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Effets néfastes du non respect de l'hygiène des latrines dans les ménages du quartier Kahembe

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par Karim BITEKO
Université Libre des Pays des Grands Lacs/GOMA - Graduat 2013
  

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I.2. Problématique

Selon l'OMS, par assainissement, on entend la mise à la disposition d'installations et des services permettant d'éliminer sans risque l'urine et les matières fécales. L'absence du système est une cause importante de morbidité dans l'ensemble du monde. Il a été prouvé que l'assainissement a des effets positifs importants au niveau des ménages et des communautés. L'assainissement désigne aussi le maintient des bonnes conditions d'hygiènes grâce à de services comme l'enlèvement des ordures et l'évacuation des eaux usées19(*).

D'après le Water & Sanitation Programme (branche de la Banque mondiale), la couverture de l'assainissement de base dans les pays en développement atteignait 73 % dans les zones urbaines et 31 % dans les zones rurales pour une moyenne de 48 %, en 2002 ; mais seuls 18 % des foyers disposaient d'une connexion à un égout. Dans les pays les moins avancés, la couverture tombe à 57 % dans les zones urbaines et 27 % dans les zones rurales pour une moyenne de 35 %, et 2 % de connexions à un égout. Au total, cela représente plus de 2,5 milliards de personnes non desservies par un système amélioré dans l'ensemble des pays en développement, nombre à augmenter probablement au vu des réserves détaillées plus haut20(*).

En 2009, 2,6 milliards de personnes, soit la moitié du monde en développement, n'ont pas accès à une latrine et 1,1 milliard de personnes n'ont aucun accès à une source d'eau salubre. La conséquence directe est que 1,6 million de personnes meurent chaque année de maladies diarrhéiques. Quatre vingt dix pour cent de ces personnes sont des enfants de moins de cinq ans, vivant pour la plupart dans les pays en voie de développement21(*).

Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) fixés en 2002 à Johannesburg avaient pour but de réduire de moitié la proportion de personnes sans assainissement de base en 1990 (soit 51 %) d'ici 2015, et d'assurer l'accès à tous en 2025. Pour les objectifs de 2015, ceci signifierait non seulement construire 378 000 latrines par jour, mais également assurer l'entretien et la maintenance des structures existantes : la réalité en est encore loin22(*).

En Afrique Subsaharienne les latrines traditionnelles sont déjà chose courante, l'attention doit se porter sur leur transformation en modèles améliorés. Plusieurs pays sont parvenus à faire passer au moins 3 % de leur population à un degré supérieur de l'échelle de l'assainissement chaque année. Au bas de l'échelle, des pays tels que la Côte d'Ivoire, l'Éthiopie, et l'Ouganda font passer plus de 3 % de leur population chaque année à l'utilisation des latrines traditionnelles. L'Éthiopie est le pays qui progresse le plus rapidement pour réduire la défécation à ciel ouvert, réduisant cette pratique de 2 %, sinon plus, de sa population chaque année. Un second groupe de pays entre autre le Burkina Faso, Madagascar, Rwanda ont réussi à faire passer plus de 3 % de la population chaque année à un type de latrine améliorée. Enfin, en haut de l'échelle, le Sénégal (et uniquement le Sénégal) a connu un rythme d'expansion comparable pour les fosses septiques23(*).

L'organisation mondiale de la santé (OMS), dans son dernier rapport publié en 2011, démontre que les maladies liées au manque d'eau et mauvaises conditions d'hygiène et assainissement sont les principales causes de la mortalité en Afrique subsaharienne24(*).

La République Démocratique du Congo figure sur la liste des pays qui enregistrent plus des décès, surtout à l'Est du pays où les conditions sécuritaires restent défavorables du fait de l'activisme des groupes armés très actifs dans cette zone. Les populations sont poussées à abandonner leurs territoires et aller vivre soit dans les camps soit se concentrer dans les centres urbains, situation qui occasionne la promiscuité observée actuellement dans plusieurs villes25(*).

Dans la province du Nord-Kivu, les territoires de Walikale suivi de Rutshuru et Masisi présentent une situation funeste en termes de maladie d'origine hydrique. Le Territoire de Walikale, où la situation d'assainissement est médiocre, est en proie à un taux élevé de diarrhée chez les enfants de moins de 5 ans. Sur l'axe Walikale-Kisangani, le taux est de 47,8% (cote d'alerte). Pour Walikale centre, le taux de diarrhée chez les enfants de moins de 5 ans au cours des 2 dernières semaines du mois de juillet 2012 est de 46,9% devant une pression exercée par la présence de nouveaux déplacés26(*).

Les territoires de Masisi et Rutshuru ont accueilli des nouveaux déplacés qui se sont ajoutés aux effectifs résiduels. En raison de moyens limités, la conformité avec les normes sphères pour la construction d'ouvrages water, Sanitation, hygienne (WaSH) dans les camps reste difficile. Dans le Territoire de Lubero, l'axe Kirumba-Kamandi gite est exposé au risque des maladies diarrhéiques. Cette zone étant frontalière du lac Edouard, est souvent victime des épidémies de choléra et autres maladies gastro-entérites. C'est un milieu sans eau potable avec des problèmes d'accès à l'assainissement27(*).

Dans la ville de Goma, la population continue à se multiplier. Estimée à 400.000 habitants en 2000, elle a aujourd'hui presque triplé avec une population estimée à près d'1.000.000 habitants28(*). La ville étant construite aux pieds du volcan Nyiragongo n'a aucune source d'eau (rivière) ; seule la REGIDESO fournit difficilement de l'eau à la population ; certains ménages s'approvisionnant directement au Lac. Les rapports sanitaires de la province affirment qu'en plus du paludisme, les maladies des mains sales (fièvre typhoïde, choléra, dysenteries...) sont déclarées endémiques. Il est certain que le péril fécal y soit pour quelque chose29(*).

Aujourd'hui dans la ville de Goma en général et dans plusieurs quartiers en particulier, on observe plusieurs comportements à risque liés à la mauvaise gestion des excrétas. D'une part, les latrines creusées sous les roches sont moins profondes, mal construites (sans toitures, portes et difficiles d'accès), et d'autre part mal utilisées (non désinfectées, surchargées, sans laves mains). Certaines sont confondues avec des poubelles car on y jette des déchets non biodégradables (sachets, plastiques, métaux et verres). D'autres ménages n'ont même pas des latrines et les gens défèquent à l'air libre et pour les quelques ménages qui en possèdent, lorsqu'elles sont pleines ils font la vidange en pleine air avec tous les risques possibles30(*).

Le rapport de sensibilisation de Médecin d'Afrique montre que l'aire de santé de Kahembe compte une population estimée à 10.487 habitants. La sensibilisation a touché 231 ménages dont 986 personnes (207 femmes, 199 hommes et 580 enfants de sexe et âge confondus). Ils ont identifié 60 latrines dont 50 déjà pleines et non couvertes d'en haut (toiture), 4 plus ou moins viables et 6 viables et utilisées. D'après les données recueillis dans le rapport ci-haut cité, le ratio latrines / utilisateurs est de 1/17 soit 17 personnes pour une latrines, contrairement aux normes fixées par l'OMS qui est de 1/7 c.-à-d. 7 personnes pour une latrine. Les données de surveillance épidémiologique pour la 1ère semaine du mois de Juin 2012: l'analyse des cas enregistrés au Centre de Santé de Kahembe fait observer les maladies les plus fréquentes sont le Paludisme, les IRA, la fièvre typhoïde, et la diarrhée, C'est ce qui a poussé l'équipe Médecin D'Afrique/Nord Kivu d'organiser des séries de sensibilisation en vue de contribuer à la réduction des risques de transmission des maladies liées au péril fécal31(*)

Parmi les 10 principales maladies enregistrées au centre de santé de référence Kahembe entre Janvier et Mars 2013, nous avons trouvés 3 maladies liées au péril fécale entre autres la fièvre typhoïde avec une fréquence de 18 cas sur 166 consultations en Janvier soit 10,84%, 11 cas sur 142 consultations en Février soit 7,74% et 36 cas sur 164 consultations en Mars soit 21,95% , les maladies diarrhéiques avec une fréquence de 7 cas sur 166 consultations en Janvier soit 4,21%, 3 cas sur 142 consultations en Février soit 2,11% et 10 cas sur 164 consultations en Mars soit 6,09% et la verminose avec une fréquence de 23 cas sur 166 consultations en Janvier soit 13,85%, 18 cas sur 142 consultations en Février soit 12,67% et 24 cas sur 164 consultations en Mars soit 14,63% qui selon l'infirmier titulaire sont due aux mauvaises conditions d'hygiènes et assainissement32(*). Après une comparaison du nombre cas des maladies liées au péril fécal au nombre des consultations nous avons trouvé pour le premier trimestre de l'année 2013 une fréquence de 28,9% en Janvier, 22,5% en Février et 42,68% en Mars33(*).

* 19 Rapport 2012 sur le progrès en matière d'assainissement et d'alimentation en eau, OMS.

* 20 Fr.m.wikipedia.org/wiki/Latrines

* 21 Professeur Pierre Aubry, Docteur Bernard-Alex Gaüzère, Les maladies liées à l'eau

Actualités 2011, Mise à jour le 20/04/2012

* 22 B. Fawcett, Water & Sanitation for Developing Countries, Lectures Notes, University of Southampton, 2005.

* 23 Elvira Morella, Vivien Foster and Sudeshna Ghosh Banerjee, L'état de l'assainissement en Afrique Subsaharienne, juin 2008

* 24 MEDECINS D'AFRIQUE RD Congo, Rapport de mission, Goma, Juin 2012

* 25 Idem

* 26 POOLED FUND 2012 DEUXIEME ALLOCATION STANDARD, Analyse Stratégique des priorités provinciales - Nord Kivu, Juillet 2012

* 27 Idem

* 28 Registre de recensement de la Mairie de Goma, 1er trimestre 2012

* 29 MEDECINS D'AFRIQUE RD Congo, Rapport de mission, Goma, Juin 2012

* 30 Idem

* 31 Op. Cit. P9

* 32 Rapport SNIS du Centre de santé de référence Kahembe, premier trimestre 2013

* 33 Idem

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