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La réhabilitation de la CEPGL comme solution à  la crise sécuritaire dans la région des grands lacs africains

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par Giresse NGOIE KALOMBO
Université de Likasi - Licence 2013
  

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« LA REHABILITATION DE LA CEPGL COMME SOLUTION A LA CRISE SECURITAIRE DANS LA REGION DES GRANDS LACS AFRICAINS »

Introduction

Les pays dits de Grands Lacs Africains (Rwanda, Burundi et la République Démocratique du Congo) ont une histoire commune. La Belgique, ayant hérité les colonies Allemandes du Rwanda et du Burundi dans le cadre du système des mandats institué par la Société des Nations (SDN) à la suite du traité de paix de Versailles1(*). Elle avait pu reprendre une dizaine d'années plus tôt l'Etat Indépendant du Congo (EIC) du roi Léopold II et avait transformé son statut en celui de la colonie en 1908, intégrant graduellement la gestion de ces territoires. La Belgique y développa une sorte « d'Afrique Equatoriale Belge », dont le signe le plus évident fut l'intégration de la gestion politique et monétaire. L'assimilation était involontaire. Certains faits ont donc créé des mobilités transfrontalières notamment :

v La création des universités, surtout au Congo Belge (Lovanium, Université Libre du Congo, ...) recevant des étudiants des autres pays ;

v Les transmutations des fonctionnaires locaux d'un territoire à un autre ;

v La gestion des congrégations missionnaires suivant le même modèle.

Après les indépendances (République Démocratique du Congo : 30 juin 1960, le Burundi : 1èr juillet 1962 et le Rwanda : 2 Juillet 1962), plusieurs régimes se sont succédés dont certains ont été longs avec les mêmes caractéristiques dictatoriales. Pendant cette période, les relations sont bonnes entre Kigali, Kinshasa et Bujumbura. Cela aboutit à la création, en 1976, de la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL) et la mise en route d'un document migratoire dit Laissez-passer CEPGL permettant aux habitants des 3 pays de circuler librement avec visa gratuit. Des projets naissent tels que la Société Internationale d'Electricité des Pays des Grands Lacs (SINELAC) en 1984 ; la Banque de Développement Economique des Pays des Grands Lacs (BDEGL), l'Institut de Recherche Agro Zootechnique (IRAZ), l'Energie des Grands Lacs (EGL) etc. ont accéléré l'intégration dans le cadre de la CEPGL.

La chute du mur de Berlin (1989) brise l'existence de Deux Blocs Est-ouest et met fin à la Guerre froide2(*). Dans les pays du Tiers monde et particulièrement dans ceux de Grands Lacs Africains naissent des tendances démocratiques avec l'instauration des multipartismes, des conférences nationales, des négociations avec l'opposition,...

La déstabilisation aiguë de la sous-région débute le 1èr octobre 1990, lorsque le Front Patriotique Rwandais (FPR) attaque le Rwanda à partir de l'Ouganda. Guerre à l'issue de laquelle il prend le pouvoir en Juillet 1994, après des accords politiques, des crimes dont un génocide3(*). Huit mois plus tôt, le processus démocratique avait tourné au drame au Burundi ; des dizaines des milliers des personnes sont mortes et le pays s'est engagé dans une guerre civile. A ce moment règnent des conflits tribaux dans les Kivu (phénomène Bangiti, Katuku...). Fin 1993, près de deux cent mille réfugiés Burundais et au milieu de 1994, plus d'un million des réfugiés Rwandais inondent la République Démocratique du Congo par le Kivu, qui vient à peine de s'engager dans une fragile pacification. C'est le début de l'extension, en cercles concentriques, des conflits dans la sous-région. La situation lente au Congo sera réchauffée et les guerres de libération sont déclenchées ranimant les multiples conflits tribaux qui sévissent dans le pays4(*).

La sous-région est alors en ébullition. Des milliers de jeunes sont recrutés soit par des bandes armées, soit par les armées régulières. Il y a une multitude des déplacés internes, des réfugiés, des familles sont séparées, les civiles sont surarmés, l'insécurité, la famine, la dégradation totale du tissu socioéconomique. Le développement est bloqué car il n'y en aura pas sans paix ni pain. Il faut réinstaurer la paix par la consolidation de l'autorité de l'Etat.

Pour les politiciens, et selon le principe qui stipule que « qui veut la paix prépare la guerre » il faut se défendre et attaquer. Ainsi, on se surarme. Des structurations idéologiques ont été faites pour endoctriner les jeunes et toute la population, non à aimer certains étrangers mais à les haïr davantage. Les grains de préjugés, des caricatures, stéréotype liés à la mauvaise gouvernance, à la corruption généralisées, au népotisme, et une misère profonde sont enracinées et développés. Des termes jadis utilisés en coulisses apparaissent et sont brandis en première pages, c'est entre autres le tribalisme l'ethnisme, l'xénophobie, l'ethnocentrisme, ... des valeurs jadis prouvées telles que la solidarité, l'hospitalité, le pardon, l'amour du prochain, la non-violence, ... et tant d'autre sont jugées négatives et donc se perdent progressivement. Désormais, il est encré dans le chef des gens et surtout dans l'opinion publique, consciemment ou inconsciemment, des attitudes qui n'ouvrent aucune voie à la communication ni à la compréhension entre les peuples tant à l'intérieur d'une société qu'entre les différentes sociétés ou peuples.

SECTION I. ORIGINES ET CAUSES DE L'INSECURITE DANS LA REGION DES GRANDS LACS AFRICAINS

1. LE PHENOMENE MIGRATOIRE ET LA COLONISATION

Les causes de l'instabilité et de la récurrence des conflits transfrontaliers dans la région des Grands Lacs sont à rechercher dans l'histoire immédiate et lointaine des peuples et des Etats qui la composent.

Le phénomène migratoire, volontaire ou forcé, est vraisemblablement au coeur des conflits qui sévissent dans la région. Tous les conflits de la région ont en commun la présence d'un peuple, largement considéré comme autochtone et majoritaire, ayant en face de lui une minorité installée, parfois de manière séculaire, sur un territoire commun partagé.

1.1. La responsabilité coloniale

Le rôle de la colonisation, donc sa responsabilité, s'arrête souvent au fait d'avoir érigé des communautés les unes contre les autres dans une optique visant à diviser et différencier les colonisés pour mieux gouverner. Pour Pierre-François GONIDEC5(*) il est clair que le pouvoir colonial a joué des rivalités interethniques pour mieux asseoir sa domination (divide an rule).

Sur la question de cette responsabilité, Scholastique MUKASONGA6(*), va jusqu'à affirmer la tentative de reproduction, peut être inconsciente, du binôme wallons/flamands par le colonisateur Belge dans la région des Grands Lacs en le transposant sur la division sociale qui existait alors entre le Hutu (agriculteur) et le Tutsi (éleveur). Elle soutient donc la thèse de la nature purement socio-économique de la classification Hutu/Tutsi ne comportant pas de caractère sectaire, ni un caractère figé avant l'arrivée des colons. Selon elle était tutsi qui possédait du bétail, devenait Hutu qui le perdait et vice versa. Le fait que les deux groupes parlent encore aujourd'hui la même langue semble corroborer ses propos qui vont contre les définitions de l'ethnie qui prévalent encore aujourd'hui. Pierre François GONIDEC7(*) a raison de se demander dans quelle mesure le pouvoir colonial n'a pas été pour inventer parfois des ethnies.

En RDC, les politiques coloniales ont, notamment pour des besoins de main d'oeuvre, contribué à installer de manière plus ou moins durable des populations rwandophones dans le Nord et le Sud Kivu.

1.2. Le mouvement de population

D'autres raisons ont contribué à constituer le brasier régional qui se rallume souvent au moindre attisement. Henry C. HOEBEN8(*) relève trois raisons principales qui ont encouragé très tôt les mouvements des populations rwandophones vers les régions orientales du Congo :

- Les périodes de famine qui ravagèrent le Rwanda en 1905, 1928 et 1929, 1940 à 1943 et celle de 1950 à 1952 ;

- La surpopulation du Rwanda ;

- Le besoin de main d'oeuvre dans les plantations, les mines, l'industrie et les routes au Congo.

Ces vagues d'immigration massives, surtout celle des années 50, vont contribuer à créer ou à renforcer sur des localités Congolaises, des regroupements assez hétérogènes, auparavant inexistants, dit des `Banyarwanda', en référence aux racines culturelles et géographiques Rwandaises de ses populations ainsi que leur langue le Kinyarwanda.

Les premières tensions entre les banyarwanda et les populations locales se manifestent assez vite après l'indépendance, contribuant à une reprise politique par certains partis de l'époque des conséquences d'une telle immigration. Ces tensions se caractérisent alors par des épisodes de révolte des populations Rwandophones contre les autorités locales. En 1963 et 1964, une frange de la population rwandophones en faveur d'un séparatisme régional tentera en vain d'obtenir les territoires de Rutshuru, Masisi et de Goma par une révolte qui sera jugulée par l'ANC (l'Armée Nationale Congolaise). Cette révolte marque l'entrée dans l'imaginaire collectif Congolais de la menace d'un empire Hima-Tutsi qui amputerait le Congo d'une partie de ses terres orientales. Cet empire fictif, comme l'idée de la création d'un tutsiland dans la région pour résoudre la crise, va servir pendant longtemps de fonds de commerce aux partisans d'une `balkanisation' du Congo. Au même moment, le nouveau pouvoir Hutu du Rwanda conduit une politique qui pousse des centaines de milliers de tutsis vers l'exil principalement en RDC, en Ouganda et en Tanzanie.9(*)

1.3. Pression démographique et conflits fonciers

Ces premières tensions, conséquences des migrations antérieures et de migrations plus récentes dues à la pression démographique, ainsi que la résurgence de plus en plus fréquente de conflits fonciers entre chefs locaux et populations rwandophones vont aider à exporter de manière durable la logique politique et territoriale d'exclusion réciproque selon laquelle fonctionne déjà le binôme Hutu/Tutsi au Rwanda et au Burundi. Cette logique sera portée à l'échelle supérieure et imposée comme applicable à un binôme Bantou/ non Bantou, rendant ainsi la régionalisation du conflit possible. Cyril MUSILA10(*) fait la même analyse : « la systématisation des antagonismes entre Hutu et Tutsi, au Rwanda comme au Burundi et leur régionalisation progressive sous forme d'ethno nationalismes à l'échelle de la région renvoie à l'intensification des luttes agraires dans ces pays et surtout dans le Kivu du Congo Zaïre où il y a encore des terres disponibles. Alors, sur les territoires des trois pays, lorsqu'une de ces entités est menacée, ses `congénères' se sentent en devoir de solidarité pour intervenir ».

D'autres populations originaires du Rwanda, installées dans la région d'Uvira au Sud Kivu (RDC) bien avant la conférence de Berlin de 1885 qui fixa les limites territoriales des colonies (limites qui deviendront les bases des politiques d'octroi de la nationalité), vivent depuis le 18ème siècle de manière relativement paisible. Ce groupement ethnique dit des Banyamulenge, reste cependant absent de toutes les cartes ethniques coloniales décrivant le paysage humain du Sud Kivu et cela jusqu'aux indépendances. Ceci s'explique peut être par le fait que le terme « Banyamulenge » ne constitue pas encore, à l'époque, une dénomination ethnique. Il fait plutôt référence aux habitants du village de Mulenge, situé sur le plateau de l'Itombe (RDC).

Le terme se généralise autour de 1967, sur l'initiative propre des Banyamulenge, dans un souci de différenciation avec les groupes d'immigrés venus du Rwanda dans des vagues d'immigration plus récentes connus sous l'appellation Banyarwanda. Ces derniers feront, comme nous le décrirons plus tard, cause commune avec les Banyarwanda une fois que leurs intérêts seront menacés, particulièrement sur le dossier épineux de la `congolité' tournant autour du droit à la nationalité Congolaise.

2. LA SITUATION SECURITAIRE DANS LA REGION DE GRANDS LACS AFRICAINS

Depuis bien longtemps un climat de tension est établi dans la région. On observe des mouvements rebelles dans un grand nombre de pays. La plupart d'entre eux trouvent des bases arrière et un soutien au Zaïre de Mobutu avec ou sans le parrainage tacite du dictateur. Des chefs rebelles comme John GARANG du Soudan, MUSEVENI de l'Ouganda ou encore SAVIMBI de l'Angola se serviront longtemps du Zaïre comme terrain d'entraînement et de retraite. MUSEVENI avait été soutenu par MOBUTU pour passer au pouvoir en chassant les hommes du président MILTON OBOTE en 1986.11(*)

2.1. La chute d'Idi Amin DADA en Ouganda au génocide Rwandais de 1994

L'arrivée au pouvoir de Yoweri Museveni en Ouganda, appuyé par les tutsis en exil de la région et par l'armée Tanzanienne de Julius Nyerere, va changer la donne régionale pour longtemps. Le soutien des tutsis à Museveni émane de la proximité naturelle qu'ils éprouvent à l'endroit d'un Hima (un cousin d'Ouganda) et de l'espoir que soit enfin pris en compte le sort des populations tutsies que ses prédécesseurs ont parqué dans des camps de réfugiés en Ouganda. C'est à l'intérieur d'un de ces camps qu'a grandi Paul Kagamé, l'actuel président du Rwanda.

Cette prise de pouvoir en Ouganda va offrir aux tutsis un espace serein d'organisation et de préparation à un retour et une éventuelle prise du pouvoir par les armes au Rwanda voisin. L'option d'un retour armé est pour ces populations la seule envisageable compte tenu du fait que pour des raisons de surpopulation le Régime hutu du Rwanda a acté le principe du non retour des réfugiés tutsis.

Dans le cas précis de la RDC, des jeunes tutsis Congolais sont recrutés pour contribuer à ce début d'embryon d'une « armée sans frontières » pour reprendre le terme que les populations du Kivu donneront à ces troupes bigarrées qui sèmeront la désolation pour longtemps sur leur territoire. Le terme est bien choisi, certains de ces miliciens ont même combattu avec le FRELIMO (Front de libération du Mozambique) au Mozambique pendant la guerre de libération en 1992.12(*)

Fort de ce noyau tutsi et de sa nouvelle base arrière en Ouganda, Fred Rwigyema (tuteur militaire de Paul Kagamé) se lancera en 1990 dans la reconquête du Rwanda. Campagne au cours de laquelle il perd la vie et qui ne doit son échec qu'à l'intervention des éléments de la Division Spéciale Présidentielle du Maréchal Mobutu et au soutien de l'armée Française au régime hutu d'Habyarimana.

Le coup d'Etat d'octobre 1993 au Burundi et la guerre larvée qui s'en suit, marquée par des explosions et des dérives génocidaires traumatisantes, vont aiguiser et renforcer les radicalismes et les intégrismes ethniques dans la région.

Ce qu'il importe de retenir de cet amalgame d'événements et qui constitue un postulat de la régionalisation permanente des conflits dans la région c'est d'abord la tendance régionale à faire recours pour des raisons idéologiques, politiques, économico stratégiques voire ethniques au droit d'ingérence.

Il faut aussi relevé la présence d'une solidarité tutsie qui dépasse largement les cadres nationaux faisant de ce groupement un groupement régional solidaire, prêt à défendre ses intérêts sans considération de frontières. La présence d'un antagonisme fort Hutu / Tutsi qui débouche au final à une mise en opposition des Bantous (les Hutus étant Bantous) et des non Bantous (les tutsis étant nilotiques) prête le flanc à des alliances régionales souvent basées sur des pseudos proximités ethno-claniques.

a) Le génocide rwandais de 1994

A partir d'avril 1994, deux foyer de violences éclatent et coexistent au Rwanda jusqu'en juillet de même année :

- Le génocide des Tutsi et des Hutu modérés par les extrémistes Hutu au pouvoir.

- La réactivation simultanée de la guérilla Tutsi du Front Patriotique Rwandais (FPR), menée par Paul KAGAME, en lutte depuis 1990 contre le pouvoir Hutu et les Forces Armées Rwandaises (FAR) ; la guérilla est soutenue par l'Ouganda qui lui sert de base arrière.

Le 6 avril 1994, à proximité de l'aéroport de Kigali, Juvénal HABYARIMANA alors président Rwandais Hutu au pouvoir depuis 1973, accompagné du président Burundais Cyprien NTARYAMIRA, périssent dans un attentat contre l'avion qui les ramenait d'un sommet régional en Tanzanie. L'attentat sert de prétexte au déclenchement des tueries qui, dès le 07 avril, éclatent simultanément dans la capitale Kigali, dans le sud, est et nord du pays. Elles sont conduites par des extrémistes Hutus, miliciens Interahamwé de l'ex-parti unique du président Habyarimana et soldats des Forces Armées Rwandaises. Ils ont pour mission d'éliminer méthodiquement les Tutsi « cancrelats » (sobriquet infamant donné aux tutsi depuis 30 ans) et l'opposition Hutu modérée avec listes des noms à l'appui, constituées grâce aux cartes d'identité instaurés à l'époque coloniale mentionnant l'appartenance ethnique des communautés. La simultanéité, la violence et l'ampleur des massacres attestent leur planification de longue date.

Les massacres avaient été préparés pendant des mois en avant. La garde présidentielle et d'autres militaires de l'armée Rwandaise ont donné des entrainements militaires aux milices Interahamwés et Impuzamungambis pour leur apprendre comment tuer avec le plus d'efficacité. Les Interahamwés « ceux qui attaquent ensemble » sont la milice du Mouvement Républicain National pour le Développement et la Démocratie (MRND) et les Impuzamungambis « ceux qui ont le même but » sont la milice du parti dit Coalition pour la Défense de la République (CDR). Créées en 1992, ces milices ont reçu des entrainements militaires intenses fin 1993 et début 1994 en groupe de 300 hommes à la fois envoyés pour trois semaines dans un camp militaire dans la région du nord-est du Mutara . Dans leurs attaques contres les civiles, les milices étaient souvent accompagnées d'un petit nombre de militaires ou de policiers du gouvernement, mais les milices ont tué plus de personnes que les forces armées. Les autorités Rwandaises ont distribué des armes à feu aux membres de milices et autres supporteurs de Habyarimana au début de l'année 1992 et encore plus vers la fin de 1993 et au début de 1994.13(*)

Jean Pierre CHRETIEN décrit le cynisme appliqué, la normalisation de la haine dont les tueurs front preuves : «  les miliciens dits Interahamwés les solidaires font fuir leurs victimes vers des refuges supposés (églises, dispensaires, écoles) , puis encerclent ces lieux devenus des abattoirs, les militaires y jettent des gaz lacrymogènes, des grenades à fragmentation et tien pour briser toute résistance, puis y pénètrent pour déloger les réfugies à la fois terrorisés et résignés, les miliciens attendent aux sorties avec leurs machettes, leurs lances et leurs gourdins cloutés. Il reviennent voir les tas de cadavres le lendemain matin pour achever les blessés et piller ». Les massacres se poursuivent sans cesse faisant, entre avril et juillet 1994, plus de 800 000 victimes Tutsi et Hutu modérés. Une première vague d'une dizaine de milliers de réfugiés, essentiellement Tutsi, traverse la frontière et parvient au Kivu, dans l'Est de l'ex-Zaïre.14(*)

b) Les refugies rwandais au zaïre

Début avril 1994, simultanément la guérilla Tutsi du Front Patriotique Rwandais (FPR), dont les bases arrière sont en Ouganda, soutenues par le président Yoweri Museveni depuis 1990, réactive les combats contre les Forces Armées Rwandaises (FAR) du pouvoir Hutu en place. Après trois mois de violences combats, le 4 juillet, les rebelle conquièrent la capitale Kigali, renversent le régime Hutu et poursuivent leur avancée dans l'ensemble du pays. Un gouvernement intérimaire, sans légitimité, constitué par les extrémistes Hutus fidèles au président défunt, se replie vers le sud-ouest du pays, zone humanitaire supervisée par l'opération Turquoise. Il s'agit d'une intervention militaire et humanitaire Française autorisée par le conseil de sécurité de l'ONU par la résolution 929 du 22 juin 1994 pour une durée de deux mois.

Le 17 juillet, la formation du gouvernement d'unité nationale par Faustin Twagiramungu, Hutu modéré consacre la victoire politique du FPR pasteur Bizimungu (Hutu modéré) est nommé président de la république et Paul KAGAME, chef des rebelles, devient vice-président une assemblée nationale de transition entre en fonction le 24 juillet, les tueries cessent après la victoire du FPR.

Mais une deuxième vague de réfugiés déferle alors 1,2 million de Rwandais Hutu, infiltrés et encadrés par des milliers de soldats Hutu des ex-FAR et les milices Interahamwé, les « génocidaires », fuient vers les pays limitrophes, plus d'un million de personnes se regroupe vers Goma et Bukavu, dans la province du Kivu, dans l'Est du ex-Zaïre.15(*)

2.2. Causes et conséquences des guerres d'invasion en RDC

Les conditions pour le prolongement du drame rwandais en territoire congolais sont de suite réunies par l'installation sur la frontière entre la RDC et le Rwanda d'un million et demi de réfugiés hutus encadrés par des éléments génocidaires de l'ancienne armée Rwandaise. Ces militaires n'ont pas été désarmés à leur entrée en territoire Congolais. Ils ne tardent pas à lancer des expéditions meurtrières en direction du Rwanda et sur le territoire Congolais, parfois de connivence avec des populations autochtones, contre des éleveurs tutsis (Dans Masisi au Nord Kivu ou encore contre les banyamulenge au Sud Kivu).

Ces attaques déclenchent l'exode d'une partie de ces populations vers le Rwanda. Les résidus de ces groupes de réfugiés armés sèment encore aujourd'hui la terreur au Kivu sous des dénominations diverses : FDLR, Rastas, Interahamwé, etc.

Dans la foulée du génocide, la présence dans les camps d'éléments armés de l'ancienne armée Rwandaise représente un danger direct et permanent pour les régimes tutsis et alliés de la région (Rwanda d'abord mais aussi Ouganda et Burundi). Elle va donc constituer, couplée avec les exactions dont sont victimes les populations tutsies au Congo, l'essentiel de l'alibi d'une guerre en territoire Congolais. Un jeu d'intérêt complexe va en dessiner le contour.

La guerre qui éclate en 1996 sur fond de revendications ethniques des Banyamulenge ne cache pas ses dessous de cartes longtemps. Ses principaux leviers sont la volonté du Rwanda de mettre un terme à l'insécurité que cause des camps de réfugiés hutus militarisés situés à sa frontière et venger, si possible, les victimes du génocide en disposant des bourreaux, et le désir de l'Ouganda d'en finir avec les bases arrière des rebelles de la Lord Resistance Army (LRA) et le souci d'accéder au rang de puissance régionale face à un Zaïre s'écroulant. Un rôle pour l'Ouganda de leader régional que l'administration Clinton ne cessera d'affirmer et d'appuyer. En guise de couverture politique, d'anciens maquisards Congolais, dont Laurent Désiré Kabila, sont vite recrutés afin de masquer une guerre d'agression en lui conférant le caractère plus noble de lutte pour la libération du peuple Congolais, opprimé sous la dictature trentenaire du maréchal Mobutu.

C'est sur cette trame qu'une armée d'enfants soldats dits `Kadogos', soutenue militairement par les armées Ougandaise et Rwandaise et plus tard par l'armée Angolaise (décidée d'en finir une fois pour toute avec les bases arrières des rebelles de l'UNITA (Union Nationale d'Indépendance Totale d'Angola) en territoire Congolais et de se débarrasser de son ennemi de toujours :Mobutu) va procéder au démantèlement, teinté de massacres, des camps de réfugiés hutus, prendre le contrôle des ressources du Nord Est et de l'Est du Congo et progresser lentement vers Kinshasa afin d'y prendre le pouvoir.

Cette armée regroupe en son sein les cadres de « l'armée sans frontière » ayant combattu en Ouganda et au Rwanda ainsi que des renforts d'Erythréens, des Somaliens, d'Ethiopiens, et selon certains observateurs même des combattants Libériens de l'ethnie Khran. Dès 1996, l'africanisation du conflit que l'on qualifiera plus tard de première guerre mondiale africaine a déjà pris racine.16(*)

Devant une armée de déserteurs qui abandonnent positions et munitions sans résister, l'armée hétéroclite qui porte désormais le nom d'AFDL (Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo) avance très rapidement. Les renforts apportés au régime de Mobutu par l'entremise de mercenaires recrutés par la France dans les Balkans sous le commandement de Christian Tavernier, la résolution 1080 du Conseil de sécurité de l'ONU, fortement poussée par la France, prévoyant l'envoi au Kivu d'une force internationale (qui ne verra jamais le jour), l'intervention des soldats Togolais envoyés par Eyadema et le soutien des rebelles Angolais de l'UNITA n'y feront rien. L'AFDL entre dans Kinshasa et sonne le glas de la plus vieille dictature d'Afrique noire. Paul Kagamé a réussi son pari comme il le confiera plus tard au Washington Post. Il s'était donné pour but de démanteler les camps de réfugiés hutus, de détruire la structure de l'ancienne armée Rwandaise et des milices Interahamwés basées autour de ses camps et au final en finir avec Mobutu.

Plusieurs autre pays se seront joints à l'effort, la Zambie de manière discrète, le Zimbabwe et la Namibie en envoyant l'un des fonds et des grains, l'autre des cargaisons de poissons séchés pour les troupes de l'AFDL, l'Afrique du Sud en prenant le volant diplomatique. L'Afrique entière semble s'être mise en mouvement pour un Congo qu'elle espère voir devenir un des moteurs de son développement.

Une année seulement après leur « joint venture » politico-militaire, Laurent Désiré Kabila décide de rompre avec la tutelle politique, économique, diplomatique et militaire que lui imposent le Rwanda et l'Ouganda.

Pendant près d'une année, l'armée Congolaise est dirigée par des officiers Rwandais. Un certains James Kabarebe, proche de Kagamé, occupe même la fonction de chef d'Etat major. La diplomatie Congolaise est elle aussi dirigée par un Congolais Rwandophone le docteur en médecine au nom de BIZIMA KARAHA à la solde de Kigali et de nombreux biens quittent la RDC pour le Rwanda et l'Ouganda qui consolident leur positionnement économique dans l'Est de la RDC. Cette situation réveille le vieux démon nationaliste Congolais, L.D. Kabila en devient le nouveau porte étendard.

Hervé CHEUZEVILLE17(*) exprime bien ce retournement de veste dans son livre Chroniques Africaines de Guerre et d'espérance : « Une fois au pouvoir, Kabila, l'ex-rebelle à la solde de ses voisins de l'Est, tenta de se transformer en authentique homme d'Etat Congolais, faisant passer ce qu'il considérait comme étant l'intérêt national avant les intérêts du Rwanda et de l'Ouganda ». La décision unilatérale de Kabila d'interrompre sa coopération militaire avec les Rwandais et les Ougandais qui mettent le feu aux poudres. Le 2 août 1998, soit seulement 15 mois après la chute de Mobutu, le Congo, et toute la région des Grands Lacs, sombre à nouveau dans une guerre qui durera 4 ans, fera environ plus de 4 millions de mort et coutera au Congo plus de 18 milliards de dollars Américains.

C'est une guerre au développement multiforme: si dans ses débuts elle n'est rien d'autre qu'une agression à peine voilée d'une coalition d'Etats voisins (Rwanda, Ouganda et Burundi), elle prend lentement le visage d'un, puis de plusieurs mouvements rebelles soutenus par ces mêmes États.

Elle débute par une tentative de putsch militaire menée par le Rwanda (opération aéroportée sur la base militaire de Kitona située à une centaines de kilomètre de Kinshasa) qui est stoppée nette grâce à l'intervention de l'armée Angolaise en soutien à L.D Kabila. L'Angola sera suivi plus tard dans son appui à la RDC par le Zimbabwe et la Namibie. Le Burundi, miné par des problèmes interne se désolidarise assez tôt de l'action du Rwanda et de l'Ouganda en RDC.

2.3. Naissance des mouvements rebelles en RDC

Après l'échec de cette tentative de putsch, l'Ouganda et le Rwanda s'emploient à mettre des visages Congolais à la tête d'un mouvement dit de libération qui couvre leur agression. C'est ainsi que naît le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) couvre par deux parrains décidés à garder le contrôle des ressources naturelles dont regorgent les provinces Est de la RDC.

Face à une guerre s'installant durablement (et qu'ils avaient prévue de courte durée), le couple Ougando-Rwandais finit par battre de l'aile. Les deux Etats iront jusqu'à s'affronter militairement en territoire Congolais pour le contrôle de la province Orientale et de son chef-lieu de Kisangani. Cette « guerre dans la guerre », pour reprendre l'expression du Rapporteur Spécial sur la situation des droits de l'homme en RDC monsieur Roberto Garreton, a des visées purement économiques. Elle reflète « le mieux l'esprit de conquête qui anime le Rwanda et l'Ouganda ».18(*)

Les armées Rwandaises et Ougandaises dans une logique destructive, animée par des motifs de prédation économique prennent pour cibles la population locale et l'infrastructure de la ville comme le témoigne l'assemblée épiscopale de Kisangani : « La gravité et l'absurdité du mal commis montrent que la logique de la guerre, inspirée par l'idolâtrie de l'argent, finit par égarer ceux qui s'y engagent, au point de ne plus voir ni pourquoi, ni à qui ils font la guerre ». Le schisme du couple Ougando-Rwandais va se répercuter sur le mouvement rebelle du RCD qui va éclater en « une multitude de factions antagonistes, les unes à la solde du Rwanda, et les autres à la solde de l'Ouganda, mais toutes terrorisant et exploitant la population locale. L'Ouganda participa même à la création d'un nouveau mouvement rebelle entièrement à sa solde... c'est ainsi que le Mouvement pour la Libération du Congo (MLC) de Jean -Pierre Bemba apparut sur la scène déjà bien remplie des rebellions Congolaises ».19(*)

Le recrutement par l'Ouganda de Jean-Pierre Bemba, fils d'un richissime homme d'affaire Congolais, étant lui-même bien pétri par le moule du profit, va consacrer le caractère lucratif de l'entreprise militaire de ce pays, qui du reste sera démontré par le rapport du panel de l'ONU sur le pillage des ressources naturelles du Congo. C'est ce même MLC qui élargira le champ de la régionalisation du conflit des Grands Lacs et confirmera l'hypothèse cynique d'une armée sans frontière en allant par deux fois, de la manière la plus brutale, au secours du régime du président Patassé en République Centrafricaine pour contrecarrer l'avancée des troupes de l'ancien rebelle Bozizé.

Bien que dotés d'une pléthore de mouvements rebelles, le Rwanda et l'Ouganda vont conserver jusqu'en 2003 une présence militaire sur environ 2/3 du territoire de la RDC. Ce n'est qu'après le départ des troupes d'invasions Rwandaises et Ougandaise en 2003 que la guerre va entrer dans sa 3ème phase, durant laquelle on assiste à une prolifération de petits seigneurs de guerre, principalement en Ituri, et l'instauration dans cette région d'une logique de tensions ethniques entre Hema et Lendu curieusement eux-aussi traditionnellement éleveurs ou cultivateurs. Ces tensions et les affrontements qu'elles occasionnent, ont vite fait de rappeler les événements qui contribuèrent à l'occurrence du génocide Rwandais de 1994.

C'est une violence ethnique instrumentalisée par l'Ouganda qui forme dans ses camps militaires ces milices d'Ituri. Ce sera la violence de trop. Elle va conduire l'Union Européenne, grâce à l'insistance de la France, à monter l'opération Artémis afin de rétablir la paix et réaffirmé sa présence dans la région. Elle va aussi aboutir au changement du mandat de la MONUC qui passe du statut d'observateur passif et décrié au statut de protecteur rassurant.20(*)

Le retrait des troupes étrangères non invitées et les efforts de pacification de l'Ituri vont permettre au gouvernement Congolais et aux groupes rebelles d'entamer des négociations qui aboutiront à une transition d'environ 4 ans et aux premières élections démocratiques. C'est aussi face à cette pléiade d'acteurs régionaux, étatiques ou non étatiques, que la communauté internationale lancera l'idée d'une Conférence Internationale pour la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs.

Bien que la guerre soit officiellement terminée, certaines poches d'insécurités subsistes, notamment au Nord Kivu où la dernière des rebellions suspectées d'être soutenue par le Rwanda, celle du général Nkunda Batware mine les bons rapports entre les deux voisins. Le 9 novembre 2007, le Rwanda et la RDC ont signé un nouvel accord à Nairobi en vue de mettre fin à ce climat. A travers cet accord, le Rwanda s'engage à ne plus soutenir de mouvement rebelle en RDC et la RDC promet de résoudre une fois pour toute la question de l'ex-FAR, Interahamwés, Rastas, FDLR et autres présumés auteurs du génocide Rwandais qui se promènent encore dans les montagnes du Kivu.

SETION II : LES PISTES DE RELANCE ET LES TENTATIVES D'INTEGRATION REGIONALE

Au-delà de la nécessité de sortir de la condition préjudiciable de déséquilibre interne dont a souffert la CEPGL, il y a lieu de revisiter le paradigme entier des tentatives d'intégration régionales qu'a connu le continent africain depuis l'accession des anciennes colonies a leur l'indépendance.

Il nous incombe de repenser en profondeur l'idée même de l'intégration africaine qui souffre encore aujourd'hui de son paramétrage coloniale de son assujettissement au objectifs de la mondialisation. Makhtar Diouf21(*) remarque en effet qu'au départ « la stratégie d'intégration économique en Afrique... a d'abord été imposée par les autorités coloniales pour être ensuite confiée à des experts citoyens des anciennes métropoles ...» et qu'en fin « elle n'est plus pensée en fonction du développement de l'Afrique. Elle est au service de la mondialisation... ». Comment pouvions-nous espérer qu'une intégration conçue de cette façon puisse aboutir à un développement stabilisant de nos sous-régions africaines. En multipliant les regroupements sous-régionaux sur des bases erronées, les africains ont juste réussi à multiplier leurs problèmes, et surtout leurs dépenses, sans atteindre les objectifs envisagés. Les efforts d'intégration se sont souvent bornés à créer des organisations à périmètre d'action circonscrit et constant, figées sur des problèmes de nature et d'ordre technique et sectoriel. Elles se sont efforcées habilement, sous couvert du principe de souveraineté, d'éviter tout aspect politique. Comment sortir de « ce paradoxe d'une Afrique qui s'éternise dans le sous-développement tout en détenant le record mondial du nombre d'organisations sous-régionales chargées de promouvoir l'intégration économique»22(*) ? l'erreur ne viendrait-elle pas du fait d'avoir inverser l'importance des rôles de chaque mot dans la séquence « intégration économique » en ne portant l'accent que sur les déterminants économiques de l'intégration africaine, négligeant les aspects (politiques, sociaux, sécuritaires, ethniques et culturels) qui forgent la complexité de toute réalité africaine.

Les pays africains doivent prendre leurs responsabilités et trancher sur l'option à prendre entre se limiter à des « simples instruments de coopération, des lieux de rencontre et de dialogue, ou réaliser une véritable intégration...qui suppose un abandon plus ou moins important de leur souveraineté ...et la capacité de décider comme de faire appliquer des décisions.

Il importe donc de changer de grille de lecture, de se défaire du postulat quasi établi stipulant que les facteurs d'instabilité qui provoquent les guerres africaines sont d'abord de nature économique. C'est ce postulat qui pousse les États africains à ne considérer que le volet économique comme seul levier viable pour l'établissement d'espaces africains de paix et de prospérité partagées.

Arsène Mwaka Bwenge23(*) dénonce cette conception, héritée et propagée par les institutions financières internationales et quelque peu mécaniste. Il propose plutôt l'élaboration d'un modèle qui tiendrait compte des problèmes et préoccupations politiques et sécuritaires.

Nous partageons ce point de vue, non seulement parce que les regroupements économiques sous-régionaux ne se sont pas montrés aptes à prévenir, contenir ou stopper la violence là où elle s'est manifestée (pour la simple raison qu'ils n'étaient pas équipés), mais aussi parce que la solution à l'instabilité récurrente qui prévaut dans la région ne peut que revêtir un caractère holistique. Il ne s'agit donc pas d'inverser la tendance en reléguant l'économie à un rôle de second plan, mais plutôt d'arriver à des solutions africaines qui croisent tous les facteurs en présence.

Les pays africains doivent ainsi concevoir des regroupements basés sur le triptyque Politique, économique et sécuritaire. Seule la définition d'un vrai projet régional (politique) oeuvrant à l'établissement d'une zone de prospérité commune (économique) et d'un espace vital régional stable et solidaire (sécuritaire) délivrera toutes les promesses que le continent recherche depuis les indépendances dans ses efforts d'intégration.

La CEPGL, en explorant les pistes de sa relance, doit dépasser le caractère déclaratoire qui caractérise les regroupements africains pour s'inscrire dans une logique d'actions et de projets concrets contribuant à des objectifs identifiés et mesurables.

Il est pour ce faire impératif de clarifier les attentes de chacun et d'aboutir à une conception commune de l'utilité d'une CEPGL agrandie et relancée. Il faut identifier le dénominateur commun de ces attentes et bâtir la nouvelle CEPGL sur ce socle solide.

Bertin Salumu24(*) tente d'identifié 4 visions conflictuelles comme causes de l'échec de la CEPGL. Nous nous proposons de les concilier dans un nouveau modèle d'intégration capable d'assurer la réussite de la relance actuellement envisagée :

Ø Une vision `mobutienne' qui fait de la RDC « l'alpha et l'oméga » d'une CEPGL limitée à 3 états. Cette vision soumet l'organisation aux seuls intérêts Congolais.

Ø Une vision `musevenienne' de la région des Grands Lacs, bien plus large que la seule CEPGL, devant aboutir en aval à la création d'une république swahiliphone regroupant le sud Soudan, la RDC, le Nord de l'Angola, le Burundi, le Rwanda et l'Ouganda (qui en serait le fer de lance). C'est là donc une vision expansionniste de l'influence de l'Ouganda qui recherche un arrière pays ou une périphérie pour assurer et soutenir sa croissance économique, mais aussi la résurgence du besoin stratégique de relier sa cote Indienne au littoral atlantique (RDC, Angola).

Ø Une vision `Kagamienne', qui considère la région des Grands Lacs comme un tutsiland (composé de tous les pays qui abritent des populations tutsies, quelque soit leur statut ou leur nombre) avec la RDC comme hinterland. Cette vision correspond au vieux rêve d'un hypothétique empire Hima-Tutsi. C'est une vision protectrice de l'ethnie tutsie, marquée par les exactions et le génocide dont elle a été victime, que le régime de Kigali brandi pour justifier son interventionnisme militaire dans la région.

Ø Une vision dite occidentale de « balkanisation » du Congo qui faisant abstraction de la souveraineté étatique de la RDC viserait à arrimer les provinces du Kivu au Rwanda et au Burundi, résolvant ainsi les problèmes de viabilité économiques et les problèmes de surpopulation de ces deux états.

Ces visions à priori divergentes pourraient se retrouver, d'une façon ou d'une autre prises en compte, dans le nouvel ensemble à construire. Elles laissent transparaître des aspirations profondes de Leadership, de viabilité économique, de désenclavement et de sécurisation des populations.

Sur le plan du leadership régional, bien exprimé dans les visions `mobutienne' et `musevenienne', avec la RDC comme ancienne puissance régionale et l'Ouganda comme nouveau prétendant au poste, la nouvelle CEPGL doit s'efforcer d'assurer à tous ses Etats membres le même rayonnement. Un rayonnement régional permettant et encourageant la prise d'initiative de chacun indépendamment du poids économique, géographique et démographique des parties en présence. Il faut pour cela arrivé à définir un « Co-leadership » régional, aboutir à une meilleure appropriation par tous de la région et de ses initiatives.

SECTION III : L'IMPLICATION DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE FACE AUX DIFFERENTS CONFLITS DANS LA REGION DE GRANDS LACS

Les dispositifs régional s'est vu assister, dès décembre 2003, par un Groupe des Amis de la Région des Grands Lacs (GOF) regroupant 28 pays et ayant pour objectif principal la coordination et la canalisation des différents appuis diplomatiques, techniques et financiers nécessaires à la préparation de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL).

Coprésider par le Canada et les Pays Bas, le GOF s'invite à assister l'ONU et l'Union Africaine en vue d'assurer le succès d'une région des Grands Lacs porteur d'espoir.

Devant l'impasse régionale et l'atrocité des affrontements, le contexte de guerre et les ravages qu'il a engendré dans la région des Grands Lacs25(*), en général, et en République Démocratique du Congo en particulier; la communauté internationale et le Conseil de sécurité des Nations Unies vont déclarer la situation de la région des Grands Lacs comme une véritable menace pour la paix et la sécurité internationale. Ce constat va les pousser à appeler, par les résolutions 1291 et 1304 du Conseil de Sécurité des Nations Unies de février et de juin 2000, à l'organisation d'une conférence internationale sur la région des Grands Lacs26(*) ayant pour objectif principal l'établissement d'un réseau régional à même de faciliter l'adoption et la mise en oeuvre d'un pacte de stabilité, sécurité et développement articulé autour de quatre thématiques :

v Paix et sécurité ;

v Démocratie et bonne gouvernance ;

v Développement économique et intégration régionale ;

v Action humanitaire et question sociale.

1. La Déclaration de Dar-Es-Salam sur la Paix, la Sécurité, la Démocratie et le Développement dans la Région des Grands Lacs

En novembre 2004, la déclaration de Dar-es-Salam sur la Paix, la Sécurité, la Démocratie et le Développement dans la région des Grands Lacs clôture le premier Sommet de la CIRGL tenu en Tanzanie du 19 au 20 novembre 2004.

Signée par les onze pays du champ (RD Congo, Angola, Soudan, Rwanda, Burundi, Kenya, République Centre Africaine, Congo, Tanzanie, Ouganda et Zambie) elle va s'inscrire comme point de départ historique du  Processus des Grands Lacs en proclamant:

v La détermination collective à faire de la région des Grands Lacs un espace de paix et de sécurité durable, et de coopération fondée sur les stratégies politiques de convergence dans le cadre d'un destin commun que les signataires sont déterminés à réaliser ;

v le respect des aspirations des peuples et la promotion de la participation et du partenariat avec les acteurs de l'ensemble de la communauté internationale.

La déclaration s'axe autour de 4 options prioritaires :

- La paix et la sécurité, en prônant notamment l'adoption et l'application de pacte de non agression et de défense commune et la création d'un cadre régional de sécurité pour la prévention, la gestion et le règlement pacifique des conflits.

- La démocratie et la bonne gouvernance, notamment par la promotion d'une culture de la paix, du dialogue et de la tolérance, la consolidation de l'Etat de droit, le renforcement des capacités de leadership, la transparence des processus électoraux et l'efficacité des services judiciaires.

- Le développement économique et l'intégration régionale

- Les questions humanitaires et sociales dont le règlement de la question des réfugiés, la protection des populations civiles, la lutte contre le VIH/SIDA et l'éradication de la pauvreté

C'est cette déclaration qui pose en premier le principe de la formalisation des engagements des Etats signataires par l'adoption d'un pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement. Elle institue le Comité Régional Interministériel comme organe exécutif.

2. Le Pacte sur la Sécurité, la Stabilité et le Développement dans la Région des Grands Lacs, dit « pacte de Nairobi »

Signé à Nairobi en décembre 2006, ce pacte réitère l'engagement des Etats de la Région à oeuvrer en faveur de la paix, de la stabilité et du développement dans la région des Grands Lacs. Il précise les options politiques prioritaires et les principes directeurs pris à Dar-Es-Salam en 2004 et engage les Etats membres à fonder leurs relations sur le respect des principes de souveraineté nationale, d'intégrité territoriale, de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats membres, de non agression, de coopération et de règlement pacifique des différends.

Le pacte enrichi le processus de 10 protocoles, dérivés des options prises dans la déclaration de Dar es Salam. Il s'agit des protocoles sur :

Ø la non-agression et la défense mutuelle dans la région des grands lacs ;

Ø la démocratie et la bonne gouvernance ;

Ø la coopération judiciaire ;

Ø la prévention et la répression du crime de génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité et de toute forme de discrimination ;

Ø la lutte contre l'exploitation illégale des ressources naturelles ;

Ø la zone spécifique de reconstruction et de développement ;

Ø la prévention et la répression de la violence sexuelle à l'égard des femmes et des enfants ;

Ø la protection et l'assistance aux personnes déplacées ;

Ø les droits à la propriété des rapatriés ;

Ø la gestion de l'information et de la communication.

Ces protocoles tentent d'éradiquer les causes, et de remédier durablement aux conséquences, des conflits cycliques qui ont décimé la région. Ils s'attaquent à des tares comme l'impunité (judiciaire), la prédation économique, l'instrumentalisation des médias à des fins génocidaires (Radio des milles collines), l'expropriation des biens et les réflexes expansionnistes des Etats. Ils entendent résoudre les questions épineuses des réfugiés, de l'accès à la terre, de la protection des minorités et du droit au retour ; questions qui ont été au coeur de la régionalisation des conflits dans la région des Grands Lacs.

L'émergence des conditions de démocratie, de bonne gouvernance et d'Etat de droit est indispensable pour la consolidation des acquis de ce pacte et le développement de la région des Grands Lacs.

Par ces protocoles, le pacte répond aux impératifs fixés par les Etats membres dans la déclaration de Dar Es Salam : «faire de la région des Grands Lacs un espace de paix et de sécurité durable, et ce pour les Etats et les peuples, de stabilité politique et sociale, de croissance et de développement partagés, un espace de coopération fondé sur des stratégies et politiques de convergence dans le cadre d'un destin commun que nous sommes déterminés à réaliser, selon les aspirations de nos peuples ».

Le pacte établi aussi des programmes d'action sectoriels visant à promouvoir les stratégies et politiques communes définies par la déclaration de Dar Es Salam. Il confirme l'architecture de la Conférence des Grands Lacs telle que définie plus haut et préconise la mise en place de mécanismes de coordination et de coopération nationaux (en remplacement des comités préparatoires nationaux) pour faciliter sa mise en oeuvre. Cette architecture devient le mécanisme régional de suivi, celui-ci se substitue peu à peu à la Conférence qui, par la signature du pacte de Nairobi, a atteint son objectif de départ27(*).

Nous estimons que cela dépendra autant de la forme que du fond, du contenu que de la structure en cours de mise en place pour le suivi et l'application de ce pacte et de son harmonisation avec les efforts d'intégration en cours dans la Région et sur le continent.

1.6. BILAN ET CONSTAT

Le bilan de la CEPGL qui a fonctionné de manière presque normal jusqu'en 1996 reste mitigé. L'organisation basée au Rwanda à Gisenyi a bénéficié pour ses projets du financement des Etats membres, de la BDEGL, de la Banque mondiale et du fond européen pour le Développement (FED). Le déséquilibre auquel nous faisons allusion plus haut en parlant de la problématique de l'énergie, n'a pas épargné le secteur financier de l'organisation. Ainsi la République Démocratique du Congo s'est très vite positionnée en principal actionnaire et de manière paradoxale aussi en principal débiteur.28(*)

Le financement quasi acquis de la CEPGL par l'entremise de MOBUTU, partie intégrante des jeux et des enjeux de la guerre froide, ainsi que l'audience internationale de ce dernier, garante de sa toute puissance en Afrique centrale, vont s'effondrer en même temps que le bloc soviétique, laissant filler ver l'Europe de l'Est le regard et l'attention des puissances occidentales et des bailleurs de fonds.

Cette situation va entraîner la CEPGL dans le gouffre et réduire à sa plus simple expression le poids politique de Mobutu Sese Seko, rompant une fois pour toute la pérennité du déséquilibre régional institutionnalisé en faveur de la RDC. C'est l'institutionnalisation de ce déséquilibre qui est la raison majeure, sous-jacente à toutes les autres, de l'échec de la CEPGL. On ne peut espérer parvenir à une politique d'intégration régionale effective par un assujettissement de ses partenaires. L'histoire prouve à suffisance que le meilleur moyen de réussir ce genre d'intégration par domination est de faire la guerre. Nous savons tous aujourd'hui que cette guerre s'est déroulée et plutôt dans le sens inverse.

CONCLUSION

La problématique de la relance de la CEPGL a constitué notre préoccupation majeure au cours duquel elle est un impératif de l'heure en vue du redécollage de la CEPGL. Cela n'empêche d'achopper l'asphaltage de cette réflexion portant sur la dynamisation de la CEPGL qui exige beaucoup de conscience en ce moment de l'histoire très déterminé et délicat d'affirmer les volontés des Etats membres de la CEPGL autour des projets intégrateurs de l'amélioration et du changement durable.

La CEPGL, en explorant les pistes de sa relance, doit dépasser le caractère déclaratoire qui caractérise les regroupements Africains pour s'inscrire dans une logique d'action et de projets concrets contribuant à des objectifs identifiés et mesurables. Pour ce faire, il est impératif de clarifier les attentes de chacun et d'aboutir à une conception commune de l'utilité d'une CEPGL agrandie et relancée.

La CEPGL doit aussi prendre en compte, de manière plus sérieuse et plus concertée, les questions sécuritaires, elle pourrait envisager une instance de coordination des Etats majors des pays membres, des protocoles régionaux de surveillance des frontières (la RDC et le Rwanda ont signé un tel protocole récemment), prendre en charge la défense des intérêts régionaux et la protection des populations civiles.

C'est ainsi que constat de la concomitance entre la recrudescence des guerres en Afrique centrale et le fléchissement du processus d'intégration dans la même zone nous amène, ainsi qu'on a précisé à conclure de l'étroite liaison qui existe entre ces deux notions. En d'autres termes il semble évident, soit que les Etats traversé par les guerres ne trouvent pas les moyens de participer au projet de construction de l'identité sous régionale commune.

Malgré les investissements, les finances par des dettes publiques en millions de dollars destinés aux nombreuses institutions économiques et financières pour le développement, comme la communauté économique des pays des grands lacs (CEPGL), les populations sont restées les plus pauvres de la planète.

Nous avons cherché à savoir à travers le constat de l'échec, car les évidences nous prouvent qu'il n'y a jamais eu l'amélioration ; par contre des détériorations au niveau social, économique et environnemental, si le choix amène bien sûr à un échec.

La relance de la CEPGL doit être bâtie sur triple dimension : économique, sécuritaire et diplomatique parce que les trois dimensions constituent les instruments nécessaires au service du politique.

Il est urgent et malgré les difficultés financières, de penser à l'intégration des armées nationales dans une forme d'armée régionale. Ce travail très futuriste commencera par la rénovation des camps le long de frontières situées en dehors des zones d'intégration afin de facilité le contrôle aux frontières et de faire reconnaître les dites frontières, car les pays d'Afrique vivent encore dans la logique de pays sans bornage reconnu et respecté par les pays voisins (lacs, montagnes, forêts, rivières, etc...).

BIBLIOGRAPHIES

1. Arsène Mwaka Bwenge, D'une CEPGL à une autre : quelles alternatives dans les stratégies actuelles d'intégration et de coopération pour le développement ? , Kinshasa, Centre d'Etudes Politiques, Université de Kinshasa, 2006, P.17.

2. BECKER JJ., Le traité de Versailles, Paris, PUF, 2002, P.126.

3. Bertin Salumu, « Région des Grands Lacs d'Afrique : réalité géographique ou manipulation géopolitique ? », in l'Africain, no 220, 2005 : 28-33.

4. DEMANET P., J'ai vécu le mur de Berlin, Paris, Bayard jeunesse, 2007, P.53.

5. Deuxième sommet de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, UNON-Nairobi, 14-15 décembre 2006, projet d'ordre du jour annoté.

6. Jean-Pierre CHRETIEN, «  génocide du Rwanda », in interprétation du génocide de 1994 dans l'histoire contemporaine du Rwanda, Clio en Afrique, N°2, vol 6, 1997, P. 26.

7. Léonie Mbazoa, responsable du Comité National Préparatoire en République Centre Africaine, exposé « Présentation générale de la Conférence des Grands Lacs ». Atelier de sensibilisation des autorités administratives locales et des leaders locaux autour de la Conférence International sur la Région Grands Lacs du 23 au 24 aout 2006, Mbaïki RCA. www.cf.undp.org/at-gdlac.htm

8. Makhtar Diouf, Mondialisme et Régionalisme, le nouveau régionalisme en Afrique, Dakar, éd. IFAN, Université C.A. Diop, 2008, P.36

9. Michel GAUD, « la tragédie du Rwanda », in problèmes politiques et sociaux, n°752, 28 juillet 1995, P.P. 24-25.

10. Michel GAUD et Claudine VIDAL, « Rwanda, le génocide de 1994 », in Afrique contemporaine, n° 174, avril-juin 1993, P.P. 31-32.

11. Pierre-François GONIDEC, Relations internationales Africaines, Paris, bibliothèque Africaine et Malgache tome 53, LGDJ, 1996, P.67.

12. REYTJENS F., La guerre des Grands lacs, Alliances mouvantes et conflits extraterritoriaux en Afrique centrale, Paris, l'Harmattan, Collection l'Afrique des grands lacs, 1999, PP.7-8.

13. Scholastique MUKOSONGA, Regard sur le Rwanda à partir de l'exposition « les panneaux imingongo » et « inyenzi ou les cafards », Afrikales, éd. Fleury sur orne, novembre 2007, P. 153.

14. SEHENE B., Le piège ethnique, paris, Dagorno, 1999, P.42.

* 1 BECKER JJ., Le traité de Versailles, Paris, PUF, 2002, P.126.

* 2 DEMANET P., J'ai vécu le mur de Berlin, Paris, Bayard jeunesse, 2007, P.53.

* 3 SEHENE B., Le piège ethnique, paris, Dagorno, 1999, P.42.

* 4 REYTJENS F., La guerre des Grands lacs, Alliances mouvantes et conflits extraterritoriaux en Afrique centrale, Paris, l'Harmattan, Collection l'Afrique des grands lacs, 1999, PP.7-8.

* 5 Pierre-François GONIDEC, Relations internationales Africaines, Paris, bibliothèque Africaine et Malgache tome 53, LGDJ, 1996, P.67.

* 6 Scholastique MUKOSONGA, Regard sur le Rwanda à partir de l'exposition « les panneaux imingongo » et « inyenzi ou les cafards », Afrikales, éd. Fleury sur orne, novembre 2007, P. 153.

* 7 Pierre-François GONIDEC, op.cit, P. 68

* 8 Henry HOEBEN cité par SCH. MUKOSONGA, op. Cit, P.P. 187-188.

* 9 Scholastique MUKOSONGA, op. Cit, P.190.

* 10 Cyril MUSILA, les défis de la paix dans la région africaine des Grands Lacs après les massacres de 1994, fiche d'analyse. www. Irenees.net, consulté le 21 décembre 2014.

* 11 Scholastique MUKOSONGA, op cit, P. 192.

* 12 Ibidem.

* 13 Michel GAUD, « la tragédie du Rwanda », in problèmes politiques et sociaux, n°752, 28 juillet 1995, P.P. 24-25.

* 14 Jean-Pierre CHRETIEN, «  génocide du Rwanda », in interprétation du génocide de 1994 dans l'histoire contemporaine du Rwanda, Clio en Afrique, N°2, vol 6, 1997, P. 26.

* 15 Michel GAUD et Claudine VIDAL, « Rwanda, le génocide de 1994 », in Afrique contemporaine, n° 174, avril-juin 1993, P.P. 31-32.

* 16 John POMFRET, «Rwanda's led revolt in Congo », in the Washington post, 9 juillet, 1997, P.P. 19-20.

* 17 Herve CHEUZEVILLE, chroniques Africaines de guerre et d'espérance RD Congo, Ouganda, Rwanda, Burundi et Soudan, Paris, éd. Percée, 2006, P.93.

* 18 Roberto Garreton « Rapport sur la situation des droits de l'homme en RDC », in ligue nationale pour le droit de l'homme, février 2001, p.14.

* 19 Assemblée Episcopale de Kisangani du 16 septembre 2000.

* 20 Hervé CHAUZEVILLE, op cit, p.150.

* 21Makhtar Diouf, Mondialisme et Régionalisme, le nouveau régionalisme en Afrique, Dakar, éd. IFAN, Université C.A. Diop, 2008, P.36

* 22Idem

* 23 Arsène Mwaka B., op cit, p.25

* 24Bertin Salumu, « Région des Grands Lacs d'Afrique : réalité géographique ou manipulation géopolitique ? », in l'Africain, no 220, 2005 : 28-33.

* 25Léonie Mbazoa, responsable du Comité National Préparatoire en République Centre Africaine, exposé « Présentation générale de la Conférence des Grands Lacs ». Atelier de sensibilisation des autorités administratives locales et des leaders locaux autour de la Conférence International sur la Région Grands Lacs du 23 au 24 aout 2006, Mbaïki RCA. www.cf.undp.org/at-gdlac.htm

* 26IDEM

* 27Deuxième sommet de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, UNON-Nairobi, 14-15 décembre 2006, projet d'ordre du jour annoté.

* 28Arsène Mwaka Bwenge, D'une CEPGL à une autre : quelles alternatives dans les stratégies actuelles d'intégration et de coopération pour le développement ? , Kinshasa, Centre d'Etudes Politiques, Université de Kinshasa, 2006, P.17.






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