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Influence des actions anthropiques sur la biodiversité végétale du parcours de centre caprin de Maradi au Niger

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par Adamou Moumouni Dan Mairo
Université de Niamey - Ingénieur agronome master phytotechnie 2010
  

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1 .3. Place de la chèvre dans l'économie des ménages

L'importance économique des caprins en Afrique et pour des populations les plus défavorisées est souvent sous estimée. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette méconnaissance : d'abord les chèvres sont difficiles à compter car, dans les élevages traditionnels qui constituent l'énorme majorité en Afrique, elles sont laissées en liberté, ensuite leur commerce se fait le plus souvent à l'intérieur de circuits informels (CTA., 2006).

Pourtant, elles sont présentes dans la vie quotidienne : pour la consommation ménagère, pour renflouer la caisse de menues dépenses domestiques, pour les rites coutumiers, pour les mariages et les baptêmes, etc. Les chèvres constituent aussi une source de plusieurs produits de valeur : en dehors de la viande dont la consommation est très répandue, il y a bien sûr le fumier, mais surtout le lait pour sa commercialisation et la fabrication du fromage et leurs peaux pour l'industrie du cuir, en plaine expansion. Parmi les espèces caprines, figure la chèvre rousse ou ``Red de Sokoto'' dont sa rusticité (Haumesser, 1975) est un atout, dans les pays du Sahel en particulier qui connaissent des sècheresses successives. Elle permet de compenser les fortes mortalités et assure ainsi au moins l'auto-renouvellement des troupeaux, même dans les conditions les plus difficiles.

Au Niger, c'est traditionnellement les femmes qui possèdent les chèvres qui constituent en quelque sorte leur épargne sur pied.

1.4. Quelques aspects sur les pâturages

Le pâturage selon sa nature est une communauté végétale en équilibre instable sous l'influence de divers facteurs et des interactions de divers éléments de la stratification des végétaux en présence (Boudet, 1975).

L'étude du pâturage (Sanoussi, 2002) est d'abord un inventaire des espèces végétales, une appréciation de leur production potentielle en fourrage et de leur réaction aux facteurs broutages, piétinement...

Plusieurs études ont été faites dans sur les pâturages sahéliens. Ainsi la végétation des parcours au Sahel se compose presque toujours des deux éléments majeurs : une strate herbacée dominée par des plantes annuelles, principalement des graminées, et un peuplement de plantes ligneuses éparses, de hauteur et de phénologies variées (Hiernaux, 2006).

Cette composition différencie la végétation du Sahel non seulement de celle des deux zones biogéographiques voisines (zones soudaniennes et le désert saharien), mais aussi d'autres écosystèmes arides et semi-arides.

Au Sahel, les nuances du régime hydrique des sols sont à la base d'une forte différenciation des formations végétales, en particulier de leurs composantes pérennes : Peuplement ligneux et éventuellement strate herbacée pérenne. En revanche, la composition des annuelles varie largement d'une année sur l'autre en réponse à la distribution des pluies en début des saisons pluvieuses et à son impact sur le régime d'humidité du sol, sur le stock semencier et la dynamique des germinations (Hiernaux, 2006)

La distribution des précipitations au cours de la saison de pluie et leur redistribution par ruissellement à la surface des sols sont les facteurs prépondérants de la diversité du couvert végétal et de sa production. Les nuances du régime hydrique des sols qui résultent de l'interaction entre la redistribution des eaux de pluie et de la texture des sols, sont à la base d'une forte différenciation des formations végétales, en particulier de leur composante pérenne-arbre et arbuste-alors que la composition des herbacées annuelles varie largement d'une année à l'autre au gré de la distribution des pluies dans l'espace et dans le temps et de la dynamique de stock semencier (Hiernaux, 2006).

Ainsi, à la limite des zones sahéliennes arides et semi-arides, Casenave et Valentin (1989) notent une progression significative de Balanites aegyptiaca au détriment des Combrétacées. Au sud du Mauritanie, Boudet et al. (1987) ont observé une disparition quasi-totale du peuplement ligneux sur plateau cuirassé. Dans certains cas, les modifications de composition de la strate ligneuse ont été mises en relation avec les différentes contraintes du milieu, notamment la sècheresse (Poupon, 1980), mais aussi les facteurs anthropozoogènes. Ainsi, au Nord du Burkina Faso, qu'à l'issue d'une expérience de mise en défens, le recouvrement du peuplement ligneux est passé de 1,5 à 9% (Carriere, 1996).

Les tendances actuelles signalées dans les régions arides et semi-arides sont les suivants (Carriere, 1996) :

-Régression des espèces pérennes, au profit des espèces annuelles. Dans certains cas, l'influence de la pâture a pu être mise en évidence de façon expérimentale

-Régression des espèces à cycle long, au profit des plantes à cycle court. Cela peut être la conséquence d'un accroissement de l'aridité ou d'un effet négatif dû à la pâture pendant la période de végétation.

- Régression des espèces fourragères, au profit de plantes de moindre appétence. Les préférences alimentaires sont supposées favoriser les espèces peu consommées. En fait dans des nombreuses situations, les espèces multipliées par le bétail ont un réel intérêt fourrager.

Au Sahel, par exemple les herbes comme Cenchrus biflorus, Zornia glochidiata et certains Acacia se développent avec un fort pâturage.

-l'augmentation de l'hétérogénéité spatiale du tapis herbacé, avec l'apparition de structure en mosaïque, et la spécialisation de l'habitat des espèces.

La grande différence entre les plantes pérennes et les plantes annuelles réside dans le fait que chaque année pendant 9-11 mois, les annuelles n'existent que sous forme des graines et de paille tandis que les pérennes gardent une fraction de leur biomasse vivante. Ceci est un facteur dans la stabilité des végétations où les pérennes dominent et où la vie actif, quoique limité, peut fournir encore de la nourriture de qualité pour le bétail en saison sèche. Il existe deux groupes de pérennes, notamment les arbres et arbustes d'une part et les graminées pérennes d'autre part (Penning de Vries, 1991).

L'élevage sahélien se base encore pour une très grande partie sur les pâturages naturels. Le fourrage est ce que la nature donne, presque sans aucune gestion humaine. Mais le caractère du fourrage change, en rapport avec le bétail, d'un endroit à l'autre et au cours des saisons. Les boeufs ont un menu surtout basé sur des graminées, les moutons montrent une préférence pour les herbes, les chèvres aiment les feuilles de ligneux, et ce pâturage aérien est intensivement exploité par les chameaux aussi. Au nord du Sahel ce sont les graminées et les herbes annuelles qui dominent les pâturages et ainsi les menus du bétail. Dans le sud et dans les plaines d'inondation les graminées pérennes sont plus importantes. Dans ces dernières zones la paille du riz et du mil peut être aussi d'une certaine importance après les récoltes. Les ligneux prennent le pas aux endroits relativement humides (aux endroits qui reçoivent l'eau de ruissellement) et aux alentours des villages et de campement fixes avec un grand cheptel (Penning de Vries, 1991). 

Concernant les facteurs de dégradations des parcours sahéliens, il y a des controverses. Certains pensent que ``c'est la sècheresse et non le bétail qui dégrade le parcours sahélien''  (CIPEA, 1993). Cette affirmation a provoquée, en réponse, « une extrême consternation et une vive inquiétude » (CIPEA, 1994). S'il est généralement admis que la sècheresse est l'une des causes de la dégradation des parcours, la plupart des auteurs s'accorde à dire que l'homme y contribue également. Au centre de cette polémique, la question a longtemps tourné autour de l'appréciation des parcs respectifs des facteurs « climatiques », et« anthropozoogénes » (Carriere, 1996). Quand à P.P.S. (Production Primaire au Sahel), elle constate que,  ce n'est pas la sècheresse, qui est le problème N°1 au Sahel, pour la production primaire, mais la pauvreté du sol. Par suite d'une augmentation de l'exploitation causée par des besoins croissants de développement de l'exploitation, la zone est soumise à une production décroissante. De plus que l'eau de pluie au Sahel n'est pas utilisée de façon optimale pour la production végétale, les sols étant carencés en azote et en phosphore. C'est ainsi qu'au Sahel seulement 10% de la pluviométrie annuelle est utilisée par les plantes alors que la production végétale sous les mêmes conditions pluviométriques pourrait y être quintuplé par apport d'engrais. En moyenne seulement 75% de la pluviométrie pénètre dans le sol, le reste ruisselle. Le ruissellement est une source importante d'eau d'abreuvement de surface. Mais l'exploitation des pâturages aggrave le ruissellement et la surexploitation peut causer un ruissellement excessif, qui entraine une dégradation de l'environnement (Penning de Vries, 1991). Mais, toujours est- il dit que l'homme est le responsable de la dégradation des terres par ses pratiques car s'il n'intervient pas, les éléments du climat vont s'équilibré.

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