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Mobilité résidentielle et processus d'étalement de la ville de Niamey (Niger).

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par Abdoulaye ADAMOU
Abdou Moumouni Dioffo - Doctorat de Géographie 2012
  

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Conclusion partielle

On relève une prédominance du banco dans les quartiers spontanés, les villages urbains et les quartiers traditionnels des strates 1 et 2. On note une inexistence de cases et de baraques dans la strate 1. L'électricité semble être la ressource la mieux partagée parmi les quartiers de la ville de Niamey alors que l'accès à l'eau potable reste encore problématique. Seuls les ménages des quartiers résidentiels comme Cité Fayçal, Kouara Kano, Terminus échappent à la promiscuité. Ailleurs, il y a plus de deux personnes par pièce. Mais, il faut préciser que cette promiscuité n'est pas ressentie de la même manière au niveau des quartiers. Ainsi, dans les quartiers traditionnels du centre ville et de la zone d'habitat péricentrale, la promiscuité est doublement ressentie tant au sein du logement qu'à l'échelle des parcelles. Cela oblige les ménages à occuper la rue pour certaines activités. Dans les quartiers mixtes ou traditionnels plus périphériques, la promiscuité est seulement ressentie au niveau du logement, car la maison qui est évolutive peut encore recevoir d'autres logements.

Dans la strate 1, faute de moyen financier, tous les ménages n'ont accès pas aux réseaux d'eau courante et d'électricité pourtant présents au sein de tous les quartiers. Au total, 58 % des maisons de cette strate sont occupées par leurs propriétaires.

Le loyer est plus cher dans la strate 2 qui regroupe les plus grandes zones résidentielles (quartiers riches). C'est, d'ailleurs, la seule strate dans laquelle prédominent les villas même si le banco et le semi-dur forment une proportion importante des maisons. Rares sont les maisons n'y ayant pas d'électricité ; celle qui ne disposent pas d'eau courante forment seulement 1/10 des maisons enquêtées dans cette strate. Une telle situation résidentielle fait de la strate 2 celle qui est la mieux équipée. Le niveau d'équipement, le type d'habitat et la localisation contribuent fortement dans la détermination du prix du loyer. Ainsi, les plus bas prix de loyer de la ville s'observent dans la strate 3 est qui dominée à la fois par l'habitat de cour en dur et en banco. Quant à la strate 4, elle est le lieu par excellence de l'habitat de cour en dur. Elle est également la strate la moins équipée de la ville du fait de l'étalement rapide de la ville. Devenir propriétaire de son logement est un parcours du combattant comme en témoignent l'âge moyen des propriétaires qui est de 56 ans et la faible proportion de propriétaires parmi les chefs de ménage de la ville. L'analyse a montré que la mobilité résidentielle intra-urbaine à Niamey est plutôt une machine à intégrer qui produit surtout des locataires. Cependant, la succession des déménagements qui traduit la trajectoire résidentielle des ménages aboutit, le plus souvent, à une amélioration des conditions de logement. Les conditions de vie des ménages se trouvent néanmoins compromises par le faible niveau d'équipements dans les deux dernières strates traduisant clairement les difficultés des services municipaux et autres sociétés concessionnaires à suivre le rythme d'étalement de la ville.

Conclusion de la partie

L'observation de la trajectoire résidentielle met en évidence le mouvement centrifuge des ménages niaméens à travers l'espace urbain. En effet, le processus d'intégration socio-spatiale des ménages se fait des zones plus centraux vers la périphérie qui à tendance à s'étendre démesurément sur les espaces périurbains en l'occurrence les espaces agricoles. Aussi, plus de 3/5 des ménages de la périphérie proviennent de zones plus centrales notamment de la zone péricentrale.

Dans les échanges entre espaces résidentiels, la strate 2 est actuellement la zone la plus dynamique de la ville avec un rôle principal de diffuseur de flux vers les autres strates contrairement à la strate 4, qui est le deuxième espace plus dynamique mais avec un rôle principal de récepteur de flux provenant des autres strates. Il en résulte une trajectoire résidentielle centrifuge qui ne traduit pas toujours une mobilité résidentielle ascensionnelle, tant les conditions d'accès à la propriété sont difficiles. De même, cette trajectoire correspond rarement aux transformations du ménage qui peuvent  s'agrandir ou diminuer. Ce qui laisse dire que la plupart du temps, le ménage est confronté à une mobilité résidentielle illustrant des contraintes dans la décision de « migrer » à l'intérieur de la ville. De ce fait, les ménages choisissent rarement leur quartier d'accueil après un déménagement ; ils s'installent plutôt en fonction des opportunités de logement qui leur sont offertes.

Au regard de ce qui précède, il est bien évident que la situation résidentielle des ménages soit peu reluisante à l'échelle de la ville de Niamey. Toutefois, les difficultés rencontrées dépendant de la localisation du logement du ménage, car chaque quartier ou strate présente des caractéristiques spécifiques qui influencent les conditions de vie des habitants. Il convient de rappeler que cette trajectoire résidentielle intra-urbaine des ménages est entrecoupée par des migrations internes et internationales. Ainsi, les migrations constituent avec les mauvaises conditions de logements les premières causes de déménagements et Niamey apparaît comme une plaque tournante dans l'articulation des migrations et de la mobilité résidentielle intra-urbaine des chefs de ménage enquêtés. Si bien qu'il peut se demander s'il convient de parler de trajectoire résidentielle intra-urbaine ou plutôt de trajectoire résidentielle tout court. Notons enfin que dans l'ensemble, l'analyse de cette trajectoire a largement contribué à démontrer combien la mobilité résidentielle participe au processus d'étalement à l'oeuvre dans la ville de Niamey. Ce processus d'étalement qui implique une situation résidentielle peu reluisante des ménages de Niamey, mérite bien des égards.

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