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L'histoire universelle, conscience de la liberté. Une lecture de la raison dans l'histoire de G. W. F. Hegel

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par Vincent Ferrier KISHALI Masumbuko
Faculté de philosophie St Pierre Canisius de Kimwenza Kinshasa - Bachelier en philosophie 2008
  

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III.1. 2. L'inclusion dans l'autre

Le second moment de la prise de conscience de soi, dans la tension vers la liberté, est celui qui, après s'être détruit par un repli absolu sur soi, impose l'ouverture à l'autre pour combler le néant qui se découvre dans un face à face à soi-même. La crainte de se mettre face à soi-même conduit à un appel de l'autre auparavant rejeté. C'est le moment de la totale dissolution de soi dans l'autre et du retour à l'aliénation. L'on ne trouve sa sécurité que dans l'autre, l'on ne se définit que par rapport à l'autre, l'on est plus soi-même. L'on devient ce que l'autre veut que l'on soit. Ici, le mouvement qui s'effectue va de l'auto-détermination exclusive vers l'inclusion absolue dans l'autre. La fuite totale de soi-même vers l'autre est fruit d'une crise d'identité individuelle, d'une perte de savoir sur soi. Cette crise est tragique pour l'Afrique qui recherche ce qu'elle est dans l'autre.

En effet, le continent africain est entré dans cette seconde phase de son histoire dialectique après l'échec des indépendances et, malheureusement, elle y est restée jusqu'à nos jours. L'édifice de l'identité africaine qui s'élevait s'est très vite écroulé parce que ne s'étant pas bâti sur une conscience solide de la liberté. C'est le moment de la résignation où l'Afrique se rend compte que l'esclavage vaut mieux qu'une liberté mal comprise ; elle réalise « la perte de sa capacité à maîtriser les conditions mêmes de l'existence humaine et à fonctionner comme puissance de créativité spirituelle et culturelle70(*) ».

Le travail qui est le signe distinctif de l'homme dans l'histoire -de l'homme qui voulant dompter la nature s'y pose comme un être plus-que-naturel, ne bénéficie plus de cadres capables de donner à l'africain la possibilité de vivre et non de survivre :

Telle est la crise africaine. Elle n'est pas une crise spécifique à tel ou tel domaine ni réductible à tel ou tel aspect de l'existence. C'est une crise des conditions mêmes de l'existence humaine, de la vie active en tant qu'elle est la manière d'être propre à l'homme71(*).

Ainsi, l'autre devient le modèle, le lieu d'épanouissement du soi ; il devient l'élément déterminant à partir duquel on trouve son positionnement dans le monde. L'histoire n'est plus vécue ; elle est subie. Considérant la crise profonde et totale dans laquelle vit l'africain, il y a assez de raisons pour céder à la lassitude et tomber dans le pessimisme. Beaucoup l'ont déjà fait et nombreux sont ceux qui continuent à le faire : aller ailleurs à la recherche d'une quelconque félicité. L'émigration est le singe de non liberté, de l'incapacité de rester dans son propre élément.

Cette crise devient encore plus profonde et plus inquiétante lorsque l'on perd la capacité de penser par soi-même, lorsque l'on perd la capacité d'exercer sa raison pour appréhender la signification et le sens de son histoire, lorsque l'on perd sa culture : « ...la raison africaine ne dispose aujourd'hui d'aucune possibilité de se déployer sur la base de ses propres traditions et de celles-ci seules72(*) ». L'Afrique, le vieux contient comme d'aucuns la nomme, donne l'impression d'avoir achevé son histoire avant de la vivre. Le contexte dans lequel elle tente de survivre ne lui permet même pas de se donner une place dans les décisions sur le sens de son histoire, parce que sa grande capacité d'improductivité ne propose rien sur la scène internationale. Ainsi, il lui faudra opérer un dépassement de son état actuel d'inclusion dans l'autre pour aboutir à un état beaucoup plus mature et équilibré de la reconnaissance de soi qui implique l'ouverture à l'autre.

* 70 KÄ MANA, L'Afrique va-t-elle mourir ?, p. 18.

* 71 Ibid., p. 23.

* 72 KÄ MANA, Op. cit., p. 26.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand