Memoire Online - Analyse de la précarité socioeconomique et droits environnementaux dans la troisieme circonscription de Port-au-prince: cas de la reconstruction de la communaute de Baillergeau de 2008 a 2018

Auteur in TELISMA 2012

? Officiellement le département de l'Ouest a six quartiers « Saintard, Fond Parisien, Vialet, Trouin, Thomassin, Croix-des-Missions » qui sont de potentiels communes et sont dotés d'infrastructures administratives, comme : tribunal de simple police, sous-commissariat de police, bureau d'Etat civil, bureau de poste, marché public, etc.

MPCE : Ministère de la Planification et de la Coopération Externe.

Analyse de la précarité socioéconomique et droits environnementaux dans la Troisième Circonscription de Port-au-Prince : Cas de la Reconstruction de la Communauté de Baillergeau de 2008 à 2018.

Pwojè Rekonstriksyon zòn metwopolitèn Pòtoprens ki kraze aprè tranbleman (Goudougou) tè 12 janvye 2010 la koze anpil dega nan peyi sa a, kote anpil moun mouri, anpil kay kraze ki vin rann moun k ap viv ladan l pi pòv ankò. Peyi sa a pat janm genyen yon politik ki djanm nan zafè kontwole tout sa k ap fèt ladan l, men sa te vin pi rèd aprè gouvènman Duvalier a te fin kite pouvwa politik peyi a nan lane 1986. Tout lòt prezidan ki vini apre l pat janm fè respekte ti moso lwa kite genyen sou pwoteksyon anviwonnman, ki vin bay konstriksyon nempòt ki kote nan vil yo, sitou vil Pòtoprens ki se kapital peyi a.

Fòk nou di tou, moun ki tap viv andeyò te koumanse vin nan kapital la avèk okipasyon ameriken yo nan lane 1915, pase pran gouvènman Dumarsais Estimé, François Duvalier pou rive ak tout gouvènman ki vini apre yo. Kidonk, deplasman peyizan yo genyen tras li nan pwoblèm ekonomik, politik, nan chache travay, nan chache lekòl ak bon jan sèvis. Tout bagay rete konsantre nan Pòtoprens. Tout moun vin vle rete nan kapital la. Bagay sa yo vin fè plis moun mouri nan katastwòf kite pase a.

Vil-kapital sa a kite genyen yon plan vil depi fondasyon l kòm koloni peyi Lafrans (La France) pat janm konnen okenn gran chanjman. Tout moun ki te vini yo kontinye fè vil la nempòt kijan, san oryantasyon dirijan peyi a, sa vle di Leta pat janm mete plan konstriksyon nan komin yo, moun pat konnen tou kijan ak kisa yo dwe fè pou yo byen fè kay yo. Dirijan yo pat janm sonje, ki dire pou popilasyon an ta konnen peyi a chita nan zòn tranbleman tè kote te genyen anpil gwo tranbleman tè kite frape l deja ; men se sèl siklòn yo te toujou ap veye paske l rive chak lane, soti mwa jen pou rive mwa novanm. Kisa evènman 12 janvye 2010 a fè wè? Katastwòf natirèl 12 janvye 2010 la montre aklè nan ki sitiyasyon deplorab moun kap viv nan peyi a ye si tèlman anviwonnman pa bon. Kote yon tranbleman tè ki dire 35 segonn kite mezire 7.3 degre nan nechèl Richter a te rive kraze tout ensfrastrikti ki genyen nan tout Pòtoprens lan. Nan sans sa a Bayèjo (Baillergeau) ki se yon kominote ki kraze anpil lè goudougou a te pase ap rekonstrui nan kad yon chema amenajman ki fèt nan ZAK Matisan an (ZAC de Martissant) ki se yon pwojè esè (projet-pilote). Bayèjo chita nan pati Lès vil Pòtoprens nan limit twa Seksyon Kominal nan Kafou Fèy. Pwojè a mete kanpe gwoup refleksyon sou rekontriksyon ak amenajman nan kominote a. Travay sa esye montre ki pwoblèm ki genyen nan travay nan kominote pòv yo nan Pòtoprens, sitou Bayèjo.

Fè vil (ibanizasyon, trase vil), rekonstriksyon (refè kay, bati kay), amenajman (ranje), bourad lajan (relans ekonomik), espas piblik (kote pou tout moun), relojman (al rete), akonpanye (ede), fòmasyon (aprann), gwoup (selil) refleksyon (panse ansanm, gade ansanm), selil katye, kay ansanm (abitagwoupe), chema amenajman (plan an), AReBa, Bayèjo, Pòtoprens, Ayiti.

Le projet de reconstruction de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince détruite lors du séisme du 12 janvier 2010 ayant fait de nombreuses victimes (pertes en vies humaines, économiques et matérielles) rend la population plus vulnérable qu'avant. Cette catastrophe montre que le pays n'avait pas eu une politique viable en matière de la protection de l'environnement. Mais, cette vulnérabilité est devenue plus aigüe après la chute du pouvoir des Duvalier en 1986. Car, aucun des dirigeants qui viennent après eux n'ont pas pu mettre en place des normes de construction, entre autres, qui soient utiles de la population et de son environnement.

Le gonflement de la population dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince débute dans les années 1915 lors de l'occupation Nord-américaine, en passant par les présidences de Dumarsais Estimé, de François Duvalier et de tous ceux qui viendraient par la suite. Les paysans et/ou agriculteurs débarquent en ville à la recherche de mieux-être (emploi, service, formations académiques) lié à des propagandes politiques ou du fanatisme. La Capitale devient la terre d'accueil de tous et tout se joue là. D'où une population évoluant dans des conditions limitées aux services et aux infrastructures devenant les victimes de la catastrophe du 12 janvier 2010.

Port-au-Prince comme ville-capitale a un plan urbain datant de la colonie française n'ayant subi d'aucune modification d'envergure. La continuité des bâtis ou de la ville se fait au gré des citoyens, sans grandes orientations des Magistrats du pays. Les habitants n'avaient pas d'idées sous les formes de construction à adopter, voire sur la composition des matériaux. Personne, les Magistrats, n'avait songé que le pays est traversé par deux failles sismiques et que certaines villes ont été détruites à plusieurs reprises par le passé. Mais, toutefois, annuellement des préparatifs et de la prévention sont faits pour la saison cyclonique qui va de juin à novembre. Quel enseignement apporte le séisme du 12 janvier 2010? Le cynisme de 2010 montre le degré de vulnérabilité des habitants du pays à tous les niveaux. Car le pays a un environnement, entre autres, physique très fragile. Le séisme n'a duré que 35 secondes et mesurait 7.3° sur l'échelle de Richter, a eu, en ce laps de temps à détruire l'ensemble des infrastructures de Port-au-Prince. En ce sens, Baillergeau comme Communauté-essai est en train d'être reconstruite dans le cadre du schéma d'aménagement de la ZAC de Carrefour-Feuilles (Martissant - Baillergeau). Baillergeau est située sur les hauteurs du côté Est de la ville de Port-au-Prince aux limites de Carrefour-Feuilles à l'intersection de trois Sections Communales. Le projet facilite la mise en place des cellules thématiques de réflexions sur la reconstruction et aménagement dans la communauté. Notre étude montre les difficultés que pourraient rencontrer les organismes de développement dans les communautés de Port-au-Prince, en particulier Baillergeau.

Urbanisation, reconstruction, aménagement, relance économique, espace public, relogement, accompagnement, formation, groupe de réflexions, cellule de quartier, habitat-groupé, Schéma d'aménagement, AReBa, Baillergeau, Port-au-Prince, Haïti.

Chapitre I : Cadre méthodologique de l'étude

1.4 Hypothèse

3.2 Le Schéma d'Aménagement de Martissant (SAM) 3.2.1 Les enjeux de la ZAC de Martissant

3.3 La présentation géographique de Baillergeau
3.3.1 Le peuplement de Baillergeau

3.9.5 Les aménagements (fig.6) d'espaces publics piétons

4.4.2 Les inconvénients

4.6 La cellule de l'aménagement-espace public
4.6.1 Les difficultés de mission de la cellule 4.6.2 La cellule de la reconstruction

4.8 Comment pérenniser les cellules de réflexions thématiques?
4.8.1 Les risques de constitution de la cellule communautaire unique

ASEC : Assemblée Section Communale (formée des représentants des Habitations)

Cour : La plus petite unité territoriale que possède un citoyen (espace habitat)

Localité : Regroupe plusieurs citoyens sur un lieu connu et nommé sur l'Habitation

MTPTCE : Ministère des Travaux Publics, Transports de la Communication et de l'Energie

Nous remercions nos enseignants pour leur enseignement, leur encadrement et leurs conseils dans la préparation de ce Mémoire : « Précarité socioéconomique et droits environnementaux dans la Troisième Circonscription de Port-au-Prince : Cas de la

reconstruction de la Communauté de Baillergeau », ainsi que nos encadreurs Gary DUPITON et Héber PELISSIER pour leurs précieuses remarques pour la poursuite de nos études.

Nous sommes reconnaissant à l'endroit de nos parents et aux membres de notre famille (Marie Michelle L., Mikhaël, Anne, Lévanise F., Marcel P., Vidéo, Kelly et Micknel TELISMA) qui nous accordent toujours leur attention dans la poursuite de nos études ; sans oublier Maitres Amboise SYLVAIN, Familé B. ISEMAEL, Odonel PIERRE-LOUIS, Joanel JEAN et Rosario DOMINIQUE pour leurs conseils. Ainsi qu'à vous camarades de promotion (2012 - 2016) et lecteurs de cette étude.

Chapitre I : Cadre méthodologique de l'étude

Les études en Sciences Humaines et Sociales se veulent toujours novatrices en vue de la compréhension des retards socioéconomiques et techniques, entre autres, constatés entre les communautés proches, voire entre les peuples. Les constats amènent à questionner l'évolution des différentes communautés dans le but d'expliquer les raisons de leurs retards. De là, les observations décrivaient un manque d'organisation sociale en terme infrastructurel de la part des magistrats des communautés précaires des villes des pays en développement empêchant la mise en place de normes qui soient respectées de tous.

Ainsi, Baillergeau comme communauté précaire située en périphérie de Port-au-Prince, Ville-Capitale d'Haïti, pays en développement se trouve en dehors de tout cadre formel de bâtis et d'organisation structurelle. Une étude de cette communauté à partir du projet AReBa permet de comprendre l'attitude des riverains face à l'intervention des partenaires externes, comme le GRET via le projet AReBa. Ce travail veut apporter une contribution aux études de compréhension du fonctionnement des gens évoluant en situation de précarité continue.

Notre recherche s'inscrit dans la mise en oeuvre du projet AReBa (Aménagement et Reconstruction de Baillergeau) dans le sous-quartier de Carrefour-Feuilles qui connait l'insalubrité de l'habitat, la précarité, de tenure foncière informelle, le délabrement et le sous-dimensionnement des infrastructures viaires et de l'absence des services socioculturels. Suite au séisme du 12 janvier 2010, Baillergeau a été fortement touché¹ et a fait l'objet d'une étude de Schéma d'Aménagement sous maîtrise d'ouvrage public, validée en mars 2012. Dans le cadre de ce schéma le projet AReBa vise l'accompagnement à la reconstruction et à l'aménagement de Baillergeau. Ainsi, notre recherche cherche à comprendre la : «Précarité et Droits Environnementaux dans la Troisième Circonscription de Port-au-Prince : Cas de la reconstruction de la Communauté de Baillergeau » Notre recherche comporte V chapitres et tourne autour de ces axes : cadre méthodologique, cadre spatial, aire de l'aménagement concerté, besoins fondamentaux et précarité socioéconomique, l'analyse et l'interprétation des résultats de l'enquête de terrain.

¹ 58% des habitations détruites sur 1745 maisons visitées : 459 sont marquées rouges ou à démolir et 326 sont marquées jaunes ou à réparer par le MTPTCE, in TDR du GRET-Haïti, avril 2013.

1.2 Problématique

Les communautés précaires des villes des pays en développement, à travers le monde, présentent des caractéristiques communes en ce qui a trait aux manques socioéconomiques, techniques, infrastructurels et leaderships capables de changer les donnes dépassées. Les communautés haïtiennes de Port-au-Prince, frappées par le séisme du 12 janvier 2010 ne sont pas exemptes de tels constats. Au su et au vu des dégâts causés par ce séisme en terme socioéconomique et matériel, la communauté de Baillergeau nous sert d'exemple d'intervention dans les communautés précaires avec le GRET dans le cadre du Projet AReBa.

Les catastrophes naturelles, entre autres, augmentent la vulnérabilité et/ou la précarité des communautés précaires en matière socioéconomique et de services. De fait, le manque d'organisation spatiale et économique engendrent un entassement de la population d'origine rurale qui fabrique la ville à sa façon. Ce qui fait que cette façon de faire la ville ou de la concevoir ne répondrait pas aux normes ou principes urbanistiques de l'aménagement de l'espace en vue de l'implantation des services sociaux de bases². La fabrication de la ville sans directive légale amène à l'existence d'autorité³ (traditionnelle) communautaire instituée de faite par elle-même et acceptée des autres, qui oriente la communauté selon leurs caprices et leurs compréhensions de leur environnement.

Et pourtant, au regard de la loi, l'État fait des provisions en matière de construction qui, depuis près de quatre (4) décennies ne sont pas d'application véritablement. Nous citons, entre autres, la loi de 1963 sur l'aménagement des villes et des campagnes qui veut que les conditions techniques soient respectées, l'alignement et la distance de séparation entre les bâtis soient de deux (2) mètres au moins en vue de faciliter la circulation entre les riverains. De plus, cette loi dans son article 65 voudrait que toute aire urbaine d'au-moins de 2000 habitants doit avoir son plan d'aménagement en vue de l'application des droits environnementaux. Pourquoi Baillergeau ne répond pas à ces exigences légales ? Plusieurs causes peuvent être à la base de ce déficit, comme par exemple :

³ Toutes ne sont toujours pas acceptées (brigands ou voyous) par la communauté.

En outre, les décrets de juin et d'octobre de 2005 parlent de servitude publique et de la protection de l'environnement. Ils permettent de comprendre qu'aucun citoyen ne doit porter préjudice à un autre. Chaque citoyen doit permettre à l'autre d'évoluer librement sur l'espace appartenant à la servitude publique. En fait, à Baillergeau, l'application de ces décrets, avec la reconstruction de post-séisme, ne sont que difficilement observés, à cause de la faiblesse des autorités étatiques. Car, les organismes opérant à Baillergeau ne peuvent pas agir en dehors de l'État.

Nous voyons qu'il existe des lois sur les droits environnementaux dans le pays, mais qui ne sont pas applicables par faute d'autorités compétentes pouvant permettre leur stricte application. Le jour où les autorités établies connaissent ou respectent leur role en tant que magistrats ou administrateurs de la communauté ; tous les habitants connaitront leurs droits et devoirs concernant les droits environnementaux.

Notre étude de cas, Baillergeau, va permettre de comprendre le fonctionnement des personnes évoluant dans les communautés précaires de Port-au-Prince face aux

aides des organismes, comme GRET, d'intervention dans l'aménagement du territoire, la reconstruction et dans la relance socioéconomique des Petites Entreprises et des Petits Commerces de cette communauté. Donc, nous nous demandons : Quels facteurs handicapent la reconstruction de la communauté de Baillergeau en dépit des aides financières des partenaires internationaux? Si Baillergeau est objet de notre étude elle ne peut être isolée des autres communautés détruites, dont aucune intervention viable n'est peu envisagée présentement. Au contraire, la squattérisation⁴ ou slumisation (bidonvilisation) continue vertigineusement dans les périphéries [Canaan, Jérusalem, Village des Rapatriés, Croix-des-Bouquets] de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. N'est-il pas question aussi d'éviter une implosion ou une explosion des communautés fragilisées par la misère et le manque en tout par les Magistrats (dirigeants de tout ordre) du pays?

En somme, le manque de formation technique et professionnelle des habitants contribuent énormément à leur précarité socioéconomique. Ne sont pas préparés ou formés pour aller à la recherche d'emplois bien rémunérés. N'ayant pas d'économie ne peuvent créer d'entreprises personnelles et voire collectives, surtout viables. De plus, n'ont pas accès au crédit bancaire ; sont incapables de donner de garantie à la banque. Donc, sont en panne de production de la valeur ajoutée. Ainsi, les partenaires internationaux mettaient à leur disposition des fonds qui s'étaient révélés insuffisants. Le déficit des habitants en matière financière est due au manque d'activités économiques et ceci les empêche de prendre part équitablement à leur réhabilitation. De fait, même ayant des idées sur les droits environnementaux n'arrivent pas à les privilégier comme ils sont prévus dans les textes de lois ; sans oublier la lenteur des exécutants du projet de réhabilitation de Baillergeau. Et, nous devons reconnaitre que le respect des principes liés aux droits environnementaux rentre dans une politique de restructuration globale d'une communauté.

1.3 Objectifs

Les objectifs de ce travail de terrain, sur la «Précarité socioéconomique et Droits Environnementaux dans la Troisième Circonscription de Port-au-Prince : Cas de la

⁴ Installation illégale sur les terrains vides dans ou aux abords des villes sans normes urbanistiques.

reconstruction de la Communauté de Baillergeau » que nous réalisons dans un contexte post-séisme de communauté détruite, sont tournés autour d'un objectif⁵ principal et de trois objectifs spécifiques. Le développement communautaire, nous dit Amboise SYLVAIN⁶, « est le processus par lequel les êtres humains deviennent plus compétents et peuvent accepter de contrôler dans une certaine mesure les aspects locaux d'un monde changeant et frustrant. La croissance de la personnalité par l'intermédiaire du groupe en est la perspective centrale. Et, est, pour GRAND' Maison, J. un processus social où les citoyens prennent en main leur destin collectif et se rendent capables de faire face aux principaux problèmes de leur communauté urbaine ou régionale, ce qui n'exclut pas l'apport et le contrôle des instances supérieures en vue d'un bien commun plus large. ». D'où les objectifs ci-dessous :

1.3.1 Objectif principal

Montrer l'effet de la précarité socioéconomique sur l'application des droits environnementaux dans une communauté.

1.3.2 Objectifs spécifiques

Décrire les difficultés que confrontent les organismes d'intervention dans les quartiers précaires.

Décrire les méthodes de travail des organismes de la reconstruction. Analyser le comportement des potentiels bénéficiaires.

1.4 Hypothèse

L'aménagement et la reconstruction des communautés précaires, surtout Baillergeau comme communauté-pilote, résident dans l'application de normes urbanistiques existantes ou à mettre en place en vue de faciliter la reconstruction des autres communautés détruites. Le GRET dans le cadre du projet AReBa devrait amener les Magistrats à renforcer les cadres juridiques en matière de construction et d'aménagement d'espace public. De fait, devraient surgir des normes sur le

⁵ Intention manifeste de se renseigner empiriquement pour répondre à une question de recherche (ANGERS 2OO9)

⁶ SYLVAIN Amboise (2OO8), Impacts de la migration sur le développement de la commune du Limbé, mémoire de Maitrise, FE, pp.29-3O

regroupement, l'habitat-groupé, la copropriété, la régularisation foncière et les principes d'utilité publique. Ce faisant, la population de la communauté de Baillergeau appliquerait les nouvelles normes de construction tout en participant au changement de leur situation précaire en services et aux biens socioéconomiques de qualité.

Les bénéficiaires des 430 maisons qui sont en train d'être touchées en premier par les actions du GRET serviraient d'exemples aux autres maisons à construire en matière de reconstruction et de construction de maison dans la communauté de Baillergeau. Tout comme, les corridors qui sont aménagés les premiers contribueraient à faire avancer le processus d'aménagement des espaces à l'amiablement avec le consentement des riverains. Le cas de la communauté de Baillergeau permettrait d'implémenter l'expérience de l'aménagement et de reconstruction dans les autres communautés de Port-au-Prince détruites par le séisme du 12 janvier 2010. En fait, toute politique d'aménagement et de reconstruction qui soit durable ne peut se faire sans la sensibilisation, la participation et la motivation de la population de la communauté dans laquelle nous intervenons en témoigne le travail du GRET dans la communauté de Baillergeau.

Car, devant les limites des potentiels-bénéficiaires en matière de planification, de vision et de formation, il serait difficile sans se joindre à eux de les proposer des initiatives nouvelles. Ils doivent s'approprier des savoir-faire nouveaux et de les appliquer, tout en se sentant partie prenante des initiatives que mènent l'organisme sur leur terrain pour eux et avec eux. Faisons d'eux des alliés (partenaires) en leur donnant des tâches à exécuter. D'où, l'hypothèse⁷: La précarité socioéconomique, les modes d'accès au foncier et le manque de connaissance sur les droits environnementaux empêchent la reconstruction de la communauté de Baillergeau. Faire la communauté autrement, pourrait devenir leur leitmotiv. Vivre en aire urbaine donne droit aux services, aux infrastructures et aux développements des activités socioéconomiques.

⁷ Réponse supposée à une question de recherche, une prédiction à vérifier empiriquement (ANGERS 2OO9). FORTIN Marie-Fabienne (in DEPELTEAU François : la démarche d'une recherche en sciences humaines, p.162) avance qu' « énoncé formel qui prédit la ou les relations attendues entre deux ou plusieurs variables. C'est une réponse plausible au phénomène de recherche »

Donc, la participation des structures communautaires à toutes les phases du projet via les cellules thématiques, les commissions de sélection des bénéficiaires de la relance économique et des maisons priorisées dans le processus de reconstruction sont des activités majeures de la réussite du projet dans la communauté de Baillergeau. À côté, bien évidemment, des séances de formation, de sensibilisation et d'échanges d'information.

1.5 Cadre théorique8 et conceptuel

Les études sur les villes ne datent pas d'aujourd'hui et elles sont de plus nombreuses et ceci pour plusieurs raisons qui sont liées au développement politique, économique, culturel, environnemental, technique, etc. Elles se font sur des communautés allant de petites à de grandes tailles. Dans notre cas, elle se fait sur une petite communauté périurbaine, Baillergeau (Port-au-Prince - Haïti). En effet, « l'aménagement du territoire suppose une perception de l'espace à aménager. Il est en ce sens profondément géographique. ... »⁹. Il est multiscalaire en donnant de prendre des mesures utiles à des périodes différentes sur un territoire. Il est généralement concerté, peu autoritaire. De fait, l'aménagement de Baillergeau que mène le GRET est de l'urbanisme opérationnel très flexible pour être en relation avec la politique de reconstruction des communautés de Port-au-Prince que conduit l'UCLBP. Il est question, d'après Pierre Veltz¹⁰, de construire un aménagement-processus intégrant au fur et à mesure de son déroulement les conjonctures et les demandes changeantes, les variations des usages. L'urbanisme opérationnel de Baillergeau s'exécute dans la logique d'un cheminement toujours évolutif qui permet d'éviter de grandes tensions sociales, mais et surtout, foncières dans un contexte économique difficile. Pour paraphraser Jean-Paul Baïetto et Jean Frébault qui

⁸ Ensemble d'explications et de connaissances sur un domaine de recherche destiné à en rendre compte et a en prédire les manifestations (ANGERS 2OO9) et, est (FORTIN Marie-Fabienne 1996, p.37O in DEPELTEAU 1995) : ensemble de généralisations portant sur des concepts et des propositions précisant des relations entre des variables, destiné à expliquer et à prédire des phénomènes. Et, LAMOUREUX (1995 :8-9) « construction intellectuelle qui établit une relation entre des lois (énoncé qui établit des relations entre des faits ; rend compte de la régularité d'apparition des faits scientifiques) ; fait une synthèse des connaissances scientifiques actuelles »

¹⁰ In OBADIA, Entreprendre la ville «Les temps de l'aménagement », pp.389-398

disaient que les « Enjeux de la ville changent, mais la ville reste un enjeu ¹¹», nous disons que : « Les enjeux de Baillergeau changent, mais Baillergeau reste un enjeu ». La communauté de Baillergeau va être l'objet de nombreuses convoitises après son aménagement et inclusion dans le Master-Plan de Martissant grand axe historique et touristique. Ainsi, SAUVEUR Pierre Etienne dans « Haïti : Invasion des ONG »¹² nous présente, pour sa part, un bilan négatif des actions des ONG en Haïti. Selon lui, le bilan des activités des ONG dans le pays accuse un échec monumental, comme c'est le cas pour l'ensemble de l'aide internationale à Haïti. Mais, l'échec est du par la conception de développement des ONG dont les projets ne s'inscrivent pas dans une politique globale de développement national.

Toutefois, il est à reconnaitre que les interventions de reconstruction à Baillergeau s'inscrivent aussi dans une politique de prévention des catastrophes¹³ naturelles, les unes géodynamiques internes : éruptions volcaniques, séismes et autres facteurs ; les autres, géodynamiques externes : inondations, cyclones, ouragans, glissements, éboulements, incendies et autres facteurs. Ce qu'amène de parler au XXIe siècle d'une nouvelle science, la cindynique : savoir mieux prévoir pour prévenir et permettre aux générations futures de gérer plus sagement leur patrimoine commun, la terre. L'aménagement de Baillergeau doit être vu comme une approche commune à la mise en place de l'ensemble des services publics faisant partie des droits environnementaux. Sans nier que la ville¹⁴, aujourd'hui, fait l'objet d'approches diverses et variées : historique, politique, esthétique, juridique, technique, sociale, écologique et autres.

En fait, la propriété privée joue un rôle très marquant dans la constitution haïtienne de 1987, amendée en 2O11. Elle stipule dans son article 36 : « La propriété privée est reconnue et garantie. La loi en détermine les modalités d'acquisition, de

¹¹ In Club des maîtres d'ouvrage d'opérations complexes, L'aménageur urbain face à la crise de la ville « De l'aménagement au management urbain », pp.11-23. Voir aussi : CLAUDE Chaline, La régénération urbaine, QSJ/PUF - ANTONI Jean-Philippe, Modéliser la ville : ..., Economica.

¹³ DARGONE Andrée, DARS René, les risques naturels, QSJ ?, 4^e éd., PUF, 2OO5, p. 7

¹⁴ ROUSSEAU Denis, VAUZEILLES Georges, l'aménagement urbain, 2^e éd., QSJ ?, PUF, 1995, p.3

jouissance, ainsi que les limites ». De fait, attribue une fonction sociale à la propriété en faisant l'obligation au propriétaire de protéger le sol contre l'érosion, entre autres, tout en fixant les conditions d'expropriation et de nationalisation. De plus, les autorités locales (ASEC, CASEC, Délégué de ville, Conseil Municipal) doivent veiller à l'application de la loi régissant la matière¹⁵.

En outre, il est à reconnaitre qu'Haïti continue à pratiquer la succession et l'usucapion de la terre constituant les principaux problèmes du foncier. Car, d'un côté, la succession permet la fragilisation par le partage égal entre les héritiers engendrant le morcellement de la terre en petites unités peu rentables pour les nouveaux propriétaires. Et, de l'autre côté, l'usucapion qui est l'acquisition de terre sans titre de propriété qui reste la règle au sein des communautés haïtiennes¹⁶. Notre communauté d'étude, Baillergeau, n'est pas exempte de l'usucapion et de la succession.

L'insécurité foncière en Haïti est peu saisissable par le droit formel, ainsi la sociologue Michèle ORIOL¹⁷ parle de la faiblesse des institutions et de l'absence de professionnalisme des acteurs du foncier en ces termes : « Il s'agit aujourd'hui de définir une politique foncière respectueuse du droit de propriété, qui protège les droits d'usage du sol, qui sécurise l'investissement et qui facilite les aménagements urbains et ruraux, ... de moderniser les institutions et les acteurs du foncier, d'articuler l'ensemble des actions qui vont se faire dans ce domaine de façon à rester cohérent et à donner des messages univoques et clairs ».

Amboise SYLVAIN¹⁸ répertorie trois modes pour devenir propriétaire foncier, à savoir, par : achat, héritage et don. Mais, par ordre de priorité, nous avons ; l'héritage, l'achat et le don. De plus, il y a les propriétaires sans titre de propriété lié à leur présence de longue date sur un espace en l'absence de leurs vrais propriétaires,

¹⁵ In Amboise SYLVAIN, étude sociojuridique des propriétaires fonciers sans titre de propriété dans la commune de Bas-Limbé, mémoire, FDSEG, 2O12, pp. 19-2O

phénomène remontant à l'époque coloniale. C'est le cas d'un grand nombre de propriétés dans le pays. Donc, les propriétaires sans titre de propriété afferment ou vendent des terrains ne leur appartenant pas, légalement, par la petite prescription.

Les études menées par Armelle Choplin sur les Twize¹⁹ Mauritaniens (reconstruction ou relocalisation et relogement de population) présentent des caractéristiques communes au fonctionnement de la population de Baillergeau frappée par la pauvreté, faisant face au problème de logement et qui se trouve aussi dans un contexte de reconstruction de logement, d'appui aux activités génératrices de revenus évoluant sur un espace plus réduit et aussi plus petit en nombre

d'habitants. Elles montrent que la reconstruction peut passer d'une petite
communauté à une communauté plus large d'un territoire donné en liant microcrédit, formation, et appui aux activités communautaires de développement. Ce faisant, les conditions de vie dans les communautés précaires changeraient inévitablement au fil des ans. Le projet AReBa s'inscrit dans une logique similaire aux observations de Choplin en Mauritanie.

Ainsi, la précarité est, selon Olivier Chatillon : « un processus dynamique, multisectoriel et réversible ou la survenue d'une ou plusieurs insécurités (emploi, santé, revenu, logement, ...) sont susceptibles de plonger l'individu dans la pauvreté et l'exclusion ». De fait, la précarité socioéconomique est l'absence de certaines conditions d'existence d'un groupe de personnes n'arrivant pas à satisfaire leurs droits ou besoins (le besoin²⁰, c'est le sentiment d'un manque, qui nous pousse à consommer, donc à travailler, donc à prendre des risques) fondamentaux. L'avenir est incertain face aux pénuries constatées dans plusieurs domaines conduisant inévitablement à la pauvreté. Et, la pauvreté²¹ est « l'état d'une personne qui est pauvre, indigente qui ne dispose pas des ressources matérielles suffisante (manque d'argent) et vit dans des conditions qui ne lui permettent pas d'exister dignement selon les droits légitimes et vitaux de la personne humaine et qui la condamnent à survivre péniblement au jour le jour ». PNUD nous dit qu'elle « n'est pas un

¹⁹ Signifie « Programme, Module, Chambre, Mur, groupe solidaire » suivant le contexte, in CHOPLIN.

²⁰ BETBEZE Jean-Paul, les 1OO mots de l'économie, 5^e éd., QSJ ? PUF, 2O11, p.5

phénomène unidimensionnel - un manque de revenus pouvant être résolu de façon sectorielle. Il s'agit d'un problème multidimensionnel qui nécessite des solutions multisectorielles intégrées ». La Banque Mondiale de son côté avance qu'elle « est la résultante de processus économiques, politiques et sociaux interagissant entre eux dans des sens qui exacerbent l'état d'indigence dans lequel vivent les personnes pauvres ».

En fait, la motivation est le leitmotiv dans tout processus de changement véritable. D'où, le sens des pyramides construites par des chercheurs, tels que :

Toutefois, de ces trois, nous privilégions la pyramide de Maslow qui semble plus appropriée à la réalité environnementale de notre étude. Nous ne pouvons pas parler de droits environnementaux sans regarder les points avancés par ce dernier concernant les besoins fondamentaux de l'homme.

Ainsi, le droit environnemental²², comme l'une des quatre générations²³ de droit, vise : « l'étude ou l'élaboration de règles juridiques visant la compréhension, la protection, l'utilisation, la gestion ou la restauration de l'environnement

²³ Première génération (civils et politiques), deuxième (économiques et sociaux), troisième (environnement vivable ou solidarité), quatrième (personnes faibles, enfants, handicapées, ...) est en construction.

contre perturbation écologique sous toutes ses formes... ». Il est un droit transversal. L'environnement reste la base pour l'implantation des autres droits. Il est considéré comme un droit recommandant des comportements responsables des habitants. Et, Akdim Abdelghani de l'Université Bejaïa en parle en ces termes : « le droit de l'environnement est le concept qui appel à la protection et la préservation de la nature, qui incite à la lutte contre les nuisances et qui vise l'aménagement de l'espace rural, urbain et du patrimoine culturel. Il constitue une science toute jeune est récente, le droit environnemental englobe des lois, décrets, arrêtés, circulaires, directives et règlements issues d'une législation et qui sont applicables à tout citoyen, ajouter à cela des normes, des lignes directrices et des recommandations édictées aux administrateurs et aux dirigeants ... ». L'environnement est défini, par Edmond Magny²⁴, comme « tout ce qui fait que les besoins humains sont satisfaits adéquatement : vie ; cadre physique sain, santé, éducation, emploi, paix, sécurité, bien-être, développement, dignité, égalité, justice, démocratie ». En fait, les droits de solidarité sont des droits communs qui concernent tout le monde et viennent des organisations internationales avec l'émergence des États-Unis du tiers-monde, il est question, entre autres, de : « voies de circulation, places publiques, écoles nationales, environnement, paix, développement, ... »²⁵.

L'État haïtien s'est doté des principes²⁶ pouvant contribuer au respect de certains droits fondamentaux dans les lois du 29 mai de 1963 et du 12 octobre 2OO5, et du décret du 1^er juin 2OO5, tels que :

« Toute construction nouvelle doit réunir les conditions techniques propres à garantir la santé, et la sécurité tant de ses habitants que des voisins et des usagers de la voie publique. - Loi 29 mai 1963, article 12 ». Et l'article 14 de cette même loi, stipule : « ... il est fait obligation de laisser entre la chaussée et les clôtures des terrains riverains, un espace libre de 2 mètres au moins de largeur. ... ». Minimum que rechercheraient les techniciens de la reconstruction des maisons à Baillergeau.

²⁶ PRIMATURE et al. (2O13), lois et règlements d'urbanisme : guide du professionnel, 2è édition

De plus, l'État rappelle ce qui suit, dans l'article 4 du décret du 1^er juin 2OO5 : « La voie publique appartient à l'État et tout individu a le droit de s'en servir pourvu qu'il ne nuise pas aux autres ». L'État donne, dans le décret du 12 octobre 2OO5, les prérogatives qui suivent sur la protection de l'environnement et de l'urbanisme :

d'évaluation environnementale couvre l'étude d'impact environnemental (EIE), la déclaration d'impact environnemental, le permis environnemental et les audits environnementaux. »

e) article 94 - « L'affectation et l'aménagement du sol à des fins agricoles, industrielles, urbaines, d'infrastructures de communication ou autres, ainsi que les travaux d'exploration ou d'exploitation des ressources du sous-sol pouvant porter atteinte à l'environnement, donnent lieu à une étude d'impact sur l'environnement. »

Face à ces constats, entre autres, nous privilégions le modèle (méthode, approche, théorie, heuristique, paradigme ...) fonctionnaliste hiérarchisé²⁷. Modèle dans lequel l'espace de la ville est organisé suivant une hiérarchie rigoureuse d'espaces d'échelle croissante, où les droits environnementaux sont aptes à être mis en place. « On en distingue généralement :

Les unités de voisinage regroupant une centaine de logements autour d'un petit espace libre commun ;

Les quartiers regroupant 2 à 3OOO logements autour d'un centre secondaire comportant des écoles, des commerces de proximité et des équipements sportifs et socioculturels de voisinage ; ces quartiers sont entourés par une maille de voirie principale qui les sépare physiquement des quartiers voisins ;

Le centre principal, isolé lui aussi des quartiers par une maille de voirie et les parcs de stationnement nécessaires à sa desserte, regroupe les fonctions principales de la ville et les équipements dont l'usage intéresse la totalité de la population »

Nous sommes dans ce qu'Henri Lefebvre appelle le temps de la civilisation urbaine. En d'autres termes, c'est la ville de la consommation, de la croissance économique, de la croissance démographique, de la consommation d'espace et de diverses crises sociales. Car, « les actions les plus urgentes et les plus efficaces concernent la circulation routière et ont un lien direct avec l'organisation de l'espace, notamment urbain »²⁸ . Et l'article 2 de la Charte de l'environnement français stipule : « Chacun a

²⁷ LACAZE Jean-Paul, les méthodes de l'urbanisme, 3^e éd., QSJ ?, PUF, 199O, p.31

²⁸ MERLIN Pierre, TRAISNEL Jean-Pierre, Énergie, environnement et urbanisme durable, QSJ ? PUF, 1996, p.125

le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de sa santé »²⁹. La reconstruction de Baillergeau s'inscrit dans une telle logique.

Il est également à se rappeler que la déclaration du 16 juin de Stockholm³⁰ de 1972 promeut au rang de droit de l'homme le droit à un environnement de qualité dans son principe I : « l'homme a un droit fondamental à la liberté, à l'égalité et à des conditions de vie satisfaisantes, dans un environnement dont la qualité lui permette de vivre dans la dignité et le bien-être. Il a le devoir solennel de protéger et d'améliorer l'environnement pour les générations présentes et futures »

1.6 Résultats escomptés

La reconstruction de la communauté de Baillergeau participe à la reconstruction des communautés de Port-au-Prince détruites le 12 janvier 2010. À la suite de cet aménagement, la communauté de Baillergeau se dote de tous les services de bases et les conditions de vie de la population s'améliorent véritablement. Les constructions respectent les normes de l'urbanisme, la circulation piétonnière est améliorée. Dans la communauté se développe des activités économiques de plus grandes envergures et de qualité avec la création d'entreprises de production et/ou de transformation. Les maisons sont identifiables à partir d'un adressage clair des rues et des corridors. L'étude sur les enjeux à l'aménagement et à la reconstruction socioéconomique montre la réticence au changement et la capacité développée par les gens pour ne pas respecter leur engagement. Des notes méthodologiques et opérationnelles sont produites sur la relance des activités socioéconomiques et sur les cellules de réflexions thématiques en vue de la constitution d'une structure communautaire pouvant être utilisée ailleurs.

1.7 Méthodologie (utilisée) employée

Nous avons utilisé la méthode empirique en faisant des observations de terrain, participé à des focus-groupe, mené des entretiens semi-guidés et informels sur les thématiques liés au projet en vue de comprendre son déroulement. Ainsi, nous sommes parvenus à recueillir des informations pertinentes sur la perception que les

²⁹ MORAND-DEVILLER Jacqueline, le droit de l'environnement, QSJ ? PUF, 7^e éd., 2006, p.3

habitants aient de leur communauté actuelle et sur son devenir à la suite des travaux d'aménagement et de reconstruction. Le déroulement des différentes formes de méthodes ou techniques utilisées :

1.7.1 Focus-groupe

1.7.2 Entretiens semi-dirigés et informels avec des habitants de la communauté.

1.7.3 Administration d'un questionnaire-interview à 19 personnes choisies au hasard par les processus de randomisation³² et d'accidentel. Il est question de prendre les points de vue, d'au moins, d'une personne par bloc en fonction de leur niveau académique (Année Fondamentale, Secondaire, Universitaire) et d'analphabètes.

1.7.4 Observations ; nous avons parcouru la totalité de la communauté dans le cadre de l'identification des petits commerces et la visite des chantiers en exécution. Et aussi, nous avons utilisé les comptes rendus de rapports (disponibles dans les bureaux du GRET) et de recherches documentaires.

1.7.5 L'approche qualitative nous sert de cadre pour l'analyse des données recueillies. Elle est ainsi définie : « la méthode qualitative³³ essaie de saisir les

³² Le terme randomisation est aussi utilisé en science pour signifier qu'une démarche est effectuée en recourant au hasard qui consiste à prendre des précautions particulières au moment du tirage pour lui donner un caractère scientifique en offrant à chaque élément de la population une possibilité connue d'être choisi. Il s'agit d'éviter le plus possible la facilité, l'arbitraire et le penchant personnel. Et, accidentel, constitution d'un échantillon de la population de recherche a la convenance du chercheur (ANGERS 2OO9)

³³ CLERISME Calixte, méthodes et techniques de recherches en sciences sociales, 2O14, p.34

phénomènes d'une façon compréhensive ou de manière globale, en recourant par exemple à des études exploratoires ou à des études de cas, sans se préoccuper essentiellement des chiffres, qui peuvent être utilisés cependant comme appui. En général on ne tire pas de pourcentage dans les recherches qualitatives... ». FORTIN³⁴ Marie-Fabienne en parle en ces termes : « Recherche qualitative (hypothético-inductive) est subjective et met l'accent sur les questions que la recherche quantitative ne permet pas d'obtenir ... Fait une analyse minutieuse des situations individuelles et évolue vers une structure conceptuelle ou des énoncés généraux pour expliquer le phénomène en cause »

1.8 Contraintes et limites

Ce travail de mémoire n'est pas effectué sans difficulté, nous n'avons pas pu rencontrer directement des responsables de la reconstruction de Port-au-Prince au niveau du pouvoir public. Sauf des comptes rendus de rencontres dans lesquelles le responsable du projet AReBa a participé. Quand nous savons que le MTPTCE est représenté par l'UCLBP comme organe opérationnel. Le CIAT de son côté n'est pas trop partie prenante dans les opérations, sauf qu'il réalise les études sur le foncier, surtout, à Baillergeau.

Nous avons évité de passer de questionnaires vu que des membres de la communauté fustigent toujours l'équipe projet de ne rien faire et qu'il passe plus de temps à sensibiliser au lieu de mener des actions concrètes pour les sortir de leur situation difficile. En dépit de ce mode de cueillette d'informations, ce travail contribue à comprendre le fonctionnement des gens en situation de précarité, ainsi que le contexte de fonctionnement de l'équipe AReBa.

Chapitre II : Cadre spatial de l'étude

II-1 Le placement géographique de la République d'Haïti

II-2 Les risques sismiques de la République d'Haïti

II-6 Les bases de la reconstruction d'Haïti post-séisme II-6-1 La régionalisation de la République d'Haïti

2.1 Le placement géographique de la République d'Haïti

Haïti est situé dans la mer des Caraïbes (mer des Antilles) en Amérique. Elle se retrouve au milieu, et fait partie, des grandes Antilles : Cuba, Porto-Rico et Jamaïque. Haïti mesure 27 750 km2 et a 1700 kms de côtes halieutiques. Elle est composée de dix (10) Départements géographiques, de quarante-deux (42) Arrondissements, de cent quarante-cinq (145) Communes, de cinq cents soixante-quinze (575) Sections communales, de soixante-quatre (64) (Quartiers³⁵) Bourgades, d'Habitations et de localités³⁶ et des Iles adjacentes, comme : La Tortue, La Gonâve, Les Cayemites, La Navase et Ile-à-Vache.

2.2 Les risques sismiques de la République d'Haïti

La République d'Haïti est sous la menace de deux grandes failles sismiques qui ne sont pas incarnées dans l'imaginaire des Magistrats haïtiens, voire des membres de la population. Ces deux failles passent par des endroits différents au sous-sol du pays. Ainsi, la faille Sud'Ouest - Est (plaque tectonique Caraïbéenne) traverse les départements de la Grand'Anse, des Nippes, du Sud'Est et de l'Ouest. La seconde faille (plaque tectonique Nord-Américaine), de son côté, se trouve sous les départements du Nord'Ouest, du Nord et du Nord'Est. En annexe (tableau 1) la liste des séismes qui ont ravagé le pays.

En outre, les intensités (tableau 2) d'un séisme peuvent aller du non ressenti à la destruction totale, ce qui n'est souhaitable pour aucun territoire ; mais, l'une des meilleures façons d'y faire face en limitant les dégâts matériels et humains, c'est la prévention par la mise en place des infrastructures et structures répondant aux normes parasismiques. Haïti n'avait su faire usage de principes et de son histoire pour éviter les dégâts causés par le séisme du 12 janvier 2010.

³⁵ Il est question d'entités territoriales qui sont en phase de devenir Communes et peuvent être dotées de bureaux d'administration publique, comme : Tribunaux de simple police, un poste de police, d'électricité, de réseau hydraulique et autres. De fait, Baillergeau n'est pas un Quartier.

³⁶ TELISMA 2012, La vulnérabilité alimentaire en Haïti : causes et évolutions, UPX/AgroParisTech, M2

Tableau #2 : Calculs des intensités par rapport aux dégâts après un séisme

Les magnitudes sismiques et les échelles de contrôle
Descriptio n	Magnitud e	Effets	Fréquenc e	Echelle Mercalli	Echelle Richter
Micro	1.9	Non ressenti	8 000/jrs	Va de I à XII (du ressenti à la destructio n totale)	Va de 1 à 8.5 (chaque degré représent e une magnitud e 10 fois plus élevée que le degré précédent .
Très mineur	2 - 2.9	Enregistré	100/jrs
Mineur	3 - 3.9	Petits dommages	49 000/an
Léger	4 - 4.9	Secousses/dommag es	6 200/an
Modéré	5 - 5.9	Secousses/dommag es	800/an
Fort	6 - 6.9	Dommages 180km	120/an
Majeur	7 - 7.9	Dommages à + de 180 km	18/an
Important	8 - 8.9	Dommages plus grands	1/an
Dévastateu r	9 - X	Dommages à + de 1000km	1/6 ans
Conçu dans le cadre de l'étude : Données in AECP 2012

La République d'Haïti est à 75% montagneuse et est située sous la trajectoire d'ouragans venant des côtes africaines sur la moitié de l'année de juin à novembre. Les montagnes représentent 21 000 km2 et les plaines 6 750 km2 et ont les caractéristiques suivantes, en matière d'altitude³⁷ : territoires de plaine (0 - 200 m) soit 21% ; territoires de piémont (200- 500 m) soit 40% ; territoires de moyenne altitude (500 - 800 m) soit 22% ; territoires de montagne plus de 800m soit 17% (DOURA 1995 : 43 ; Deverre 1987 : 19). Et de plus, il s'agit d'un pays au territoire émietté ou morcelé par le manque de présence d'une politique territoriale d'ensemble le rendant plus vulnérable aux catastrophes naturelles. Toutefois, la vulnérabilité du pays varie d'un Département à un autre, comme nous le présentons dans le tableau ci-dessous :

Les départements les plus exposés aux catastrophes naturelles
Département	Cyclones	Inondations	Sécheresses	Séismes	Glissement de terrain
Ouest	+	+++	+++	++	++
Nord	+	++	++	++	+
Nord'Est	-	+	++	+	-
Nord'Ouest	+	+++	+++	-	-
Sud	+++	+++	++	-	-
Artibonite	-	+++	+	-	-
Grand'Anse	+++	-	-	-	-
Sud'Est	+++	+	++	-	+
Centre	-	-	+++	-	-
Nippes	++	+	-	++	-
TELISMA 2012 « +++ (très fortement menacé), ++ (fortement menacé), + (menacé), - (moins menacé) »

Nous voyons que sept (7) des dix (10) départements du pays sont sous les menaces cycloniques avec des risques élevés pour les départements du Sud, de la Grand'Anse, du Sud'Est et des Nippes. Cinq (5) départements (Ouest, Nord, Nord'Ouest, Sud, Artibonite) sont exposés aux inondations. De plus, huit (8) départements connaissent des sécheresses, éléments montrant les aléas naturels auxquels ils sont exposés. Trois (3), sont exposés au séisme et quatre (4) aux glissements de terrain. Territoire très exposé aux catastrophes naturelles importantes que les magistrats ne tenaient pas en compte dans leur politique de protection de l'environnement. Il devient nécessaire, dans le cadre de la reconstruction post séisme, pour les magistrats de ce pays de mettre en place et d'appliquer un programme de développement territorial embrassant tous les aspects socioéconomiques du territoire national.

Et pourtant, en dépit de sa fragilité environnementale, le pays n'a pas une politique en matière de contrôle de population en vue de la limitation des naissances, estime

plus d'un. Car la population ne cesse d'augmenter quand nous nous référons aux statistiques de l'évolution de la population haïtienne et son incidence sur les aires urbaines, surtout Port-au-Prince. Cette population passe de 3 097 220 (12% en aires urbaines) en 1950 à 10 500 000 (54% en aires urbaines) en 2012³⁸. Le pays a un taux de croissance annuelle de 2.05, mais qui pourrait avoir, d'après la Banque Mondiale, une croissance urbaine de 4% aux environs de 2015.

2.4 Le besoin d'habiter en ville en Haïti

L'euphorie d'habiter en ville en Haïti date de la seconde moitié du XXe siècle avec à la base des raisons politiques, ensuite économiques allant donner naissance à la bidonvilisation massive, surtout de Port-au-Prince. L'avènement du duvaliérisme au pouvoir incitait les populations rurales à venir en ville (22 avril et 22 septembre de chaque année, à partir de 1957 jusqu'à sa chute en 1986) pour fêter le régime. L'implantation des industries de sous-traitance dans les années 1970 dans la Capitale renforce la présence des paysans à Port-au-Prince qui, faute de moyens financiers suffisants, exploitaient les espaces délaissés dans la ville et aux environs pour s'implanter sans le redimensionnement du plan urbain. C'est l'explosion de la ville dans la ville ou aux abords de la ville.

Pays exposé aux risques de catastrophes naturelles, mais fonctionnant sans un plan d'Aménagement qui soit en exécution. Nous constatons une occupation anarchique des espaces par la population sans l'intervention des Magistrats dans la régulation du territoire. Les gens construisaient et prolongeaient la ville, sans plan défini par les autorités, sur les terrains³⁹ peu viables et fiables des aires urbaines. En fait, le pays se trouve placé sous la trajectoire de cyclones qui, à tout moment, peuvent le frapper en causant de sérieux dégâts, et un relief sous menace de séismes, des inondations, des glissements de terrain.

Si les gens sont amenés en ville par la politique, mais sont aussi attirés par les services qui sont restés concentrés en ville. Les services ne vont pas à eux, eux

³⁹ Construisaient sur les résidus (déchets, décharges, zones inondables, éboulements, ...) de la ville

viennent à la recherche des services. D'où le peuplement de Port-au-Prince et des principales villes du pays. La mise en place d'un plan d'aménagement et de décentralisation résoudrait le problème de peuplement des villes. Quels types de documents d'aménagement Haïti s'était-il doté avant le séisme du 12 janvier 2010 ?

2.5 La planification spatiale en Haïti

La planification commençait à avoir de sens pour les Magistrats haïtiens qu'au lendemain des années 1950, mais de façon discontinue. Car, les Magistrats n'avaient pas inscrit l'aménagement dans un programme politique de long terme. Ce qui fait qu'à chaque passation de pouvoirs entre les dirigeants les objectifs changent au niveau de la planification. Alors que le pays éprouve un grand besoin, vue sa fragilité, en matière d'aménagement en se référant à sa situation géographique. La prédominance reste les vestiges coloniaux au niveau de toutes nos villes et des centres urbains.

Sans remonter dans un passé lointain et sans être exhaustif, pour aborder la question de planification urbaine dans le pays, nous partions de la loi du 19 septembre de 1982 qui prônait la régionalisation du pays en 4 régions⁴⁰ économiques et de planification de développement qui, ensuite serait renforcée par la Constitution du 29 mars de 1987 faisant injection aux unités territoriales de mettre en place leur plan de développement. Ainsi :

L'Article 81 : « Le Conseil départemental élabore en collaboration avec l'administration centrale, le plan de développement du département. »

L'Article 82.1 : « ...le Conseil interdépartemental, en collaboration avec l'Exécutif, étudie et planifie les projets de décentralisation et de développement du pays, sur les plans social, économique, commercial, agricole et industriel. »

Nous comprenons bien que l'article 81 fait injonction au Délégué départemental (représentant de l'exécutif) de préparer le plan de développement de sa juridiction. De ce plan, les communes préparent leur sien qui soit en cohérence avec celui de leur département. Et, l'article 82.1 de son côté demande au Conseil

⁴⁰ Nord « Grand Nord, avec trois départements», Artibonite « Artibonite / Centre, avec deux départements», Ouest et Sud « Grand Sud, avec quatre départements ».

interdépartemental (représentants des départements formant une région) d'étudier et de planifier le développement de leur région en tenant compte de celui du pays ou du plan national. Ce vide perdure encore en matière de planification, d'aménagement et de développement du pays. Ce processus est handicapé par l'absence d'un Schéma National d'Aménagement du Territoire devant servir de guide aux autres niveaux de collectivités territoriales⁴¹ (départementales, communales, ...).

En Haïti, rapporte Ernst Antoine Bernardin⁴², pour parler de ville ou de l'urbain, un seuil de 2 000 habitants a été retenu. Mais, le pays n'a pas « une définition précise du concept de ville, mais un certain nombre de critères permettant de juger si telle ou telle agglomération peut être qualifiée d'urbaine, eu égard à sa fonction sur le plan administratif, économique et social. La ville est considérée comme un ensemble constitué par un milieu, un paysage, un espace économique, un mode d'occupation, une densité de population ».

2.6 Les bases de la reconstruction d'Haïti post-séisme

Les grandes lignes guidant les interventions d'aménagement, de reconstruction et de développement socioéconomique se trouvent dans le Document Haïti-Demain qui entend transformer la catastrophe du 12 janvier en opportunité d'action. Il s'agit de structurer le pays dans sa dimension urbaine et environnementale en promouvant un contrat social basé sur :

? La réduction des inégalités, particulièrement en matière d'éducation et d'habitat ;

? Le rééquilibrage du territoire national pour diminuer le poids de la région de Port-au-Prince;

Ce qui sous-entend que le projet de reconstruction se fait par la conjugaison de quatre temporalités, à savoir :

? le temps de l'urgence vitale, où l'État doit apporter les services de base à la population sinistrée, et lui redonner confiance par son action,

⁴¹ Voir (tableau #5, #6) en annexe les dispositifs en matière d'aménagement qui ont été pris. ⁴²www.Cybergeo.revues.org / la planification régionale en Haïti 1999

2.6.1 La régionalisation de la République d'Haïti

En effet, pour toute intervention de construction urbaine et dans tous les domaines de l'urbanisme, de l'encadrement des quartiers informels jusqu'à la reconstruction

des centres villes, des logiques de bonnes pratiques doivent être établies et respectées. La présence de l'État et du droit, surtout dans le domaine du foncier, devrait être affirmée et surveille au respect des différentes temporalités de la reconstruction. Ainsi tout projet déclencheur, comme celui de Baillergeau, doit répondre à ces trois objectifs :

? Matérialiser sur le terrain la présence publique et créer des points de contact avec la population ;

? Apporter à la population un minimum de services pour éviter l'idée d'une reconstruction à deux vitesses ;

? Constituer des chantiers pilotes ou prototypes, en incluant dans leur mise en oeuvre une pédagogie des risques et des bonnes pratiques de construction.

Vu l'ampleur de la reconstruction du pays des moyens humains et financiers forts sont à déployer et la mise en place des procédures accélérées et harmonisées qui soient pilotées par les autorités haïtiennes en mettant un dispositif de contrôle lisible, transparent et efficace dans la gouvernance des travaux. La reconstruction ne pourrait se faire sans une structure unique piloter par les plus hautes instances de l'État.

Transformer les dégâts causés par le cynisme en opportunité de reconstruction, d'aménagement, de planification, de participation communautaire et de développement socioéconomique est une des options pouvant sortir le pays des retards accusés dans tous les domaines liés au développement. Le document directeur, Haïti-Demain, vise le long terme et prône le développement des territoires. Ce document veut s'assurer de la cohérence dans les interventions de reconstruction en fonction des grandes lignes tracées en vue de l'aménagement du territoire national.

En effet, depuis 1960, Haïti élabore des lois, des plans et autres sur l'aménagement du territoire et la planification urbaine qui, pour des raisons politiques et socioéconomiques, ne sont jamais appliquées. Leur non application a produit les dégâts du 12 janvier 2010. L'instabilité politique liée à l'incompréhension des Magistrats n'ont pas favorisé le développement du pays par l'application des

mesures prises en la matière. Ainsi, avec l'aide de la communauté internationale, le pays s'est doté d'un plan de développement (Haïti-Demain) axé sur la régionalisation du territoire national. Le respect de ce plan par tous les acteurs impliqués dans la reconstruction du pays faciliterait sa pérennité et le renouveau du territoire haïtien. Il permettrait une continuation dans les actions positives, une rupture avec l'archaïsme en apportant une innovation en matière d'aménagement, de planification, de reconstruction et de décentralisation.

Il est clair que le contexte actuel de reconstruction du pays paraisse sceptique au vu de ses états physiques (pays cycloniques et sismiques) et socioéconomiques (peu d'investissement de grandes firmes). Mais, l'élaboration de cadres réglementaires va permettre de refaire le pays sur de bases nouvelles qui attireront les investisseurs. Déjà, le document Haïti-Demain est l'élément-moteur de la planification de la nouvelle Haïti.

Sachant que le cynisme du 12 janvier 2010 avait détruit 400 000 bâtiments, dont 80% étaient résidentiels comme le montre le MTPTCE dans ce rapport de 2011 que nous résumons ainsi :

Évaluation MTPTC en 2011
	Quantité	%	Décisions
Bâtiments	400 000		Recensés par le MTPTC
Résidentiels		80 %	Servent d'habitat à la population
Couleurs vertes		53 %	Peuvent être réoccupés immédiatement
Couleurs jaunes		26 %	A réparer avant d'être réoccupés
Couleurs rouges		21 %	Dont 14% font objet de réparations structurelles
Ingénieurs formés	410		Sur le contrôle de qualité
Source : auteur in « www.Programme d'appui à la reconstruction et à l'aménagement de quartiers pour faciliter le retour des populations sinistrées - CRIS-FED/2011/023-144 »

Chapitre III : L'aire de l'aménagement concerté

3.1 La ZAC de Baillergeau-Martissant

La Zone d'Aménagement Concerté de Baillergeau-Martissant s'inscrit dans la logique de reconstruction de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, surtout la commune de Port-au-Prince constituée de Trois Sections Communales⁴³, détruite le 12 janvier 2010 comme le montre la figure #3. Mais, L'Arrondissement de Port-au-Prince, comprend les communes (formant l'Aire Métropolitaine s'étendant sur 152.02 km2 soit 1/5^e de l'Arrondissement pour une population de 3.6 millions en 2012) de : Port-au-Prince, Pétion-Ville, Delmas, Tabarre, Cité-Soleil, Carrefour, Kenscoff et Gressier⁴⁴ qui n'ont pas encore un statut juridique et ne sont pas autonomes également. Car les communes ne sont pas interconnectées administrativement.

Cette étude a été commanditée par l'État haïtien via le MTPTCE (Ministère des Travaux Publics, des Transports, de la Communication et de l'Énergie) et réalisée par la FOKAL (Fondation Connaissance et Liberté) comme Maîtrise d'Ouvrage Déléguée et ses sous-traitants⁴⁵ sur le Plan d'Aménagement de Baillergeau, Carrefour-Feuilles et Martissant, avec le financement de l'Agence Française de Développement (AFD). Elle vise la protection de l'aire de Carrefour-Feuilles, du centre-ville et ses côtes maritimes. Donc, l'aire de Carrefour-Feuilles s'étend sur les trois Sections Communales et fait partie d'un plan d'aménagement décrivant les grandes orientations de la protection de cette partie du bassin versant de la commune de Port-au-Prince.

En fait, Carrefour-Feuilles devait être une aire de protection environnementale pour le centre-ville, mais qui s'était squattée et bidonvillisée au fil des ans rendant le centre-ville plus vulnérable aux intempéries et catastrophes naturelles. Ce qui fait que le SA de Baillergeau-Martissant tienne compte du rôle de l'Aménagement en amont de Carrefour-Feuilles pour pouvoir résoudre le problème du centre-ville. Cette expérience est une première, dont l'objectif est de réaliser, pour chacun des deux territoires, un document de référence unique qui déterminera les conditions d'aménagement futur des communautés qui font partie de l'étude et pour d'autres

⁴³ Turgeau (1^ère), Morne l'Hôpital (2^e), Martissant (3^e) ; mais Baillergeau (Carrefour-Feuilles) à l'intersection des Trois

communautés de la commune. Il est question de prospective de territoire et non de reconstruction avec quatre objectifs principaux⁴⁶ consistant à : «(1) faire en sorte de matérialiser la présence de la puissance publique sur le territoire, (2) promouvoir un modèle déclencheur de démarches de régulation dans l'aménagement urbain, (3) proposer des projets réalisables, (4) améliorer durablement le cadre de vie.»

3.2.1 Les enjeux de la ZAC47 de Martissant

Le SA propose une approche nouvelle dans la croissance urbaine de Port-au-Prince qui consiste à imposer des normes de construction, et limiter la progression des communautés spontanées; mais dans un contexte où il n'y a pas une politique publique de logement. Toutefois, Carrefour-Feuilles via Baillergeau-Martissant est devenu le laboratoire de l'urbain à partir d'une approche intégrée, liant simultanément : l'urbanisme, le social et l'environnemental. Pour mieux prendre en compte la vision des habitants sur l'élaboration du Schéma d'Aménagement, les équipes de l'étude ont fait de la concertation (organisation : groupes de travail, focus groupes, entretiens, réunions techniques ou stratégiques) la base de leur intervention.

Le SAM⁴⁸ promouvait l'amélioration de la voirie (tracés, revêtements, adressage) et son urbanisation (éclairage, trottoirs, caniveaux, plantations) comme moyens de réhabiliter l'ensemble de la communauté. En fait le SA, est une manière d'intégrer la communauté à la ville. D'une manière générale, dans le cadre de la reconstruction des communautés de Carrefour-Feuilles, Baillergeau (Est) et Martissant (Ouest) sont les deux limites de la ZAC de Carrefour-Feuilles.

3.3 La présentation géographique de Baillergeau

La communauté de Baillergeau mesure 20 hectares sur lesquels évolue une population d'environ 6 000 habitants en 2010. Elle a l'orientation géographique suivante : 18°31'32»N et 72°20'02W. Elle est située à l'intersection des Trois Sections Communales de Port-au-Prince via des communautés de Pacot, Croix Desprez (Turgeau), Saint-Gérard et Morne l'Hôpital (Morne-à-tuf) sur lesquels se trouve Carrefour-Feuilles qui est étalé sur 135 hectares. Donc Baillergeau, comme

⁴⁶ Schéma d'Aménagement de Martissant (SAM, habillé par nous) p.7 ; et 4b créée par nous.

⁴⁷ Un décret de 2007 avait fait de Martissant une Zone d'Aménagement Concerté

sous-Section Communale, fait partie de Carrefour-Feuilles. Elle est donc, limitée⁴⁹ au Sud et à l'Ouest par la Ravine Georges et à l'est par la Ravine Tisous (Petite Source). Cette délimitation est confirmée par les habitants qui par ailleurs se représentent Baillergeau selon huit blocs⁵⁰ (Saint-Louis, Muguet, Dalman, Bas-Lumière, Petite Source, Campêche, Cariane, Ravine Georges), correspondant à des délimitations internes selon le réseau viaire existant.

3.3.1 Le peuplement de Baillergeau

Le processus de construction de Baillergeau commence dans les années 1960 avec l'implantation de quatre (4) familles agricoles. Vingt ans après, soit en 1980, plus de huit cents (800) familles ont été recensées dans la sous-Section Communale de Carrefour-Feuilles. Ce bidonville aurait cumulé plus de 6 000 personnes⁵¹ de nos jours. La communauté s'est dotée de certaines infrastructures, comme l'implantation : de quatre (4) kiosques (gérés par un comité communautaire) d'eau ou bornes fontaines, de deux (2) terrains de football, d'une (1) salle de douches communautaires, environ 3000 mètres linéaires de ruelles, corridors et escaliers bétonnés, quelques ponceaux et passerelles, d'une (1) salle de rencontre communautaire (GRET⁵², à partir de 1995). De plus, il existait en 2010 dans la communauté six (6) Églises-écoles primaires assurant l'instruction des enfants. Le séisme aurait détruit 90% des maisons à Baillergeau et causerait la mort de trois mille (3000) personnes dans la population.

En fait, la population actuelle de Baillergeau n'est pas toute issue des quatre familles des années 1960, mais viennent des autres communes du pays. Les habitants sont de trois catégories : les propriétaires de terrains⁵³ ou héritiers, les fermiers ou locataires de terrains, les locataires de maisons ; qui se reconnaissent tous de Baillergeau. C'est une communauté de connaissance où les habitants se voient presque toujours en tissant des liens sociaux très forts.

⁵¹ En janvier 2012, OIM a recensé1491 maisons où logent 2 252 ménages totalisant 8 894 personnes - voir SA

⁵² Groupe de Recherche et d'Échanges Technologiques (Professionnels du Développement Solidaire).

⁵³ Voir la carte des propriétaires fonciers de Baillergeau (Virginie RACHMUHL)

Cette communauté avait connu une urbanisation sauvage⁵⁴. Car elle s'était développée sans aucun plan d'aménagement dans la périphérie de la Capitale. Ainsi, le séisme offre l'opportunité de refaire la communauté sur de nouvelles règles de construction et d'aménagement comme le montre les diagnostics participatifs permettant la réalisation du Schéma d'Aménagement. Le GRET dans le cadre de la MOUS identifiait les besoins prioritaires de la population et se propose à faire son accompagnement.

3.4 La jouissance d'un bien au regard du Code Civil haïtien

La communauté de Baillergeau, comme toutes les autres communautés bidonvillisées du pays, s'est développée sauvagement par leurs occupants sans la présence des institutions. Ce phénomène est dû à l'irresponsabilité des magistrats dans l'application de la loi et au respect des biens appartenant à l'État et aux privés. Donc, le non application de la loi dans les communautés est fonction du laxisme ou de la méconnaissance des magistrats. Ainsi, ces personnes s'approprient des espaces sans l'aval de leurs vrais propriétaires. Nous regardons les notions⁵⁵ ci-dessous :

3.4.1 Possesseur

Le Code Civil dans son article 1996 stipule que : la possession est la détention ou la jouissance d'une chose ou d'un droit que nous tenons ou que nous exerçons par nous-mêmes ou par un autre qui la tient ou qui l'exerce en notre nom. Exemple, un locataire est en possession de la chose louée, il a un droit d'usage. La possession est une situation de fait. Ainsi donc, le locataire est en possession de la chose, mais il n'est pas le propriétaire, le maître.

⁵⁴ Comme dans toutes les communautés haïtiennes, « le décret du 6 janvier de 1982 complétant la loi de 1963 qui stipulait dans son article 16 : si la pente du terrain est supérieure à 50%; si le terrain est exposé à un risque tel que: inondation, éboulement, affaissement; dans les zones agricoles et forestières, surtout s'il y a production de denrées rares, de qualité supérieure; s'il n'est pas prévu de réseau de distribution d'eau potable ou des bouches d`incendies; si la déclivité des axes est supérieure à 12%; à moins de 30 mètres des cimetières, des berges, d'une rivière, d'un fleuve ou d'une ravine ; dans les zones de protection des ravines. », n'a jamais été appliqué.

En outre, nous pouvons comprendre qu'en fonction de l'évolution du peuplement de Baillergeau, les familles des années 1960 auraient un droit de jouissance de cet espace anciennement agricole laissé en friches.

Est celui qui a un droit réel absolu sur un bien. Il peut être aussi en possession de son bien. Exemple, au lieu de loué sa maison, il y habite. Ce qui fait que le propriétaire a le droit d'utiliser son bien (usus), de jouir de son bien, d'en tirer des fruits, de mettre sa maison en location (fructus), il peut disposer du bien, le vendre, faire une donation ou de le détruire (abusus).

Ainsi, les familles qui sont les bénéficiaires potentiels de la reconstruction de Baillergeau sont les propriétaires et non les locataires qui restent les victimes de la catastrophe du 12 janvier 2O1O. Les locataires ne sont pas concernés directement par la politique de reconstruction. Ils doivent chercher à trouver où habiter dans la ville.

Le bien, comme objet de la propriété, peut-être matériel (meuble ou immeuble) ou immatériel (propriété intellectuelle). Ainsi le Code Civil dans son article 448 stipule : « la propriété est le droit de jouir et de disposer de la manière la plus absolue, pourvu qu'on n'en fasse point un usage prohibé par les lois ou par les règlements ». Il est clair, suivant les prescrits de cet article, que seuls les propriétaires sont éligibles comme bénéficiaires à la reconstruction de Baillergeau.

Consiste à éviter le morcellement ou la parcellisation d'un terrain entre les héritiers ; mais en Haïti ce procédé n'est pas efficace pour les raisons qui suivent :

- d'une part, il y a toujours un partage informel qui détruit l'exploitation originelle. Les ayants-droit ne tiennent pas compte des limites de leur possession avant de vendre ;

- d'autre part, l'indivision favorise l'insécurité foncière liée au coût élevé des transactions y afférentes (arpenteur, notaire). Et, nous assistons davantage à l'émiettement des parcelles.

Est celui qui est devenu propriétaire par la succession. Donc, il succède à ses parents défunts en vertu de la loi ou du légataire institué par testament. Toutefois, si un bien est indivis un héritier ne peut pas vendre seul, sauf s'il est mandaté par les autres héritiers. Mais au cas où le partage est notifié à chacun d'eux, chaque héritier peut vendre seul la portion qui lui revient de droit.

En fait, le notaire est l'officier public qui exerce une juridiction volontaire et amiable en vue de faciliter les contrats auxquels les parties veulent authentifier par devant l'autorité publique qui doit inscrire dans ses registres : la date, la conservation et le dépôt, la délivrance des grosses, les expéditions et les extraits. Il est, dans les cas prévus par la loi, l'auxiliaire du juge qui le délègue une partie de ses attributions. Le notaire doit répondre aux prescrits suivants :

La loi du 24 février 1919 harmonisée en décembre 1969⁵⁶dans son article 2O stipule : « chaque notaire est obligé de résider dans le lieu qui lui a été fixé par le gouvernement et qui est désigné dans la commission ».

Sachant que dans notre société, la loi et la coutume ne sont pas toujours en pleine harmonie, l'article 31 de cette même loi de 1969 stipule : « les notaires ne pourront passer vente d'aucune propriété urbaine ou rurale sans qu'au préalable cette propriété ait été arpentée. Le contrat de vente devra comporter les désignations contenues au procès-verbal d'arpentage et mention d'icelui : le numéro de la quittance de la taxe de la contribution foncière des propriétés bâties, lorsque l'immeuble y est assujetti ; le tout, sous peine par le notaire qui a reçu l'acte d'être personnellement rendu responsable de tous les dommages et autres conséquences qui pourront résulter de l'inobservance de ces prescriptions »

Devant le manque de l'officier public, les usagers recourent à la petite prescription et aux témoins en vue de valider leurs transactions. Ainsi, la coutume ou le droit coutumier se révèle plus accessible et moins cher entre contractants.

Maitre Grégoire Eugène⁵⁷ rapporte que le droit haïtien reconnait deux types de partage, tels que :

Le partage amiable qui est le plus courant, c'est lorsque les héritiers effectuent eux-mêmes le partage après la mort des parents.- Ce partage est proche du partage volontaire qui se réalise par le propriétaire lui-même avant sa mort tout en gardant qu'une partie pour ses besoins personnels. D'où, le nu-propriétaire⁵⁸ de l'abusus du bien « exemple: les parents peuvent céder la nue-propriété de leur appartement à leur enfant et en conserver l'usufruit, ils continuent ainsi à jouir du bien tout en rendant leur enfant propriétaire de ce bien »

Le partage judiciaire, c'est quand les héritiers n'arrivent pas à réaliser un partage amiable et s'il y a aussi des mineurs pour la succession. Donc, l'affaire est portée par devant le tribunal civil du dernier domicile du défunt.

Mais, il fait remarquer aussi l'existence du partage par testament authentique que le testateur effectue par devant le clerc d'un notaire avant son passage à l'Orient Éternel ; mais les héritiers n'entrent en possession qu'après sa mort.

En outre, nous tenons à faire remarquer aussi que le testament⁵⁹ peut être : Olographe : acte sous seing privé rédigé à la main, signé et daté.

Forme internationale : acte écrit à la main ou non, signé, devant deux témoins et un notaire qui date le testament et établit une attestation en double exemplaire.- De plus, le testateur doit être majeur, pouvoir disposer de ses biens et être sain d'esprit.

La communauté n'existe pas juridiquement et administrativement⁶⁰ par le fait que les

habitants ne se revendiquent d'aucune Section Communale dont elle est limitrophe. D'où, la difficulté de travailler avec les CASECs (ASECs) entourant la communauté. Les limites territoriales des trois Sections Communales ne sont pas visibles à Baillergeau. Ce flou ne permet pas de travailler avec les autorités locales

⁵⁸ CARON Matthieu et al., 1OO fiches pour comprendre le droit, 5^e éd., Bréal 2O13, p. 82

⁶⁰ Il est un lieu-dit, n'apparait dans aucune carte géographique - Voir le document du SA

immédiates. De plus, la Mairie est très distante des actions des ONGs dans la communauté parce qu'elle est suppléée par l'UCLBP⁶¹ qui s'occupe de la reconstruction des communautés endommagées et détruites par le séisme du 12 janvier 2010. Mais, la Mairie est impliquée directement dans la légalisation des titres de propriété et le paiement des droits d'alignement avant l'accompagnement d'un bénéficiaire dans la construction de sa maison.

La provenance de ce nom reste ambigüe, mais aurait pu venir de Georges. En général, les riverains parlent de Bayèjo (Barrière Joe ou Georges). Donc, nous pourrions admettre que ce terrain d'environ 20 ha appartenait à Georges. Jusqu'à date, la ravine coupant Campêche en deux parties porte son nom. Il serait normal que ce nom ne figure pas dans aucune carte avant le séisme, ce serait une simple propriété privée qui, au fil des ans est devenue une communauté. Cette communauté est à l'interstice⁶² de Pacot, Saint-Gérard et Croix Desprez dans les limites de Carrefour-Feuilles. Elle a une voie interne principale, la rue Muguet et des bouts de rues (Toussaint Brave, Saint-Louis, Chili) et de corridors. Mais, elle est traversée par la Rue (Avenue) N qui part de l'avenue Jean-Paul II pour s'achever à l'intérieur de Carrefour-Feuilles comme présentée sur la figure #8 ci-dessous :

⁶¹ Unité de Construction de Logements et de Bâtiments Publics dirigée par la Primature tout en reléguant le MTPTCE et la Marie au second rang dans la politique de reconstruction de Port-au-Prince.

⁶² Etude des schémas d'aménagement de Martissant et de Baillergeau, phase2, ACT-LGL, 2012

Figure #8 : Circonscription de Baillergeau dans l'Aire de Carrefour-Feuilles (SAB)

Baillergeau comme communauté est très bien circonscrite géographiquement dans l'aire de Carrefour-Feuilles dont elle dépendait. Ce qui fait qu'aucune intervention n'est prévue sur elle sans la prise en compte de l'ensemble de Carrefour-Feuilles. Elle représente une petite portion du territoire de Carrefour-Feuilles à reconstruire et à aménager. Ainsi, Carrefour-Feuilles est subdivisé en plusieurs blocs dans le cadre de la reconstruction, mais qui tous rentrent dans un plan de développement ou d'aménagement global de Carrefour-Feuilles

Le terrain de Baillergeau ne comporte pas de risques majeurs, sauf de glissements de terrain par endroit sur les contours des ravins (Tisous, Georges), lors de forts vents accompagnés de pluies torrentielles en saison cyclonique, parce que situé en hauteur (constitue une colline). Donc, l'aménagement et la reconstruction doivent permettre de construire suivant les normes parasismiques et paracycloniques. Ainsi,

les ingénieurs se donnent pour tâche de faire respecter dans la communauté les normes de construction en vigueur.

Figure #9 : Les aires (périmètres des ravines) à risques de Baillergeau (SAB)

Cette figure ne montre pas seulement les milieux les plus exposés de la communauté, mais là où les travaux de reconstruction seront de grande envergure. Sur les contours des deux ravins, il est prévu de prendre 15 mètres de large sur tout le périmètre pour le drainage des eaux pluviales (Tisous aussi pour le percement de la Rue Chili sur la Rue Muguet en amont). Nous aurons à assister au déplacement de nombreuses familles, surtout celles à proximité des ravins et d'autres situées sur les grands axes de circulation.

Le prolongement ou la connexion (rencontre) des rues Chili et Muguet sera possible dans un État ou les droits fondamentaux seront appliqués. Ce travail faisant appel à l'urbanisme opérationnel dépend de magistrats respectant les lois de l'aménagement urbain, d'expropriation, de construction et de reconstruction urbaines.

Baillergeau est une communauté se trouvant dans une aire urbaine non structurée ou peu équipée en infrastructures et services de base. Cet aménagement permettrait d'arriver à l'implantation des infrastructures nécessaires au bon fonctionnement de la communauté. De ce fait, procéder à l'élargissement des voies (rues, corridors) de circulation dans la communauté faciliterait l'arrivée des services. Le maillage régulier des rues et des corridors et la création des espaces (places, kiosques, fresques, mémorial) publics vont changer la physionomie de la communauté de Baillergeau. Mais, on se demande en quel sens les habitants comprennent la reconstruction de Baillergeau s'ils n'arrivent pas à céder dans leur lopin de terre pour l'élargissement des corridors et le percement des rues.

Bien qu'identitairement, la communauté de Baillergeau est logée sur une petite colline avec, aux abords, de ravins (Tisous, Georges). Elle s'est constituée sauvagement par des populations venues d'ailleurs, à partir de 1960. Son nom d'origine inconnue ne figurait pas sur les cartes de la ville avant le 12 janvier 2010. Mais, géographiquement elle est bien circonscrite par les habitants qui connaissent ses limites. La communauté est exposée aux cyclones et aux glissements de terrains sur les aires des ravins. Ainsi, en s'appuyant sur le savoir local des habitants de Baillergeau une carte d'action ou un Schéma d'Aménagement s'inscrivant dans la rénovation de morceau de ville est effectué.

La restructuration d'une communauté se fait à partir de plans qui montrent à la population l'ensemble des actions structurantes qui seront entreprises sur un terrain. Ainsi, dans le cas de Baillergeau, un SA est proposé à la population après les diagnostics de terrain ; mais en rapport avec l'ensemble de Carrefour-Feuilles couvrant une partie (la partie haute) des trois Sections Communales de Port-au-Prince. Ainsi, se présente le SAB⁶³ :

Le contenu du SAB couvre tous les aspects socioculturels de l'évolution de la communauté de Baillergeau que nous présentions dans les points ci-dessous. Le Baillergeau probable est décrit avec certaines précisions par les acteurs de la reconstruction en s'appuyant sur l'apport des autorités étatiques haïtiennes. Mais, tout non-respect de l'accord ne permettra pas la reconstruction de Baillergeau.

Le SA de Baillergeau a été réalisé dans le cadre d'un appel d'offre du MTPTCE « UCLBP » avec la Maîtrise d'Ouvrage déléguée à la FOKAL et un financement de l'AFD, et le GRET et ses structures communautaires pour l'exécution du Schéma de Baillergeau. Il s'agit de faire une prospective de quartier dans la politique de l'aménagement futur de toute communauté détruite, à partir d'un processus (MOUS) participatif ; dont les principaux objectifs sont de : (1) faire en sorte de matérialiser la présence de la puissance publique sur le territoire, (2) promouvoir un modèle déclencheur de démarches de régulation dans l'aménagement urbain, (3) proposer des projets réalisables, (4) améliorer durablement le cadre de vie.

Le SA de Baillergeau comporte trois phases dans sa réalisation. La première phase identifiait les actions qui répondraient à l'urgence tout en positionnant le SA dans le développement à plus long terme. Et, le tout validé par un comité de pilotage en juillet 2011. La seconde phase allait de septembre 2011 à janvier 2012, elle visait la consolidation des orientations esquissées lors de la première phase et d'asseoir les éléments du SA à élaborer dans la dernière période de l'étude. Mais, la troisième phase présentait le SA et son armature institutionnelle.

Il s'agit de ne pas reconstruire la communauté comme elle était construite avant le séisme du 12 janvier 2010 ; mais suivant des normes urbanistiques qui facilitent une meilleure circulation en milieu urbain. Le SA est élaboré de sorte qu'il y ait une bonne

⁶⁴ Les acteurs du Schéma d'Aménagement de Baillergeau : GRET, UCLBP, Fondation de France, AFD et UE.

couverture spatiale en matière de desserte en services et le désenclavement de Baillergeau.

Vu la physionomie de la communauté, le SA tiendrait compte des modes de circulation des riverains en cherchant à leur octroyer plus d'espace public possible pour un meilleur fonctionnement en vue de minimiser les risques lors de catastrophes naturelles. Il est envisagé dans le cadre du SA de faire les opérations suivantes :

L'élargissement des axes routiers et des ravins en particulier, nécessitent une relocalisation soit dans la communauté ou sur d'autres terrains ; mais des terrains sont ciblés dans la communauté. Il reste à savoir si les délogés seront satisfaits de leur nouveau logement et sur les procédures qui seront appliquées. Toutefois, les prospectives suivantes sont prévues sur le terrain de Baillergeau :

Dans sa mission de reconstruire la communauté sur les normes de construction acceptées, l'équipe-projet accompagne 42 des 430 familles qui devraient être les premières bénéficiaires tout en respectant les lignes tracées par le SAB. Ces familles sont réparties en petits groupes, comme présentées sur la figure.

Le SA prône une rupture avec le mode de croissance urbaine de Port-au-Prince en proposant l'innovation des communautés précaires dans un contexte où l'offre de logement est faible et s'adresse aux couches favorisées de la population. Bien que cette opération se fasse sur un terrain limité, mais a l'ambition de s'étendre à l'ensemble de la ville.

Communauté peu connue qui pourrait devenir une référence en matière de reconstruction de la commune de Port-au-Prince. Vue sa situation géographique en bordure Est de Carrefour-Feuilles sur les hauteurs de la ville. Comme communauté ayant une certaine uniformité, son aménagement jouerait en sa faveur.

De fait, est le laboratoire d'un aménagement intégré en laissant place à l'expérimentation des opérations du développement local, comme⁶⁵ : « l'urbain, l'économique, le social, le culturel, le tout sous l'égide d'une mobilisation communautaire garante du respect d'orientations concertées ». La réussite de l'aménagement de la communauté facilitera une meilleure circulation, non seulement au niveau interne, mais et surtout la traversée vers le centre de Carrefour-Feuilles.

Va être un espace de transit pour les habitants de Carrefour-Feuilles et de la Commune de Carrefour. Le Schéma⁶⁶ est, alors, une « figure donnant une représentation simplifiée et fonctionnelle ... une représentation figurée, souvent symbolique, de réalités non perceptibles et de relations.- Petit Robert ».

Ce faisant, il est facilement accepté par des tiers (les habitants de la communauté) en vue de son application. Ce qui fait qu'un schéma ne s'inscrit pas seulement dans l'immédiat, il laisse de la place pour des aménagements futurs. Pour cela, le SA s'est réalisé après des séances de concertation entre les divers acteurs qui ont permis d'arriver à la :

y' Prévention des risques et valorisation de l'environnement ; consiste à tenir compte des ravines (Georges et Tisous) à Baillergeau (fig.10).

y' Protection de l'espace public comme bien public et nouvelle politique de l'habitat ; il s'agit d'intégrer la communauté à la ville en améliorant les voies, en amenant l'éclairage, le trottoir, les caniveaux et les plantations.

y' Promotion d'un cadre de vie de qualité ; il vise les infrastructures de services de base (centre de santé, école, centre de formation, ...)

3.9.9 Les limites du SAB

Elles sont de divers ordres en se référant aux différentes opérations à mener dans la communauté. Elles pourraient provenir de tous les acteurs (bailleurs, riverains). Et nous les énumérons de la sorte :

? Bailleurs ou financeurs (UE, Fondation de France, AFD): toute indisponibilité de fonds entrainerait l'arrêt des travaux ou tout malentendu entre bailleurs et Maître d'Ouvrage (Maître d'oeuvre). Dans ce cas, la faiblesse de l'État haïtien, la faible capacité économique et financière des habitants de Baillergeau constituent un handicap concernant l'exécution et l'implémentation du projet de Baillergeau. La dépendance pourrait nuire à la finalisation du processus.

? Maître d'Ouvrage⁶⁷ (UCLBP/MTPTCE) : tant qu'il met du temps à intervenir sur les grands travaux structurants (élargissement et percement de voies, traitement des ravins, achats de terrains de relocalisation, ...) les travaux d'aménagement ne pourront pas aboutir. Il devrait prendre des lois sur la copropriété, le mur mitoyen, l'habitat-groupé, etc. Et, de plus, tout retard dans son action provoquerait le mécontentement des habitants qui faisaient la ville à leur manière. De fait, leur coopération deviendrait difficile pour la poursuite des travaux.

? Maître d'oeuvre (GRET) : reste dépendant des deux premiers dans l'exécution de ses tâches sur le terrain. Il avance avec les habitants qui l'acceptent à l'amiablement. Il va être libre quand l'UCLBP aura fait les grands travaux structurants. En fait, seul l'État peut faire autorité dans la reconstruction de Baillergeau. Donc, n'agissant pas vite, ce processus entamé peut être arrêté sans atteindre les objectifs visés et fixés.

? Communauté : ne voit pas dans le Maître d'oeuvre une autorité. Car il n'a pas de force dissuasive. Donc, garde une attitude sceptique à l'égard de ses actions. On pourrait dire que la reconstruction effective de Baillergeau n'aboutirait pas. Il est une évidence que cette population s'enfonce dans sa précarité socioéconomique et parviendra difficilement à l'observance des droits environnementaux ou environnementaux dans la communauté de Baillergeau.

Tant que cette communauté-pilote prenne du temps à être reconstruite, plus les autres communautés détruites ne croiront pas dans une politique de reconstruction basée sur de nouvelles normes en matière d'aménagement.

3.9.10 Les impacts du SAB

L'aménagement et reconstruction de la communauté de Baillergeau aura un impact positif en matière environnementale pour la ville de Port-au-Prince. Il permettra de traiter, en amont, les eaux de ruissellement des ravins (Tisous, Georges) qui apportent à chaque pluie des boues sur les aires de Bas Peu-de-chose, de Marché

Salomon, du Cimetière de Port-au-Prince, du Théâtre National et de Cité l'Éternel. Donc, aura à faciliter la canalisation des eaux et la rétention des sols instables. D'autre part, les terrains situés en amont de Baillergeau devraient être aménagés également. Dans le cas contraire, les ravins deviendront des entrepôts de déchets venant des aires situées en amont.

En fait, toute politique de reconstruction fiable, viable et durable qui répondra aux besoins socioéconomiques et aux respects des droits environnementaux englobant l'ensemble des biens et des services devant exister dans une communauté, comme celle de Baillergeau, doit être incluse dans un programme de développement territorial global.

Chapitre IV : Les besoins sociaux et précarité économique à Baillergeau

IV-1 La MOUS dans la reconstruction de Baillergeau

IV-3 La structure intermédiaire à Baillergeau IV-3-1 La concertation et la participation

IV-4-2 Les inconvénients

IV-4-3 Le renforcement des associations de professionnels de construction IV-4-4 L'accompagnement des ménages dans leurs projets de reconstruction IV-4-5 Les difficultés de terrain

IV-5 Les taches de l'axe de la MOUS

IV-6 La cellule de l'aménagement-espace public IV-6-1 Les difficultés de mission de la cellule IV-6-2 La cellule de la reconstruction

IV-8 Comment pérenniser les cellules de réflexions thématiques ? IV-8-1 Les risques de constitution de la cellule communautaire unique.

4.1 La MOUS et la reconstruction de Baillergeau

Le volet MOUS1⁶⁸ consiste à faire de la sensibilisation communautaire en vue de la structuration des communautés touchées par le séisme du 12 janvier 2010. Il s'agissait de faire comprendre aux habitants que tout action structurante ait besoin de leur participation ou de leur implication en vue du renouveau de leur communauté qui devrait être en conciliation avec le reste de la ville de Port-au-Prince. Pour ce faire, la mobilisation des structures communautaires est faite tout en incitant d'autres riverains à y prendre part. Sachant que le SA de Carrefour-Feuilles engloberait ceux de Baillergeau-Martissant.

Mais, le contexte n'a pas été favorable pour une peine réussite du projet de reconstruction. Car, les populations évoluaient en situation de pénuries post-séisme où elles s'étaient fixées sur l'urgence. Ainsi, la recherche de la cohérence entre l'urgence et le durable, comme la réhabilitation des réseaux endommagés⁶⁹ permet de faire un diagnostic exhaustif des communautés détruites de l'aire couverte par ce projet-pilote de reconstruction.

À la suite de la réalisation des Schémas d'Aménagement (Baillergeau - Martissant), l'accent est mis sur la communauté de Baillergeau pour l'expérimentation des normes urbanistiques dans la reconstruction de la communauté. Les capacités en ingénierie sociale justifient le sens du SA de Baillergeau qui devrait être en cohérence avec ceux de Martissant, de l'ensemble de Carrefour-Feuilles et de la commune de Port-au-Prince.

Penser l'aménagement des aires situées en amont du centre-ville est bien vu. Il limiterait les dégâts en aval et faciliterait les interventions. Car, les eaux pluviales seront traitées à la source et le curage ou le drainage dans le centre-ville permettra un meilleur écoulement des eaux, entre autres. Si les constructeurs ou propriétaires

⁶⁸ Maîtrise d'OEuvre Urbaine et Sociale (Contrat signé en juillet 2011 avec la FOKAL) vise l'étude du Schéma d'Aménagement (SA) et montage de projets.

⁶⁹ Le Gret a plusieurs expériences d'aménagements publics dans ces quartiers (Baillergeau, Villa Rosa, Jalousie, Martissant) : drainage, aménagement des accès piétons et carrossables, création de places publiques, de terrains de jeux, route, bornes fontaines.

ignoraient les principes parasismiques avant le séisme, mais les constructions post-séisme sont dans la logique d'une application stricte des normes parasismiques. L'État a l'impérieuse obligation de surveiller à cela via les ministères (MTPTCE, MDE, MICT, MPCE, ...) compétents en la matière.

En fait, la reconstruction ou la réhabilitation de la communauté de Baillergeau va permettre l'application des droits environnementaux tout en respectant tous les critères liés à la reconstruction de Baillergeau. Sachant que les droits environnementaux sont inhérents au bon fonctionnement d'une communauté, il revient aux magistrats haïtiens d'appliquer et de faire respecter les principes liés à ces droits.

4.2 Le projet AREBA

Le projet AReBa s'inscrit dans le contexte de communauté détruite par une catastrophe naturelle qu'il faudrait reconstruire suivant les normes de construction admissibles dans les pays connaissant les risques de vulnérabilités à celles-ci. Ce projet⁷⁰ est conçu autour de grands aspects que sont : la sensibilisation communautaire, la relance économique et la construction suivant les normes parasismiques ; avec Baillergeau comme communauté-pilote. Le projet est amené à expérimenter l'habitat diffus, l'habitat-groupé, le mur mitoyen et toutes formes de constructions permettant de diminuer les risques de destruction lors de catastrophes naturelles dans la communauté. Il devrait libérer assez d'espaces ou de terrains pour d'autres aménagements structurants sur l'espace géographique⁷¹ suivant : Ravines (Georges, Tisous), Rues (Muguet, Chili, St-Louis, T. Brave) et Avenue N.

Pour arriver à cette fin, le projet se donne pour mission d'instituer dans la communauté une structure communautaire qui s'appellerait Cellule de Quartier en s'appuyant sur les structures communautaires existantes. En se voulant être

70 « Structuration et renforcement du tissu social / organisationnel du quartier, Accompagnement de l'étude de schéma d'aménagement de Baillergeau, Appui à la définition et mise en oeuvre des travaux d'infrastructures d'urgence ou d'équipements à forte utilité sociale, Relance économique et formations des corps de métiers, La conception d'un dispositif « logement-habitat » sur les plans technique, financier, institutionnel et social » - Rapport Rodolphe Carlier, Février 2012.

novateur, l'équipe projet cherche à responsabiliser les organisations communautaires. Le projet pensait qu'une structure unifiée faciliterait son travail sur le terrain, mais s'est vu confronter à des résistances et de luttes entre riverains pour l'accaparement d'une structure unifiée (Cellule de Quartier).

En fait, seule une instance régalienne ou l'Etat pourrait instituer une structure unique dans la communauté de Baillergeau ; mais l'Etat est absent. La mobilisation effective de la population autour d'un centre laisse à désirer. Cette faiblesse structurelle ne facilite pas le développement de la communauté.

4.3 La structure intermédiaire à Baillergeau

La présence d'une structure dans la communauté pouvant faire l'interface entre l'équipe projet et le reste de la communauté donnerait plus de légitimité⁷² aux actions réalisées dans le cadre du projet. Elle répondra au besoin d'un meilleur fonctionnement du projet dans son atterrissage avec des activités plus viables et fiables. De plus, elle faciliterait la cohésion entre les acteurs et les habitants, tout en participant au renforcement du capital socioculturel des différents groupes de la communauté. Donc, se verra attribuer le rôle de relai de transmission d'information dans la communauté qui permettra l'implantation des services liés aux droits environnementaux ou à la reconstruction effective de la communauté. Quelles formules de mise en place ont été tentées par l'équipe-projet?

4.3.1 La concertation et la participation

La concertation est la méthode utilisée par l'équipe-projet pour rencontrer les acteurs communautaires ou structures organisationnelles. De fait, elle fait de la sensibilisation, de la motivation, des rencontres de formation, des réunions, de la mobilisation et de l'incitation à la participation en vue de les regrouper en une structure qui soit représentative de la communauté. Cette structure jouerait le rôle d'instance de validation des décisions prises par l'équipe-projet tout en facilitant la création d'entreprises et l'accès à l'implantation des services de base dans la communauté de Baillergeau.

⁷² Présentement, l'équipe-projet mène les travaux sans la présence directe des autorités étatiques (CASEC, Mairie, MTPTCE). Bien que l'article 66 de la Constitution haïtienne reconnaisse à la Mairie de la Municipalité le droit de regard sur les travaux de sa juridiction. GRET exécute son projet dans un contexte d'Etat faible.

4.3.2 La structure temporaire

Une structure de 11 membres est envisagée au départ, dont les membres provenaient du Comité d'Eau (3 représentants) et des huit⁷³ responsables (institués à la suite du séisme en vue de mieux desservir les membres de la communauté) de blocs. Auxquels s'ajouteraient des Notables et représentants de toute autre structure communautaire. Cette structure devrait avoir pour mission de :

- Faire la médiation en cas de conflits entre les acteurs autour du projet AReBa. - Faire des réflexions et propositions sur la marche du projet.

Il faut dire que le fonctionnement d'une telle structure permettrait à la population de jouer un rôle important dans la reconstruction de sa communauté en donnant ses points de vue sur les services qu'elle rechercherait et ceux que les opérateurs les proposerait dans le cadre des dispositions légales.

4.3.3 Les inconvénients

Les structures communautaires éprouvaient du mal à l'accepter. Donc, la mise en place de la structure est handicapée par ceux-là qui devraient en faire partie, à cause des intérêts divergents, comme : réclamation de frais de fonctionnement, toutes les organisations devraient siéger, pas de délégation de pouvoir. L'intérêt individuel ne fait pas place à l'intérêt collectif (reconstruire la communauté sur de nouvelles normes). Et pourtant, cette structure allait constituer la base de leur présence dans toutes les négociations qui se feront sur l'aménagement de leur communauté, avec leurs droits de regards. Elles s'inscrivent toutes dans l'urgence. Malgré cette attitude, l'équipe-projet continue à rechercher de nouveaux acteurs locaux en faisant le recensement⁷⁴ d'éventuelles structures évoluant dans la communauté, en s'intéressant à leur légalisation, leur formation et leur structuration par le renforcement.

⁷⁴ Identification, niveau de structuration, liaison de réseau d'organisation, intégration, expérience organisationnelle, besoins.

4.3.4 L'évolution

Devant les difficultés de la constitution de la Cellule communautaire unifiée, l'équipe-projet arrive à contourner la vision des structures traditionnelles, en proposant des cellules de réflexions thématiques qui sont au nombre de quatre (reconstruction, aménagement-espace public, relogement, relance économique) qui couvrent l'ensemble de ses interventions dans la communauté de Baillergeau. Au départ, chacune des cellules devaient avoir entre 7 et 9 membres ; mais devant un certain engouement venant de la population, elles ont en moyenne 10 membres. L'appel à la participation ne visait pas directement les structures organisées, mais toute personne vivant dans la communauté qui souhaite en faire partie. De là, les éléments perturbateurs s`étaient écartés et de nouvelles personnes (surtout de jeunes universitaires) se présentent et participent dans les discussions. Elles ont pour objectifs de : « - Sensibiliser la population sur le respect du Schéma d'Aménagement, - Faire valoir le point de vue de la population à l'équipe projet, - Se rencontrer périodiquement pour le partage d'informations, - Inciter la participation de la population dans la réflexion communautaire, - Augmenter leurs compétences en leadership ». Dont, la finalité serait d'arriver à l' : « - Implication de toutes les couches de la population dans les initiatives, - Facilitation de l'intégration des jeunes, - Représentation par blocs, - Environnement de travail consensuel, - Diminution des frustrations entre groupes rivaux, - dotation de la structure unifiée ».

Toutefois, la présence de ces quatre cellules de réflexions et d'autres qui pourraient s'ajouter ne confirme pas encore l'institution d'une structure communautaire représentative. Elles ne sont que des embryons allant permettre sa constitution de concert avec l'équipe-projet dans la communauté avant la fin du projet suivant les objectifs du projet.

4.4 Les objectifs du projet AReBa

Le projet AReBa vise la réalisation de trois objectifs principaux qui sont inter reliés dans la reconstruction de la communauté de Baillergeau. Il s'agit de :

4.4.1 La création d'une unité de production de matériaux de construction.

La communauté est dotée d'une structure⁷⁵ (BCRD ou CAR) pour les travaux de reconstruction et d'aménagement par l'équipe-projet. Elle fait de la formation⁷⁶ (boss-maçons), le suivi des activités et le contrôle de la qualité des matériaux de construction. Mais, l'unité de production de matériaux de construction est en cours. Présentement, l'équipe-projet met à la disposition de la communauté des outils de travail, comme : marteau-piqueur, vibrateur, génératrice, malaxeur ou mélangeur. D'ici à la fin des travaux d'aménagement et de reconstruction, l'opérateur se charge de doter la structure communautaire de tous les matériels nécessaires à son

fonctionnement. En attendant la mise sur pied d'une unité de production
communautaire regroupant les métiers liés à la construction.

La création d'une unité de production de matériaux de construction butte à la méfiance et à des attitudes néfastes de certains professionnels de la communauté. Ils ne se fiaient pas des uns des autres en fonction de ce qu'ils avaient menés dans le passé. Certains habitants prêchent le « J'en profite au détriment de l'autre », faisant savoir que les ONGs ont de l'argent, il faut en jouir⁷⁷ le plus rapidement possible. Ils perdent le sens de l'entre aide.

Les professionnels de la construction formés s'en chargeront de la formation des éventuels-boss sur leurs chantiers en leur inculquant les principes à respecter, en

⁷⁵ BCRD : Bureau Conseil pour la Reconstruction Durable (Développement) ; CAR : Centre d'Appui à la Reconstruction.

⁷⁷ Ils lient l'existence des ONGs à leur présence et qu'elles ne pourraient pas partir. C'est une façon de dire qu'ils font l'affaire des ONGs qui n'ont pas d'existence sans leur situation de misère. Donc, utilisent leur propre état de misère pour s'approprier de l'argent des uns des autres sans se soucier des changements que prônent les ONGs. Ils ne sont pas encore dans la logique de la participation comme : Mobilisation sociale où la population prend l'initiative de changer les systèmes et décide de l'emploi des ressources. Les gens sont habitués à recevoir de l'argent de certaines ONGs en vue de leur participation. L'équipe-projet n'adhère pas à une telle politique.

matière de construction, qui sont en vigueur. Ainsi, l'équipe-projet accompagne des structures associatives (faiseurs de blocs ou parpaings, le ferraillage des structures, les fouilles, les faiseurs de meubles et les professionnels de la maçonnerie, ...) appelées à observer les nouvelles normes de construction.

L'accompagnement⁷⁸ à la reconstruction consiste à permettre aux familles de se reloger sous des toits décents ou qui respectent des normes urbanistiques. Leur choix est lié à des critères de sélection sanctionnés par l'équipe-projet et le comité de validation de la communauté. Les bénéficiaires devaient respecter les clauses du contrat⁷⁹ passé avec l'équipe-projet et recevraient leur subvention en trois parties⁸⁰. Mais, aucun montant n'excèdera 3 500 USD$ qui représente une subvention. Donc, une contrepartie, la famille-bénéficiaire devrait justifier le reste du financement de sa construction.

En effet, l'équipe-projet donne priorité aux riverains accordant quelques centimètres à l'élargissement d'un corridor. Ainsi, les travaux d'aménagement et de reconstruction commencent avec le corridor Bédard. Que s'est-il passé entre équipe-projet, professionnels de la construction et bénéficiaires de la subvention?

4.4.5 Les difficultés de terrain

L'équipe-projet heurte à l'incompréhension des bénéficiaires dans la gestion de leur chantier. Ils dépensent, pour la plupart, les fonds sans aucun contrôle et ils n'arrivent pas à poursuivre leurs travaux. Certains bénéficiaires, utilisent une partie du fonds à faire autres choses jugées prioritaires pour eux.

⁷⁸ Il s'agit d'aider directement 430 familles, soit plus de 2000 personnes. Et, indirectement entre 5 000 et 10 000 autres personnes habitant les maisons qui sont en train d'être reconstruites.

⁷⁹ Suivi des ingénieurs, rapport de mi-parcours, etc. des séances de formation sont faites à leur intention ainsi que le calcul global de la construction. Près de 44 familles sont en train d'être accompagnées simultanément.

⁸⁰ Premier versement 60% : démolissement ou déblaiement, fouilles, sol ou début des travaux. Deuxième versement 30% : avancement et finition des travaux. Troisième versement 10% : finalisation de la subvention, rapport d'acquittement.

De plus, les ouvriers qualifiés font monter les enchères, en réclamant plus d'argent aux propriétaires. L'esprit communautaire est en train de faire place à la course au gain. Ils scandent que cet argent vient d'une ONG, il faut en profiter et surtout qu'ils sont au courant des montants de la subvention. Du coup, les propriétaires ne sont pas protégés par leurs propres riverains.

Face aux attitudes des propriétaires et des professionnels de la construction, l'équipe-projet réoriente le processus d'accompagnement en s'impliquant plus dans la gestion des fonds⁸¹ alloués aux bénéficiaires. Les propriétaires sont formés sur le coût (mètres linéaires, les normes de construction en vigueurs, ...) des travaux à réaliser par un ouvrier et sur la nouvelle façon qu'ils recevront leur subvention. Mais, sur quel socle s'appuie l'équipe-projet pour faire progresser les négociations avec les habitants?

4.5 Les tâches de l'axe de la MOUS

La mission consiste à accompagner l'équipe-projet dans ses interventions sur les axes du projet, mais en particulier sur les aspects socioéconomiques et la médiation sociale, en vue d'assurer la mise en place du projet par la dotation de cellules de réflexions thématiques dans la communauté de Baillergeau dans son contexte de reconstruction, d'aménagement et d'accompagnement socioéconomique. Dont les objectifs sont de :

- Apporter un appui méthodologique et opérationnel aux volets social et de
relance économique du projet (en fonction de l'état d'avancement du projet)

- Contribuer aux réflexions et à la mise en oeuvre globale du projet
(coordination, réflexions, reporting, communication).

Ainsi, la MOUS est le processus conduisant à la mise en place et au fonctionnement des cellules de réflexions thématiques dans la communauté de Baillergeau par l'utilisation des procédés suivants : élaboration de formulaire de recrutement, traitement de formulaire, organisation de rencontres de constitution, et séances de

⁸¹ Les versements vont se faire de la manière suivante : Premier versement 4% : déblaiement et fouilles ; Deuxième versement, plus ou moins, 60% : sol, structure de base ; Troisième versement, plus ou moins, 30% : finition des travaux ; Quatrième versement 6% : rapport de finition, acquittement de la subvention.

formation (sorties) et de restitution. Elles fonctionnent toutes, et ont chacune des objectifs propres. Elles sont décrites dans le volet MOUS.

4.5.1 La MOUS dans la reconstruction de Baillergeau

Elle est le socle de l'implantation du projet dans la communauté de Baillergeau par ses méthodes de sensibilisation, de motivation, d'incitation, d'animation, de mobilisation et de participation. Comme structure de médiation et d'intermédiation sociale informe les bénéficiaires et les potentiels-bénéficiaires sur le déroulement du projet de reconstruction et sur le respect des règles. Ainsi, elle recherche tout mode de regroupement possible des habitants en vue de leur participation dans le processus de reconstruction de leur communauté. Et, elle arrive au regroupement de nombreuses organisations communautaires dans des groupes de réflexions thématiques et de gestion⁸² d'initiatives communautaires. Le volet MOUS dans sa démarche incite toujours à la participation et à l'implication de nouveaux acteurs dans les initiatives⁸³ que poursuive l'équipe-projet à Baillergeau.

De fait, la MOUS participe à l'organisation de quatre nouvelles structures communautaires, appelées cellules de réflexions thématiques ; dont les ancêtres sont les tentatives avortées de Plateforme d'organisations, de structure collégiale, de Responsables de blocs et une Cellule de Quartier. Elles ne sont pas instituées pour des raisons (économique, leadership, incompatibilité de caractères entre riverains, ...) diverses qui sont internes à la communauté. Quelle est la fonction d'une cellule de réflexion thématique?

4.5.2 La cellule de la relance économique

Ce groupe (est composé de 11 personnes venant de huit organisations et d'une personne ne faisant partie d'aucune structure communautaire) de travail apporte les points de vue de la communauté sur le fonctionnement du projet en matière économique ; et surtout dans le cadre de la subvention que donnait l'équipe-projet

⁸² Regroupement de trois associations de femmes (TVFY, AFHA, LAFAM) dans l'aménagement du corridor Bédard ; et, pour la mise en place du stand du terrain de foot (une représentante des trois associations de femmes, un notable et un responsable du championnat de football) le comité de gestion est formé de trois personnes.

⁸³ Voir en annexe le résumé des activités réalisées avec les cellules thématiques par l'équipe-projet

aux PMEs et Petits Commerces de Baillergeau, en terme d'apaisement social. Face au temps pris pour la reconstruction de la communauté, la subvention permet de calmer les tensions sociales qui sont alimentées par des groupes de pressions. Cette cellule de réflexion thématique a pour mission de penser sur la façon la plus équitable de :

- Assurer la formation des bénéficiaires directs et potentiels bénéficiaires,

Ce groupe doit implémenter la réflexion sur la corporation d'entreprises à Baillergeau

en vue d'inciter les institutions financières à investir la communauté. Présentement,

dans le cadre de la subvention du GRET, élabore, propose et participe à la mise en

4.5.3 Les résultats obtenus

Elles sont 20 (dont 5 de femmes) ayant reçues la subvention de l'équipe-projet. Parmi lesquelles, nous retrouvons, 11 entreprises collectives, 8 entreprises individuelles et une entreprise familiale. Leur montant⁸⁴ varie de 15 000 HTG à 170 000 HTG. Elles mènent des activités commerciales diversifiées. Elles ont de la formation-conseil en gestion d'entreprises et de suivis d'activités durant l'année 2013.

⁸⁴ Aux taux fixes : 1€=50 HTG, et 1USD$=40 HTG (Gourdes Haïtiennes), [1€=1.20 USD$].

Ils sont au nombre de 267 et sont dans les commerces de rues (trottoirs, corridors, promeneurs, sous le toit de leur maison, ...). Parmi eux, nous retrouvons 12.36% d'hommes. Tous les petits commerces ont chacun le même montant (3 500 HTG). Ainsi, se résume dans le tableau les activités de la dotation de la subvention :

La subvention vise à créer plus d'activités génératrices de revenus dans la communauté de Baillergeau en amenant plus d'emplois. Le fonctionnement de certaines PMEs ne laisse pas apercevoir une création d'emplois. Elles continuent à fonctionner avec leur personnel d'avant, sans faire appel à de nouvelles recrues. Ce serait la même situation pour les petits commerces.

Comment suivre les activités commerciales de 287 bénéficiaires sans une équipe qui s'en occuperait directement? Il va être difficile de savoir si les fonds reçus sont utilisés dans le commerce. Les activités sont-elles renforcées effectivement? Le marché de Baillergeau a-t-il une grande capacité d'absorption⁸⁵?

⁸⁵ En effet, trois (LAFAM, JNPDWILSA, Transproval), des entreprises qui sont dans la transformation (pâte d'arachide, confiserie, ...) ont plus de 90% de leurs clients en dehors de la communauté. - voir la liste des entreprises : tableau 8 en annexe « In Notes Méthodologiques ».

Les inconvénients sont, entre autres, d'ordres structurels et commerciaux (insuffisance de marché ou manque de moyens financiers des habitants et/ou consommateurs).

4.6 La cellule de l'aménagement-espace public

Ce groupe de réflexion se compose de femmes ce qui est dû à leur expérience dans l'aménagement du corridor Bédard, projet-pilote, financé par ONU-Femmes. Ses membres réfléchissent sur les aménagements probables de la communauté en recueillant les manières de pensée des enfants, des jeunes (filles) et des adultes. Ils servent de relai d'information des actions de l'équipe-projet dans la communauté. Dans ce cas, l'équipe-projet organise des visites de terrains pour eux, comme : Place Boyer et les Fresques de Jalousie à Pétion-Ville, le Kiosque de Saint-Gérard à Carrefour-Feuilles, le Mémorial de Martissant, etc. Ces sorties vont les donner une ouverture d'esprit sur le devenir de leur communauté. De fait, ils réfléchissent sur la construction d'un mausolée commémorant la mémoire des victimes du 12 janvier 2010, d'une Fresque retraçant l'histoire de la communauté, et des espaces publics et/ou récréatifs dans la communauté. Donc, les membres de ce groupe étudient les possibilités d'aménagements de corridors, de rues et de création d'espaces publics. Leur mission tourne autour de :

- Sensibiliser la communauté sur les mesures de coefficient d'emprise (occupation) du sol à respecter.

4.6.1 Les difficultés de mission de la cellule

Cette cellule rencontrerait des difficultés de fonctionnement au sein de la population qui ne voyait pas encore le terrain d'implantation des infrastructures proposées. Les habitants, surtout situés aux abords des ravins, restent sceptiques sur leur devenir en matière de nouvel habitat. Nous pourrions admettre que les échanges entre la cellule et le reste de la population sur ce qui doit se faire en matière d'aménagement posent problème en termes de faisabilité. Il deviendrait évident que la cellule ne

parvenait pas encore à faire accepter aux riverains des infrastructures qui vont les privés d'une partie de leur terrain, si ce ne serait pas tout le terrain. De plus, leur nouvel emplacement n'est pas encore déterminé, voire connu.

4.6.2 La cellule de la reconstruction

Les membres de ce groupe sensibilisent la population sur les normes (parasismique, para cyclonique) de construction en application, les types de matériaux à utiliser, les mesures à respecter, ainsi que sur la composition des parpaings. Ils participent à l'identification des familles prioritaires, ils élaborent des critères de sélection et ils valident les bénéficiaires sélectionnés par l'équipe-projet. Ils devraient produire des réflexions sur les murs mitoyens, l'habitat-groupé et/ou collectif. Notions⁸⁶ qui sont nouvelles dans les communautés haïtiennes en matière d'habitat. Les bénéficiaires en construction ont du mal à accepter le regroupement d'habitat et à céder des centimètres de terrains à l'élargissement de corridors en vue de créer plus d'espace public ou de circulation piétonnière. Bien que la loi de 1963 fait injonction de laisser 2m entre riverains à l'Etat pour les travaux d'aménagement. Mais, le contexte de l'Etat faible rend cette loi inapplicable. Les membres de cette cellule servent à :

4.6.3 Les inconvénients

Les membres de cette cellule restent dépendants de l'équipe-projet, ils exécutent les tâches que la confient l'équipe-projet. Les gens qui la composent sont limités en formation technique pouvant leur permettre de vérifier l'exactitude des travaux. Comme faisant partie de la communauté, ils faciliteraient l'acceptation du projet de reconstruction par la communauté.

⁸⁶ Déficience en matière légale. Les institutions (Mairie, MTPTCE, UCLBP, ...) étatiques pourraient y élaborer dessus maintenant. L'expérience de Baillergeau devrait permettre la mise en place des prérogatives légales sur ces formes de construction dans les villes du pays.

4.7 La cellule du relogement

Les membres de ce groupe de réflexions réfléchissent sur les possibilités de relogement ou de relocalisation des familles à déplacer aux contours des ravins et des voies (rues, corridors) de circulation. Ils s'attachent à mobiliser la communauté sur leur éventuel relogement au su et au vu des risques auxquels elle est exposée. Comme relai d'information entre l'équipe-projet et la communauté, ils doivent faire parvenir à l'équipe-projet les intentions de la communauté sur leur thématique, tout en faisant de la sensibilisation sur les zones à risques. Toutefois, l'équipe-projet les amène à visiter deux projets (Village de Solidarité et Petit-Fond) de relogement à Lascahobas, Commune du département du Centre. Ils ont pour mission de :

4.7.1 Les inconvénients

Les membres de ce groupe ne sont pas en mesure de répondre à certaines interrogations venant de la population, comme : le lieu de leur replacement, le type d'habitat qu'elle va avoir... Leurs activités dépendent de l'avancement du projet, sauf pour la vulgarisation du Schéma d'Aménagement.

Les cellules de réflexions comme bases sur lesquelles s'appuie l'équipe-projet ont besoin de la formation, chacune d'elles dans leur domaine de travail, de manière spécifique et sur l'ensemble du projet, mais et surtout, sur le Schéma d'Aménagement (SA). Ainsi, l'équipe-projet a élaboré et a exécuté un programme de formations sur les différents aspects du projet AReBa. Les séances de formation décrites dans le tableau #9 contribuent à faire changer d'attitude dans la communauté sur le fonctionnement du projet et sur la concrétisation du SA.

Groupes	Thèmes
Reconstruction	Échange sur le projet de Lascahobas
	Habitat groupé et copropriété (avantages)
	Composition des parpaings
	Suivi de chantier
Relogement	Échange sur le projet de Lascahobas
	Réflexion sur la copropriété
	Les déplacés du SA : Conditions d'accès à une nouvelle maison ?
Économie	Critères de sélections des bénéficiaires
	Potentialités de la zone en terme économique
	Suivi des bénéficiaires
	Notations des bénéficiaires
Aménagement-Espace public	Échange sur l'aménagement du corridor Bédard (analyse et évaluation de l'expérience)
Aménagement-Espace public	Visites d'espaces-publics (Place Boyer, Fresques de Jalousie, Mausolée de Carrefour-Feuilles, Mémorial de Martissant, etc.)
Transversal (tous ensemble)	Formation sur le Schéma d'Aménagement (SA) et projet AReBa

In fine, ces groupes de réflexions implémentés des autres structures communautaires devraient conduire à la formation de la Cellule de Quartier avant la fin du projet AReBa comme l'entend l'équipe-projet dans la structuration et le renforcement du tissu social communautaire. Les quatre groupes de réflexions réunissent 41 personnes provenant de 2O organisations que nous présentions au tableau #10. Il est à souligner également que toutes les organisations (surtout les anciennes) ne se sont pas manifestées dans les groupes de réflexions.

Les organisations présentes dans les cellules de réflexions thématiques
Nom ou Sigle	Qté représen tant	% ou taux	La composition des cellules thématiques donne de recenser vingt (20) associations dans la communauté de Baillergeau qui, en dépit de tout, ne couvrent pas l'ensemble des blocs (*Senlwi, Migè, Anba Limyè, Karyann, Tisous, Dalman, Ravin Joj)⁸⁷. Seul deux associations (JECOLISH, OCHADRA) se manifestent dans la composition des cellules thématiques de réflexions avec plus de participants aux taux de 17% et de 24%. Leurs membres sont des jeunes et des étudiants en grande partie. Ensuite, des sept blocs seulement quatre ont pris part à une cellule de réflexions thématiques, à savoir : Senlwi, Dalman, Karyann et Ravin Joj. Alors que les trois autres : Tisous, Migè et Anba Limyè* n'ont pas manifesté d'intérêt pour les cellules thématiques de réflexion, malgré des rencontres de sensibilisation de la part des groupes déjà constitués en vue de s'augmenter. Au vu de la composition il serait intéressant de chercher à comprendre le niveau de fonctionnement des associations dans la communauté quand on trouve 12% de personnes sans aucune association alors qu'il existe plus d'une vingtaine.
ND	5	12.19
AFSD	2	4.88
ODIVIJ / TJPI	1	2.44
JECOLISH	7	17.07
OKMPD	2	4.88
GHR	1	2.44
OCHADRA	10	24.39
AVEDEP/CPC/O KMPD	2	4.88
OJPRODEC	1	2.44
VLOPPL	2	4.88
OJEB/ATR/VDA	1	2.44
OJB	1	2.44
TACHABA	1	2.44
LAFAM	2	4.88
TVFY	2	4.88
AFHA	1	2.44
TOTAL	41	100%

La MOUS⁸⁸ dans le cadre de la reconstruction de Baillergeau s'engage à fond dans la mobilisation de la population de la communauté de Baillergeau par l'instauration de cellules thématiques de réflexions sur tous les axes du projet AReBa. Elle sensibilise les 287 bénéficiaires directs de la subvention et organise des visites d'échanges pour les membres des cellules aménagement-espace public et relogement en vue d'éveiller leur esprit sur de nouveaux savoir-faire. De plus,

⁸⁷ Saint-Louis, Muguet, Bas-Lumière, Cariane, Petite Source, Dalman, Ravine Georges.

organise des séances de formations et en planifie d'autres qui vont leur permettre à mieux penser leur nouvelle communauté.

Présentement, les cellules de réflexions sont les bases de la structure communautaire unifiée qui est à instituer. Cette structure pourrait être appelée, Centre de Formation et d'Animation Communautaire, avec la mission : « - La structuration de la cellule (rencontres régulières, niveau de formation du personnel), - La capacité à mobiliser et à sensibiliser la population, - L'engagement dans le service à la communauté, - » ; et des objectifs de : « - Encourager la création de groupes de travail sur d'autres thématiques, - Intégrer tout nouvel adhérent dans la structure, - Faciliter l'émergence et la participation des membres de la communauté ». Ainsi, dans le fonctionnement de la structure unifiée, nous retrouverions six commissions avec un accompagnement en formation sur une période de six mois (tab #11).

L'élaboration d'un plan d'accompagnement en formation dans le cadre d'un projet de développement communautaire est de renforcer la capacité des structures communautaires à assurer la relève de l'ONG-partenaire. Ainsi, les membres de la structure remplaçante seront formés sur les différents axes du projet en exécution dans leur communauté.

Cellule Communaut aire	Formation	Échéanciers (mois)
Cellule Communaut aire	Formation	₁e	₂e	₃e	₄e	₅e	₆e
Relance économiqu e	La culture d'entreprise La gestion de comptes d'exploitation Le réinvestissement en entreprise La corporation d'entreprise	x	X	x	x	x	X x x x
Aménagem ent-espace public	Les lieux publics de rencontres (salles, voiries) Les espaces de jeux dans le tissu urbain Les espaces verts dans la ville	X x	X	X x	x	X x	X X X
Relogement	Les lieux à risques La relocalisation Les infrastructures urbaines	x	X	X x	X x	x	X X X
Reconstruct ion	Les nouvelles normes de construction La qualité des matériaux de construction La compétence des ouvriers (boss)	X X x		X X x		x	X X X
Propreté	Les mobiliers urbains Les déchets et la santé La gestion des déchets	X X x		X X x			X X X
Formation continue	L'apprentissage de l'écriture	x	x	x	x	x	X

La continuation de ces cellules de réflexions et leur composition donnent la possibilité de participer à la gestion, à la planification et au contrôle des activités communautaires. Toutefois, la formation continue des adultes et des jeunes survient à la suite d'observation faite, lors de la distribution de la subvention de la relance économique, de bénéficiaires qui ne peuvent pas signer parce qu'ils ne savent ni lire ni écrire.

De fait, toutes les cellules fonctionnent parallèlement et produisent tout au long de leurs séances de formation des réflexions sur leurs thématiques, mais celle de la formation continue des jeunes et des adultes s'attache à donner des informations sur la quantité de sur âgés ayant faits l'acquisition du savoir écrit des mots et des chiffres qui se démontrerait dans les registres destinés à cet effet. Ce faisant, la nouvelle structure joue son rôle d'intermédiaire communautaire.

La formation de la cellule communautaire pourrait butter, comme les premières tentatives, à l'incompréhension des habitants sur son fonctionnement réel basé sur les principes de bonne gouvernance. Mais aussi, par son non intégration par les structures les plus anciennes de la communauté qui peuvent chercher à la contrôler en faisant usage de leur influence politique, économique et social. Est-il facile à faire comprendre aux habitants des communautés précaires les règles nouvelles pouvant transformer leurs façons de vivre?

Chapitre V : Interprétation et analyse des résultats de l'enquête

V-1 Analyse et interprétation des tableaux 12@20

V-1-1 Les apports de l'hypothèse et de l'objectif de recherche

V-2-1 Les enjeux de la reconstruction à l'échelle de Baillergeau

Annexes

5.1 Analyse et interprétation

Les tableaux ci-dessous (12 @ 20) présentent les informations recueillies individuellement auprès des membres de la communauté de Baillergeau.

	Sexe		Études				Groupe d'âge / ans
Lieu	H	F	A	AF	S	U	18-27	28-37	38-47	48- +
Ravine Georges	1					1		1
Muguet	3	1	1	1	1	1		1		3
Ti Source		3	2			1		1		2
Dalman	1	2			2	1	1	1	1
Bas-lumière	1					1	1
Saint-Louis	3	1	1	1	2				1	3
Cariane	1	2	1	1		1			1	2
Total	10	9	5	3	5	6	2	4	3	1O
A (analphabète), AF (année fondamentale), S (niveau secondaire), U (universitaire). Par ce tableau nous touchons les deux sexes, les niveaux d'études et les groupes d'âge de la communauté de Baillergeau.

Ce tableau traite les questions 1@4 et permet de voir les lieux d'habitation, les sexes, les niveaux d'études et les groupes d'âge des personnes répondant à nos questions. En dépit du niveau d'instruction constaté dans la communauté, les pensées ne convergent pas vers la réalisation d'objectifs communs en matière du progrès de Baillergeau, les gens ne se fient pas les uns les autres. Donc, il manque aux habitants de Baillergeau le sens de solidarité qui augmente ou pérennise leur précarité socioéconomique et leur retarde dans la mise en place des infrastructures liées aux droits environnementaux. Sachant que l'évolution d'une communauté dépend du niveau de pensée de la population qui en fait partie ; mais celle de Baillergeau semble ne pas refléter une telle logique en se basant sur le niveau d'instruction constaté dans le milieu.

Lieu	École	Commerce	Autres
Ravine Georges	O	O	Ouvrier, journalier, taxi- moto, barman, couture, menuiserie, plomberie, électricité, ménagère.
Muguet	1	1
Ti Source	O	1
Dalman	1	1
Bas-lumière	O	O
Saint-Louis	O	1
Cariane	1	1
Total	3	5

Ce tableau traitant les questions 5 et 6 font une description des activités des habitants de la communauté de Baillergeau et permettent de saisir leur niveau de vulnérabilité économique. Aire sous-développée ne comportant aucune entreprise à haute capacité ou intensité de main d'oeuvre. Les gens s'adonnent à des activités de subsistance ou à la petite profession. Ils ont une capacité économique et financière très faible ne leur permettant pas de répondre efficacement à leurs besoins sociaux. En fait, les gens ne peuvent pas vraiment contribuer économiquement à l'aménagement ou à la reconstruction de leur toit. Leurs activités socioéconomiques ne répondent pas à leurs dépenses financières.

	Rentrée mensuelle						Épargne mensuelle				Personne/ Charge
Lieu	O	5OOO-75OO	75O1-9999	1OOOO- 14999	15OOO- 25OOO	+	O	-1OOO	1OOO- 5OOO	+
Ravine Georges						1				1	7
Muguet	O	2				1				3	14
Ti Source	2					1	2	1			5
Dalman			2	1				1	1		2
Bas-lumière		1								1	2
Saint-Louis	2		1			1	1	1	1	1	24
Cariane	O	O	O	O	O	O	O	O	O	O	11
Total											65

Ce tableau répond aux questions 7@9 sur la rentrée et l'épargne mensuelles des habitants ainsi que le nombre de personnes à charge. Ils sont très prolifiques en matière de procréation, en dépit que leurs revenus et leurs épargnes avoisinent la nullité, ce qui contribue, davantage à l'augmentation de misère, de précarité et de pauvreté dans la communauté. Ils en ont pas mal de bouches à nourrir, à envoyer à l'école, à vêtir et à tout procurer quotidiennement. En fait, ce qu'ils rentrent comme argent ne répond pas à leurs différentes dépenses. D'où, une persistance dans la précarité socioéconomique et leur manque de compréhension pour le respect des droits environnementaux.

Tableau#15 : capacité d'investissement et accompagnement financier souhaité

Lieu	Capital d'investissement			Capital attendu
Lieu	-5OOO	5ooo-10ooo	Plus	-1oooo	1oooo-5oooo	Plus
Ravine Georges	O	O	O			1
Muguet	O	O	O	2	2
Ti Source	O	O	O	1	1	1
Dalman	O	O	O		1
Bas-lumière	O	O	O	O	O	O
Saint-Louis	O	O	3	1	3
Cariane	O	O	O	1	1
Total	O	O	3	5	8	2

Ce tableau répond aux questions 10 et 11 sur leur capacité d'investissement et des aides financières attendues. Ne possèdent pas de capital financier d'investissement ne seraient pas capables, probablement, de faire du commerce, même au cas, ils auront de financement comme ils le souhaitent des organismes de financements. Selon ce tableau, les habitants ne sont pas aptes aux activités commerciales d'envergure. Ce qui les serait mieux c'est l'implantation d'entreprises venues de l'extérieur. Ils pourraient facilement devenir employés, journaliers ou contractuels.

Tableau#16 : sur la participation des bénéficiaires dans la reconstruction

Ce tableau relate les réponses obtenues des questions 12@15 concernant : besoins fondamentaux, maisons descentes, apports externes et participation communautaire. Les habitants ont un sens des besoins fondamentaux pour pouvoir vivre en santé, mais n'ont pas les moyens financiers appropriés pour se les procurer. C'est ainsi qu'ils participent faiblement au processus de leur réhabilitation (maison, corridor), en dehors des autres infrastructures manquantes. Les deux premières colonnes montrent que les habitants ont, naturellement, une compréhension des droits environnementaux, mais n'ont pas les capacités nécessaires pouvant les amener à se les approprier. En fait, leur situation de précarité ne leur permet pas de prendre part, valablement, à leur relèvement.

Tableau#17 : les réalisations (entrepreneurs - bénéficiaires) de la reconstruction

Lieu	Maisons				Allées ou corridors
Lieu	Reconstruites	Aménagées	Inachevées	Collectives achevées	Aménagés	Inachevés
R. Georges				o	o	o
Muguet				o		o
Ti Source			o	o		o
Dalman		o	o
Bas-lumière				o		o
Saint-Louis				o
Cariane		o	o
NB : toutes les localités sont touchées par les actions du GRET, mais pas dans les mêmes proportions d'actions. Toutefois, GRET⁸⁹ reconnait en 2O17 qu'elle réalise 114 reconstructions et d'aménagements de maisons ainsi que 2OOO mètres linéaires d'allées ou de corridors pouvant desservir une population de 8OOO personnes.

Ce tableau rapporte les réponses fournies par la question 16 sur certaines réalisations du projet-pilote de Baillergeau. Le projet n'a pas atteint l'objectif de départ qui était la reconstruction des 43O maisons détruites lors du séisme du 12 janvier 2O1O représentant 58% des maisons existantes a Baillergeau, mais a dû lancer l'aménagement de Baillergeau suivant des principes urbanistiques et des droits environnementaux et/ou fondamentaux. Il est à reconnaitre que peu d'habitats groupés sont réalisés ; cela est dû à la réticence des gens à se mettre d'accord sur le processus. De plus, le projet s'exécute dans un contexte d'État faible en matière de prise de décisions. Donc, peu de maisons sont reconstruites et aménagées. Les gens refusent de céder de leur espace pour les aménagements (maisons, corridors, constructions collectives, ...) qui sont liés à la faiblesse de l'État dans l'application des lois régissant une politique urbanistique. Il manque l'apport effectif des magistrats dans la reconstruction.

Maisons collectives

Biais / reconstruction

Écarts entre bâtis

Espaces de circulation

Pas dans notre habitude,

évitement de conflits,

manque de volonté,

famille inconnue,

catastrophes naturelles,

non bénéficiaire, maison collective.

Manque de

communication, retard

dans la reconstruction,

retard dans le

financement, non-
paiement des travailleurs à temps, pas de toilettes

appropriées, dilapidation
des fonds.

Meilleure circulation,

évacuation rapide en cas

de catastrophes,
évitement de conflits.

Conflit foncier, espace

exigu, mauvaise

implantation de maison,
manque de collaboration, aide tardive des ONGs, programme inachevé.

⁸⁹ www.haiti-reconstruction:3O millions d'euros pour améliorer les conditions de vie à Martissant et a Baillergeau.

Ce tableau compile les réponses obtenues des questions 17@20 concernant : constructions collectives, biais à la reconstruction, distance entre bâtis et espaces de circulation. Les difficultés sont dues par le temps pris par les organismes du projet de reconstruction dans l'octroi de financements et, les habitants, entre temps, se sont organisés pour sortir de leur habitat précaire en l'améliorant à leur manière et suivant leur capacité financière. La méfiance des uns des autres empêche les habitants, en dehors des autorités étatiques, à évoluer ensemble. Les motifs des colonnes de ce tableau montrent bien leur façon de penser sur le vivre ensemble. Donc, seules les autorités étatiques peuvent faciliter la réalisation de ce projet par l'application des lois.

Lieu	Titre		Actes				Impôts ou DGI
Lieu	Propriétaire	Locataire	Arpenté		Notarié		Oui		Non	Parfois
R. Georges	1		1	1		1
Muguet	1	3	O	1		1		3
Ti Source		3	1	2				2		1
Dalman		3	O	O		1		2
Bas-lumière	1		1	O		1
Saint-Louis	1	3	1	1		1		3
Cariane		3	2	1		1		2
Total	4	15	6	6		6		12		1

Ce tableau répond aux questions 21@24 concernant : mode d'occupation du sol, plan d'arpentage, acte notarié et taxation. Le statut du foncier à Baillergeau n'est pas sécuritaire en tenant compte des informations fournies par ce tableau. Les gens sont locataires et n'ont aucune idée du vrai propriétaire et ne possèdent pas un droit d'alignement délivré par la DGI ou de la mairie. Nous pouvons dire que seule la petite prescription reste la règle. Tenant compte des informations fournies par le tableau nous estimons que la majorité des occupants de l'espace sont locataires de quelques-uns installés antérieurement. Leur titre est peu fiable, bien que tout un chacun connaisse les limites de l'espace qu'il occupe. De plus, les pièces légales (plan d'arpentage, acte notarié, droit d'alignement) font défaut pour les propriétaires de terrains ou de maisons. De fait, il parait facile à l'État d'implanter toutes les infrastructures et structures immobilières pouvant permettre l'établissement des droits environnementaux, comme les institutions de base et d'entreprises à haute intensité de main d'oeuvre en expropriant certains propriétaires pour dégager de l'espace utile à l'aménagement effectif.

Ce tableau présente les points de vue des membres de la communauté de Baillergeau, à partir des questions 25@27, concernant : l'avenir, non présence dans des associations communautaires et conseils aux organismes d'intervention. Les organisations ou associations existantes ne sont que de noms et conjoncturelles d'après certains habitants qui affirment qu'elles ne sont pas fiables. Toutefois, s'attendent à évoluer dans une communauté leur donnant l'accès aux services sociaux de base ou aux droits fondamentaux qui pourraient leur permettre de vivre dignement. Ils reconnaissent qu'ils ne sont pas organisés par faute d'une conscience collective, estimant que certains d'entre eux ne sont pas sérieux pour occuper des fonctions, même s'ils se retrouvent au-devant de la scène. Ils savent que cette façon d'évoluer ne sera pas profitable au progrès de Baillergeau. Dans ce cas, préfèrent avoir l'intervention d'instances extérieures à la communauté de Baillergeau. D'où, nous disons que le progrès effectif de Baillergeau est loin d'être une réalité.

5.1.1 Les apports de l'hypothèse et de l'objectif de recherche

Notre hypothèse de travail s'intitule : « La précarité socioéconomique, les modes d'accès au foncier et le manque de connaissance sur les droits environnementaux empêchent la reconstruction de Baillergeau ». Et un objectif principal qui consiste à : « Montrer l'effet de la précarité socioéconomique sur l'application des droits environnementaux dans une communauté ».

En fait, les informations fournies par les tableaux 12@20 de notre travail de terrain décèlent de nombreux autres facteurs contribuant au retardement de la reconstruction que des études ultérieures prendront en compte, comme :la prise conscience, l'identité communautaire, la confiance des uns des autres, les activités génératrices de revenus à haute intensité de main d'oeuvre, le peuplement de la communauté, le manque d'espaces viaires, l'absence de loi-cadre émanant de l'État, l'absence de structure communautaire unique ainsi que le problème de financement.

Tenant compte de tous ces paramètres, nous admettons que l'hypothèse de départ ainsi que l'objectif principal ne sont vérifiés que partiellement. De plus, la démarche empirique utilisée dans la collecte des informations de terrain permet de cerner la situation de précarité socioéconomique et la compréhension des habitants sur les droits environnementaux à Baillergeau.

Somme toute, ils permettent à mieux saisir la situation qui prévaut à Baillergeau comme communauté-pilote pour la reconstruction des aires précaires détruites.

5.2 Bilan, perspectives et propositions

Les recherches documentaires, les recherches empiriques ainsi que l'analyse des informations permettent de faire certaines propositions concernant les communautés en situation de précarité (économique, environnementale, ...). Ainsi :

5.2.1 Les enjeux de la reconstruction à l'échelle de Baillergeau

Reconstruire une communauté, d'environ 20 hectares, suivant les normes nouvelles ou urbanistiques en matière de planification urbaine requiert de gros moyens financiers en vue de supporter les investissements en infrastructures lourdes. Sachant que cette expérience va être dupliquée sur l'ensemble du territoire, l'État comme instance régalienne devrait répondre à toutes les prérogatives que suscitent l'aménagement et la reconstruction des communautés détruites et celles à venir via la viabilisation de ses structures déconcentrées ou décentralisées. En fait, Baillergeau comme unité territoriale de cette expérience-pilote pourrait avoir à faire face à de nombreux enjeux.

5.2.2 Le flottement des partenaires

Ce projet pourrait être handicapé par tout dysfonctionnement en matière d'échanges d'information entre les partenaires (CIAT, MTPTCE, UCLBP, AFD) qui le conduit. Le manque de cadre légal ou juridique⁹⁰ pousse les responsables de tout ordre au tâtonnement à Baillergeau en vue de parvenir à des principes d'aménagement et de reconstruction qui soient acceptables.

Ainsi, en vue de l'exécution du projet, les études foncières doivent identifier les propriétaires des terrains. La formation des professionnels du bâtiment doit se faire. L'UCLBP⁹¹ doit faire la gestion des fonds et contrôler la répartition des travaux sur le territoire, donner son approbation pour la réalisation d'une oeuvre. Le financement des travaux d'aménagement et de reconstruction doivent se faire suivant les principes de construction en application dans le pays. Donc, le temps pris par chacune de ces structures, entre autres, fragilise les interventions sur le terrain et

⁹⁰ Dans un contexte politique d'Etat faible où les Magistrats ont peur de la pression des masses populaires.

⁹¹ Toutefois, l'institutionnalisation de l'UCLBP comme instance régulatrice en matière de reconstruction des aires détruites reste un acquis pour les travaux de reconstruction.

crée chez la population des attitudes non coopératives que l'équipe-projet est appelée à gérer tout au long de l'exécution du SAB.

5.2.3 La gentrification

L'aménagement de la communauté de Baillergeau va être l'objet de convoitises venant des autres communautés qui pourraient avoir des conséquences politiques via des mouvements sociaux, en vue d'obtenir les mêmes infrastructures que Baillergeau. De plus, la commune pourrait chercher à avoir une main mise directe sur la communauté.

L'équipe-projet, de son côté, travaille à l'évitement de la gentrification à la suite des travaux pour ne pas entrainer un déplacement non voulu de population. Car l'aménagement de la communauté va être la convoitise des gens mieux dotés en capitaux. Sans être en mesure d'agir sur les temporalités, le projet essaie d'écarter toute forme de mise à l'écart des uns par d'autres. En aucun cas, le projet ne vise à créer une petite noblesse et à faire fuir les plus démunis de la communauté. Donc, l'aménagement et la reconstruction, ne devraient pas conduire au remplacement de la population actuelle de la communauté de Baillergeau.

En somme, les enjeux ont des impacts sur les avancements du projet qui ne peut pas se réaliser d'un trait. À chaque phase, il est question de négociation entre les partenaires sur les attitudes à adopter et les méthodes à appliquer faute au manque de cadres règlementaires arrêtés pour la construction dans le pays.

5.2.4 L'attitude communautaire

Le comportement se différencie d'une personne à une autre ou d'un groupe à un autre ; en dépit qu'ils se reconnaissent tous géographiquement de la communauté. Ils connaissent tous les limites de Baillergeau. Mais, n'empêche pas pour autant qu'il existe dans la communauté économique de Baillergeau ces deux grandes catégories de personnes : Celles ayant des activités socioéconomiques et celles qui ne font absolument rien. La première catégorie développe leurs propres activités ou sont des employées dans le secteur service (privé ou public); et l'autre catégorie au

Parlement⁹² de la communauté, c'est-à-dire, ne font rien ou que de la pression sur les organismes de développement intervenant dans la communauté. C'est une catégorie économiquement faible. Nous pourrions dire que la communauté est socioéconomiquement faible.

Certaines des formes que prennent les attitudes communautaires montrent que les interventions ne peuvent se faire que par une approche de modélisation de multi-agents, de multi-acteurs et de multi-scalaires (travaillé en même temps sur tous les îlots de la communauté) permettant la prise en compte de toutes les tendances possibles existantes dans la communauté. Les gens en situation peu stables économiquement sont peu tolérants. Car, ayant habitué à faire de la pression pour obtenir l'exécution d'une initiative sociale ; ils pensent que tout organisme de développement doive les accepter tels qu'ils sont. Tendance qui est réfutée par l'équipe-projet AReBa qui privilégie un communautarisme responsable de tous.

Il s'avère nécessaire de travailler avec eux tout en faisant des actions concrètes pouvant les motiver davantage. De ne pas commencer, au début, à leur donner de sous sans rien faire et pour ne rien faire ; mais à partir d'une tâche accomplie en signe d'encouragement. Ils comprennent aussi qu'ils peuvent faire du bénévolat et du volontariat et non de la gratuité. Ils réclament toujours de prime sous la base qu'ils effectuent un travail de volontariat et non de gratuité. De plus, il faudrait toujours mobiliser le plus de gens possibles de la communauté, d'eux, il ne resterait que peu à la fin des travaux.

5.2.5 Les constats de terrain

Notre travail de recherche sur la précarité socioéconomique et les droits environnementaux nous permet de saisir l'hétérogénéité des interventions en milieux précaires, ou seules les actions et les réactions des membres de la communauté permettront de connaitre, au fur et à mesure, certains enjeux qui pourraient entraver la réalisation d'un projet.

⁹² Fait référence aux petites placettes existant dans la communauté où ils passent leur temps à parler de tout et de rien. C'est le lieu de regroupement des personnes sans aucune activité économique.

5.2.6 L'approche communautaire

La participation communautaire⁹³ (se base sur le dialogue et les échanges permanents) sans être dissuasive reste le moyen le plus sûr pour faire prendre conscience à la population ; mais aussi, elle pourrait être à la base du non réussite d'une opération d'aménagement. Car, elle est souple et se fait sur un temps un peu long. Toutefois, lorsque la participation est bien ancrée dans l'imaginaire communautaire, elle permet aux communautaires de prendre en main leurs propres initiatives en décidant de l'emploi de leurs ressources en vertu d'une bonne mobilisation sociale. Dans ce cas, les relais locaux, les organisations devraient être proactives dans les négociations avec les institutions externes à la communauté.

communautaires, surtout dans un contexte d'Etat faible, en faisant participer la population par : la sensibilisation, la motivation et l'incitation à la mobilisation sociale. Elle permet d'être le plus proche possible de la population en l'écoutant tout en appréciant ses idées. De fait, les rencontres périodiques avec des sujets variés les encouragent à s'impliquer à la cause commune. Ils trouveraient des idées nouvelles et se sentiraient acceptés dans les discussions et les décisions qui seront prises.

5.2.7 Les leçons tirées de ce travail de terrain

La méthode de travail doit permettre de comprendre certains enjeux de l'approche participative (bien qu'elle soit très flexible, c'est-à-dire, permette l'intégration de nouvelles propositions ; la formation et d'échanges d'informations permanentes) dans les communautés précaires où les gens, en majorité, ne sont pas prêts à négocier ce qu'ils considèrent avoir comme acquis. Attitude qui, à tout moment, pourrait entraver la réalisation d'un projet lorsqu'il ne soit pas conduit par les autorités publiques. Les idées préconçues sont à écarter avant d'entrer en

⁹³ Www. ARC (Action for the Rights of Children), Mobilisation communautaire: Une unité territoriale de la société (village...). Une unité de l'organisation sociale reposée sur la communauté d'intérêts communs. Un type particulier d'échanges sociaux (appartenance, objectifs communs, sentiment de fraternité et de camaraderie).

concertation avec les membres de la communauté. Ce qui nécessite un savoir, un savoir-faire ou savoir-partager, en vue d'un savoir-devenir qui soit utile dans nos interactions avec les membres de la communauté. Et aussi le développement de capacités : d'écoute, rédactionnelle, d'exploration, de questionnement, de synthèse et de retransmission.

Cette recherche apprend comment travailler dans les communautés urbaines ou les gens n'agissent pas de la même façon que les ruraux face à l'aide. En dépit de tout, le volet MOUS reste l'élément-phare de la réussite du projet d'aménagement et de reconstruction de la communauté de Baillergeau par son application de la méthode participative (sensibilisation, motivation, incitation, ...). Bien que nous sachions que la pertinence d'une méthode dépend, en grande partie, de son terrain d'application et du degré de connaissance des membres de la communauté en matière de gouvernance.

5.3 Conclusion

Les enjeux des interventions en milieux précaires ne sont pas seulement économiques, politiques, infrastructurels, techniques ; mais profondément culturels et ne sont pas forcément perceptibles. La population locale a une vision du changement qui ne va pas, souvent, dans le sens ou dans la définition des partenaires extérieurs. La difficulté, c'est que la population locale fait toujours montre d'acceptation qui, malheureusement reste apparente et ne touche en rien leurs objectifs sous-jacents qui vont apparaitre au fur et à mesure que le processus avance. Car, la population s'interroge sur ce que rapporte Ricardo Seitenfus sur Haïti en ces termes⁹⁴ : «Le paradis des ONGs... et quelques mois seulement après le séisme du 12 janvier 2010 Hilary Clinton déclarait que le pays enregistre plus de 10 000 ONGs Transnationales en activité».

Les pratiques locales et les expériences de travail d'information et de sensibilisation encouragent des formes (visites d'échanges, activités socioculturelles, ...) de communication qui soient susceptibles de les amener à une réelle participation. Car, la population est appelée à se manifester suivant l'évolution du projet. Une trop grande intégration ou une participation insignifiante pourrait empêcher l'atteinte des objectifs du projet. Pour ce faire, la sensibilisation de la communauté s'inscrirait dans un continuum d'échanges. De ce fait, on cherche la meilleure forme d'intervention dans les milieux précaires. Faut-il planifier avant ou sensibiliser avant d'intervenir?

Il semblerait qu'il faille planifier la rénovation des communautés avant, tant que l'initiative ne vient pas d'en bas. Dans ce cas, la sensibilisation permettrait de tenir compte, par l'orientation, de la vision de la population par des rencontres (individuelles, groupées) intenses. La sensibilisation de la population devrait viser sa participation dans le projet et quel que soit le degré de participation. Mais, le degré de participation à rechercher reste la participation interactive qui vise la mobilisation sociale dans laquelle la population est appelée à se substituer aux partenaires externes. Elle va porter elle-même son projet et décider de son développement. En fait, la participation interactive éviterait à la population d'entendre, de comprendre,

d'accepter, de réaliser et de répéter à sa façon ce qui est dit dans les échanges de planification ou de coordination. Toutefois, certains biais peuvent freiner la participation communautaire, comme :

- Le retard dans la mise en place du projet après les séances de sensibilisation ;

- L'insuffisance de la formation des relais locaux pour une bonne diffusion des messages ;

Donc, la mobilisation communautaire développerait des capacités de communication pouvant la permettre de toucher les différentes catégories socioprofessionnelles de la communauté que Mc Knight John (1995)⁹⁵ résume en ces vers :

Somme toute, l'aménagement, la reconstruction et l'accompagnement des activités socioéconomiques des communautés précaires ne sont pas faciles à résorber. La population pour des raisons, dès fois, indépendantes de sa volonté ne coopère pas. Il s'avèrerait que dans les communautés courent toujours de propagande de développement qui n'a jamais vu le jour. Les gens ne croient pas à ce qu'on vienne leur parler de développement, ils se réfèrent à ce qui a été dit ou annoncé, il y a plus d'un quart de siècle. Et, ils sont gâtés par les hommes politiques et les Institutions qui leur distribuent de sous pour ne rien faire. Ces attitudes constituent des malaises pour l'aménagement des communautés précaires des villes des pays en développement. Ils sont peu à coopérer ou à faire volatiliser les fonds mis à leur disposition pour la réalisation d'une initiative sociale. Sachant que le GRET⁹⁶ évolue dans « la communauté de Baillergeau qui connait la précarité en tout : insalubrité de

⁹⁵ In Peggy Austen, Développement des capacités communautaires et mobilisation de la communauté pour promouvoir la santé mentale des jeunes : L'histoire des habitants de West Carleton «Évolution du programme des aidants communautaires à la suite de suicides chez les jeunes».

l'habitat, mauvaise tenure foncière, délabrement et sous-dimensionnement des infrastructures viaires, absence de réseaux publics et des services socioculturels pour près de 15 000 personnes évoluant sur 20 hectares ». Force est de constater que la précarité (perte ou manque momentanée de certains biens) n'engendre pas toujours la pauvreté (privation endémique de certains biens de base ...). Ainsi, la communauté de Baillergeau, avec le séisme du 12 janvier 2O1O, passe de la précarité à la pauvreté.

L'équipe-projet via le projet AReBa fait face à des situations pareilles à Baillergeau où certains bénéficiaires n'entendent pas utiliser les fonds obtenus à bon escient. Les principaux enjeux de l'aménagement de la communauté de Baillergeau viennent de là, à côté de l'absence de certaines procédures au niveau du pouvoir public et son mode de fonctionnement très lent. Une campagne active d'information et d'action seraient capitales dans le changement d'attitude des membres de ses communautés précaires en vue de rendre durable, viable et fiable un projet. Nous comprenons que la distribution de la population est en étroite collaboration avec l'aménagement du territoire et à la disponibilité des infrastructures socioéconomiques à l'échelle d'un territoire.

Tableaux (7,8,9,10,11) tirés des archives du projet AReBa
Figures tirées (4,5,6,7,9,10,11) des archives du projet AReBa
Questionnaire

	*Secousses sismiques dévastatrices*
Année		Zones touchées	Intensité
1564		Pays	ND
1684		Pays	ND
1691		Pays	ND
1751		Ouest !	ND
1770		Ouest, Sud	ND
1842		Pays	ND
1887		Grand Nord	ND
1904		Grand Nord*	ND
1946		Pays	8.1
1952		Grand'Anse	ND
2010		Nippes, Ouest !, Sud'Est	7.3
2011		Ouest (Petit-Goâve)	4.3
2012		Ouest et Sud'Est	4.5
Auteur (M2) : Nord'Est »	« ! destruction de Port-au-Prince, entre autres.*les départements : Nord'Ouest, Nord,

Evolution de la population haïtienne de la fin du XVIIIe au début du XXIe siècle
Année	Population	% urbaine	Dénombrement
1789*	500 000		Malenfant
1804	400 000		Jean-Jacques Dessalines
1807	501 000		Pamphile de Lacroix
1824	715 000		Jean-Pierre Boyer
1843	880 136		Décret 11 juillet 1843
1864	1 100 000		Fabre Nicolas Geffrard
1895	1 210 625		Etudes
1914	1 960 000		Clergé catholique
1919	1 631 250		Sudre Dartiguenave
1932	2 485 000		United States Marines Corps
1936	3 000 000		Etudes
1950	3 097 220	12%	IHSI
1971	4 329 991		IHSI

	5	053	793		IHSI
1986	5	400	000		Etudes
1990	6	500	000		Etudes
2000	8	005	000		ONU
2002	8	286	490		Banque Mondiale (BM)
2003	8	373	700	41%	IHSI
2008	9	800	000		Etudes
2010	10	200	000		Banque mondiale
2012	10	500	000	54%	CNSA / PAM / IHSI / BM
Auteur : extrait in TELISMA 2012 « * esclaves âgés de 15 à 45 ans qui étaient déclarés» CNSA (Conseil National de Sécurité Alimentaire), PAM (Programme Alimentaire Mondial) IHSI (Institut Haïtien de Statistiques et Informatiques)

Année	Loi/Décret/Arrêté/	Responsables
1962	Code Rural Loi sur les établissements humains
1963	Loi sur l'Aménagement des villes et des campagnes
1968	Lois sur les parcs nationaux et les sites naturels
1974/76	Plan de développement de Port-au-Prince et sa région Métropolitaine	MTPTC / CONADEP /NU (PNUD / CHBP)
1978	Loi modifiant celle du 19 aout 1976 sur la Délimitation territoriale
1982	- Loi du 6 janvier fixant les règles spécifiques relatives à l'habitation et à l'Aménagement de nos cités et Agglomérations Rurales et Urbaines - Loi du 19 septembre relative à l'adoption d'une politique cohérente d'aménagement du territoire et de développement - Décret-loi sur le lotissement - Décret du 22 octobre sur les Communes - Schéma National d'Aménagement du Territoire	MPCE
1983	Loi sur la communauté urbaine de Port-au-Prince
1986	Loi portant organisation de la Collectivité Territoriale de Section Communale
1987	Constitution de la République d'Haïti (29 mars)
1988	Plan de développement d'urbanisme de Port-au-Prince	MTPTC / PNUD / CNUEH
1989	- Décret définissant l'organisation et les modalités de fonctionnement du MPCE

	- Loi du 10 mars réorganisant le MPCE
1992	Appui prioritaire aux Municipalités	MPCE, PNUD
1996	- Appui Institutionnel en aménagement du territoire - Plan de circulation - Plan National pour le logement - La loi créant le Fonds de Gestion et de Développement des Collectivités Territoriales (FGDCT	MPCE / PNUD / ONU-Habitat / MTPTC
1998	- Actualisation du schéma directeur d'eau potable jusqu'à 2015 - Plan de drainage - Schéma directeur d'assainissement	CAMEP (DINEPA) MTPTCE
1999	Esquisse pour l'aménagement du front de mer	Présidence
2000	Concept général pour le développement de Port-au-Prince
1999/2003	Plan Programme de développement de Port-au-Prince
2007	Document de Stratégie Nationale pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (DSNCRP)
2009	- Arrêté créant le Comité Interministériel d'Aménagement du territoire (CIAT) - Avant-projet de loi portant sur l'Aménagement du territoire et le développement local (MPCE) - Schéma National d'Aménagement du territoire (MPCE) - Stratégie d'appui du PNUD à la Gouvernance Territoriale et à la Réforme Administrative (PRIMATURE)
2012	* Haïti-Demain
Haïti-Demain reste le document de référence pour la reconstruction d'Haïti post-séisme. Toute institution intervenant dans le pays devrait se référer à ce document en matière d'aménagement et de reconstruction.

Les subdivisions géographiques de la République d'Haïti
Régions	Départements	Arrondissements	Communes	Quartiers	Sections Communales
Grand Nord	Nord'Ouest	3	11	3	39
	Nord	7	19	10	82
	Nord'Est	4	13	5	36
Artibonite	Artibonite	5	16	7	63
Artibonite	Centre	4	13	4	35
Ouest	Ouest	5	21	5 (6)*	112
Grand	Grand'Anse	3	13	5	47

N0	Entreprise	Caractéristique	Activité
1	Twa (3) Chanpyon Blòk (bloc)	Collectif	Production bloc
2	Central Boulangerie	Individuel	Boulangerie
3	Bernard Studio photo	Individuel	Studio photo
4	Salon Coiffeur	Individuel	Coiffeur
5	A distance Mat Const	Collectif	Matériaux construction
6	Corben Net	Familial	Cyber café
7	Prince Gazman	Individuel	Auto parts
8	JNPDWIL SA	Collectif	Production mamba
9	KOTRAMOBA	Collectif	Transport moto
10	Transproval	Collectif	Transformation produit
11	Soeurette Studio Beauté	Individuel	Studio beauté
12	Restoran TVFY	Collectif	Restaurant
13	Elégant Shop Tailleur	Individuel	Confection vêtement
14	MJPB CAR WASH	Collectif	Car wash
15	Groupe 10 Boss formés à (Camp-Perrin)	Collectif	Production bloc
16	Atelier Ebénisterie	Collectif	Production meuble
17	AFHA Konfiti (confiserie)	Collectif	Transformation produit
18	LAFAM	Collectif	Transformation produit
19	Brula Multi Service	Individuel	NTIC et Jeu vidéo
20	Clinique 1ers soins	Individuel	Médicale / Santé

Ce questionnaire permet de recueillir des informations qualitatives sur l'effet de la précarité socioéconomique dans l'application des principes liés aux droits environnementaux à Baillergeau(Gid sa a pèmèt nou jwenn enfomasyon kigen kalite pou n kapab wè kisa manke aktivite ekonomik sou respè dwa moun genyen pou viv byen nan Bayèjo)

2 - Où habitez-vous à Baillergeau (ki kotew rete nan Bayèjo) ? Depuis quand (depi kilè) ?

5 - Quelle activité vous permet de rentrée d'argent (kisaw fè pou fè lajan) ?

6 - Depuis quand venez-vous une telle activité (depi kilè w ap fè travay sa a) ?

7 - Quelle est votre rentrée financière mensuelle en HTG (konbyen lajan w rantre pa mwa) ?

8 - Vous êtes en charge de combien de personnes (konbyen moun ki soukont ou) ? ______

9 - Quelle somme pouvez-vous épargner le mois (konbyen lajan w rive sere chak mwa) ?

1o - Quel capital financier d'investissement disposez-vous ( konbyen lajan w dispoze pou komès)?: -

11 - Quel capital financier vous serait nécessaire (konbyen lajan w ta bezwen pou fè komès) ?: - 1o

13 - Est-ce bien de vivre dans un logement décent (poukisa w dwe rete nan kay byen fèt) ?

14 - Quelle institution finance la reconstruction (ki enstitisyon kibay lajan pou refè Bayèjo) ?

15 - Quel est votre apport dans la reconstruction (kisaw bay kom patisipasyon) ?

17 - Pourquoi refusez-vous les logements collectifs (poukisa n pa vle kole kay nou yo) ?

18 - Qu'est-ce qui freine la reconstruction (ki pwoblèm ki genyen nan rekonstwiksyon an) ?

2O - Qu'est-ce qui empêche l'élargissement des corridors (poukisa korido yo paka ouvè) ?

26 - Faites-vous partie d'une association dans la communauté de Baillergeau (w nan yon asosyasyon nan Bayèjo ? poukisa ?) ? Pourquoi ?

27 - Quels conseils donneriez-vous aux ONGs intervenant à Baillergeau (ki konsèy w ap bay ONG

Merci de prendre part à notre enquête, vos informations resteront anonymes (mèsi pou patisipasyon w nan ankèt sa a nonw pap janm site).