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La question technologique à  la genèse du discours éthique de Hans Jonas. Une lecture du principe responsabilité

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par Bertin NKENGELE
Faculté de philosophie Saint Pierre Canisius de Kimwenza en RDC - Bachelier en philosophie 2013
  

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3.1. LA NATURE ET L'AFRICAIN

Dans ce point il est question de parler de la place qu'occupe la nature chez l'africain en général et en particulier chez le négro-africain. Que représente la nature pour l'africain ? Il est important de souligner à la suite de Bujo que le concept de `nature' n'est pas d'origine africaine ou n'a pas existé en Afrique. Il est d'origine occidentale.108(*)

Dans la société occidentale, mieux dans la philosophie grecque-occidentale, la nature était considérée comme quelque chose de sacré pouvant jouir du respect. Les premiers philosophes grecs (milésiens, éléates...) étaient d'ailleurs considérés comme des physiologues parce qu'ils se préoccupaient plus de la physis qui était certes quelque chose de sacré. C'est avec les modernes qu'il y a eu beaucoup de révolutions, notamment sur les plans scientifique, théologique et philosophique. Il y a eu une mise au point d'une vision du monde tout à fait nouvelle. De ce fait, la nature avait cessé d'être sacrée.

En Afrique ou chez l'africain, la nature était aussi considérée comme quelque chose de sacré. D'ailleurs, « pour le négro-africain, l'homme est un tout qu'il ne faut pas disséquer »109(*). L'africain a une vision holistique de l'homme. Dans l'homme, il s'avère difficile de séparer le profane du sacré : les deux cohabitent en lui et entretiennent des relations de complémentarité. « Le négro-africain se conçoit dans sa relation avec la nature comme un tout »110(*).

L'africain ne peut vivre sans la nature. Le salut du premier est certes lié à celle-ci. Au cas où il y a équilibre dans l'ordre cosmique, il y aussi équilibre dans l'homme : il ne peut se sauver qu'en sauvant le monde. Ce cosmos dont nous parlons est quelque peu divinisé, dans la mesure où il dit la vie. Ses éléments permettent de guérir certaines maladies. Le tradi-praticien use des objets de la nature pour soigner. Ainsi, l'africain « ne peut être en bonne santé au sens holistique que s'il vit en harmonie avec toute la création »111(*). L'homme peut agir comme bon lui semble, mais jamais en contradiction avec l'ordre cosmique.

Pour le professeur Nketo,

L'Africain vit en symbiose avec la nature. Nature qui est pour lui, un milieu de vie, son « élément » plutôt qu'une matière objectivée ou un ensemble de choses à dominer (...). L'homme et la nature forment une même chair, un même tissu vital. Leur rapport d'appartenance participative n'est ni de confusion ni de domination. (...) Bref, dans la mesure où le négro-africain ne considère pas la nature comme une simple matière à dominer et donc comme un objet, mais où il l'approche comme un partenaire dont on a toujours besoin pour vivre heureux, il fait preuve d'une sensibilité phénoménologico-écologique évidente. En ce sens la nature est ce sans quoi son existence s'engage dans des multiples impasses et des dérèglements de toute sorte.112(*)

Certes, c'est le fait de prendre la nature pour sacré qui permettait de maintenir en elle l'ordre et épargnait des multiples catastrophes. En effet, il est très bénéfique de considérer la nature comme sacrée, car étant sacrée, elle ne peut pas être à la merci de l'homme. Cependant, cette conception a perdu de valeur du fait de la rencontre de l'africain avec l'homme blanc. Aujourd'hui, sous l'influence de l'urbanisation et du capitalisme, l'africain doit abattre les arbres en désordre, en vue d'avoir de l'argent et du profit. Nous ne pouvons plus à nos jours affirmer que la nature est du domaine du sacré chez l'africain. Elle est actuellement désacralisée et n'est pas à l'abri des technosciences, étant donné que nous sommes dans un monde qui, sous l'influence des technologies, est réduit à un village planétaire où les cultures les plus puissantes s'imposent et véhiculent leurs visions du monde.

* 108 Cf. B., BUJO, « La conception négro-africaine de la nature et le problème de l'écologie » in E. FUCHS -M. HUNYADI, Éthique et Nature, p. 149. Article trouvé sur www. Books.google.cd.

* 109 Ibid., p. 149.

* 110 J., MBUNGU, Op. cit, p. 378.

* 111 B., BUJO, Op. cit, p. 150.

* 112 C., NKETO, « Les rapports homme-nature. Approche phénoménologico-anthropologique », in Respect de la nature et développement. Enjeux éthiques du développement durable, actes de la XVIIIe semaine de Kinshasa, du 20 au 24 Janvier 2009, pp. 53-55.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo