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La politique chinoise de l'administration Bush après la répression place Tiananmen : l'interdépendance peut-elle apaiser les tensions politiques ? 1989-1993

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par Nicolas Le Guillou
Université Jean Moulin Lyon 3 - Master 1 Science Politique - Relations Internationales spécialité Sécurité & Défense 2014
  

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CONCLUSION

Au cours de notre travail de recherche nous avons donc interrogé les effets de l'interdépendance complexe sur la relation sino-américaine post-Tiananmen. A la faveur de ce questionnement essentiel, nous avons poursuivi deux réflexions auxiliaires sur l'applicabilité de notre théorie par rapport aux faits énoncés et sur les retombées de cette période post-Tiananmen quant aux paramètres de la relation sino-américaine contemporaine. Afin de circonscrire une réponse soignée, nous avons développé plusieurs axes d'études.

En premier lieu, il fut question de définir notre cadre théorique. L'interdépendance complexe développée par J. Nye et R. Keohane constitue, en effet, un objet d'étude épineux dont il convient de délimiter précisément les contours si l'on veut en dégager les ressorts principaux. Power and Interdependence émet plusieurs hypothèses : d'une part, l'existence de multiples chaînes de communication entre acteurs de différentes natures, impliquant plusieurs niveaux de relation : interétatique, intergouvernemental et transnational. D'autre part, l'agenda diplomatique des Etats ne serait plus subordonné uniquement aux enjeux sécuritaires et militaires mais bien à des logiques plus variées telles que le commerce, l'économie, l'humanitaire, l'écologie etc. Avec une extrême prudence, leur dernière hypothèse, nuancée à plusieurs reprises, avance quant à elle que le rôle de la force militaire diminuerait376. A partir de ces trois assomptions, R. Keohane et J. Nye définissent alors l'interdépendance complexe. Pour en saisir le sens général, nous avons pris l'image d'une toile d'araignée dans laquelle tout acteur se montre sensible et vulnérable aux événements survenant dans une partie du monde. Nous avons enfin déterminé les instruments de mesure de cette théorie au regard de notre domaine de recherche. A ce titre, les régimes internationaux et les questions d'asymétrie de puissance (« sensitivity » et « vulnerability ») nous étaient apparus particulièrement éloquents. En effet, bien qu'elle favorise la coopération, la relation d'interdépendance ne garantit pas que les bénéfices soient mutuels. En cela Dario Battistella a détecté une caractéristique essentielle de la théorie de R. Keohane et de J. Nye : plus que l'interdépendance en tant que telle c'est l'évolution de la puissance en situation d'interdépendance qui intéresse les auteurs377. Dans la pensée des deux universitaires, la puissance n'est donc pas simplement réduite à un simple usage hiérarchique de la force ou de l'influence mais elle est dotée d'une forte dimension relationnelle. Cette autre perspective apporte dès lors une compréhension originale et facilitée des rapports internationaux.

376 En effet, au cours de la lecture de la seconde édition de Power and Interdependence mais également dans les articles qui revisitent leur théorie, les auteurs nuancent largement cette dernière supposition que le contexte stratégique international de l'époque a passablement remise en cause.

377 BATTISTELLA Dario, Théories des relations internationales, op. cit. p. 230.

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En posant ces constatations théoriques nous avons délimité la première étape de notre réponse à la problématique. Incontestablement, pour apprécier le rôle de l'interdépendance sino-américaine sur l'apaisement des tensions politiques, nous devions fournir une idée claire de ce que signifiait notre grille théorique. Ces conditions fixées, nous avons abordé ensuite la description des faits, en deux temps : un premier pan chronologique, s'affairant à l'analyse de l'immédiat post-Tiananmen et un deuxième axe final plus thématique, mêlant critique expérimentale théorique et factuelle.

La profusion de documents sur la crise de Tiananmen a véritablement frustré notre recherche : nous avons dû faire preuve de concision afin de livrer une analyse synthétique. De l'arrivée au pouvoir du Président George Bush aux racines du soulèvement populaire chinois jusqu'aux conséquences directes de la répression menée par l'APL, les textes et documents officiels de « première main » sont abondants. Pour autant, le coeur de notre sujet n'était pas l'événement en lui-même mais ses répercussions sur la relation sino-américaine et les réponses de l'administration Bush qui en ont résulté.

Assurément, Tiananmen a rompu la dynamique relationnelle lancée en 1979. De surcroît, ce cataclysme diplomatique a placé l'administration américaine dans une situation critique confrontée à deux orientations nécessaires mais contradictoires : répondre par des sanctions tout en préservant la relation. A mesure que le Président Bush donna ses réponses, la configuration actuelle de la relation se dessina et une interdépendance délicate se tissa. Malmené sur la scène intérieure378, forcé de prendre des mesures contraignantes, le Président américain se livra à un exercice diplomatique périlleux et délicat en tentant de maintenir secrètement le contact avec les hauts dirigeants chinois et spécifiquement Deng Xiaoping. De Baker à Nixon, en passant par Kissinger, Eagleburger et Scowcroft, les voyages diplomatiques constituèrent à cet égard le moyen privilégié du Président pour maintenir un contact étroit au plus haut niveau.

Evitant la rupture complète, surmontant les obstacles du Congrès, le Président américain dut s'atteler très vite au challenge de la « renormalisation » des rapports. Le défi fut double pour l'administration américaine car au même moment le socle de la relation qui avait été justifié en 1972 par la présence d'un ennemi commun, l'URSS, commençait à s'effondrer. La guerre du Golfe expérimenta un nouveau rapprochement stratégique, en vain379. George Bush tenta de compenser ces éléments compromettants par une politique engageante qui contribua à poser les jalons de

378 L'opinion publique, catalysée par le Congrès américain, exigeait de sa diplomatie des efforts en matière de Droit de l'Homme. La lutte autour de la politique chinoise est assez bien synthétisée dans l'article GATES William, SKIDMORE David, « After Tiananmen: the Struggle Over U.S. Policy Toward China in the Bush Administration », Presidential Studies Quaterly, Vol. 27, n°3, Summer 1997, pp. 514-539.

379 Effectivement, après avoir voté toutes les résolutions du Conseil de Sécurité aux mois d'Août et de Septembre 1990 condamnant l'Iraq et appelant à son retrait immédiat du Koweït, la Chine s'abstint lors du vote qui devait autorisé le recours américain à la force armée.

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l'interdépendance sino-américaine380. Mais ce paravent ne faisait que laisser en suspend la question des Droits de l'Homme et les préoccupations américaines sur les agissements chinois en matière de prolifération des armes. Ainsi, au cours de cette première phase post-Tiananmen se dessinaient les éléments contemporains de la relation sino-américaine. Le défi chinois de Washington dans sa forme actuelle hérita donc directement de la politique chinoise du cabinet Bush et malgré le maintien d'une relation étroite, l'absence d'unanimité demeurait au sein des classes dirigeantes américaines.

Il fallut attendre la fin de l'année 1990, soit un an après Tiananmen, pour que l'interdépendance sino-américaine complexe telle que nous la connaissons aujourd'hui apparaisse. En effet, résultat de la politique engageante de George Bush et des efforts de la RPC pour rompre son isolement diplomatique, le commerce sino-américain s'accrut rapidement. Malgré un ralentissement des échanges en 1990, la Chine attira de nouveau les investisseurs américains : de 271 millions de dollars en 1987, ils investirent plus de 2 000 millions de dollar en 1993381. Initialement économique, cette interdépendance se désectorisa à la faveur du nouvel ordre mondial et de l'implication progressive de la RPC dans les sphères intergouvernementales les plus importantes de la politique et de la finance mondiale382. En effet, la RPC prépara son accession au GATT dès 1986 et devint en 1992 le plus important bénéficiaire des fonds de la Banque Mondiale. De même, à la fin des années 1980 la RPC rejoignit la Banque asiatique de Développement et l'Association de coopération économique de l'Asie-Pacifique (APEC) en 1991. Selon la stratégie de George Bush ces développements présentaient un double bénéfice : ils permettaient à la fois de satisfaire leurs intérêts réciproques tout en cultivant l'espoir qu'à termes, Pékin s'ouvrît à la libéralisation politique383. Qui plus est, ce mouvement d'engagement de la RPC s'accompagna d'une adhésion progressive aux régimes internationaux de désarmement : l'AIEA en 1984, une convention sur les armes chimiques en 1993, et surtout le Traité de Non Prolifération en 1992384. Ainsi, lentement mais sûrement les tensions héritées de Tiananmen commençaient à se dissiper. A mesure que l'apaisement gagnait en importance, la relation se complexifia progressivement. Les

380 Cette politique sera qualifiée d' « engagement constructif ».

381 TAN Rosalina, « Foreign Direct Investment Flows To and From China », Philippine Apec Study Center Network, n° 99-21, 1996, 55 p. Voir Annexe 2 : Evolution de la part de l'investissement direct américain en Chine, 1987-1996 p. 95. C'est à cette époque que le rêve d'un marché du milliard naquit, l'immense marché chinois faisant battre les ambitions des investisseurs américaines cf. JIWEN Yu, CHAUDIERE Hélène, JIUSHI Niandai, « Le "marché du milliard" est ouvert », art. cit. pp. 26-29.

382 Observateur au GATT dès 1982, la RPC rejoignit le système de Bretton Woods en intégrant la Banque mondiale et le Fonds Monétaire Internationale en 1980. S'agissant du GATT, six mois après la répression place Tiananmen, en Décembre 1989 un groupe de travail se réunit pour tirer les premières conclusions sur les efforts militaires. Malgré Tiananmen, le monde de la finance et du commerce savait que son intégration n'était qu'une question de temps.

383 HARDING Harry, A Fragile Relationship: The United States and China since 1972, op. cit. p. 336.

384 LAMPTON M. David, Same Bed, Different Dreams: Managing U.S.-China Relations, 1989-2000, op. cit. p. 83. Ce mouvement d'adhésion permit de rassurer les Américains inquiets des agissements de Pékin en matière de prolifération des armes. Ainsi, en apaisant les craintes la RPC contribua à stabiliser la relation favorisant l'expansion du commerce avec les Etats-Unis, vital pour son économie.

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rapports sino-américains impliquaient désormais plusieurs niveaux de prises de décision sur de multiples enjeux globaux (armements, environnement, commerce, finance, tourisme...), le tout faisant intervenir une palette d'acteurs de différentes natures : touristes, étudiants, investisseurs privés américains et chinois, organisations internationales gouvernementales, non-gouvernementales, diplomates et ambassadeurs, haute sphère politique de l'Etat (contact entre le cercle restreint de l'administration Bush et les hauts dirigeants chinois) ou entreprises. En somme, l'interdépendance complexe décrite par R. Keohane et J. Nye commençait à structurer la relation sino-américaine.

En dépit de ces apparents signes d'équilibre, celle-ci présenta dès ses débuts, une réciprocité imparfaite. C'est à cet égard que la théorie de l'interdépendance complexe nous a semblé la plus intéressante. Elle offre effectivement une brillante grille de lecture pour lire les rapports de puissance entre Etats en situation d'interdépendance. Ainsi, dans le cas de Tiananmen le déséquilibre apparut dès les premiers débats sur le statut MFN385. Chaque année, de 1990 à 1992, le Congrès et le Président se déchirèrent sur les conditions d'application de ce statut. Bien que pour George Bush le maintien de cette clause répondait à sa politique d'engagement constructif386, vu de Chine, les débats qui opposèrent le Congrès et le Président américain lui apparurent comme un moyen d'obtenir de sa part des concessions. Ce qui fut effectivement le cas : Deng Xiaoping jugeant nécessaire de fournir des gages de bonne volonté pour maintenir cette préférence commerciale, capitale pour son économie387. Le tout contribua à une prise de conscience violente chez les dirigeants chinois : leur pays était extrêmement vulnérable aux changements de la scène intérieure américaine alors que l'inverse n'était pas vrai. Une méfiance s'installa. Ce déséquilibre était d'autant plus important que dans la culture stratégique chinoise, les négociations doivent toujours se faire sur un pied d'égalité. Si l'interdépendance était croissante, la coopération sino-américaine était donc largement pondérée par ce sentiment de vulnérabilité. La RPC en profita pour muscler et diversifier son économie, normaliser ses relations avec ses voisins ce qui par là même, raviva les craintes américaines d'une montée en puissance chinoise trop importante. A ce titre, le déficit progressif de la balance commerciale américaine constituait un premier élément d'inquiétude.

385 Most Favoured Nation Status, désormais désignée sous le nom de Statut de Relations Commerciales Normales Permanentes, Permanent Normal Trade Relations Status.

386 A chaque fois George Bush opposa son veto Présidentiel contre le retrait de ce statut.

387 La plupart des concessions chinoises portèrent sur la question des droits de l'Homme. Ainsi le 10 Janvier 1990, la Chine annonça le retrait de la loi martiale à Pékin puis s'ensuivit une série de remise en liberté de dissidents : le 18, les leaders annoncèrent la libération de 573 manifestants de Tiananmen. En Mai 1990, de nouveau Pékin libéra 211 dissidents, début Juin, 97 dissidents furent à nouveau libérés. A la fin du mois, Fang Lizhi quitta l'ambassade américaine à Pékin pour rejoindre la Grande-Bretagne. A l'occasion du deuxième débat, Deng décida que la RPC devait à nouveau se préparer à conserver le statut MFN américain : au printemps 1991, Pékin annonça l'arrêt de la production de biens chinois par les prisonniers ainsi que le transport illégal de produit textile aux Etats-Unis.

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Cette situation d'interdépendance asymétrique, telle que l'ont théorisé R. Keohane et J. Nye388, initialement favorable aux Américains, favorisa l'émergence d'une rivalité sino-américaine largement étudiée aujourd'hui. Ainsi, au cours de la période post-Tiananmen, plusieurs éléments de cette rivalité étaient déjà identifiables : le spectre des Droits de l'Homme, présent tout au long de la décennie 1990 jusqu'à encore récemment (Tibet au moment des jeux olympiques de Pékin), l'enjeu taïwanais389, et la structure du commerce sino-américain, plus que jamais d'actualité. Ceci témoigne aussi de l'élargissement des enjeux de politique étrangère longtemps formatés par les questions de sécurité pendant la Guerre froide.

Finalement, l'interdépendance sino-américaine dans sa configuration complexe actuelle aura eu deux conséquences principales après Tiananmen. D'une part, elle contribua à supplanter une rupture éventuelle par une coopération prometteuse. Le maintien des échanges à tous les niveaux, l'accroissement du commerce, le renforcement des investissements et les bénéfices qui en résultèrent encouragèrent donc les deux Etats à poursuivre sur la voie de la collaboration, plus fructueuse et profitable que l'incertitude et l'instabilité d'une rupture. D'autre part, et c'est là un premier élément de réponse quant au degré d'applicabilité de notre théorie au regard des faits énoncés, cette interdépendance sino-américaine dès ses débuts fut asymétrique. De cette réciprocité imparfaite se développa les prémices d'un antagonisme sino-américain alimenté par un sentiment de méfiance mutuel. La vulnérabilité du côté chinois, l'émergence d'un concurrent direct chez les Américains participèrent de cette appréciation réciproque. Par conséquent, si l'interdépendance a permis l'évitement de la montée des tensions, elle se caractérisa par la mise en place parallèle d'une défiance symétrique au sein de laquelle se développa un rapport de puissance pervers, chacun cherchant à obtenir des gages stratégiques pour soulager sa vulnérabilité à l'égard de l'autre. Assez paradoxalement, un équilibre instable s'est donc installé à la faveur de la période post-Tiananmen. Ces facteurs d'équilibre, nous les avons identifiés au cours de notre réflexion en postulant qu'ils constituaient l'essence contemporaine de la relation sino-américaine actuelle. Droits de l'homme, balance commerciale, enjeux taïwanais, question sécuritaire liée à l'influence grandissante de la RPC dans son complexe régional sont autant d'éléments vérificateurs de notre démonstration.

Pour tirer l'ensemble de ces conclusions, notre cadre théorique s'est montré à bien des égards essentiel. Par exemple, pour évaluer l'intensité des rapports de force entre les deux acteurs, les deux instruments de mesure de la puissance dans l'interdépendance (« sensibility », « vulnerability ») se sont révélés de parfaits indicateurs. Par le réajustement permanent de leur

388 « Rien ne garantit que les relations considérées comme interdépendantes soit caractérisées par un bénéfice mutuel ».

389 A l'été 1992, l'administration américaine annonça en effet la vente à Taïwan de 160 avions de combat F-16 pour un montant de 6 milliards de dollar. Ce revirement diplomatique replaça donc Taïwan au coeur de la relation sino-américaine préfigurant ainsi la prochaine crise du détroit de Taïwan de 1995-1996.

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politique extérieure et intérieure face aux comportements des autres acteurs du système, les Etats fournissent des données tangibles de leur degré de vulnérabilité aux changements externes. Les concessions chinoises au chantage du Congrès américain sur le statut MFN sont, à ce titre, évocateurs. D'autre part, la pertinence de notre outil théorique s'est vérifiée à plusieurs reprises. En effet au cours de notre étude, il s'est avéré que la plupart des hypothèses de R. Keohane et J. Nye étaient valides390. Qu'il s'agisse de l'existence de plusieurs niveaux de relations (interétatique, transgouvernementale, transnationale) ou de l'estompement d'une hiérarchie des enjeux en politique étrangère, celles-ci sont assez nettement attestables dans notre cas d'étude. Quant aux effets des régimes internationaux auxquels J. Nye et R. Keohane prêtent une attention particulière dans leur ouvrage, il faut reconnaître que l'implication progressive de la RPC dans les régimes financiers, commerciaux ou de l'armement, a en effet contribué à la restauration de la reconnaissance internationale de cette dernière après Tiananmen. Son protocole d'accession au GATT, sa ratification du TNP, son intégration au sein de l'APEC ont adouci son image et rassuré, au moins sur la forme, les Américains.

Nous avons cependant relevé plusieurs faiblesses conceptuelles dans la lecture des rapports mondiaux au travers de ce prisme théorique. D'abord, dans le cadre de notre conclusion partielle, nous avons constaté qu'il faudrait distinguer plusieurs contextes d'interdépendance. Cette solution est proposée par Stanley Michalak391 qui en définit cinq types. Précédemment cités, ceux-ci visent de manière générale à circonscrire plusieurs natures et degrés d'interdépendance (plus ou moins intense, plus ou moins asymétrique). Une typologie des interdépendances permettrait en effet d'envisager plus facilement et précisément des perspectives d'évolution dans la relation entre deux Etats.

D'autre part, s'agissant d'une hypothétique diminution du recours à la force militaire, il apparaît que l'effort croissant dans le domaine de la défense aux Etats-Unis et en Chine remettrait en cause ce postulat que les deux auteurs ont largement nuancé par ailleurs. Enfin, et comme nous l'avons conclu à l'instant, il faut relativiser l'aspect coopératif d'une relation d'interdépendance. Dans le cas sino-américain post-Tiananmen, l'adhésion chinoise aux institutions internationales et la multiplication des niveaux de contact n'ont pas empêché l'apparition d'une rivalité durable. Au regard de ces faiblesses théoriques notons l'effort des deux auteurs pour réactualiser leur thèse392,

390 Rappelons très brièvement ces hypothèses détaillées dans la première partie : selon les auteurs il y aurait trois caractères nouveaux des relations internationales : l'existence de relation interétatique, transgouvernementale et transnationale, l'absence de hiérarchie des enjeux dans la politique mondiale et la diminution du rôle de la force militaire.

391MICHALAK Stanley J., « Review: Theoretical Perspectives for Understanding International Interdependence », art.. cit. pp. 141-143.

392 A plusieurs reprises les auteurs se livrent à l'exercice délicat de la réactualisation de leur thèse, numéro d'équilibriste à double tranchant (besoin de pallier des lacunes ou capacité de s'adapter à l'évolution du système ?). Quoiqu'il en soit les différentes éditions de leur ouvrage et leurs articles successifs sont éclairants. Voir : NYE Joseph S., KEOHANE

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exercice osé mais éclairant à bien des égards car révélateur d'une faculté d'adaptation surprenante. Tout en démontrant les limites de leur théorie R. Keohane et J. Nye parviennent à en étendre l'applicabilité. Ainsi en 1998, dans ``Power and Interdependence in the Information age» les deux auteurs s'intéressent au cyberespace et à la mise en connexion des sociétés via le World Wide Web (toile d'araignée mondiale)393. R. Keohane et J. Nye dressent le constat que l'apparition des nouvelles technologies dans les sociétés bouleverse le concept d'interdépendance complexe en multipliant encore plus les réseaux de chaîne de contact et de communication entre les individus et les bureaucraties394. Si de manière générale ce travail de réflexion a tendance à complexifier davantage leur théorie déjà difficile d'accès, il n'en demeure pas moins intéressant et ouvre des pistes de recherche nouvelles.

Parmi les hypothèses développées par R. Keohane et J. Nye, celle concernant le rôle de la force militaire s'est révélée au fil du temps une supposition hasardeuse et souvent contredite. Sur cette question, il conviendrait donc de prolonger différemment la pensée des auteurs. Il pourrait par exemple être intéressant de s'intéresser à l'influence de l'interdépendance interétatique sur la pensée stratégique et le recours à la force armée ; comment finalement l'interdépendance peut agir sur le fonctionnement et l'organisation d'une politique de défense. L'amiral Mahan supputait déjà à la fin du XIXème siècle que la puissance navale consistait à contraindre l'adversaire en interrompant ses communications maritimes. L'histoire a montré qu'effectivement toucher aux intérêts économiques permettait d'affecter les intérêts vitaux de la population civile. En conséquence, compte tenu du degré d'interdépendance de plus en plus grand qui lie les Etats, ce sujet peut constituer une voie de réflexion sur la façon dont les politiques et les militaires envisagent la guerre : l'interdépendance les incite-t-elle à préparer une guerre totale visant des objectifs limités ou à l'inverse, les conduit-elle à envisager une guerre indirecte devant permettre une victoire totale ?

Robert O., « Power and Interdependence Revisited », International Organization, art. cit. pp. 727-728.. Ou encore KEOHANE Robert O. NYE Joseph S. « Power and Interdependence in the Information Age », art. cit. p. 83.

393 KEOHANE Robert O. NYE Joseph S. « Power and Interdependence in the Information Age », art. cit. p. 83.

394 Ibid., p. 85.

Table des Annexes

1. Evolution du déficit commercial américain avec la Chine : 1989-1993395

94

395 Site du bureau du recensement des Etats-Unis (consulté le 07/05/2015). https://www.census.gov/foreign-trade/balance/c5700.html

95

2. Evolution de la part de l'investissement direct américain en Chine, 1987-1996396

96

396 TAN Rosalina, « Foreign Direct Investment Flows To and From China », Philippine Apec Study Center Network, n° 99-21, 1996, p. 17.

97

3. Etat du commerce sino-américain peu de temps après l'arrivée au pouvoir de G. H. Bush (Mai 1989)397

397 U.S. DEPARTMENT OF STATE, « US China Trade Trends - 10th of May 1989 », Digital National Security Archive, China and the U.S., 2p

98

4. Les conditions d'attribution du statut de la Nation la plus favorisée par les Américains398

398 U.S. LIBRARY OF CONGRESS, « MFN Trade Status Who Has It and Why? - June 1992 », Digital National Security Archive, China and the U.S., 4p.

99

MFN TRADE STATUS: WHO HAS IT AND Im

alleetax: An annual Jackson-vanik waiver was required from 1978, when a trade agreement entered into force, until 1990, when Hungary was found to comply fully with the Jackson-Vanik conditions. Title IV no longer applies to Hungary because of Public Law 102-182 of December 4, 1991.

Mongolia_: The President executed Jackson-Vanik waivers or: January 23 and June 3, 1991, and Mongolia received MFN status on November 27, 1991.

pr}1.end: Although not subject to Title IV, I4FN was

temporarily withdrawn in 1982 following the declaration of martial law and crackdown on the Solidarity movement. MFN was restored in 1987.

Yugoslav Republics: Each of the republics, $1ovenia, Croatia, Elos113a., and 5erlaia/Montenegro, has unconditional F
·IFN status. We currently have no trade with Sarnia/Monteneajo because of the U.N.-sponsored trade embargo imposed May 30, 1992.

wormer Soviet Republica: Eight of the 15 former republics of the Soviet Union have MFN. Estonia, Latvia, and 14.j.2:111Allia were extended MFN as a result of their removal from Title TV's Provisions. The 12 other former republics receive MFN on the same date as entry into force of the required Title IV trade agreement. All twelve were offered trade agreements modeled on the U.S.-Soviet trade agreement and advised that we will not accept substantive changes. To date, only ?rlTeUia, Kyroyast3n, Moidnva, Russia, and u kraine have ratified trade agreements and receive
·:FN.

Kazakhstan has accepted the trade agreement's text, but its parliament has not yet ratified the treaty. Taiik;stan and Uabebistar1 have accepted the model text in principle, but not yet signed agreements. Delar1 proposed unacceptable changes to the model text and has not yet responded to cur rejection of its proposals. iazerbai an, Geo.zaia, and Tlukatliatan have not yet indicated whether they wish to sign trade agreements extending MFN.

Who does not receive MFN?

AfghanistLe : Afghanistan is not subject to Title IV, bur its MFN status was suspended by Presidential proclamation effective February 14, 1986.

Albania: Albania does not yet have AFN; the U.S.-A?bania trade agreement was signed on May 14, 1992, and has been submitted to Conaress for approval.

100

101

5. Expertise sur la vente des chasseurs américains F-16 à Taïwan (1992)399

[...]

- 399 U.S. LIBRARY OF CONGRESS, « Taiwan U.S. Advanced Fighter Aircraft Sales--Pro and Con - 1st of September 1992 », Digital National Security Archive, China and the U.S., 10p.

102

ARGUMENTS IN FAVOR OF TEE SALE

U.S.-FRC relations--Beijing will be compelled to accept the sale without major disruption of U.S.-PRC relations. Retaliation in the form of military actions in the Taiwan Strait, boycott of U.S. aircraft, wheat or other purchases, and/or a more pronounced effort to proliferate weapons of mass destruction would probably damage PRO interests more than those of the U.S. The U.S. Government could soften the impact, of the sales to Taiwan on the PRO through such initiatives as stronger support for the PRO continuing to receive MFN tariff treatment in the United States, for PRO entry into GATT, more frequent U.S. official visits to Beijing or strong reaffirmation of the U.S. adherence to a "one China" principle supported by Beijing. U.S. officials could make' the case that U.S. sales of F-16 fighters are less provocative than a possible sale of Mirage-2000e, with their longer range; that Beijing provoked the U.S. response by acquiring the advanced Su-27 combat planes from Russia; and that the United States remains consistent with its interpretation of the 1982 communique as it is replacing no longer operable aircraft with the comparable planes now available.

U.S.-Taiwan--The sales would show support for a longstandingfriend and former ally, maintain the air defense balance in the Taiwan Strait, and encourage greater U.S. involvement in Taiwan's $303 billion eix-year infrastructure program. On the latter point, press reports disclosed that French wished to link its sale of Mirage-2000e to access to Taiwan's large development projects--projects on which U.S. contractors are also bidding. In addition, the sales could put a sizable dent in the U.S. trade deficit with Taiwan (which stood at $9.8 billion in 1991).

U.S. domestic--The sales would support U.S. jobs in the ailing defense industry and would also have a multiplier effect throughout the rest of the economy." Politically, the sales would presumably redound to the credit of the U.S. officials responsible for the economic benefit.

'Note, there are no independent estimates of the effects the F-16 sale would have on the U.S. economy.

The arguments were reviewed at the CRS seminar on this issue, August 13, 1992.

<< The production of aircraft in the United States affects a broad range of industrial sectors, directly and indirectly, throughout the U.S. economy. See

Library of Congress, Congressional Research Service, Airbus Industrie: An. Economic and Trade Perspective, by John W. Fisher, et al. February 20, 1992, p. 43,

103

CRS-6

ARGUMENTS AGAINST THE SALE

U.S.-PRC relations Beijing may not react "rationally,' from a U.S. perspective. Taiwan is a sensitive political issue in Chinese domestic politics and Chinese Ieaders are in the midst of a leadership struggle and are jockeying for power leading up to the Chinese Communist Party's 14th Congress in late 1992. Under these circumstances, Beijing might choose to resort to forceful measures in the Taiwan Strait, retaliate against U.S. imports, downgrade diplomatic relations with the U.S., or engage in human rights, proliferation'2 or other practices antithetical to U.S. interests. Such behavior would alarm U.S. allies and associates in Asia, who are more inclined to accommodate than confront their giant neighbor. In addition, China might attempt to reduce economic and trade ties with the United States, such as retaliating against U.S. exports and investment. For example, China could reduce purchases of U.S. commercial aircraft and turn to other foreign suppliers such as the European Airbus Industrie. Some analysts predict that China will be the fourth largest purchaser of commercial aircraft by the year 2010; hence, significant future U.S. aircraft sales could be lost. China could also choose to cancel its recently announced $1.2-billion joint production venture with McDonnell Douglas Corporation. This would be a big blow to that company, which has been financially strapped for cash. Over the longer term, the sale could be seen as an egregious example of American duplicity aver an issue of strong national interest among leaders of various political persuasions in China. As such, it could sour U.S.-China relations for some time to come.

U.S.-Taiwan relations--The United States can endeavor to keep the air defense balance in the Taiwan Straits by pressing Beijing and Moscow against further sales of advanced fighters, by strengthening U.S. support for Taiwan's troubled IDF program, and by upgrading U.S. missiles, radars, and other air defense transfers to Taiwan. U.S. officials can explain to Taipei that a possible arms race and heightened tension in the Taiwan Straits appear not in their best interests. U.S. access to Taiwan's large-scale infrastructure program can be assured through means other than righter sales such as more higher level U.S. official visits to Taiwan, increased resources for Government export promotion programs to assist U.S. firms in exporting to Taiwan, greater U.S. support for Taiwan's entry into GATT, and other means.

U.S. domestic--The short-term decline in the U.S. defense industry can be offset to some degree by the longer-term U.S. access to the emerging China market on both-sides of the Taiwan Straits. PRC purchases of U.S. aircraft, autos, commodities, and other products are likely to grow as Chinese businesses decide how to spend their foreign exchange--Beijing is now the fifth largest holder of foreign exchange. While decreases in defense spending in the United States are likely to continue to lead to layoffs in the near future, the

12 U.S. officials have devoted strong efforts recently to get China to sign agreements on missile, nuclear and other proliferation issues. If the U.S. seems to back away from its commitments regarding arms sales to Taiwan, according to the PRC perspective, Beijing may be more inclined to back away from its commitments an proliferation and other questions.

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Documents, Bibliographie et sitographie

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Table des matières

INTRODUCTION 1

Partie 1 : L'interdépendance complexe comme cadre analytique 9

Titre 1 : Power and Interdependence dans la théorie des relations internationales 9

Chapitre 1 : Aux fondements du libéralisme 9

Section 1 : Le libéralisme classique, fils de la philosophie libérale : Erasme, Locke,

Montesquieu 9

Section 2 : La paix kantienne 11

Section 3 : Une thèse nuancée 11

Chapitre 2 : Le libéralisme en relations internationales, une doctrine hétérogène 12

Section 1 : Ontologie et épistémologie des libéraux 12

Section 2 : Le libéralisme, deuxième approche générale principale des relations

internationales 13

Section 3 : Les principaux courants libéraux 13

Chapitre 3: Conclusion 14

Section 1 : Les différents efforts de classification 15

Section 2 : L'avis nuancé de R. Keohane et J. Nye 16

Section 3 : Interprétation 16

Titre 2 : La théorie de l'interdépendance complexe de R. O. Kehoane et J. S. Nye 17

Chapitre 1: Définition de l'interdépendance complexe 17

Section 1 : La nécessité de développer le concept d'interdépendance 17

Section 2 : Définitions 18

Section 3 : Interprétation 19

Chapitre 2: Les caractéristiques de l'interdépendance complexe 20

Section 1 : Existence de relations interétatique, transgouvernementale et transnationale 21

Section 2 : Absence de hiérarchie dans la sphère de la politique mondiale 21

116

Section 3 : Diminution du rôle de la force militaire 22

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo