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Pétrole et jeu des acteurs dans la fabrication des politiques publiques des hydrocarbures au cameroun

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par Yves Patrick MBANGUE NKOMBA
Yaounde II Soa - DEA 2006
  

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2- Le pétrole : variable explicative et structurante de la scène politique au Cameroun

Pétrole, du latin "Petroleum" qui signifie "huile de pierre" est une huile minérale. Il fait partie de notre quotidien à travers ses nombreuses utilisations. Le pétrole est un produit stratégique, car c'est un type d'énergie très utilisé et ayant une source d'approvisionnement délimitée, mais aussi parce que c'est une ressource d'énergétique non renouvelable et surtout en voie d'épuisement. La première compagnie à faire jaillir le pétrole pour la première fois fut le 27 Août 1859 aux Etats-Unis à Titus Ville2(*).

De nos jours les quantités de production pétrolière se sont stabilisées a environ (32) trente deux millions de baril par année3(*), mais le Cameroun reste un petit pays producteur de pétrole face a certains Etats Africain tels que l'Algérie4(*), l'Angola5(*), le Nigeria6(*), la Lybie7(*), ou à la Guinée Equatoriale8(*). Cette position n'empêche en rien la croissance de la consommation nationale au fil des années qui avoisine un million de tonne par an. La SONARA structure nationale qui a la charge de raffiner le pétrole camerounais et qui raffine en moyenne deux millions de baril/an approvisionne le marche locale à hauteur de 80%9(*), ce qui n'est pas négligeable pour faire le constat selon lequel le Cameroun est un Etat pétrolier. Même si avec cette production pétrolière annuelle il ne figure pas parmi les pays membre de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP)10(*) il est tout de même membre de l'Association Africaine des pays producteurs de pétrole (APPA)11(*), et a abrite les travaux de la 25eme session ordinaire du conseil des ministres des pays membres de cette organisation au palais des congres de Yaoundé le 28 Mars 2008 sous la présidence du Premier Ministre Camerounais (Kounou 2009 :289), preuve de plus pour confirmer son statut. Si la production du pétrole au Cameroun n'a pas d'impact sur le secteur pétrolier au travers de la distribution pour la consommation, quels sont donc les secteurs prioritaires et primordiaux qui reçoivent des financements venant de la rente pétrolière. 

La filière pétrole est beaucoup plus complexe que ce qu'on peut s'imaginer, elle ne se limite pas seulement à la transformation et à la vente du «Super » ou « carburant auto » dans les stations services. Lorsqu'on parle du pétrole, il s'agit du « Brut » dans la plupart des cas qui est transformé dans les raffineries allant du gaz combustible au bitume en passant par quelques produits comme le butane, le propane, le super, le pétrole lampant, le gas-oil, le fuel (lourd ou léger) et le jet.

Mais dans le cas de notre étude il sera question de voir le pétrole non pas du point de vue Chimique et industriel mais beaucoup plus d'un point de vue politique, comme une ressource dont la maîtrise est importante dans la construction de la politique publique globale ou sectoriel d'un Etat. Elle est un enjeu de pouvoir important, qui a un impact considérable sur la scène politique. Deux indicateurs nous permettrons de définir avec acuité le sens du pétrole dans nos travaux. Premièrement, la dimension matérielle qui nous permet de voir en termes de finance ce que la ressource pétrolière a apporté aux projets gouvernementaux par exemple dans le secteur du transport.

Deuxièmement, la dimension cognitive qui nous permet de voir comment le pétrole transforme d'une part le sens d'une politique gouvernementale de manière globale, et d'autres part la perception des populations, de ce qu'ils se fixent comme vision en tenant compte du fait que le Cameroun est un pays producteur de pétrole.

Ainsi le pétrole pris comme variable explicative, nous permettra donc d'expliquer dans une large mesure le jeu des acteurs engagés dans la construction de la politique publique des hydrocarbures au Cameroun.

* 2 Kounou Michel, Pétrole et pauvreté au sud du Sahara. Yaoundé Edition Clé 2006, P 19.

* 3 Sources : Compte rendues des journées de réflexions de l'Initiative de Transparence dans les Industries Extractives (EITI) au Cameroun. (Yaoundé- 22 et 23 Septembre 2008)

* 4 Premier pays à avoir réussi à nationaliser son industrie d'hydrocarbures le 24  février  1971, il reste un membre important et stratégique de l'OPEP avec une production de 1,86 million de barils/jour en 2006.

* 5 L'un des plus grands terrains d'explorations pétrolières des dix dernières années, le pays affiche une croissance de production à deux chiffres. Néanmoins la structure de son industrie pétrolière n'est pas celle des membres de l'OPEP : le secteur est presque entièrement aux mains des multinationales, et le taux de déplétions (Désigne la baisse de production qui suit un pic pétrolier) de ses gisements est élevé. Sa production en 200 était déjà à 2 millions de barils/jour.

* 6 Le Nigeria est un membre assez remuant de l'organisation. Sa production augmente fortement grâce à des développements en offshore profond, et le pays dépasse assez souvent son quota. Il a plusieurs fois exigé l'augmentation de son quota sous la menace de quitter l'OPEP. La raison est peut être que l'industrie pétrolière du pays est la moins nationalisée de l'OPEP, avec une production pétrolière journalière estimée en 2005 à 2,4 million.

* 7 La production de ce pays devrait fortement repartir à la hausse dans les années qui viennent, la levée des sanctions occidentales permettant de nouveaux investissements. Le pays offre un bon potentiel d'exploration, sa place dans l'OPEP devrait donc progresser pour atteindre une production de 2 million de barils/jour.

* 8 Le gouvernement a ordonné en 2005 un plafonnement de la production de pétrole à 350 000 barils/jour.

* 9 Didier Planche et Jean Vincent Tchienehon, « Le secteur de l'énergie constitue le véritable moteur de la croissance des activités économiques », FinancEco en Afrique Centrale, N°010 Décembre-Janvier 2009.

* 10 organisation intergouvernementale (un cartel) de pays visant à négocier avec les sociétés pétrolières pour tout ce qui touche à la production de pétrole, son prix et les futurs droits de concessions.

* 11 Organisation internationale de pays africains producteurs de pétrole. L'organisation existe depuis 1986 et a son siège principal à Brazzaville au Congo-Brazzaville. Le but de l'organisation est de renforcer la collaboration entre les différentes compagnies pétrolières des pays membres et de maintenir une stabilité des prix.

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