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Problématique du financement des PME au Sénégal

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par Mohamed Bamba TOURE
Institut Supérieur d'Entrepreneurship et de Gestion (ISEG) - Master II Management et gestion de projets  2014
  

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Section 2 : La revue de la littérature

Durant nos recherches, plusieurs pistes ont été visitées, mais nous avons privilégié quatre aspects d'études dont des ouvrages spécialisés et critiques qui gravitent autour des thèses sur le financement des PME par les IF et en particulier par les IMF.

Parmi ces thèses nous pouvons citer :

Le premier aspect est relatif à l'arbitrage que font les entreprises afin de choisir leur mode de financement. Nous pourrons mettre également dans cette catégorie, les justifications théoriques du choix ou de l'existence de l'intermédiation.

Cassar et Holes (2003) expliquent la structure financière des PME par la théorie de l'ordre hiérarchique selon laquelle pour financer leurs activités, les entreprises privilégieraient, dans l'ordre, le financement interne au financement externe (et pour ce dernier cas le financement par dette à celui par fonds propres). Néanmoins, on note généralement un grand recours à la finance indirecte par les entreprises en particulier les PME. Plusieurs travaux théoriques justifient l'adoption par les entreprises de cette forme de finance.

Gurley et Schaw (1960) justifient l'existence de l'intermédiation financière par l'incompatibilité des désirs d'emprunt et de prêt.

Pyle (1971) soutient que l'existence des intermédiaires financiers est le fait de l'aversion différenciée pour le risque caractérisant les agents non financiers. En 1977, Pyle et Leland (p.382) publié par Blackwell écrivaient : « les modèles traditionnels des marchés financiers ont des difficultés à expliquer l'existence des intermédiaires financiers, des firmes qui détiennent un type d'actifs et vendent des actifs d'un autre type. S'il n'y a pas de coût de transactions, les prêteurs ultimes doivent acheter directement les titres primaires et éviter les coûts impliqués par l'intermédiation. Les coûts de transactions peuvent certes expliquer l'intermédiation mais leur ampleur, dans de nombreux cas, n'apparaît pas suffisante pour être la seule explication. Nous suggérons que les asymétries informationnelles peuvent être une raison fondamentale de l'existence des intermédiaires ».

Quels sont les critères théoriques d'octroi de financement aux entreprises, particulièrement les PME ?

Telle est la question pour laquelle le second aspect apporte des clarifications théoriques.

Les théories en la matière soutiennent qu'on finance des projets ou des entreprises qui inspirent confiance à deux niveaux : la capacité de l'entreprise ou du projet à dégager le flux financier nécessaire à rembourser le crédit, la volonté morale de l'entrepreneur à rembourser le crédit.

Pour Fraisano et Gfeller (2003), les banques exigent plusieurs documents et informations afin d'évaluer l'exposition au risque des PME.

Il ressort de ces théories que les établissements de crédit tiennent essentiellement compte de leurs expositions au risque associées au financement des PME avant toute décision d'octroi de crédit.

Les troisième et quatrième aspects abordent respectivement l'efficacité microéconomique et macroéconomique des financements accordés aux entreprises en particulier aux PME.

Que vise essentiellement une institution financière dans sa décision de financement d'une PME ? Quelles sont les attentes d'une PME qui demande du financement ?

Les réponses théoriques à ces questions nous éclairent sur le résultat espéré de chaque agent (PME, établissements de crédit) suite à une décision de financement des PME.

L'IF dans sa décision d'offre de financement doit veiller à sa survie, c'est-à-dire accorder des crédits pouvant lui permettre de se donner des moyens suffisants de fonctionnement, bref de viabilité.

Les attentes des capital-investisseurs dépendent de leur structure de propriété. La théorie stipule que les investisseurs indépendants maximisent leur rentabilité pour un niveau de risque accepté. Cependant, selon Desbrières (1998), la « CI filiale d'une banque espèrera via son investissement dans une firme, que celle-ci recourra davantage à ses produits et services, notamment en matière de gestion des risques de taux d'intérêt, de change, ou lors de leur transmission future de l'entreprise».

Au Bénin, Igue et Quenum (2004) ont élaboré une fonction d'offre de crédit au secteur primaire. Dans leur analyse microéconomique, la variable dépendante retenue était le montant de crédit accordé aux activités du secteur primaire par l'institution financière ; taux d'intérêt débiteur, le niveau des dépôts totaux disponibles, l'apport financier personnel exigé ou garantie exigée exprimée en pourcentage du montant du crédit demandé, l'indicateur de crédibilité des demandes de crédits (rapport du montant accordé sur montant total demandé), la profitabilité des institutions (rapport bénéfice net sur fonds propres), la durée des crédits, l'accessibilité de l'institution financière. Ayant utilisé un échantillon de 50 sur 65 agences de crédit des trois départements du sud Bénin, les résultats de l'estimation de la régression de leur modèle indiquent que les variables comme les dépôts disponibles, le taux d'intérêt débiteur, l'apport financier exigé des débiteurs, la crédibilité des demandes de crédit et l'accessibilité des institutions financières influencent l'offre du crédit.

Par ailleurs, selon le rapport de l'observatoire européen des PME (2003), le bilan et le compte de résultat sont les documents les plus demandés par les institutions financières. La même étude remarque que l'information fournie par une PME est incomplète, notamment en ce qui concerne les informations stratégiques et informelles (relation des PME avec leurs partenaires, les autres créanciers, les compétences de l'entrepreneur, etc.), vu la petitesse et le peu de notoriété de la plupart des PME.

En 1991, l'enquête de wynant et Hatch auprès de 1539 dossiers de crédits révèle que 95% des rapports financiers ne sont pas vérifiés. Alors que la qualité des documents présentés revêt une grande importance pour les institutions financières, laquelle envergure est confirmée par 92% des banquiers interrogés au cours de l'étude portant évaluation des défis et difficultés rencontrées par les IF dans leur relation d'affaires avec des PME, menée en 2003 par Fasano et Gfeller. La dite étude précise que les financiers confirment leur importance avec un score de 4,1/5 pour l'information passée, 4,3/5 pour l'information future pendant que la qualité de ce qui est présenté par les chefs d'entreprise tombe à 2,8/5 pour l'information future.

Peria (2009), s'appuyant sur les données d'une enquête réalisée en 2007-2008 auprès de 16 banques dans 8 pays africains et 64 banques actives dans 30 pays en développement hors d'Afrique , souligne que les banques acceptent en moyenne 81,4% des demandes de prêts de PME dans les pays en développement non africains contre seulement 68,7% en Afrique. Pour expliquer cette réticence, la même étude nous révèle les principaux motifs et obstacles de l'engagement des banques sur les PME, par groupe de pays : 60% des banques africaines misent sur la rentabilité attendue sur le segment PME, 60% des banques africaines perçoivent les facteurs macroéconomiques comme obstacles,15% perçoivent la réglementation, l'environnement juridique, les facteurs spécifiques aux banques, la nature des technologies, l'insuffisance de demande adéquate comme obstacles.

L'enquête Investment Climate Assessment (ICA) effectuée dans les pays tels que le Cameroun, le Kenya, le Mali, l'Ouganda, le Rwanda, le Sénégal et la Tanzanie confirme que les établissements de crédit exigent des garanties constituées essentiellement de biens immobiliers et dans une moindre mesure, d'actifs personnels du propriétaire, de machines et équipements et d'effets de commerce.

La présence d'un collatéral apparaît donc souvent comme une condition nécessaire à l'octroi d'un prêt aux PME (Africapractice, 2005).

Selon les publications du FMI en 2006, la complexité de l'enregistrement des sûretés et des procédures de recouvrement ainsi que la faiblesse des systèmes judiciaires et l'incertitude sur l'issue des procédures de recouvrement font que la prise de garantie apparaît ne pas être un bon moyen pour atténuer le risque.

Peria (2009) montre que les frais appliqués aux prêts accordés aux PME sont plus élevés en Afrique, soit 1,97% du prêt accordé pour les petites entreprises et 1,79% pour les entreprises de taille moyenne. Les taux d'intérêt sont de l'ordre de 15,6% pour les meilleures clientes.

En définitive, toutes ces sources d'informations concordent sur le fait que les entreprises et particulièrement les PME optent pour le financement par dette à celui par fonds propres. Cependant, elles sont souvent confronter à la rigueur des procédures d'intermédiations bancaires, les établissements de crédit tiennent essentiellement compte de leurs expositions au risque associées au financement des PME avant toute décision d'octroi de crédit.

Mais l'évaluation du risque lié à la décision d'octroi de crédit pour le financement des PME par les IMF reste problématique.

Ainsi, tout au long de ce mémoire nous allons essayer d'adapter la relation entre IMF et le financement des PME au Sénégal.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote