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Facteurs de risques et acces aux soins pour le paludisme dans la communauté rurale de Mampatim (Kolda): analyse géographique

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par Boubou Thiam
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal) - Maitrise Géographie 2009
  

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I.2- Connaissance des symptômes et du mode de transmission

I.2.1- Connaissance des symptômes du paludisme

Le niveau de connaissance des symptômes du paludisme peut influer sur les comportements de la population par rapport à la maladie. Les résultats de nos enquêtes nous révèlent que les habitants de la Communauté Rurale de Mampatim ont généralement une bonne connaissance des symptômes de paludisme (cf. tableau 20). La multiplicité des réponses simultanées fait que nous nous retrouvons avec un total dépassant les 100 %.

Tableau 20 : Niveau de connaissance des symptômes du paludisme

Symptômes du paludisme

Effectif

Pourcentage

Courbature/arthralgie

86

31%

Fièvre/frisson

233

84%

Ictères (coloration jaune des yeux)

36

13%

Maux de tête/vertige

138

50%

Vomissements/nausées

170

61%

Ne sait pas

9

3%

Source : Enquête dans les ménages, 2008

La lecture de ce tableau indique que les symptômes les plus connus par les ménages interrogés sont la fièvre/frisson, les vomissements/nausées et les maux de tête/vertige. Il faut noter que seulement 3 % des ménages ne savent pas reconnaitre les signes du paludisme. Pour ce qui est de la connaissance des symptômes au niveau des villages, nous avons fait une corrélation entre le nombre de cas de paludisme pour chacun des villages enquêtés et le symptôme le mieux connu par les ménages. Les résultats obtenus nous permettent de voir si le niveau de connaissance à une quelconque incidence sur la morbidité palustre (cf. graphique10).

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Graphique 10 : Connaissance du symptôme "Fiévre/frisson" et nombre de cas de
paludisme présumés

Source : Enquête dans les ménages, 2008

L'analyse de ce graphique montre que les ménages résidant dans les villages qui ont une bonne connaissance du symptôme "Fiévre/frisson" présentent un taux de présomption palustre élevé. De ce fait, un bon niveau de connaissance des symptômes du paludisme peut favoriser une prise en charge précoce du malade.

Par contre, les villages où l'on note une faible connaissance du symptôme le plus connu du paludisme présentent un taux de présomption palustre bas. Ce qui veut dire que la mordidité diagnostiquée est différente de la morbidité réelle car beaucoup de cas ne sont pas déclarés par ignorance.

I.2.2- Connaissance du mode de transmission

Au cours de nos enquêtes, nous avons interrogés les ménages sur leur niveau de connaissance du mode de transmission du paludisme. A la question de savoir quel est le mode de transmission du paludisme, plusieurs réponses simultanées ont été données par les chefs de ménages (cf. tableau 21).

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Tableau 21 : Connaissance des populations du mode de transmission du paludisme

Mode de transmission

Effectif

Pourcentage

Piqûre moustique

210

76%

Contact paludéen

9

3%

Mauvaise alimentation

29

10%

Insalubrité

57

21%

Hivernage

58

21%

Bétail

5

2%

Fait de Dieu

15

5%

Ne sait pas

25

9%

Source : Enquête dans les ménages, 2008

L'examen du tableau ci-dessus nous permet de constater qu'un effectif de 210 enquêtés, représentant 76%, affirme qu'une piqûre de moustique peut transmettre le paludisme. Malgré ce pourcentage élevé, force est de reconnaitre l'ignorance flagrante de certains chefs de ménages quant à la connaissance du mode de transmission. Des réponses aussi surprenantes les unes que les autres ont été recueillies : 10 % des ménages disent qu'une mauvaise alimentation est à l'origine du paludisme. Par mauvaise alimentation, il n'est pas rare d'entendre des réponses comme « boire du lait en hivernage », ou « manger de l'oseille » ou encore « un excès d'huile ».

Comme pour les symptômes, nous avons essayé de savoir s'il y'a une relation entre la connaissance du seul et unique mode de transmission de la maladie et le nombre de cas de paludisme présumés (cf. graphique 11).

A travers ce graphique, nous remarquons, à une exception prés, que ce sont les mêmes villages ayant une bonne connaissance des symptômes du paludisme qui ont également une meilleure perception du mode de transmission de la maladie. En effet, les populations de ces villages, en plus de celles de Diankancounda Oguel, savent pertinemment qu'une piqûre de moustique peut provoquer le paludisme.

L'incapacité de certains habitants de la Communauté Rurale de Mampatim à ne pas savoir la cause réelle de la transmission du paludisme peut avoir des répercutions négatives sur les conditions d'hygiène de vie de la population. Pour cause, une mauvaise gestion, par exemple, de l'évacuation des ordures ménagères et des eaux usées pourrait favoriser la multiplication des moustiques.

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Graphique 11 : Connaissance du mode de transmission et nombre de cas de paludisme

présumés

Source : Enquête dans les ménages, 2008

I.3- L'utilisation des moustiquaires

La prévention contre le paludisme passe par la protection contre les piqûres des moustiques. Selon l'EDS IV, une des stratégies majeures de lutte contre le paludisme est la protection individuelle par l'utilisation des moustiquaires imprégnées d'insecticides. Subséquemment, nous avons posé des questions aux ménages relatives à la possession ou non de moustiquaires et si ces moustiquaires sont imprégnées ou non.

Les résultats présentés dans le tableau 24 montrent qu'une bonne partie de la population (79 %) possèdent au moins une moustiquaire. On peut dire alors que la prévention est prise au sérieux pour éviter toutes piqûres de moustiques dans l'espace communautaire de Mampatim.

Tableau 22 : Proportion de ménages possédant des moustiquaires

Possession de moustiquaires

Effectifs

Fréquence

Aucun

57

21 %

Moustiquaires imprégnées

150

54 %

Moustiquaires non imprégnées

70

25 %

Total

277

100 %

Source : Enquête dans les ménages, 2008

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Cependant, il reste à savoir si ces moustiquaires imprégnées ou non imprégnées sont en bon état. En effet, beaucoup de ménages affirment que les moustiquaires sont détériorées et ne savent plus à quelle date remonte la dernière imprégnation. A la question de savoir pourquoi ces moustiquaires ne sont pas changées, le manque de moyen revient souvent comme réponse. Pourtant, le prix de la moustiquaire imprégnée est subventionné. Il est de 1.000 FCFA. Cette négligence pourrait être dangereuse pour les groupes les plus vulnérables face à la maladie : il s'agit des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes. .

De ce fait, nous avons interrogés les ménages pour savoir si les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans dorment sous une moustiquaire. Les résultats obtenus montrent que globalement, trois villages sortent du lot en matière de prévention (cf. graphique 14). Il s'agit des villages de Médina Samba Baldé, Anambé et Thiéoulé. Dans ces villages, les ménages affirment, pour la plupart, que les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes dorment sous une moustiquaire imprégnée ou non imprégnée. Par contre, dans les autres villages de notre échantillon, la proportion de réponse négative est importante (Mampatim et Missirah Demba Sadio), voire plus élevée que la réponse positive (Dembayel). Selon les ménages, ce fait est dû au manque de moyen, mais également au refus de certains enfants à dormir sous une moustiquaire car se sentant "enfermé".

Graphique 12 : Prévention des femmes enceintes et des enfants de moins de cinq ans

Source : Enquête dans les ménages, 2008

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En définitive, la majeure partie de notre échantillon utilise les moustiquaires imprégnées ou non imprégnées. Cependant, on note dans certains villages que les groupes les plus vulnérables ne sont pas assez protégés. Ce manque de protection augmente les risques de transmission du paludisme et peut accroitre les dépenses de santé effectuées pour soigner un épisode morbide palustre.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus