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Variation de l'activite enzymatique des transaminases chez les fumeurs


par Paulin CILUMBA
ISTM Mbujimayi - Graduat 2020
  

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CHAPITRE I : RECENSION DES ECRITS

1.1. DEFINITION DES CONCEPTS

1.1.1. Variation

Ø C'est une modification des propriétés d'un organisme oud'une population (Jacques Quevauvilliers, 2010).

1.1.2. Activité enzymatique

Ø Ensemble d'opérations et d'actions propres à une enzyme (Jacques Quevauvilliers, 2010).

1.1.3. Enzymes

Ø Substances capables d'accélérer ou de provoquer certains processus chimiques en ne faisant l'objet d'aucune modification ; ou ce sont des complexes organiques qui catalysent les réactions biochimiques et qui se composent d'un groupement prosthétique ou coenzyme, possédant une spécificité fonctionnelle, et d'un groupe protéique ou apoenzyme, ayant une spécificité de substrat (Jacques Quevauvilliers, 2010).

1.1.4. Transaminases

Ø Ce sont des enzymes qui catalysent le transfert d'un groupement aminé (NH2) d'un acide aminé sur un acide á-cétonique. Elles ont pour coenzyme le phosphate de pyridoxal. Les plus importantes sont l'alanine-aminotransférase (ALAT), appelée également glutamate-pyruvate- transaminase (GPT), et l'aspartate-aminotransférase (ASAT), ou glutamateoxalo-acétate-transaminase (GOT) (Vance, J.E. et Vance, D.E., 2008).

1.1.5. Fumeurs

Ø Un fumeur est toute personne qui fume de tabac (Larousse, 2012).

1.2. CADRE THEORIQUE

1.2.1. GENERALITES SUR LES TRANSAMINASES

1.2.1.1 Introduction

Il existe plusieurs enzymes qui catalysent les réactions de transamination (Transaminases). Mais parmi elles, deux seulement sont les principales. Il s'agit de :

Ø L-alanine amino-transférase (ALAT), anciennement dénommée Sérum Glutamo-Pyruvique Transférase (SGPT), est d'origine essentiellement hépatique accessoirement musculaire ;

Ø L'aspartate amino-transférase (ASAT), anciennement dénommée Sérum Glutamo-Oxaloacétate Transférase(SGOT), est trouvée dans le myocarde, les muscles, les reins, le cerveau mais également le foie.

On définit une hypertransaminasémie comme une élévation du taux sérique de l'ALAT et /ou de l'ASAT supérieur à une fois et demi la normale (Djembi Djatchedjie Liliane, N., 2002).

1.2.1.2. Métabolisme

a) Aspartate aminotransférase

Anciennement appelée transaminase glutamique oxaloacétique : TGO, a pour nom officiel L-aspartate : á-oxoglutarate-aminotransferase et pour abréviation : ASAT. Elle intervient dans la synthèse et la dégradation de l'acide aspartique et de l'acide glutamique par l'intermédiaire des 2 oxo-acides correspondants, l'acide oxaloacétique et l'acide á-oxoglutarique.

Les 2 oxo-acides ainsi transformés entrent dans le cycle des acides tricarboxyliques et jouent un rôle indirect dans la néoglucogenèse. Enfin, l'acide aspartique intervient également au niveau du cycle de l'urée.Le fonctionnement de l'ASAT nécessite la présence d'un cofacteur, le pyridoxale-5'-phosphate(pp)ou vitamine B6 comme coenzyme qui sert d'accepteur intermédiaire du NH2.

L'ASAT est principalement localisée dans le coeur et le foie, par ordre de concentration décroissante, elle est également présente dans le muscle squelettique, le rein, le pancréas, la rate, les poumons, les globules rouges et le sérum.L'ASAT existe sous 2 formes moléculaires localisées différemment à l'intérieur de la cellule dans le cytoplasme et dans les mitochondries (Ndjibualonji, B.B.V., 2017).

80% de son activité est intra mitochondriale, mais 90% de l'activité sérique normale est d'origine cytoplasmique en l'absence d'atteinte cellulaire. L'apparition dans le plasma d'une ou de l'autre forme est fonction de leur localisation cellulaire et de leurs variations tissulaires. Ainsi entre en compte le nombre de cellules atteintes, la capacité de synthèse du foie, la localisation de la lésion au niveau du lobule hépatique. Dans le plasma, c'est la forme cytoplasmique qui prédomine mais dans le cas d'atteintes cellulaires sévères l'ASAT mitochondriale peut augmenter de façon importante (Ndjibualonji, B.B.V., 2017).

La demi-vie est en moyenne de 20 heures (cela explique le retour plus rapide à la normale de l'ASAT que de l'ALAT dans les situations aiguës) de 17 heures à 55heures pour l'iso enzyme cytoplasmique et de 1heure à 13 heures pour l'iso enzyme mitochondriale (Ndjibualonji, B.B.V., 2017).

b) Alanine aminotransférase

Anciennement appelée transaminase glutamique pyruvique : TGP a pour nom officiel : L-alanine : á-oxoglutarate selon un mécanisme réactionnel de type Bi-Bi Ping-pong qui fait intervenir le pyridoxal-5'-phosphate ou vitamine B6 comme coenzyme. Le phosphate de pyridoxal sert d'accepteur intermédiaire du NH2 (il est transformé de façon réversible en phosphate de pyridoxamine) et est donc indispensable au fonctionnement de l'enzyme, l'apoenzyme étant inactive.

L'ALAT est essentiellement trouvée dans le foie,mais elle se rencontre aussi par ordre de concentration dans le rein, le coeur,le muscle squelettique, le pancréas, la rate, les poumons et le sérum.

Au plan cellulaire, elle est surtout cytoplasmique,mais il existe une forme mitochondriale très instable très peu étudiée. Après sa sortie dans le flux sanguin, l'enzyme cytoplasmique a une demi-vie de 45 heures en moyenne (Ndjibualonji, B.B.V., 2017).

1.2.1.3.Exploration biochimique

1.2.1.3.1 Méthode de prélèvement.

Le prélèvement doit être fait à jeun, en position allongée, le temps de pose du garrot n'excédant pas 3minutes dans la mesure du possible. Le prélèvement sur tube sec est préférable et la centrifugation doit se faire dans les trois heures ; toutefois les prélèvements sur héparinate de lithium et EDTA sont utilisables à condition de respecter les rapports sang -anticoagulant. Par contre le citrate de sodium inhibe de façon importante l'activité de l'ALAT (Vance, J.E. et Vance, D.E., 2008).

La conservation est de 24 heures à +4°c. La congélation est déconseillée car elle favorise la dissociation de l'apoenzyme du phosphate de pyridoxale.Le dosage des transaminases nécessite 5millilitres de sang.

1.2.1.3.2 Méthodes de mesure

Les anciennes méthodes colorimétriques peu sensibles et sujettes à interférences sont considérées comme obsolètes et abandonnées. Actuellement l'activité sérique des transaminases est quantifiée par les méthodes spectrophotométriques évaluant la vitesse d'oxydation du NADH + H+ et de sa disparition du milieu d'incubation (Vance, J.E. et Vance, D.E., 2008).

Pour l'ASAT :

La réaction mesurée est la suivante :

TGO

L- aspartate + á-oxoglutarate oxalo-acétate + glutamate.

La réaction indicatrice est la suivante :

Malico-déshydrogénase

Oxalo-acétate + NADH+ H+ L-malate +NAD

Pour L'ALAT :

La réaction mesurée est la suivante :

GPT

L-alanine + á-oxoglutarate pyruvate + glutamate

Lactico-déshydrogénase

Pyruvate + NADH+ H+ L-lactate+ NAD

1.2.1.4.Valeurs usuelles et variations biologiques des sujets sains

Les valeurs normales de l'activité sérique des transaminases sont différentes d'un laboratoire à l'autre. Pour la plupart des laboratoires, ces valeurs variententre 5 et 50 UI /L. La valeur normale est arbitraire, car il s'agit d'une variable continue. Une valeur élevée signifie qu'une anomalie est présente mais ne définit pas une maladie.

La mesure de l'ALAT dans une population « normale » ne suit donc pas une distribution gaussienne, mais plutôt une courbe logarithmique. Les limites de références pour l'ASAT et l'ALAT sont définies à partir d'un échantillon de population sélectionnée en tenant compte des critères d'exclusion.

· Influence de l'âge

En ce qui concerne les adultes, l'activité sérique de l'ALAT augmente chez l'homme de 18-45ans, puis diminue au-delà. Chez les femmes, il ya une augmentation faible mais constante avec un maximum vers 55- 65ans où les valeurs deviennent très proches de celles de l'homme (Vance, J.E. et Vance, D.E., 2008).

· Influence du sexe

L'activité sérique de l'ALAT est plus basse chez la femme que chez l'homme quel que soit l'âge sauf à partir de 65ans.L'état hormonal (puberté, ménopause) explique sans doute une partie de ces différences.

· Influence du poids

La surcharge pondérale augmente de 60% l'ALAT des hommes obèses par rapport aux hommes non obèses de la même tranche d'âge. L'effet est beaucoup moindre chez les femmes (10%).

· Influence des facteurs génétiques

Les populations d'origine espagnole présentent ainsi des valeurs plus élevées que les blancs d'origine non espagnole, ou les noirs. Certaines situations au moment du prélèvement ou liées à l'échantillon peuvent influencer le plus souvent modérément les résultats du dosage comme l'exercice physique, la position assise ou débout, la stase veineuse ou l'hémolyse. Egalement un régime riche en saccharose (20% -30%) est associé à une élévation modérée des transaminases (Vance, J.E. et Vance, D.E., 2008).

1.2.2. GENERALITES SUR LE TABAC

1.2.2.1 Description et historique

v Description

Le tabac est une plante de la famille des solanacées, de la même famille que la pomme de terre, la tomate, et le pétunia ; originaire de l'île de Tobago dont les feuilles, diversement préparées, se fument, se prisent ou se mâchent. C'est une plante vigoureuse, pouvant atteindre deux mètres de haut à feuilles larges. Les feuilles de tabac récoltées sont séchées sous des hangars, puis soumises à une fermentation en masse et transformées en très menus grains (tabac à priser), en filaments découpés (tabac à fumer), en carottes (tabac à chiquer) (Healey, J., 2011).

v Historique

Le tabac a commencé à être mâché et fumé pendant des cérémonies culturelles oureligieuses et des événements, il y'a plus de 2.000 ans.

En 1531 le tabac a été cultivé pour la première fois en Europe (à Santo Domingo). Et versles années 1700, le tabac est devenu plus répandu et l'industrie du tabac s'était développée.

En 1795 Sammuel Thomas von Soemmering a rapporté qu'il devenait plus conscient descancers de la lèvre chez les fumeurs de pipe.

En 1798 le médecin des USA Benjamin Rush a écrit sur les dangers médicaux du tabac.Pendant les années 1920, les premiers rapports médicaux liant le tabagisme au cancer dupoumon ont commencé à apparaitre. Beaucoup de chefs des journaux ont refusé de rapporter cesdécouvertes comme ils n'ont pas voulu offenser les entreprises de tabac qui fait de la publicitéforte dans les médias.

Une série de rapports médicaux majeurs dans les années 1950 et les années 1960 aconfirmé que le tabac a causé une gamme de maladies graves.La fréquence de fumeursa accru dramatiquement pendant les guerres mondiales,principalement en raison de la politique de fournir des cigarettes libres pour se détendre.

Les premiers procès réussis contre des entreprises de tabac sur la maladie liée autabagisme sont arrivés dans la dernière partie du XXème siècle.Si les modèles actuels continuent, l'utilisation du tabac tuera environ 10 millions depersonnes chaque année avant 2020; 70 pour cent de ces morts arriveront des pays émergents (Healey, J., 2011).

1.2.2.2 Culture

La culture se fait par semis sous forme de pépinière. Lesplantes sont ensuite repiquées.La température optimale pour la végétation est de 27° C, le sol doit êtresablonneux et léger riche en éléments fertilisants notamment l'azote, l'acidephosphorique et la potasse. Ces éléments influencent la qualité du tabacproduit après la récolte ; le tabac est traité par dessiccation puis parfermentation avant d'être prêt à la consommation (Haïdara, A.M., sd).

La composition de la fumée du tabac nous intéresse ici car la cigarette est laforme la plus répandue aujourd'hui. En général lorsqu'une cigarette seconsume un grand nombre de composés chimiques se forment à l'extrémitéet sont inhalés par le fumeur (courant de fumée principale ou primaire) ourejetés dans l'air (courant de fumée latérale ou secondaire).

1.2.2.3Composition

Parmi les nombreuses substances que la fuméede tabac contient, seulement 4 groupes de constituants seront pris enconsidération du fait de leur toxicité. Il s'agit de :

a) La nicotine

C'est un alcaloïde responsable de la dépendance tabagique. La nicotine absorbée dans les alvéoles passe dans le sang et se fixe sur les récepteurs nicotiniques, récepteurs à acétylcholine présents dans les jonctions neuromusculaires, ganglions parasympathiques, la médullosurrénale et surtout certaines zones du cerveau, principalement les voies dopaminergiques. La stimulation de ces neurones induit la libération de la dopamine et celle des autres neuromédiateurs expliquant les effets psychoactifs de la nicotine (Tchuindem S.F, 2002).

La décharge d'adrénaline entraîne une accélération du rythme, la dépression du système nerveux central et du système respiratoire. Elle est à l'origine de la constriction des petites artères du corps pouvant être à l'origine d'une hypertension artérielle.

b) Le monoxyde de carbone

Ce gaz issu de la combustion du tabac, unefois dans l'organisme se fixe sur l'hémoglobine. Il diminue à la longue lacapacité d'oxygénation du sang.En outre le monoxyde de carbone augmente la teneur en graisse du corpshumain et ainsi le risque d'athérosclérose. L'affinité de l'hémoglobine par le monoxyde de carbone est 300 fois supérieure à celle de l'oxygène. Une cigarette peut dégager 15 à 20ml de monoxyde de carbone (Tchuindem, S.F, 2002).

Le monoxyde de carbone puissant réducteur, est un gaz qui représente 2-4% de la fumée de cigarette. Cependant, cette concentration mortelle pour l'homme ne parvient pas aux alvéoles pulmonaires, car elle diminue rapidement avec la dilution de la bouffée dans le volume d'air inspiré, puis dans la capacité résiduelle fonctionnelle. Au niveau des alvéoles, le gaz se combine à l'hémoglobine pour former un complexe stable : carboxyhémoglobine. Chez les fumeurs de cigarette, cette dernière est proportionnelle au nombre de cigarettes fumées par jour.

c) Les irritants

La présence d'irritants dans la fumée de tabac est à l'origine de nombreux phénomènes allergiques de la muqueuse respiratoire. Il s'agit d'aldéhydes, d'acroléine, d'éthanol etc. ... Ils sont responsables de l'hypertrophie de la muqueuse, l'atrophie ciliaire et l'inflammation des bronches. Le retentissement bronchique du tabac augmente avec l'inhalation de la fumée, la quantité consommée et l'ancienneté du tabagisme (Healey, J., 2011).

d) Les substances cancérigènes

L'action cancérigène du tabac est liée à la présence dans le condensât de la fumée des facteurs chimiques de cancérisation (les hydrocarbures inhérents à la combustion : goudron, le 3-4 benzopyrène, les anthracènes etc....) et des facteurs physiques (éléments radio- actifs comme le polonium). Ces substances seraient métabolisées par l'organisme en cancérigènes avant de provoquer des lésions du génome. Des arguments solides indiquent que l'exposition à la fumée ambiante du tabac est nocive pour la santé des non-fumeurs. L'Agence américaine pour la protection de l'environnement a classé l'exposition à la fumée ambiante du tabac comme un cancérigène de classe A pouvant être à l'origine de cancer du poumon(Healey, J., 2011).

1.2.2.4 Tabagisme et toxicomanie

La toxicomanie est une appétence morbide pour les drogues douées d'effetstoxiques, euphorisants ou analgésiques dont l'usage prolongé entraînetoujours un état d'accoutumance préjudiciable à l'individu autant qu'à lasociété. On a proposé une classification des drogues des toxicomaniesmajeures (opium, morphine, cocaïne, alcool...) et des drogues destoxicomanies mineures dont font partie les tabacs mais aussi lesbarbituriques, les amphétamines, le café et le thé.Les associations de divers toxiques sont fréquentes : l'alcool vient souventaggraver l'état des grands toxicomanes (Banque Mondiale, 2000).

Aspects cliniques :

La toxicomanie vraie se définit par 3 caractèrescliniques :

ü L'irrésistible perversion du besoin qui pousse le sujet à consommer sanscesse la drogue et à se la procurer par tous les moyens.

ü L'accoutumance qui invite le toxicomane à utiliser des doses de plus en plus fortes. Une soumission totale de l'individu à sa drogue, l'assuétude (oudépendance), véritable tyrannie physique et morale.

Aspects psychiques :

Les raisons profondes de la toxicomanie sont à rechercher dans uneperturbation instinctivo affective ancienne. La nature de ce déséquilibreintime de la personnalité se révèle variable :On en décrit des toxicomanes déprimés, chroniques, anxieux, schizoïdes,obsédés etc.... En fait le phénomène est complexe et tous les cas detoxicomanie ne peuvent recevoir d'explication.Parmi les facteurs déclenchant, citons les maladies ou accidents auxconséquences douloureuses, dévalorisantes ou invalidantes, tous les échecsfamiliaux, conjugaux et professionnels, les deuils etc....

La nocivité du tabac sur la santé est reconnue depuis 1699 à travers unethèse intitulée « l'abus du tabac abrège-t-il la vie ? » dirigée par le docteurGuy CRESENT Fagon (1638-1718), professeur de Botanique et premier médecin du roi Louis XVI. Un gros fumeur sur deux va mourir à causedu tabac et dans les pays développés la moitié d'entre eux décéderont avant70 ans avec une espérance de vie inférieure de plus de 20 ans (Tchuindem S.F., 2002).

Selon l'OMSplus de 4 millions de personnes meurent chaque année de maladies liées autabac ce qui représente un décès toutes les huit secondes.La mortalité actuelle résulte de la consommation antérieure. De 1950 à 2000,le tabac aurait fait plus de 60 millions de morts dans les pays développés (OMS, sd).

Sila tendance est maintenue, 500 millions de personnes aujourd'hui en viemourront à cause du tabac. Sur 300 millions d'hommes âgés de moins de 30ans en Chine, 100 millions au moins seront tués par le tabac (OMS, sd).

Par ailleurs,l'OMS estime également qu'à moins d'un changement de comportement ence qui concerne l'usage du tabac, d'ici trois décennies les décès prématurésprovoqués par le tabac dans le monde en développement dépasseront le chiffre escompté de décès dus au SIDA, à la tuberculose et aux complicationsde l'accouchement combinés. Le tribut prélevé par le tabac s'élèvera à10 millions de décès par an d'ici les années 2020 ou 2030 et 70% de cesdécès prématurés surviendront dans les pays en développement (OMS, sd).

1.2.2.5 Quelques pathologies induites par le tabagisme

a) Les maladies cardiovasculaires

Bien que certaines études n'aient pas retrouvé de corrélation stricte entre lefait de fumer et l'importance de l'athérosclérose Coronaire, il existe unerelation entre le tabagisme et la maladie coronaire. La maladie coronaire est une cause importante de décès dans les paysdéveloppés (La ligue nationale contre le cancer, 2000).

Une étude prospective parisienne a montré que le risquerelatif de maladie coronaire chez les fumeurs de plus de 20 cigarettes parjours est multiplié par 3 par rapport aux non-fumeurs ; quant au risque relatifd'infarctus du myocarde ou de mort subite, il peut atteindre 5,2 (La ligue nationale contre le cancer, 2000).

Le tabagisme n'est pas en soit un facteur d'HTA, mais il augmente le risquede complications y compris le développement de la néphro-angiosclerose etla progression vers une HTA maligne (Passione, F. et al, 2001).

La cigarette est aussi associée à un risque accru d'anévrisme de l'aorte. Letaux de mortalité par anévrisme de l'aorte abdominal chez les fumeurs est de2 à 8 fois supérieures au taux constaté chez les non-fumeurs (Passione, F. et al, 2001).

b) L'activité sur le système nerveux central

L'analogie de la structure de la nicotine avec l'acétylcholine rend compte deses effets cholinergiques. Elle a des effets excitateurs et inhibiteurs.Elle est en outre responsable de la dépendance tabagique (Passione, F. et al, 2001).

c) L'action sur l'appareil respiratoire

Le tabagisme favorise la survenue de broncho-pneumopathies chroniquesobstructives. Les composants irritants de la fumée de tabac sont à l'origined'une hypersécrétion de mucus et de la lésion des cellules épithéliales des voies respiratoires. En effets, les aldéhydes de l'acide cyanhydriqueentraînent une altération du mouvement des cils bronchiques, facteur de stasedu mucus bronchique et d'obstruction. La paralysie des cils des voiesrespiratoires et les altérations tissulaires qui en résultent sont à l'origine, chezles fumeurs de laryngites chroniques rebelles et de trachéites chroniques (OMS, 2012).

d) L'action sur l'appareil digestif

L'habitude du fumeur se manifeste au niveau de la bouche par une mauvaisehaleine, la perte du goût et une denture inesthétique. Le risque de cancer deslèvres, de la langue et du larynx est élevé aussi bien pour les fumeurs decigarette que pour les fumeurs de cigares et de pipes. L'action dutabagisme est aussi retenue dans les ulcères de l'estomac (Tchuindem, S.F., 2002).

· Le cancer du foie

Les documents publiés sur le tabagisme et le cancer du foie montrent uneassociation positive avec une relation dose effet dans la plupart des études.L'étendue complète du risque pour les fumeurs actifs dépasse ce qu'on a vuavec le cancer de l'estomac. Cette affirmation est basée sur différentesétudes récentes de cas incidents avec vérification histologique (Hezode, C. et al, 2009).

· Le cancer de l'estomac

Deux études bien conçues indiquent que le tabagisme actif constitue unfacteur de risque pour le développement du cancer de l'estomac.Les deuxétudes rapportent que les fumeurs ont environ 1,8 fois plus de risque dedévelopper un cancer de l'estomac que les non-fumeurs (Hezode, C. et al, 2009).

e) Le cancer du poumon

Le cancer du poumon est la première maladie associée au tabagisme. Lerisque relatif moyen est de 3,0, ce qui signifie qu'un fumeur à trois fois plusde risque de développer un cancer du poumon qu'un non-fumeur du mêmeâge. Le cancer du poumon continue d'être le meneur dans le décès par canceren Amérique du nord. Le cancer du poumon est le plus fréquent à travers le monde entier, comptant pour environ 12% des nouveaux cancersdiagnostiqués chez les femmes et les hommes (Hezode, C. et al, 2009).

Les facteurs affectant le risque de cancer de poumon lié au tabagisme sont :la nature des produits du tabac (le risque par rapport au non-fumeur estd'environ 10 pour les cigarettes et 2 pour les cigares et les pipes) et la duréedu tabagisme.Le risque de cancer du poumon lié au tabagisme est modifié par d'autresproduits susceptibles d'avoir des effets cancérigènes ; c'est le cas del'exposition à l'amiante.

1.3. RESUME DES ETUDES ANTERIEURES

Il est vrai que nous ne sommes ni les premiers ni les derniers à entreprendre de recherche sur ce thème. Plusieurs auteurs ont déjà posé leurs fondements :

En Chine, une étude épidémiologique menée dans la région à forte prévalence des hépatites virales B et C, a évalué les facteurs prédictifs d'élévation de l'activité enzymatique des transaminases chez les sujets ayant une hépatopathie chronique virale. En analyse multivariée, une consommation habituelle de l'alcool et de tabagisme quotidien supérieur à un paquet étaient les deux facteurs prédictifs indépendants d'augmentation d'ALAT et d'ASAT chez les sujets ayant une hépatite C chronique (Wang, C.S., Chang, T.T. et al (2002).

Aux Etats-Unis d'Amérique, une étude portant sur l'alcool, le tabac, café et la cirrhose du foie, les auteurs ont montré qu'il existe une relation entre l'usage du tabac et l'hépatopathie chronique : le tabagisme est un facteur prédictif indépendant de cirrhose d'origine alcoolique ou virale (Klatsky, Armstrong et al, 1992).

En France, une étude rétrospective monocentrique menée chez 310 patients atteints de l'hépatite C, a observé une relation significative entre la consommation de tabac et la sévérité de la fibrose à l'examen histopathologique du foie (Passione, F. et al, 2001).

Adnot, S. (2002) dans son étude sur le Tabac : facteur athérogène, thrombogène ou spamogène, avait démontré que le tabagisme représente l'une des causes majeures de morbidité et de mortalité des pays développés. Et la principale cause de mortalité liée au tabagisme est l'infarctus de myocarde. Le tabagisme, non seulement, accélère les processus d'athérosclérose, mais également, favorise la survenue des accidents aigus, précoces dans l'évolution de la maladie athéromateuse et mettant en jeu le pronostic vital. Les mécanismes impliqués dans l'action nocive du tabac sont mal connus. Ils regroupent des effets complexes se traduisant par l'induction d'un état d'hypercoagulabilité, une augmentation du travail cardiaque, une réduction du transport et de la délivrance de l'oxygène, une libération des catécholamines, une vasoconstriction coronaire. Ces effets du tabac responsables d'une augmentation de la consommation d'oxygène par le myocarde et d'une réduction des apports, participent à la survenue de complications cardiovasculaires aiguës. Ils sont principalement liés à l'action de la nicotine et de l'oxyde de carbone. L'action athérogène du tabac semble liée à des nombreuses altérations portant sur la fonction endothéliale, le tonus vasculaire, l'hémostase, les lipides et les cellules inflammatoires.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault