de la végétation ligneuse 13

3 .1.1.2. Structure du peuplement ligneux 14

3.1.2. Diversité du peuplement herbacé 15

3.1.2.1. Espèces végétales broutées 17

3.1.3. Entretien avec les bergers 21

3.1.3.1. Répertoire des espèces ligneuses appréciées par la chèvre rousse 21

3.1.3.2. Espèces herbacées appréciées par la chèvre rousse 22

3.1.3.3. Herbacées non appétées par les chèvres 24

3.1.3.4. Ligneux non appétés 25

3.1.3.5. Espèces disparues ou menacées de disparition 26

3.1.4.  Enquête dans les trois villages environnants 28

3. 2. Discussions 33

CONCLUSION-RECOMMENDATIONS 36

Références bibliographiques 38






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams