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Mobilité résidentielle et processus d'étalement de la ville de Niamey (Niger).

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par Abdoulaye ADAMOU
Abdou Moumouni Dioffo - Doctorat de Géographie 2012
  

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1.3.3. Caractéristiques démographiques de la ville de Niamey

D'après les résultats définitifs du recensement général de la population et de l'habitat de 2001 (RGP/H 2001), la CUN comptait 707 951 habitants dont 50,6 % d'hommes et 49,4 % de femmes, soit un rapport de masculinité de 102,6.

L'extrême jeunesse de la population de Niamey ressort dans la lecture de la figure n°1.2 où les moins de 25 ans constituent 63,9 % de l'effectif total. Cette jeunesse est d'autant plus ressentie que les moins de 10 ans constituent à eux seuls 28,5 % de la population totale et les 10-20 ans 25,2 %. Ce qui veut dire que 53,7 % de la population niaméenne ont moins de 20 ans. Une telle jeunesse indique un taux de natalité fort et soutenu et un taux faible de mortalité. Il en résulte un taux d'accroissement naturel élevé qui, ajouté aux effets de la migration, donne un taux d'accroissement de la population de l'ordre de 4,5 % entre 1988 et 2001 (RGP/H 2001). Il convient de noter que ce taux est nettement supérieur à la moyenne nationale qui est de 3,3 %.

Figure n°1.2 : Répartition de la population par tranche d'âges

Source : Résultats définitifs du RGP/H 2001.

Quant aux 25-39 ans parmi lesquels on compte probablement le plus grand nombre de demandeurs potentiels de logement et de travail, ils constituent 21 % de la population totale résidente à Niamey contre seulement 14 % pour les 40-69 ans au nombre desquels se trouve, en revanche, une bonne partie des actifs et des chefs de ménage. Ces derniers doivent supporter les plus jeunes et les vieillards. En effet, le bas niveau de vie et la faible espérance de vie qui en découlent se remarquent dans la proportion des 70 ans et plus qui ne dépasse pas 1,3 % de la population de Niamey.

Avec une population de 707 951 habitants, Niamey concentre à lui seul 39,4 % de la population urbaine du Niger en 2001. Cela indique un certain maintien, voire un renforcement de la macrocéphalie de l'armature urbaine du pays en faveur de cette ville capitale. D'après le cahier de tournée du RGP/H 2001, le nombre de ménages est estimé à 111 209, soit une moyenne de 6,23 habitants par ménage. Aujourd'hui, Niamey est une ville millionnaire ; en effet, sa population est estimée à 1 222 066 habitants en 2010.

1.3.4. Découpages territoriaux de la ville de Niamey

L'arrivée des colons français à Niamey s'est faite suite à la création d'un poste militaire le 15 mai 1902. De 1903 à 1910, Niamey fut le siège du gouvernement du territoire militaire du Niger14(*). Le chef-lieu de ce territoire sera transféré à Zinder le 1er janvier 1911. Par la suite, le territoire militaire est transformé en territoire civil autonome en décembre 1920, puis en colonie du Niger à partir du 13 octobre 1922. Niamey retrouvera définitivement son rôle de capitale à partir du 28 décembre 1926.

D'après l'étude monographique réalisée par Boubou Hama, alors directeur de l'Institut Français de l'Afrique Noire (IFAN), Niamey était peuplée à l'origine par des Zarma-Kalley, des Golé, des Sonrhaï, des peulh, des Maouri et des Kourtey. Les premiers quartiers de cette ville portent à nos jours les noms de ces branches ethniques : c'est le cas de Kalley, Maourey, Gaweye, Foulan Koira, etc.

Le premier plan d'urbanisme de la ville de Niamey a vu le jour en 1929. Il s'ensuit une lente croissance, due à la deuxième guerre mondiale, de la ville qui connaîtra un développement accéléré à partir de 1947. Cette croissance s'est accompagnée d'un vaste programme de construction étalé sur dix ans. C'est ce programme qui a permis la construction de l'hôtel de ville, de l'hôpital, du bureau de poste, de quelques écoles, de services centraux, de logements à loyer modéré, etc. C'est à la faveur de cette croissance qu'une organisation municipale a été instituée à Niamey qui a connu le long de son histoire différents régimes administratifs.

Ainsi, en 1931, Niamey fut érigé en village avec rang de canton. Cette chefferie devrait être supprimée en 1948 et l'entité accède peu à peu au régime municipal.

La commune mixte de 1er degré de Niamey a été créée par arrêté N°1248/API du 14 février 1954 et fut dirigée par un administrateur c'est-à-dire un maire. Elle est devenue une commune de plein exercice à compter du 18 novembre 1955. Les premières élections municipales se sont déroulées le 18 novembre 1956 et Niamey connut ainsi son premier maire élu en la personne de Djibo Bakari.

Le 23 janvier 1959, la municipalité de Niamey fut dissoute et remplacée par une Délégation Spéciale. La ville était alors dirigée par un président.

Une nouvelle organisation municipale instituait un administrateur délégué assisté de deux adjoints à partir du 05 août 1963. Mais, en 1966, en application de la loi N°64-023 du 17 juillet 1964 réorganisant l'administration territoriale du Niger, les préfets ont remplacé les commandants de cercle. A Niamey, c'est un maire nommé qui est placé à la tête de la municipalité.

Après cette date, s'est amorcé un long processus qui conduit Niamey à être définitivement érigé en communauté urbaine avec un régime spécifique depuis 1988. Ce processus commence par la loi N° 035 du 14/09/1966 déterminant les modalités par lesquelles une commune qui comprend au moins 25 000 habitants peut recevoir par décret la nomination de ville. C'est dans ce cadre qu'intervient le décret N° 67-155 du 18 novembre 1967, pour ériger la commune de Niamey en ville et l'assimiler à un arrondissement. Sept ans plus tard, en janvier 1974, une redéfinition territoriale divisa la ville en 17 arrondissements qui seront eux-mêmes restructurés en 5 districts par le décret N° 79-22 du 1er mars 1979.

Le décret N° 83-85/PCMS du 14 juillet 1983, portant statut particulier du maire de la ville de Niamey, a conféré à cette autorité le rang et les prérogatives de préfet. Cette autorité exercera donc à ce titre, toutes les attributions que la réglementation en vigueur confère aux préfets.

Par ailleurs, il a été prévu que la tutelle administrative de la commune soit directement assurée par le Ministère de l'intérieur. L'ordonnance N° 88-26 du 28 avril 1988 assimile la ville à un arrondissement constituant une division directe du département de Tillabéry dans lequel elle est située.

Niamey sera ensuite divisée en trois communes suivant le décret N° 88-392 du 24 novembre 1988. Les communes sont subdivisées en quartiers placés sous la responsabilité d'un chef de quartier qui est l'une des pierres angulaires de l'administration municipale. Il est le collaborateur direct du maire. Les chefs de quartiers sont ainsi considérés comme des chefs coutumiers appelés communément kourey koy15(*). Ils sont nommés conformément aux dispositions de l'ordonnance N° 93-02 du 15 avril 1993 portant statut de la chefferie au Niger. Ils ont la responsabilité de la collecte des impôts et taxes auprès des populations de leurs quartiers respectifs.

Le décret N°88-393 du 24 novembre 1988 va, quant à lui, consacrer la création de la communauté urbaine de Niamey (CUN) tout en fixant ses limites. Elle devient, par ce même décret, le huitième département du pays. Ce statut de structure décentralisée spécifique dont jouit la CUN, subit un profond changement par la loi N°98-33 du 14 septembre 1998 qui érige Niamey en établissement public à caractère administratif.

La loi N° 98-32 du 14 septembre 1998 déterminant le statut des communautés urbaines, stipule que la communauté urbaine est un établissement à caractère public et administratif doté d'une autonomie financière.

Enfin, dans le cadre de la décentralisation intégrale et effective, la CUN est subdivisée en cinq communes urbaines conformément à la loi N°2002-014 du 11 juin 2002. Selon cette même loi, la CUN a rang de région. Le Gouverneur de Niamey assure la représentation de l'Etat et la tutelle des actes au niveau de la CUN et des communes. Il veille à l'exécution des lois et règlements de la république au sein de la CUN et des communes. Le gouverneur est seul habilité à s'exprimer au nom de l'Etat devant le conseil de la CUN. Il dirige les services déconcentrés et a l'autorité sur tous les agents de l'Etat dans la limite du territoire de la CUN à l'exception des cours et tribunaux.

Il faut dire que la définition des communes de la CUN est l'aboutissement de plusieurs propositions progressivement amendées ou rejetées en fonction d'un certain nombre de critères retenus. Cela ne s'est pas fait sans controverse et c'est fort de leur lobbying que les autochtones de Niamey ont réussi à imposer comme critère fondamental le terroir. Ainsi, les six communes qui devraient composer la CUN sont basées, chacune, sur un terroir donné comme l'a si bien démontré K. H. Motcho (2004). Selon cet auteur, la commune 5 est établi sur le terroir de Lamordé, la commune I sur le terroir de Goudel, la commune III sur celui des Kalley, la commune II sur celui des Maouri, la commune 4 sur celui de Gamkallé et Saga. Quant à ce qui devrait être la commune 6 de Niamey, elle serait implantée sur le terroir de Liboré. Mais, Cette dernière commune a préféré être rattachée au département de Kollo bloquant ainsi l'extension de la CUN vers l'Est. Ce qui fait que la CUN ne compte aujourd'hui que cinq communes au lieu de six.

En conséquence, avec l'avènement de la décentration effective au Niger en 2004, Niamey est une Communauté urbaine composée de 5 communes à savoir : la Commune de Niamey 1, la Commune de Niamey 2, la Commune de Niamey 3, la Commune de Niamey 4 et la Commune de Niamey 5.

Ce schéma est remanié par l'Ordonnance n°2010-56 du 17 Septembre 2010 qui érige les communautés urbaines de Niamey, Maradi, Tahoua et Zinder en communes à statut particulier ou villes et les communes les composant en arrondissements. De ce fait, Niamey compte cinq arrondissements.

* 14 SAHADATOU L. Images socio-économique et physiques de la Communauté Urbaine de Niamey. Service des archives de CUN, 2000, 107p.

* e15 Kourey Koy : terme Zarma utilisé pour désigner le chef de quartier.

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