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Etude des performances de quelques variétés de riz pluvial à  Kinshasa


par Elie TSHIBANGU BUDIMI
Université Pédagogique Nationale - Ingénieur Agronome 2020
  

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ABSTRACT

Six upland rice varieties namely IR4768-13-2-2 ; WAB804-23-1-1-2H3 ; WAB781-140-1-1-HB ; Nerica 4 ; Nerica 1 ; Nerica 11 were evaluated in an adaptation trial under Kinshasa agro-ecological conditions. The trial was carried-out using the randomized block design. The objective of the experiment was to assess the performance of improved upland rice varieties in order to select the best performing under Kinshasa conditions. Results obtained revealed all varieties obtained similar number of tillers per plant. As far as the number of panicles is concerned, the IR4768-13-2-2 variety produced the highest number of panicles. The tallest plants were recorded under Nerica 11 and WAB781-140-1-1-HB varieties while the longest panicles were got under Nerica 4; WAB804-23-1-1-2H3 and Nerica 11 varieties.

Key-words: Assessment, varieties, rainfed rice, Nerica

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INTRODUCTION

Les céréales occupent une place dominante dans la nutrition humaine depuis la nuit de temps. Parmi ces céréales, le maïs, le riz et le blé constituent l'élément le plus important du régime alimentaire humain. Ils fourniraient 42,5% des apports énergétiques alimentaires mondiaux et contribuent de manière substantielle à la sécurité alimentaire des pays en développement (FAO, 2016).

Le riz est la base alimentaire de près de 40% de la population mondiale (LACHARME, 2001). En Afrique, sa production a augmenté, mais pas suffisamment pour suivre le rythme de la hausse de la consommation qui était estimée annuellement entre 1961 et 2005 à 4,52% (GRAIN, 2009).

Selon le Centre du riz pour l'Afrique (ADRAO) cité par GRAIN (op. cit.), le niveau d'autosuffisance en riz en Afrique subsaharienne est faible. Ce qui veut dire qu'aujourd'hui le continent s'approvisionne sur le marché international du riz pour satisfaire environ 39 % de ses besoins de consommation en riz. Le coût de ces importations s'élève à presque 2 milliards de dollars par an.

Pour assurer l'autosuffisance en riz, certains gouvernements et certains riziculteurs pensent qu'il faut augmenter la production locale grâce à une augmentation des rendements par unité de surface. En effet, la croissance de cette productivité passe aussi par des variétés améliorées plus résistantes aux stress biotiques et abiotiques (FAO, 2016).

Pour ce faire, le Centre du riz pour l'Afrique a développé et contribué largement avec les variétés « Nouveaux Riz pour l'Afrique » (Nerica) donnant des rendements élevés, résistante au striga et la pyriculariose. A côté de « Nerica », d'autres variétés améliorées du riz existent dont les variétés IR et WAB (ADRAO, 2008). Ces variétés améliorées seraient bien adaptées dans les conditions agro-écologiques de Kinshasa mais ce degré d'adaptabilité varierait d'un cultivar à un autre suivant les performances que chacune d'elles exprimerait.

Notre essai a été installé au sein de l'Université Pédagogique Nationale, situé dans la commune de Ngaliema, dans la Ville province de Kinshasa, au croisement des avenues Route Matadi et l'avenue de la Libération (ex 24 Novembre).

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L'objectif principal poursuivi dans cette étude était d'évaluer les performances de ces variétés améliorées en vue de sélectionner la variété aux meilleures performances dans les conditions de Kinshasa.

Outre l'introduction et la conclusion, ce travail est organisé autour de 3 chapitres : le premier parle des généralités sur le riz, le deuxième aborde le milieu d'étude, les matériels et méthode utilisés et enfin le troisième présente les résultats obtenus et leur discussion suivie d'une conclusion.

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CHAPITRE PREMIER : GENERALITES SUR LE RIZ 1.1 ORIGINE ET EXTENSION

Il est généralement admis que la domestication du riz s'est faite d'une manière indépendante en Chine, en Inde et en Indonésie, d'où trois races de riz : sinica (appelé aussi japonica), indica et javanica (appelé aussi bulu en Indonésie). Des découvertes archéologiques ont révélé que le riz tropical ou indica était cultivé à Hu-mu-tu, dans la province de Chekiang, en Chine.

Le riz s'est rapidement dispersé à partir de ses habitants tropicaux (Asie du Sud et du Sud-Est) et subtropicaux (Chine du Sud-Ouest et du Sud) vers des altitudes et latitudes beaucoup plus élevées en Asie. Il a été introduit dans des lieux aussi éloignés que l'Afrique, l'Amérique et l'Australie au cours des six derniers siècles. Le riz était cultivé en Europe à partir du 8e siècle (JULIANO, 1994).

1.2 BIOLOGIE DE LA PLANTE

1.2.1 MORPHOLOGIE

Le système racinaire du riz est constitué de deux types de racine au cours de son développement : les racines séminales qui proviennent de la radicule, sont remplacées par des racines secondaires ou adventices qui apparaissent au tallage à partir des noeuds souterrains de la jeune tige, puis sur des noeuds supérieurs. Ces racines assurent l'alimentation de la plante en eau et en éléments nutritifs. La densité et le développement du système racinaire dépendent surtout du type de sol et des techniques agricoles (ANGLADETTE, 1966). La profondeur maximale des racines est d'environ 40 centimètres. Mais certaines variétés peuvent atteindre 90 centimètres de profondeur (cas du riz flottant). Les racines du riz ont la capacité d'utiliser l'oxygène de l'eau (ADRAO, 1995).

La tige ou chaume est faite de noeuds limitant un certain nombre d'entre-noeuds correspondants. Les entre-noeuds, ronds et creux, sont extrêmement réduits à la base de la tige, mais s'allongent au fur et à mesure que le pied du riz grandi. Chaque noeud est le point d'attache d'une feuille engainante (KAMBOU, 2008). Entre la tige principale et les feuilles inférieures se développent des tiges secondaires dites talles de premier ordre. Les talles de second ordre se développent sur celles de premier ordre. Le tallage est fonction du milieu de culture, de la variété et de la fertilisation (ADRAO, op. cit.).

Le riz est une plante à jour court dont la sensibilité à la photopériode diffère selon les variétés. Les variétés à cycle court sont plutôt insensibles ou peu sensibles à la

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Les feuilles sont formées de deux parties : la gaine foliaire et le limbe foliaire. Elles prennent naissance au niveau des noeuds (LACHARME, 2011). Elles ont une structure linéaire, à nervation parallèles, engainantes et enveloppent la tige. La disposition des feuilles est alterne (distique) (RAKOTOARISOA, 2000). En général, il y a deux (2) petites pièces membraneuses appelées ligule bifide (10 à 14 mm) et deux (2) oreillettes basales ciliées ou auricules (2 à 4 mm) au niveau de la jonction de la gaine et du limbe (RASOAMANANIVO, 2017).

L'inflorescence est une panicule constituée d'un axe portant des ramifications primaires ou racèmes formant des grappes. Les racèmes comportent des ramifications dites secondaires ou axiales qui portent de petits épis d'un ou plusieurs épillets. La fleur de l'épillet comporte un pistil et six étamines portant chacune une anthère. Le fruit ou le paddy est un caryopse. Le grain de riz est enveloppé par deux glumelles intimement serrées l'une à l'autre après la pollinisation et dont la réunion forme l'apex (KAMBOU, 2008).

1.2.2 PHYSIOLOGIE

Au cours de sa croissance, le riz passe par trois phases essentielles. Une phase végétative, allant de la germination à l'initiation des primordiaux floraux ; une phase reproductive, qui va de cette initiation à la pollinisation ; et enfin une phase de maturation du grain. Il convient de noter que la durée de la phase végétative varie significativement selon les espèces dans les mêmes conditions culturales, tandis que celle de la phase reproductive reste à peu près constante quelle que soit la variété (AKAKPO, 2011)

Chez les riz de type indica, la dormance est d'autant plus prononcée que le cycle est long et n'existe normalement pas chez les variétés à cycle court. Chez certaines variétés, la dormance est liée à la photopériode, les jours longs accentuant la dormance. Les variétés de type japonica n'ont pas de dormance. La dormance est un handicap lorsque l'on veut cultiver une même variété deux fois par an et que la récolte de la première saison sert au semis de la seconde. La dormance n'a pas d'incidence sur la longévité des graines dont le pouvoir germinatif chute rapidement après un an dans les conditions habituelles de conservation.

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photopériode alors que les variétés à cycle long y sont généralement sensibles. En outre, les variétés de type indica sont généralement plus sensibles que celles de type japonica (SCHALBROCK, 2001).

1.3 TAXONOMIE

Le riz (Oryza) appartient au :

Règne : Plantae

Sous-règne : Viridaeplantae

Division : Magnoliophyta

Classe : Liliopsida

Sous-classe : Commélinidées

Ordre : Cyperales

Famille : Poacées

Genre : Oryza

Espèce : Oryza sativa (ANONYME, 2018).

1.4 ECOLOGIE

Le riz africain pousse bien au-dessus de 30°C. La fertilité des épillets diminue considérablement au-dessus de 35°C. Les températures inférieures à 25°C réduisent la croissance et le rendement. Des températures nocturnes inférieures à 15°C peuvent entrainer une stérilité des épillets alors que des températures supérieures à 21°C lors de la floraison sont nécessaires à l'anthèse et à la pollinisation (BEZANCON et DIALLO, 2006). En système pluvial, au moins 750 mm de pluie sur une période de 3 à 4 mois sont nécessaires. O. sativa est vulnérable à la sécheresse

Concernant le sol, O. glaberrima est cultivé sur une large gamme. Si la disponibilité en eau est une condition adéquate pour toute riziculture, le riz africain a des aptitudes naturelles à résister à la sécheresse (AKAKPO, 2011). O. glaberrima est aussi reporté d'être plus précoce qu'O. sativa mais à égrainage plus forte (MONTCHO et al, 2013 cités par RASOAMANANIVO, 2017).

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1.5 USAGE

Le riz est une source d`alimentation humaine presque parfaite, avec un équilibre idéal entre protéines, lipides et glucides. Les découvertes scientifiques ont aidé à renouveler l'intérêt pour le riz comme clef d'un régime sain. L'amidon de riz blanc aurait la propriété de réduire les pertes d`eau par l'organisme. Si on a l'intestin fragile, le riz blanc est tout indiqué. Le riz blanc est une céréale très douce pour l'intestin, car après sa digestion, cette céréale ne laisse pas beaucoup de résidus (LEAHU, 2009)

Le riz sert à fabriquer de l'alcool, de l'amidon, du glucose, de l'acide acétique, de l'acétone et de l'huile. Il entre aussi dans la composition de nombreux produits cosmétiques, pharmaceutiques et dans la composition diététique (AUBIN et DAGALLIER, 1997).

Dans une perspective d'intensification des rizières irriguées, l'utilisation de la paille comme fourrage amélioré est une option intéressante. Alimenter les grands ruminants avec de la paille issue de la récolte du riz d'automne, traitée à l'urée, représente un apport fourrager stratégique en période hivernale de carence alimentaire et contribue aussi à couvrir les besoins des animaux lors des labours de printemps (MARTIN et al., 2007)

1.6 CULTURE

La préparation du terrain dépend du type de riziculture envisagé : riziculture irriguée, riziculture inondée et riziculture pluviale. Le riz pluvial n'exige pas des préparatifs de terrain très compliquées comme chez le riz irrigué ; un labour profond et une bonne égalisation de terrain comme pour les autres céréales suffisent (NYABYENDA, 2005).

Le riz pluvial est semé à la volée, en poquets ou en lignes continues. Pour le semis direct, on met 4 à 8 grains de riz par poquet. Il est aussi effectué en lignes continues ou en poquets. Les écartements recommandés sont de 20 cm x 20 cm, 30 cm x 30 cm ou 20 cm x 30 cm. Une densité de semis appropriée facilite le maintien d'une population optimale et la formation rapide de la couverture végétale pour empêcher la croissance des adventices.

La profondeur optimale de semis est de 3 à 4 cm et assure une germination uniforme, une densité de peuplement uniforme et un tallage adéquat et sain. Le semis à la volée demande une importante quantité de semences (80 à 100 kg/ha). Environ 5-6

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grammes par mètre carré soit 50-60 kg par hectare pour le semis en lignes (continu ou poquets) (ADRAO, 2008).

Presque tous les sols de riz pluvial ont une faible teneur en azote. Les engrais azotés favorisent une croissance vigoureuse des plants de riz ainsi que la production des feuilles vertes et d'un grand nombre de talles et panicules. Pour les variétés améliorées de riz pluvial, on recommande en général environ 60 kg N/ha, avec des ajustements marginaux en fonction de la fertilité initiale du sol, des cultures successives précédentes, de l'humidité du sol et des conditions saisonnières. L'application fractionnée d'azote améliore le rendement en grain.

Il faut appliquer la première dose d'azote après ou pendant le premier sarclage, en général deux ou trois semaines après la germination. On observe également que la croissance des adventices est réduite lorsque l'azote est appliqué après la levée des plantules plutôt qu'au moment des semis, ce qui permet d'augmenter l'humidité et les éléments nutritifs disponibles ainsi que le rendement. La seconde dose d'azote doit être appliquée à l'initiation paniculaire (ou 60 à 65 jours avant maturation). L'azote appliqué à ce stade augmente le nombre d'épillets remplis par panicule (PANDE, 1997).

Le phosphore favorise la croissance radiculaire du riz, le tallage ainsi que la formation et le rendement des grains. La disponibilité en phosphore est faible dans les sols alluviaux de culture pluviale et les rendements du riz diminuent avec les récoltes, ce qui pourrait être évité en augmentant le taux d'apport de phosphore. Le taux optimal pour une variété avec un cycle de 100 à 110 jours s'est révélé être de 20 à 40 kg P2O5/ha (PANDE, op. cit).

Le potassium favorise le tallage et accroît la taille et le poids des grains. Il permet à la plante de mieux résister à la verse et aux attaques de maladies et d'insectes (parois cellulaires plus épaisses) et à la sècheresse. Enfin il accroit la réponse de la plante au phosphore, il est apporté sous forme de KCL (LACHARME, 2011).

Le riz est généralement prêt à être récolté entre 25 à 35 jours après sa pleine floraison, sous les tropiques, durant la saison sèche. Et au bout de 35 à 40 jours durant la saison humide et dans les pays tempérés. Habituellement à ce stade, 85-90 pourcent des panicules deviennent jaunes à jaune doré. Tout retard de récolte provoque des pertes dues aux rats, aux oiseaux, à la verse et à l'égrenage spontané. Si les panicules sont humides à

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cause de la pluie ou à cause de la présence d'eau stagnante, les grains commencent à germer dans la panicule (viviparité), générant de lourdes pertes en quantité et en qualité (CHAUDHARY et al., 2003).

La coupe se fait à l'aide d'une faucille, à une hauteur de 5 à 10 cm, par paquets de 8 à 10 pieds. Effectuer une mise en gerbe (ensemble de tige disposé de sorte que les panicules soient rassemblées d'un même côté) pour réduire l'humidité des grains de riz (SIDO, 2007).

1.7 RENDEMENT

La plupart des variétés de riz existantes, en particulier les variétés modernes et les hybrides, ont un rendement potentiel plus élevé que le rendement réel. De plus, on constate une variabilité considérable des niveaux de rendement réel atteints, même dans des systèmes de production semblables. Dans beaucoup de pays en développement, les rendements de riz irrigué n'atteignent que 4 à 6 tonnes/ha, alors que le rendement potentiel des variétés modernes de riz est 10 à 11 tonnes/ha dans des conditions tropicales humides (FAO, 2004).

1.8 TECHNOLOGIE POST RECOLTE

Les opérations de post-récolte comportent le nettoyage, le battage, le séchage,

le stockage.

Nettoyage

Il est important de nettoyer le riz pour retirer les graines étrangères, les pierres et les déchets, car ils ont par la suite une influence sur la qualité de l'usinage. Le riz contenant des impuretés risque d'avantage de se détériorer pendant le stockage. Le nettoyage peut être fait manuellement et mécaniquement. Le riz bien nettoyé se conserve bien et a une bonne qualité d'usinage (ADRAO, 2008)

Battage

Les méthodes de battage du riz sont très variables d'un pays à l'autre. Elles sont en général classées selon que le travail est fait à la main, à l'aide d'un animal ou d'une machine. Le battage manuel consiste souvent à frapper les panicules sur une plateforme de bambous ou de bois ou sur un fût vide. Parfois, les panicules récoltées sont foulées par des

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animaux. Les batteuses mécaniques sont de plus en plus utilisées dans la riziculture pluviale (ADRAO, 2008).

Séchage

Après le battage, les grains humides sont étalés sur une surface sèche (sol en béton, nattes, toiles ou bâches, feuilles de plastiques). Le grain doit être remué plusieurs fois pour que le séchage soit homogène. Le taux d'humidité du paddy à la récolte varie entre 20 à 26 pourcent et doit être ramené à 14 pourcent, taux optimal pour garantir un bon stockage ou un bon rendement au décorticage (SPID, 2011).

Stockage

Le riz est très sensible aux variations de température et d'humidité relative. Les insectes et les maladies sont également plus virulents après des hausses température et d'humidité relationnelle. Des pertes se produisent pendant le stockage, non seulement en quantité mais également en qualité. Le riz peut être entreposé en paddy ou en riz usiné dans des sacs, paniers, des fûts et des greniers (SPID, op. cit).

Décorticage

Le décorticage est une opération qui consiste à débarrasser le paddy de ses glumes et glumelles. On obtient le riz décortiqué ou cargo, puis on débarrasse le riz décortiqué des différentes couches du péricarpe. On obtient alors le riz blanc par l'opération de blanchiment (INRAN, 2007).

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CHAPITRE DEUXIEME. MILIEU, MATERIEL ET METHODE

2.1. MILIEU

2.1.1. MILIEU EXPERIMENTAL

Notre essai a été installé au sein de l'Université Pédagogique Nationale, située dans la commune de Ngaliema, dans la Ville province de Kinshasa, au croisement des avenues Route Matadi et l'avenue de la Libération (ex 24 Novembre). Les données recueillies par GPS précisent que, la ville de Kinshasa est située à 15° 14' de longitude Ouest, 4° 22' de latitude sud et à environ 440 m d'altitude (KWADJE, 2012).

2.1.2. CLIMAT

La ville province de Kinshasa connait un climat tropical chaud et humide. Selon la classification de Köppen. C'est un climat du type Aw4 qui est caractérisé par l'alternance de deux saisons :

- Une grande saison pluvieuse de huit mois allant de mi-septembre a mi-mai, avec une inflexion de pluviosité en Décembre et en Février,

- Une petite saison sèche de quatre mois qui va de mi-mai à mi-septembre. (TANGELO, 2007).

Les données climatiques récoltées durant la période expérimentale sont présentées dans le tableau 1 ci-après :

Tableau 1 : Données climatiques durant la période expérimentale

Mois

Température (°C)

Précipitation (mm)

Maximale

Minimale

Moyenne

Février

30,9

22,6

26,3

165,4

Mars

32,1

23,1

26,8

157,8

Avril

32,5

22,8

26,9

380,5

Mai

31,0

23,1

26,2

150,6

Juin

27,8

20,5

23,4

0,0

Source : Division de la météorologie de Binza-Delvaux (2020).

2.1.3. VEGETATION ET SOL

La composition granulométrique du sol de l'UPN est sablonneuse (plus de 80% de sable) et est faiblement acide avec une faible capacité de rétention d'eau qui lui

11

confère une unité marginale pour l'agriculture (RISASI, 2009). Ainsi, les analyses du sol réalisées au Centre Régional d'Etudes Nucléaires de Kinshasa (CRENK) en sigle, sont présentées dans le tableau 2 ci-dessous.

Tableau 2 : Caractéristiques de sol de l'UPN

P pH C (%) K+ N (%) P Ca++ Mg++ C/N CEC M.O

33,38 5,74 0,91 0,22 0,084 0,08 0,69 0,03 6,34 5 0,75

Source : CREN-K., 2003 cité par KUSAKANA (2005).

Notre champ expérimental était colonisé par Cynodon dactylon, Cyperus distans, Eleusina indica, Imperata cylindrica, Urena lobata, Euphorbia hirta.

2.2. MATERIELS

2.2.1. MATERIEL VEGETAL

Les semences qui ont servi pour notre expérimentation, étaient constituées de six variétés du riz pluvial, à savoir : IR 4768-13-2-2, WAB804-23-1-1-2H3, WAB781-140-1-1-HB, Nerica 4, Nerica 1, Nerica 11.

2.2.2. AUTRES MATERIELS

Pour notre travail d'expérimentation, nous avions aussi utilisé les matériels ci-après : la houe, le râteau, la machette, le mètre ruban, la ficelle.

2.3 METHODES

2.3.1. DISPOSITIF EXPERIMENTAL

Le dispositif expérimental de blocs complet randomisé répété 3 fois, soit 18 parcelles a été utilisé dans cette étude. La dimension des parcelles expérimentales a été de 2m x 0,5m, soit 1m2. La dimension du champ expérimental a été de 13m x 4m, soit 52m2. Les 6 traitements constitués de 6 variétés ont été affectés de manière aléatoire aux différentes parcelles expérimentales tel que présenté à la figure 1. Ces six variétés du riz dont IR 4768-13-2-2, WAB804-23-1-1-2H3, WAB781-140-1-1-HB, Nerica 1, Nerica 4 et Nerica 11 ont été évaluées au champ expérimental de la faculté des sciences agronomiques du 13 février au 29 juin 2020.

12

0.25 m

0.25 m

Bloc1

1 m

Bloc2

Bloc3

T5 T1 T3 T6 T2 T4

1 2 3 4 5 6

T1 T3 T4 T2 T6 T5

12 11 10 9 8 7

13 14 15 16 17 18

T6 T5 T2 T3 T4 T1

Fig. 1. DISPOSITIF EXPERIMENTAL

Légende

T : Traitement ou variété

T1 : IR 4768-13-2-2

T2 : WAB804-23-1-1-2H3

T3 : WAB781-140-1-1-HB

T4 : Nerica 4

T5 : Nerica 1

T6 : Nerica 11

2.3.2. CONDUITE DE L'ESSAI a) Préparation du terrain

La préparation du terrain a consisté à la délimitation du terrain à l'aide du mètre ruban et de ficelles, au défrichement suivi d'un labour superficiel à la houe tout en enfouissant les mauvaises herbes défrichées. Après labour, le terrain a été nivelé avec un râteau puis reparti en blocs et en parcelles. Ces opérations ont été suivies de la détermination des poquets ensuite de l'étiquetage en vue d'identifier les différentes parcelles et les traitements qui y étaient affectés. Ces opérations ont été effectuées le 02 février 2020.

13

b) Fertilisation ;

Le 10 février 2020 soit trois jours avant le semis, toutes les parcelles ont été fertilisées avec le NPK 12-24-12 et DAP comme engrais de fond. Cet apport a effectué à la dose de 180 g de NPK 12-24-12 mélangé à 90 g de DAP par parcelle. Soit 0,27 kg, Ces engrais ont été appliqués à la volée puis enfouis à l'aide d'un râteau.

c) Semis

Le semis a eu lieu le 13 février 2020, trois jours après l'épandage d'engrais. Il a été effectué dans des poquets d'environ 3 cm de profondeur a raison de deux graines par poquets aux écartements de 20 cm entre les lignes et 20 cm dans la ligne soit 30 poquets par parcelle. Ce semis a été effectué à une densité de 450.000 plants/ha.

d) Entretien

L'entretien a consisté aux sarclages manuels et aux arrosages ainsi qu'à l'apport de l'urée en couverture. Le sarclage ont été effectué 5 fois. Les arrosages ont été réguliers durant les trois premières semaines de la mise en place de notre culture.

2.3.3. PARAMETRES OBSERVES

Les données ont été prélevées dans les deux lignes centrales qui ont constitué notre parcelle utile ou parcelle échantillon. Ces données ont concerné les paramètres suivants :

1. Le nombre de talles par plant ;

2. Le nombre de talles fertiles : ce sont des talles portant des panicules. Il a été déterminé par dénombrement parcelle par parcelle ;

3. La hauteur de plants (cm) : La hauteur a été mesurée à partir du collet jusqu'au sommet au moyen d'un mètre ruban. Ce paramètre renseigne sur la résistance à la verse des plantes. La prise des mesures de la hauteur de plants a été effectuée l'épiaison ;

4. La longueur des panicules (cm) : c'est la longueur à partir de la base de la panicule jusqu'à son sommet. Il a été mesurée à l'aide d'un mettre ruban ;

14

2.3.4. ANALYSES STATISTIQUES

Les données collectées ont été analysées à l'aide du logiciel statistix 8.0. Elles ont été soumises aux analyses de variance. En cas de différences significatives entre les traitements, les moyennes étaient comparées par le test de la plus petite différence significative (ppds ou LSD) au seuil de 5%. Les moyennes qui ne diffèrent pas statistiquement entre elles sont notées par la même lettre.

2.4. DIFFICULTES RENCONTREES

Pendant la période expérimentale, la culture a fait face à plusieurs contraintes à savoir la crise due à la pandémie de la Covi19, notamment la proclamation de l'état d'urgence qui ne nous a pas permis de faire un suivi permanant de la culture et prélever tous les paramètres susceptibles permettant de faire une évaluation concise. Mon champ a été ravagé par les poules vu que son emplacement voisin du poulailler. La vie humaine étant sacrée, les contraintes citées ci haut ne m'ont pas permis d'arriver jusqu'à la récolte, d'où l'absence des données en rapport avec les autres paramètres de rendement tels que le nombre de grains par panicule, le poids de 1000 grains ainsi que le rendement.

15

CHAPITRE TROISIEME. RESULTATS ET DISCUSSION

3.1. RESULTATS

Les résultats sur les différents paramètres évalués sont présentés dans les tableaux allant de 3 à 6.

3.1.1. Nombre de talles

Les résultats du nombre de talles par plante sont consignés dans le tableau 3

qui suit.

Tableau 3. Nombre de talles

Traitement

 
 

T1

8,1333

#177; 3,7859

T2

4,6667

#177; 2,3094

T3

4,4533

#177; 0,5774

T4

5,0000

#177; 2,0000

T5

4,5833

#177; 2,8868

T6

4,1267

#177; 0,5774

Fcal

1.22ns

CV

45.27

Ppds (talles)

-

Légende : T1 : IR4768-13-2-2 ; T2 : WAB804-23-1-1-2H3 ; T3 : WAB781-140-1-1-HB ; T4 : Nerica 4 ;
T5 : Nerica 1 ; T6 : Nerica 11

Les résultats présentés dans le tableau 3, ne montrent aucune différence significative de nombre de talles entre les traitements.

3.1.2. Nombre de talles fertiles (panicules)

Les résultats du nombre de talles fertiles (panicules) par plant sont présentés dans le tableau 4.

Tableau 4. Nombre de talles fertiles (panicules) par plant

traitement

 

T1

5,5500 #177; 2,8868a

T2

2,0333 #177; 1,0000b

T3

3,0100 #177; 1,0000ab

T4

2,5933 #177; 2,0817b

T5

2,9433 #177; 1,0000ab

T6

2,4933 #177; 0,5774b

Fcal

2,19*

CV

47.11

Ppds(panicules)

2.6601

16

Légende : T1 : IR4768-13-2-2 ; T2 : WAB804-23-1-1-2H3; T3 : WAB781-140-1-1-HB; T4 : Nerica 4; T5 : Nerica 1; T6 : Nerica 11

Il ressort des résultats inscrits dans le tableau 4 ci-haut une différence significative entre les traitements pour le nombre des talles fertiles par plante. 3 groupes des traitements sont observés. Parmi ces groupes, la variété IR4768-13-2-2 (T1) a produit le plus grand nombre des talles fertiles (5,5500 talles fertiles), suivi des variétés WAB78-140-1-1-HB et Nerica1 (T3; T5) avec respectivement 3,0100 et 2,9433 talles fertiles ; alors que les variétés WAB804-23-1-1-2H3 ; Nerica 4 et Nerica 11 (T2 ; T4 ; T6), ont produit le plus faible nombre des talles fertiles soit respectivement 2,0333, 2,5933 et 2,4933 talles fertiles. Le nombre des panicules a varié suivant l'ordre T1? T3 ; T5? T4 ; T6 ; T2.

3.1.3. Hauteur de plants (cm)

Les résultats de la hauteur de plants sont repris dans le tableau 5 ci-dessous. Tableau 5. Hauteur de plants (cm)

Traitement

 

T1

64,367#177;2,9670ab

T2

55,467#177;7,8475b

T3

67,400#177;0,6083a

T4

56,233#177;9,4500b

T5

56,033#177;0,6658b

T6

70,300#177;3,9887a

Fcal

3.68*

CV

9.59

Ppds (cm)

10.754

Légende : T1 : IR4768-13-2-2 ; T2 : WAB804-23-1-1-2H3; T3 : WAB781-140-1-1-HB;

T4 : Nerica 4; T5 : Nericab1; T6 : Nerica 11

Il ressort des résultats présentés au tableau 5 qu'il y a une différence significative entre les traitements pour la hauteur de plants. Les variétés les plus hautes sont Nerica 6 et WAB781-140-1-1-HB (T6 et T3) avec respectivement des plants ayant 70,300 cm et 67,400 cm, suivi de IR4768-13-2-2 (T1) (64,367 cm) ; tandis que Nerica 4 (T4), Nerica 11 (T5) et WAB804-23-1-1-2H3 (T2) ont produit respectivement des plants nains ayant respectivement 56,233 cm, 56,033 cm et 55,467 cm.

17

3.1.4. Longueur des panicules (cm)

Les résultats relatifs à la longueur des panicules sont repris dans le tableau 6

qui suit.

Tableau 6. Longueur des panicules (cm)

Traitement

 

T1

7,870 #177; 0.3604b

T2

17,750 #177; 2.3110a

T3

6,247 #177; 0.6231b

T4

18,483 #177; 2.5032a

T5

7,853 #177; 0.2589b

T6

14,337 #177; 7.1395a

Fcal

9.03*

CV

25.92

Ppds (cm)

5.7009

Légende : T1 : IR4768-13-2-2 ; T2 : WAB804-23-1-1-2H3; T3 : WAB781-140-1-1-HB; T4 : Nerica 4; T5 : Nerica 1; T6 : Nerica 11

Les résultats présentés dans le tableau 6, montrent une différence significative de la longueur des panicules entre les traitements. Les meilleures variétés sont Nerica 4 ; WAB804-23-1-1-2H3 et Nerica 11 (T4 ; T2 et T6). Elles ont produit les plus longues panicules (18,483 cm ; 17,750 cm et 14,337 cm), tandis que les traitements IR4768-13-2-2 (T1) ; Nerica 1 (T5) ; et WAB781-140-1-1-HB (T3) ont produit respectivement des panicules moins longues mesurant respectivement 7,870 cm ; 7,853 cm ; 6,247 cm.

3.2. DISCUSSION

L'examen des résultats de l'évaluation des quelques variétés de riz (Nerica, IR et WAB) dans les conditions agro écologiques de Kinshasa a révélé des différences significatives pour certains caractères et non significatives pour d'autres en fonction des variétés. Cela indique qu'il existe à la fois une variabilité ou une homogénéité pour les caractères étudiés. La variabilité est observée pour la hauteur des plants, nombre des talles fertiles, longueur des panicules alors l'homogénéité est observée pour le nombre des talles.

A ce titre, l'étude a permis d'identifier trois groupes de variétés en rapport avec nombre de talles fertiles (tableau 4). La variété IR4768-13-2-2 (T1) s'est imposé comme la meilleure alors que WAB804-23-1-1-2H3 ; Nerica 4 et Nerica 11 (T2 ; T4 ; T6) formant le même groupe homogène ont produit moins des talles fertiles. En comparant ce paramètre avec le nombre des talles produits (tableau 3), il apparait qu'il y a des talles qui

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n'ont pas formé des panicules. Ceci pourrait être une résultante des facteurs abiotiques. Au regard de ces résultats, il se dégagerait une adaptation de la variété IR4768-13-2-2 (T1) par rapport aux autres.

Le nombre des talles fertiles est l'un des indicateurs de bonne productivité. Il convient de souligner comme NGUETTE et al (2006) et ONDO et al (2013) que le nombre des talles produits par un génotype est un caractère variétal. Ce qui justifie l'homogénéité observé entre ces variétés pour ce caractère. Ces résultats s'opposent à ceux observés en Afrique de l'Ouest par MONTY et al. (1997). Celui-ci indique que les variétés Nerica peuvent produire jusqu'à 100 % de talles fertiles.

La hauteur des plants (tableau 5) a varié entre 70,3 et 55,5. On a observé trois groupes de variétés dont les plus hautes ont été Nerica 11 (T6) et WAB781-140-1-1-HB (T3) alors que Nerica 4 (T4), Nerica 1 (T5) et WAB804-23-1-1-2H3 (T2) formant le même groupe des hauteurs ont été le plus nains. ONDO et al (2013) ont observé les hauteurs de 121,9 cm pour Nerica 1, 127,4 cm pour Nerica 4 et 109,07 cm pour NERICA 11 alors que dans nos conditions nous avons trouvé 56,2 cm, 56,03 cm et 70,3 cm respectivement pour Nerica 4, Nerica 1 et Nerica 11. BANGATA et al. (2013) ont trouvé pour quelques lignés de Nerica à N'djili brasserie (Kinshasa) la hauteur variant entre 98,07 cm et 112,9 cm. Il se dégage que nos valeurs observées sont inférieures. Ces résultats sont tributaires de conditions du milieu.

Concernant la longueur des panicules (tableau 6), deux groupes des variétés se dégagent avec comme le meilleur celui constitué des variétés WAB804-23-1-1-2H3 (T2), Nerica 4 (T4) et Nerica 11 (T6). La variété WAB804-23-1-1-2H3 (T2) qui a produit moins des panicules que toutes les autres se classe parmi les meilleures en ce qui concerne la longueur des panicules.

En effet, selon ADRAO (2001) cité par ONDO et al. (2015) les variétés portant des longues panicules pourraient donner des rendements élevés. ONDO et al. (op. cit.) Ont trouvé pour Nerica 1, 4 et 11 ; les valeurs des longueurs des panicules comprises entre (26,7 cm et 30,28 cm). Ces valeurs sont supérieures aux notres qui sont comprises entre 7,8 cm et 18,4 cm. KUKUPULA et al. (2016) ont trouvé à l'INERA Kiyaka que la variété IR4768-13-2-2 (T1) a des panicules plus longues et Nerica 4 a des panicules

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moyennes. Les variétés ayant des longues panicules seraient prédisposées pour des rendements élevés résultant du nombre des grains élevés par panicule.

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CONCLUSION

L'étude d'adaptation de six variétés de riz, à savoir IR 4768-13-2-2, WAB804-23-1-1-2H3, WAB781-140-1-1-HB, Nerica 4, Nerica 1 et Nerica 11 a été menée à Kinshasa du 13 février au 29 juin 2020. L'objectif poursuivi dans cette étude était d'identifier la meilleure variété pour cette écologie.

A cet effet, quelques paramètres ont été évalués. Il s'agit : du nombre de talles par plant, de la hauteur de plants (cm) et de la longueur des panicules (cm).

A l'issue des investigations, les résultats suivants ont été obtenus : aucune variété n'a supplantée les autres pour le nombre de talles produits par plant. La variété IR4768-13-2-2 (T1) a produit plus des talles fertiles alors que les variétés NERICA 11 et WAB781-140-1-1-HB (T6 et T3) ont produit les plantes les plus hautes. Concernant la longueur des panicules, les meilleures variétés sont Nerica 4 ; WAB804-23-1-1-2H3 et Nerica 11 (T4 ; T2 et T6). Bien que certaines composantes de rendement n'aient pas pu être étudiées pour des raisons déjà évoquées, les données de la longueur des panicules pour les variétés Nercia 4 et WAB804-23-1-1-2H3 montrent un bon potentiel de productivité de riz à Kinshasa.

Au regard des contraintes qui sont survenues tout au long de notre expérimentation, nous suggérons à d'autres chercheurs d'approfondir ces investigations incluant toutes les autres composantes de rendement mais aussi d'évaluer ces variétés à la saison A dans cette même écologie pour mieux cerner leur comportement.

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