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Analyse de la précarité socioeconomique et droits environnementaux dans la troisieme circonscription de Port-au-prince: cas de la reconstruction de la communaute de Baillergeau de 2008 a 2018


par Jean Marie Mikado TELISMA
Universite d'Etat d'Haiti (Ecole de Droit et des Sciences Economiques des Gonaives) - Licence en Droit 2020
  

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Chapitre I : Cadre méthodologique de l'étude

I-1 Introduction

I-2 Problématique

I-3 Objectifs

I-3-1 Objectif principal I-3-2 Objectifs spécifiques

I-4 Hypothèses

I-5 Cadre théorique

I-6 Résultats escomptés

I-7 Méthodologie (utilisée) employée

I-7-1 Focus-groupe

I-7-2 Entretiens semi-dirigés et informels

I-7-3 Administration d'un questionnaire-interview

I-7-4 Observations

I-7-5 L'approche qualitative

I-8 Contraintes et limites

xi

1.1 Introduction

Les études en Sciences Humaines et Sociales se veulent toujours novatrices en vue de la compréhension des retards socioéconomiques et techniques, entre autres, constatés entre les communautés proches, voire entre les peuples. Les constats amènent à questionner l'évolution des différentes communautés dans le but d'expliquer les raisons de leurs retards. De là, les observations décrivaient un manque d'organisation sociale en terme infrastructurel de la part des magistrats des communautés précaires des villes des pays en développement empêchant la mise en place de normes qui soient respectées de tous.

Ainsi, Baillergeau comme communauté précaire située en périphérie de Port-au-Prince, Ville-Capitale d'Haïti, pays en développement se trouve en dehors de tout cadre formel de bâtis et d'organisation structurelle. Une étude de cette communauté à partir du projet AReBa permet de comprendre l'attitude des riverains face à l'intervention des partenaires externes, comme le GRET via le projet AReBa. Ce travail veut apporter une contribution aux études de compréhension du fonctionnement des gens évoluant en situation de précarité continue.

Notre recherche s'inscrit dans la mise en oeuvre du projet AReBa (Aménagement et Reconstruction de Baillergeau) dans le sous-quartier de Carrefour-Feuilles qui connait l'insalubrité de l'habitat, la précarité, de tenure foncière informelle, le délabrement et le sous-dimensionnement des infrastructures viaires et de l'absence des services socioculturels. Suite au séisme du 12 janvier 2010, Baillergeau a été fortement touché1 et a fait l'objet d'une étude de Schéma d'Aménagement sous maîtrise d'ouvrage public, validée en mars 2012. Dans le cadre de ce schéma le projet AReBa vise l'accompagnement à la reconstruction et à l'aménagement de Baillergeau. Ainsi, notre recherche cherche à comprendre la : «Précarité et Droits Environnementaux dans la Troisième Circonscription de Port-au-Prince : Cas de la reconstruction de la Communauté de Baillergeau » Notre recherche comporte V chapitres et tourne autour de ces axes : cadre méthodologique, cadre spatial, aire de l'aménagement concerté, besoins fondamentaux et précarité socioéconomique, l'analyse et l'interprétation des résultats de l'enquête de terrain.

1 58% des habitations détruites sur 1745 maisons visitées : 459 sont marquées rouges ou à démolir et 326 sont marquées jaunes ou à réparer par le MTPTCE, in TDR du GRET-Haïti, avril 2013.

xii

1.2 Problématique

Les communautés précaires des villes des pays en développement, à travers le monde, présentent des caractéristiques communes en ce qui a trait aux manques socioéconomiques, techniques, infrastructurels et leaderships capables de changer les donnes dépassées. Les communautés haïtiennes de Port-au-Prince, frappées par le séisme du 12 janvier 2010 ne sont pas exemptes de tels constats. Au su et au vu des dégâts causés par ce séisme en terme socioéconomique et matériel, la communauté de Baillergeau nous sert d'exemple d'intervention dans les communautés précaires avec le GRET dans le cadre du Projet AReBa.

Les catastrophes naturelles, entre autres, augmentent la vulnérabilité et/ou la précarité des communautés précaires en matière socioéconomique et de services. De fait, le manque d'organisation spatiale et économique engendrent un entassement de la population d'origine rurale qui fabrique la ville à sa façon. Ce qui fait que cette façon de faire la ville ou de la concevoir ne répondrait pas aux normes ou principes urbanistiques de l'aménagement de l'espace en vue de l'implantation des services sociaux de bases2. La fabrication de la ville sans directive légale amène à l'existence d'autorité3 (traditionnelle) communautaire instituée de faite par elle-même et acceptée des autres, qui oriente la communauté selon leurs caprices et leurs compréhensions de leur environnement.

Et pourtant, au regard de la loi, l'État fait des provisions en matière de construction qui, depuis près de quatre (4) décennies ne sont pas d'application véritablement. Nous citons, entre autres, la loi de 1963 sur l'aménagement des villes et des campagnes qui veut que les conditions techniques soient respectées, l'alignement et la distance de séparation entre les bâtis soient de deux (2) mètres au moins en vue de faciliter la circulation entre les riverains. De plus, cette loi dans son article 65 voudrait que toute aire urbaine d'au-moins de 2000 habitants doit avoir son plan d'aménagement en vue de l'application des droits environnementaux. Pourquoi Baillergeau ne répond pas à ces exigences légales ? Plusieurs causes peuvent être à la base de ce déficit, comme par exemple :

2 Centres de formation et de loisirs, centre de santé, etc.

3 Toutes ne sont toujours pas acceptées (brigands ou voyous) par la communauté.

a)

XIII

La faiblesse des structures administratives et régaliennes de l'État dans l'application de la loi, au lendemain du 7 février de 1986. Le laisser-faire de certains hommes et femmes d'État dans leur politique de gouvernance qui ne saisissent pas que le développement ou l'application des principes liés aux respects des droits environnementaux reste un acte politique.

b) Le déplacement non planifié des habitants de la campagne vers la ville à la recherche des services sociaux de base pousse les nouveaux arrivés en ville à évoluer en promiscuité sur des espaces exigus. De plus, ils méconnaissent les principes de construction en ville. Donc, font la ville à leur manière sur des friches (détritus, aires inondables et non appropriées ou à risques). La grande majorité de leur habitat est fait avec des matériaux recyclés ou de fortunes. De fait, les constructions ne répondent pas aux normes sécuritaires.

c) La faible capacité économique impacte sur le mode de vie des habitants qui n'ont pas des activités viables et fiables pouvant leur donner la possibilité d'investir dans leurs divers projets. Une bonne partie de la population de Baillergeau se retrouve aux petits commerces de détails. Cette précarité économique ou financière les rend plus vulnérable, ainsi qu'à un manque en matière de résilience.

En outre, les décrets de juin et d'octobre de 2005 parlent de servitude publique et de la protection de l'environnement. Ils permettent de comprendre qu'aucun citoyen ne doit porter préjudice à un autre. Chaque citoyen doit permettre à l'autre d'évoluer librement sur l'espace appartenant à la servitude publique. En fait, à Baillergeau, l'application de ces décrets, avec la reconstruction de post-séisme, ne sont que difficilement observés, à cause de la faiblesse des autorités étatiques. Car, les organismes opérant à Baillergeau ne peuvent pas agir en dehors de l'État.

Nous voyons qu'il existe des lois sur les droits environnementaux dans le pays, mais qui ne sont pas applicables par faute d'autorités compétentes pouvant permettre leur stricte application. Le jour où les autorités établies connaissent ou respectent leur role en tant que magistrats ou administrateurs de la communauté ; tous les habitants connaitront leurs droits et devoirs concernant les droits environnementaux.

Notre étude de cas, Baillergeau, va permettre de comprendre le fonctionnement des personnes évoluant dans les communautés précaires de Port-au-Prince face aux

xiv

aides des organismes, comme GRET, d'intervention dans l'aménagement du territoire, la reconstruction et dans la relance socioéconomique des Petites Entreprises et des Petits Commerces de cette communauté. Donc, nous nous demandons : Quels facteurs handicapent la reconstruction de la communauté de Baillergeau en dépit des aides financières des partenaires internationaux? Si Baillergeau est objet de notre étude elle ne peut être isolée des autres communautés détruites, dont aucune intervention viable n'est peu envisagée présentement. Au contraire, la squattérisation4 ou slumisation (bidonvilisation) continue vertigineusement dans les périphéries [Canaan, Jérusalem, Village des Rapatriés, Croix-des-Bouquets] de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. N'est-il pas question aussi d'éviter une implosion ou une explosion des communautés fragilisées par la misère et le manque en tout par les Magistrats (dirigeants de tout ordre) du pays?

En somme, le manque de formation technique et professionnelle des habitants contribuent énormément à leur précarité socioéconomique. Ne sont pas préparés ou formés pour aller à la recherche d'emplois bien rémunérés. N'ayant pas d'économie ne peuvent créer d'entreprises personnelles et voire collectives, surtout viables. De plus, n'ont pas accès au crédit bancaire ; sont incapables de donner de garantie à la banque. Donc, sont en panne de production de la valeur ajoutée. Ainsi, les partenaires internationaux mettaient à leur disposition des fonds qui s'étaient révélés insuffisants. Le déficit des habitants en matière financière est due au manque d'activités économiques et ceci les empêche de prendre part équitablement à leur réhabilitation. De fait, même ayant des idées sur les droits environnementaux n'arrivent pas à les privilégier comme ils sont prévus dans les textes de lois ; sans oublier la lenteur des exécutants du projet de réhabilitation de Baillergeau. Et, nous devons reconnaitre que le respect des principes liés aux droits environnementaux rentre dans une politique de restructuration globale d'une communauté.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand