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Importation du riz et sécurité alimentaire au Bénin de 1990 à  2010

( Télécharger le fichier original )
par Senghor LAGA
Université d'Abomey Calavi - Maà®trise en économie 2012
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DU BENIN (RB)

-=-=-=-=-=-

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE (MESRS)

-=-=-=-=-=-

UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI (UAC)

-=-=-=-=-=-

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION (FASEG)


OPTION : ECONOMIE

THEME :

Importation du riz et sécurité alimentaire au Bénin de 1990 à 2010

Réalisé et soutenu par : Maître de mémoire :

Ernest M. KPODJI Dr Michel AHOHOUNKPANZON

& Professeur à la FASEG/UAC

Senghor LAGA

Juillet 2012AVERTISSEMENT

«La Faculté n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans ce document. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs

CERTIFICATION

Je soussigné Dr Michel AHOHOUNKPANZON, Professeur d'Economie certifie que ce mémoire de maîtrise ès Sciences Economiques intitulé : « Importation du riz et sécurité alimentaire au Bénin de 1990 à 2010» a été élaboré sous ma direction par Messieurs Ernest Mèdjiko KPODJI et Senghor LAGA à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l'Université d'Abomey-Calavi (République du Bénin).

Abomey-Calavi, le

Dr. Michel AHOHOUNKPANZON

DEDICACES

Je dédie ce travail :

ü A mon adorable mère, Mme Maria K. KOUNOUDJI pour son courage et sa persévérance qui sont pour moi, un exemple de comportement face aux vicissitudes de la vie .Trouves ici la garantie d'un avenir meilleur à travers nous ; puisse le tout puissant t'accorder la longévité.

ü A mon père Mr Félix S. KPODJI : ce travail est la première matérialisation de ton rêve de voir ton fils mener à bout son projet d'études.

ü A mes frères : Paulin, Gratien, Constantin, Aubin et soeurs : Solange et Odette en tant que fruit de notre union et de notre combat. Que l'Esprit-Saint vienne consolider davantage cet amour fraternel.

ü A ma chère fiancée Mathilde M. OTEGBEYE, qui n'a ménagé aucun effort pour me soutenir et me comprendre. Que Dieu nous ouvre les portes pour qu'ensemble nous puissions bénéficier des retombées positives de ce travail.

ü A mes adorables neveux et nièces.

Ernest Mèdjiko KPODJI

DEDICACES

Je dédie cette oeuvre à :

ü L'Eternel Dieu tout puissant qui me comble de sa grâce et de son amour. Puisse ce travail témoigner de ma gratitude et de mon espérance en ses merveilles.

ü A la mémoire de mon feu père Séhonou LAGA pour m'avoir appris le sens de la dignité, de la modestie et du respect d'autrui.

ü A mon adorable mère, Mme Fidèle Jacqueline BOCCO pour son courage et sa persévérance qui sont pour moi, un exemple de comportement face aux vicissitudes de la vie .Trouves ici la garantie d'un avenir meilleur à travers nous ; puisse le tout puissant t'accorder la longévité.

ü A mon frère : Modeste et mes soeurs : Rosette, Reine et julienne, en tant que fruit de notre union et de notre combat. Puisse l'éternel vous bénir davantage.

Senghor LAGA

REMERCIEMENTS

La réalisation de ce mémoire a été facilitée par la contribution appréciable de près ou de loin des personnes aussi diverses que nombreuses. C'est une occasion pour nous de leur témoigner nos sincères gratitudes, ainsi que nos vifs et profonds remerciements. Nous adressons particulièrement nos remerciements :

ü A tous les Enseignants de la FASEG qui ont contribué à notre formation et à notre réussite.

ü Au Dr. Michel AHOHOUNKPANZON, notre maître de mémoire, pour la spontanéité avec laquelle, il a accepté de diriger ce mémoire et pour sa disponibilité. La rigueur, le dévouement, l'attachement profond à la recherche et la patience dont vous avez fait preuve ont permis la réalisation de ce travail.

ü A Mr. Jonas FASSINOU pour ses judicieuses suggestions et son entière disponibilité. Vos observations ont largement contribué à l'amélioration de ce travail.

ü Au Dr. Soulé BIO GOURA pour avoir mis des revues de LARES à notre disposition.

ü A Mr Antoine Yao ADIDEHOU, Secrétaire Permanent du CCR-B, pour avoir mis des études du CCR-B sur le riz à notre disposition.

ü A tous les personnels de la DSEE/INSAE et DPP/MAEP, particulièrement à Samson SOKOU et AHOUASSOU Gilbert pour n'avoir ménagés aucun effort pour mettre les données à notre disposition.

ü A Audon N. HONVOH pour sa contribution à la réalisation de ce document.

ü A tous les amis de la promotion Maîtrise 2010-2011

ü A tout le personnel de l'administration de la FASEG.

A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce mémoire et dont nous n'avons pas pu citer les noms.

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ACP : Afrique, Caraïbes, Pacifique

ADRAO : Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de l'Ouest

AGVSAN : Analyse Globale de la Vulnérabilité, de la Sécurité Alimentaire et de la Nutrition

APM : Agriculture Paysanne et Modernisation

BDA : Bilans des Disponibilités Alimentaires

CAF : Coût Assurance et Fret

CARDER : Centre d'Action Régionale pour le Développement Rural

CCR-B : Comité de Concertation des Riziculteurs du Bénin

CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest

CeRPA : Centre Régional pour la Promotion Agricole

CILSS : Comité Inter-états de Lutte contre la Sécheresse au Sahel

CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce Et le Développement

CORESA: Conseil Régional de Sécurité Alimentaire

CSAO : Club du Sahel et l'Afrique de l'Ouest

DEPOLIPO : Déclaration de Politique de Population

DPP : Direction de la Programmation et de la Prospective

DRHC : Développement des Ressources Humaines au Canada

DSEE : Direction des Statistiques et des Etudes Economiques

EDIC : Etude diagnostique de l'intégration commerciale

EMICoV : Enquête Modulaire Intégrée sur les Conditions de Vie des Ménages

FAO : Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

FASEG : Faculté des Sciences Economiques et de Gestion

FMI : Fonds Monétaire International

FNUAP : Fonds des Nations Unies pour la Population

FOB : Free On Board

FSA : Faculté des Sciences Agronomiques

INRAB : Institut National des Recherches Agricoles du Bénin

INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

LARES : Laboratoire d'Analyse Régionale et d'Expertise Sociale

MAEP : Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche

NEPAD : Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique

OMC : Organisation Mondiale du Commerce

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

ONASA : Office National d'Appui à la Sécurité Alimentaire

ONG : Organisations Non Gouvernementales

OUA : Organisation de l'Unité Africaine

PADSA : Projet d'Appui au Développement des Services Agricoles

PAM : Programme Alimentaire Mondial

PAPA : Programme Analyse de la Politique Agricole

PAS : programme d'ajustement Structurel

PAU : Politique Agricole de l'UEMOA

PDDAA : Programme Détaillé de Développement de l'Agriculture en Afrique

PMA : Pays les Moins Avancés

PNIMT: Programme National d'Investissement à Moyen Terme

PNSA : Plans Nationaux de Sécurité Alimentaire

PSRSA : Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole

PSSA : Programme Spécial pour la Sécurité Alimentaire

PUASA : Programme d'Urgence d'Appui à la Sécurité Alimentaire

REP : Rapport sur l'Etat et le devenir de la Population

RPCA: Réseau de Prévention des Crises Alimentaires

SADEVO : Société d'Aménagement de la Vallée de l'Ouémé

SCA : Score de Consommation Alimentaire

SCRP : Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté

SNUB : Système des Nations Unies au Bénin

TEC : Tarif Extérieur Commun

UAC : Université d'Abomey-Calavi

UE : Union Européenne

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

VIH/SIDA : Virus d'Immunodéficience Humaine/ Syndrome d'Immunodéficience Acquise

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Présentation des résultats du test ADF en niveau sur les variables du modèle (1-1) 4

Tableau 2 : Présentation des résultats du test ADF en différence première du modèle 1-1 57

Tableau 3 : Présentation des résultats du test ADF en différence seconde du modèle (1-1) 58

Tableau 4 : Présentation des résultats du test ADF en niveau sur les variables du modèle 1-2 64

Tableau 5 : Présentation des résultats du test ADF en différence première du modèle 1-2 64

Tableau 6 : Présentation des résultats du test ADF en différence seconde du modèle (1-2) 64

Tableau 7 : Présentation des résultats du test ADF en niveau sur les variables du modèle 2 69

Tableau 8 : Présentation des résultats du test ADF en différence première du modèle 2 70

Tableau 9 : Présentation des résultats du test ADF en différence seconde du modèle 2 70

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1: Evolution de la production nationale du riz 4

Graphique 2 : Evolution de l'importation du riz 49

Graphique 3: Evolution de la réexportation du riz 50

Graphique 4: Evolution du prix du riz local et importé à Dantokpa 51

Graphique 5: Evolution de la population totale 52

Graphique 6: Evolution de la production alimentaire nationale 53

Graphique 7: Evolution des importations alimentaires 54

Graphique 8: Evolution des exportations alimentaires 54

Graphique 9: Evolution des aides alimentaires. 55

Graphique 10: Evolution de l'offre alimentaire disponible par habitant. 56

Graphique 11 : Evolution de l'importation du riz par rapport à la production nationale du riz 75

Graphique 12: Evolution du taux de dépendance alimentaire au Bénin. 76

SOMMAIRE

INTRODUCTION 2

CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE 5

1.1. Le problème 5

1.2. Revue de littérature 10

1.3. Objectifs et hypothèses de l'étude 36

1.4. Méthodologie 36

CHAPITRE 2 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS 47

2.1. Analyse de l'évolution des variables 47

2.2. Présentation des résultats 56

2.3. Analyse des résultats 74

SYNTHESE DES RESULTATS, VALIDATION DES HYPOTHESES ET RECOMMANDATIONS 79

· SYNTHÈSE DES RÉSULTATS 79

· VALIDATION DES HYPOTHÈSES 80

· RECOMMANDATIONS 80

CONCLUSION 83

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES----------------------------------------------------------85

ANNEXES

RESUME

Depuis la tenue de la conférence mondiale sur l'alimentation en 1974, le concept de la sécurité alimentaire a suscité un regain d'intérêt à l'échelle de la planète et est devenu l'objet de grands débats, sommets et conférences. Ce concept suppose le recours au commerce international comme une composante essentielle de l'offre alimentaire nationale. En cas de déficit alimentaire, une nation pourra donc contrairement à l'autosuffisance alimentaire recourir aux importations des denrées alimentaires pour satisfaire ledit déficit. Le riz est l'une de ces denrées et fait l'objet d'une importation massive au Bénin. Toutefois le constat est qu'au Bénin il existe encore de graves poches d'insécurité alimentaire malgré les efforts que mènent les autorités à réduire la pauvreté. A cet effet, nous avons initié cette étude de l'importation du riz et la sécurité alimentaire au Bénin de 1990 à 2010. Les objectifs de cette étude visent globalement à apporter une contribution à l'analyse des effets de l'importation du riz sur la sécurité alimentaire.

Pour analyser l'évolution de l'importation du riz au Bénin, nous avons calculé le ratio de la production nationale du riz à l'importation du riz dont la plus grande valeur est 0,75. La part simultanée des aides et importations alimentaires dans l'offre alimentaire disponible est calculée pour analyser le taux de dépendance alimentaire. Il ressort que le Bénin n'arrive pas à couvrir les besoins alimentaires de la population. Le taux de dépendance alimentaire le plus élevé est de 11,08%.

Pour analyser les déterminants de la demande d'importation du riz, les modèles économétriques estimés révèlent que la réexportation du riz est le principal déterminant de l'importation du riz au Bénin et a une influence positive sur cette dernière. Lorsque la réexportation du riz augmente de 10%, l'importation du riz augmente de 7,99% à long terme et de 8,28% à court terme.

Le modèle de l'offre alimentaire disponible par habitant a été enfin élaboré pour analyser les effets de l'importation du riz sur la sécurité alimentaire. Les conclusions assorties de cette analyse nous montrent que l'importation du riz n'a pas une influence significative sur la sécurité alimentaire. Il urge donc que les autorités béninoises en charge des échanges extérieures surveillent de près la politique commerciale du Nigéria. De plus, il va falloir que les producteurs agricoles s'organisent davantage pour intensifier l'agriculture et que le gouvernement renforce sa politique de la mécanisation agricole sans oublier la promotion des cultures vivrières.

INTRODUCTION

GENERALE

INTRODUCTION

Le droit à la nourriture est un droit fondamental de l'Homme énoncé en 1976 dans le pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels, réaffirmé lors du Sommet Mondial de l'alimentation en 1996. Cette préoccupation a été prise en compte par le Bénin dans sa Déclaration de Politique de Population (DEPOLIPO) le 2 mai 1996 à travers l'objectif 7 qui vise à : « Garantir à chacun en tout temps et en tout lieu une alimentation suffisante, saine et capable d'assurer un bien-être nutritionnel », en un mot, assurer la sécurité alimentaire à toute la population. Pour y arriver, le Bénin doit non seulement produire, stocker ou importer de la nourriture dont il a besoin mais il doit aussi prendre des mesures pour garantir l'accès équitable aux ressources alimentaires (REP, 2001). Ainsi, plusieurs rencontres et séminaires ont été organisés tant sur le plan national que régional et trois plans stratégiques de croissance pour réduction de la pauvreté (SCRP1, 2003-2005 ; SCRP2, 2007-2009 ; SCRP3, 2011-2015) ont été élaborés.

Malgré ces efforts, la question de sécurité alimentaire reste préoccupante du fait de l'existence de poches d'insécurité alimentaire grave au niveau de certains groupes à risques, notamment les petits exploitants agricoles du Sud, les populations de pêcheurs et les familles à faible revenu dans les zones urbaines. En effet, selon la deuxième enquête sur les conditions de vie des ménages ruraux, 33% au moins des ménages sont incapables de satisfaire leurs besoins minima alimentaires malgré le niveau élevé des dépenses alimentaires (70%) sur leur budget. Sur le plan nutritionnel, la prévalence de la malnutrition aiguë au sein des enfants de 6 à 23 mois est de 19%. Compte tenu de la croissance démographique et surtout celle des zones urbanisées, le maintien du taux d'auto- approvisionnement actuel exigera un énorme effort d'intensification, notamment pour les céréales et les tubercules dont le riz. (PSRSA, 2010).

Le riz Orysa Sativa est une culture très connue à travers le monde. Troisième céréale la plus produite au monde derrière le blé et le maïs, principale denrée alimentaire de près de la moitié de la population mondiale, le riz contribue à plus de 20 % à la fourniture mondiale en calorie consommée. Il se distingue des autres produits vivriers de base par l'accroissement rapide de sa consommation et par la dépendance accrue qui en résulte vis-à-vis du marché mondial. Les importations représentent en moyenne la moitié de la consommation mondiale du riz (ADRAO, 2006).

En dépit de la croissance remarquable observée dans la production du riz ces dernières années, le Bénin n'a pas encore atteint l'autosuffisance alimentaire en riz. Avec un taux d'accroissement annuel de 3,25%, la population béninoise franchira la barre des 11 millions d'habitants en 2025. Cette poussée démographique va nécessairement augmenter les besoins de consommation en riz étant donné l'importance de plus en plus grande que prend ce produit dans les habitudes alimentaires des ménages tant urbains que ruraux. Pour ce faire, il s'avère nécessaire de se pencher davantage sur le problème de l'approvisionnement à court, moyen et long terme de la population en riz. En effet, étant donné que les besoins en consommation ne cessent d'augmenter et que seulement 7% des potentialités en riziculture sont exploitées, il serait plus avantageux pour les décideurs politiques et les acteurs de la filière riz au Bénin d'opter à court et moyen terme pour une substitution progressive des importations par la production locale (Abiassi, 2006). La présence du riz local dans les grands centres de consommation est marginale et ne représente que 10 à 15% des importations du riz. Ces importations du riz ont pris de l'ampleur si bien qu'il est dénombré globalement sur le marché béninois une cinquantaine de marques du riz importé qu'on peut répertorier en trois grandes catégories en tenant compte des critères de la douane à savoir : la couleur, le parfum et le taux de brisures. Le Bénin a recours chaque année aux importations par le biais des entreprises privées telles que Difezi, Tukimex, Cherika, Oluwa Toyin, O'Yewa et Agaf qui mobilisent la quasi-totalité des quantités importées et qui agissent comme des oligopoles avec une forte influence sur les prix. Ces opérateurs détiennent plus de 80% des importations du riz au Bénin. Dans l'ensemble, les importations du riz se chiffrent à 500 000 tonnes en moyenne par an, mais 85% de celles-ci sont réexportées vers le Nigeria. Les importations commerciales du riz au Bénin proviennent des pays asiatiques (Inde, Chine, Pakistan, Japon, Thaïlande, Vietnam, Hongkong, etc.), des pays européens (Espagne, France, Danemark, Italie. Royaumes Unis, Belgique etc.), des Etats Unis d'Amérique et de certains pays africains (Côte d'Ivoire, Togo, Egypte, etc.). Les différents types du riz importés sont le riz non décortiqué (paddy), le riz décortiqué (cargo ou brun), le riz semi blanchi et le riz en brisures (Soulé et Yerima, 2011).

C'est dans le but d'apporter une contribution à l'analyse des effets de l'importation du riz dans la promotion de la sécurité alimentaire au Bénin que cette étude est envisagée. Elle vise surtout à montrer l'incidence de l'importation du riz sur l'offre alimentaire disponible par habitant. Pour ce faire, le travail est divisé en deux chapitres.

Le premier chapitre porte essentiellement sur la problématique et la méthodologie de l'étude.

Le deuxième chapitre est consacré à la présentation et à l'analyse des résultats de l'étude puis aux recommandations de politiques économiques qui en découlent.

CHAPITRE PREMIER:

PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE

Chapitre 1 : Problématique et Méthodologie

1-1- Le Problème

Le concept de sécurité alimentaire a été introduit par le secrétaire d'Etat Américain Henry Kissinger pour la première fois au cours d'une conférence mondiale sur l'alimentation à Rome en 1974. En effet, depuis l'avènement de la dure et longue sécheresse qui a couvert la période (1968-1973), la crise alimentaire des pays africains s'est cristallisée en conquérant l'opinion internationale. Ce concept faisait suite aux craintes de pénuries alimentaires chroniques et de famine de masse consécutive à la montée des cours internationaux de céréales et au retard accusé par la production alimentaire dans plusieurs pays à faible revenu de l'Asie et de l'Afrique au début des années 1970. « En 1974, la production des pays développés représentait quatre fois celle de l'ensemble des pays en développement et un multiple encore plus important de celle des pays à faible revenu. Les taux de croissance de la production de céréales vivrières ont fortement chuté passant de 10,5% de 1966 à 1968 à 0,9 de 1969 à 1974 par an ». Il en résulte que le phénomène de la sécurité alimentaire n'est pas nouveau. Au cours des années 2007-2008, la FAO s'est alarmée de la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et de la baisse des stocks (FAO, 2008).

Après une hausse moyenne de 37 % de la facture des importations céréalières des pays les plus pauvres en 2007, la hausse devrait atteindre les 56% en 2008. L'alimentation représente environ 10 à 20% des dépenses de consommation dans les pays en voie de développement. Une autre estimation de la FAO en Avril 2008, présente 37 pays qui sont confrontés à des crises alimentaires dont 21 pays se trouvent en Afrique. En effet, les prix internationaux de produits alimentaires ont flambé entre janvier 2006 et mars 2008, allant jusqu'à doubler ou tripler leurs valeurs initiales avec une chronologie variable selon les produits. La hausse concerne pratiquement tous les produits mais les plus touchés sont les denrées alimentaires de base (céréales et oléagineux et des produits laitiers). La croissance des prix est moins importante pour la viande et les produits tropicaux (Cacao, café), tandis que le sucre est épargné sur cette période. Les prix redescendent à partir de 2008 mais les cours sont toujours à l'automne à un niveau élevé. D'après le rapport du sommet de l'Union Africaine sur la sécurité alimentaire en Afrique, qui a eu lieu du 4 au 7 décembre 2006 à Abuja (Nigeria), l'insécurité alimentaire se situe à un niveau élevé inacceptable de 27% de malnutris en dépit d'un grand nombre de consultations, plans, recommandations, engagements et déclarations. En effet, en Afrique, le taux de croissance de la production alimentaire est inférieur au taux de croissance de la population, ce qui entraîne donc ce rapport élevé d'insécurité alimentaire. (FAO, 2008).

Compte tenu de l'ampleur de l'insécurité alimentaire, beaucoup de sommets ont été organisés notamment ceux de l'Union Africaine tenus en juillet 2003 à Maputo (Mozambique) et en Février 2004 à Syrte (Libye). Il y eut aussi, le Plan d'Actions adopté au cours du sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'OUA qui a eu lieu à Lagos les 28 et 29 avril 1980, le plan d'action des Nations Unies du sommet mondial organisé par la FAO en 1996, sans oublier l'accent mis par le NEPAD, l'UEMOA et la CEDEAO sur la sécurité alimentaire dans leurs politiques agricoles. Aussi, faut-il remarquer que, le premier des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) consiste à la réduction de moitié de la proportion de la population qui souffre de la pauvreté et de la faim au plus tard en 2015.

Malgré l'importance accordée au problème de la sécurité alimentaire par les différentes institutions, en 2008, on a assisté à de nombreuses émeutes de la faim dans une vingtaine de pays en développement. Particulièrement en Afrique, le Burkina Faso, le Cameroun, le Sénégal, la Mauritanie, la Côte d'Ivoire, l'Egypte et le Maroc ont connu des manifestations ou des scènes d'émeutes à la fin de l'année 2007 et au début de l'année 2008 liées au renchérissement des prix des denrées alimentaires de base. Par exemple, le premier Avril 2008 à Abidjan (Côte d'Ivoire), la police a dû utiliser des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants lors d'une émeute contre la faim. Ces émeutes étaient provoquées par la hausse des prix de la nourriture et du carburant. A Dakar, une marche organisée le 31 mars 2008 par l'association des consommateurs du Sénégal a tourné à l'affrontement avec la police. Au Cameroun, 4ème pays producteur mondial du cacao, il y a eu en mois de février 2008, une émeute à grande échelle. (FAO, 2008).

Récemment en 2010, une combinaison de circonstances naturelles (sécheresse en Russie, inondations en Australie) et d'un marché du pétrole de nouveau orienté à la hausse, ayant un effet sur le marché des biocarburants et par là-même sur les marchés des oléagineux, a conduit à de nouvelles hausses des prix de l'ensemble des produits agricoles. Il faut noter que l'utilisation de récoltes alimentaires pour la production de biocarburants a augmenté entre temps pour la plupart des denrées alimentaires ( soja, maïs, colza, canne à sucre), (FAO, 2010).

Au Bénin, selon les résultats de l'Enquête Modulaire Intégrée sur les Conditions de Vie des Ménages (EMICoV, 2006), 29,9 % et 16,3 % des populations respectivement urbaines et rurales vivent en dessous du seuil de pauvreté alimentaire. Les mêmes investigations révèlent que 36 % des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition. Ces données mettent en exergue une situation alimentaire d'autant plus préoccupante qu'elle contraste fortement avec les statistiques du Ministère du Développement Rural. Selon ces dernières, la moyenne de la production vivrière dépasse de 8 % les besoins alimentaires de la population en ce qui concerne les céréales. Une telle manifestation complexifie la sécurité alimentaire et rend le phénomène difficilement maîtrisable au moyen d'études classiques. En effet, le phénomène implique des aspects allant de la production vivrière à l'environnement en passant par les conditions et formes d'accès à l'alimentation. Par rapport à cette complexité, il n'est pas aisé de définir des critères ou indicateurs types pour restituer la nature et l'ampleur du phénomène sans tomber dans des considérations théoriques de moindre intérêt pour le décideur politique.

L'insécurité alimentaire, mesurée par le score de consommation alimentaire (SCA) du PAM, s'est aggravée au Bénin entre 2008 et 2010. Elle touche en particulier les ménages dirigés par les femmes et les populations rurales. L'Analyse Globale de la Vulnérabilité, de la Sécurité Alimentaire et de la Nutrition (AGVSAN) conduite au Bénin en novembre et en décembre 2008 par les agences du Système des Nations Unies au Bénin (SNUB) en collaboration avec l'INSAE a permis d'estimer à 972.000 le nombre de personnes en situation d'insécurité alimentaire, soit 12% des ménages. En outre, 1.048.000 personnes (13,2% des ménages) sont en risque d'insécurité alimentaire. En 2010, la situation s'est considérablement détériorée. La proportion de ménages en insécurité alimentaire a presque triplé pour se situer à 33,6% et ceux à risque s'est accru à 21,6%. Ainsi, plus du tiers des ménages béninois sont touchés par l'insécurité alimentaire et un peu plus d'un ménage sur cinq est en risque d'insécurité alimentaire (EMICoV 2010).

Selon le Rapporteur Spécial du droit à l'alimentation (Olivier de Schutter) suite à une visite effectuée du 12 au 20 Mars 2009 à l'invitation du Gouvernement béninois, la couverture des besoins journaliers en énergie ne dépasse guère 1300 kilocalories au lieu des 2400, minimum nécessaire à un adulte moyen de 65 kg pour une vie active normale. La sous-alimentation et la malnutrition qui en découlent ainsi que leurs corollaires de maladies chroniques ou invalidantes, de manque de résistance à l'effort physique, de fort taux de mortalité maternelle et infanto-juvénile sont révélateurs de l'insécurité alimentaire et nutritionnelle structurelle prévalant depuis plusieurs années. 33 des 77 Communes que compte le Bénin sont en insécurité alimentaire et nutritionnelle chronique à cause de la précarité de la disponibilité d'aliments de qualité au sein des ménages, des importantes pertes post-récoltes des produits vivriers, des systèmes de stockage/conservation peu performants, des technologies de transformation rudimentaires avec des rendements faibles et de qualités variables, de l'inadéquation et de la faible synergie entre politiques sectorielles et programmes, et du peu d'intérêt accordé à la nutrition (singulièrement la nutrition communautaire) dans les politiques et programmes de lutte contre la pauvreté. Par ailleurs, le riz était considéré par le passé comme aliment de luxe, donc consommé seulement lors des fêtes et manifestations spéciales, mais est progressivement entré dans les habitudes alimentaires au Bénin. Troisième culture mondiale et principale denrée alimentaire de près de la moitié de la population mondiale, le riz contribue à plus de 20 % à la fourniture mondiale en calorie consommée (ADRAO, 2006). Les statistiques pour l'année 1997 révèlent que chaque béninois consomme en moyenne 12 kg du riz par an (contre 2,9 kg/habitant/an en 1965). Toutefois, la consommation du riz reste faible par rapport à la consommation du maïs, du sorgho et du mil ; sauf les départements du sud Bénin (Abiassi, 2006). La riziculture n'a réellement démarré au Bénin qu'après l'indépendance. De 1961 à 1978, la production du riz a connu un essor rapide avec le développement de périmètres irrigués par des sociétés nationales. Au début des années 80, ces grands périmètres ont été abandonnés et la production rizicole a largement diminué, passant de 20.000 tonnes à moins de 10.000 tonnes. L'Etat a donc abandonné les grands périmètres rizicoles faute de moyens financiers et humains pour l'entretien. En effet la taille des aménagements était trop grande, avec des coûts d'aménagement et d'équipement trop importants par rapport aux capacités réelles des bénéficiaires et des services techniques ; les nouvelles formes de gestion n'étaient pas intégrées par les paysans ; leur participation était trop faible. (Verlinden et Soulé, 2003).

L'activité n'a véritablement repris qu'au début des années 90 et a connu, depuis, un essor puisque la production atteignait déjà en 2011, 110 000 tonnes. Cependant, la production reste très inférieure aux besoins et une quantité importante du riz est importée pour satisfaire la demande nationale (FAO, 2011). En effet, le riz a connu une histoire sans pareil en République du Bénin cette dernière décennie. Ainsi, dans la période de 2000 à 2010, les statistiques ont révélé une augmentation progressive de la production nationale passant du simple au double et plus; de même que la superficie emblavée au niveau national. Cette situation explique l'ampleur que prend la riziculture au Bénin. Au cours de la même période, les importations ont connu une évolution croissante. La valeur maximale de ces importations s'observe entre 2003-2004, la période au cours de laquelle la production a relativement baissé. Ceci explique l'importance de la production locale même si cette dernière n'est pas compétitive ; et appelle les acteurs à divers niveaux à y consentir des efforts. Mais ces chiffres n'expriment pas à priori les valeurs de la consommation nationale compte tenu du phénomène de réexportation vers le Nigéria. Cependant, il faut retenir que la consommation du riz au Bénin dépend en grande partie de l'importation. Pour la période de 2008 à 2010, alors que la production locale du riz blanchi est en moyenne 84 000 tonnes, l'importation est de 163 000 tonnes et la consommation est de 248 000 tonnes du riz blanchi soit un taux d'auto-approvisionnement de 34 % (del Villar et al, 2011). Durant ces dernières années, le riz provient essentiellement de la Thaïlande, de l'Inde et de la Chine. Il est destiné à deux types de marchés : satisfaction de la demande intérieure, urbaine principalement mais également rurale (environ 50 000 tonnes), et réexportation vers les pays frontaliers (Nigeria principalement). Depuis quelques années, dans le cadre de la coopération bénino-japonaise, 5.000 à 7.000 tonnes du riz blanc, sont en outre octroyées sous forme d'aides alimentaires. Il s'agit de dons japonais revendus à bas prix sur le marché béninois par deux structures, la Centrale Coop (coopérative de distribution) et l'Office National d'Appui à la Sécurité Alimentaire (ONASA).

De tout ce qui précède, il ressort clairement que la sécurité alimentaire, admise en 1990 comme un droit fondamental de l'Homme par les Nations Unies (FAO, 1996), reste un grand problème au Bénin malgré la part importante des importations des denrées alimentaires et principalement du riz. Les importations alimentaires y compris celles du riz contribuent aux disponibilités alimentaires en suppléant aux insuffisances de la production nationale. On peut donc les considérer comme une composante essentielle de la sécurité alimentaire dont les caractéristiques et les effets méritent d'être cernés. Vu le volume important du riz importé ces dernières années et la persistance de la récente crise alimentaire mondiale au Bénin, notre thème se focalisera sur : Importation du riz et sécurité alimentaire au Bénin de 1990 à 2010. Ainsi, on se pose la question de savoir : quels sont les effets de l'importation du riz sur la sécurité alimentaire au Bénin ? Cette question principale fait naître les questions spécifiques ci-après :

· Comment évolue l'importation du riz et la sécurité alimentaire au Bénin ?

· Quels sont les facteurs déterminant l'importation du riz au Bénin ?

· Quel est l'impact de l'importation du riz sur la sécurité alimentaire au Bénin?

Ces différentes interrogations permettront de montrer les effets de l'importation du riz sur la sécurité alimentaire au Bénin.

1-2- Revue de littérature

Dans cette revue de littérature, nous traiterons les aspects ci-après :

- approche conceptuelle : clarification de quelques concepts de base,

- la revue de la littérature théorique et

- la revue de la littérature empirique.

1-2-1- Approche conceptuelle

v La notion d'importation

D'après le dictionnaire le Grand Robert (2007), importation signifie : action d'importer, de faire entrer dans un pays (des marchandises, des produits provenant d'autres pays).

D'après le dictionnaire le Grand Larousse Universel(1984), importation veut dire :

-Action d'importer, de faire entrer dans un pays des produits soumis ou non aux tarifs douaniers.

-Action de faire entrer, adopter, utiliser dans un pays un usage, un produit, etc.

D'après le dictionnaire Encyclopédique d'Economie Internationale (1984), importations se disent des marchandises importées.

Dans la balance des paiements, les importations comprennent les marchandises achetées à l'étranger. Elles constituent avec les exportations le commerce visible. Les importations sont recensées sous forme CAF et les exportations sous forme FOB. La politique en matière d'importation agit sur les prix ou/et les quantités. Dans le premier cas, l'Etat taxe de droits de douane les marchandises qui franchissent la frontière, dans le second cas, l'Etat peut soit interdire totalement l'entrée d'un produit, soit autoriser celle-ci dans les limites d'un contingent fixé pour une période donnée.

En période d'équipement et de construction d'une économie, les considérations de besoins l'emportent sur celles de disponibilités. L'acte essentiel pour la réalisation du plan est l'importation. Il s'agit d'assurer à l'économie nationale les matières premières et des produits de consommation essentiels qui lui manquent (P. George, 1952).

v Riz local et riz importé

Le concept du riz local sera utilisé dans cette étude pour désigner le riz produit sur le territoire national. Par contre, le riz importé désignera le riz introduit sur le territoire national à titre commercial ou de don par le port autonome de Cotonou pour être consommé au Bénin ou réexporté vers les pays limitrophes du Bénin.

v La notion de sécurité alimentaire

· La sécurité alimentaire

Depuis la Conférence Mondiale de 1974 sur l'alimentation, la notion de sécurité alimentaire a évolué. Dès lors, on parlait surtout de la sécurité alimentaire nationale et elle s'apparentait davantage à l'autosuffisance alimentaire - que les pays produisent suffisamment d'aliments pour couvrir les besoins alimentaires nationaux -. En effet, le concept de sécurité alimentaire suppose le recours au commerce international comme une composante essentielle de l'offre. Contrairement à celui d'autosuffisance, la sécurité alimentaire ne fait pas référence à une stratégie de développement autocentré mais s'inscrit dans une logique de développement fondée sur la spécification internationale et les avantages comparatifs (Azoulay et Dillon, 1993). Plusieurs auteurs et institutions ont définit la notion de la sécurité alimentaire :

- Reutlinger (1985) a défini la sécurité alimentaire comme la possibilité d'accès par tous et à tout moment à une alimentation suffisante pour une vie active et saine. Les éléments de la sécurité alimentaire dans ce cas sont l'existence d'une offre alimentaire et la possibilité de l'acquérir.

- Siamawalla et Valdes (1985) ont défini la sécurité alimentaire comme la capacité des pays, des régions ou des ménages où l'alimentation est insuffisante d'atteindre actuellement les taux de consommation qu'ils se sont fixés.

- Selon la Banque Mondiale (1986), la sécurité alimentaire est « l'accès pour chaque individu à tout instant à des ressources alimentaires permettant de mener une vie saine et active ». Cette définition lie deux éléments de la sécurité alimentaire à savoir : la disponibilité des biens et la capacité des individus à acquérir ces biens.

- Une définition plus récente est donnée par l'Association pour la Santé Publique de l'Ontario: « les gens vivent dans une situation de sécurité alimentaire lorsqu'ils sont en mesure de se procurer une quantité suffisante d'aliments sûrs pour la santé, qu'ils aiment et qui contribuent à assurer leur bonne santé. La manière dont ils se procurent ces aliments doit leur permettre de préserver leur fierté, et celle de leur famille ». (DRHC, 2002). En plus du caractère disponibilité, accessibilité, et la bonne utilisation des ressources alimentaires, cette définition met en exergue le fait que la manière de se procurer les aliments doit permettre aux individus de préserver leur fierté, et celle de leur famille.

- La définition donnée au sommet mondial de l'alimentation est la suivante :

« La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active » (FAO, 1996). Quatre conditions sont requises: (i) des approvisionnements ou des disponibilités alimentaires suffisantes, (ii) la stabilité des approvisionnements alimentaires, sans fluctuations ou pénuries d'une saison (ou d'une année) à une autre, (iii) la nourriture accessible ou abordable, et (iv) la qualité et l'innocuité des aliments.

La première composante de la sécurité alimentaire (la disponibilité des approvisionnements) implique l'existence de toutes les denrées qui composent le régime alimentaire en qualité et en quantité suffisante pour satisfaire les besoins de tous les individus concernés durant une période donnée (Azoulay et Dillon, 1993). Selon la FAO (1996), en parlant « d'une alimentation en quantité suffisante », on sous entend une alimentation suffisante pour :

- Couvrir les besoins nutritionnels ;

- Assurer la santé et la croissance ;

- Assurer une vie productive et saine ;

- Couvrir les besoins énergétiques de chaque membre de la famille, permettant à chacun d'être et de rester en bonne santé et de mener une vie productive.

De même, le concept de « quantité suffisante » a des particularités suivantes :

- Il prend en compte l'individu ou dans le cadre du ménage, un ensemble d'individus.

- Il englobe également la satisfaction des besoins caloriques; il est basé sur l'hypothèse qu'une couverture des besoins caloriques assurera de facto l'apport suffisant des autres nutriments.

- Le concept véhicule en même temps la notion de ce qui manque et la gravité de l'insécurité alimentaire : ainsi, on distingue sur la base du degré de l'insécurité alimentaire les pauvres des très pauvres.

L'offre alimentaire au niveau d'un pays ou d'une localité correspond à la somme de la production alimentaire locale, des importations commerciales et de l'aide alimentaire, diminuée des exportations et des variations de stocks.

La deuxième composante est la stabilité des approvisionnements alimentaires. Elle implique la régularité spatio-temporelle de la disponibilité alimentaire (Nago, 1998). Selon Azoulay et Dillon (1993), cette stabilité peut être menacée par un ensemble de facteurs tant internes qu'internationaux :

- L'instabilité de la production domestique résultant des facteurs alimentaires et des facteurs économiques. Elle se manifeste à la fois dans le temps (instabilité annuelle ou saisonnière) et dans l'espace (disparités régionales).

- Les déficiences en matière d'infrastructures de stockage et commercialisation contrecarrant les efforts des producteurs à assurer d'abord leur autoconsommation et l'approvisionnement des marchés.

- Les fluctuations saisonnières de l'offre entraînant des fluctuations des prix.

La troisième composante de la sécurité alimentaire (l'accès aux denrées alimentaires disponibles) se réfère à la capacité physique et économique des individus à satisfaire complètement leurs besoins, notamment par le recours au marché. Cette composante « accès » est donc essentielle. Elle exprime en particulier le lien direct entre la sécurité alimentaire et la question de la pauvreté et permet d'expliquer la non satisfaction des besoins nutritionnels de certains ménages dans un pays ou une localité donnée, malgré la disponibilité des denrées alimentaires en quantités adéquates. En Afrique par exemple, les disponibilités alimentaires paraissent globalement suffisantes pour répondre aux besoins énergétiques de la population. En effet, les bilans des disponibilités alimentaires (BDA) ont indiqué des disponibilités de 2160 à 2200 calories/habitant/jour durant la période 1985-1990 alors que les besoins sont estimés à 2112 calories. Pourtant, dans les différents pays, y compris ceux disposant des surplus céréaliers exportables, il subsiste de graves problèmes de malnutrition chronique (Azoulay et Dillon, 1993).

La quatrième composante (la qualité et l'innocuité des aliments) : on dit souvent que "Nous sommes ce que nous mangeons". Notre état nutritionnel, notre santé et nos capacités physiques et mentales dépendent de ce que nous mangeons. L'accès à une nourriture de qualité a toujours été l'une des principales préoccupations de l'humanité. L'innocuité des aliments est une caractéristique fondamentale de leur qualité. Par "innocuité des aliments", on entend l'absence, ou la présence à des niveaux acceptables et sans danger, de contaminants, de toxines naturelles ou de toute autre substance susceptible de rendre l'aliment nocif pour la santé de manière aiguë ou chronique. La qualité d'une denrée alimentaire peut être considérée comme une caractéristique complexe de cette denrée qui détermine sa valeur ou son acceptabilité pour le consommateur. Outre l'innocuité, les attributs de la qualité incluent: la valeur nutritionnelle, les caractéristiques organoleptiques telles que l'apparence, la couleur, la texture, le goût; et les propriétés fonctionnelles. (FAO, 1996)

Plusieurs concepts restent à définir autour de la sécurité alimentaire. Au nombre de ces concepts, on peut citer : l'alimentation, la faim, la malnutrition, la sous-alimentation, l'insécurité alimentaire, la famine, le risque d'insécurité alimentaire, la vulnérabilité à l'insécurité alimentaire, l'aide alimentaire, la dépendance alimentaire, l'arme alimentaire, le droit à l'alimentation, la souveraineté alimentaire, l'autosuffisance alimentaire, la pauvreté et la sécurité alimentaire, l'émaciation et le retard de croissance.

· L'alimentation

Chaque jour, l'homme a besoin de se nourrir : l'alimentation est donc indispensable à la vie. Elle est l'une des clés essentielles de la santé. Grâce au processus de la digestion, l'alimentation fournit à notre organisme les matériaux de base nécessaires à la fabrication des cellules et des organes qui composent notre corps et l'énergie utilisée par les cellules ou les organes pour fonctionner. D'après l'encyclopédie Encarta 2009, une bonne et saine alimentation devrait fournir à l'organisme humain quatre types d'aliments à savoir : l'eau, les aliments de construction, les aliments énergétiques et les aliments fonctionnels. L'alimentation vient donc comme en réponse à la faim.

· La faim

La faim est un vif besoin de manger rendu possible par des contractions de l'estomac vide. Quand les apports fournis par l'alimentation ne sont pas adaptés aux besoins de l'organisme, on parle de malnutrition (FAO, 2008).

· La malnutrition

La malnutrition est un défaut d'adaptation de l'alimentation aux conditions de vie d'un individu, d'une population ou encore, la malnutrition peut être perçue comme un déséquilibre alimentaire. Elle peut être liée soit à une alimentation en quantité insuffisante, soit à une alimentation en quantité trop importante. Selon la FAO (2008), près de 30% de la population mondiale souffre de malnutrition sous une forme ou sous une autre et des centaines de millions de personnes souffrent de maladies causées par une alimentation trop abondante ou déséquilibrée. Lorsque les ressources alimentaires ne suffisent pas pour couvrir les besoins alimentaires, on parle de sous-alimentation.

· La sous-alimentation

Selon la FAO (2008), le terme "Sous-alimentation" fait référence à la situation des personnes dont l'apport énergétique alimentaire est en permanence inférieur au besoin énergétique alimentaire minimal pour mener une vie saine et pratiquer une activité physique modérée. En effet, la malnutrition et la sous-alimentation proviennent de l'insécurité alimentaire.

· L'insécurité alimentaire

On parle d'insécurité alimentaire quand les apports alimentaires sont insuffisants ou bien justes suffisants pour survivre mais très déséquilibrés par rapport aux besoins du corps (C'est-à-dire qu'il manque des nutriments essentiels à la santé). D'après le rapport de l'Union Africaine sur la sécurité alimentaire (2005), «  on remarque en Afrique un rapport élevé d'insécurité alimentaire, soit 27% de malnutris ». Il ressort de cette déclaration que le problème lié à l'alimentation en Afrique n'est pas à négliger. L'insécurité alimentaire représente l'inquiétude liée à une capacité limitée ou incertaine de se procurer et de consommer une quantité suffisante d'aliments nutritionnellement appropriés par les moyens habituels (DRHC, 2002). Selon Azoulay et Dillon (1993), l'insécurité alimentaire est un terme qui regroupe l'ensemble des situations où des populations souffrent ou risquent de souffrir des manifestations de la faim c'est-à-dire des diverses formes de malnutrition ou de la famine. Des conceptions non identiques engendrent également des typologies différentes. La Banque mondiale considère qu'il existe deux types d'insécurité alimentaire : l'insécurité alimentaire temporaire et l'insécurité alimentaire chronique. Cependant, la FAO (1999) en considère trois types : L'insécurité alimentaire chronique, l'insécurité alimentaire saisonnière et l'insécurité alimentaire cyclique. Une situation de sous-alimentation grave peut découler de conditions plus ou moins exceptionnelles, comme une importante et longue sécheresse ou une guerre. Quand cette situation se prolonge, il n'y a plus rien à manger et on parle alors de la famine.

· La famine

La famine est un manque total d'aliments dans une région pendant une certaine période. Les situations de famine dans le monde, ont essentiellement pour origine la pauvreté.

· Le risque d'insécurité alimentaire

Pour Luc Cambrezy et Pierre Janin (2003), il y a risque d'insécurité alimentaire pour un individu, lorsqu'il ne peut accéder en temps opportun à une ration adéquate, en quantité et en qualité, pour qu'il soit en bonne santé dans le respect des choix culinaires.

· La vulnérabilité à l'insécurité alimentaire

Selon la FAO (2008), la vulnérabilité à l'insécurité alimentaire se définit par l'exposition au risque atténué par la capacité d'y faire face. Cette vulnérabilité peut avoir un caractère structurel ou conjoncturel. Une autre manière de formuler le concept de vulnérabilité serait: « Est vulnérable, celui qui, se trouvant confronté à un environnement à haut risque est sous-assuré par rapport au risque encouru ».

· L'aide alimentaire

L'aide alimentaire consiste à la distribution des denrées alimentaires aux populations pour assurer leur survie en cas de famine. Il s'agit d'une nécessité d'urgence qui peut avoir des effets néfastes à long terme. Elle constitue l'une des trois (03) composantes des disponibilités alimentaires de la sécurité alimentaire. Elle constitue un transfère gratuit de ressources alimentaires entre un pays donateur et un pays bénéficiaire.

Au Bénin l'aide alimentaire est utilisée sous trois formes différentes qui sont :

- L'aide d'urgence mise en place lors d'événements exceptionnels et soudains (sécheresses, inondations, réfugiés politiques). Elle est multilatérale, bilatérale, d'ONG et est distribuée gratuitement.

- L'aide projet ou aide aux groupes vulnérables permet de satisfaire les besoins nutritionnels des pauvres dans le cadre, le plus souvent, de projets quelle vise à appuyer.

- L'aide programme est d'origine bilatérale et est vendue à bas prix à l'ensemble de la population. Le gouvernement utilise le produit de la vente pour des actions de développement (REP, 2001).

· La dépendance alimentaire

C'est la situation par laquelle un pays fait recours à l'alimentation étrangère (aide alimentaire ou importation alimentaire) pour satisfaire le déficit alimentaire national (FAO, 2008). La dépendance alimentaire mesure l'expression simultanée des aides alimentaires et des importations alimentaires sur l'offre alimentaire disponible dans un pays. Plus le taux de dépendance est grand, plus le pays dépend de l'extérieur.

· L'arme alimentaire

Les grandes puissances agro-exportatrices ont en effet compris qu'elles avaient le pouvoir de déstabiliser les pays « insoumis » en leur imposant un embargo sur des biens essentiels, comme les produits alimentaires. L'arme alimentaire, pour être opératoire, implique qu'il y ait pénurie dans certain pays (ceux qui pourraient être menacés), et surabondance dans d'autres (ceux qui voudraient menacer). Elle exclut donc la possibilité d'une pénurie alimentaire à l'échelle de la planète, laquelle n'est circonscrite en fait qu'aux pays dont on dit périodiquement qu'ils souffrent de faim. Ainsi seule une pénurie localisée, même si elle affecte des territoires étendus, peut être génératrice de l'emploi de cette arme. (Bessis, 1979).

· Le droit à l'alimentation

La FAO définit le droit à l'alimentation comme un droit des populations à disposer de nourriture saine en quantité suffisante et en qualité. Mais comme tout droit appelle à un devoir, ce droit des populations appelle à un devoir de l'Etat à mettre en oeuvre des politiques en vue de satisfaire sa population en matière d'alimentation. Ce devoir des Etats découle de la souveraineté alimentaire (FAO, 2008).

· La souveraineté alimentaire

C'est le droit de chaque nation de maintenir et de développer sa propre capacité de production alimentaire, en respectant la diversité des produits et des cultures, sans nuire à la sécurité alimentaire des autres pays. Cette approche donne la priorité à la production locale, prône le droit des consommateurs à choisir leurs produits et le droit des Etats à se protéger des importations agricoles et alimentaires à bas prix (Sylla, 2007).

· L'autosuffisance alimentaire

C'est la capacité d'un pays à couvrir ses besoins alimentaires internes par la production nationale. L'autosuffisance alimentaire pour Sylla Kalilou (2007), consistait à ce que la demande en nourriture ne devrait être satisfaite que par l'offre nationale.

· La pauvreté et la sécurité alimentaire

Selon la FAO (2008) la faim est un symptôme, une conséquence, une expression de la pauvreté. Les personnes extrêmement pauvres vivent dans l'insécurité alimentaire et sont hautement vulnérables. Néanmoins, tous ceux qui sont pauvres ne sont pas toujours vulnérables à l'insécurité alimentaire. Certaines populations peuvent avoir des revenus faibles sans toutefois être en situation d'insécurité alimentaire.

· L'émaciation

L'émaciation est un déficit pondéral caractérisé par un faible rapport poids/taille. Ce dernier décrit des événements récents et graves qui résultent en une importante perte de poids, en général occasionnée par une forte diminution de l'alimentation ou une maladie grave. Il caractérise la « malnutrition aiguë » (FAO, 2008).

· Le retard de croissance

Le retard de croissance est caractérisé par un faible rapport taille/âge. Ce dernier est un indicateur des effets cumulatifs d'une nutrition et/ou de soins de santé inadéquats. Une petite taille pour l'âge est le reflet d'un déficit de croissance (FAO, 2008).

1-2-2- La revue de littérature théorique

v Fondement théorique des échanges extérieurs

· Les doctrines mercantilistes

Le mercantilisme est une politique économique qui s'appuyant sur un corps de doctrines préconisant l'intervention de l'Etat pour développer la richesse nationale, ce développement étant assuré par l'excédent des exportations sur les importations, dans un contexte marqué par l'expansion du commerce international. Le mercantilisme fut de manière plus ou moins intégrale, appliqué dans la plupart des pays européens entre le XVIème et le XVIIIème siècle. Coïncidant avec l'apparition des Etats-nations et les premières manifestations du capitalisme moderne, il favorisa les premières descriptions portant sur le rôle de la monnaie et de la production, ainsi que les premières analyses du circuit économique. Il constitua ainsi une étape majeure dans l'élaboration de la science économique moderne. (Encarta, 2009).

a. Le bullionisme espagnol

Selon cette doctrine, la richesse de la nation s'identifie au stock de métaux précieux. Pour qu'un pays puisse accumuler des métaux précieux, il faut que la balance extérieure soit favorable. Dès lors, le principe de la politique commerciale d'un tel pays est clair : Il s'agit de freiner autant que possible les importations, en allant jusqu'à les interdire, et de favoriser par tous les moyens les exportations.

b. Le mercantilisme commercial anglais

Comme l'Espagne, l'Angleterre, au XVIIème siècle, tirait profit du commerce international. Afin de s'appuyer sur un avantage absolu, elle décréta un pacte colonial et des actes de navigation. Il faut souligner que ces deux régimes du pacte colonial et des actes de navigation se complétaient. Le commerce entre la métropole et ses colonies alimentait en fret la flotte nationale qui, de son côté, consolidait, comme dans le cas espagnol, la disposition dominante de la métropole dans les colonies.

c. Le mercantilisme industriel

Colbert croyait que le développement d'une économie tenait à la qualification de sa main-d'oeuvre. Or, les industries nécessitant la qualification la plus élevée sont essentiellement destinées à la production de luxe. Afin de permettre l'implantation de telles industries. C'est- à- dire qu'il faut interdire les importations. En outre, la consommation de biens de luxe corrompt les moeurs, il faut donc en favoriser l'exportation.

La non compréhension de la source de gains que représente le commerce international pour tous les participants, constitue le dénominateur commun de toutes ces doctrines. Aussi, était- il facile de réfuter ces théories au XVIIIème siècle, ce que firent David Hume en 1750 d'une part, et David Ricardo en 1817 d'autre part. Ces deux auteurs peuvent donc être considérer comme les fondateurs de la théorie classique de l'échange international. Une fois les doctrines mercantilistes réfutées, la voie était libre pour démontrer que l'échange international profitait à tous les co-échangistes.

· La théorie classique de l'échange international

A. Smith considère que grâce à la division du travail, les pays peuvent, au lieu de produire tous leurs biens eux-mêmes, importer les biens produits par d'autres pays et en retirer un bénéfice car la spécialisation améliore sensiblement la productivité. Smith considère en plus le commerce extérieur comme avantageux en lui-même, pourvu qu'il arrive à son heure et se développe spontanément. C'est Ricardo et à ses successeurs, en particulier à John Stuart Mill, qu'il était réservé de trouver une base scientifique solide à la théorie du commerce international.

a. La loi des avantages comparatifs

Cette loi démontre que la spécialisation internationale est payante pour chaque nation, même si toutes ses activités économiques ont des coûts absolus très bas.

b. La théorie des valeurs internationales

John Stuart Mill ne se base pas seulement sur la comparaison des coûts de production. Il introduit la réaction de la demande telle qu'elle se manifeste dans chaque pays pour chacun des biens considérés. Selon lui les prix relatifs sur le plan international sont donc déterminés par les forces du marché dans chacun des pays considérés.

· La nouvelle théorie du commerce international

Selon les tenants de cette doctrine, la spécialisation d'échange se fait selon la dotation relative en facteurs de production dans chaque pays.

La théorie économique ne s'est pas arrêtée en si bon chemin. Dans le cadre plus vaste de la macroéconomie, elle cherche à comprendre, derrière la loi des avantages comparatifs quels sont les facteurs qui déterminent la spécialisation internationale. Une thèse qui, par sa cohérence logique est encore aujourd'hui d'explication est celle d'Heckscher-Ohlin. Pour ce penseur, un pays se spécialise selon son intensité relative ou en abondance en facteurs de production. Cette théorie tient généralement compte du capital et du travail seulement (Ahounou N., 2010).

v Les mesures de politique commerciale agissant principalement sur les importations

· Le droit de douane

Le droit de douane est une taxe à l'importation. On distingue :

- La taxe spécifique (ts: c'est une somme d'argent en monnaie locale prélevée sur chaque unité de la marchandise importée.

Ils sont certainement la forme la plus ancienne et l'on imagine facilement les scribes de la haute antiquité égyptienne ou babyloniennes griffer leurs tablettes d'argile d'autant de bâtonnets qu'ils comptaient des mesures de grain ou des ballots de coton,...

En effet, la taxation spécifique est de loin la plus simple à mettre en oeuvre, les droits à percevoir étant basés sur des quantités mesurables telles que le nombre, le poids ou les dimensions. Ce fut le système employé pendant très longtemps par les douanes, pratiquement jusqu'après la première guerre mondiale. A cette époque, le défaut majeur de ce système est apparu. En effet, la taxation spécifique n'a pas résisté à l'instabilité monétaire qui a caractérisé les années 30 en Europe ou aux Etats-Unis. La procédure de réajustement des droits de douane, relevant dans la quasi-totalité des pays de la procédure légale, ne permettait pas à la taxation spécifique de suivre les progrès de l'inflation. Seule la Confédération Helvétique, garantie par l'incroyable stabilité du Franc suisse a pu se permettre de conserver ce mode de taxation.

Si nous désignons par PD  comme le prix domestique et PM comme le prix mondial, on retiendra que :

- La taxe ad valorem (ta: c'est un taux appliqué sur la valeur unitaire de la marchandise.

Les droits « ad valorem » sont conception beaucoup plus récente et protègent la fiscalité contre l'érosion monétaire puisque l'ajustement est automatiquement réalisé par le système. Les droits sont alors exprimés en pourcentage de la valeur taxable et le niveau de protection, tout comme celui des recettes suit sans pertes d'efficacité. Tout au plus, doit-on observer le côté inflationniste du système.

Autre avantage non négligeable de la taxation ad valorem, c'est qu'elle permet d'ajuster avec une très grande finesse la protection liée au droit de douane. Toutefois, le système porte en lui-même les inconvénients de sa grande précision, dans deux domaines où ils n'apparaissent vraiment que lorsqu'on est familiarisé avec ces questions, ce qui explique aussi une certaine incompréhension de la part des profanes : la taxation ad valorem nécessite une définition claire de la valeur en douane et exige une nomenclature de classement tarifaire particulièrement sophistiquée. Ici le prix domestique PD devient :

Une combinaison des deux taxes précitées donne la relation :

(3) (Ahounou N., 2010)

· Le quota d'importation

Le quota d'importation est une restriction directe sur la quantité d'un bien qui peu être importée. La restriction est généralement mise en oeuvre par l'octroi de licence à des individus ou entreprises. Il importe d'éviter l'idée fausse selon laquelle les quotas limitent les importations sans augmenter les prix intérieurs. Un quota d'importation augmente toujours le prix intérieur du produit. Lorsque les importations sont limitées, le résultat immédiat est que, au prix initial, la demande du bien excède l'offre intérieure plus les importations. La concurrence des consommateurs fait augmenter le prix jusqu'à ce que le marché s'équilibre. En fin de compte, le quota d'importation augmentera le prix intérieur du même montant qu'un droit de douane qui limite les importations au même niveau (il faut faire exception d'un monopole intérieur où le quota augmente les prix dans une mesure plus grande).

La différence entre quota et droit de douane est qu'avec le quota, le gouvernement ne perçoit pas de recettes. Lorsqu'on emploie un quota au lieu d'un tarif pour restreindre les importations, la somme d'argent qui serait apparue comme recette du gouvernement avec un droit de douane va à ceux qui reçoivent les licences d'importation, quels qu'ils soient. Les détenteurs de licences sont capables d'acheter les produits d'importation et de les revendre à un prix plus haut sur le marché intérieur. Les profits ainsi réalisés par les détenteurs de licences d'importation sont connus sous le nom de rentes de quota. Pour déterminer les coûts et les bénéfices d'un quota d'importation, il est donc essentiel de déterminer qui recueille ces rentes. Lorsque les droits de vendre sur le marché intérieur sont attribués aux gouvernements des pays exportateurs, comme c'est souvent le cas, la rente est transférée à l'étranger : le coût du quota pour le pays devient ainsi substantiellement plus élevé que celui d'un droit de douane équivalent (Krugman P., 2004).

· Le contingent d'importation

Le contingentement est la barrière commerciale non tarifaire la plus répandue. C'est une mesure qui tend à limiter quantitativement les importations annuelles d'une marchandise. Elle est réalisée par l'octroi de licence. Le contingentement est souvent utilisé pour améliorer la balance commerciale du pays concerné car elle permet de réduire les importations (Jaime de Melo, 1997).

· Le contingent tarifaire

Il s'agit de la combinaison d'un quota et d'un tarif. Dans une version de ce système, un certain volume d'importation entre sous les conditions régissant le quota. Toute importation au-delà de ce montant paye un droit de douane. Dans une autre version, c'est l'opposé, avec un volume d'importation (M) inférieur au volume de quota d'importation (Mo) qui entre en payant un droit, et toute importation au-delà du quota est interdite (Jaime de Melo, 1997).

· La licence d'importation

Selon l'OMC (2009), les licences d'importation peuvent être définies comme étant des procédures administratives qui exigent, comme condition préalable à l'importation de marchandises, la présentation à l'organe administratif compétent d'une demande ou d'autres documents (distincts des documents requis aux fins douanières). Celles-ci peuvent représenter une barrière importante aux importations quand elles sont difficiles à obtenir (à cause des délais bureaucratiques) ou quand leur obtention est incertaine. Il en est de même des licences d'exportation qui représente souvent une barrière importante aux exportations dans les pays qui les requièrent.

1-2-3- La revue de littérature empirique

Le riz est devenu l'aliment de base mieux consommé dans le monde. Sa demande augmente de plus en plus. Plusieurs mesures sont prises en Afrique et au Bénin en particulier pour augmenter la production du riz, réguler le commerce du riz et satisfaire cette demande sans cesse croissante. Plusieurs auteurs se sont intéressés à déterminer et mesurer les effets des différentes politiques économiques sur l'offre de produits agricoles, et en particulier sur l'offre du riz dans le monde, en Afrique et au Bénin. Parmi ces études, nous distinguons celles qui ont mesuré les effets des politiques macroéconomiques et ceux des politiques sectorielles.

Au nombre des effets des politiques macroéconomiques en Afrique, on trouve les effets de la politique de libéralisation et de privatisation du programme d'ajustement Structurel (PAS), les effets de la dévaluation, et les effets de la subvention des agriculteurs européens sur l'offre du riz en Afrique. D'après la CNUCED, les politiques de libéralisation du PAS ont eu des effets sur la production des pays africains. Si une libéralisation agricole pourrait favoriser certains pays en développement, elle aurait certainement un effet négatif sur d'autres pays en développement, importateurs nets de produits agricoles et alimentaires. Ces pays sont très hétérogènes. Par ailleurs, les bénéfices de la libéralisation commerciale multilatérale pourraient être nuls, voire négatifs, pour les pays ayant actuellement des accès préférentiels vers des pays riches, comme les Pays les Moins Avancés (PMA) vers l'Union européenne (Bouet et al, 2009). Dans l'ensemble, ces politiques n'ont pas eu les effets escomptés du fait des asymétries d'information, d'un niveau peu concurrentiel, du rôle des incertitudes liées aux risques naturels, à la faiblesse des marchés des facteurs de production et à un environnement institutionnel déficient (Hugon, 2008).

Pour Bouet et al. (2009) ce sont les institutions inadaptées ou de mauvaises qualités, des infrastructures de transports ou de télécommunication médiocres, des politiques macroéconomiques défaillantes qui sont les facteurs majeurs du sous-développement. Le modèle des pays développés (ou de la Banque Mondiale et du FMI) transposé à l'Afrique n'a pas intégré les facteurs des réussites agricoles comme en Asie (prix garantis et stabilisés, proximité du crédit, rôle de l'Etat dans les infrastructures, voire subventions et protections).

Selon la FAO (2004), pour les cultures vivrières, la dévaluation pourrait accroître la substitution aux importations à mesure que la production intérieure se développe.

N'Diougou (2005) a montré qu'avec la libéralisation et la mondialisation, l'agriculture ouest-africaine entre directement dans une compétition impitoyable et déloyale avec des agricultures hautement productivistes jouissant de larges mesures de soutien et de subvention. La politique nationale des pays membres de la CEDEAO est influencée par la politique régionale de la communauté. Selon lui, la politique agricole des pays membres de la communauté a été influencée depuis les indépendances par : la convention de Yaoundé 1 (1963) et Yaoundé 2 (1969), la convention de Lomé 1 (1974) et Lomé 2 (1979), les politiques de stabilisation des recettes extérieures. La plupart de ces politiques n'ont pas été efficaces.

Selon Assogba (1995), l'inefficacité de ces politiques de développement prouve que toutes les stratégies extérieures élaborées à travers les expériences occidentales ne peuvent être que défavorables. Le regard est tourné vers le plan d'action de Lagos de 1980 et le nouvel ordre économique intérieur de la CEDEAO de 1998.

Mais pour Sabourin (1987), tous les projets de négociations globales pour un Nouvel Ordre Economique International ont échoué et les pays en voie de développement recherchent de nouveaux mécanismes de restructuration de l'économie internationale pour un développement plus large et des échanges commerciaux mieux réglementés : l'accord de partenariat économique ACP-UE de Cotonou (2007).

La politique agricole de l'UEMOA (PAU) élaborée en 2001 s'est fixé pour objectif global de contribuer, de manière durable, à la satisfaction des besoins alimentaires de la population, au développement économique et social des Etats membres et à la réduction de la pauvreté. Malheureusement, la PAU a été un «bébé mort-né'' à cause de la démarche et du faible niveau de protection dont jouit l'agriculture ouest-africaine. En effet, les droits de douane aux frontières connus sous l'appellation du Tarif Extérieur Commun (TEC) sont tellement faibles que l'Afrique de l'Ouest est devenue trop rapidement une zone franche pour de nombreux produits alimentaires d'importation. Cela a sans aucun doute contribué à aggraver la situation de pauvreté des ménages ruraux. Pour le riz, le TEC est fixé à 5%. Si ce TEC est appliqué au niveau de la CEDEAO, l'agriculture ouest-africaine ne saurait être prospère. Il faut noter que cette faible tarification des droits de douane est une imposition du FMI. L'application de cette mesure a des conséquences graves sur le riz local et sur les producteurs. Les producteurs du Burkina, du Niger, du Mali et du Bénin ont été évincés de leur propre marché par le riz asiatique ou américain. Pour le Mali, la situation est simplement cocasse. Ce pays a tous les atouts pour produire suffisamment du riz pour l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest. Mais à seulement 25 km de la zone de production, l'office du Niger, toutes les boutiques de commerçants sont remplies du riz importés (N'Diogou, 2005). Au Bénin, Houndékon (1996), Bailey (2002), Adégbola (2005) et Abiassi (2006) ont montré qu'avec la libéralisation, le volume des importations a augmenté affectant la compétitivité intérieure du riz local.

En Afrique, nous notons que les politiques sectorielles des pays sont influencées par les accords de partenariat : les politiques agricoles régionales et la politique agricole de l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE). Plusieurs politiques sectorielles ont été mises en oeuvre tant au niveau régional qu'au niveau des pays. Au nombre de ces politiques, on peut citer les politiques d'irrigation, les politiques de formation et de recyclage des producteurs, les mesures d'accompagnement de la production (subvention d'intrants, construction de pistes rurales, aménagement des rizières etc.) S'agissant des subventions, Martin et al. (1989) trouvent que dès lors que l'on protège ou que l'on subventionne l'agriculture, deux possibilités se présentent: soit le prix intérieur de ce secteur augmentera par rapport au prix intérieur de l'industrie et des services, soit ses coûts de production diminueront par rapport aux autres secteurs. En conséquence, la production agricole deviendra plus rentable et la valeur du produit marginal du capital et du travail augmentera dans le secteur agricole par rapport aux autres secteurs. Dans ces conditions, une partie du capital et du travail précédemment mis en oeuvre dans l'industrie et les services se déplacera vers le secteur agricole, de sorte que la production dans l'industrie et dans les services aura tendance à diminuer. Quoi qu'il en soit, la protection accordée à l'agriculture a l'effet d'une taxe à l'importation sur les autres secteurs de production de biens échangés (Martin et al, 1989). Une politique de prix incitatifs favorise la production. En effet selon Hugon (2008) les pays africains (Côte d'Ivoire, Kenya, Malawi) qui ont adopté des prix incitatifs et/ou stabilisés ont connu des progrès notables de production. Bon nombre d'auteurs ont montré que l'application de prix incitatifs encourage les producteurs à augmenter leur offre. Phélinas (1988) a par exemple montré que l'augmentation de l'offre du riz sur le marché en 1974 en Côte d'Ivoire est due en partie à la hausse des prix du riz. Selon ce dernier, ce phénomène laisse supposer d'une part que les producteurs ont satisfait leurs besoins en riz ou qu'ils ont préféré consommer d'autres denrées et profiter de l'opportunité d'un prix du riz élevé. D'autre part, les ajustements aux variations de prix privilégient l'extension des superficies plutôt que l'intensification de la production. Ceci peut s'expliquer par le fait que le riz en Côte d'ivoire est cultivé principalement de manière traditionnelle : les inputs « modernes » (engrais, pesticides, herbicides, etc.) sont peu utilisés, l'irrigation est encore peu développée. De ce fait, nous pouvons noter que la politique des prix est un instrument très puissant. L'étude de Phélinas (1988) a mis en lumière la réaction des producteurs du riz face à la hausse et à la baisse des prix du riz. Mais il faut noter que cet instrument doit être utilisé avec prudence dans la mesure où le riz importé est devenu peu coûteux sur le marché africain. Diagne (2003) a montré qu'après la dévaluation, au Sénégal, l'offre du riz a baissé malgré les politiques incitatives du prix alors que la politique de prix avait un effet positif sur l'offre du riz avant la dévaluation. Il faut noter qu'après la dévaluation, le taux de protection du riz au Sénégal a diminué, favorisant la vente du riz importé à un prix relativement bas. Toutefois s'il apparaît que les riziculteurs peuvent réagir très vivement à une amélioration ou à une détérioration des incitations économiques, celles-ci ne peuvent à elles seules expliquer entièrement le comportement des producteurs. D'autres facteurs autres que le prix semblent jouer des rôles complémentaires. Phélinas (1988) a trouvé que le coefficient d'impact des facteurs autres que le prix s'est révélé statistiquement significatif pour presque toutes les relations testées: prix et facteurs autres que le prix semblent jouer des rôles complémentaires. Il faut alors une cohérence entre la politique des prix et les autres politiques agricoles (concernant les facteurs de production, l'amélioration des réseaux de commercialisation, etc.)

Au Bénin le secteur agricole a fait l'objet de plusieurs réformes agricoles et des actions stratégiques depuis les indépendances. Elles visent à accroître la production locale du riz et à atteindre l'autosuffisance alimentaire. On peut citer :


· La réforme de la période 1960-1975 qui principalement fait la promotion des cultures de rente (Houeninvo, 2002). Il faut aussi noter qu'au cours de cette période, d'importantes actions ont porté sur le riz. Par une politique d'irrigation en 1966, 1452 ha de périmètres rizicoles ont été mis en place. Ces périmètres ont connu l'appui de la coopération chinoise (1966-1971) qui avait proposé une exploitation de type coopératif. Aussi, un système de crédits intrants et un système de commercialisation ont-ils été mis en place. Mais, ces systèmes ont cessé de fonctionner au départ de la coopération chinoise (Adégbola et Oloukoï, 2007).


· La politique de la période 1975-1983 a donné la priorité à l'autosuffisance alimentaire et à l'approvisionnement en matières premières des industries de transformations locales naissantes. Les cultures vivrières furent encouragées à travers des "campagnes de production" au détriment des cultures d'exportation. Au cours de cette période, on a assisté à des interventions successives des sociétés étatiques dans la mise en place des aménagements considérables afin de rendre le Bénin autosuffisant en riz. Mais seule la SADEVO, avec une superficie de 1200 ha, a pu en 1977 atteindre 20461 tonnes du riz produit grâce aux aménagements réalisés dans le Borgou, l'Ouémé et le Mono (Adégbola et Oloukoï 2007). Les autres sociétés (SONIAH, OBAR) n'ont pas pu réaliser leurs objectifs.


· Au cours de la période 1983-1990, la politique agricole a mis l'accent simultanément sur les cultures vivrières et les cultures de rente. Mais dans cette période, il y a eu dégradation générale des indicateurs économiques du Bénin traduisant ainsi la mauvaise gestion des finances publiques et des sociétés d'Etat (Houeninvo, 2002). L'Etat a donc abandonné les grands périmètres rizicoles faute de moyens financiers et humains pour l'entretien. Les périmètres ont été confiés aux CARDER (actuelle CeRPA) pour l'encadrement des producteurs. La stratégie d'aménagement a été remise en cause et orientée vers les micro-aménagements avec l'approche participative sous la conduite du Génie Rural (Projet Bas-fonds) à partir de 1984 (Adégbola et Oloukoï, 2007).


· Le projet BEN/84/012-BEN/91/002 : "inventaire, étude et aménagement des bas-fonds" a permis de réhabiliter quelques grands périmètres rizicoles.


· 1999 : Installation d'unités de démonstration par le Programme Spécial pour la Sécurité Alimentaire (PSSA) dans les communes de Kandi, Dangbo et Glazoué.


· La politique agricole des années 2000 : en juillet 2000, la lettre de déclaration de développement rural de 1991 a été ajustée pour tenir compte des recommandations de la table ronde du secteur rural de septembre 1995, de la Conférence Economique Nationale de 1996, du premier Programme d'Action du Gouvernement de Kérékou II, ainsi que des résultats des différentes réformes menées. Elle présente de grandes options et des choix stratégiques pour les prochaines années.

Actuellement, les chinois appuient les producteurs dans l'aménagement et la maîtrise de l'eau sur les périmètres irrigués de Dévé dont le bassin rizicole couvre 150 ha. De plus, dans le cadre de l'intensification des cultures, les techniciens vietnamiens et leurs homologues béninois apportent un appui technique à la production du riz dans les trois zones d'intervention du PSSA sus-citées.

Toutes ces politiques n'ont pas permis d'atteindre leurs objectifs. Le bilan montre que la plupart de ces politiques rizicoles n'incitent pas vraiment la production du riz local mais réduisent plutôt sa compétitivité face au riz importé. Ces différentes politiques ont des effets au niveau de la balance des paiements qui est déficitaire suite à l'accroissement des dépenses d'importations face au recul des recettes d'exportation et au niveau des producteurs qui ne sont pas très stimulés à augmenter l'offre du riz face à une demande sans cesse croissante. Pour pallier ces effets pervers de la politique agricole, de nouvelles mesures ont été prises. C'est ainsi que depuis 2006, un accent particulier est mis sur le développement des cultures vivrières. Pour inciter la production du riz local et assurer la sécurité alimentaire en riz au Bénin, l'Etat a pris de nouvelles mesures. Ces mesures consistent entre autres à appuyer le riziculteur dans sa production et lui permettre de produire efficacement. Ces mesures sont : modernisation agricole, promotion et diversification des filières agricoles, promotion des grandes exploitations/entreprises agricoles, appui à l'émergence et à la professionnalisation des acteurs, amélioration des approches de gestion des projets et programmes, mise en place d'un mécanisme de financement de l'agriculture, renforcement de l'autorité de l'Etat dans son rôle de contrôle et de régulation, maîtrise de la variation inter-saisonnière des flux des produits et de leurs prix, amélioration de l'environnement institutionnel, juridique, législatif et réglementaire, revalorisation du statut des producteurs et des productrices, sécurisation du foncier, préservation et valorisation de l'environnement. Pour la filière riz l'objectif de la politique agricole est d'atteindre une production de 180 000 tonnes en 2011 (Adégbola, 2007).

Les travaux du forum organisé par APM Bénin (Avril 2003) sur le commerce international du riz et les enjeux de la riziculture au plan régional ont montré que : la croissance de la production mondiale du riz diminue, le marché international du riz est étroit et instable, les importations du riz croissent en Afrique, le marché mondial demeure déprimé à court terme. Ainsi, s'il est certain que le marché mondial du riz devrait se redresser et se développer à moyen terme, il est vrai que pour le moment on n'en voit pas encore les signes. Il faut donc faire un pari sur l'avenir. La plupart des observateurs s'attendent à terme à une augmentation des cours mondiaux du riz. Les pays africains devront alors choisir entre supporter une facture de plus en plus lourde pour assurer la sécurité alimentaire de la population ou bien relancer la production locale. C'est cette option qu'il faut bien sûr privilégier dans l'intérêt des producteurs et dans l'intérêt national (APM-Bénin, 2003).

Alors autant anticiper le mouvement en soutenant les initiatives paysannes partout dans le pays et en concevant une politique sectorielle sérieuse permettant aux paysans d'accéder aux innovations techniques (mobilisation des acquis de la recherche rizicole, systèmes de vulgarisation, systèmes d'approvisionnement, crédit, amélioration du décorticage...)

Adégbola et Sodjinou (2003) ont réalisé une étude sur les Préférences des consommateurs et leurs raisons. Selon ces études, il ressort que les populations consomment relativement plus le riz importé que le riz local. En ce qui concerne le riz local, 64% des personnes interrogées par les chercheurs ont déclaré avoir une grande préférence pour le riz étuvé. Les raisons de cette préférence sont multiples. Il s'agit surtout de la saveur (31% des cas), de la disponibilité sur le marché et du prix relativement faible (environ 13% des cas). D'autres encore (environ 10% des cas) ont évoqué les qualités nutritives du riz étuvé par rapport au riz importé. Les autres raisons de préférence évoquées (entre 1 et 3% des cas) par les consommateurs sont : la disponibilité au village, le pouvoir de gonflement (ou d'absorption d'eau) et la facilité de cuisson. Par contre, beaucoup de personnes n'apprécient pas le riz local. Les raisons évoquées par ces personnes sont essentiellement la présence de cailloux ou de déchets (42% des cas), la non succulence du riz étuvé (environ 9% des cas), la cherté et la méconnaissance de ce type du riz (24% des cas). Parmi les autres raisons on retrouve la difficulté de préparation (3% des cas) et la préférence trop poussée pour le riz importé.

Adégbola et Singbo (2005) ont étudié l'impact de l'importation du riz sur la compétitivité et la rentabilité de la production nationale au Bénin et sont arrivés à la conclusion que la production nationale en riz est en progression ces dernières années. Toutefois, cette production nationale ne couvre que 10 à 15% des besoins effectifs en riz. Le déficit alimentaire structurel en riz de l'ordre de 50.000 tonnes du riz décortiqué en 2002 est couvert par les importations. Cependant, les importations béninoises en riz sont plus dictées par l'évolution de la réglementation commerciale nigériane que par le niveau du déficit national. Le principal problème du riz local demeure sa faible qualité comparée au riz importé. Il est donc important d'améliorer le rapport qualité/prix de la production locale. Cet objectif passe avant tout par une amélioration des activités de post-récolte (battage, séchage du paddy, étuvage, décorticage conditionnement) et des stratégies de mise en marché. La concurrence de l'importation du riz et de la production locale semble provenir du don japonais.

Perret (2003) a mis en exergue la position du riz local, particulièrement celui produit dans la région de l'Ouémé (Dangbo et Adjohoun), face au riz importé et les possibilités pour le premier de trouver les moyens d'arriver à mieux concurrencer le second. Il est arrivé à situer la production du riz locale comme une culture assez marginale, puisqu'elle ne représente que 5%, en volume, de la production céréalière du Bénin, et environ 0,5% de la valeur de la production agricole nationale. En outre, la production locale du riz consommable avoisinant 25.000 à 30.000 tonnes annuelles, se situe entre 10% et 20% des importations du riz au Bénin selon les années, et ne permet pas de satisfaire le besoin de consommation nationale de l'ordre de 70.000 à 80.000 tonnes. Les études montrent que, même si la production nationale du riz demeure marginale au Bénin, elle est également concentrée dans le nord et le centre du pays, la production de l'Ouémé atteignant difficilement 1% de la production nationale, où environ 500 tonnes annuelles pour les sous-préfectures de Dangbo et d'Adjohoun. Une comparaison intéressante serait de dire que la production annuelle de Dangbo et d'Adjohoun représente la quantité du riz importé qui est réexporté de manière bi-hebdomadaire par Igolo. Hormis une production du riz marginale, il souligne les autres points faibles de la production locale. Ces points faibles sont :

§ Une présence discontinue sur les marchés compte tenu du fait qu'il est majoritairement cultivé une seule fois l'année (prédominance d'une culture de bas-fonds avec un seul cycle annuel de production) et qu'il est difficile d'un point de vue technique et financier de faire des stocks tout au long de l'année ;

§ Un rapport qualité prix peu attractif, puisqu'à qualité à peu près « équivalente », le riz importé est vendu 1.000 à 2.000 FCFA moins cher au niveau des semi-grossistes. De même, par comparaison au niveau des détaillants, l'écart de prix pour un sac de 50 kg, atteignant entre 500 et 1.500 FCFA, demeure favorable au riz importé.

Pour le compte du CCR-Bénin, Hounhouigan(2005) a fait une étude qui vise à évaluer les qualités de quelques types du riz vendus au Bénin. Cette étude montre que les variétés du riz local étudiées ont des caractéristiques physiques, culinaires, nutritionnelles et organoleptiques similaires à celles d'une ou de plusieurs des variétés importées étudiées. La grande difficulté reste d'intégrer tous les paramètres de qualité dans un même type du riz mis en marché. Ceci dépend des caractéristiques génétiques des variétés, des conditions environnementales de production et surtout des prétraitements et des traitements de décorticage subis par le riz paddy. De manière générale, la qualité du riz produit localement peut être améliorée de manière notable en maîtrisant les opérations de prétraitement, de décorticage et de triage du riz dans la mesure où les caractéristiques physiques, nutritionnelles, culinaires et organoleptiques complétant ces opérations peuvent affecter la valeur nutritionnelle, l'aptitude culinaire et les qualités sensorielles du produit. Parmi les variétés locales produites et testées dans son étude, le riz 11365 et Béris 21 ont eu les meilleurs scores d'acceptabilité au niveau des panels de dégustateurs avec une mention spéciale pour Béris qui n'a pu être distingué du riz importé Caprice par le panel de dégustation. Mais leur décorticage et triage nécessitent d'être améliorés pour réduire leur taux d'impureté (valable surtout pour Béris 21) et surtout le taux de brisures. Par ailleurs, le décorticage peut améliorer leur valeur nutritionnelle, qui, dans les conditions actuelles n'est pas très différente de celle des variétés importées. Indépendamment de ses caractéristiques intrinsèques, IRAT 127 nécessite un décorticage et triage plus soigneux qui affectera certainement sa valeur nutritionnelle, mais améliorera sa qualité culinaire et ses qualités organoleptiques.

Abiassi (2006) a étudié les instruments de régulation des importations du riz au Bénin et a montré que l'élasticité de la demande des importations du riz par rapport au prix relatif est de -0,677 à court terme et de - 1,053 à long terme. Ces différentes élasticités expriment qu'à court terme, une augmentation des tarifs sur le prix des importations de 10% entraînerait une baisse du volume des importations de 6,77% toutes choses étant égales par ailleurs et qu'à long terme, cela se traduirait par une baisse des importations de 10,5%.

Les rapports de la commission de l'Union Africaine sur la sécurité alimentaire en 2005 indiquent que la production alimentaire de l'Afrique doit augmenter d'au moins 4 à 6% par an pendant un certain nombre d'années pour pourvoir répondre aux besoins de la population africaine qui doit passer de 0,9 milliard en 2005 à 1,26 milliard de personnes en 2020. Ainsi la commission de l'Union Africaine a donc exhorté les gouvernements africains et le secteur privé à soutenir durablement la production et la consommation d'aliments ayant une haute valeur nutritive.

Le problème de la sécurité alimentaire dans le monde et surtout en Afrique n'est pas nouveau. C'est ce qui explique les nombreux travaux réalisés sur ce problème depuis 1974 (année de la première parution de ce concept) jusqu'à nos jours. En effet, atteindre la sécurité alimentaire demeure un problème pertinent dans les pays de l'Afrique de l'Ouest. Selon Shapouri et Rosen (1999), l'Afrique Subsaharienne est la région la plus vulnérable en matière de sécurité alimentaire. Pour Solagral (2000), malgré une amélioration lente mais régulière de la situation alimentaire dans le monde, la situation demeure très préoccupante en Afrique sub-saharienne où 180 millions de personnes étaient sous alimentées entre 1995 et 1997, sois 1/3 de la population. Collomb (1999) pense que le nombre de sous-alimentés en Afrique Sub-saharienne risque d'être multiplié par deux, passant de 175 à 300 millions avec des disparités régionales extrêmement fortes.

Pour Luc Cambrezy et Pierre Janin (2008), les disponibilités alimentaires sont quantitativement et qualitativement insuffisantes : moins de 2500 calories par jour et par personne. Aussi, pensent- ils que la diversité alimentaire est faible et se réduit au profit d'aliments de substitution. Selon la FAO (2004), la fréquence des personnes malnutries est passée de 34% à 57% en Afrique Centrale. Tous ces travaux mettent en exergue la pertinence du problème de l'insécurité alimentaire dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre. Mais ces problèmes ne sont pas sans causes.

Pour Dembélé (2001), la crise alimentaire en Afrique subsaharienne s'explique par la conjugaison de plusieurs facteurs dont les plus importants sont la stagnation, voire la baisse de la production alimentaire par habitant à cause de la croissance rapide de la population par rapport aux gains de productivité agricole, le manque de devises et la pauvreté des populations. Cette crise alimentaire qui s'est traduite par la flambée des prix des matières agricoles de base a affecté l'ensemble de la population mondiale et en particulier celle de l'Afrique de l'Ouest.

La plupart des analystes s'accordent à fixer le début des manifestations de cette crise mondiale à 2007, mais ses racines et ses signes annonciateurs sont antérieurs. Ainsi Josette Sheeran, directrice du Programme Alimentaire Mondial (PAM) estime que ces signes étaient visibles dès 2005 ou 2006 : « Je pense que tout a commencé il y a trois ou quatre ans, lorsque la consommation de certains produits agricoles de base a dépassé la production à l'échelle mondiale. La sécheresse dans des pays comme l'Australie n'a rien arrangé (la production de céréale a été divisée par deux). Les stocks alimentaires ont commencé à baisser, et pas simplement dans les pays riches. Ça a été la même chose en Éthiopie par exemple. Est venue s'ajouter la hausse des cours du pétrole. A 80 dollars le baril de brut, il devenait intéressant, d'un point de vue économique, de fabriquer des carburants à partir de denrées agricoles ». La combinaison de deux facteurs a aggravé la crise. Cette flambée des prix marque également la fin d'une période stabilité des prix. Ceci pose le problème de la dégradation des terres dans ces deux régions. En réalité, sous l'effet conjugué de l'urbanisation, le processus de désertification, les impacts de réchauffement climatique, la déforestation ou l'abus des engrais, on assiste à la réduction des terres arables (Montcho, 2010). Selon la FAO (1996), les deux tiers du continent sont sujets au risque de sécheresse dû à l'instabilité des pluies et leurs mauvaises répartitions dans l'espace et dans le temps. Aussi l'utilisation de plus en plus croissante des matières agricoles pour produire des biocarburants a-t-il entraîné une diminution de l'offre de nourriture disponible pour la consommation humaine à l'échelle globale. C'est pourquoi les terres consacrées aux cultures de biocarburants de synthèse ne sont plus disponibles pour les cultures vivrières ; ce qui fait que les subventions aux biocarburants sont un facteur majeur de la crise alimentaire mondiale de 2007 (Montcho, 2010).

Pour atteindre un niveau de sécurité alimentaire adéquat, Cleassens et Feijen (2007) pensent que tout repose sur l'augmentation de la productivité et des investissements en équipements agricoles.

Savadogo (2009), attire l'attention sur le fait que le développement récent des investissements directs étrangers, vu sous un angle positif, devrait être appréhendé avec beaucoup de précautions. C'est-à-dire qu'au lieu de permettre à l'agriculture de jouer son rôle de sources de devises pour les Etats et son rôle de sécurité alimentaire pour les populations, ces investissements pourraient contribuer à désarticuler les initiatives mises en place.

En matière de politique en faveur de la sécurité alimentaire, il existe une multitude d'initiatives engageant à la fois la responsabilité des Etats, des différentes organisations d'intégration régionale, des réseaux de recherche, d'opérateurs économiques et des ONG. C'est dans cette optique que le Réseau de Prévention des Crises Alimentaires au Sahel et en Afrique de l'Ouest (RPCA) lors de sa 23e réunion a souligné une prise en compte insuffisante des données nutritionnelles et socio- économiques; ce qui contribue à l'insécurité alimentaire.

Certes plusieurs pays disposent actuellement des politiques ou plans d'actions de nutrition adoptés (Burkina Faso, Gambie et Sénégal par exemple), d'autres ont des politiques agricoles et ou sanitaires qui intègrent des objectifs de nutrition (Bénin, Mauritanie, Mali par exemple). Mais les effets de ces politiques sont invisibles. C'est pourquoi Savadogo (2009) a fait une remarque pertinente : Il constate une absence totale de la revue de littérature sur les études d'impact de la politique agricole de l'UEMOA qui aurait pu permettre de savoir si cette Politique Agricole a propulsé la sécurité alimentaire dans les différents Etats membres et pour l'Union dans son ensemble  ou si la PAU incorpore en son sein des mécanismes pour juguler à l'avenir les effets des chocs internationaux des prix alimentaires.

Montcho (2010) rappelle à ceux qui élaborent les politiques et plans que « la formulation de politiques publiques pertinentes doit prendre en compte les caractères structurelles des filières qu'elles souhaitent appuyer».

L'exploitation des données issues des enquêtes sur les ménages réalisées par le PAM et ses partenaires en 2009 au Bénin, au Libéria, en Guinée-Bissau et au Sénégal (2010) permet de situer la place du riz dans la sécurité alimentaire familiale de ces pays. La part du riz dans la consommation des ménages est élevée - supérieure à 20% - au Libéria, en Guinée Bissau et au Sénégal. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le riz ne semble pas être un aliment spécifiquement consommé par les ménages urbains. Sur les quatre pays analysés, il n'y a qu'au Bénin où le taux de consommation du riz est supérieur en zone urbaine par rapport aux zones rurales. La contribution du riz à la consommation alimentaire globale est particulièrement forte pour les ménages en situation d'insécurité alimentaire. Le poids du riz passe d'environ 20% (excepté le Benin) pour les ménages en situation de sécurité alimentaire à plus de 40% (au Sénégal) et même de 50% (au Libéria, en Guinée-Bissau) de la consommation alimentaire globale pour les ménages en insécurité alimentaire sévère. Le riz étant très majoritairement acheté au comptant (à l'exception de la Guinée-Bissau), son prix est un enjeu majeur en termes de sécurité alimentaire. Sur les quatre pays pour lesquels les données sont disponibles, on peut noter que dans trois d'entre eux (Libéria, Guinée Bissau et Sénégal) les producteurs du riz souffrent plus d'insécurité alimentaire sévère que l'ensemble de la population. Toutefois, au Bénin et au Libéria, la prévalence de l'insécurité alimentaire sévère est moins élevée chez les producteurs du riz qu'elle ne l'est en milieu rural. Le Sénégal est le seul pays où le taux d'insécurité alimentaire sévère est plus élevé chez les producteurs du riz que dans l'ensemble du monde rural. Le phénomène tient sans doute à la grande précarité de la riziculture familiale au Sénégal (del Villar et al, 2011).

Au vu de cette littérature, la situation alimentaire au Bénin reste encore précaire, malgré les efforts déployés par les gouvernements depuis les indépendances.

En somme, il a été constaté que la majeure partie des sommets, réunions et ouvrages se sont penchés sur l'importance de la sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest. Ils ont aussi abordé les causes et les conséquences de l'insécurité alimentaire, les politiques à mettre en oeuvre ainsi que la place du riz dans la sécurité alimentaire des ménages en Afrique de l'Ouest et particulièrement au Bénin. Cependant, ils n'exposent pas clairement l'influence de l'importation du riz sur la sécurité alimentaire au Bénin. C'est sans doute ce à quoi les parties qui vont suivre seront consacrées.

1-3- Objectifs et hypothèses de l'étude

1-3-1- Les objectifs de l'étude

L'objectif général de cette étude est d'analyser les effets de l'importation du riz sur la sécurité alimentaire au Bénin sur la période 1990-2010.

De façon spécifique, il s'agit de :

1- Analyser l'évolution de l'importation du riz et de la sécurité alimentaire au Bénin,

2- Analyser les déterminants de la demande d'importation du riz au Bénin,

3- Analyser les effets de l'importation du riz sur la sécurité alimentaire au Bénin.

1-3-2- Les hypothèses de l'étude

Quatre hypothèses serviront de base à cette étude :

H1 : Le ratio de la production nationale du riz à l'importation du riz est inférieur à l'unité.

H2 : Le taux de dépendance alimentaire au Bénin est inférieur à 12%.

H3 : La réexportation du riz est le déterminant principal de la demande d'importation du riz.

H 4 : L'importation du riz a une incidence positive sur l'offre alimentaire disponible par habitant.

1-4- Méthodologie

Elle fera l'objet dans le cadre de cette étude, de la présentation de l'échantillonnage, des types de données collectées et leurs sources, des différents modèles appropriés pour la vérification de chaque hypothèse et enfin de la méthode d'estimation utilisée.

1-4-1- L'échantillonnage

Les données utilisées dans le cadre de cette étude sont des séries temporelles. Elles couvrent la période 1990-2010 soit 21 observations. La riziculture n'a réellement démarré au Bénin qu'après l'indépendance. De 1961 à 1978, la production du riz a connu un essor rapide avec le développement de périmètres irrigués par des sociétés nationales. Au début des années 80, ces grands périmètres ont été abandonnés et la production rizicole a largement diminué, passant de 20 000 tonnes à moins de 10 000 tonnes (Verlinden et Soulé, 2003). L'activité n'a véritablement repris qu'au début des années 90 et a connu, depuis, un essor puisque la production atteignait déjà en 2011, 110 000 tonnes (FAO, 2011).

Aussi faut-il remarquer que la sécurité alimentaire, n'est admise comme un droit fondamental de l'Homme par les Nations Unies qu'en 1990. (FAO, 1996)

1-4-2- Les données et leurs sources.

Les données concernant les importations, les exportations et les réexportations ont été recueillies au Port Autonome de Cotonou (PAC), à l'Institut National des Statistiques et de l'Analyse Economique (INSAE). Pour ce qui concerne la collecte des données sur la sécurité alimentaire, les centres de documentation de l'ONASA, de l'INSAE, du MAEP, et des sites internet ont été visités ou consultés. Les données recueillies sont des données secondaires. Nous avons utilisé à cet effet les annuaires, les bulletins statistiques et les rapports annuels disponibles dans lesdits centres.

1-4-3- Les modèles conceptuels

v Le modèle 1 : le modèle de la demande d'importation du riz

· Présentation du modèle de base

Les modèles économétriques retenus ont pour cadre de référence celui de Khan, Ross (1975), de Pritchett (1987) et de Abiassi (2006). Les premiers ont estimé pour cinquante (50) pays, une fonction de demande traditionnelle des importations qui expliquent les importations réelles (M) par des variables telles que le revenu réel (Y), le ratio du prix des importations (Pm) et le prix domestique (Pd). La fonction de base de la demande d'importation se présente donc comme suit :

Ln M(t) = b0 + b1ln Y(t) + b2 ln [Pm(t) / Pd(t)] + v(t) (4)

Abiassi (2006) a réalisé une étude sur les instruments de régulation des importations commerciales du riz au Bénin. Le modèle économétrique utilisé est inspiré du modèle précédent dans lequel il a introduit la taxe à l'importation (tm). Le modèle se présente comme suit :

Ln M(t) = b0 + b1ln [Pm(t)x[1+ tm] / Pd(t)] + b2 ln Y(t) + v(t) (5)

V(t) est le terme d'erreur aléatoire. Les variables ont été mises sous forme logarithmique pour traduire directement leur sensibilité sur la demande d'importation du riz.

· Choix du modèle économétrique

Les remarques faites sur les deux modèles de base nous permettent de distinguer deux catégories de variables susceptibles d'influencer l'importation du riz. On note les prix d'une part et les agrégats macroéconomiques d'autre part. Ainsi, pour mesurer l'effet de chaque catégorie de variables sur la demande d'importation du riz, nous avons distingué deux modèles de demande d'importation du riz.

Modèle 1-1 : Effet prix sur l'importation du riz

Sous sa forme générale, le modèle se présente comme suit :

Où f est une fonction.

La forme fonctionnelle du modèle est la suivante :

· Définition et justification des signes attendus des coefficients des variables.

o M(t) : représente le volume d'importation du riz à l'année t. C'est la quantité du riz introduite sur le territoire national à titre commercial ou de don pour être consommé au Bénin ou réexporté vers les pays limitrophes. Elle représente la variable dépendante de ce modèle.

o b10 : le terme constant. Ce terme explique l'existence d'une quantité indépendante du riz importé. C'est le volume incompressible du riz importé. D'où son signe positif attendu ( .

o PM(t) : le prix à l'importation du riz. Il représente le coût auquel le riz est acheté à l'étranger par les importateurs béninois. Il est introduit dans le modèle pour mesurer la sensibilité du pouvoir d'achat des importateurs sur le volume du riz importé. Plus il augmente, moins le pouvoir d'achat des importateurs est important. D'où le signe négatif attendu du prix à l'importation du riz sur le volume du riz importé

o PRLD(t) : le prix du riz local à Dantokpa. C'est le coût moyen annuel auquel le riz local est acheté au marché international de Dantokpa par les consommateurs. Cette variable est introduite dans le modèle pour éviter l'hétérogénéité des prix du riz local sur les différents marchés du Bénin. Lorsque ce prix augmente, le riz importé devient compétitif au riz local, ce qui entraine une augmentation du volume du riz importé. D'où le signe positif attendu du PRLD sur le volume du riz importé .

o PRMD(t) : le prix du riz importé à Dantokpa. C'est le coût moyen annuel auquel le riz importé est acheté au marché Dantokpa par les consommateurs. Cette variable est introduite dans le modèle pour éviter l'hétérogénéité des prix du riz importé sur les différents marchés du Bénin. Lorsque ce prix augmente, le riz local devient compétitif au riz importé, ce qui entraine une diminution du volume du riz importé. D'où le signe négatif attendu du PRMD sur le volume du riz importé .

o TCDC(t) : le taux de change du Dollar par rapport au FCFA. C'est le nombre d'unité de monnaie FCFA qu'on peut obtenir pour une unité de Dollar. Il est introduit dans le modèle pour mesurer la capacité des importateurs béninois à acheter le riz de l'étranger (pays utilisateurs du Dollar). Son augmentation se traduit par une diminution du pouvoir d'achat des importateurs. D'où le signe négatif attendu du TCDC sur le volume du riz importé .

o TCCN(t) : le taux de change du FCFA par rapport au Naira. C'est le nombre d'unité de monnaie Naira qu'on peut obtenir pour une unité de FCFA. Il est introduit dans le modèle pour mesurer les effets de sa variation sur celle de l'importation du riz. Lorsque ce taux augmente, les importateurs sont plus incités à réexporter le riz vers le Nigéria du fait des gains de change, ce qui entraine une demande supplémentaire d'importation du riz. D'où le signe positif attendu du TCCN sur le volume du riz importé .

o (t) : le terme d'erreur. Ce terme prend en compte les différentes erreurs qui seront commises lors de notre estimation.

Modèle 1-2 : Effet de l'offre et de la demande sur l'importation du riz.

Sous sa forme générale, le modèle se présente comme suit :

Où f est une fonction.

La forme fonctionnelle du modèle est la suivante :

· Définition et justification des signes attendus des coefficients des variables

o M(t) : représente le volume d'importation du riz à l'année t. c'est la variable dépendante.

o : le terme constant. Ce terme explique l'existence d'une quantité indépendante du riz importé.

o PNR(t) : la production nationale du riz. Elle représente le volume total du riz produit au Bénin. Son augmentation se traduit par une diminution du volume du riz importé. D'où le signe négatif attendu de la PNR sur le volume du riz importé

o REXR(t) : la réexportation du riz. D'après la littérature, elle est une des causes principales de l'importation du riz au Bénin. Elle est introduite dans le modèle pour étudier les effets de sa variation sur celle de l'importation du riz et aussi pour vérifier l'hypothèse N°3. Son augmentation se traduit par une hausse de l'importation du riz. D'où le signe positif attendu de la REXR sur le volume du riz importé .

o AAL(t) : l'aide alimentaire. Elle est introduite dans le modèle pour étudier les effets de sa variation sur celle de l'importation du riz. C'est une autre forme d'importation du riz. Elle vient donc en augmentation du volume total des importations alimentaires. D'où le signe positif attendu de l'AAL sur le volume du riz importé .

o PIBr(t) : le produit intérieur bruit réel. La croissance du PIBr est source de richesse et d'augmentation de productivité au niveau des différentes branches de l'économie. Dans l'approche dépense du calcul du PIB, les importations viennent en diminution. D'où le signe négatif attendu du PIBr sur le volume du riz importé

o POP(t) : la population totale. Elle est introduite dans le modèle pour mesurer l'effet de la croissance démographique sur le volume du riz importé. Sa croissance se traduit par une demande supplémentaire de la consommation. D'où le signe positif attendu de la POP sur le volume du riz importé .

o (t) : le terme d'erreur. Ce terme prend en compte les différentes erreurs qui seront commises lors de notre estimation.

Le modèle 2 : le modèle de sécurité alimentaire

· Présentation du modèle de base

Le modèle économétrique retenu a pour cadre de référence celui de Laga et Kpoto (2010) qui ont estimé pour le Bénin sur la période de 1990 à 2008 une fonction d'offre alimentaire disponible par habitant. Les variables utilisées pour la construction du modèle sont les suivantes :

o L'offre alimentaire disponible par habitant (OADH)

o La production alimentaire nationale (PAN)

o Les importations alimentaires (MAL)

o Les aides alimentaires (AAL)

o Les exportations alimentaires (XAL)

o Le taux d'inflation (TINF)

o Le taux de croissance du PIB réel (TPIB).

Sous sa forme générale, le modèle se présente comme suit :

Où f est une fonction.

La forme fonctionnelle du modèle est la suivante :

Avec Ut le terme d'erreur aléatoire.

Cette équation indique que le niveau de l'offre alimentaire disponible par habitant est fonction de l'effet conjugué de la PAN, MAL, XAL, AAL, TINF et du TPIBr.

En effet, l'offre alimentaire au niveau d'un pays ou d'une localité correspond généralement à la somme de la production alimentaire locale (production végétale, animale et halieutique), des importations commerciales et de l'aide alimentaire, diminuée des exportations et des variations de stocks. D'après la littérature, l'insécurité alimentaire résulte des déficiences dans l'offre alimentaire, de l'instabilité de cette offre dans le temps et dans l'espace et des possibilités insuffisantes d'accès économique et physique des individus et des ménages aux denrées alimentaires disponibles. La défaillance de l'un ou de plusieurs des facteurs qui sous-tendent les trois composantes provoque une insécurité pour certains groupes de populations qui en subissent les effets et en termes de malnutrition ou de famine (Azoulay et Dillon, 1993). Au Bénin, une étude réalisée par la FAO (1995) a révélé globalement les causes de l'insécurité alimentaire qui sont entre autres :

o les pénuries alimentaires liées aux aléas climatiques et autres catastrophes ;

o une pression démographique très forte, qui est à l'origine d'épineux problèmes fonciers et d'une production alimentaire insuffisante ;

o l'absence de possibilités de sources de revenus ou d'emplois alternatifs ;

o les pertes de production liées au stockage et aux procédés de transformation ;

o la pauvreté rurale et urbaine ;

o l'isolement et l'enclavement de certaines localités qui vont de pair avec un manque de structure de commercialisation (marché). Dans ces zones, la commercialisation de la production est difficile et s'effectue souvent à des conditions désavantageuses (prix bas). En situation déficitaire s'ajoute les problèmes de ravitaillement : les denrées ne sont pas disponibles et les prix sont souvent prohibitifs, principalement dus aux difficultés de transport.

· Choix du modèle

Pour ramener ce modèle dans le cadre de la réalisation de l'objectif spécifique 3, certaines modifications seront apportées au modèle de base. Les variables telles que : l'importation du riz (MR) et la réexportation du riz (REXR) seront introduites.

Sous sa forme générale, le modèle se présente comme suit :

La forme fonctionnelle du modèle est la suivante :

Avec Ut le terme d'erreur aléatoire et L le logarithme népérien.

Dans ce modèle, outre les taux, les variables ont été mises sous forme logarithmique pour permettre une analyse directe des sensibilités en termes d'élasticité à travers les coefficients.

Les variables telles que PALN, MAL, XAL, AAL, TINF et TPIBr expliquent le modèle de base à près de 99,51%, ce qui implique sans doute leur pertinence.

En ce qui concerne la variable MR, elle est pertinente dans la mesure où l'analyse des effets de sa variation sur un indicateur de la sécurité alimentaire nous permettra de réaliser l'objectif général de notre étude.

Quant à la variable REXR, elle est introduite dans le modèle pour voir les effets de sa variation sur l'OADH car, elle constitue l'une des causes principales de l'importation du riz au Bénin.

· Définition et justification des signes attendus des coefficients des variables.

o OADH(t) : l'offre alimentaire disponible par habitant à l'année t. Elle correspond à la production nationale (production végétale et production animale et halieutique), les importations et l'aide alimentaire, moins les exportations par habitant. Elle représente la variable dépendante du modèle.

o PALN(t) : la production alimentaire nationale. Elle regroupe la production végétale, la production animale et la production halieutique. Pour la production végétale, les céréales et les tubercules constituent l'alimentation de base de la population béninoise. D'autres groupes de produits, les légumineuses et les maraîchers, viennent en complément. La production de ces denrées croît au fil des années en dehors de quelques périodes d'insuffisances pluviométriques (REP, 2001). L'accroissement de la PALN s'accompagne d'une augmentation de l'OADH. D'où l'effet positif attendu de la PALN sur l'OADH

o MAL(t) : l'importation alimentaire. Les importations alimentaires viennent gonfler l'offre alimentaire intérieure. D'où l'effet positif attendu des importations alimentaires sur l'OADH

o XAL(t) : les exportations alimentaires. Elles sortent d'un pays pour l'extérieur. Par conséquent diminue offre alimentaire disponible par habitant. D'où le signe négatif attendu des XAL sur l'OADH

o AAL(t) : les aides alimentaires. Tout comme les importations alimentaires, les aides alimentaires viennent gonfler l'offre alimentaire intérieure. D'où le signe positif attendu des AAL sur l'OADH

o MR(t) : l'importation du riz. Tout comme les MAL, l'importation du riz vient en augmentation de l'offre alimentaire intérieure. D'où l'effet positif attendu de l'MR sur l'OADH

o REXR(t) : la réexportation du riz. Tout comme les exportations alimentaires, la réexportation du riz sort d'un pays pour l'extérieur. D'où l'effet négatif attendu de la REXR sur l'OADH

o TINF(t) : le taux d'inflation. Il représente une augmentation du niveau général des prix. Lorsque les prix augmentent, la demande baisse. D'où le signe négatif attendu du TINF sur l'OADH

o TPIBr(t) : le taux de croissance du PIB réel. C'est un outil d'analyse de l'activité économique en tant qu'indicateur de la croissance économique qui est une source de richesse et d'augmentation de productivité au niveau des différentes branches de l'économie. Or la production agricole alimentaire fait partie des différentes branches de l'économie. d'où le signe positif attendu du TCPIBr sur l'OADH

1-4-4- Les méthodes d'estimation des coefficients des modèles

L'estimation des différents coefficients des modèles sera faite par la méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) au moyen du logiciel Eviews 5.1.

· Tests statistiques

Cette étude se fera sur vingt-un ans, couvrant ainsi la période allant de 1990 à 2010. Pour s'assurer de la qualité de notre modèle, des tests de diagnostic, de validation seront effectués.

· Tests de diagnostic

· Etude de stationnarité

Test de racine unitaire : c'est le test de Dickey-Fuller Augmenté (ADF) qui est utilisé pour vérifier la stationnarité des séries. En effet, une série temporelle est dite stationnaire si sa moyenne et sa variance sont constantes dans le temps et si la valeur de la covariance entre deux périodes ne dépend pas du moment auquel la covariance est calculée. Ainsi, la non stationnarité d'une série se manifeste à travers deux composantes : la présence de tendance déterministe et/ou de tendance stochastique. A cet égard, le test proposé par Dickey-Fuller (1981) prend en compte le trend (tendance déterministe) et la racine unitaire (tendance stochastique). Il se fait sur la base de trois modèles que sont :

Modèle 1 :

Modèle 2 :

Modèle 3 :

En conséquence, la lecture du résultat se fait en deux étapes :

1/ la significativité ou non du trend : elle est appréciée à partir de la statistique calculée ou la probabilité attachée à cette statistique (elle est comparée à 5%)

2/ la présence ou non de racine unitaire : à cet effet, on teste l'hypothèse nulle H0 contre l'hypothèse alternative H1. Les hypothèses sont :

H0 : présence de racine unitaire

H1 : absence de racine unitaire

- Si ADF > valeur critique alors on accepte H0 : la série a une racine unitaire.

- Si ADF = valeur critique alors on accepte H1 : la série n'a pas de racine unitaire.

· Etude de coïntégration

Deux tests de coïntégration sont généralement utilisés :

- Test de coïntégration de Engle et Granger (1987). En effet, deux séries sont dites coïntégrées si les deux conditions suivantes sont vérifiées :

* les deux séries sont affectées d'une tendance stochastique de même ordre d'intégration d :

* une combinaison linéaire de ces deux séries permet de se ramener à une série d'ordre d'intégration inférieur :

[1 2] est le vecteur de coïntégration.

Ce test se fait en estimant le modèle de long terme et en étudiant la stationnarité des résidus du modèle ainsi estimé. Si ces résidus sont stationnaires en niveau, alors les séries sont coïntégrées.

- Test de coïntégration de Johansen (1988) permet par la méthode de maximum de vraisemblance de tester l'existence d'une relation de long terme dans les séries temporelles stationnaires et d'obtenir tous les vecteurs de coïntégration dans un cadre multi-varié. Contrairement à l'approche de Engle et de Granger qui ne tient compte que d'une seule relation de coïntégration, celle de Johansen parait plus attrayante lorsqu'on veut tester la coïntégration dans un système de plusieurs variables. Ce test est basé sur deux (02) approches :

* La première, appelée statistique de la trace, test l'existence d'au moins n vecteurs de coïntégration dans un système comportant N-n variables.

* La seconde dénommée statistique de la valeur propre maximale, teste s'il existe exactement n vecteurs de coïntégration contre l'alternative de n+1 vecteurs.

· Tests de validation du modèle

o La statistique R2 pour la qualité de la régression.

o Le test de significativité globale du modèle de Fisher.

o Le test de normalité de Jarque-Bera.

o Le test de Breusch-Godfrey et la statistique de DW pour l'autocorrélation des résidus.

o Le test d'hétéroscédasticité de White.

o Le test de Ramsey.

o Les tests de stabilité de Cusum et Cusum of Squares pour vérifier la stabilité du modèle.

CHAPITRE DEUXIEME :

PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

Chapitre 2 : Présentation et analyse des résultats

Cette section sera consacrée essentiellement à la présentation des résultats obtenus sur l'évolution des différentes variables et l'estimation des modèles économétriques retenus à base du logiciel Eviews 5.1 afin d'analyser les déterminants de la demande d'importation du riz et son influence sur l'offre alimentaire disponible par habitant au Bénin.

2-1- Analyse de l'évolution des variables

Cette partie présente l'évolution des variables telles que la production nationale du riz, l'importation du riz, la réexportation du riz, les prix du riz local et importé au marché Dantokpa, la population totale, la production alimentaire nationale, les importations, les exportations et les aides alimentaires.

2-1-1- Analyse de l'évolution de la production nationale du riz

De l'examen du graphique 1, il ressort deux périodes dans la production nationale du riz. De 1990 à 1998, la production nationale du riz a connu une croissance progressive de 10.940 à 35.562 tonnes soit un taux d'accroissement de 225,06%. De 1998 à 2010, cette production a augmenté de manière irrégulière pour atteindre un seuil maximal de 112.704 tonnes en 2010. Mais de façon générale, on constate une augmentation de 930,20% de la production du riz sur la période 1990-2010.

Cette augmentation s'explique par plusieurs actions qui ont permis de relancer la filière riz. L'une des toutes premières est l'intervention du génie rural (Projet Bas-fonds) par des micro-aménagements sur la période 1990-1995. Une autre action est la réorganisation des riziculteurs enclenchée depuis 1996 avec la création dans un premier temps de l'Union des Riziculteurs du Zou (UNIRIZ). Ensuite il y a la mise en place d'un projet fédérateur de la filière riz qui capitalise les informations sur le niveau de la structuration des riziculteurs, l'installation des comités de concertation des riziculteurs et la constitution du Cadre de Concertation des Riziculteurs du Bénin (CCR-B) le 30 avril 2003 (Adégbola et Singbo, 2005). Au cours de la décennie 2000, les superficies aménagées pour la riziculture ont enregistré une forte augmentation, passant de 14.233 ha en 1997 à 29.759 ha soit un taux d'accroissement de 109,08% en 2006. Avec la mise en oeuvre du PUASA à partir de 2008, 16.279 ha d'aménagements hydro-agricoles sommaires ont été réalisés et mis en culture (PSRSA, 2010).

Graphique 1: Evolution de la production nationale du riz

Source : Réalisé par les auteurs à partir des données du DPP/MAEP

2-1-2- Analyse de l'évolution de l'importation du riz

En dépit de l'évolution remarquable observée dans la production du riz ces dernières années, le Bénin n'a pas encore atteint l'autosuffisance alimentaire en riz. Cette partie sera consacrée à l'analyse des importations massives qui permettent au Bénin de satisfaire le déficit de consommation en riz.

L'examen de l'évolution de l'importation du riz au Bénin permet de repérer quatre principales périodes :

· la première s'étale de 1990 à 1992 et se caractérise par une évolution erratique des importations en rapport avec la dynamique de la politique commerciale et de la conjoncture économique du Bénin et du Nigeria passant de 161.822 à 331.609 tonnes soit un taux d'accroissement de 104,92%. En effet le commerce béninois est profondément influencé par les politiques commerciales et la situation économique du Nigéria. La crise de la balance des paiements de la fin des années 80 au Nigéria, a entraîné l'imposition d'interdiction et de tarifs élevés sur un certain nombre de produits importés dont le riz et le blé (EDIC, 2005).

· la deuxième s'étale de 1992 à 1998 et se caractérise par une baisse graduelle de l'importation du riz pour venir à 47.012 tonnes due à l'effet conjugué de plusieurs facteurs : la libéralisation progressive au Nigeria de l'importation du riz et la dévaluation du franc CFA intervenue dans les pays de la zone franc CFA qui renchérie le prix du riz importé. Cette libéralisation est marquée dès 1994 par la délivrance de quelques licences assorties d'un droit de douane de 150%. La liberté totale d'importer fut de mise en février 1995 au Nigéria, avec toutefois un droit de douane fixé à 100%. Ce droit de douane passa à 35% à partir de 1996.

· La troisième période s'étale de 1998 à 2007 où on observe une hausse irrégulière des importations du riz par rapport à 1998. Ce renchérissement des importations qui ont atteint une valeur maximale de 979.372 tonnes en 2007 serait lié aux effets combinés du détournement de trafic en direction des pays de l'hinterland à cause de la crise ivoirienne et de l'augmentation au Nigéria des taxes douanières sur le riz importé.

· La dernière s'étale de 2007 à 2010 où on observe une baisse graduelle de l'importation du riz. Elle a chuté jusqu'à 414.345 tonnes en 2010.

Graphique 2 : Evolution de l'importation du riz

Source : Réalisé par les auteurs à partir des données du Port Autonome de Cotonou

2-1-3- Analyse de l'évolution de la réexportation du riz

En dehors des importations supposées être destinées à la consommation sur le territoire national, le Bénin constitue aussi une zone de transit par excellence. En effet, un volume important du riz transite par le Bénin à destination des pays voisins particulièrement le Nigeria.

La réexportation du riz au Bénin évolue pratiquement avec la dynamique de l'importation du riz. Par exemple de 1990 à 1992, le volume de la réexportation a augmenté de 135.008 à 290.500 tonnes soit un taux d'accroissement de 115,17%. Ce volume a baissé considérablement jusqu'à 50.713 tonnes en 1994 et reste pratiquement stationnaire sur la période de 1994 à 2002. De 2002 à 2010, la réexportation du riz a connu une forte augmentation. Sa valeur maximale est de 430.923 tonnes en 2007, l'année au cours de laquelle l'importation du riz a atteint son seul maximal de 979.372 tonnes.

D'une manière générale, trois principaux facteurs sont à la base de la réexportation de produits tels que le riz en direction du Nigeria :

- Tout d'abord, les divergences dans les politiques commerciales (surtout tarifaires) entre le Nigeria et le Bénin ;

- Ensuite, les volumes importés directement au Nigeria sont parfois insuffisants pour faire face à la demande nationale ;

- Enfin, les limitations d'offre de devises, notamment de dollars, peuvent inciter les commerçants à acheter au Bénin en ayant recours au marché parallèle des changes.

Ainsi, la réexportation du riz en direction du Nigeria est la conséquence principale de la divergence des politiques commerciales adoptées dans les deux pays frontaliers. La mise en oeuvre de politiques douanières différentes crée ainsi des opportunités d'arbitrage pour les commerçants au Nigeria. Néanmoins, il faudrait relativiser cette analyse en tenant compte de la lenteur des opérations de déchargement au port de Lagos, de l'insécurité (coût élevé des assurances) et des difficultés d'accès aux devises pour les opérateurs nigérians. De plus, la vente du riz est souvent couplée avec l'achat de produits manufacturés venant du Nigeria. Il y a donc des intérêts commerciaux de part et d'autre de la frontière bénino-nigeriane qui incitent au maintien des flux commerciaux (importation/ réexportation) (Abiassi, 2006).

Graphique 3: Evolution de la réexportation du riz

Source : Réalisé par les auteurs à partir des données du Port Autonome de Cotonou

2-1-4- Analyse de l'évolution des prix du riz local et du riz importé au marché international de référence (Dantokpa)

Le graphique 4 montre que les prix du riz local et importé ont connu une même évolution au cours des périodes 1990-2001 et 2003-2010. Il est à remarquer une période intermédiaire de deux ans (2001-2003) où on observe une évolution contraire des deux prix. De même, le prix du riz importé se situe au dessus de celui du riz local sur toute la période de 1990 à 2010. Tout ce passe comme si l'évolution du prix du riz local était guidé par le prix du riz importé.

Graphique 4: Evolution du prix du riz local et importé au marché de Dantokpa

Source : Réalisé par les auteurs à partir des données du DPP/MAEP et de ONASA

2-1-5- Analyse de l'évolution de la population totale.

Le graphique 5 montre que la population totale du Bénin a évolué de manière croissante sur toute la période de 1990 à 2010. Cette population qui était de 4.795.090 d'habitants en 1990 est passée à 8.849.892 d'habitants en 2010. Selon les projections de l'INSAE (1992), la population béninoise aura plus que triplée entre 1992 et 2027. Cette progression de la population va entraîner une augmentation de la population vivant en milieu urbain qui passera de 37,7% en 1992 à 58,1% en 2027. Dans le même temps, les ruraux, qui constituaient 64,3% de l'effectif total des béninois en 1992, ne sera que de 41,9% en 2027. Les implications de l'évolution démographique et de la diminution de la production rurale se traduiront par la nécessité de l'intensification de la production agricole et alimentaire pour nourrir les millions de personnes. Les conséquences d'un tel dynamisme de la population par rapport à la question de la sécurité alimentaire sont nombreuses. Elles posent surtout le problème de la capacité de concilier la nécessité d'une plus grande production à la forte demande alimentaire et la dégradation de l'écosystème qui pourrait en résulter. En effet, la hausse de la demande alimentaire qui serait induite par l'accroissement de la population et d'une forte urbanisation risque de ne pas être satisfaite par la production locale, au regard des pratiques agricoles archaïques et nécessitera de facto le recourt aux importations et aides alimentaires.

Graphique 5: Evolution de la population totale

Source : Réalisé par les auteurs à partir des données de l'INSAE

2-1-6- Analyse de l'évolution de la production alimentaire nationale.

Le Bénin avait connu dans les années 1987 une campagne agricole désastreuse par suite d'une pluviométrie déficitaire. Des pénuries alimentaires étaient apparues et le marché des produits vivriers fortement perturbé. Depuis 1988, des conditions météorologiques ont été favorables et la production agricole a enregistré une croissance régulière jusqu'en 1998. A partir de 1998 jusqu'en 2007, cette production a évolué de façon irrégulière. Toutefois, on enregistre une croissance de la production par rapport à 1998. En effet l'engouement suscité par la campagne de sensibilisation des paysans sur le couplage coton/culture vivrière dans les mêmes proportions d'emblavures organisé par le gouvernement et la bonne pluviométrie ont permis d'avoir au niveau national sur la période 1990 à 2007, une forte croissance de la production agricole vivrière dont le niveau le plus élevé est de 1092.360.000.000 FCFA en 2006. De 2007 à 2010 la production alimentaire nationale s'est accrue très fortement pour atteindre 2469.550.000.000 FCFA.

Ces améliorations remarquables de la production alimentaire sont dues aux interventions du Programme d'Urgence d'Appui à la Sécurité Alimentaire (PUASA) mis en place par le gouvernement en décembre 2007 pour juguler la crise alimentaire, aux producteurs en termes de distribution gratuite de semences, de subventions pour l'aménagement sommaire des bas-fonds, de l'encadrement rapproché.

Graphique 6: Evolution de la production alimentaire nationale

Source : Réalisé par les auteurs à partir des données du INSAE

2-1-7- Analyse de l'évolution des importations alimentaires.

L'examen de l'évolution des importations alimentaires permet de repérer deux différentes périodes.

· La première s'étale de 1990 à 1994 et se caractérise par une légère stabilisation des importations alimentaires.

· La deuxième période s'étale de 1994 à 2010 et se caractérise par une évolution en dent de scie des importations alimentaires. Ces importations ont atteint leur niveau maximal de 104.405.000.000 FCFA en 2007. Il faut noter aussi qu'à partir de 2007 ces importations ont chuté considérablement pour venir à 48.615.683.379 FCFA en 2010 soit une baisse de 53,43%.

En général, les importations alimentaires occupent une proportion significative des achats extérieurs du Bénin. Même si ces volumes sont loin de refléter une certaine précarité alimentaire nationale, les importations alimentaires peuvent bouleverser les habitudes alimentaires des populations et susciter de nouveaux besoin difficiles à satisfaire à long terme. Elles jouent également un rôle important dans la formation des prix sur les différents marchés. La relative stabilité des prix des produits importés tire à la baisse ceux des produits locaux annihilant ainsi les incitations à la production (Atlas de la sécurité alimentaire, 2000).

Graphique 7: Evolution des importations alimentaires en FCFA

Source : Réalisé par les auteurs à partir des données de l'INSAE

2-1-8- Analyse de l'évolution des exportations alimentaires.

De l'examen du graphique 8, on constate que de 1990 à 1994 les exportations alimentaires ont connu une légère stabilisation avant d'enregistrer un accroissement rapide jusqu'à atteindre son niveau maximal de 97.142.356.000 FCFA en 1997. Ces exportations ont brusquement chuté en 1998 pour venir à 20.938.545 FCFA soit une baisse de 99,97%. A ce niveau les exportations alimentaires sont restées à nouveau pratiquement constante jusqu'en 2006 avant de s'accroître jusqu'à 53.373.798.047 FCFA en 2010.

Graphique 8: Evolution des exportations alimentaires en FCFA

Source : Réalisé par les auteurs à partir des données de l'INSAE

2-1-9- Analyse de l'évolution des aides alimentaires.

Le graphique 9 montre que sur la période de 1990 à 1992, les aides alimentaires sont pratiquement restées stationnaires. Mais à partir de 1992 ces aides ont évolué de manière irrégulière pour atteindre un seuil maximal de 7761.472.800 FCFA en 2010.

De manière générale, les aides ont un caractère marginal compte tenu de la capacité de production du pays et du mécanisme de réexportation des céréales importés. Les quelques milliards de francs d'aide alimentaire dont bénéficie le Bénin, sont surtout octroyés comme aides programmées d'une part et d'autre part comme une subvention indirect au budget. Il faut noter de nos jours l'ouverture des cantines scolaires et la prolifération des orphelinats, ce qui se traduit par une orientation des aides alimentaires vers ces centres.

En tout état de cause, l'aide alimentaire, à la différence des pays sahéliens, rentre très peu en ligne de compte dans la problématique de la sécurité alimentaire parce que son impact sur les populations rurales et urbaines reste faible. Les principales agences gérantes de ces aides alimentaires sont: le PAM, le CRS, le MAEP, l'ONASA. Quant aux donateurs, ils concernent les USA, le PAM, la Lybie, le Japon, etc (Abiassi, 2006).

Graphique 9: Evolution des aides alimentaires en FCFA.

Source : Réalisé par les auteurs à partir des données de l'INSAE

2-1-10- Analyse de l'évolution de l'offre alimentaire disponible par habitant.

Cette partie traite de l'analyse de l'offre alimentaire disponible par Béninois sur la période de 1990 à 2010.

Soient OAD(t) l'offre alimentaire disponible à l'année t, POP(t) la population totale à l'année t et OADH(t) l'offre alimentaire disponible par habitant à l'année t. On a :

Le graphique 10 montre que l'offre alimentaire disponible par habitant au Bénin a évolué de manière croissante et irrégulière sur toute la période de 1990 à 2010. Cette croissance est due à plusieurs politiques du gouvernement dans l'optique de réduire l'insécurité alimentaire.

Graphique 10: Evolution de l'offre alimentaire disponible par habitant.

Source : Réalisé par les auteurs à partir des données de l'INSAE

2-2- Présentation des résultats

Dans cette partie, nous allons présenter les résultats issus des différents tests sur les variables, les résultats des estimations des différents modèles ainsi que les tests de validation de ces modèles.

2-2-1- Présentation des résultats du modèle (1-1) de la demande d'importation du riz

2-2-1-1- Résultats des tests de stationnarité et de coïntégration

Pour déterminer le degré de stationnarité (ordre d'intégration) des variables des modèles, nous avons utilisé le test de Dickey-Fuller Augmenté et le test de coïntégration de Johansen. Cette partie vise à déterminer l'ordre d'intégration de chaque variable des modèles. Elle permet également de choisir la technique d'estimation appropriée aux modèles. Les résultats sont présentés dans les tableaux suivants.

· Tests de stationnarité sur les variables du modèle (1-1)

Le test en niveau sur les séries est l'étape primordiale d'étude de la stationnarité. Il est qualifié du test de Dickey-Fuller Augmenté. Ce test permet de savoir si les séries sont stationnaires ou intégrées. Le tableau 1 présente les résultats du test de stationnarité sur les variables.

Tableau 1: Présentation des résultats du test ADF en niveau sur les variables du modèle (1-1)

Variables

Lags

Tendance

constante

Stat-cal

Stat-théo

Conclusion

M

1

Non

Non

-1,5451

-1,9601

Non stationnaire

PM

1

Non

Non

-1,1552

-1,9601

Non stationnaire

PRMD

1

Non

Non

1,4287

-1,9601

Non stationnaire

PRLD

1

Non

Non

0,9844

-1,9601

Non stationnaire

TCCN

3

Oui

Non

-0,7530

-1,9629

Non stationnaire

TCDC

1

Non

Non

-0,0630

-1,9601

Non stationnaire

Source : Estimation sous Eviews 5.1

De l'analyse du tableau 1 sur les résultats du test de stationnarité, il ressort qu'aucune des variables n'est stationnaire en niveau. La recherche de l'ordre de l'intégration devient nécessaire. (Annexe N°6)

· Tests ADF en différence première

La non stationnarité des séries nous conduit à voir si nos variables sont intégrées d'ordre un (1). Le tableau 2 présente les résultats des tests de stationnarité en différence première sur les variables.

Tableau 2 : Présentation des résultats du test ADF en différence première du modèle (1-1)

Variables

Lags

Tendance

constante

Stat-cal

Stat-théo

Conclusion

M

1

Non

Non

-3,9644

-1,9614

Stationnaire

PM

1

Non

Non

-5,0160

-1,9614

Stationnaire

PRMD

1

Non

Non

-1,3769

-1,9614

Non stationnaire

PRLD

1

Non

Non

-3,0557

-1,9614

Stationnaire

TCCN

3

Non

Oui

-10,8999

-3,0655

Stationnaire

TCDC

1

Non

Non

-2,7638

-1,9614

Stationnaire

Source : Estimation sous Eviews 5.1

Le tableau 2 montre que les variables comme M, PM, PRLD, TCCN et TCDC du modèle sont stationnaires en différence première. D'où elles sont intégrées d'ordre un (1) (Annexe N°6).

Tableau 3 : Présentation des résultats du test ADF en différence seconde du modèle (1-1)

Variables

Lags

Tendance

constante

Stat-cal

Stat-théo

Conclusion

PRMD

1

Non

Non

-4,9658

-1,9628

Stationnaire

Source : Estimation sous Eviews 5.1

Le tableau 3 montre que la variable PRMD est stationnaire en différence seconde. D'où elle est intégrée d'ordre deux (2) (voir annexe N°6). Le fait que toutes les séries sont intégrées d'ordre un (1) et d'ordre deux (2) nous fait penser à la présence de relations de coïntégration.

· Test de coïntégration

L'analyse du test de coïntégration de Johansen fait apparaître une relation de coïntégration au seuil de 5% entre les variables du modèle1-1 (Annexe N°7). D'où la nécessité de réaliser un modèle à correction d'erreur.

2-2-1-2- Estimation du modèle (1-1) à correction d'erreur

La méthode retenue pour l'estimation des modèles de long terme et de court terme est celle à deux étapes de Engel et Granger.

a. Estimation du modèle (1-1) de long terme de la demande d'importation du riz et tests statistiques

Il s'agit d'estimer le modèle suivant :

Les résultats d'estimation du modèle (1-1) de long terme se présente comme suit :

*seuil de significativité à 1%

· Qualité de la régression

De l'examen des résultats d'estimation (Annexe N°6), il ressort que le coefficient de détermination R² = 0,907848 indique que la qualité de la régression du modèle de long terme est bonne. C'est-à-dire que les fluctuations de la demande d'importation du riz sont expliquées à 90,7848% par les variables explicatives du modèle.

· Significativité des variables du modèle de long terme.

Il s'agit de tester si chacune des variables figurant dans le modèle de long terme contribue significativement à l'explication de la variable endogène. C'est-à-dire si chacun de ces coefficients est significativement différent de zéro au sens de Student au seuil de 5%.

De l'examen des résultats d'estimation (Annexe N°6), il ressort que les coefficients du prix du riz local à Dantokpa, le prix du riz importé à Dantokpa, le taux de change CFA/Naira et du Dummy ne sont pas significativement différents de zéro (0) avec pour probabilité respective prob = 0,0841 ; prob = 0,2810 ; prob = 0,2184 et prob = 0,2712.

Par contre, l'analyse de ces résultats montre également que les coefficients du prix à l'importation du riz et le taux de change dollar/CFA sont statistiquement différents de zéro (0) avec pour probabilité respective prob = 0,0000 et prob = 0,0002. Toutes ces deux variables sont significatives au seuil de 1% et donc de 5%. Il y a donc un rapport de cause à effet entre ces variables explicatives et la variable expliquée. Pour apprécier la qualité de notre modèle quelques tests sont donc effectués.

· Quelques tests statistiques sur le modèle de long terme de la demande d'importation du riz.

§ Test de normalité de Jarque-Bera

Le test de normalité permet de savoir si les erreurs du modèle suivent une loi normale ou pas. Le test de Jarque-Bera, encore appelé test de Skewness-Kurtosis permet de tester la normalité des erreurs. Le test d'hypothèses est le suivant :

Ho : les erreurs suivent une loi normale ;

H1 : les erreurs ne suivent pas une loi normale.

La statistique de Jarque-Bera est définie de la façon suivante :

Où S est le coefficient de dissymétrie et K le coefficient d'aplatissement.

On accepte Ho si la valeur de prob > chi2 est supérieure à 5% et on accepte H1 dans le cas contraire. La valeur de la probabilité prob = 0,969512 (Annexe N°9, graphique 1) attachée à la statistique de Jarque-Bera est supérieure à 5 %. Alors, les erreurs du modèle suivent une loi normale.

§ Test d'autocorrélation des erreurs de Breusch-Godfrey

L'autocorrélation est une situation dans laquelle les termes d'erreurs ne sont pas indépendants au cours du temps. Ce qui signifie que l'espérance mathématique avec . Les erreurs peuvent être positives, négatives ou nulles. Cependant, ce test permet de savoir si ces erreurs sont corrélées entre elles ou non. Ce qui revient à vérifier si les erreurs d'une observation sont corrélées à celles des autres. D'où le test de Durbin-Watson et/ou le test de Breusch-Godfrey. Dans le cadre de cette étude, nous allons effectuer le test de Breusch-Godfrey. Ce test permet de détecter si les erreurs sont corrélées ou pas entre elles. C'est-à-dire de vérifier si l'espérance mathématique du terme d'erreur est nulle (erreurs non corrélées) ou différent de zéro (erreurs corrélées). Il s'agit de tester :

Ho : Erreurs non corrélées  ;

H1 : Erreurs corrélées ( ). Soit l'erreur suit la forme suivante :

On accepte Ho si la valeur de Prob > F est supérieur à 5%. On accepte H1 dans le cas contraire.

La valeur de probabilité 0,599869 (voir annexe N°9) obtenue est supérieure à 5%. On accepte Ho. Par suite nous pouvons conclure que les erreurs ne sont pas autocorrélées.

§ Test d'hétéroscédasticité de White.

Ce test permet en réalité de savoir si la variance conditionnelle du terme d'erreur sachant Xi est une constante ou non. Pour détecter la présence de l'hétéroscédasticité ou non, plusieurs tests ont été développés à ce sujet. Il s'agit du test de Golfeld-Quandt, du test de White, du test de coefficient de rang ou d'ordre de Spearman et du test Breusch-Pagan.

Par ailleurs, dans le cadre de cette étude, le test de White est effectué. Il s'agit de tester :

Ho: la variance du terme d'erreur est une constante (homoscédasticité).

H1 : la variance du terme d'erreur est différente d'une constante (hétéroscédasticité).

On accepte Ho si la valeur de la probabilité est supérieure à 5% et on la rejette si non. La valeur de la probabilité obtenue 0,353123 (annexe N°9) est supérieure à 5%. Nous pouvons conclure que les erreurs sont homoscédastiques.

§ Test d'omission des variables de Ramsey

Ce test permet d'observer si le modèle souffre d'omission de variables importantes. La valeur de la probabilité attachée à la statistique de Ramsey est 0,062292 (annexe N°9) supérieure à 5 %. On en déduit que le modèle de court terme ne souffre pas d'omission de variables importantes.

§ Test de stabilité des variables.

Il s'agit de test Cusum et Cusum carré de stabilité. Les résultats obtenus après instruction sous Eviews 5.1 montrent que les courbes respectives sur le test Cusum et Cusum carré de stabilité ne coupent pas le corridor (annexe N°9, graphique 2 et 3). Nous pouvons conclure que le modèle est structurellement stable et ponctuellement stable sur chacun de ces tests.

§ Test de la matrice de corrélation des variables.

Ce test permet de détecter la multicolinéarité entre les variables explicatives du modèle. Il s'agit de comparer la valeur la plus élevée des coefficients de la matrice des variances et covariances qu'on élève au carré, à la valeur du coefficient de détermination du modèle de long terme. La valeur r =0,594465 la plus élevée de la matrice des variances et des covariances élevée au carré (voir annexe N°13) est inférieure à celle du coefficient de détermination 0,907848 (r2=0,353388<0,907848). D'où on note une absence de multicolinéarité entre les variables explicatives du modèle de long terme.

b. Estimation du modèle de court terme de la demande d'importation du riz et tests statistiques

· Estimation du modèle de court terme

L'estimation du modèle de court terme permet d'avoir l'effet immédiat d'une politique macroéconomique sur un phénomène étudié. Il s'agit ici d'observer comment les variables explicatives du modèle affectent la demande d'importation du riz au Bénin. Le modèle de court terme à estimer est le suivant :

Avec D. la dérivée en différence première de la variable, M la demande d'importation du riz, PM le prix à l'importation du riz, PRLD le prix du riz local à Dantokpa, TCCN le taux de change CFA/Naira, TCDC le taux de change dollar/CFA et D.(PRMD,2) la dérivée en différence seconde du prix du riz importé à Dantokpa. = 1,....5 représente les paramètres du modèle à étudier et représente les erreurs de spécification des variables qui ne sont pas prises en compte dans le modèle. Enfin, est la constante du modèle.

Les résultats d'estimation du modèle de court terme sont les suivants

*seuil de significativité à 1%

De l'examen des résultats de régression (Annexe N°11), il ressort que le coefficient associé à la force de rappel est négatif (-0,704759) et significativement différent de zéro au seuil statistique de 1%. Il existe donc bien un mécanisme à correction d'erreur. A long terme, les déséquilibres entre la demande d'importation du riz et les variables explicatives se compensent de sorte que les séries ont des évolutions similaires.

§ Qualité de régression

Le coefficient de détermination multiple R² = 0,964941 indique que la qualité de la régression est relativement bonne. C'est-à-dire que la demande d'importation du riz est à 96,4941% expliquée par les variables explicatives du modèle.

De même, la prob (F-statistic) = 0 ,000000 est inférieure à 5%. Alors le modèle de court terme est globalement significatif.

§ Significativité des variables du modèle de court terme.

De l'examen des résultats d'estimation, il ressort que les coefficients du prix du riz local et importé à Dantokpa, du taux de change CFA/Naira ne sont pas significativement différents de zéro (0) avec pour probabilité respective prob = 0,6991 ; prob = 0,2118 et prob = 0,7524.

Par contre, l'examen des mêmes résultats montre également que les coefficients du prix à l'importation du riz et taux de change dollar/CFA sont statistiquement différents de zéro (0) avec pour probabilité respective prob = 0,0000 et prob = 0,0001. Ces variables sont significatives au seuil de 1% et donc de 5%. Il y a donc une relation de cause à effet entre ces variables explicatives et la variable expliquée. Pour apprécier la qualité de notre modèle quelques tests sont donc effectués.

· Tests classiques sur le modèle de court terme de la demande d'importation du riz.

Une étude économétrique consiste non seulement à estimer des paramètres d'un modèle, mais aussi, à tester des hypothèses afin de valider le modèle économique théorique. Les paramètres estimés sont des variables aléatoires, ce ne sont pas des valeurs certaines, ils ne sont pas exactement identiques à la vraie valeur des paramètres. Il s'agit ici des tests statistiques habituels effectués sur des études économétriques. Ces tests vont nous permettre en réalité de ressortir la robustesse du modèle de l'étude et les conséquences liées à la violation ou non des hypothèses de bases relatives à ces tests ; ceci afin de compléter les résultats des estimations.

§ Test de normalité de Jarque-Bera

La valeur de probabilité 0,066449 (Annexe N°12, Graphique 10) obtenue est supérieure à 5%. On accepte Ho. Par suite nous pouvons conclure que les erreurs suivent une loi normale.

§ Test d'autocorrélation des erreurs de Breusch-Godfrey

La probabilité prob > F attachée à la statistique est 0,416434 supérieure à 5%. Par conséquent, on peut affirmer que les résidus du modèle de court terme ne sont pas autocorrélés. (Annexe N°12)

§ Test d'hétéroscédasticité de White.

La valeur Prob > chi2 = 0,999777 est supérieure à 5%. D'où on accepte l'hypothèse nulle Ho. Par suite, on peut conclure que la valeur de la variance du terme d'erreur est une constante. Par conséquent, on est en présence d'homoscédasticité. (Annexes N°12)

§ Test d'omission des variables de Ramsey

La valeur de la probabilité attachée à la statistique de Ramsey est 0,160226 (Annexe N°12) supérieure à 5 %. D'où le modèle de court terme ne souffre pas d'omission de variables importantes.

§ Test de stabilité des coefficients

Dans le cadre de cette étude les tests de Cusum et de Cusum carré ont été effectués (Annexe N°12, Graphiques 11 et 12). Chaque test montre que la courbe correspondante ne coupe pas le corridor. Le modèle est donc structurellement stable et ponctuellement stable.

2-2-2- Présentation des résultats du modèle (1-2)

2-2-2-1- Résultats des tests de stationnarité et de coïntégration

Cette partie vise à déterminer l'ordre d'intégration de chaque variable du modèle1-2. Elle nous permet également de choisir la technique d'estimation appropriée à notre modèle.

· Test de stationnarité sur les variables.

Le tableau 4 présente les résultats du test de stationnarité sur les variables

Tableau 4 : Présentation des résultats du test ADF en niveau sur les variables du modèle (1-2)

Variables

Lags

Tendance

Constante

Stat-cal

Stat-théo

Conclusion

LM

1

Non

Non

0,1593

-1,9601

Non stationnaire

LPNR

3

Non

Oui

-3,1541

-3,0521

Stationnaire

LREXR

1

Non

Non

0,1267

-1,9601

Non stationnaire

LAAL

3

Oui

Oui

-12,9315

-3,0521

Non stationnaire

LPIBr

1

Non

Non

3,6384

-1,9601

Non stationnaire

LPOP

2

Non

Non

6,1233

-1,9614

Non stationnaire

Source : Estimation sous Eviews 5.1

De l'analyse du tableau 4 sur les résultats du test de stationnarité, il ressort que seule la variable LPNR est stationnaire en niveau. La recherche de l'ordre de l'intégration sur les autres variables devient nécessaire. (Voir annexe N°6)

· Tests ADF en différence première

Tableau 5 : Présentation des résultats du test ADF en différence première du modèle (1-2)

Variables

Lags

Tendance

Constante

Stat-cal

Stat-théo

Conclusion

LM

1

Non

Non

-3,2093

-1,9614

Stationnaire

LREXR

1

Non

Non

-3,7932

-1,9614

Stationnaire

LAAL

3

Non

Non

-8,8361

-1,9644

Stationnaire

LPIBr

1

Non

Non

-1,2727

-1,9614

Non stationnaire

LPOP

1

Non

Oui

-5,6886

-3,0403

Stationnaire

Source : Estimation sous Eviews 5.1

Le tableau 5 montre que les variables comme LM, LREXR, LAAL, LPOP du modèle (1-2) sont stationnaires en différence première. D'où elles sont intégrées d'ordre un (1) (Annexe N°6).

Tableau 6 : Présentation des résultats du test ADF en différence seconde du modèle (1-2)

Variables

Lags

Tendance

constante

Stat-cal

Stat-théo

Conclusion

LPIBr

3

Non

Non

-3,3940

-1,9662

Stationnaire

Source : Estimation sous Eviews 5.1

Le tableau 6 montre que la variable LPIBr est stationnaire en différence seconde. D'où elle est intégrée d'ordre deux (2) (Annexe N°6).

· Test de coïntégration

L'analyse du test de coïntégration de Johansen fait apparaître six (6) relations de coïntégration au seuil de 5% entre les variables du modèle (1-2) (Annexe N°7). D'où la nécessité de réaliser un modèle à correction d'erreur.

2-2-2-2- Estimation du modèle (1-2) à correction d'erreur

a. Estimation du modèle 1-2 de long terme de la demande d'importation du riz et tests statistiques

Il s'agit d'estimer le modèle suivant :

Les résultats d'estimation du modèle (1-2) de long terme sont présentés comme suit.

(20)

*seuil de significativité à 1%

**seuil de significativité à 5%

· Qualité de la régression

De l'examen de la régression (Annexe N°11), il ressort que le coefficient de détermination multiple R² = 0,808743 indique que la qualité de la régression du modèle de long terme est bonne. C'est-à-dire que les fluctuations de la demande d'importation du riz sont expliquées à 80,8743 % par les variables explicatives du modèle.

· Significativité des variables du modèle de long terme

De l'examen de la régression, il ressort que les coefficients de la PNR, du PIBr et du POP ne sont pas significativement différents de zéro (0) au seuil de 5% avec pour probabilité respective prob = 0,8269 ; prob = 0,1840 et prob = 0,8860

Par contre, l'analyse du même tableau montre également que les coefficients de la REXR et de l'AAL sont statistiquement différents de zéro (0) au seuil de 5% avec pour probabilité respective prob = 0,0000 et prob = 0,0189. Pour apprécier la qualité du modèle quelques tests sont donc effectués.

· Quelques tests statistiques sur le modèle de long terme de la demande d'importation du riz

§ Test de normalité de Jarque-Bera

La valeur de la probabilité prob = 0,077678 (Annexe N°9, Graphique 4) attachée à la statistique Jarque-Bera est supérieure à 5 %. Alors, les erreurs du modèle suivent une loi normale.

§ Test d'autocorrélation des erreurs de Breusch-Godfrey

La valeur de probabilité 0,77631 (Annexe N°9) obtenue est supérieure à 5%. On accepte Ho. Par suite nous pouvons conclure que les erreurs ne sont pas autocorrélées.

§ Test d'hétéroscédasticité de White

La valeur de la probabilité obtenue 0,283044 (Annexe N°9) est supérieure à 5%. Nous pouvons conclure que les erreurs sont homoscédastiques.

§ Test d'omission des variables de Ramsey

Ce test permet d'observer si le modèle souffre d'omission de variables importantes. La valeur de la probabilité attachée à la statistique de Ramsey est 0,058283 (Annexe N°9) supérieure à 5 %. D'où le modèle de court terme ne souffre pas d'omission de variables importantes.

§ Test de stabilité des variables.

Il s'agit du test Cusum et Cusum carré de stabilité. Les résultats obtenus après instruction sous Eviews 5.1 montrent que les courbes respectives sur le test Cusum et Cusum carré de stabilité ne coupent pas le corridor (Annexe N°9, Graphique 5 et 6). Nous pouvons conclure que le modèle est structurellement stable et ponctuellement stable sur chacun de ces tests.

§ Test de la matrice de corrélation des variables.

La valeur r = 0,461293 la plus élevée de la matrice des variances et des covariances élevée au carré (Annexe 13) est inférieure à celle du coefficient de détermination R2=0,808743 (r2 = 0,212791 < 0,808743). D'où on note une absence de multicolinéarité entre les variables explicatives du modèle de long terme.

b. Estimation du modèle de court terme de la demande d'importation du riz

L'estimation du modèle de court terme permet d'avoir l'effet immédiat d'une politique macroéconomique sur un phénomène étudié. Il s'agit ici d'observer comment les variables explicatives de notre modèle affectent la demande d'importation du riz au Bénin. Le modèle de court terme à estimer est le suivant :

Avec L le logarithme népérien, D. la dérivée en différence première de la variable, PNR la production nationale du riz, M la demande d'importation du riz, REEXR la réexportation du riz, AAL l'aide alimentaire, POP la population totale, D.(LPIBr,2) représente la dérivée en différence seconde du logarithme népérien du PIBr.

= 1,....5 représente les paramètres du modèle à étudier et (t) représente les erreurs de spécification et des variables qui ne sont pas prises en compte dans le modèle. Enfin, est la constante du modèle.

Les résultats d'estimation du modèle de court terme sont présentés comme suit :

(22)

*seuil de significativité à 1%

**seul de significativité 5%

De l'examen de l'estimation (annexe 11), il ressort que le coefficient associé à la force de rappel est négatif (-0,202366). Il existe donc bien un mécanisme à correction d'erreur. A long terme, les déséquilibres entre la demande d'importation du riz et variables explicatives se compensent de sorte que les séries ont des évolutions similaires.

§ Qualité de régression

Le coefficient de détermination multiple R² = 0,818151 indique que la qualité de la régression est relativement bonne. C'est-à-dire que la demande d'importation du riz est à 81,8151% expliquée par les variables explicatives du modèle. De même, la prob (F-statistic) est égale à 0 ,001481 et est inférieure à 5%. Alors le modèle de court terme est globalement significatif.

§ Significativité des variables du modèle de court terme.

De l'analyse de la régression, il ressort que les coefficients de la production nationale du riz, du PIB réel, de la population ne sont pas significativement différents de zéro avec pour probabilité respective prob = 0,8792 ;prob = 0,3382; prob = 0,4756.

Par contre, l'analyse du même tableau montre également que le coefficient de la réexportation du riz est statistiquement différent de zéro au seuil de 1% avec pour probabilité prob = 0,0000 et que celui de l'aide alimentaire est statistiquement différent de zéro au seul de 5% avec pour probabilité prob = 0,0269. Il y a donc de relation de cause à effet entre ces variables explicatives et la variable expliquée. Pour apprécier la qualité de notre modèle quelques tests sont donc effectués.

· Tests classiques sur le modèle de court terme de la demande d'importation du riz.

§ Test de normalité de Jarque-Bera

La valeur de probabilité 0,261108 (Annexe 12, graphique 13) obtenue est supérieure à 5%. On accepte Ho. Par suite, nous pouvons conclure que les erreurs suivent une loi normale.

§ Test d'autocorrélation des erreurs de Breusch-Godfrey

La valeur de probabilité 0,460006 (Annexe 12) obtenue est supérieure à 5%. On accepte Ho. Par suite nous pouvons conclure que les erreurs ne sont pas autocorrélées.

§ Test d'hétéroscédasticité de White.

La valeur Prob > chi2 = 0,666298 est supérieure à 5% (Annexe 12). D'où on accepte l'hypothèse nulle Ho. Par suite, on peut conclure que la valeur de la variance du terme d'erreur est une constante. Par conséquent, nous assistons à la présence d'homoscédasticité.

§ Test d'omission des variables de Ramsey

La valeur de la probabilité attachée à la statistique de Ramsey est 0,148541 (Annexe 12) supérieure à 5 %. D'où le modèle de court terme ne souffre pas d'omission de variables importantes.

§ Test de stabilité des coefficients

Dans le cadre de notre étude les tests de Cusum et de Cusum carré ont été effectués (Annexe 12, Graphiques 14 et 15). Chaque test montre que la courbe correspondante ne coupe pas le corridor. Le modèle est donc structurellement stable et ponctuellement stable.

2-2-3- Présentation des résultats du modèle 2

2-2-3-1- Résultats des tests de stationnarité et de coïntégration

Cette partie vise à déterminer l'ordre d'intégration de chaque variable du modèle 2. Elle nous permet également de choisir la technique d'estimation appropriée à notre modèle.

· Test de stationnarité sur les variables.

Le tableau 7 présente les résultats du test de stationnarité sur les variables

Tableau 7 : Présentation des résultats du test ADF en niveau sur les variables du modèle 2

Variables

Lags

Tendance

constante

Stat-cal

Stat-théo

Conclusion

LOADH

1

Oui

Non

2,2133

-1,9601

Non stationnaire

LPALN

1

Oui

Non

2,2638

-1,9601

Non stationnaire

LMR

1

Non

Non

0,1593

-1,9601

Non stationnaire

LMAL

3

Non

Oui

-3,5979

-3,0521

Stationnaire

LREXR

1

Non

Non

0,1267

-1,9601

Non stationnaire

LAAL

3

Oui

Oui

-12,9315

-3,0521

Non stationnaire

LXAL

1

Non

Non

0,6302

-1,9601

Non stationnaire

TPIBr

2

Non

Oui

-2,2258

-3,0403

Non stationnaire

TINF

3

Oui

Non

-1,1420

-1,9628

Non stationnaire

Source : Estimation sous Eviews 5.1

De l'examen du tableau 7 sur les résultats du test de stationnarité, il ressort que seule la variable LMAL est stationnaire en niveau. La recherche de l'ordre de l'intégration sur les autres variables devient nécessaire. (Annexe N°6)

· Tests ADF en différence première

Tableau 8 : Présentation des résultats du test ADF en différence première du modèle 2

Variables

Lags

Tendance

constante

Stat-cal

Stat-théo

Conclusion

LOADH

2

Non

Oui

-3,8321

-3,05211

Stationnaire

LPALN

1

Non

Oui

-4,5127

-3,0403

Stationnaire

LMR

1

Non

Non

-3,2093

-1,9614

Stationnaire

LREXR

1

Non

Non

-3,7932

-1,9614

Stationnaire

LAAL

3

Non

Non

-8,8361

-1,9644

Stationnaire

LXAL

1

Non

Non

-3,0916

-1,9614

Stationnaire

TPIBr

3

Non

Non

-3,0624

-1,9644

Stationnaire

TINF

3

Oui

Non

-5,7026

-1,9644

Non stationnaire

Source : Estimation sous Eviews 5.1

Le tableau 8 montre que les variables comme LOADH, LPALN, LMR, LREXR, LAAL, LXAL, TPIBr du modèle 2 sont stationnaires en différence première. D'où elles sont intégrées d'ordre un (1) (Annexe 6).

Tableau 9 : Présentation des résultats du test ADF en différence seconde du modèle 2

Variables

Lags

Tendance

constante

Stat-cal

Stat-théo

Conclusion

TINF

3

Non

Non

-3,3896

-1,9662

Stationnaire

Source : Estimation sous Eviews 5.1

Le tableau 9 montre que la variable TINF est stationnaire en différence seconde. D'où elle est intégrée d'ordre deux (2) (Annexe 6).

2-2-3-2- Estimation du modèle 2 à correction d'erreur

a. Estimation du modèle 2 de long terme de l'offre alimentaire disponible par habitant et tests statistiques

Il s'agit d'estimer le modèle suivant :

Les résultats d'estimation du modèle (2) de long terme sont présentés comme suit :

(24)

*seuil de significativité à 1%

**seuil de significativité à 5%

· Qualité de la régression

De l'examen de la régression, il ressort que le coefficient de détermination multiple R² = 0,970658 indique que la qualité de la régression du modèle de long terme est bonne. C'est-à-dire que les fluctuations de l'offre alimentaire disponible par habitant sont expliquées à 97,0658 % par les variables explicatives du modèle.

· Significativité des variables du modèle de long terme

De l'examen de la régression, il ressort que les coefficients de MAL, AAL, MR, REXR et TPIBr ne sont pas significativement différents de zéro avec pour probabilité respective prob = 0,8580 ; prob = 0,0592; prob = 0,5618; prob = 0,4356 ; prob = 0,3224.

Par contre, l'analyse du même tableau montre également que le coefficient de PALN et XAL sont statistiquement différents de zéro (0) au seuil de 1% avec pour probabilité respective prob = 0,0000 et prob = 0,0027 et que celui de TINF est statistiquement différent de zéro (0) au seul de 5% avec pour probabilité prob = 0,0251. Il y a donc de relation de cause à effet entre ces variables explicatives et la variable expliquée. Pour apprécier la qualité de notre modèle quelques tests sont donc effectués.

· Tests classiques sur le modèle de long terme de l'offre alimentaire disponible par habitant.

§ Test de normalité de Jarque-Bera

La valeur de probabilité 0,200159 (Annexe N°9, graphique 7) obtenue est supérieure à 5%. On accepte Ho. Par suite, nous pouvons conclure que les erreurs suivent une loi normale.

§ Test d'autocorrélation des erreurs de Breusch-Godfrey

La valeur de probabilité 0,995013 (Annexe N°9) obtenue est supérieure à 5%. On accepte Ho. Par suite nous pouvons conclure que les erreurs ne sont pas autocorrélées.

§ Test d'hétéroscédasticité de White.

La valeur Prob > chi2 = 0,394614 est supérieure à 5%. D'où on accepte l'hypothèse nulle Ho. Par suite, on peut conclure que la valeur de la variance du terme d'erreur est une constante. Par conséquent, nous assistons à la présence d'homoscédasticité (Annexe N°9).

§ Test d'omission des variables de Ramsey

La valeur de la probabilité attachée à la statistique de Ramsey est 0,637234 (Annexe N°9) supérieure à 5 %. D'où le modèle de court terme ne souffre pas d'omission de variables importantes.

§ Test de stabilité des coefficients

Dans le cadre de cette étude les tests de Cusum et de Cusum carré ont été effectués (annexe N°9, Graphiques 8 et 9).

Chaque test montre que la courbe correspondante ne coupe pas le corridor. Le modèle est donc structurellement stable et ponctuellement stable.

§ Test de la matrice de corrélation des variables.

La valeur r = 0,786361 la plus élevée de la matrice des variances et des covariances élevée au carré (voir annexe 13) est inférieure à celle du coefficient de détermination R2=0,970658 (r2 =0,786361<0,970658). D'où on note une absence de multicolinéarité entre les variables explicatives du modèle de long terme.

b. Estimation du modèle de court terme de l'offre alimentaire disponible par habitant et tests statistiques.

Le modèle de court terme à estimer est le suivant :

Les résultats d'estimation du modèle (2) de court terme sont présentés comme comme suit :

(26)

*seuil de significativité à 1%

*seuil de significativité à 5%

*seuil de significativité à 10%

De l'examen de la régression, il ressort que le coefficient associé à la force de rappel est négatif (-0,048560). Il existe donc bien un mécanisme à correction d'erreur. A long terme les déséquilibres entre l'offre alimentaire disponible par habitant et les variables explicatives se compensent de sorte que les séries ont des évolutions similaires.

§ Qualité de régression

Le coefficient de détermination multiple R² = 0,973272 indique que la qualité de la régression est relativement bonne. C'est-à-dire que l'offre alimentaire disponible par habitant est à 97,3272% expliquée par les variables explicatives du modèle.

De même, la prob (F-statistic) = 0 ,000024 est inférieure à 5%. Alors le modèle de court terme est globalement significatif.

§ Significativité des variables du modèle de court terme.

De l'examen de la regression, il ressort que les coefficients de LMAL, LAAL, LMR, LREXR, LTINF et LTPIBr ne sont pas significativement différents de zéro avec pour probabilité respective prob = 0,4719 ; prob = 0,1005; prob = 0,7343 ; prob = 0,6172 ; prob = 0,0711 ; prob = 0,6654.

Par contre, l'analyse du même tableau montre également que le coefficient de LPALN est statistiquement différent de zéro (0) au seuil de 1% avec pour probabilité prob = 0,0000 et que celui de l'aide LXAL est statistiquement différent de zéro (0) au seuil de 5% avec pour probabilité prob = 0,0174. Il y a donc de relation de cause à effet entre ces variables explicatives et la variable expliquée. Pour apprécier la qualité de notre modèle quelques tests sont donc effectués.

· Tests classiques sur le modèle de court terme de l'offre alimentaire disponible par habitant.

§ Test de normalité de Jarque-Bera

La valeur de probabilité 0,119544 (Annexe N°12, Graphique 16) obtenue est supérieure à 5%. On accepte Ho. Par suite, nous pouvons conclure que les erreurs suivent une loi normale.

§ Test d'autocorrélation des erreurs de Breusch-Godfrey

La valeur de probabilité 0,246067 (Annexe N°12) obtenue est supérieure à 5%. On accepte Ho. Par suite nous pouvons conclure que les erreurs ne sont pas autocorrélées.

Test d'omission des variables de Ramsey

La valeur de la probabilité attachée à la statistique de Ramsey est 0,505489 (Annexe N°12) supérieure à 5 %. D'où le modèle de court terme ne souffre pas d'omission de variables importantes.

§ Test de stabilité des coefficients

Dans le cadre de notre étude les tests de Cusum et de Cusum carré ont été effectués (Annexe N°12, Graphiques 17 et 18). Chaque test montre que la courbe correspondante ne coupe pas le corridor. Le modèle est donc structurellement stable et ponctuellement stable.

2-3- Analyse des résultats

2-3-1- Analyse de l'évolution de l'importation du riz et de la sécurité alimentaire au Bénin de 1990 à 2010

2-3-1-1- Analyse de l'évolution de l'importation du riz par rapport à la production nationale du riz au Bénin de 1990 à 2010

L'analyse de l'importation par rapport à la production du riz se fera à travers l'analyse de la courbe du ratio de la production à l'importation du riz.

De l'analyse du graphique 11, il ressort deux périodes d'analyse :

- De 1990 à 1998 où le ratio de la production à l'importation du riz a hautement augmenté pour atteindre un seuil maximal de 0,75 en 1998.

- De 1998 à 2010 où ce ratio a brutalement subit une baisse graduelle pour revenir à 0,076 en 2007 avant de remonter légèrement à 0,27 en 2010.

Nous retenons de façon générale que ce ratio est strictement compris entre 0 et 1 et sa valeur maximale est de 0,75 en 1998. Donc sur toute la période d'analyse, la production du riz n'a jamais atteint l'importation du riz au Bénin. Ce qui confirme les résultats des études antérieures qui stipulent que le Bénin n'est pas autosuffisant en riz. Les importations massives servent alors à satisfaire le déficit des besoins de consommation du riz d'une part, et les réexportations vers les pays de l'hinterland notamment le Nigéria d'autre part. (Abiassi, 2006)

Graphique 11 : Evolution de l'importation du riz par rapport à la production nationale du riz

Source : Réalisé par les auteurs à partir des données du Port Autonome de Cotonou et de la DPP/MAEP

2-3-1-2- Analyse de la dépendance alimentaire au Bénin de 1990 à 2010.

La dépendance alimentaire mesure l'expression simultanée des aides alimentaires et des importations alimentaires sur l'offre alimentaire disponible dans un pays. Plus la dépendance est grande, plus le pays dépend de l'extérieur.

Soient TDAL(t) le taux de dépendance alimentaire, OAD(t) l'offre alimentaire disponible, AAL(t) l'aide alimentaire, MAL(t) les importations alimentaires, PALN(t) la production alimentaire nationale et XAL(t) les importations alimentaires à l'année t. On a :

(27)

Avec (28)

Le graphique 12 ci-dessous retrace l'évolution du taux de dépendance alimentaire sur la période 1990-2010.

Le graphique 12 montre que de 1990 à 1995, le TDAL a évolué de 0,043% à 7,57% avant de connaître une évolution irrégulière de 1995 à 2010 avec une part élevée de 11,08% en 2007 et une part faible de 2,19% en 2000. Mais il faut remarquer que de 2007 à 2010, cette part a considérablement baissé jusqu'à atteindre 2,28% en 2010.

Ces faibles parts des aides alimentaires et des importations alimentaires dans l'offre alimentaire disponible témoignent de leur contribution négligeable dans la sécurité alimentaire au Bénin. Cette situation peut être expliquée par la politique de la réexportation des produits alimentaires importés que les opérateurs économiques pratiquent et le niveau faible des aides. Ce qui montre que le Bénin fait un effort en matière de production pour assurer la sécurité alimentaire des citoyens.

Graphique 12: Evolution du taux de dépendance alimentaire au Bénin.

Source : Réalisé par les auteurs à partir des données de l'INSAE

2-3-2- Analyse des déterminants de la demande d'importation du riz au Bénin de 1990 à 2010.

Interprétation des résultats des estimations des modèles de long et court terme de la demande d'importation du riz.

Il ressort des estimations que, quatre (4) variables expliquent en grande partie la demande d'importation du riz. Il s'agit de la réexportation du riz (REXR), de l'aide alimentaire (AAL), du prix à l'importation du riz (PM) et du taux de change dollar/FCFA (TCDC).

Les résultats du modèle montrent que la réexportation du riz, variable pertinente de cette étude a une influence positive sur l'importation du riz au Bénin et ses coefficients à long terme (0,799661) et à court terme (0,828206) sont significatifs au seuil de 1% ; le signe obtenu correspond à celui attendu. Une hausse de 10% de la réexportation du riz entraîne une augmentation de 7,99661% de la demande d'importation du riz à long terme et de 8,28206% à court terme. Un tel résultat s'explique par le fait qu'une augmentation du volume du riz réexporté conduira les importateurs à importer plus du riz. Ceci est lié aux effets combinés du détournement de trafic en direction des pays de l'hinterland à cause de la crise ivoirienne et de l'augmentation au Nigéria des taxes douanières sur le riz importé. De ce fait, on assistera à une hausse des recettes fiscales qui constituent la principale source de financement de l'économie béninoise.

Le taux de change dollar/FCFA constitue un frein pour l'importation du riz au Bénin, son coefficient (-7,08.108) à long terme et (-7,74.108) à court terme sont négatifs et significatifs au seuil de 1%. Une augmentation du taux de change dollar/FCFA de 10% entraîne une baisse de la demande d'importation du riz de 50,9566% à long terme et de 55,7068% à court terme; ce qui est conforme au signe attendu. Son augmentation se traduit par une diminution du pouvoir d'achat des importateurs.

Le prix à l'importation du riz stimule la demande d'importation du riz au Bénin, son coefficient (5,73.108) à long terme et (5,07.108) à court terme est significatif au seuil de 1%. De plus, si le prix à l'importation augmente de 10%, la demande d'importation du riz augmente de 17,4518% à long terme et de 15,4416% à court terme. Ceci est contraire au signe théorique attendu. Cela s'explique par le fait que le prix à l'importation du riz est relativement faible au Port Autonome de Cotonou. En moyenne, il est de 226,13 FCFA/Kg sur toute la période d'étude et ne réduit donc pas significativement le pouvoir d'achat des importateurs béninois. Ce faible niveau du prix à l'importation s'explique par le dumping que font les grands pays exportateurs du riz. En effet les gouvernements adoptent dans ces pays un prix minimum garanti. Ce prix minimum garanti entraîne un excédent de la production que l'Etat rachète automatiquement pour éviter la chute des prix.

L'aide alimentaire influence positivement et significativement au seuil de 5% la demande d'importation du riz au Bénin. Ainsi, une augmentation de l'aide alimentaire de 10% entraîne une hausse de la demande d'importation du riz de 1,49822% à long terme et de 1,53478% à court terme. Elle vient donc en augmentation du volume total des importations alimentaires donc de l'importation du riz. L'aide alimentaire crée une demande d'importation du riz car elle habitue les consommateurs à demander plus du riz et donc fait une pression sur l'importation du riz.

Enfin le prix du riz local et importé à Dantokpa (PRLD, PRMD), le taux de change CFA/Naira (TCCN), la production nationale du riz (PNR), le PIB réel (PIBr), la population totale (POP) à travers leurs coefficients respectifs (2,56.108) ; (-1,75.108) ; (-2,64.109) ; (-0,023374) ; (-1,890561) et (-1,301552) n'ont pas d'impact significatif sur la demande d'importation du riz au Bénin.

2-3-3- Analyse des effets de l'importation du riz sur l'offre alimentaire disponible par habitant au Bénin de 1990 à 2010

Les résultats du modèle montrent que l'importation du riz, variable pertinente de cette étude n'influence pas l'offre alimentaire disponible par habitant au Bénin et ses coefficients (-0,024164) à long terme et (-0,019072) à court terme ne sont pas significatifs au seuil de 5%. Il faut remarquer qu'un tel résultat constitue un paradoxe et est contraire au signe attendu. Ceci s'explique par plusieurs raisons :

- Le phénomène de la réexportation du riz vers les pays limitrophes du Bénin. L'étude a montré qu'une hausse de 10% de la réexportation du riz entraîne une augmentation de 7,99661% de la demande d'importation du riz à long terme et de 8,28206% à court terme. Cela signifie donc qu'en réalité, le riz importé au Bénin va plus en augmentation de l'offre alimentaire d'autres pays tiers.

- Le phénomène d'autoconsommation du riz dans les régions du Bénin où le riz est produit. En effet, en dehors du Sud où l'autoconsommation est faible, le riz est largement autoconsommé dans les autres régions du pays. L'exploitant agricole met en valeur la culture du bas-fond pour couvrir en partie ses besoins alimentaires (Abiassi, 2006).

- La concentration du riz importé dans les grandes villes du Sud. Le riz importé transite par le Port Autonome de Cotonou et se déverse directement sur les marchés du Sud. Du fait de l'autoconsommation dans les milieux ruraux, le riz importé n'est pas pratiquement consommé par ces habitants.

SYNTHESE DES RESULTATS, VALIDATION DES HYPOTHESES ET RECOMMANDATIONS

Cette étude est consacrée à l'analyse des effets de l'importation du riz sur la sécurité alimentaire au Bénin sur la période de 1990 à 2010. A l'issue de l'étude, nous pouvons vérifier les hypothèses et faire des recommandations.

· Synthèse des résultats

Cette étude est consacrée à l'analyse des effets de l'importation du riz sur la sécurité alimentaire. Nous avons analysé, à cet effet dans un premier temps le comportement de l'importation par rapport à la production nationale du riz et du taux de dépendance alimentaire. Dans un second temps, les modèles des déterminants de la demande d'importation du riz et de l'offre alimentaire disponible par habitant ont été élaborés et estimés.

Le ratio de la production nationale du riz à l'importation a varié entre 0,03 en 1990 et 0,27 en 2010. Ce résultat témoigne du très faible niveau de la production nationale du riz face à l'importation du riz. Ceci confirme les résultats antérieurs qui ont déploré toutes les fois l'importation massive du riz au Bénin. Le niveau le plus élevé de ce ratio a été de 0,75 en 1998 sous l'effet combiné de la libéralisation progressive au Nigeria de l'importation du riz et des politiques intervenues dans la riziculture notamment, la réorganisation des riziculteurs enclenchée dans les années 1996.

Le taux de dépendance alimentaire a varié entre 0,043% en 1990 et 2,28% en 2010 et son niveau 11,08% le plus élevé est obtenu en 2007. Ces faibles parts des aides alimentaires et des importations alimentaires dans l'offre alimentaire disponible témoignent de leur contribution négligeable dans la sécurité alimentaire au Bénin. Cette situation peut être expliquée par la politique de réexportation des produits alimentaires importés que les opérateurs économiques pratiquent et le niveau faible des aides. Ceci montre que le Bénin fait un effort en matière de production alimentaire pour assurer la sécurité alimentaire des citoyens.

Les résultats issus de l'estimation des modèles économétriques élaborés sur les déterminants de la demande d'importation du riz montrent d'abord que la réexportation du riz a une influence positive et significative au seuil de 1% sur l'importation du riz à long terme et à court terme. Une hausse de 10% de la réexportation du riz entraîne une augmentation de 7,99661% de la demande d'importation du riz à long terme et de 8,28206% à court terme. Ceci est lié aux effets combinés du détournement du trafic en direction des pays de l'hinterland à cause de la crise ivoirienne et de l'augmentation au Nigéria des taxes douanières sur le riz importé. De ce fait, on assiste à une hausse des recettes fiscales qui constituent la principale source de financement de l'économie béninoise.

Les résultats issus de l'estimation du modèle économétrique élaboré sur l'offre alimentaire disponible par habitant montrent que l'importation du riz est statistiquement non significative sur l'offre alimentaire disponible par habitant au Bénin. Ceci s'explique par le fait qu'une grande partie du riz importé est réexportée en direction des pays limitrophes notamment le Nigéria. De l'analyse des déterminants de l'importation du riz, il ressort qu'en réalité le riz importé au Bénin va plus en augmentation de l'offre alimentaire d'autres pays tiers.

· Validation des hypothèses

Les conclusions de l'analyse des résultats issus des estimations des modèles et des graphiques nous permettent de vérifier les hypothèses :

H1 : Le ratio de la production nationale du riz à l'importation du riz est inférieur à l'unité. Cette hypothèse est vérifiée, car à travers les différentes analyses du graphique 11, le ratio le plus élevé est de 0,75.

H2 : Le taux de dépendance alimentaire au Bénin est inférieur à 12%. Cette hypothèse est vérifiée, car à travers les différentes analyses du graphique 12, le taux de dépendance le plus élevé est de 11,08%.

H3 : La réexportation du riz est le déterminant principal de la demande d'importation du riz. Cette hypothèse est vérifiée, car la réexportation du riz a une influence positive et significative au seuil de 1% sur l'importation du riz.

H 4 : L'importation du riz a une incidence positive sur l'offre alimentaire disponible par habitants. Cette hypothèse n'est pas vérifiée, car l'importation du riz a une influence négative et statistiquement non significative sur l'offre alimentaire disponible par habitant au Bénin.

· Recommandations

Considérant que le phénomène d'insécurité alimentaire prend de plus en plus de l'ampleur au Bénin, il urge que les autorités du pays prennent des mesures pour assurer à leurs populations la sécurité alimentaire qu'il faut. Après avoir étudié l'importation du riz et la sécurité alimentaire au Bénin sur la période de 1990 à 2010, cette étude nous permet de recommander à ces différents responsables de :

- garantir aux riziculteurs un prix minimum en offrant comme garanti les contrats de rachat des surplus avec protection à la frontière (interdiction des importations).

-réorienter la mécanisation de l'agriculture pour accroître la production alimentaire dans le but de réduire progressivement la dépendance alimentaire et tendre vers un Bénin qui se veut autosuffisant sur le plan alimentaire.

- améliorer les infrastructures et moyens de transport dans les zones de collecte du paddy sera une source importante de réduction des coûts qui plombent la compétitivité du riz local.

- Dynamiser les efforts entrepris par les riziculteurs et les collectrices transformatrices pour améliorer significativement la qualité du riz local notamment dans le processus de transformation.

- Mettre la stratégie de marketing du riz local qui doit se concentrer sur les différentiations géographiques de la consommation pour mieux valoriser ce riz et capturer les préférences locales des consommateurs.

- Accélérer l'aménagement des périmètres rizicoles et la réhabilitation des périmètres aménagés et en confier la gestion à des groupements de producteurs comme c'est le cas à Koussin Lélé (Zou) et à Dévé (Mono) ou à des privés sous contrat de location ou de cession définitive par l'Etat dans le cadre du désengagement de l'Etat de certaines activités agricoles.

- Dynamiser la recherche agronomique nationale afin qu'elle puisse non seulement poursuivre les activités de recherches adaptatives mais aussi améliorer la fertilité des bas-fonds après leur mise en culture et élaborer des systèmes d'exploitation plus rentables et plus durables des bas-fonds.

- Encourager la consommation du riz local en facilitant aux acteurs de la filière les conditions d'acquisition d'équipements performants et adaptés permettant de produire à moindre coût et d'obtenir de produits de bonnes qualités organoleptiques et donc plus compétitifs.

- Renforcer la capacité productive des producteurs par le biais des formations.

- Mettre en place un système de financement des activités agricoles souple et adapté aux besoins et aux capacités de remboursement des producteurs.

- Veiller à ce que les autorités en charges des échanges extérieures surveillent de près la politique commerciale du Nigéria.

CONCLUSION

Conclusion

Cette étude sur l'importation du riz et la sécurité alimentaire au Bénin sur la période de 1990 à 2010 nous a permis de nous rendre compte de l'ampleur de l'insécurité alimentaire dans le pays. Conscients de cette situation, de nombreux travaux ont été effectués par des auteurs. Cependant, le phénomène persiste toujours au Bénin. L'étude a montré que les différents travaux existants sur la sécurité alimentaire n'abordent pas ou ne font pas ressortir l'incidence de l'importation du riz sur la sécurité alimentaire. Le manque de travaux pertinents sur la sécurité alimentaire au Bénin a sans doute entraîné la persistance de l'insécurité alimentaire. Pour mieux analyser l'évolution de l'importation du riz, nous avons analysé le ratio de la production nationale du riz à l'importation du riz qui révèle que la production du riz est restée largement en dessous de l'importation du riz au Bénin sur la période d'étude. Ce qui prouve que le Bénin n'est pas autosuffisant en riz. Ces résultats interpellent les réseaux des organisations paysannes intervenants dans la filière riz notamment, le Conseil de Concertation des Riziculteurs, à redoubler un peu plus d'ardeur afin de valoriser davantage les périmètres rizicoles encore inexploités et à promouvoir le riz local. La part simultanée des aides et des importations alimentaires dans l'offre alimentaire est analysée pour étudier les déterminants de la sécurité alimentaire. A ce niveau, les résultats ont révélé que le Bénin n'a pas encore atteint l'autosuffisance alimentaire. Il va donc falloir que les producteurs agricoles s'organisent davantage pour intensifier l'agriculture ; que le gouvernement renforce sa politique de la mécanisation agricole ; et faire la promotion des cultures vivrières. Pour mieux appréhender la question des déterminants de la demande d'importation du riz au Bénin, les modèles économétriques élaborés nous ont permis d'identifier la réexportation du riz, le prix à l'importation du riz et le taux de change du dollar par rapport au franc CFA comme les variables qui expliquent significativement l'importation du riz. Le modèle de l'offre alimentaire disponible par habitant élaboré pour analyser les effets de l'importation du riz sur la sécurité alimentaire nous a permis d'identifier une série de variables qui expliquent significativement cette offre. Il s'agit à long terme de la production alimentaire nationale, des exportations alimentaires, et du taux d'inflation et à court terme de la production alimentaire nationale et des exportations alimentaires. Ce qui témoigne des efforts que mènent les pouvoirs publics à tour de rôle pour réduire la pauvreté à la base. Quant à l'incidence de l'importation du riz sur l'offre alimentaire disponible par habitant, elle est négative et non significative. Ce résultat ne comble pas les attentes théoriques. Ce qui s'explique par le fait que le riz importé au Bénin est réexporté dans sa grande partie vers les pays limitrophes du Bénin. Ces résultats interpellent donc chaque acteur intervenant tant dans le domaine du libre échange commercial international que dans le domaine de la lutte contre la pauvreté au Bénin. Pour lutter contre le phénomène d'insécurité alimentaire au Bénin, il urge de mener des politiques basées sur ces variables et les conditions des échanges commerciaux avec les pays concernés.

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ANNEXES

Annexes

ANNEXE 1 Les données de l'étude : modèle (1-1) de la demande d'importation du riz

ANNEE

Pm (FCFA)

PRLD (FCFA)

PRMD (FCFA)

TCCN

TCDC

MR (FCFA)

1990

69,43

151,53

277,27

2,98324

450,4271

1,12E+10

1991

73,52

149,64

276

2,852301

433,834

2,29E+10

1992

74,79

143,65

322,92

3,315076

410,2295

2,48E+10

1993

100,59

132,48

297,5

3,688461

441,0091

2,33E+10

1994

143,71

198,46

322,22

19,324021

492,0539

3,07E+10

1995

184,39

265,68

322,5

18,463773

489,2862

3,17E+10

1996

170,77

279,38

324

6,207645

507,768

2,82E+10

1997

202,77

289,05

311,25

7,039621

578,0633

1,76E+10

1998

318,2

296,79

328

6,820732

588,5719

1,5E+10

1999

185,77

278,71

315

6,407811

614,3934

1,37E+10

2000

415,45

273,06

318,64

6,791188

732,1842

4,22E+10

2001

397,79

285,66

309,18

6,339675

733,046

5,12E+10

2002

372,17

248,44

445

5,757308

695,9997

7,2E+10

2003

244,64

276,88

298,82

4,400368

581,0844

1,18E+11

2004

446,3

298,31

309,5

3,932959

528,2819

2,76E+11

2005

872,04

304,69

333,75

3,994128

527,7505

4,56E+11

2006

76,42

279,72

320

4,070142

522,8097

5,89E+10

2007

103,15

278,44

320

3,814484

479,2974

1,01E+11

2008

136,87

390,12

400

3,773436

448,3709

8,27E+10

2009

66,21

400,33

530

3,162169

471,7796

4,32E+10

2010

93,77

398,34

665,83

3,279059

495,4981

3,89E+10

Source : INSAE, DPP/MAEP, ONASA

ANNEXE 2 Les données de l'étude : modèle (1-2) de la demande d'importation du riz

ANNEE

PNR (FCFA)

REXR (FCFA)

AAL (FCFA)

PIBr (FCFA)

POP (Habitant)

MR (FCFA)

1990

1,658E+09

9,37E+09

3333850

4,96E+11

4795090

1,12E+10

1991

1,565E+09

1,95E+10

609168

5,14E+11

4965030

2,29E+10

1992

1,647E+09

2,17E+10

786342,48

5,29E+11

4915555

2,48E+10

1993

1,565E+09

2,06E+10

1415238,8

5,48E+11

5074866

2,33E+10

1994

2,767E+09

7,29E+09

2,355E+09

5,64E+11

5239354

3,07E+10

1995

4,396E+09

7,87E+09

2,195E+09

5,95E+11

5423920

3,17E+10

1996

6,219E+09

1,05E+10

3,975E+09

6,24E+11

5603088

2,82E+10

1997

7,773E+09

1,02E+10

2,614E+09

6,56E+11

5790664

1,76E+10

1998

1,055E+10

1,11E+10

2,701E+09

6,81E+11

6028171

1,5E+10

1999

9,487E+09

5,27E+09

1,859E+09

7,68E+11

6231606

1,37E+10

2000

1,345E+10

1,39E+10

2,576E+09

8,06E+11

6399042

4,22E+10

2001

1,568E+10

2,51E+10

3,233E+09

8,56E+11

6584478

5,12E+10

2002

1,571E+10

1,62E+10

5,688E+09

8,24E+11

6769914

7,2E+10

2003

1,5E+10

5,86E+10

1,849E+09

9,28E+11

6973905

1,18E+11

2004

1,939E+10

1,38E+11

1,876E+09

9,57E+11

7182299

2,76E+11

2005

2,543E+10

2,23E+11

2,14E+09

9,85E+11

7395040

4,56E+11

2006

2,026E+10

2,65E+10

2,51E+09

1,02E+12

7612145

5,89E+10

2007

2,085E+10

4,45E+10

4,63E+09

1,07E+12

7958813

1,01E+11

2008

2,782E+10

3,97E+10

5,761E+09

1,12E+12

8224642

8,27E+10

2009

4,227E+10

2,03E+10

6,761E+09

1,06E+12

8497827

4,32E+10

2010

4,489E+10

3,28E+10

7,761E+09

1,09E+12

8849892

3,89E+10

Source : INSAE et Port Autonome de Cotonou

ANNEXE 3 Les données de l'étude du modèle 2 : modèle de sécurité alimentaire

ANNEES

PALN (FCFA)

MAL (FCFA)

XAL (FCFA)

AAL (FCFA)

MR (FCFA)

REXR (FCFA)

TINF (%)

TPIBr (%)

OADH (FCFA)

1990

1,85E+11

76504218

12183720

3333850

1,12E+10

9,37E+09

1,6

3,2

38607,9624

1991

2,03E+11

1,01E+08

14924341

609168

2,29E+10

1,95E+10

1,8

4,2

40990,8071

1992

2,25E+11

1,91E+08

16803050

786342,48

2,48E+10

2,17E+10

2,4

3

45729,3775

1993

1,94E+11

1,95E+08

20506155

1415238,78

2,33E+10

2,06E+10

2,7

5,8

38343,2165

1994

2,57E+11

5,54E+08

4,3E+08

2355447600

3,07E+10

7,29E+09

35,5

2

49551,2973

1995

2,9E+11

2,14E+10

1,15E+09

2194710000

3,17E+10

7,87E+09

16,2

6

57574,8612

1996

4,31E+11

2,7E+10

2,45E+09

3974883000

2,82E+10

1,05E+10

6,8

4,3

81990,9538

1997

5,04E+11

1,93E+10

9,71E+10

2614360800

1,76E+10

1,02E+10

4,7

5,7

74021,9093

1998

6,07E+11

1,75E+10

20938545

2700990980

1,5E+10

1,11E+10

5,8

4

104065,261

1999

5,49E+11

1,56E+10

8789803

1859350320

1,37E+10

5,27E+09

0,4

5,3

90931,8803

2000

5,64E+11

1E+10

5490000

2576371600

4,22E+10

1,39E+10

4,2

4,9

90154,175

2001

7,21E+11

1,58E+10

2,32E+08

3233239200

5,12E+10

2,51E+10

4

6,2

112371,989

2002

1,03E+12

2E+10

1,34E+08

5688275600

7,2E+10

1,62E+10

2,4

4,4

155926,531

2003

7,94E+11

2,61E+10

1,14E+08

1849158600

1,18E+11

5,86E+10

1,3

3,9

117853,555

2004

8,24E+11

2,93E+10

4,24E+08

1876410900

2,76E+11

1,38E+11

0,4

3,1

118969,221

2005

1,07E+12

5,45E+10

82052559

2140193300

4,56E+11

2,23E+11

5,4

2,9

151799,423

2006

1,09E+12

5,92E+10

8,59E+08

2510185600

5,89E+10

2,65E+10

3,8

3,8

151497,95

2007

8,79E+11

1,04E+11

4,13E+09

4629506940

1,01E+11

4,45E+10

1,5

4,6

123615,165

2008

1,37E+12

8,56E+10

5,47E+09

5761468800

8,27E+10

3,97E+10

7,9

5

176966,247

2009

2,37E+12

5,26E+10

1,94E+10

6761268100

4,32E+10

2,03E+10

2,2

2,7

283546,965

2010

2,47E+12

4,86E+10

5,34E+10

7761472800

3,89E+10

3,28E+10

1,9

2,6

279387,97

Source : INSAE et Port Autonome de Cotonou

ANNEXE 4 : Production, Importation et Réexportation du riz en tonnes

ANNEES

MR (tonnes)

REXR (tonnes)

PNR (tonnes)

1990

161822

135008

10940

1991

312091

265839

10461

1992

331609

290500

11464

1993

231642

204400

11811

1994

213622

50713

13943

1995

171919

42666

16545

1996

165136

61618

22259

1997

86798

50193

26891

1998

47012

34893

35562

1999

73612

28385

34040

2000

101556

33513

49246

2001

128726

63075

54901

2002

193530

43400

63219

2003

482351

239600

54183

2004

618418

309209

65015

2005

522912

256226

83454

2006

770551

346748

72432

2007

979372

430923

74866

2008

603949

289896

71321

2009

652499

306675

105596

2010

414345

349323

112704

Source : DPP/MAEP et Port Autonome de Cotonou

ANNEXE 5 : Taux de dépendance alimentaire et le ratio production à l'importation du riz (en %)

Années

TDAL (%)

PNR/MR

1990

4,32E-02

0,067605

1991

4,98E-02

0,033519

1992

8,54E-02

0,034571

1993

1,01E-01

0,050988

1994

1,12E+00

0,065269

1995

7,58E+00

0,096237

1996

6,74E+00

0,134792

1997

5,11E+00

0,309811

1998

3,22E+00

0,756445

1999

3,08E+00

0,462425

2000

2,19E+00

0,484915

2001

2,57E+00

0,426495

2002

2,42E+00

0,326663

2003

3,40E+00

0,112331

2004

3,65E+00

0,105131

2005

5,06E+00

0,159595

2006

5,37E+00

0,094

2007

1,11E+01

0,076443

2008

6,26E+00

0,118091

2009

2,46E+00

0,161833

2010

2,28E+00

0,272005

Source : Réalisé à partir des données de INSAE, DPP/MAEP et du Port Autonome de Cotonou

ANNEXE 6: TEST DE STATIONNARITE

EN NIVEAU

M

PM

PRLD

PRMD

TCCN

TCDC

LM(ou LMR)

LAAL

LPNR

LREXR

LPIBR

LPOP

LPALN

LMAL

LXAL

TINF

TPIB

LOADH

PREMIERE DIFFERENCE 

M

PM

PRLD

PRMD

TCCN

TCDC

LM(ou LMR)

LAAL

LREXR

LPIBR

LPOP

LPALN

LXAL

TINF

TPIBR

LOADH

DEUXIEME DIFFERENCE 

PRMD

LPIBR

TINF

ANNEXE 7 : TEST DE COINTEGRATION DE JOHANSEN

· MODELE 1-1 : Demande d'importation du riz

· MODELE 1-2 : Demande d'importation du riz

ANNEXE 8 : LES MODELES DE LONG TERME

· MODELE (1-1) : DEMANDE D'IMPORTATION DU RIZ

· MODELE (1-2) : DEMANDE D'IMPORTATION DU RIZ

MODELE 2 : SECURITE ALIMENTAIRE

ANNEXE 9 : TESTS CLASSIQUES SUR LES MODELES DE LONG THERME

MODELE (1-1) : DEMANDE D'IMPORTATION DU RIZ

CORRELOGRAMME

TEST DE NORMALITE DE JARQUE-BERA (graphique 1)

TEST DE BREUSCH-GODFREY

TEST DE WHITE

TEST DE RAMSEY

TEST DE CUSUM (graphique 2)

TEST CUSUM OF SQUARES (graphique 3)

MODELE (1-2) : DEMANDE D'IMPORTATION DU RIZ

CORRELOGRAMME

TEST DE NORMALITE DE JARQUE-BERA (graphique 4)

TEST DE BREUSCH-GODFREY

TEST DE WHITE

TEST DE RAMSEY

TEST DE CUSUM (graphique 5)

TEST CUSUM OF SQUARES (graphique 6)

MODELE 2 : SECURITE ALIMENTAIRE

CORRELOGRAMME

TEST DE NORMALITE DE JARQUE-BERA (graphique 7)

TEST DE BREUSCH-GODFREY

TEST DE WHITE

TEST DE RAMSEY

TEST DE CUSUM (graphique 8)

TEST CUSUM OF SQUARES (graphique 9)

ANNEXE 10 : TEST DE STATIONNARITE SUR LES RESIDUS

TEST DE STATIONNARITE SUR LES RESIDUS

· MODELE (1-1)

· MODELE (1-2)

· MODELE 2


ANNEXE 11 : LES MODELES DE COURT TERME

MODELE (1-1) : DEMANDE D'IMPORTATION DU RIZ

MODELE (1-2) : DEMANDE D'IMPORTATION DU RIZ

MODELE 2 : SECURITE ALIMENTAIRE

Annexe 12 : LES TESTS CLASSIQUES SUR LES MODELES DE COURT TERME

MODELE (1-1) : DEMANDE D'IMPORTATION DU RIZ

CORRELOGRAMME

TEST DE NORMALITE DE JARQUE-BERA (graphique 10)

TEST DE BREUSCH-GODFREY

TEST DE WHITE

TEST DE RAMSEY

TEST DE CUSUM (graphique 11)

TEST CUSUM OF SQUARES (graphique 12)

MODELE (1-2) : DEMANDE D'IMPORTATION DU RIZ

CORRELOGRAMME

TEST DE NORMALITE DE JARQUE-BERA (graphique 13)

TEST DE BREUSCH-GODFREY

TEST DE WHITE

TEST DE RAMSE

TEST DE CUSUM (graphique 14)

TEST CUSUM OF SQUARES (graphique 15)

MODELE 2 : SECURITE ALIMENTAIRE

CORRELOGRAMME

TEST DE NORMALITE DE JARQUE-BERA (graphique 16)

TEST DE BREUSCH-GODFREY

TEST DE RAMSEY

TEST DE CUSUM (graphique 17)

TEST CUSUM OF SQUARES (graphique 18)

ANNEXE 13 : MATRICE DE CORRELATION

MODELE (1-1) : DEMANDE D'IMPORTATION DU RIZ

MODELE (1-2) : DEMANDE D'IMPORTATION DU RIZ

MODELE 2 : SECURITE ALIMENTAIRE

TABLE DES MATIERES

AVERTISSEMENT i

CERTIFICATION ii

DEDICACES iii

REMERCIEMENTS v

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS vi

LISTE DES TABLEAUX...................................................................................................................viii

LISTE DES GRAPHIQUES ix

SOMMAIRE x

RESUME xi

INTRODUCTION 2

Chapitre 1 : Problématique et Méthodologie 5

1-1- Le Problème 5

1-2- Revue de littérature 10

1-2-1- Approche conceptuelle 10

1-2-2- La revue de littérature théorique 19

1-2-3- La revue de littérature empirique 24

1-3- Objectifs et hypothèses de l'étude 36

1-3-1- Les objectifs de l'étude 36

1-3-2- Les hypothèses de l'étude 36

1-4- Méthodologie 36

1-4-1- L'échantillonnage 36

1-4-2- Les données et leurs sources. 37

1-4-3- Les modèles conceptuels 37

1-4-4- Les méthodes d'estimation des coefficients des modèle..........................................44

Chapitre 2 : Présentation et analyse des résultats 47

2-1- Analyse de l'évolution des variables 47

2-1-1- Analyse de l'évolution de la production nationale du riz 47

2-1-2- Analyse de l'évolution de l'importation du riz 48

2-1-3- Analyse de l'évolution de la réexportation du riz 49

2-1-4- Analyse de l'évolution des prix du riz local et du riz importé au marché international de référence (Dantokpa) 51

2-1-5- Analyse de l'évolution de la population totale. 51

2-1-6- Analyse de l'évolution de la production alimentaire nationale. 52

2-1-7- Analyse de l'évolution des importations alimentaires. 53

2-1-8- Analyse de l'évolution des exportations alimentaires. 53

2-1-9- Analyse de l'évolution des aides alimentaires. 54

2-1-10- Analyse de l'évolution de l'offre alimentaire disponible par habitant. 55

2-2- Présentation des résultats 56

2-2-1- Présentation des résultats du modèle (1-1) de la demande d'importation du riz........ 56

2-2-1-1- Résultats des tests de stationnarité et de coïntégration 56

2-2-1-2- Estimation du modèle (1-1) à correction d'erreur 56

2-2-2- Présentation des résultats du modèle (1-2) 63

2-2-2-1- Résultats des tests de stationnarité et de coïntégration........................................63

2-2-2-2- Estimation du modèle (1-2) à correction d'erreur 64

2-2-3- Présentation des résultats du modèle 2 65

2-2-3-1- Résultats des tests de stationnarité et de coïntégration........................................69

2-2-3-2- Estimation du modèle 2 à correction d'erreur 70

2-3- Analyse des résultats 74

2-3-1- Analyse de l'évolution de l'importation du riz et de la sécurité alimentaire au Bénin de 1990 à 2010 74

2-3-1-1- Analyse de l'évolution de l'importation du riz par rapport à la production nationale du riz au Bénin de 1990 à 2010 74

2-3-1-2- Analyse de la dépendance alimentaire au Bénin de 1990 à 2010. 75

2-3-2- Analyse des déterminants de la demande d'importation du riz au Bénin de 1990 à 2010. 76

2-3-3- Analyse des effets de l'importation du riz sur l'offre alimentaire disponible par habitant au Bénin de 1990 à 2010 78

SYNTHESE DES RESULTATS, VALIDATION DES HYPOTHESES ET RECOMMANDATIONS 79

· Synthèse des résultats 79

· Validation des hypothèses 80

· Recommandations 80

CONCLUSION 83

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 85

ANNEXES II






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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon