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Nature et spécificités de l'entrepreneuriat camerounais

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par Guy Francis ZAMBO
Université de Marne-La-Vallée - Master professionnel AIGEME (Application Informatique à  la Gestion aux Etudes, au Multimédia et à  l?E-formation) option internet  2006
  

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3.2.1.2 Typologie de l'entreprise camerounaise

La façon générale et compte tenu des effectifs, l'on a souvent tendance à distinguer quatre grands types d'entreprises :

- Les toutes petites entreprises (TPE) qui sont soit des entreprises individuelles sans salarié, soit des entreprises présentant un effectif allant jusqu'à 9 salariés.

- Les petites entreprises (PE) qui sont juste au dessus des TPE avec un effectif pouvant atteindre la cinquantaine de salariés.

- Les petites et moyennes entreprises ou industries (PME/PMI), elles peuvent compter jusqu'à 499 salariés mais cependant sont parfois regroupés en petites équipes de travail afin d'assurer une certaine rentabilité et bénéficier d'un suivi facile.

- Les grandes entreprises (GE) comptent au-delà de 500 salariés et peuvent même atteindre des proportions allant du simple au double de cet effectif là.

Il faut cependant noter que la classification des entreprises ne peut obéir qu'à ce seul critère de la taille de l'effectif ; d'autres facteurs peuvent intervenir tels que le chiffre d'affaire, le secteur d'activité, le statut juridique ou au mieux une classification obéissant à vue association de deux ou plusieurs de ces critères.

L'entreprise camerounaise offre à cet effet une toute autre facette et passe presque outre les stades des petites et toutes petites entreprises pour ne tenir compte que des PME/PMI, des grandes entreprises (GE) et enfin une troisième classe qui a toujours fait l'objet d'une très grande controverse quand à son adoption au rang des entreprises. L'Entreprise informelle bien que évoluant dans la stricte illégalité mérite en lieu et place d'être classée parmi les entreprises camerounaise car le secteur informel constitue au même titre que les autres un

secteur d'activité visant la promotion de l'activité économique et occupe même une place non négligeable pour ce qui est de la création.

3.2.1.2.1 Les grandes entreprises

De façon générale, une certaine ambiguïté règne sur la classification des entreprises au Cameroun et en Afrique en général, ceci permettant de dégager une autre spécificité de ces entreprises. En effet lorsque nous tenons compte de la taille ou alors de l'effectif de l'entreprise, ce qu'il est convenu d'appeler « grandes entreprises » est considéré ailleurs comme une PME, ainsi Michaël porter, spécialiste Américain de stratégie d'entreprise parle de l'existence de PME de 1000 personnes sont déjà considérées comme étant des grandes entreprises.

Les grandes entreprises au Cameroun revêtent une certaine particularité et révèlent en général de deux catégories essentielles : le secteur privé et le secteur public.

Le secteur privé

L'initiative en ce qui concerne les grandes entreprises au Cameroun est un domaine spécifiquement réservé aux entrepreneurs étranger ainsi qu'aux multinationale. La nécessité d'un investissement trop lourd et important en est la véritable cause ; elle constitue en effet une réelle barrière pour les investisseurs nationaux qui ne sont pas enclin au risque et qui ont d'énormes difficultés de financement.

Par contre, le secteur parait plus propice aux multinationales. Le vaste mouvement de privatisation des entreprises publiques apparaît pour eux comme une source d'opportunités leur permettant d'assurer une implantation définitive dans le pays ainsi par exemple, les principales activités industrielles du port autonome de Douala sont depuis 2003/2004 assurée par Mocrsk et le consortium Bolloré pour ce qui est du remarquable et la société Française « les Abeilles » pour ce qui lui est du lamanage; le réseau ferroviaire quant à lui est exploité sous régime de la concession par camrail qui appartient au Consortium Bolloré31, pendant que l'exploitation du bois est en majorité assuré par le groupe Rougier.

Il faut cependant noter que la présence française est très prépondérante au Cameroun et évolue beaucoup plus sous le qualificatif d'alliance franco-camerounaise que sur celui de multinationale et constitue en quelque sorte les vestiges de la période coloniale.

Le secteur public

Les grandes entreprises dominées par le pourvoir de l'Etat représentent au Cameroun environ 50 % de la production totale. Elles sont en fait née de la reprise des grandes exploitation minières et compagnie diverses par l'Etat après la période coloniale. Cependant Marc Penouil (1992) pense que ces grandes entreprises ont souvent été crées dans l'optique de parler à l'absence d'entrepreneurs privés aptes à gérer l'industrie locale. Mais il faut cependant noter que ce phénomène relève beaucoup plus de la capacité des gouvernements Africains en général à suivre une mode longtemps répandue à savoir l'étatisation des entreprises comme panacée à toutes les difficultés économiques.

Les grandes entreprises publiques camerounaises aujourd'hui apparaissent au sein de la structure économique camerounaise comme des « géants au pied d'argile », en effet à quelques exceptions près, elles présentent un bilan globalement désastreux et sont pour beaucoup dans le déficit de finance publique qu'accumule l'Etat depuis de longues années. Elles sont sans cesse sous perfusions des ressources de l'Etat ainsi l'exploitation du réseau ferroviaire est subvention à hauteur de 4 milliard de franc CFA par an sur l'activité « voyageurs »32.

Les phénomènes de corruption et de détournement des fonds publics constituent également un véritable frein à l'évolution de l'activité dans ce secteur, conduisant ainsi à un difficile recouvrement des investissement engagés et par conséquent service rendu dans ces sociétés d'Etat est quelconque et n'assure en aucun cas la satisfaction des usagers.

3.2.1.2.2 Les petites et moyennes entreprises

Si l'on est parfois arrivé à attester d'un bon état de santé de l'économie camerounaise, c'est grâce au développement très récent d'un secteur de la PME très dynamique. Il constitue le fer de lance de la production au Cameroun et va de la micro finance à la production industrielle en passant par des activités agricoles rentières qui sont depuis toujours restées ancrées dans les habitudes des entrepreneurs.

La PME apparaît en ce jour un secteur d'activité très privé et très diversifiés, il constitue l'essentiel des initiatives privées nationales bien que demeurant très insuffisant en comparaison à la réalité entrepreneuriale d'ailleurs, cette insuffisance constitue ainsi une particularité dans la plus part des pays Africains selon Philippe HUGON (1993) « la faiblesse des technologies intermédiaires et l'absence de PME caractérisent les économies africaine dualistes. Les entreprises publiques et les filiales des firmes étrangères jouxtent les ateliers informels ou les exploitations paysannes ».

L secteur de la PME au Cameroun rencontre en effet un très grand nombre de problème et cette faiblesse qu'elle affiche aujourd'hui tire son explication d'une part dans la crise économique de 1985-1986 ayant entraînée la disparition de beaucoup de PME ou alors leur glissement dans le secteur informel. D'autre part, on constate une certaine limitation du seuil de l'activité, car peu enclin au risque. L'innovation n'est pas en effet une réelle motivation dans les habitudes de l'entrepreneur camerounais qui tend vers les stagnations, il se cantonne en fait à sa première idée et l'entreprise n'aspire vraiment pas à une évolution notable ; la plupart du produit de l'entreprise subit une fuite vers des activités non rentables se résumant soit à la survie de la famille, soi à la résolution d'autres problèmes de la société ou de la communauté, conduisant ainsi soit à la stabilisation de l'activité soit dans le pire des cas au déclin.

La PME camerounaise cependant se distingue beaucoup des autres PME rencontrées dans les autres économies ; elle peut en effet être regroupées en deux catégories distinctes.

- Les petites entreprises qui sont des sociétés de personnes, elles sont le plus répandues, ont un effectif très réduit pouvant aller jusqu'à 30 employés et parfois beaucoup moins, elle se rapproche beaucoup plus de l' »entreprise refuge » de J.M Bellot (1998) car constitue en réalité une assurance contre les vicissitudes de la vie professionnelle en cas de difficultés, de licenciement. C'est une assurance vieillesse pour son propriétaire au moment de la retraite. Les petites entreprises oeuvrent généralement dans l'industrie légère, l'immobilier, la construction et les travaux publics.

- Les moyennes entreprises sont beaucoup plus importantes d'abord du point de vue des effectifs (jusqu'à 100 personnes) et ensuite compte tenu des capitaux investis. Ce sont des sociétés de personnes ou de capitaux oeuvrant beaucoup plus dans le commerce et l'industrie d'import-export. La motivation majeure ici est l'évolution de l'activité ainsi que la tendance à la diversification, l'élargissement du porte feuille et la recherche d'un maximum de profit, l'ouverture vers de nouveaux horizons. Ici ce n'est pas nécessairement l'affaire d'un fonctionnaire désireux d'assurer ses heures de retraite, mais plutôt celle d'un « manager » possédant une solide formation. La qualité de l'employé est fonction de sa qualification et son salaire quelquefois dépend de son rendement. La notion d'accumulation est la règle d'or de l'affaire.

Le secteur informel ne sera pas abordé ici car fera l'objet d'une analyse plus détaillée mais
nous pouvons déjà à la lumière de l'analyse typologique faite ici de l'entrepreneuriat
camerounais à travers l'entrepreneur et l'entreprise que l'entrepreneuriat peut en effet ne pas

paraître universel du point de vue pratique. La classification de l'entreprise sous le critère de la taille nous permet déjà de voir en clair que la grande entreprise camerounaise est en fait la PME Américaine pendant que ce qui est considéré comme étant la PME camerounaise fait en outre l'objet d'une certaine distinction entre petite entreprise et moyenne entreprise selon Amadou Lamine Dia (1991) d'une part et d'autre part J.M. Bellot (1998) parle plutôt d'entreprise « refuge » et de l'emprise de « manager ».

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo