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Analyse sur le financement des banque au Sénégal. Modélisation des dépôts à  vue.


par Souleymane NDIAYE
Université de Thiès - Master en sciences économiques et de gestion 2015
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DU SENEGAL

Un Peuple - Un But - Une Foi

Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la

Recherche Scientifique

UNIVERSITE DE THIES

U.F.R. DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION FILIERE BANQUE FINANCE ASSURANCE MASTER

THEME : Analyse sur le financement des Banque au Sénégal : Modélisation des dépôts à vue

Président Jury :

Pr. Seydi Ababacar DIENG

Maître de Conférences, Agrégé en Economie

Encadré par:

Dr. Latif DRAMANI

Membres du Jury: Dr. Latif DRAMANI M. Elhadji Aliou CAMARA M. Mamadou MBAYE

Présenté par :

Souleymane NDIAYE

Année académique: 2013/2014

DEDICACES

Je voudrais exprimer toute ma reconnaissance à ma mère, à mon père, à ma femme et à mes frères et soeurs pour leurs encouragements et leurs prières.

REMERCIEMENTS

J'adresse tout d'abord mes remerciements à l'Université de Thiès qui nous a offert l'opportunité de faire ce master Banque Finance.

J'aimerais exprimer ma reconnaissance à notre coordonnateur du master, Monsieur El hadji Alioune CAMARA, pour son sens de direction, sa collaboration soutenue, sa confiance ainsi que sa disponibilité et ses encouragements. Je remercie à travers lui, tous les professeurs qui ont participé à notre formation.

Je tiens à remercier mon encadreur, je veux nommer M. Latif Armel DRAMANI.

Mes sincères remerciements à tous mes camarades de la promotion 2012, pour nos collaborations durant ces deux années de formation, je veux nommer : toute la classe.

Nous avons eu la chance d'être la 2ème promotion de ce master.

J'aimerai en plus exprimer ma gratitude à tout le personnel de l'UFR/SEG acteurs et personnes ressources comme Madame Awa Lo AIDARA.

II

SOMMAIRE

DEDICACES i

REMERCIEMENTS i

SOMMAIRE ii

INTRODUCTION 1

PARTIE 1. CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE 3

CHAPITRE 1 : CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE 3

SECTION 1 : CONTEXTE 3

SECTION 2 : PROBLEMATIQUE 5

CHAPITRE 2 : REVUE DE LA LITTERATURE 7

SECTION 1. REVUE THEORIQUE 7

SECTION 2. REVUE EMPIRIQUE 12

CHAPITRE 3. METHODOLOGIE 20

SECTION 1. DESCRIPTION DES VARIABLES 20

SECTION 3. OPERATIONNALISATION DES MODELES 22

PARTIE 2. CADRE PRATIQUE 26

CHAPITRE 4. RESULTATS DESCRIPTIFS 26

SECTION 1. PRESENTATION DES RESULTATS D'ANALYSES DESCRIPTIVES 26

CHAPITRE 5. LA DISCUSSION DES RESULTATS 54

CONCLUSION 73

WEBGRAPHIE 75

ANNEXES : 75

INTRODUCTION

Le système financier dans l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) reste dominer par le système financier formel, en l'occurrence le système bancaire. La période postcoloniale était marquée par un fort interventionnisme étatique. Les pouvoirs publics ont procédé à la nationalisation des institutions financières héritées de la colonisation et la création de nouvelles banques. Cependant, l'interventionnisme des pouvoirs publics n'a pas donné des résultats probants. Cette situation a conduit UEMOA à libéraliser son système financier dans le but de renforcer la mobilisation de l'épargne et la redistribution des ressources afin d'accroître la croissance économique. Malgré la libéralisation financière, les banques n'octroient pas pour autant des crédits. En effet, les modèles de croissance endogène précisent que le développement du système financier a un effet positif sur la croissance économique parce qu'il permet d'allouer une plus grande quantité d'épargne aux investissements.

Les résultats obtenus par ces programmes montrent à suffisance la nécessite de compter sur la mobilisation des ressources intérieures.

L'étude historique des faits économiques et sociaux ont montrées que le décollage de l'Europe a été rendu possible par une très grande mobilisation et une transformation importante de l'épargne. Cette mobilisation de l'épargne a permis le financement du développement.

En Afrique subsaharienne, on note une inadéquation entre les structures financières chargées de collecter cette épargne et les exigences de développement. L'insuffisance de l'épargne due à la modicité des revenus se révèle de plus en plus comme un handicap majeur a une croissance économique durable. Selon McKinnon et Shaw (1973) il existe une relation étroite entre l'étendue du développement financier et la croissance économique. Pour eux, le développement ne peut prendre place qu'à partir d'une accumulation de capital physique. Cette accumulation entraine des besoins de financement importants. Ces besoins peuvent être des finances de diverses manières dont l'endettement, l'aide extérieure, le financement par les ressources intérieures notamment des banques. La plupart des économies ont une nette préférence pour la mobilisation des ressources internes. Celle-ci passe par la mise en place d'un système financier efficace pour le financement des projets d'investissement publics et prives.

Un système financier est défini comme l'ensemble constitue par le marché financier et les intermédiaires financiers. Ces intermédiaires regroupent :

Les sociétés d'assurance, les établissements de micro finance, les établissements financiers non bancaires et les banques. Il n'est pas évident de déterminer avec certitude quel est le système le plus efficace entre le marché financier et les intermédiaires financiers. Mais dans les pays en voie de développement comme le Sénégal ; L'importance du secteur financier dans le développement de l'activité économique se mesure par un effet de levier important qui se manifeste, notamment, par une meilleure mobilisation de l'épargne pour un accroissement du financement à long terme et par une contribution positive à la balance des paiements. Sur la période récente, le poids du secteur financier sénégalais est resté modeste, tournant autour de 4,3% du PIB en 2011 pour près de 0,8% des emplois. Toutefois, une forte croissance est enregistrée sur la quasi-totalité des cinq principaux segments (les banques commerciales et établissements financiers, la micro finance, les assurances, les transferts de fonds et la bourse) alors que le niveau de risque est relativement contenu.

La difficulté d'accéder au financement constitue l'un des principaux obstacles à surmonter pour les entreprises sénégalaises. Malgré une surliquidité prononcée des établissements de crédit, on note une certaine frilosité à satisfaire le besoin de financement de l'investissement. Cette contrainte est davantage ressentie par les petites et moyennes entreprises (PME) qui représentent près de 90% du tissu économique.

Aussi, pour améliorer les conditions de financement des opérateurs économiques intervenant dans les filières prioritaires, les autorités sénégalaises ont entrepris la création d'un ensemble d'institutions au service de l'initiative privée. Ce nouveau dispositif s'articule autour du Fonds Souverain d'Investissements Stratégiques (FONSIS), du Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires (FONGIP) et de la Banque Nationale de Développement Economique (BNDE). Il devrait apporter un meilleur confort aux institutions financières. Il s'agit, notamment, d'atténuer les risques liés à l'octroi des crédits, d'améliorer l'intervention des institutions financières en faveur des PME et de réduire les taux d'intérêt appliqués par les institutions financières. Toutefois, pour permettre au secteur financier de contribuer pleinement à la réalisation des opportunités de croissance, il est nécessaire de promouvoir l'approfondissement du système financier. En effet, le manque de profondeur du système financier limite les possibilités de transfert de risque et rend difficile la mise en oeuvre et la transmission des politiques. Cela accentue la vulnérabilité aux chocs. Ainsi, notre étude portera sur 2 parties, notamment, une partie théorique ou conceptuelle et une partie qui s'intéressera à la pratique.

PARTIE 1. CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE CHAPITRE 1 : CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE

Durant cette partie, nous allons aborder en détail le cadre théorique et problématique, de l'analyse sur l'impact des banques dans l'économie du Sénégal.

SECTION 1 : CONTEXTE

L'histoire économique contemporaine enseigne que la plupart des pays qui ont connu des phases de développement économique sont ceux qui ont su se doter de systèmes financiers capables de canaliser efficacement des ressources financières importantes vers l'investissement productif. Ainsi, la croissance exponentielle enregistrée par l'Allemagne, la France et le Japon pendant la période des Trente Glorieuses (1945-1975) repose en partie sur l'existence de systèmes financiers favorables à l'accumulation du capital, fondés sur des relations étroites entre les banques et les entreprises. On a ainsi expliqué le développement de l'industrie allemande par le système de la Hausbank, qui établit des liens simples entre les entreprises et leur banque. De même, la montée en puissance de l'industrie au Japon et en Corée du Sud s'est construite sur la base de conglomérats industrialo-financiers- les zaibatsu nippons et les Chaebals coréens- qui assuraient une symbiose étroite entre la finance et l'industrie.

Dans l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), la politique monétaire est pilotée par la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). Depuis 1989, l'Institut d'émission s'est dotée d'un nouveau dispositif de gestion monétaire basé sur le recours aux mécanismes de marché pour réguler l'environnement bancaire. L'efficacité des dispositifs repose sur la grande sensibilité des conditions de refinancement aux taux directeurs et une forte élasticité de la demande de crédit au taux débiteur des banques basée sur la liquidité des banques secondaires [BCEAO, 2000].

Pour la Banque Centrale, contrôler les taux débiteurs nominaux des banques primaires est important pour la conduite de la politique monétaire. En effet, ce sont ces derniers qui influencent dans un contexte d'inflation stable les comportements des agents économiques non financiers.

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Si la Banque Centrale peut modifier ad libitum ses taux directeurs selon l'orientation qu'elle désire imprimer à l'économie, il revient au secteur bancaire d'assurer le relais de la politique monétaire en ajustant les taux débiteurs aux conditions de refinancement. Dans le contexte présent de la libéralisation financière, cette mission devient plus complexe dans la mesure où la maximisation de profit à court terme peut pousser les banques à amplifier dans la mesure d'amortir ou d'influer les hausses, notamment de faire baisser des taux directeurs du fait de la concurrence imparfaite du secteur.

En outre, certaines spécificités du système bancaire de l'Union suscitent des interrogations quant à la robustesse du lien entre les taux directeurs de la BCEAO et les taux débiteurs des banques primaires. En premier lieu, la politique monétaire dans l'UEMOA se heurte au problème de l'institutionnalisation des politiques intérieures nonobstant la mise en place de politiques de développement fixé sur des horizons courts ou à long termes.

Ainsi, le Sénégal a atteint le point d'achèvement de l'initiative PPTE en avril 2004 et a bénéficié de l'initiative d'allègement de la dette multilatérale (IADM).

En décembre 2010, un deuxième accord triennal au titre de l'ISPE 1 (instrument de soutien à la politique économique) a été conclu avec le FMI et son déroulement jugé satisfaisant lors de la septième et dernière revue du programme intervenue en juin 2014.

Dans le cadre de sa stratégie d'assistance pays, la Banque mondiale détenait, à fin juin 2014, un portefeuille de trente-trois projets actifs. Ces projets correspondent à des engagements de financement représentant 1 036,4 millions de dollars.

À la fin juin 2014, le Sénégal était noté B+ à long terme et B à court terme par l'agence de notation Standard & Poor's. La perspective du Sénégal a été rehaussée de « négative » à « stable » en juillet 2013, du fait notamment des efforts observés en matière de réduction du déficit budgétaire.

Le Sénégal était également noté B1 à long terme par l'agence Moody's pour ses obligations souveraines en devise et en monnaie locale, la note, inchangée depuis mars 2011, étant assortie d'une perspective stable.

L'importance d'apporter une réponse à cette question cruciale ne réside pas uniquement dans la compréhension du passé, mais également dans l'identification des pistes qui lui permettraient de rattraper le retard et de hisser le pays au même niveau de développement que ses semblables.

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S'agissant en particulier des effets de l'investissement, de la réduction de la pauvreté ou encore de ceux de la libéralisation interne et externe de l'économie.

Le message qui se dessine à l'heure actuelle dans les pays africains notamment le Sénégal est qu'une meilleure allocation des ressources peut non seulement avoir des effets bénéfiques directs, en permettant de produire plus avec les mêmes facteurs, mais peut aussi, en présence de politiques d'accompagnement appropriées, être à l'origine de processus cumulatifs qui renforcent la croissance à long terme. Cela renferme dans le système financier en général des problèmes, que nous tenterons de voir dans la section qui suive.

SECTION 2 : PROBLEMATIQUE

Les systèmes financiers africains sont dominés par les banques qui demeurent au centre des efforts de développement du secteur financier sur le continent dont le Sénégal.

L'écart de développement entre les divers systèmes bancaires au Sénégal est important. Certains sont d'ores et déjà au niveau des standards internationaux tandis que d'autres commencent à peine à sortir des périodes de répression financière. Toutefois, un certain nombre d'observations générales peuvent être faites sur les banques et sur leur rôle au sein du secteur financier à travers le pays.

La plupart des banques sénégalaises sont de taille restreinte, aussi bien en termes absolus qu'en termes relatifs. Le manque d'économies d'échelle est souvent associé à des inefficacités. Par ailleurs, le manque d'expertise et de technologies adéquates limite souvent la capacité des banques à offrir des services financiers appropriés pour les économies porteurs de croissance.

Les banques n'offrent souvent qu'un éventail limité de services, et les activités bancaires sont pratiquement inexistantes hors des centres urbains.

Les données bancaires montrent clairement que les banques sénégalaises ont de fortes possibilités de développement, par rapport aux autres banques de la sous régions. Les indicateurs tels que le ratio liquid liability/PIB (qui mesure les ressources monétaires mobilisées par les banques) et le ratio crédit privé/PIB (qui mesure le crédit octroyé par les banques) sont en effet, les plus faibles au monde.

Les banques de second rang affichent de faibles ratios d'intermédiation (mesurant les dépôts ayant fait l'objet d'une intermédiation au bénéfice du secteur privé). Cela est principalement due, d'une part, à la difficulté d'évaluer la solvabilité des clients, et d'autre part, à faire respecter les droits des créanciers.

Cette situation reflète, la prévalence de la pauvreté, les données dans le rapport 2013 de la BCEAO montrent que moins de 20 % des Sénégalais adultes sont titulaires d'un compte bancaire, contre 30 à 50 % dans les autres pays en développement. Cela s'explique en partie par le niveau élevé des commissions, le faible taux de pénétration des succursales, ainsi que le grand nombre de documents exigés pour l'ouverture d'un compte bancaire et l'alourdissement des taxes fiscale.

S'agissant de l'inefficacité, les banques sénégalaises sont généralement caractérisées par le niveau élevé des différentiels, des marges d'intermédiation et des charges indirectes. Etant de taille plus restreinte que les banques des autres pays en développement, les possibilités d'économies d'échelle et de diversification des risques s'en trouvent limitées. Les faiblesses de leurs cadres contractuels et la volatilité politique dans ces pays augmentent le coût de la pratique des affaires. Ces inefficacités persistent dans de nombreux cas, en l'absence d'une concurrence significative dans le secteur. En dépit d'améliorations substantielles dans l'efficacité et la responsabilité des systèmes bancaires africains au cours de la dernière décennie, il reste encore beaucoup à faire.

Ce constat de sous financement des activités économiques du Sénégal par les banques classiques nous amène à formuler la question principale de recherche suivante: les banques sénégalaises financent t- elles l'économie sénégalaise ?. Pour répondre à cette interrogation, nous essayerons de faire la revue théorique et empirique de la littérature.

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CHAPITRE 2 : REVUE DE LA LITTERATURE

Notre revue de la littérature va être structurée en deux sections : la revue théorique qui, va être segmenté en deux parties: la première partie sera relative au lien entre la libéralisation financière et la croissance et la deuxième partie mettra en exergue la relation entre le développement financier et la croissance ; et la deuxième section structurera la revue empirique.

Cela nous permet d'analyser, du point de vue théorique et empirique, la relation entre le développement du système financier et la croissance. Une analyse économétrique nous permettra par la suite de tester l'impact du système financier sur la croissance économique au Sénégal.

Section 1. Revue Théorique

A. Libéralisation financière et croissance économique

Le lien entre finance et croissance renvoie à la question de la répression financière. Selon certaines analyses, le maintien du taux d'intérêt bas imposé plus généralement par l'ensemble des interventions publiques visant à réprimer l'activité bancaire ne permet pas d'atteindre le taux de croissance optimal de l'économie. Dans cette partie, nous allons présenter la théorie de la libéralisation financière et les critiques à l'égard de cette théorie.

I. L'école de la libéralisation financière et son prolongement

Dans de nombreux pays en développement, le secteur bancaire est amené à jouer un rôle considérable dans le processus d'allocation des ressources car il n'existe que peu ou pas de marchés financiers d'actifs publics ou privés. A ce titre, les gouvernements le considèrent, très souvent, comme un secteur stratégique.

Ils cherchent donc à exercer un contrôle direct ou indirect sur lui. Ces contrôles ont pris des formes diverses et variées telles que la fixation des taux d'intérêt au- dessous de leur niveau d'équilibre de marché ou la constitution de réserves obligatoires permettant à l'Etat de financer son déficit budgétaire à faible cout. Pourtant, La répression

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financière, selon Mc Kinnon, Shaw et un grand nombre d'auteurs, conduit à un ralentissement de la croissance économique.

1. L'école de la libéralisation financière

La notion de la répression financière a été introduite par Mc kinnon et Shaw (1973) pour caractériser les pays en développement. Dans ces pays, le gouvernement contrôle le système bancaire et joue un rôle important dans l'allocation du crédit, par le maintien de taux d'intérêt négatifs en termes réels, par le taux bonification pour les secteurs prioritaires et les réserves obligatoires élevées.

A travers l'utilisation de ces instruments, les autorités monétaires perturbent les prix relatifs et l'allocation des ressources. La répression financière réduit les services fournis par le système financier aux épargnants, entrepreneurs et producteurs : elle étouffe l'activité novatrice et ralentit la croissance économique (King et Livine, 1993).

Par conséquent, la libéralisation du système financier doit tout d'abord favoriser le niveau d'épargne, en élargissant l'offre d'instruments d'épargne et en augmentant le rendement anticipé à travers des taux d'intérêt réels plus élevés. Le taux d'intérêt débiteur qui maximise la croissance est le taux d'équilibre du marché concurrentiel. Ce taux d'équilibre est atteint en libérant le taux créditeur, en payant un taux de marché sur les réserves obligatoires ou en les supprimant, et par la diminution du taux d'inflation. Atteindre ce taux d'intérêt d'équilibre permet d'accroître les ressources dont peut disposer le secteur financier, car la rémunération compétitive des dépôts bancaires réduit l'incitation à la consommation courante et attire l'épargne qui échappait auparavant au secteur formel.

Les partisans de la libéralisation financière montrent que celle-ci a également un effet sur l'efficience de l'investissement.

Pour Mc kinnon (1973), dans une économie financièrement réprimée, la tendance à financer les investissements qui rapportent un rendement à peine supérieur au plafond du taux de crédit est forte. Ce plafond décourage la prise de

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risque de la part des intermédiaires financiers et élimine les investissements à fort rendement potentiel.

Shaw (1973) montre que les plafonds de taux aggravent l'aversion pour le risque et la préférence pour la liquidité des intermédiaires financiers. Les banques privilégient les emprunteurs non risqués, à réputation bien établie, et ne sont incitées à exploiter des occasions nouvelles de prêts plus risqués. Par contre, quand le taux est à l'équilibre, les intermédiaires financiers peuvent utiliser leurs compétences pour allouer de manière efficiente un plus grand volume de fonds à investir.

Le prolongement de l'école de la répression financière.

Les modèles initiaux de Mc Kinnon et Shaw (1973) ont été repris et enrichis par un grand nombre d 'auteurs.

Kapur (1976) fut un des premiers à compléter l'analyse en l'intégrant dans un modèle dynamique. Il conclut qu'il est préférable d'accroître le taux nominal servi sur les dépôts plutôt que de réduire le rythme de croissance de la masse monétaire. En effet, la première solution permet d'atteindre simultanément deux objectifs: la réduction de l'inflation (grâce à une diminution de la demande de monnaie) et la stimulation directe de l'épargne.

Galbis (1977), quant à lui, construit un modèle à deux secteurs: un secteur «traditionnel » où le rendement du capital est constant et faible et un secteur «Moderne» où le rendement du capital est aussi constant mais plus élevé.

Le premier secteur autofinance totalement ses investissements (il n'a pas accès au crédit bancaire), tandis que le second les finance par son épargne et par les prêts bancaires (eux- mêmes déterminés par l'importance des dépôts bancaires).

Dans ce modèle, la libéralisation financière conduit à un accroissement de la productivité moyenne de l'investissement dans la mesure où elle permet un déplacement de l'épargne du secteur traditionnel vers le secteur moderne.

Vogel et Buser (1976) reprennent l'hypothèse de complémentarité monnaiecapital de Mc Kinnon en l'intégrant dans un modèle d'analyse en termes de risque

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rendement. Les deux auteurs introduisent explicitement un troisième actif qui prend la forme de stocks de biens finis ou semi-finis considérés comme des valeurs-refuges contre l'inflation. Alors que Mc Kinnon et Shaw (1973) s'attachent à considérer la répression financière comme le fait que le rendement réel de la monnaie {différence entre taux nominal sur les dépôts et inflation) est réprimé, Vogel et Buser la décrivent en terme de risque croissant attaché à ce même rendement. D'où l'idée que la libéralisation financière peut prendre deux formes: une augmentation du rendement réel de la monnaie et une stabilisation du niveau du rendement réel (une baisse du risque attaché à la détention de monnaie).

Mathieson (1979), quant à lui, construit un modèle de libéralisation financière en économie ouverte. L'idée principale consiste à tenir compte des variations possibles du taux de change réel induites par la libéralisation financière. En effet, l'augmentation des taux d'intérêt réels consécutive à la levée de la répression financière peut susciter de très importantes entrées de capitaux. Celles-ci sont essentiellement dues au comportement des entreprises domestiques.

En effet, la libéralisation financière, qui renchérit de manière importante le coût du crédit, peut pousser les entreprises à emprunter à l'extérieur du pays. On peut donc assister à des entrées massives de capitaux" propres à alimenter des pressions inf1ationnistes. Dans un système de change fixe, et dans la mesure oll la balance globale des paiements devient excédentaire suite à des entrées de capitaux, on assiste à une augmentation automatique (en l'absence de politique de stérilisation) de l'offre de monnaie, phénomène générateur d'inflation. Cette hausse des prix réduit le niveau des taux d'intérêt réels, ce qui peut provoquer une nouvelle hausse des taux nominaux.

Pour éviter ce problème, Mathieson (1979) préconise une dévaluation importante de la monnaie pour accompagner la politique de libéralisation financière. Cette dévaluation viendra réduire les entrées de capitaux, et donc, la hausse non désirée des taux d'intérêt.

Enfin, des modèles récents viennent enrichir l'approche initiale de Mc Kinnon et Shaw (1973). C'est le cas, notamment, des travaux de N. Roubini et X. Sala-i-Martin (1992). Leur modèle vise à étudier les conséquences des distorsions exogènes sur les marchés financiers (en particulier, l'existence d'une répression financière) et sur la

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croissance de long terme. Ils s'appuient sur les hypothèses suivantes: le développement financier améliore la croissance de long terme de l'économie grâce à l'augmentation de la productivité marginale de l'investissement qu'il génère; le gouvernement peut voir dans la répression financière un moyen privilégié d'accès à des ressources bon marché. Il peut donc avoir intérêt à empêcher le développement du secteur financier dans la mesure où celui-ci rend la perception de l'impôt d'inflation plus difficile. La répression financière, en interdisant le développement financier, expliquerait les écarts de développement entre les différents pays.

L'approche de McKinnon et Shaw (1973) conduit donc, invariablement, à souligner le caractère néfaste de la répression financière. La mise en place de taux nominaux administrés ou de réserves obligatoires et la poursuite de politiques monétaires trop laxistes génératrices d'inflation affecteraient négativement la croissance économique.

II. Les critiques à l'égard de la libéralisation financière

L'approche de libéralisation financière soulève un certain nombre de problèmes. Pour Dornbush et Reynoso (1989), une économie financièrement réprimée se caractériserait par le fait que les canaux d'épargne sont souvent sous développés et le rendement de l'épargne est négatif et instable. Les intermédiaires financiers qui collectent l'épargne n'assurent pas une allocation optimale de celle-ci grâce à des moyens compétitifs. Les entreprises sont découragées d'investir parce que de mauvaises politiques financières réduisent les rendements ou les rendent excessivement instables.

Par conséquent, les marchés financiers doivent être libérés pour permettre la croissance de l'investissement et pour favoriser le développement.

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Section 2. Revue Empirique

Il convient donc de revisiter un certain nombre des relations-clés qui fondent l'approche de Mc Kinnon et de Shaw.

En premier lieu, l'ensemble de la théorie de la libéralisation financière suppose une relation croissante entre taux d'intérêt réel et épargne.

Ceci ne prend en compte que l'effet de substitution qui implique un accroissement de l'épargne lorsque sa rémunération s'accroît. Pourtant, il faut y ajouter un effet revenu qui, au contraire du précédent, implique une relation décroissante entre épargne et taux d'intérêt réel.

Au total, l'effet est donc ambiguë, sauf à supposer, comme le fait Mc Kinnon, que l'épargne est initialement faible dans les pays en voie de développement que l'augmentation de sa rémunération ne peut avoir qu'un effet positif sur celle-ci.

En second lieu, l'approche de Mc Kinnon et de Shaw est fondée sur l'hypothèse implicite que le marché financier est un marché parfait.

Alors que, Stiglitz et Weiss (1981) ont montré qu'il pouvait exister un rationnement du crédit, même sur des marchés compétitifs du crédit. Cela implique que la libéralisation financière pourrait s'avérer, par essence, inefficace compte tenu des imperfections du marché du crédit. Structurellement, les marchés du crédit ne sont pas des marchés ordinaires, dans la mesure où ne s'y échangent pas des biens contemporains, mais des fonds auxquels sont attachés des promesses de rendement dans le futur. Il existe donc un risque de défaut, variable d'un prêt à l'autre. Cette variabilité des risques de défaut pose le problème de l'information et de sa collecte par le prêteur. Si celui-ci ne peut déterminer avec précision le risque attaché à chaque emprunteur ou s'il ne peut parfaitement agir en fonction de la connaissance de ces risques, alors les imperfections informationnelles peuvent conduire à des processus d'anti-sélection. La banque, par exemple, peut être conduite à augmenter ses taux créditeurs si l'information est imparfaite. Autrement dit, elle va sanctionner tous ses débiteurs en les considérant comme imparfaitement sûrs parce qu'elle n'aura pas été à même de déterminer avec précision le risque attaché à chacun d'entre eux. Ce

comportement a deux conséquences majeures : les entreprises vont alors privilégier des projets plus risqués compte tenu du niveau élevé des taux d'intérêt et la banque va plutôt attirer de mauvais emprunteurs qui, compte tenu du niveau élevé des taux d'intérêt, seront relativement peu sensibles à ne pas honorer leurs charges de crédit.

Cho (1986}, lui aussi, souligne l'importance des problèmes informationnels sur les marchés de crédit : « les régimes seuls d'intérêt libres ne sont pas suffisants pour assurer une allocation optimale complète du capital lorsqu'il existe des imperfections d'information.

Les banques vont éviter de financer de nouveaux groupes d'emprunteurs productifs parce qu'ils seront perçus comme trop risqués, et cela même si les banques sont

neutres au risque ou qu'il n'existe pas d'administration des taux d'intérêt »0. En d'autres termes, l'allocation du crédit ou l'existence de banques d'Etat d'investissement, loin d'avoir une influence perturbante sur le marché, pourraient être une réponse aux imperfections de marché.

En troisième lieu, une série de problèmes se pose en ce qui concerne la hausse des taux d'intérêt induite par la libéralisation financière. Il peut se poser un problème transitoire pour le secteur bancaire et le gouvernement, le temps que ceux-ci s'adaptent au nouveau niveau des taux d'intérêt. En ce qui concerne les banques, elles peuvent subir des pertes sans transformation des échéances.

En effet, les banques accordent de façon structurelle des prêts d'une échéance moyenne à longueur supérieure à celle des dépôts qu'elles collectent. Si ces prêts sont accordés à taux fixe, et si les taux servis sur les dépôts s'accroissent consécutivement à la libéralisation financière, alors il s'en suivra une diminution provisoire de la marge bancaire liée à l'impossibilité pour les banques de répercuter immédiatement l'augmentation du coût de leurs ressources. Cette situation place le secteur bancaire dans une situation de fragilité transitoire.

De même, la hausse des taux d'intérêt n'est pas sans incidence sur le déficit budgétaire : le poids du service de la dette publique augmentant et le déficit public peut se creuser davantage. Le phénomène peut être encore amplifié si la libéralisation financière réduit

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les revenus fiscaux prélevés sur le secteur bancaire ou réduit la part des bons du trésor à l'actif des banques.

Dans un modèle récent, V.R. Bencivenga et B.D. Smith (1990} montrent que, compte tenu de l'absence de marchés financiers directs qui oblige le gouvernement à monétiser son déficit budgétaire, il peut y avoir un degré optimal de répression financière. Les deux auteurs en concluent que les économies connaissant un déficit budgétaire public important n'ont pas intérêt à mettre en place un processus de libéralisation financière.

Le taux d'intérêt nominal peut s'élever au-dessus du taux d'inflation, ce qui peut conduire, selon Beckerman (1988) à une «répression financière supplémentaire». Pour lui, en effet, le taux d'intérêt réel d'équilibre peut être négatif'. Dès lors, chercher à rendre les taux d'intérêt réels positifs, c'est introduire des distorsions importantes dans l'économie et handicaper le développement économique.

En dernier lieu, l'approche de Mc Kinnon et de Shaw (1973) néglige un des aspects structurels les plus caractéristiques des économies en voie de développement: l'existence d'un secteur financier informel. Pour les tenants de la libéralisation financière, ce dualisme financier n'est qu'un avatar de la répression financière et de la fragmentation de l'économie.

Pourtant, comme le souligne Jensen (1989), « l'existence d'un marché financier non financier non officiel n'est pas forcément

la preuve nécessaire de la répression financière, mais plutôt la manifestation d'une

organisation particulière de la production et du marketing »0 . La remise en cause du lien entre répression financière et existence d'un secteur financier non officiel fonde les critiques apportées par les Néo-Structuralistes aux thèses de McKinnon et de shaw.

Selon Fry (1988), les mécanismes d'ajustement des modèles néo-structuralistes sont keynésiens : le taux d'intérêt de marché du secteur informel s'ajuste de telle manière que l'offre et la demande de crédits et de monnaie s'égalisent.

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Sur le marché des biens, l'ajustement entre l'offre et la demande se fait par les quantités et non par les prix. Par ailleurs, l'inflation y est déterminée par les coûts. Ainsi, appliquer la logique des modèles « mac-kinnoniens » ne pourrait que détériorer la situation économique du pays. En effet, augmenter les taux d'intérêt nominaux ne peut qu'accroître l'inflation. De même, pratiquer une dévaluation (comme le prône Mathieson (1979) ne ferait que renchérir le coût des importations et donc ralentir la croissance. Pour les NéoStructuralistes, la libéralisation financière ne conduirait donc qu'à la stagflation. Les marchés financiers informels sont au centre de l'analyse néo-structuraliste. Les prêts sur les marchés informels apparaissent donc comme une alternative aux dépôts bancaires, d'autant plus que les capitaux sont supposés circuler librement entre les deux secteurs. Le problème consiste donc à déterminer qui, du secteur bancaire officiel ou du secteur informel, est le plus à même de stimuler la croissance de l'économie P.

Pour les néo-structuralistes, le secteur non officiel est, par nature, plus efficace que le secteur bancaire. Les réserves obligatoires constituées par les banques sont, dans les modèles néo-structuralistes, un obstacle à l'intermédiation financière. En effet, elles réduisent l'offre réelle totale de crédit pour les entreprises. Si on suppose, à la suite de Mc Kinnon (1973), que la libéralisation financière doit s'exercer au travers d'une augmentation du taux d'intérêt réel sur les dépôts, alors celle-ci ne peut avoir, dans les modèles néo-structuralistes, qu'un effet négatif sur la croissance.

Une augmentation de ce taux a deux conséquences majeures. D'une part, elle accroît le coût du capital productif, ce qui conduit à une augmentation du niveau général des prix et à une baisse de l'investissement qui réduit le taux de croissance de l'économie. Et d'autre part, l'augmentation du taux d'intérêt peut réduire la demande d'encaisses monétaires, ce qui affecterait alors, à la baisse l'offre de prêts sur les marchés financiers informels, provoquant ainsi une augmentation du taux d'intérêt nominal sur le marché informel.

Van Wijnbergen (1983) et de Taylor (1983), trouvent que la libéralisation financière qui vise à accroître la rémunération réelle servie sur les dépôts bancaires ne provoquerait que des effets néfastes.

L'approche néo-structuraliste pose, elle aussi, un certain nombre de problèmes. Les conclusions des modèles reposent sur deux hypothèses fondamentales qui semblent peu satisfaisantes : l'efficacité du secteur informel dans l'allocation des ressources et la constitution systématique de réserves obligatoires par le système bancaire. En ce qui concerne la capacité du secteur financier non officiel à allouer les ressources de manière optimale dans l'économie, force est de constater qu'il s'agit essentiellement d'une hypothèse ad hoc. Même si la contribution du secteur informel à la croissance du revenu national paraît indéniable dans certains pays (près de 40% du PIB au Burkina-Faso, par exemple), il n'y a pas de secteur financier informel homogène. Il s'agit plutôt d'une multitude de micromarchés géographiques n'ayant que peu de rapports entre eux et prenant des formes très différentes (tontines, prêteurs individuels...). Dans ces conditions, il paraît difficile de parler de taux d'intérêt unique d'équilibre du secteur non officiel.

Par ailleurs, G. Christensen (1993) a tenté de montrer que le secteur financier informel n'exerce pas réellement une activité d'intermédiation financière. En effet, l'intermédiation bancaire s'exerce au travers de deux fonctions principales : la mobilisation de l'épargne et le financement de l'activité (prêts et investissements) grâce à la transformation de ressources courtes en emplois longs.

La plupart des intervenants du marché financier informel ne remplissent pas ces trois conditions en même temps : les prêts ont une maturité très courte et sont de faibles montants, ce qui implique des coûts de transactions élevés. Par ailleurs, on constate souvent une relative spécialisation de l'activité de collecte d'épargne ou l'activité de prêts.

S'agissant des ressources intérieures publiques, Tanzi et Zee (2000) ont confirmé que le ratio de l'impôt au PIB dans un pays donné est déterminé par un ensemble de facteurs structurels, principalement le revenu par habitant, le degré d'urbanisation, le taux d'alphabétisation, la part de l'industrie, de l'agriculture et des industries extractives dans le PIB et le niveau des échanges commerciaux. Ces études ont été corroborées par Bird et autres (2004).

Cependant, DIAGNE et THIAW (2008) ont affirmé que le secteur informel au Sénégal ne constitue pas un grand gisement fiscal dans la mesure où l'impôt théoriquement dû par les entreprises du secteur informel ne représente environ que 3% de leur chiffre d'affaires.

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Toutefois, il convient de signaler que si ces entreprises se formalisaient, elles seraient soumises au régime normal qui leur appliquera des taxes plus importantes.

Madai et autres, (2008) ont relevé, en sus de ces variables, le degré de monétarisation de l'économie et la préférence pour la liquidité parmi les déterminants de la fiscalité au Niger. Le degré de monétarisation de l'économie est appréhendé par le ratio de la masse monétaire au PIB nominal (coefficient de liquidité). Il favorise la traçabilité des transactions économiques et donc leur imposition. S'agissant de la préférence pour la liquidité, elle est estimée par la part des billets et pièces dans la masse monétaire. Elle apprécie le poids des transactions effectuées sur billets et pièces ou en cash au détriment de transactions avec des moyens de paiement beaucoup plus modernes (chèques, cartes et virements bancaires, etc.). Elle est préjudiciable au recouvrement de recettes budgétaires.

Selon Piancastelli (2001), les comparaisons de performances en matière de recouvrement de recettes fiscales doivent être fondées sur la capacité contributive du pays qui est le rapport entre la pression fiscale effective et l'estimation du potentiel de recouvrement fiscal de l'économie.

L'application de cette méthode dans le rapport de la Banque Africaine de Développement et de l'OCDE sur les perspectives économiques en Afrique de 2010 montre que sur 42 pays africains, ce ratio varie entre 0,5 et 3 en 2007 et que le niveau élevé de l'effort fiscal de la plupart des pays s'explique essentiellement par les ressources minières (pétrole, pierres précieuses).

Pour le cas du Sénégal, ce ratio est évalué à environ 1 ; ce qui signifie que le niveau de recouvrement est conforme aux caractéristiques structurelles de l'économie. Cette étude est reprise par l'AMAO (2001) pour les pays de la CEDEAO.

Cabrillace et autres (2008) ont précisé l'importance du marché des titres publics,

qui constitue la 1ère étape pour développer le marché des titres privés par la mise en place d'infrastructures de marché appropriées, par les effets d'apprentissage des acteurs de marché et par la constitution d'un portefeuille de titres de référence. Ce marché des titres publics permet, par ailleurs de stimuler l'épargne des ménages, de réduire le risque de change global et de faciliter le financement par l'Etat de son programme d'investissement (emprunts obligataires) et de couvrir ses besoins temporaires de trésorerie (Bons de Trésor).

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S'agissant de l'épargne privée, Serres et Pelgrin (2001) estiment qu'elle est influencée par les taux d'épargne du secteur public, la structure démographique de la population (mesurée par le ratio de dépendance des personnes âgées), le taux de croissance de la productivité de la main-d'oeuvre, les variations des termes de l'échange, le taux d'intérêt réel et le taux d'inflation.

Toutes ces remarques remettent quelque peu en cause, le postulat néo-structuraliste attribuant au secteur informel une grande efficacité quant à l'allocation des ressources.

Quant à la constitution de réserves obligatoires par le secteur officiel, Kapur (1992) revient sur les conclusions des néo-structuralistes en affirmant que les réserves détenues par le secteur bancaire officiel sont un gage de liquidité à court terme et donc qu'elles accroissent la sécurité du système. L'avantage du secteur officiel, c'est sa liquidité. Si le secteur informel veut connaître la même sécurité, il doit, lui aussi, constituer des réserves. En l'absence de celles-ci, les agents courent un risque de liquidité important qui explique le niveau élevé des taux d'intérêt sur les marchés informels. Il arrive à la conclusion que, dans une économie où le secteur financier officiel est libéré de ses contraintes, les agents vont détenir à la fois des actifs du secteur non officiel (moins liquides mais mieux rémunérés) et des dépôts bancaires.

Cette conclusion de Kapur est intéressante dans la mesure où elle admet une certaine complémentarité entre les deux secteurs.

Par ailleurs, il faut souligner les trois principaux avantages du secteur informel :

? sa bonne implantation géographique dans des zones où il est difficile au secteur bancaire officiel de s'implanter compte tenu des coûts;

? l'absence d'asymétrie d'information entre prêteurs et emprunteurs dans la mesure où les prêts ne sont accordés qu'à des individus membres de la communauté (village, quartier...) où l'information circule très vite

? et enfin, la faiblesse du risque d'aléa de moralité car les mauvais débiteurs risquent l'exclusion pure et simple de la communauté.

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En ce qui concerne les marchés financiers, Mac-Kinnon (1973) et Shaw (1973) soulignent que pour améliorer leur efficacité, il faut nécessairement une libéralisation financière. Toutefois, Mac-Kinnon (1991) indique que la discipline budgétaire et le contrôle monétaire sont les préalables à la mise en place de politiques de libéralisation financière. Pour Johnston et Pazarbasioglu (1995), les politiques macro-économiques de stabilisation constituent le préalable à toute libéralisation. Quant à Fry (1998), il insiste sur les différences institutionnelles (les modes et la qualité de la supervision prudentielle).

Serieux (2008) met en évidence la nécessité de changements structurels plus profonds. Probablement au-delà de la politique financière ; si l'on souhaite améliorer sensiblement l'analyse de la stratégie de financement des banques suivant l'impact qu'elles fassent dans l'économie nationale.

Ainsi, nous abordons le cadre méthodologique, dans le but d'étayer la méthode adoptée dans notre travail.

CHAPITRE 3. METHODOLOGIE

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Section 1. Description des Variables

Les variables sont des grandeurs susceptibles de prendre différentes valeurs. Elles peuvent être soit qualitatives (variables nominales, variables ordinales), soit quantitatives (variables discrètes, variables continues). En économie, ces indicateurs sont divers ; mais dans notre cas spécifique, quatre indicateurs provenant des sources de la CEDEAO, UEMOA, du FMI, de l'ANSD et de la DPEE ont été retenus sur une période allant de 2000 à 2014, soit sur une période de 14 ans.

I. les indicateurs de mesure du phénomène

Nous nous emploierons dans cette partie à effectuer une présentation des divers indicateurs aussi bien de la croissance économique que de l'intermédiation bancaire que l'on retrouve le plus souvent au sein de multiples études empiriques.

A. les indicateurs de la croissance économique

Pour pouvoir appréhender le comportement d'un phénomène économique, il faut au préalable définir une mesure permettant de quantifier ce phénomène. Dans le cadre de notre étude, la variable expliquée ou encore variable endogène est représentée par la croissance économique qui aura pour principale indicateur le produit intérieur brut réel en abrégé PIB réel qui peut être vu comme étant le total de la valeur ajoutée des biens et des services réalisés dans un territoire pendant une période donnée y compris par les ressortissants étrangers. Cette dernière caractéristique constitue la principale limite du PIB réel comme indicateur de la croissance ; en effet, celui-ci tient compte de la production des non-résidents (missions diplomatiques,.) mais pas de la production des nationaux à l'étranger et pourtant, les premiers ne réintroduisent pas les profits de leur production dans le circuit économique Sénégalaise au contraire l'envoi à l'étranger dans leurs pays respectifs pendant que les seconds introduisent plutôt les profits de leur production à l'étranger dans le circuit économique Sénégalaise. Il y a donc un manquant réalisé par les ressortissants étrangers et un apport effectué par les nationaux à l'étranger donc ne tient pas compte le PIB réel.

B. les indicateurs de l'intermédiation bancaire

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Toujours dans le cadre de ce travail, trois variables explicatives ou exogènes ont été retenues à savoir :

La vocation principale des banques est le financement de l'économie à travers son outil principal qui est l'intermédiation bancaire. BIALES (1999) dit à ce propos que :

« La banque est une institution qui assure une grande partie du financement de l'économie grâce à des prêts variés adaptés aux besoins des emprunteurs... ».

Ces concours accordés par les banques peuvent être subdivisés en deux groupes :

Ceux accordés à l'économie (c'est-à-dire au secteur privé) et ceux accordés à l'Etat ; mais ces derniers servant principalement en définitive au remboursement de la dette extérieure ne seront pas considérés comme prêts influençant la croissance d'où le choix de notre variable explicative ; les crédits accordés au secteur privé aussi à bien à court, moyen et long terme.

Les banques durant leurs activités (principalement le processus intermédiation) créent de la monnaie lorsqu'elles accordent des crédits aux agents économiques non bancaires (Entreprises, ménages, Etat et les collectivités publiques).

Cette opération revêt un intérêt crucial pour l'économie parce que non maîtrisée elle peut conduire à des déséquilibres tels que l'inflation, la détérioration du pouvoir d'achat, les risques de dévaluation et autres ; raison pour laquelle nous avons retenus la masse monétaire comme variables explicatives. Mais cette masse monétaire est constituée de plusieurs composantes à savoir : M1 qui regroupe les disponibilités immédiatement utilisables dans les transactions courantes ; M2 qui regroupe M1 et la quasi-monnaie et enfin M3 qui regroupe M2 et l'épargne contractuelle. Le second agrégat monétaire étant donc le plus significatif nous retiendrons comme autres variables explicatives de la croissance économique ; la masse monétaire M2.

Un élément donc nous ne pouvons ne pas tenir compte dans notre étude le plan de restructuration bancaire mis en place dans les années 80 pour faire face aux difficultés bancaires liées à la crise économique qui a sévie durant la même période. Un des apports de ces réformes, est justement l'assainissement financier des banques qui en est résulté et qui a permis à celles-ci de réaliser des résultats nets d'exploitation positifs et conséquents. Hors, ces bénéfices

réalisés par les banques devraient leurs permettre de mieux s'intégrer et s'adapter aux besoins de la population, ainsi d'être plus efficientes et sans doute plus efficaces. Il nous revient donc de voir si l'excellente rentabilité affichée par le système bancaire depuis sa restructuration est le corollaire d'une meilleur implication dans le circuit économique et social et de ce fait d'un meilleur développement économique d'où le choix de cette dernière variable explicative : la marge d'intermédiation bancaire.

Ainsi, il nous est maintenant possible d'opérationnaliser ou de modéliser le concept.

Section 2. Spécification des modèles

I. Méthodes d'analyse et source des données

La démarche adoptée sera fondée essentiellement sur la description et l'analyse des tableaux à partir du tableur d'Excel et sur les logiciels (EVIEWS) qui génèrent des figures et statistiques disponibles. Au besoin, des résultats seront tirés d'une étude économétrique. Les données proviennent de revues documentaires et de statistiques secondaires produites par les services nationaux et internationaux. L'étude a été enrichie par les observations des services en charge de la mobilisation de ressources intérieures (régies financières, système bancaire, administrations en charge de la politique de crédit ).

Avant d'aborder les points ci-dessus relevés, il convient au préalable de passer en revue la description des variables, l'environnement politique et institutionnel qui encadre le secteur bancaire au Sénégal.

Section 3. Opérationnalisation des Modèles

I. la construction du modèle économétrique

Un modèle peut être défini comme la représentation schématique et partielle d'un phénomène sous forme d'équation dont les variables sont des grandeurs économiques. Ainsi un modèle bien construit permet de valider la théorie économique à partir de l'observation empirique des résultats suivant un processus bien défini. A ce titre, il ressort que la modélisation constitue une étape indispensable pour notre étude puisqu'elle nous permettra de confirmer ou d'infirmer notre

hypothèse à partir d'un modèle économétrique. Mais avant de mettre en place notre modèle de base de travail, il est nécessaire de le présenter.

II. Généralités sur le modèle

La démarche méthodologique utilisée dans la littérature économique, pour la détermination de la partie stable des dépôts à vue, repose essentiellement sur deux approches : structurelle et équation en équilibre partiel. L'approche en équilibre partiel est basée sur l'utilisation d'un modèle économétrique avec des variables dépendantes qui reflètent l'activité économique et le comportement individuel des agents économiques en termes de consommation d'investissement. (Abdelmoumni M., Cohen M., Dupré D., El Karoui N., et Simoneau G; (1996)).

Sur la base des paramètres du modèle estimé, les banques peuvent fixer des hypothèses d'évolution des montants des dépôts. Toutefois, l'incertitude liée à l'horizon de prévision amène naturellement à considérer plusieurs scénarii. Par ailleurs, la prévision des variables exogènes peut nécessiter d'autres modèles explicatifs. Ce type d'équation est donc surtout utile pour la prévision à court terme. La deuxième approche repose sur une démarche structurelle avec un modèle dont les coefficients sont interprétables (Denis Dupré, 1996). Le modèle estimé par Dupré est basé sur la dynamique ci-après :

dDt/Dt = (á -âRt )dt + ådWt Avec Dt :

Encours des dépôts à la date t ; Rt : Taux d'intérêt ;

á : Tendance moyenne du comportement non financier des déposants ;

â : Taux de collecte supplémentaire pour un point de diminution de taux.

DWt : un bruit blanc.

Sur la base de l'estimation des paramètres á etâ, l'évolution de l'encours des dépôts est estimée sous l'hypothèse que le bruit blanc est nul.

La méthode de Box et Jenkins consiste à étudier systématiquement les séries chronologiques à partir de leurs caractéristiques, afin de déterminer dans la famille des modèles ARIMA, celui qui est le plus adapté à représenter le phénomène étudié.

Elle procède par étapes successives dont trois étapes principales qui sont définies ci-après : Recherche de la représentation adéquate :

l'identification ; Estimation des paramètres Test

d'adéquation du modèle et prévision.

v Modèle ARMA

La méthode ARMA représente la Moyenne Mobile Intégrée Autorégressive.

Dans le modèle ARMA, l'objectif recherché est la détermination de chaque valeur de la série en fonction des valeurs qui la précèdent (y1 = f(yt-1, yt-2, ...)). Un modèle ARIMA est étiqueté comme modèle ARMA (p,d,q), dans lequel :

· p est le nombre de termes auto régressifs ;

· d est l'ordre d'intégration de la série modélisée ;

· q est le nombre de moyennes mobiles.

v Pour ce qui est du modèle statistique Durbin et Watson (DW) :

Il est compris entre zéro et quatre. L'hypothèse nulle d'absence d'autocorrélation des erreurs est acceptée lorsque la valeur de cette statistique est proche de deux. Des valeurs critiques au seuil de 5% (resp. d 1 et d 2 , avec d 1 >d 2 ) ont été tabulées. L'interprétation du test de Durbin et Watson est alors la suivante :

1. Si la valeur calculée de la statistique DW est inférieure à la valeur tabulée d1 alors il existe une autocorrélation positive (ou p>0).

2. Si la valeur calculée de la statistique DW est comprise entre d2 et 4-d2 , il n'est pas possible de rejeter l'hypothèse nulle d'absence d'autocorrélation des résidus (ou p=0). Cet intervalle est autrement dit l'intervalle pour il n'existe pas d'autocorrélation des erreurs.

3. Si la valeur calculée de la statistique DW est supérieure à la valeur tabulée 4-d1 alors il existe une autocorrélation négative (ou p<0).

Les autres situations correspondent à des zones d'indétermination. La figure qui suit résume l'interprétation du test de Durbin et Watson.

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Note : pour les relations considérées, les valeurs critiques sont respectivement de 1,16 et 1,39 au seuil de 5%.

L'utilisation de ce type de modèle nécessite la disponibilité de données individuelles sur le comportement des épargnants. Ces informations n'étant pas disponibles au Sénégal, nous utiliserons dans notre démarche, une approche semi structurelle qui est basée sur l'étude des propriétés stochastiques des séries statistiques sur les tableurs Excel et stata ou eviews.

Nous aborderons la partie suivante de notre étude consacrée à l'aspect pratique qui, scindera le travail en différents chapitres avec des sections : résultats descriptifs et la discussion des résultats.

Partie 2. Cadre pratique

Chapitre 4. Résultats Descriptifs

Section 1. Présentation des résultats d'analyses descriptives

Dans cette section, nous examinerons l'environnement politique de mobilisation de ressources intérieures, l'interrelation banque-client ; et nous allons ensuite, passer en revue, l'environnement institutionnel des banques. Et la dernière sous-section sera consacrée à la description de la situation politico-financière.

I. Politique Economique de Mobilisation des Ressources Intérieures

A. Politique de mobilisation des ressources privées a. Secteur bancaire

La politique de mobilisation de ressources intérieures privées est assurée : sur le plan communautaire par la BCEAO et au niveau national par la Direction de la Monnaie et du Crédit (DMC) du Ministère de l'Economie et des Finances.

La BCEAO a en charge, notamment la définition de la loi bancaire applicable aux banques et aux établissements financiers.

La DMC est chargée : de participer à l'élaboration et de veiller à l'application de la réglementation relative à l'exercice de la profession bancaire et des professions s'y rattachant et d'assurer l'exercice de la tutelle et du contrôle du Ministère de l'Economie et des Finances sur les banques et les établissements financiers.

A ce titre, la DMC accorde les agréments aux banques et établissements financiers visant à exercer leur activité sur le territoire national.

Les produits d'épargne et les types de crédits accordés par les trois plus grandes banques de la place sont résumés ainsi qu'il suit :

Tableau 1 : produits d'épargne proposés par les principales banques en 2011

Il apparaît une multitude de produits d'épargne offerts aux particuliers et aux entreprises. Toutefois, la rémunération semble faible, variant entre 3,5% et 4,5%. Avec l'inflation qui est de 2% en moyenne, les taux d'intérêt réels fluctuent autour de 2%. Ce faible taux de rémunération des dépôts est imputable à la concurrence limitée.

Des produits d'épargne plus attractifs peuvent être établis, notamment les Plans d'Epargne Actions (PEA), prenant la forme d'un compte titre qui permet de gérer un portefeuille d'actions. Les opérations boursières sur le PEA sont exonérées d'impôt s'il est détenu durant une période minimale (5 ans par exemple) ainsi que les dividendes des produits. Tableau 2: Types de crédits accordés par les principales banques en 2011

S'agissant du crédit, les taux sont élevés (au minimum 9% à l'exception du crédit épargne-logement). Pour la plupart des prêts, la durée et le coût sont négociés avec la banque

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dans une fourchette qui reste élevée avec beaucoup de garanties exigées. Globalement, le taux de base moyen ressort à 8,3%.

Au total, la marge des banques est assez importante, même si elle a légèrement baissé au cours des dernières années, passant de 7,1 en 2006 à 6,8 en 2009. En comparaison aux autres pays de l'UEMOA, elle semble tout de même plus faible sauf au Bénin. De 2006 à 2009, elle s'est établie à 7,5 dans l'UEMOA.

La concurrence doit être instaurée, notamment par l'information du public sur les conditions de banque et la sensibilisation des associations de consommateurs.

b. Les difficultés liées au coût du crédit

L'un des goulots d'étranglement du financement des entreprises demeure encore le coût du crédit caractérisé par :

· un niveau élevé des taux de sortie appliqués par les banques qui remet en cause le financement des projets à risque limité et agit négativement sur l'investissement ;

· le nombre limité voire l'inexistence d'interfaces (fonds de garantie, fonds de bonification des taux d'intérêt) qui n'autorise pas le financement de projets à rentabilité moyenne portés par des petites et moyennes entreprises, des acteurs du monde rural et du secteur informel ;

· le poids important de la Taxe sur les Opérations Bancaires (TOB) qui s'élève à 17 %.

c. La faible diversification des institutions et des produits financiers

La banque de crédit à court terme constitue le modèle de banque dominant. Le système bancaire est faiblement diversifié avec l'absence d'institutions de financement spécialisées (banques d'affaires, sociétés de capital-risque). La gamme des produits financiers est également étroite et les instruments de financement tels que le crédit-bail sont peu développés. L'offre de produits financiers n'est pas adaptée aux besoins et aux spécificités des PME - PMI, des acteurs du secteur informel et du monde rural.

d. Les Contraintes légales et réglementaires

Il s'agit :

· des difficultés pour la BCEAO d'infléchir le comportement des banques en faveur du soutien aux investisseurs. En dépit des réformes de politique monétaire mises en oeuvre, le système est toujours « hors banque » et la surliquidité des banques persiste ;

· de l'insuffisance des incitations fiscales à l'épargne et à l'investissement.

II. Description des relations client-banque.

I. la Clientèle des Banques

La relation banque - clients revêt aujourd'hui une importance toute particulière. En effet, ces relations doivent être mutuellement bénéfiques.

Le client qui dépose ses fonds auprès des banques désire obtenir des crédits en cas de besoins et des rémunérations pour avoir des produits financiers. De la même façon, les banques qui prêtent des fonds qui ne leur appartiennent pas entièrement, ont besoin de voir ces crédits remboursés, augmentés des intérêts parce que les crédits octroyés auront été bancables.

Par conséquent, la banque doit être un dispensateur avisé de crédits et ne devra mettre en place que les concours dont elle a une suffisante certitude que les remboursements se feraient sans incident , capital et intérêts générés par ce que les projets financés auraient été rentables. Donc dans la relation, il faut qu'il y ait un avantage mutuel pour le développement de l'économie dans son ensemble.

Les banques sénégalaises ont pour la plus part une stratégie commerciale ciblée par types de clientèle car les clients aussi nombreux qu'ils sont éprouvent des besoins variés .Globalement on peut trouver 3 (trois) types de clients :

1 Les Grandes Entreprises

2 Les Particuliers

3 Les PME / PMI

1.

La Clientèle des Grandes Entreprises

S'agissant la clientèle des grandes entreprises, les banques sénégalaises leurs proposent en général une offre diversifiée de produits et de services.

C'est un segment de clientèle très convoité et très concurrentiel, elles disposent en général d'un service personnalisé et de l'écoute permanente d'un chargé de la clientèle.

La banque offre pour le cycle d'exploitation de l'entreprise plusieurs types de crédits à court terme, mais il convient à l'entreprise et à ses dirigeants de choisir les crédits les plus adaptés à leurs activités.

On reproche souvent aux banques sénégalaises de ne pas suffisamment financer les grandes entreprises désireuses de procéder à de gros investissements. Pour lever des fonds importants rapidement, celles-ci sont alors de plus en plus obligées, à l'image des Industries chimiques du Sénégal (ICS) dernièrement, de se tourner vers le marché obligataire. On note également les difficultés qu'éprouvent les sénégalais pour accéder au crédit bancaire notamment les taux d'intérêt appliqués par les banques qui sont très élevés obligeant les demandeurs de se tourner vers les institutions de micro crédit ,une forte propension à demander des garanties que les entrepreneurs sont souvent dans l'impossibilité de fournir ainsi que la durée de montage du crédit qui est parfois très longue.

2. la Clientèle des particuliers

Au lendemain des indépendances, les banques africaines étaient extraverties parce que leurs rôles étaient de satisfaire la demande exprimées par les succursales des grandes entreprises européennes installées chez nous. Mais aujourd'hui le lendemain des indépendances a façonné les esprits et de nouveaux entrepreneurs individuels sont nés et le système bancaire majoritairement dominé par les banques étrangères est aujourd'hui dans l'obligation de se tourner non seulement du côté des grandes entreprises mais du côté des particuliers que les banques considèrent comme un créneau de rentabilité.

Le particulier mérite d'être segmenté, car les particuliers aussi nombreux et divers qu'ils soient, éprouvent des besoins variés.

Il est tout à fait logique que parmi les particuliers on en désigne des prioritaires et à ces prioritaires qui ont des revenus nettement supérieurs aux particuliers ; on ouvre des comptes prioritaires et qu'on les traite de clients privilégiés.

Les particuliers éprouvent quel que soit leur catégorie des besoins de consommation, d'équipement, d'immobilier, de loyer, de loisir et divers.

Pour tous ces besoins exprimés, les banques d'aujourd'hui mettent à leur disposition les meilleurs produits possibles pour la satisfaction de ces besoins.

La banque d'aujourd'hui attache une importance toute particulière à la clientèle des particuliers pour plusieurs raison :

· le développement des institutions de micro finance avec une forte mobilisation de l'épargne des particuliers, une forte propension à satisfaire les besoins exprimés par ces particuliers.

· le réseautage des banques qui est lié à leur volonté de se rapprocher à cette clientèle, c'est pourquoi actuellement on note dans les points les plus reculés de la banlieue de Dakar l'implantation de bureaux de d'agences.

· Les banques se sont vite aperçues que les particuliers constituent un créneau rentable et sure.

Pour obtenir du crédit, ces clients particuliers sont obligés de faire des domiciliations irrévocables de leurs revenus.

Malgré l'apparition de certains nouveaux produits, notamment l'introduction de la monétique (les cartes bancaires et les guichets automatiques ...), on reproche aux banques leur manque d'innovation et la mauvaise qualité des services proposés, notamment le mauvais accueil dont sont victimes une majorité de clients.

3. Les PME / PMI

Les petites et moyennes entreprises (PME) constituent aujourd'hui la base du tissu économique du Sénégal. Les acteurs du développement au Sénégal les reconnaissent non seulement comme le moteur de la croissance, mais également comme un levier puissant du secteur privé et elles représentent près de 90% des entreprises au Sénégal.

Mais malheureusement, au Sénégal les PME / PMI constitue un segment de clientèle beaucoup moins attractif pour les banques.

Entités fragiles du fait de la faiblesse des moyens financiers dont elles disposent, les PME sénégalaises éprouvent des besoins de financement à savoir :

· le besoin de financer l'implantation, précisément celui de financer l'investissement et le fonds de roulement de départ ;

· le besoin de financer le développement de l'activité, c'est-à-dire le besoin de financer l'acquisition d'équipements nouveaux ;

· le besoin de financer le fonds de roulement.

Mais malgré la diversité des besoins les PME sont confrontées à un certain nombre de contraintes les empêchant d'avoir accès à des financements. Parmi celles-ci, on peut noter :

y' Manque de transparence dans la gestion du fait de la défaillance du système d'information de gestion.

y' Faible niveau des fonds propres, donc bas degré de capitalisation y' Exigence, par certaines institutions financières, d'importantes garanties dont la plupart des PME ne disposent pas.

En plus on reproche souvent aux banques sénégalaises de ne financer les PME car ces dernières ne leurs proposent pas suffisamment de dossiers bancables.

III. Description des différents crédits bancaire.

I. les Différents Crédits Bancaires

Le prêt est un crédit par lequel un agent économique ou une entreprise s'engage à emprunter une certaine somme auprès d'une banque ou d'un établissement de crédit ou même auprès d'une tierce personne afin de satisfaire un besoin de financement immédiat tout en s'engageant à rembourser cette somme soit sous la forme de versement périodique constant soit en intégralité.

Ce remboursement se fera en majoration d'intérêts. Ainsi, compte tenu des besoins de tout un chacun, les banques ont mis à la disposition de ses clients divers types de crédits.

1. le Découvert

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Le découvert ou l'avance en compte courant est une avance que la banque octroie à l'entreprise, en lui autorisant à rendre son compte débiteur sans pour autant exiger d'elle un livre d'endettement comme garantie. Ce crédit peut avoir une durée plus longue, de quelques semaines à quelques mois et peut être renouvelé.

Mais le montant maximum du découvert auquel l'entreprise ne peut pas aller au deçà et la durée sont fixés d'avance par la banque en fonction de l'assiette du crédit demandé.

Aussi, il arrive qu'aucune date limite de remboursement n'est fixée par la banque et que le crédit soit renouvelé en permanence ; ce qui attribue à ce découvert son caractère simple et souple.

Ainsi le découvert bien que simple et souple est une formule très chère d'autant plus que la banque ne dispose pas de garantie sur papier qu'elle pourrait mobiliser auprès de la banque centrale.

2. La Facilité de Caisse

Il s'agit d'une ouverture de crédit de très courte durée (quelques jours) accordée notamment en fin de mois, afin de permettre aux entreprises de payer leurs salariés.

Le banquier ne consent cette facilité à l'entreprise que dans certaines limites (le montant maximum en est fixé) et s'il est assuré que le solde du compte de l'entreprise sera de nouveau créditeur au bout de quelques jours.

Exemple : une entreprise qui a livré une valeur de 20 millions de FCFA et qui attend d'être payé dans 15 jours, la banque par la facilité de caisse peut accepter de rendre son compte débiteur pour le montant souhaité.

La durée est inférieure à la période qui sépare deux échéances. Il s'agit en effet d'un crédit destiné à permettre à l'entreprise de dépasser ses échéances. C'est la raison pour laquelle son montant maximum est en principe égal à un mois de chiffre d'affaires.

3.

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Le Crédit d'escompte

L'escompte constitue la forme la plus ancienne du financement de mobilisation de créances commerciales. Le crédit d'escompte est une procédure de mobilisation de créances qui porte sur les effets de commerce.

Aussi une entreprise qui se trouve en difficulté financière peut remettre à sa banque en les endossant des effets qu'elle détient en portefeuille. La banque en contrepartie créditera le compte de l'entreprise des montants figurant sur les effets minorés des agios (commissions et charges d'intérêts calculés en fonction d'un taux d'intérêt et du temps restant jusqu'à l'échéance des effets) ; le recouvrement des créances est assuré par le banquier à la date d'échéance.

Mais en cas de non- paiement de créances le banquier débitera le compte de l'entreprise du montant des effets impayés.

4. Le Crédit Immobilier

Le logement est l'un des besoins des particuliers les difficiles à satisfaire sans l'épargne. Ce produit existe depuis des décennies mais généralement c'est la longueur d'épargne qui pousse certains clients à résigner (48 mensualités avec un minimum d'épargne de 10000 ou 200000FCFA). L'Afrique ne manque pas d'épargne mais il se pose le problème de sa mobilisation, certes les banques ont suffisamment de ressources liquides mais ils ont des contraintes réglementaires liées à la transformation de ces ressources.

En résumé, la loi bancaire dit aux banques : « si vous avez des ressources instables de 100, vous n'avez pas le droit d'utiliser plus de 25 pour faire des crédits dont la durée de remboursement dépasse l'année ». Ce qui explique les banques consacrent leurs efforts à faire des crédits à court terme.

5. L'Affacturage

D'origine anglo-saxonne, l'affacturage occupe une situation originale dans les moyens de financement à court terme. En effet elle s'analyse comme une vente de créances

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c'est à dire que l'entreprise pour mobiliser ses créances, peut vendre toutes ses créances ou en partie à une société spécialisée dite société d'affacturage qui se charge de leur recouvrement.

L'affacturage permet non seulement à l'entreprise de mobiliser ses créances mais offre également à l'entreprise une prestation de service et en même temps se dégage du risque de non-paiement. Cependant, son coût est relativement élevé, il comprend outre le taux d'intérêt, une commission d'affacturage très variable entre 1,5% à 2,5% du montant des créances cédées.

Notons que l'affacturage ne semble pas intéresser les grandes entreprises qui disposent de services spécialisés et qui souhaitent gérer elles- mêmes leurs créances.

Par contre, cette formule peut être intéressante pour les PME qui ont quelquefois

des difficultés à encaisser les créances de leurs clients surtout ceux à l'exportation. En somme l'affacturage bien que coûteuse permet à l'entreprise de réduire ses dettes commerciales, ce qui tend à renforcer la capacité d'emprunt de l'entreprise auprès des banques.

6. Le Crédit documentaire

Cette forme de crédit dite traditionnelle en matière de commerce international permet à l'entreprise exportatrice des produits à l'étranger de ne pas courir des risques d'insolvabilité de son client d'être payé dès l'expédition des marchandises. Elle permet en outre à l'importateur de fournir au vendeur la certitude qu'il sera payé mais aussi de ne pas régler au comptant. Aussi le procédé de ce crédit est très simple, il suffit que la banque de l'importateur adresse à son correspondant étranger une lettre d'ouverture de crédit et qu'il l'autorise à payer les frais contre remise des documents. Ainsi, après l'expédition des marchandises le correspondant adresse les documents au banquier de l'importateur pour obtenir le règlement.

Mais cette transaction nécessite bien entendu un coût lequel se compose des diverses commissions à payer, ses frais sont supportés en principe par l'`importateur à l'égard de sa banque mais aussi au correspondant se trouvant au pays de l'exportateur.

7. Le Crédit de Campagne

C'est un crédit fondé sur les conséquences des fluctuations saisonnières de l'activité de l'entreprise bien que l'expression ait une origine rurale. On désigne sous le terme d'une manière générale la couverture des besoins de différentes natures : stocks, créances sur la clientèle, avances consenties aux fournisseurs.

Le crédit de campagne a une durée déterminée et un objectif précis. Il ne dépasse généralement pas 9 mois, puisqu'il s'agit d'un crédit étroitement rattaché au cycle d'exploitation. Il peut être matérialisé ou non par des effets financiers.

8. Le Crédit Relais

C'est un crédit à court terme qui sert à une opération financière.

Dans l'attente de la réalisation d'une augmentation du capital ou de l'émission d'un emprunt obligataire, l'entreprise peut avoir besoin de fonds pour poursuivre l'exécution de son programme d'investissement.

Aussi pour faire face à ce défaut financier elle peut faire appel à un crédit relais auprès de sa banque.

En résumé, on peut dire que les banques sénégalaises mettent à la disposition de sa clientèle plusieurs types de crédits pour la satisfaction de leurs besoins mais on constate que le découvert semble le seul crédit qui existe pour les entreprises commerciales tandis que pour les particuliers les prêts personnels semblent le seul remède, alors que d'autres types de concours existent et le reproche qu'on peut faire aux banques c'est de ne pas faire suffisamment de marketing bancaire.

A. ENVIRONNEMENT BANCAIRE DE L'UEMOA

Le système bancaire du Sénégal évolue à l'intérieur de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) constituée d'un espace économique relativement homogène, caractérisé notamment par une unité monétaire commune, le Franc de la Communauté Financière Africaine (FCFA), dont l'émission est confiée à la Banque Centrale des Etats de

l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), une centralisation des réserves de change, ainsi que par une réglementation bancaire et financière uniforme.

1. PRESENTATION DU SYSTEME FINANCIER DE L'UEMOA

Le système financier de l'UEMOA est constitué, pour l'essentiel, d'un réseau de banques et d'établissements financiers, de compagnies d'assurance, de caisses d'épargne et de centres de chèques postaux, d'institutions de microfinance, d'institutions de prévoyance et d'une Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM).

Figure 1 : Bilan 2000 Banque UEMOA

Figure 2 : Bilan 2009, Banque UEMOA

Source : BCEAO

L'effectif des établissements de crédit agréés dans l'Union a régulièrement progressé ces dernières années, pour atteindre 112 unités à fin 2009 (95 banques et 17 établissements financiers), contre 116 en 2008 (96 banques et 20 établissements financiers). Le réseau bancaire (agences et bureaux) s'est élargi dans l'ensemble des pays, atteignant 1 385 unités contre 1 258 en 2008, soit une progression de 10,1%. La plus forte augmentation a été enregistrée au Mali avec 32 nouveaux guichets. Le nombre de comptes de la clientèle s'établit à 4 480 548 en 2009, en progression de 8,1% par rapport à 2008. Les comptes de particuliers ont progressé de 8,3% en 2009, contre 39,3% en 2008 et ceux détenus par les personnes morales de 5,2%, contre 17,7% un an plus tôt. Le taux de bancarisation de l'Union ressort à 4,18% en 2009.

Le montant cumulé du capital social des établissements de crédit s'est établi à 684,8 Mds à fin décembre 2009, en progression de 24,5% sur un an, du fait essentiellement de l'implantation de nouveaux établissements et de la recapitalisation de certaines unités. Ce capital est détenu à hauteur de 59,5% (407,4 Mds) par des nationaux et de 40,5% (277,4 Mds) par des non nationaux. La répartition des établissements par spécialité montre que, sur les 95 banques en activité, 76 sont généralistes ou à vocation universelle et 19 sont spécialisées, notamment dans le financement de l'agriculture (3), de l'habitat (6) et de la microfinance (10). En dépit du renforcement de la concurrence ces dernières années, lié à l'implantation de nouveaux établissements, l'activité bancaire reste marquée par la présence de sept (7) grands groupes et par leurs importantes parts de marché : ECOBANK (ETI), Société Générale, BOA GROUP, ATTIJARIWAFA BANK, BNP Paribas, Atlantic Financial Group (AFG) et IUB Holding (Groupe Crédit Agricole).

Ces groupes représentent 39 établissements de crédit, concentrant 65,3% du total des bilans et contrôlant 62,8% des guichets. Ils emploient 61,6% du personnel et détiennent 66,7% des comptes de la clientèle.

Il convient également de souligner la récente diversification du secteur bancaire, suite à l'apparition sur le marché d'institutions bancaires créées par des groupes de la sous-région d'origine anglophone (United Bank for Africa - UBA et Diamond Bank) ou du Maghreb (Attijari Wafa Bank-AWB).

S'agissant d'AWB, elle a d'abord acquis la Banque Sénégalo-Tunisienne puis a racheté la Compagnie Bancaire de l'Afrique Occidentale (CBAO) ainsi que d'importants établissements de l'UMOA précédemment sous le contrôle du Crédit Lyonnais, dont la filiale sénégalaise.

2. DISPOSITIF PRUDENTIEL

Les règles prudentielles adoptées dans l'UMOA tiennent compte des exigences internationales en matière de supervision bancaire et sont conformes aux normes édictées par le Comité de Bâle. Elles prennent également en compte le stade de développement des pays caractérisé notamment par la faible diversification de la base économique ainsi que par la faiblesse des modes alternatifs de financement malgré les initiatives prises au cours des dernières années en matière de promotion des titres de créances négociables (TCN) et de création d'un marché financier régional.

Les normes actuellement en vigueur sont celles issues du dispositif de « Bâle1 » défini dans l'accord de capital de 1988. Le Comité de Bâle a proposé en 2004 un nouvel ensemble de recommandations, au terme duquel sera définie une mesure plus pertinente du risque de crédit, avec en particulier la prise en compte de la qualité de l'emprunteur, y compris par l'intermédiaire d'un système de notation financière interne propre à chaque établissement (dénommé « IRB » pour Internal Rating Based). Ainsi, La réforme Bâle III fait partie des initiatives prises pour renforcer le système financier à la suite de la crise financière de 2007 (« Crise des subprimes »), sous l'impulsion du FSB (Financial Stability Board) et du G20, pour garantir un niveau minimum de capitaux propres, afin d'assurer la solidité financière des banques.

En définitive, dans l'espace monétaire de l'UEMOA, les normes prudentielles portent sur les domaines suivants :

Conditions d'exercice de la profession

· le montant du capital social minimum, précédemment fixé à un (1) Md pour les banques et à 300 millions pour les établissements financiers, a été relevé à 5,0 Mds et 1,0 Md respectivement. Il est prévu de le porter prochainement à 10,0 Mds pour les banques et à 3,0 Mds pour les établissements financiers ;

· le capital social d'une banque ou d'un établissement financier agréé dans un Etat donné doit être employé dans l'Union. Toutefois, les dotations des implantations doivent être employées, au moins à concurrence du seuil minimum fixé par la loi portant réglementation bancaire, dans le pays d'accueil ;

·

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les banques et les établissements financiers doivent justifier, à tout moment, de Fonds propres effectifs (FPE) au moins égaux au capital minimum fixé dans la décision d'agrément ;

· les banques et les établissements financiers sont tenus de constituer une réserve spéciale, dont le taux est fixé à 15%, incluant toutes réserves éventuellement exigées par les lois et les règlements en vigueur. La réserve spéciale est alimentée par un prélèvement annuel sur les bénéfices réalisés, après imputation, le cas échéant, du report à nouveau déficitaire. Sa dotation est obligatoire, quel que soit le niveau atteint par son montant cumulé ;

· la comptabilité des banques et des établissements financiers doit être organisée selon les dispositions prévues par le plan comptable bancaire de l'Union ;

· les banques et les établissements financiers doivent se doter d'un système de contrôle interne permettant notamment de vérifier le respect des dispositions et usages en vigueur dans la profession et de garantir la qualité de l'information financière et comptable.

3. Réglementation des opérations effectuées par les banques.

· Il est interdit aux banques et aux établissements financiers de détenir, directement ou indirectement, dans une même entreprise, autre qu'une banque, un établissement financier ou une société immobilière, une participation supérieure à 25% du capital de l'entreprise ou à 15% de leurs Fonds Propres de Base (FPB) ;

· le montant global des concours (y compris les engagements par signature) pouvant être consentis par les banques et les établissements financiers aux personnes participant à leur direction, administration, gérance, contrôle ou fonctionnement, ne doit pas dépasser 20% de leurs Fonds Propres Effectifs (FPE) ;

· le montant global des immobilisations hors exploitation et des participations dans des sociétés immobilières, dont les banques et les établissements financiers peuvent être propriétaires, est limité à un maximum de 15% de leurs FPB ;

· l'ensemble des actifs immobilisés des banques et des établissements financiers, hormis ceux spécialisés dans les opérations de capital risque ou d'investissement en fonds propres, doit être financé sur des ressources propres.

Normes de gestion

·

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La règle de couverture des risques est définie par un rapport minimum à respecter dit "rapport fonds propres sur risques" ou "ratio COOKE". Ce ratio comporte au numérateur le montant des FPE de la banque ou de l'établissement financier et au dénominateur les risques nets, pondérés selon la qualité ou la catégorie des contreparties. Le pourcentage minimum à respecter est fixé à 8% ;

· les banques et les établissements financiers doivent financer au moins 75% de leurs actifs immobilisés et de leurs autres emplois à moyen et long terme par des ressources stables ;

· le montant total des risques pouvant être pris sur une seule et même signature est limité à 75% des FPE d'une banque ou d'un établissement financier. Par ailleurs, le volume global des risques, atteignant individuellement 25% des FPE d'une banque ou d'un établissement financier, est limité à huit (8) fois le montant des FPE de l'établissement concerné ;

· la règle de liquidité fait obligation aux banques et aux établissements financiers de disposer d'actifs disponibles, réalisables ou mobilisables à court terme (trois mois maximum) couvrant au moins à hauteur de 75% le passif exigible à court terme et les engagements par signature susceptibles d'être exécutés à court terme (trois mois maximum) ;

· le ratio de structure du portefeuille, rapport entre l'encours des crédits bénéficiant d'un label de qualité délivré par l'Institut d'émission (accord de classement) à la banque déclarante et le total des crédits bruts portés par l'établissement concerné, doit être, à tout moment, égal ou supérieur à 60%.

Actes Uniformes de l'OHADA

Les banques et les établissements financiers doivent être constitués sous forme de société (articles 20 et 21 de la loi bancaire). A ce titre, les formalités relatives à leur création, à l'évolution de leur forme juridique ou à la réalisation d'opérations spécifiques, telles que les fusions, les cessions partielles d'actifs, etc., relèvent de l'Acte Uniforme de l'OHADA (Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires) relatif au droit des Sociétés Commerciales et du Groupement d'Intérêt Economique. Les établissements sont en

outre assujettis aux quatre (4) autres textes uniformes suivants de l'OHADA pour certains de leurs actes ou opérations :

V' Acte Uniforme portant sur le droit commercial général ;

V' Acte Uniforme portant organisation des sûretés ;

V' Acte Uniforme portant organisation des procédures collectives d'apurement du 24

passif ;

V' Acte Uniforme portant organisation des voies d'exécution.

Il convient de préciser que les dispositions prévues par ces différents textes ne s'appliquent aux établissements de crédit que dans la mesure où elles régissent des questions n'ayant pas fait l'objet d'une réglementation expresse des autorités de supervision du secteur bancaire. A ce titre, l'article 916 de l'Acte Uniforme relatif au droit des Sociétés Commerciales et du Groupement d'Intérêt Economique précise que le texte n'abroge pas les dispositions législatives auxquelles sont assujetties les sociétés soumises à régime particulier.

B. LE SYSTEME BANCAIRE SENEGALAIS

1. COMPOSITION

Historiquement structuré autour de 3 établissements, à savoir la Société Générale de Banques au Sénégal (SGBS), la Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie du Sénégal (BICIS) et la BIAO, devenue la Compagnie Bancaire de l'Afrique Occidentale (CBAO) rachetée en 2008 par le Groupe Attijariwafa Bank, le paysage bancaire sénégalais a connu une forte évolution depuis 2004, suite à l'installation de 6 nouvelles banques :

V' la Banque Régionale de Solidarité (BRS - Sénégal) ;

V' la Banque des Institutions Mutualistes d'Afrique de l'Ouest (BIMAO),

créée par la Confédération des Caisses Mutualistes d'Afrique de l'Ouest ; V' Attijariwafa Bank Sénégal, filiale d'Attijariwafa Bank Maroc, créée suite

au rachat de la Banque Sénégalo Tunisienne (BST) ;

V' la Banque Atlantique Sénégal, une filiale d'Atlantic Financial Group ; V' l'International Commercial Bank Sénégal (ICB) ;

V' la United Bank for Africa UBA.

A fin 2009, le nombre d'établissements de crédit agréés se chiffrait à 21 unités, soit 18 banques et 3 établissements financiers, contre 14 établissements de crédit en 2000, en augmentation de 50%.

Il s'agit notamment de :

y' Trois banques affiliées à de grands groupes internationaux : SGBS (Société Générale), BICIS (BNP-Paribas) et Citibank (Citigroup) ;

y' Trois banques adossées à des groupes de moindre envergure, présents sur l'international

:

CDS (précédemment Crédit Agricole France, dorénavant Attijariwafa Bank), Attijari Bank Sénégal (Attijariwafa Bank Maroc), International Commercial Bank (Groupe ICB);

y' Cinqs banques affiliées à des groupes africains : ECOBANK, UBA Nigeria, Banque Atlantique, Bank of Africa (BOA) et Banque Sahélo-Saharienne pour l'Investissement et le Commerce (BSIC) ;

y' Quatres banques spécialisées : la Banque de l'Habitat du Sénégal (BHS), la Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal (CNCAS) et deux banques intervenant dans la microfinance (BRS et BIMAO) ;

y' La Banque Islamique du Sénégal (BIS), dont les 3 principaux actionnaires sont DMI, la BID et l'Etat du Sénégal, peut également être considérée comme un établissement spécialisé dans le financement islamique ;

y' Deux autres banques, à savoir la Banque Régionale de Marchés (BRM) et le Crédit

International (CI).
Nonobstant les efforts accomplis, le nombre d'agences et de bureaux du système bancaire ne s'établit en décembre 2009 qu'à 278 unités pour 11.840.000 habitants. Ainsi, le réseau bancaire reste relativement étroit et caractérisé par une position oligopolistique de quelques grands groupes. En effet, quatre groupes détiennent 65.8% du marché, 67.2% du réseau bancaire, 62.8% des effectifs et 66.2% des comptes de la clientèle.

Cette situation traduit une faible atomicité du système bancaire et est habituellement considérée comme constituant un frein à la concurrence optimale recherchée par les autorités monétaires, à travers la libéralisation des conditions de banque.

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C. Présentation et évolution du secteur bancaire au Sénégal 1. Généralité du secteur bancaire

Traditionnellement, les systèmes bancaires étaient organisés selon un système comprenant un Institut d'émission (la banque centrale) faisant figure d'autorité suprême, et un ensemble d'établissements constitués par les banques dites de second rang.

Les banques centrales ont pour rôle l'émission de monnaie et jouissent d'une autonomie particulière vis-à-vis des pouvoirs publics. Elles participent aussi à la stabilisation des relations monétaires entre un pays et ses partenaires commerciaux étrangers en assurant la gestion des réserves de change. Elles interviennent à cet effet sur le marché des changes à travers l'achat de devises étrangères lorsque la monnaie nationale s'apprécie ; et à travers la vente de devises lorsque lorsque la monnaie se déprécie. Aussi est-il que la banque centrale participe à la définition de la politique monétaire, et par la même occasion à la politique économique générale d'un pays car elle a une action non négligeable sur la croissance de la masse monétaire et sur le niveau des prix.

Par ailleurs, il est important de noter que les banques centrales imposent des règles de fonctionnement plus ou moins restrictives visant à couvrir des risques d'insolvabilité avec la politique des réserves obligatoires, et des règles d'encadrement du crédit visant à contrôler le volume des concours financiers. Les banques de second rang regroupaient les banques de dépôt et les banques d'affaires. Le rôle des premières consistait à collecter des fonds auprès du public et accorder des prêts aux entreprises et aux ménages afin de financer leurs activités (acquisitions de biens ou opérations d'investissement). Les secondes se caractérisaient de banques spécialisées dont l'activité principale était, outre l'octroi de crédit, la prise et la gestion de participations des affaires existantes ou en formation.

Au Sénégal et presque partout ailleurs aujourd'hui, cette vision du système bancaire n'est plus tout à fait valable du fait de la concurrence accrue entre les banques qui dans leurs quêtes de rentabilité, tendent vers une plus grande diversification. Ainsi le système bancaire sénégalais est constitué par un ensemble de banques et autres établissements financiers en interaction avec la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), qui entretiennent des relations de créance et d'engagement les uns vis-à-vis d'autres agents non financiers.

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1. le secteur Bancaire.

La taille et la profondeur du système bancaire et financier au Sénégal se sont considérablement améliorées au cours de la dernière décennie. Toutefois, le secteur est toujours caractérisé par un manque de sophistication, une asymétrie d'information sur les demandeurs de crédits, et par des taux élevés de défauts de remboursement (prêts non productifs par rapport au total des prêts bruts). Par ailleurs, le cadre réglementaire jugé peu attractif est associé à un accès limité et des coûts élevés du crédit au secteur privé, particulièrement aux petites et moyennes entreprises.

Le système bancaire et financier d'un pays est un important levier de productivité qui met à la disposition des entreprises les ressources financières dont elles ont besoin pour innover et améliorer leur production. Il fournit également aux PME le capital dont elles ont besoin pour démarrer ou s'agrandir. L'accès au financement a été identifié par les dirigeants d'entreprises au Sénégal comme la contrainte majeure de l'environnement des affaires. Le secteur bancaire du Sénégal occupe la deuxième place au sein de l'UEMOA, après celui de la Côte d'Ivoire, avec 20 banques en 2009 et plus de 25% des actifs du système financier de l'Union.

Le système financier du Sénégal s'est beaucoup amélioré durant la dernière décennie avec une masse monétaire (M2) qui est passée de 22,5% du PIB en 2000 à 33,4% du PIB en 2008. De plus, à fin décembre 2009, l'offre de monnaie a augmenté de 10,9% par rapport à l'année précédente. Cela est principalement dû à une augmentation de 13,6% des dépôts bancaires et à une augmentation de 4,3% dans la circulation de la monnaie.

Néanmoins, la monétisation de l'économie demeure relativement faible comparée à celle de la Tunisie, de la Corée du Sud, de l'Afrique du Sud, de la Malaisie et de la plupart des pays de l'OCDE à revenu élevé. En revanche, l'économie du Sénégal est plus monétisée que celle de la Côte d'Ivoire, du Costa Rica, de la plupart des pays de la CEDEAO et de la majorité des pays d'Afrique subsaharienne à revenu moyen inférieur.

2. Evolution des banques

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Le paysage bancaire sénégalais a connu une forte évolution entre 2004 et 2006 avec l'ouverture de cinq (05) nouvelles banques notamment la Banque Régionale de Solidarité (BRS - Sénégal), la Banque des Institutions Mutualistes d'Afrique de l'Ouest (BIMAO), créée par la Confédération des Caisses Mutualistes d'Afrique de l'Ouest, Attijariwafa Bank Sénégal, une filiale de Attijariwafa Bank Maroc, de la Banque Atlantique Sénégal, une filiale de Atlantic Financial Group et de International Commercial Bank Sénégal. Ces cinq (05) nouvelles banques portent le nombre total de banques en activité à 19 Banques et établissements financiers et 2 Institutions de Crédit-bail, le taux de bancarisation reste faible, soit environ 6%.

Très schématiquement, on distingue deux groupes de banques au Sénégal. Celles qu'on peut appeler les «traditionnelles», soit les filiales actuelles ou anciennes des banques françaises (SGBS/SG, BICIS/BNP, CBAO, anciennement Banque du Sénégal, créée en 1853). Elles se caractérisent par des points forts comme : leur ancienneté sur le marché qui leur garantit une base de clientèle solide et une certaine expertise ; un réseau d'agences étendu ; une disponibilité des ressources (dépôt des clients) quasi-gratuite leur permettant d'octroyer des crédits à des taux défiant toute concurrence ; l'avantage du parrainage par leur maison-mère pour conquérir la clientèle Corporate Banking, en particulier les multinationales.

Mais elles ont aussi des points faibles comme : une qualité de service déficiente, la taille du portefeuille de leurs gestionnaires est souvent trop importante. Ce qui ne permet pas à ces derniers d'assurer à leurs clients une prestation de qualité et une bonne gestion de la relation-client. Ensuite, le niveau des salaires est bas, comparé à leurs homologues de la concurrence et des possibilités d'avancement assez limitées. La conséquence logique étant un faible niveau d'engagement et de motivation chez le personnel.

Quant aux «nouvelles banques» (BAS, BIS, BOA, UBA, Diamond Bank, etc.), elles cumulent des avantages comparatifs assez élevés, ce qui les place de facto dans le pool des banques performantes. On les remarque par la flexibilité de leur processus qui leur permet plus de souplesse avec la clientèle du fait de leur petite taille. De même, la possibilité de syndiquer, en interne, certains gros tickets de financement en mettant à contribution plusieurs filiales de leur groupe. Ce qui leur permet de gagner un temps considérable dans le traitement des dossiers de

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financement. Généralement, elles offrent à leurs clients un service de qualité supérieure. Enfin, le délai de traitement des dossiers est souvent plus rapide.

Mais, elles sont désavantagées par le fait que ce sont des banques de petite taille, qui n'ont pas vraiment un large accès aux dépôts des clients. Leur principale ressource étant les Dépôts à Terme (DAT), il leur est de plus en plus difficile d'accéder à ces dépôts pour la raison suivante que les intérêts perçus sur ces DAT sont désormais taxés. De ce fait, le gouvernement devient un concurrent indirect pour ces banques dans la mesure où les taux proposés pour ses emprunts obligataires sont devenus plus intéressants. Aussi, une partie importante des déposants des DAT provient du secteur public, à savoir les agences et directions qui ont tendances à choisir les émissions d'obligations étatiques parfois même, de manière obligée.

En termes de perspectives, il faut savoir que malgré une apparence de saturation, le secteur bancaire peut encore accueillir de nouveaux entrants, en raison des besoins manifestes d'une plus large bancarisation des populations sans compter que la multiplicité des banques est un avantage certain pour le client. Il faut compter avec le repositionnent en perspectives de la Banque Régionale de Solidarité (BRS), suite à l'acquisition de 51% de ses actions par Oragroup, un groupe bancaire africain contrôlé par Emerging Capital Partners, présent dans 12 pays. À la fin, de 2013, suite à la crise financière, les banques ont réussi à poursuivre leur politique de densification du réseau, à maintenir le dynamisme de leur activité, à améliorer leur résultat net et à renforcer leur participation au financement de l'économie.

Le paysage bancaire sénégalais s'est enrichi en 2013 d'une nouvelle banque avec l'obtention de l'agrément de la Banque Nationale pour le Développement Economique (BNDE) qui constitue un important instrument financier pour la cible des PME mis en place par l'Etat en partenariat avec des privés nationaux et des institutionnels. La BNDE porte le nombre d'établissements de crédit à vingt-deux (22) dont vingt (20) banques et deux (2) établissements financiers à caractère bancaire contre 21 établissements de crédit en 2012.

Celle-ci n'ayant toutefois déployé ses activités de manière effective qu'au premier trimestre 2014. La poursuite de la politique d'extension du réseau bancaire est caractérisée par la hausse du nombre de guichets (agences et bureaux) qui, selon les chiffres provisoires, est passé de cinq cent trente-huit (538) en 2012 à cinq cent cinquante-sept (557) en 2013, soit 4% en valeur relative.

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Figure3. Répartition des guichets de banque par région

Source : Rapport annuel 2013 du MEF

L'analyse du graphique révèle que la région de Dakar concentre 64% des guichets bancaires contre 36% pour les autres. Kolda, Fatick et Tamba dispose chacune de 2%.

En termes de bancarisation, notre pays dispose de 2,5 guichets pour 100 000 habitants.

IV. Description de la situation financière des banques 1. Politique monétaire

Le Sénégal est membre de l'UEMOA, composée de huit pays, partageant une monnaie commune, le franc CFA. La politique monétaire, dont l'objectif principal est d'assurer la stabilité des prix pour sauvegarder le pouvoir de la monnaie, s'inscrit dans ce contexte communautaire.

Poursuivant sa politique monétaire accommodante, la Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a baissé ses taux directeurs en septembre 2013 de 25 points de base. Ainsi, le taux minimum de soumission aux opérations d'appels d'offres d'injection de liquidités a été réduit de 2.75 % à 2.50 %.

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La diminution des taux directeurs a entraîné une tendance à la baisse des taux d'intérêt à toutes les maturités. L'évolution de la situation monétaire au Sénégal est caractérisée en 2013 par un accroissement de la masse monétaire, mesuré par l'agrégat M3, de 3.197.6 milliards XOF en 2013 contre 2.894.7 milliards XOF en 2012. Cette évolution s'est traduite par une augmentation du crédit intérieur de près de 5 % et des avoirs extérieurs nets d'environ 4 %. La masse monétaire a augmenté de 40 % du P11B en 2012 à 43 % en 2013 et le crédit à l'économie est resté autour de 30% du P11B en 2012 et 2013. La liquidité globale de l'économie a été projetée à environ 44 % du P11B en 2014. Les taux d'intérêt débiteurs se situent à fin octobre 2013 en moyenne entre 5.98 % et 11.04 % selon les emprunteurs :

· avec un taux moyen de 6.45 %. Quant à l'inflation, mesurée par l'indice harmonisé des prix à la consommation, elle devrait tourner autour de 0.7 % en 2013, un niveau inférieur au seuil communautaire de 3%.

2. Etablissements financiers à caractère bancaire

Globalement, les établissements financiers à caractère bancaire (EFCB) affichent une santé financière au cours des dernières années. En effet, leurs résultats d'exploitation se sont établis respectivement à 48,9 milliards en 2007, 44,2 milliards en 2008 et 50,8 milliards en 2009. Les coefficients de rentabilité des fonds propres sont de l'ordre de 13% en moyenne. Le ratio de transformation communément appelé coefficient de couverture des emplois à moyen et long terme par des ressources stables est fixé à un minimum de 75%, autorisant ainsi ces établissements à utiliser 25% de leurs ressources courtes pour financer des emplois longs.

Tableau 3 : dépôts au niveau des établissements financiers à caractère bancaire suivant le terme

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Des marges de progression importantes persistent dans ce secteur, en raison du faible nombre de comptes de la clientèle estimé à 750 678 en 2009 dont 676 744 (90,2%) sont des comptes de personnes physiques. A cet égard, la culture de bancarisation doit être développée.

Les dépôts effectués auprès des EFCB ont été dynamiques au cours des dernières années et ils tournent autour de 30% du PIB, malgré un taux d'épargne nationale plus faible. Cette situation s'explique essentiellement par l'importance des dépôts à vue qui représentent en moyenne 49% du total des dépôts, induisant des difficultés de transformation en crédits.

Les crédits accordés par les établissements financiers à caractère bancaire ont ralenti en 2009, en raison essentiellement des crédits à court terme qui représentent l'essentiel du crédit accordé. Les crédits à long terme valent en moyenne 5% du total du crédit ; ce qui constitue une contrainte pour le financement de l'activité économique. Au total, les crédits accordés représentent 83% des dépôts bancaires.

Toutefois, ces établissements font face à des crédits en souffrance en progression (environ 10% du total des crédits en 2009 contre 7,4% dans l'UEMOA), qui méritent une attention particulière.

Tableau 4 : Crédit accordé par les établissements financiers à caractère bancaire suivant le terme

En pourcentage du PIB, le financement de l'économie (hors Etat) par ces établissements de crédit tourne autour de 25% en 2008-2009, soit à un niveau bas. Cette situation s'explique, en partie, par le montant limité des dépôts à terme.

51

Figure 4: Evolution de la part des crédits bancaire sur l'économie

Source : calcul de l'auteur, d'après donnée BCEAO

Le graphique ci-dessus suscite des interrogations sur l'éventualité d'éviction financière du crédit à l'économie par les crédits à l'Etat, particulièrement depuis 2008 avec des émissions de titres publics qui ont atteint 225 milliards en 2010.

3. Réglementation du secteur bancaire

La loi portant réglementation bancaire en vigueur dans l'Union Economique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) :

Selon les définitions données par la loi sénégalaise de 1990, reprenant la loi portant réglementation bancaire au sein de l'UMOA, sont considérées comme banque « les entreprises qui font profession habituelle de recevoir des fonds dont il peut être disposés par chèque ou virement et qu'elles emploient, pour leur propre compte ou le compte d'autrui en opérations de crédit ou de placement ». Selon les mêmes instruments, les établissements financiers sont « les personnes physiques ou morales, autres que les banques, qui font profession habituelle pour leur propre compte des opérations de crédit, de vente à crédit ou de change, ou qui reçoivent habituellement des fonds qu'elles emploient en opérations de placement, ou qui servent d'intermédiaires en tant que commissionnaires, courtiers ou autrement dans ces opérations ».

En fin de compte, il est possible de constater que les banques et établissements financiers effectuent quasiment les mêmes types d'opérations exception faite de celle de vente à crédit que la loi semble réserver aux établissements de crédit. Par ailleurs, ces opérations sont effectuées pour le compte de ces institutions elles- mêmes ou au contraire pour le compte de leurs clients. Aussi, les fonds servant au financement de ces activités peuvent provenir aussi bien de la clientèle que de ressources propres. Pourtant, la définition de

52

l'institution bancaire fait ressortir un élément que l'on ne trouve pas du tout dans celle des établissements financiers. Les banques sont seules à pouvoir mettre à la disposition de leur clientèle des chéquiers et à procéder à des virements concernant les fonds déposés par leurs clients.

A l'exclusion des établissements financiers, les banques sont donc seules à pouvoir mettre à la disposition de leur clientèle des moyens de paiements. Par ailleurs ne sont pas considérés comme banques ou établissements financiers, les entreprises d'assurance, les organismes de retraite, les agents de change ainsi que les notaires.

L'agrément en qualité de banque ou d'établissement financier est prononcé par arrêté du Ministre des Finances, après avis conforme de la Commission Bancaire.

Au plan réglementaire, il n'existe aucune distinction entre les banques en fonction de la nature de leurs activités. En effet, c'est le concept de banque universelle qui fonde le cadre réglementaire dans l'UEMOA. Toutefois dans la pratique, certaines institutions bancaires se sont spécialisées notamment dans le financement de l'habitat, de l'agriculture ou du commerce extérieur.

Par contre, la loi portant réglementation bancaire pose le principe de la spécialisation des établissements financiers, et un décret réglemente les opérations des diverses catégories d'établissements financiers.

Dix-neuf (19) établissements, soit 68% de l'effectif des établissements financiers, sont spécialisés dans le financement de la vente à crédit et/ou le Crédit-bail. Six sont spécialisés dans la promotion de l'épargne et des investissements, deux dans la vente à crédit et un dans l'affacturage.

La loi bancaire prévoit des dérogations relatives à la forme juridique concernant les banques et établissements financiers publics à statut spécial dont la liste est arrêtée par le Conseil des Ministres de l'UEMOA. Des dispositions dérogatoires sont également prévues en faveur des institutions islamiques ne recourant pas au taux d'intérêt dans leurs relations avec la clientèle.

S'agissant des opérations effectuées, il n'est pas prévu pour les banques de restriction à l'exercice des activités de crédit et de collecte de l'épargne.

Par contre, il est expressément interdit aux banques et établissements financiers de se livrer à des activités commerciales, industrielles, agricoles ou de service, sauf lorsque ces opérations sont connexes à l'activité bancaire ou nécessaires au recouvrement de leurs créances.

S'agissant des établissements financiers, la loi bancaire énumère les activités pouvant être exercées (opérations de crédit, de placement, de change, d'intermédiation). Ils sont répartis en trois (3) groupes comportant chacun plusieurs catégories d'activités. Chaque établissement financier exerce les activités relevant de la catégorie pour laquelle il a obtenu un agrément.

Ø Dans le premier groupe, figurent ceux d'entre eux qui font profession habituelle d'effectuer pour leur propre compte des opérations de prêts (prêts à l'acquisition de meubles corporels, prêts à l'acquisition d'un immeubles ou de parts de société donnant droit à l'attribution ou à la jouissance d'un immeuble, prêts à la construction ou pour tous autres travaux immobiliers, crédits différés, crédit-bail mobilier, crédit- bail immobilier) , d'escompte, de prise en pension, d'acquisition de créances, de garantie (par cautionnement, aval ou autrement), de financement de vente à crédit ou de crédit -bail ;

Ø Dans le second groupe, on trouve les établissements qui reçoivent habituellement des fonds qu'ils emploient pour leur propre compte en prises de participation dans des entreprises existantes ou en formation ou en acquisition de valeurs mobilières (autres que les actions) émises par des personnes publiques ou privées ;

Ø Enfin, dans le troisième groupe, figurent les établissements qui font profession habituelle d'effectuer, pour leur propre compte , des opérations de vente à crédit ou de change ou qui servent habituellement d'intermédiaires en tant que commissionnaires, courtiers, ou autrement dans des opérations de crédit, de placement, de vente à crédit ou de change.

En définitive, nous aborderons le chapitre qui suit, en discutant les résultats, dans le but de l'élucider.

54

CHAPITRE 5. LA DISCUSSION DES RÉSULTATS

Section 1. Valeur théorique des résultats

I. ACTIVITE BANCAIRE

Au cours de la période 2000 à 2009, l'activité bancaire au Sénégal a connu un développement relativement satisfaisant, sous l'effet de la croissance économique d'ensemble. Les principaux indicateurs de l'activité, représentés par le total de bilan, les concours à la clientèle et les dépôts et emprunts, ont ainsi progressé depuis 2000. Le total bilanciel des banques (Tableau 1 Annexe) est ressorti à 2.655,4 Mds, en progression de 215,0 Mds (8,8%) comparé à 2008 et de 1647,0 Mds (+163,3%) par rapport à 2000.

a. Emplois

Les emplois nets du système bancaire (Tableau 5 annexe) ont sensiblement augmenté, passant de 885,0 Mds en 2000 à 2.022,2 Mds en 2008, et à 2.120,4 Mds en 2009. L'ensemble des principaux postes a contribué à cette hausse globale, en particulier les crédits à la clientèle qui sont passés de 686,6 Mds en 2000 à 1.535,0 Mds en 2008 et à 1.605,1 Mds en 2009, soit une hausse moyenne de 15,5% entre 2000 et 2008, et de 4,6% en 2009.

Les titres de placement ont plus que doublé entre 2000 et 2008, avant d'enregistrer une hausse de 14% en 2009. Les immobilisations ont, pour leur part, plus que triplé entre 2000 et 2008. En 2009, ces actifs ont progressé de 2,6%. Le détail des concours à la clientèle fait ressortir une prédominance des opérations à court terme mais la part de celles-ci dans les crédits baisse de 54,5% en 2000 à 47,7% en 2008 et à 46,8% en 2009. La part des concours à moyen terme s'est, par contre, renforcée de 26,6% en 2000 à 37,7% en 2008 et à 39,3% en 2009. Il en est de même des crédits à long terme dont la part passe sur la période de 4,6% à 4,8% et à 5,4%. La part des crédits à long terme demeure cependant relativement faible.

L'accroissement de l'activité de crédit s'est par ailleurs accompagné d'une certaine détérioration de la qualité du portefeuille des banques. En effet, à fin 2009, les créances en souffrance ont représenté 9,7% des concours bancaires, contre 8,9% en 2008 et 6,1% en 2000.

55

b. Ressources

A l'instar des emplois, les ressources des banques sénégalaises enregistrent une hausse sensible sur la période 2000 à 2009, (Tableau 6 annexe)

Figure 5. Évolution des dépôts en crédits.

++

3 000 000

2 000 000

1 000 000

0

EVOLUTION DES DEPOT DE CRÉDITS

1. DEPOTS ET EMPRUNTS RESSOURCES (1+2+3)

2. FONDS PROPRES NETS

Source : calcul de l'auteur, d'après donnée BCEAO

Les dépôts à terme ont suivi la même évolution, affichant une progression de 129% en passant de 446,2 Mds en 2000 à 1020,1 Mds en 2009. Globalement, la part des dépôts et emprunts dans le total de bilan s'est situés à 75,1% en 2009, contre 70,6% en 2008. Les Fonds Propres Nets des banques se sont également accrus sur la période, de 88 Mds en 2000 à 247 Mds en 2008 et à 273 Mds en 2009. Cette évolution est imputable à la bonne rentabilité du secteur qui s'est traduite par des reports importants d'une partie des bénéfices réalisés par les banques tout au long des derniers exercices.

Elle est également, en partie, liée à l'impact de la décision prise par le Conseil des Ministres de l'UMOA en septembre 2007 de relever le capital social minimum à 5 Mds pour les banques et à 1 Md pour les établissements financiers à compter du 1er janvier 2008. Un délai de trois (3) ans avait été accordé aux banques et aux établissements financiers en activité pour se conformer aux nouveaux seuils. Ainsi, depuis le 1er janvier 2011, ces nouveaux seuils doivent être respectés par l'ensemble des banques et établissements financiers en activité dans l'UMOA.

c.

Rentabilité

L'activité des banques au Sénégal (Tableau 6 annexe) a dégagé un bénéfice global de 40,1 Mds en 2009, en progression de 8,0 Mds (+ 24,9%) par rapport à l'exercice 2008 et de 23,5 Mds (+ 41,6%) comparé à 2000. Cette amélioration du résultat aurait pu être plus prononcée, n'eût été la crise ayant affecté les économies en 2008 et 2009. Elle est attribuable en partie à l'augmentation sensible du produit net bancaire (PNB) qui est passé de 71 Mds en 2000 à 169 Mds en 2008 et à 177 Mds en 2009, soit des hausses respectives de 137,8% entre 2000 et 2008 et de 5,0% entre 2008 et 2009.

L'accroissement du PNB entre 2008 et 2009 est lié aux produits d'exploitation bancaire générés par les produits perçus sur les opérations avec la clientèle (+13,7 Mds), les prestations de services financiers (+0,8 Md), les activités de crédit-bail (+0,5 Md) et les opérations sur titres (+0,4 Md). Dans un contexte de relative maîtrise des frais généraux, l'augmentation importante des produits d'exploitation bancaire a participé à l'amélioration de la rentabilité du système bancaire. Le résultat d'exploitation est ainsi passé de 24,0 Mds en 2000 à 44,2 Mds en 2008, puis à 50,8 Mds en 2009. En dépit de la rentabilité des banques, la part relative des fonds propres dans le total de bilan est demeurée cependant stable, s'établissant à 10,2% en 2009, contre 10,1% en 2008. Cette évolution de la part des fonds propres dans les ressources bancaires suscite des interrogations quant à la capacité des établissements de crédit à maintenir dans leurs ressources une part conséquente des flux générés par leur rentabilité, à l'effet de pallier la faiblesse des dépôts longs qui caractérise le marché.

d. Trésorerie

La trésorerie bancaire est essentiellement constituée des encaisses, des avoirs auprès de la Banque Centrale et des disponibilités entretenues en comptes auprès des correspondants. Elle est utilisée par les banques pour faire face à leurs opérations courantes, représentées par leurs propres besoins et ceux de la clientèle. Elle sert également à la constitution de réserves obligatoires.

La notion de liquidité est plus large que la trésorerie. Elle permet de mieux mesurer la capacité d'une banque à faire face à des paiements qui porteraient sur des montants excédant sa trésorerie, en incluant sa capacité à mobiliser, dans le très court terme, des avoirs en monnaie centrale. Le concept de liquidité intègre des préoccupations de gestion financière et d'optimisation de la rentabilité des actifs bancaires, en prenant en compte une approche

57

d'appariement des emplois et des ressources alliée à un souci de prudence. Il est, par conséquent, plus dynamique que la notion de trésorerie. Ainsi, la liquidité inclut tous les placements ainsi que les autres actifs pouvant être mobilisés sous diverses formes, en vue d'alimenter la trésorerie. Elle comprend les titres publics admissibles au refinancement ainsi que les concours éligibles aux différents guichets de l'Institut d'émission, voire d'autres partenaires financiers. Depuis plusieurs années, le système bancaire de l'UMOA en général, celui du Sénégal en particulier, est caractérisé par un accroissement notable de sa liquidité. Globalement, la trésorerie du système bancaire a évolué comme suit entre 2006 et 2010, (tableau 8) ci-dessous.

Tableau 5: Evolution de la trésorerie bancaire en Mds

Rubriques

2006

2007

2008

2009

2010

Total trésorerie

392

459,9

367,6

510,8

687

- Dépôts à la BCEAO y compris encaisses

181,8

253

258,4

377,6

433,6

- Correspondants (Nets)

210,2

206,9

109,2

133,2

253,4

Réserves obligatoires à constituer

123,4

136,9

144,3

115

128,7

Excédents de trésorerie

268,6

323

234,8

395,8

558,3

Source : BCEAO

La trésorerie bancaire est passée de 392,0 Mds en 2006 à 687,0 Mds en 2010, en progression de 75,3% sur la période. Les réserves des banques (encaisses et dépôts à la BCEAO) représentent 63,11% de la trésorerie en 2010, contre 46,4% en 2006. La trésorerie auprès des correspondants est pour sa part revenue de 53,6% en 2006 à 36,9% en 2010. Ce constat est en partie imputable à la réglementation des changes qui oblige les banques à exécuter les opérations de la clientèle sur l'extérieur avec leurs propres ressources, avant de solliciter des couvertures de la BCEAO.

En tenant compte des réserves obligatoires requises, l'excédent de trésorerie des banques s'établit à 558,3 Mds à fin décembre 2010 contre 268,6 Mds en 2006. Pour sa part, la liquidité est évaluée à 940,3 Mds à fin décembre 2010, soit 811,6 Mds au-dessus des besoins en réserves obligatoire.

Tableau 6: Evolution de la liquidité bancaire en Mds

58

 
 

Normes de solvabilité

Autres normes prudentielles

 

Années

Nombre de Banque s

Représe ntation du capital minimu

m

Couve rture des risque s

Limitati on

des immo- bilisatio ns et particip ations

Limita tion des engage ments sur une même signatu re

Limit ation du volu me global des risqu es indivi duels

Limitatio n des prêts aux principau

x actionnair es aux dirigeants

Couve rture des emplo is à Mlt par des res-source s stable s

Coeffi cie nt de liquidi té

Ratio de structur e

de

portefeu ille

2009

Sénégal

(16) UMOA

(95)

10

50

14

69

14

68

11

53

14

72

14

66

10

51

12

63

1

2

2008

Sénégal

(16) UMOA

(97)

15

75

15

80

15

73

10

57

15

79

16

74

10

52

12

66

1

1

2007

Sénégal

(17) UMOA

(96)

13

71

16

72

1

74

11

54

16

74

16

72

11

54

13

66

1

1

59

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2006

Sénégal( 17) UMOA (93)

16

75

15

75

16

74

12

51

15

75

17

76

13

58

13

65

1

2

Rubriques

2006

2007

2008

2009

2010

Total liquidité

460,3

630,7

547,3

697,8

940,3

Dépôts à la BCEAO y compris encaisses

181,8

253

258,4

377,6

433,6

- Correspondants (Nets)

210,2

206,9

109,2

133,2

253,4

- Placements : Bons et Obligations du Trésor

68,3

170,8

179,7

187

253,3

Réserves obligatoires à constituer

123,4

136,9

144,3

115

128,7

Excédents

336,9

493,8

403

582,8

811,6

Source : BCEAO

1. Situation vis-à-vis du dispositif prudentiel

La situation des banques sénégalaises, par rapport au dispositif prudentiel, comparée à celle des autres Etats de la Zone UEMOA, se présente comme suit à fin décembre 2009.

Il ressort du tableau ci-dessus les principaux constats suivants:

Normes de solvabilité :

Trois principales normes sont utilisées pour apprécier la solvabilité des banques dans l'UMOA : la représentation du capital minimum, les règles de couverture des risques et de limitation des immobilisations et des participations.

? Représentation du capital minimum : Dix banques sur seize en activité au Sénégal à fin décembre 2009, soit 62,5% respectaient la règle de représentation du capital minimum, qui fixe le niveau minimal des fonds propres de base (FPB) à 5,0 Mds.

? Couverture des risques Le nombre de banques respectant la norme de couverture des risques par les fonds propres effectifs (FPB) s'établissait à 14 sur 16 en activité au 31 décembre 2009.

? Limitation des immobilisations et des participations par rapport aux fonds propres Près de 88% des banques respectaient la règle qui limite le montant total de leurs immobilisations et participations au montant de leurs (FPB).

Autres normes prudentielles

? Division des risques Onze banques, soit 68,7% respectaient à fin décembre 2009, la règle qui limite à hauteur de 75% de leurs FPB, les risques sur un même bénéficiaire ou une même signature tandis que quatorze banques respectaient le plafonnement du cumul des engagements supérieurs à 25% des FPB à huit fois lesdits FPB.

? Limitation des prêts aux principaux actionnaires, aux dirigeants et au personnel Quatorze banques, correspondant à 87,5% des banques en activité en 2009, respectaient la norme qui limite le cumul des prêts aux principaux actionnaires, aux dirigeants et au personnel à 20% de leurs FPB.

? Couverture des engagements à moyen et long terme par des ressources stables En raison d'une mobilisation insuffisante des ressources adéquates et de la sévérité de la norme par rapport à la structure des ressources du système bancaire, seul un peu plus de la moitié des banques en activité (10 sur 16) respectait à fin décembre 2009, l'exigence de couverture à hauteur de 75% des emplois d'une durée résiduelle supérieure à 2 ans par des ressources de durée équivalente.

Coefficient de liquidité.

Les banques sont tenues de couvrir à hauteur d'au moins 75% leurs exigibilités d'une durée résiduelle inférieure à trois mois par des disponibilités d'un terme équivalent. Quatre banques sur seize en activité étaient en infraction par rapport à cette norme au 31 décembre 2009.

Ratio de structure du portefeuille

Seule une banque respectait à fin décembre 2009, la règle fixant un rapport minimal de 60% entre les encours sains de crédit des banques bénéficiant d'accords de classement de la Banque Centrale et le volume total de leur portefeuille.

· Dispositions en vigueur Afin d'éviter une transformation excessive des ressources à vue ou à court terme en emplois à moyen et long terme, le dispositif prudentiel impose aux banques et aux établissements financiers le financement d'une proportion de leurs actifs immobilisés et de leurs autres emplois à moyen et long terme par des ressources stables. Dans l'UMOA, les règles relatives à la classification des actifs et des passifs dans les bilans des banques sont fixées comme suit :

· Court terme : durée < 2 ans ;

· Moyen terme : 2 ans < durée < 10 ans ;

· Long terme : durée > 10 ans ;

Pour mesurer la transformation opérée, les autorités de supervision bancaire ont retenu la notion de durée "restant à courir" ou "durée résiduelle". Ainsi, les éléments sont pris en compte pour la détermination du ratio sur la base d'une durée résiduelle supérieure à deux ans. Le ratio ainsi défini est appelé "coefficient de couverture des emplois à moyen et long terme par des ressources stables" ou plus communément "ratio de transformation". La norme à respecter est fixée à 75% minimum, ce qui autorise une transformation des ressources à court terme limitée à 25% des emplois à plus de 2 ans. Dès lors, lorsqu'un établissement veut financer 100 Mds F CFA d'actifs dont le délai d'amortissement (immobilisations) ou de recouvrement (crédits, placements, etc.) est supérieur à 24 mois, il doit disposer d'au moins 75 Mds F CFA de ressources de durée équivalente.

1. Eléments pris en compte pour la détermination du ratio.

Les modalités de détermination du ratio sont retracées dans le (Tableau 11 annexe). L'ensemble des passifs, dont l'exigibilité résiduelle excède 2 ans, sont pris en compte au numérateur, tandis que les actifs réalisables ou recouvrables dans ce délai sont intégrés au dénominateur. Les établissements de crédit, qui auront contrevenu aux règles de l'UMOA fixant les taux et conditions de leurs opérations avec leur clientèle, pourront être requis par la Banque Centrale de constituer auprès d'elle un dépôt non rémunéré dont le montant sera au plus égal à deux cent pour cent (200 %) des irrégularités constatées ou, dans le cas de rémunérations indûment

perçues ou versées, à cinq cent pour cent (500 %) desdites rémunérations, et dont la durée sera au plus égale à un mois.

En cas de retard dans la constitution de ce dépôt, les dispositions de l'article 75 relatives à l'intérêt moratoire sont applicables.

En outre, la CB-UMOA peut prononcer, conformément aux articles 81 de l'annexe à la Convention du 28 juillet 2008 portant règlement bancaire régissant cet organe, des sanctions administratives ou disciplinaires.

i. Au numérateur

Figurent notamment au numérateur :

· les fonds propres ;

· les dépôts reçus de la clientèle, dont la durée résiduelle est supérieure à deux (2) ans ;

· les ressources d'une durée résiduelle supérieure à deux (2) ans, obtenues des banques ou d'autres institutions financières ;

· les emprunts, dont la durée résiduelle excède deux (2) ans.

ii. Au dénominateur

Le dénominateur est principalement composé des postes suivants :

· les immobilisations nettes ;

· les dotations des succursales et agences à l'étranger ;

· les titres de participation ;

· les titres de placement, dont la durée résiduelle de remboursement excède deux (2) ans ;

· les effets publics et les titres d'emprunts d'Etat détenus, dont la durée résiduelle est supérieure à deux (2) ans ;

· les crédits en souffrance (impayés, immobilisés, douteux et litigieux) non couverts par des provisions ;

· les crédits sains dont la durée résiduelle excède deux (2) ans ;

· les concours aux banques et aux autres institutions financières, dont la durée résiduelle est supérieure à deux (2) ans.

63

Section 2. Interprétation des principaux résultats

I. RESULTATS DE LA MODELISATION

Les dépôts à vue constitués dans les livres des banques ont enregistré sur la période sous revue, une évolution très fluctuante qui reflète le rythme de constitution et de retrait des dépôts. Le taux de croissance trimestriel maximal noté sur la période est ressorti à 13% et a été observé en décembre 2007 sur les ressources et les emplois. En revanche, la baisse la plus importante de 9% a été constatée entre 2000 et 2004. Sur la période, le taux de croissance moyen est ressorti à 3,2%, traduisant ainsi une consolidation des dépôts à vue, en rapport avec l'accroissement de l'activité économique. Les retraits sur les dépôts à vue ont été plus prononcés sur la période allant de décembre 2007 à décembre 2009.

La modélisation de la dynamique des dépôts à vue agrégés montre que ces derniers suivent un processus autorégressif d'ordre (AR (1)) dont la dynamique est représentée par l'équation différentielle ci- après :

LogDAVt - log DAVt-1= 0.5018796219- 0.4864536952 (logDAVt-1 - log DAVt-2) + Et avec DAVt : Dépôts à vue à l'instant t et Log ( ) : le logarithme népérien.

= 0.5018796219*SER01(-1) + 0.4864536952*SER01(-2) + 114576.4465

La résolution de l'équation différentielle a permis de dériver une fonction d'écoulement des dépôts et la composante stable des dépôts à vue.

Figure 5. Evolution dépôt à vue

déc-08; 839 521; 13%

déc-07; 814 429; 13%

déc-09; 971 943; 16%

déc-06; 710 841; 11%

déc-00; 327 133; 5%

déc-01; 362 678; 6%

déc-02; 405 676; 6%

DAV

déc-05; 665 879; 11%

déc-04; 617 860; 10%

déc-03; 562 555; 9%

déc-00 déc-01 déc-02 déc-03 déc-04 déc-05 déc-06 déc-07 déc-08 déc-09

Source : calcul de l'auteur, d'après donnée BCEAO

Figure 6- Evolution des emplois

1 804 375; 13%

2 022 201; 14%

2 120 445; 15%

890 426; 6%

1 611 710; 12%

EMPLOIS NETS (1+2)

885 020; 6%

1 221 958; 9%

1 468 884; 10%

911 323; 7%

1 089 274; 8%

déc-00 déc-01 déc-02 déc-03 déc-04 déc-05 déc-06

64

Sources : calcul de l'auteur d'après Rapports annuels de la Commission Bancaire

II. SIMULATIONS

Des simulations effectuées pour 16 banques ayant produit les états comptables, trois scénarii ont été dégagés : abaissement du taux à 50%, à 60% et maintien du taux de 75% avec incorporation dans les ressources stables, des dépôts à terme d'échéances inférieures à 2 ans. Dans le premier cas, l'ensemble des 16 banques respecteraient la norme et dégageraient des marges 61 additionnelles de financement de 387,3 Mds. Dans le second cas, seule une banque ne se conformerait pas à la norme. En outre, la marge globale de financement dégagée s'élèverait à 193,6 Mds (tableau 11).

Enfin, avec l'incorporation dans les ressources stables, des ressources à court terme supposées stables (1% des dépôts à vue, les dépôts à terme inférieurs à 2 ans et 78% des comptes spéciaux), toutes les banques respecteraient la norme prudentielle si elle reste maintenue à 75%. Toutefois, du fait de la prise en compte de toutes les ressources supposées stables, le ratio devrait être apprécié par rapport à une norme de 100%. Le cas échéant, le ratio de transformation obtenu par les banques à partir des statistiques de 2009, sur la base de la modélisation, varie entre 97,9% et 365,81%. Seules 2 banques ne respecteraient pas après intégration des ressources à court terme supposées stables, une norme de 100%. Ces deux banques se situeraient toutefois à la limite des niveaux permis (97,90% et 99,16% pour une norme de 100%.) Le coefficient de transformation étant un ratio qui s'apprécie banque par banque, la modélisation serait plus pertinente dans le cadre de l'approche d'une analyse par banque. Cependant, le ratio de transformation, après intégration des ressources à court terme supposées stables ressort, en moyenne, pour l'ensemble des banques en 2009 à 140, 69%.

Pour une norme de 100% (couverture de la totalité des emplois longs par des ressources stables), la simulation permet de dégager 309, 6 Mds de possibilité de financement supplémentaire, comme il ressort des (tableaux 10 et 11 annexe).

Tableau 7: Récapitulation - Potentiel d'accroissement des emplois à moyen et long terme des banques

 

EX- ANTE

EX -POST

Normes

75,00%

50,00%

60,00%

Ress. stables inf 2 ans

Ressources à MLT

580 896

580 896

580 896

1 070 404

 

Maximum Emplois à MLT autorisé par l'encours des Ressources à MLT (Plafonds)

774 528

1 161792

968 160

1 070 404

 

Emplois à MLT

760 839

 
 
 
 

Marges - Potentiel d'accroissement EMLT

 
 
 
 
 

- Par rapport au plafond ex ante

 

387 264

193 632

499 775

 

- Par rapport aux encours ex ante

 

400 953

207 321

309 565

 
 
 
 
 
 
 

Source : calcul de l'auteur ; donnée BCEAO

* Ressources stables inf 2ans = 1% DAV+ 78% cptes spéciaux + DAT inf 2 ans Commentaires :

V' Situation actuelle, compte tenu ressources à MLT, maximum emplois à MLT 774 528

V' Si norme baissée

V' à 50 %, maximum se chiffre à 1 161 792

V' à 60 %, maximum se chiffre à 968 160

à 100% avec incorporation dépôts stables inf 2 ans (1% DAV+78% cptes spéc+ DAT

inf 2 ans) 1 070 404 ;

V' Donc, marge est constituée par la différence

V' entre les maxima sous l'hypothèse de ne pas tenir compte du dépassement actuel

(infraction)

V' Entre le maximum ex post et le niveau réel des réalisations

387

 

264

193

632

499

775

400

953

207

321

309

565

III. Modélisation des dépôts à vue 1. Description statistiques.

L'analyse des dépôts à vue constitués dans les livres des banques est effectuée sur la période allant de 2000 à 2009. Les données financières sont issues essentiellement de la Banque Centrale élaborées à partir des reporting effectués par les banques. Elles sont établies sur une base trimestrielle, en vue de se caler sur la périodicité du dispositif prudentiel, et reparties selon la nature du bénéficiaire. Les principales catégories de bénéficiaires sont les sociétés d'Etat et EPIC, les Particuliers et les Entreprises privées et les autres déposants.

Figure 7: Evolution des dépôts à vue 2000-2009.

Source : calcul de l'auteur sur EVIEWS

Les dépôts à vue, constitués dans les livres des banques ont enregistré sur la période sous revue, une évolution très fluctuante qui reflète le rythme de constitution et de retrait des dépôts. Le taux de croissance trimestriel maximal enregistré sur la période est ressorti à 16% et a été observé en décembre 2009. En revanche, la baisse la plus importante est de 5% et a été observée en septembre 2001. Sur la période, le taux de croissance moyen est ressorti à 11%, traduisant ainsi une consolidation des dépôts à vue, en rapport avec l'accroissement de l'activité économique. Les retraits sur les dépôts à vue ont été plus prononcés sur la période allant de septembre 2007 à décembre 2009.

Tableau 8: Résumé des statistiques descriptives de la série des taux de variation des dépôts agrégés

Source : Calcul de l'auteur sur Eviews

NB : La statistique observée permet de vérifier l'hypothèse de normalité de la série, c'est-à-dire si la série suit une loi normale ou non. S'agissant des coefficients de dissymétrie (Skewness) et d'aplatissement (Kurtosis), ils permettent d'étudier l'étalement de la série par rapport à la moyenne qui détermine toujours le degré de normalité.

2. Modélisation des dépôts à vue agrégés (DAVA) Figure 8. Modélisation DAVA

Source : calcul de l'auteur sur EVIEWS

3.

Détermination du modèle corrélogramme. Figure 9 : Corrélogramme observée

Source : calcul de l'auteur, d'après données BCEAO

Il apparaît que Q-stat (rang 08) a une probabilité critique, car étant supérieure à 5% donc le résidu suit un processus de brut blanc.

4. Régression tendancielle

Source : auteur après calcul sur EVIEWS

5. Vecteur autorégression estimé

Figure 10 : Autorégression DAV

Source : auteur après calcul sur EVIEWS

Figure 11 : Corrélogramme observée

Source : auteur après calcul sur EVIEWS

La croissance rapide de l'autocorrélogramme et la variance de l'autocorrélogramme partielle à partir du premier rang permet d'identifier un processus AR (1)

6. Test sur le résidu du modèle MA(1)

Figure 12 : Corrélogramme observée sur modèle MA

70

Source : auteur après calcul sur EVIEWS

7. Test sur le résidu du modèle AR(1) Figure 13: Corrélogramme observée modèle AR

Source : auteur après calcul sur EVIEWS

8. Test sur le résidu du modèle ARMA(1) Figure 14: Corrélogramme observée sur modèle ARMA

Source : auteur après calcul sur EVIEWS

71

Il ressort que les résidus des trois modèles sont tous des bruits blancs, leur probabilité de Q-stat étant supérieure à 5%. En conséquence, il conviendrait de retenir le modèle qui présente les meilleures caractéristiques en termes de prévision.

9. Test de Ljung-Box Q :

Ce modèle doit suivre un processus de bruit blanc. Autrement dit, l'espérance mathématique de son résidu est nulle. On compare la probabilité du Q-stat pour le dernier terme avec le seuil critique de 5%. Sur le résidu du modèle AR(1)

Figure 15: Corrélogramme observée

Source .
· calcul auteur sur EVIEW, d'après données BCEAO

Il apparaît que Q-stat a une probabilité critique inférieure au seuil critique de 5% donc le résidu ne suit pas un processus de brut blanc.

16. Sur le résidu du modèle MA(4)

Figure 15: Corrélogramme observée

Source .
· calcul auteur sur EVIEW, d'après données BCEAO

72

Q-stat à une probabilité critique inférieure au seuil critique de 5% donc le résidu ne suit pas un processus de brut blanc.

Figure 16: Diagramme en bande Q-Stat

Source .
· calcul auteur sur EVIEW, d'après données BCEAO

Q-stat a une probabilité critique inférieure au seuil critique de 5% donc le résidu ne suit pas un processus de brut blanc.

Figure 17: Etude du taux de croissance des dépôts à vue agrégés entre 2000 et 2009

Source .
· calcul auteur sur EVIEW, d'après données BCEAO
Figure 18: résidu DAV

Source .
· calcul auteur sur EVIEW, d'après données BCEAO

73

Cette représentation vise à apprécier le degré de stabilité du modèle. A la différence des tests précédents, c'est une étude graphique qui permet de se prononcer sur le degré de stabilité du modèle.

CONCLUSION

A travers cette étude, nous avons pu dégager un certain nombre de conclusions : L'environnement économique et juridique au sein duquel les banques sénégalaises évoluent est très contraignant et pèse sur l'intermédiation bancaire.

Ce que l'on peut noter, c'est que plusieurs facteurs caractérisent le système bancaire sénégalais : La proportion importante de capital étranger, la prépondérance du financement d'opérations à court terme de secteurs tels que le commerce au détriment du financement des investissements, la faiblesse des crédits consacrés aux PME / PMI mais aussi les difficultés liées à la collecte de l'épargne et à la gestion des moyens de paiement.

En outre, le constat c'est qu'au lendemain de la dévaluation intervenue en janvier 1994, les banques se portent de manière saines, la solvabilité et la liquidité sont restaurées et des marges confortables sont dégagées par la production bancaire.

Cependant, d'importants progrès restent à accomplir en matière de gestion bancaire dans des domaines tels que la stratégie commerciale, la gestion ( des ressources humaines, la clientèle, risques).

C'est ainsi qu'on peut dire sans ambages que, le rôle des banques commerciales dans le financement du développement reste toutefois limité, compte tenu du fait qu'elles n'ont ni les moyens, ni la volonté de s'attaquer au financement de certains secteurs stratégiques de l'économie sénégalaise (PME / PMI, agriculture, habitat social). En effet, les banques privilégient à juste titre la rentabilité (opérations de services, apportant de substantielles commissions) au détriment du financement du développement, les risques accompagnant de tels financements étant incompatibles avec le rendement attendu du capital.

Néanmoins, il faut suggérer que les banques commerciales sénégalaises doivent impérativement faire des efforts notamment, de proximité et d'adaptation au contexte culturel ; l'exemple de groupes locaux tels qu'Ecobank ou Bank of Africa (BOA), étant riche d'enseignements à ce sujet.

74

En outre, le rôle de l'Etat et les partenaires techniques financier apparaît déterminant pour la création d'institutions spécialisées et de structures d'appui qui viendraient compléter le paysage financier sénégalais, afin que des structures comme les PME/PMI aient un appui institutionnel beaucoup plus solide.

Malgré une forte progression des crédits au secteur privé sur la période récente, le financement de l'économie reste timide au Sénégal, marqué par un faible niveau de ressources longues, des taux de rétribution élevés et une modeste part des crédits accordés aux petites et moyennes entreprises. Les difficultés de ces dernières (90% du tissu économique), relativement à l'accès au crédit, sont, principalement, liées au système de garantie contraignant, composé de sûretés personnelles et de sûretés réelles.

Afin de permettre une redynamisation des ressources internes de financement et d'apporter l'appui nécessaire au développement des petites et moyennes entreprises, les autorités sénégalaises ont mis en place des structures dédiées dont les objectifs tournent autour de la création de richesse pour l'état (FONSIS), de l'amélioration des conditions de financement des opérateurs économiques (FONGIP) dans les secteurs prioritaires, et de la recherche des solutions adéquates au problème de financement de la petite et moyenne entreprise (BNDE). De manière spécifique, il s'agit, sur la base de la stabilité du secteur financier telle que déclinée par le Plan Sénégal Emergent (veiller aux capital minimum des établissements de crédit et à la consolidation de leurs fonds propres ; poursuivre la consolidation de la micro finance ; renforcer l'inclusion financière ; contribuer à une meilleure communication financière), d'élaborer un programme de développement du Low Income Bank (LIB) qui cible la clientèle à faibles revenus et d'améliorer les conditions, l'accompagnement des acteurs ainsi que les capacités d'évaluation et de partage des risques.

BIBLIOGRAPHIE

§ BCEAO ; Rapports annuels 2000 à 2009

§ BCEAO ; Notes et Informations Statistiques

§ Comité de Bâle; Renforcement de la transparence bancaire

§ Comité de Bâle ; Nouvel accord de Bâle sur les fonds propres - www.bis.org

§ Commission Bancaire de l'UMOA ; Rapports annuels 2000 à 2010

§ Commission de l'UEMOA ; Rapports annuels 2000 à 2010

§ Denis DUPRE; la modélisation des dépôts à vue, février 1996

§ Dispositif prudentiel applicable aux banques et établissement financiers de l'UMOA à

compter du 1 er Janvier 2000

§ Denis DUPRE; la modélisation des dépôts à vue, février 1996

§ ANSD ; Bulletin mensuel des statistiques économiques - Octobre 2010

§ République du Sénégal, « Plan Sénégal Emergent », février 2014

WEBGRAPHIE

www.bceao.int http://www.ansd.sn/ http://www.dpee.sn/ www.investinsenegal.com www.bnde.sn

75

ANNEXES :

76

Tableau 4 - Situation résumée des banques au Sénégal

RATIOS

CARACTERISTI QUES

12/2000

12/2001

12/2002

12/2003

12/2004

12/2005

12/2006

12/2007

12/2008

12/2009

TAUX NET DE DEGRADATION DU PORTEFEUILLE CLIENTELE Créances en souffrance nettes / Total Crédits nets

13,10%

16,70%

16,40%

14,0%

3,5%

4,70%

16,90%

17,10%

17,30%

18,00%

TAUX DE PROVISIONNEM ENT DES CREANCES EN SOUFFRANCE Provisions constituées / Créances en souffrance brutes

67,60%

70,20%

70,50%

75,1%

75,8%

64,40%

51,70%

53,30%

53,00%

51,10%

TAUX DE PROVISIONNEM ENT DES DOUTEUX & LITIGIEUX Provisions constituées / Créances douteuses et litigieuses brutes

 
 
 
 
 

73,70%

67,20%

 
 
 

MARGE GLOBALE Rendement des prêts - Coût des capitaux

6,10%

6,80%

6,40%

7,2%

7,0%

7,20%

7,10%

7,00%

7,10%

6,80%

COEFFICIENT NET D'EXPLOITATIO N

(Frais généraux + Dotations aux amortissements) / Produit Net Bancaire

55,70%

54,00%

54,50%

57,7%

57,4%

56,00%

57,40%

60,80%

60,20%

64,10%

77

TAUX DE

 

23,40%

21,40%

25,00%

26,3%

26,8%

23,10%

23,10%

24,10%

19,00%

22,60%

MARGE NETTE

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Résultat net /

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Produit Net

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Bancaire

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

COEFFICIENT

16,20%

15,00%

17,40%

17,2%

17,5%

15,50%

14,50%

14,60%

11,60%

12,90%

DE

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

RENTABILITE

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Résultat net /

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Fonds propres

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

(*) Données provisoires

Sources : Rapports annuels de la Commission Bancaire

Tableau 5 : Situation résumée des banques au Sénégal

RUBRIQUES

12/ 2000

12/2001

12/2002

12/2003

12/2004

12/2005

12/2006

12/2007

12/2008

12/2009(*)

EMPLOIS / RESSOURCES

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

EMPLOIS NETS (1+2)

885 020

890 426

911 323

1 089 274

1 221 958

1 468 884

1 611 710

1 804 375

2 022 201

2 120 445

1. CREDITS a+b+c+d+e)

686 641

666 387

700 016

827 830

897 127

1 138 630

1 249872

1 323 628

1 535 032

1 605 120

a) Crédits à court terme

374 431

379 370

405 808

525 670

550 432

660 649

629 769

618 148

732 241

719 268

b) Crédits à moyen terme

182 913

212 082

219 647

228 098

270 405

368 544

445 533

513 329

579 212

631 516

c) Crédits à long terme

31 500

32 158

31 543

34 715

38 050

47 370

55 281

64 555

73 626

86 067

d) Opérations de crédit- bail

5 229

5 351

5 647

7 048

7 143

8 061

7 229

11 245

12 720

13 043

e) Crédits en souffrance

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2. AUTRES EMPLOIS (a+b+c+d)

198 379

224 039

210 407

261 444

324 831

330 254

361 838

480 747

487 169

515 325

a) Titres de placement

129 863

149 779

134 411

175 756

202 314

196 179

215 829

307 943

289 781

330 325

b) Immobilisations financières

9 058

9 417

9 341

10 399

34 866

32 259

33 252

43 863

40 736

39 262

c) Autres immobilisations

28 818

33 242

34 889

42 442

47 163

55 976

64 755

71 625

81 546

86 153

d) Divers

31 140

31 601

31 766

32 847

40 488

45 840

48 002

57 316

75 106

59 665

Sources : Rapports annuels de la Commission Bancaire

78

Tableau. 6 : Situation résumée des banques au Sénégal

 

déc-

2000

déc-

2001

déc-

2002

déc-

2003

déc-

2004

déc-

2005

déc-

2006

déc-

2007

déc-

2008

déc-

2009

RESSOURCES

(1+2+3)

925

425

1 019

975

 

1 131

215

 

1 340

902

1 485

864

1 656

864

1 799

552

2 017

510

2 131

978

2 429

143

1. DEPOTS ET EMPRUNTS (a+b)

778

865

843

950

941

916

1 139

491

1 257

073

1 379

408

1 490

101

1 656

316

1 722

184

1 992

045

a) A vue

327

133

362

678

405

676

562

555

617

860

665

879

710

841

814

429

839

521

971

943

b) A terme

446

232

481

272

536

240

576

936

639

213

713

529

779

260

841

887

882

663

1 020

102

2. FONDS

PROPRES NETS (a+b)

87

928

99

510

108

891

120

612

135

070

156

994

184

125

207

811

246

622

272

967

a) Capital, dotations & réserves

65

317

77

289

91

187

100

918

113

207

133

457

159

303

180

649

218

154

245

369

b) Autres

22

611

22

221

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

3. AUTRES RESSOURCES

64

182

76

515

80

408

80

799

93

721

120

462

125

326

155

448

163

172

164

131

TRESORERIE : RESSOURCES-EMPLOI

-39

905

129

549

219

892

251

628

263

906

187

980

187

842

213

135

109

777

308

698

Sources : Rapports annuels de la Commission Bancaire

Tableau 7: Situation résumée des banques au Sénégal

EVOLUTION DES

12/2000

12/2001

12/2002

12/2003

12/2004

12/2005

12/200 6

12/2007

12/2008

12/2009

OPERATIONS DE RESULTATS

TRESORERIE ET
INTERBANCAIRES

4 381

4 413

4 405

2 394

3 186

3 850

4 842

6 125

6 027

6 843

OPERATIONS AVEC LA

69 082

81 901

87 709

92 563

98 119

115 027

129 532

139 984

59 954

173 741

CLIENELEOPERATIONS SUR TITRES ET

7 193

7 876

8 636

10 161

11 580

12 871

14 132

17 708

20 951

21 373

CREDIT-BAIL & DIVERSES

OPERATIONS ASSIMILEES

4 779

3 820

3 117

3 839

4 221

5 653

5 710

5 748

7 963

8 420

OPERATIONS DIVERSES

15 696

15 471

19 196

16 572

22 191

21 912

22 924

27 331

39 085

38 547

1. PRODUIT NET

BANCAIRE OU

71 068

81 240

87 841

92 018

102 868

122 810

134 142

147 244

169 100

177 467

PRODUITS
INANCIE

ACCESSOIRES

2 646

3 599

3 654

3 639

5 059

7 042

6 602

6 641

6 673

7 253

2. PRODUIT

NETS

GLOBAL

78 709

84 839

91 495

95 657

107 927

129 852

140 744

153 885

175 773

184 720

79

FRAIS

GENERAUX

88 199

86 886

40 481

 

45 250

50 444

- 59

210

66 360

76 997

87 313

98 295

AMORTISSEME NTS &

PROVISIONS

6 893

6 987

7 392

 

7 793

8 517

- 9 399

 

10 220

12 287

14 465

15 442

3. RESULTAT NETS

BRUT SUR I

34 172

40 966

43 622

 

42 614

48 966

61 243

 

64 164

64 601

73 995

70 983

PROVISIONS

D'EXPLOITATIO N NETTES SUR

10 678

26 817

- 13

397

6 283

10 356

- 19

935

- 22 124

- 15 831

- 29 857

- 20 771

REINTEGRAT°

RISQUES

INTERETS S/ CREANCES

EN SOUFFRANCE

 
 
 
 

139

79

6

 

5

 
 
 

4. RESULTAT D'EXPLOITATION

24 010

14 291

30 360

 

36 470

38 689

41 314

 

42 045

48 862

44 198

50 778

RESULTAT EXCEPTIONNEL

- 4

11 515

 

855

- 345

681

923

 

838

- 556

- 605

- 1 564

RESULTAT SUR

NET

EXERCICES
ANTERIEURS

- 744

- 399

- 1

273

- 1 903

- 485

-

446

- 469

- 1 986

- 2 668

767

IMPÔT SUR LE BENEFICE

6 652

7 006

7 999

 

10 019

11 270

- 11

526

- 11 470

- 10 854

- 8 797

- 9 858

1. RESULTAT

16 610

17 401

21 943

 

24 203

27 615

28 419

 

30 944

35 466

32 128

40 123

Sources : Rapports annuels de la Commission Bancaire

Tableau 10. Marge additionnelle de financement Récapitulation par banque

RUBRIQUES

Banque1

Banquet

Banque3

Banque4

Banque5

Banque6

Banquez

Banq ue8

Ressources stables

95 832

73 302

24 240

59 956

17 547

178 812

8 339

4 951

Emplois

139 927

111 322

35 661

79 770

9 997

279 974

8 428

9 345

Plafond

127 776

97 736

32 320

79 941

23 396

238 416

11 119

6 601

Norme à 50%

 
 
 
 
 
 
 
 

Emplois possibles

191 664

146 604

48 480

119 912

35 094

357 624

16 678

9 902

Marge/Plafond

63 888

48 868

16 160

39 971

11 698

119 208

5 559

3 301

Marge de financement par rapport Encours

51 737

35 282

12 819

40 142

25 097

77 650

8 250

557

Accroissement en %

0,37

0,32

0,36

0,50

2,51

0,28

0,98

0,06

Norme à 60%

 
 
 
 
 
 
 
 

80

Emplois possibles

 

159 720

122 170

40 400

99 927

29 245

298 020

13 898

8 252

Marge/Plafond

31 944

24 434

8 080

19 985

5 849

59 604

2 780

1 650

Marge de financement par rapport Encours

19 793

10 848

4 739

20 157

19 248

18 046

5 470

-1 093

Accroissement en %

0,23

0,22

0,23

0,25

0,59

0,21

0,33

0,18

Plafond 100% et incorporation toutes ress. Stables

 
 
 
 
 
 
 
 

Emplois possibles = Ressources totales stables

202 895

139 696

45 528

107 505

28 988

344 703

8 357

9 149

Marge de financement par rapport Encours

62 968

28 374

9 867

27 735

18 991

64 729

-71

-196

Emplois possibles par rapport norme actuelle de 75%

270 526

186 261

60 704

143 340

38 651

459 605

11 143

12

199

Marge de financement par rapport coef. de 75%

97 949

56 205

18 782

47 677

21 490

134 723

2 036

2 140

RUBRIQUES

Banque9

Banque10

Banque11

Banque12

Banque13

Banque14

Banque15

Banque16

RECAP

Ressources stables

5 188

8 844

4 038

26 374

4 127

45 248

7 661

16 437

580 896

Emplois

4 519

8 017

4 760

13 124

2 004

29 194

10 328

14 469

760 839

Plafond

6 917

11 792

5 384

35 165

5 503

60 331

10 215

21 916

774 528

Norme à 50%

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Emplois
possibles

10 376

17 688

8 076

52 748

8 254

90 496

15 322

32 874

1 161

792

Marge/Plafond

3 459

2 948

1 346

8 791

1 376

15 083

2 554

5 479

193 632

Marge de financement par rapport Encours

5 857

6 723

1 970

30 833

4 874

46 219

2 440

12 926

207 321

Accroissement en %

1,30

0,37

0,28

0,67

0,69

0,52

0,25

0,38

0,25

81

Norme à 60%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Emplois possibles

8 647

14 740

6 730

43 957

6 878

75 413

12 768

27 395

968 160

Marge/Plafond

1 729

2 948

1 346

8 791

1 376

15 083

2 554

5 479

193 632

Marge de financement par rapport Encours

4 128

6 723

1 970

30 833

4 874

46 219

2 440

12 926

207 321

Accroissement en %

0,38

0,37

0,28

0,67

0,69

0,52

0,25

0,38

0,25

Plafond 100% et incorporation toutes ress. Stables

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Emplois possibles = Ressources totales stables

5 336

9 507

11 483

27 806

7 331

59 280

11 003

51 839

1 070 404

Marge de financement par rapport Encours

817

1 490

6 723

14 682

5 327

30 086

675

37 370

309 565

Emplois possibles par rapport norme actuelle de 75%

7 115

12 675

15 310

37 074

9 774

79 040

14 670

69 118

1 427 205

Marge de financement par rapport coef. de 75%

1 947

3 494

7 913

17 963

5 828

37 385

3 257

40 987

499 775

Source : BCEAO Récapitulation par banque

Tableau 11 : Exemple de détermination du ratio de transformation d'une banque

82

LIBELLES

 

MONT ANT NET

J - RESSOURCES STABLES

 

(NUMERATEUR)

 

1.1 Eléments de fonds propres effectifs

10 725

1.1.1 Fonds propres de base

 

1.1.2 Eléments à réintégrer dans les fonds propres de base Participation dans les banques et établissements

 

Financiers Dotation dans les succursales à l'étranger Prêts et titres subordonnés sur les banques et étab.

 

Financiers

135

1.1.3 Fonds propres complémentaires F. P. compl. Hors emprunts et titres subordonnés à terme Emprunts et titres sub. À terme de durée initiale > 5 ans s/total (1.1)

 

1.2 Autres ressources stables

 

1.2.1 Opérations avec les établissements de crédit Autres comptes de dépôts créditeurs Comptes d'emprunt MM

 

- adjudications exceptionnelles Comptes d'emprunts à terme Valeurs données en pension à terme Valeurs vendues ferme

 

Autres emprunts

 

1.2.2 Opérations avec la clientèle Dépôts à terme reçus

 
 

10 860

Plans d'épargne logement Autres comptes d'épargne

 
 

2 450

Dépôts de garantie reçus, Autres dépôts, Bons de caisse

 

Emprunts à la clientèle

2 450

1.2.3 Opérations sur titres et opérations diverses

22 410

Versements restant à effectuer sur titres de placement

14 794

Dettes représentées par un titre Versements restant à effectuer sur immobilisations financières s/total (1.2)

 
 

45

 

7 571

 

14 685

 

14 685

 

39 545

TOTAL DES RESSOURCES STABLES

50 405

I - EMPLOIS A MOYEN ET LONG TERME

(DENOMINATEUR)

2.1 Opérations avec les établissements de crédit Comptes de dépôts MM-adjudications exceptionnelles

Comptes de dépôts MM-reprise de liquidité Avoirs bloqués rémunérés

Dépôts à terme constitués, Dépôts de garantie constitués

Comptes de prêts à terme, Valeurs reçues en pension à terme

Valeurs achetées fermes

Obligations cautionnées escomptées

Créances publiques escomptées

Créances en souffrance s/total (2.1)

2.2 Opérations avec la clientèle

Crédits à moyen terme

Crédits à long terme

Affacturage

Créances en souffrance s/total (2.2)
2.3 Crédit-bail et opérations assimilées

Loyers sur crédit-bail et opérations assimilées

Créances en souffrance s/total (2.3)
2.4 Opérations sur titres et opérations diverses

Titres de placement

Comptes de stock s/total (2.4)

2.5 Valeurs immobilisées Immobilisations financières Dépôts et cautionnements

Immobilisations corporelles en cours Immobilisations corporelles d'exploitation Immobilisations corporelles hors exploitation

Immobilisations corporelles acquises par réalisation de garantie s/total (2.5)
2.6 Eléments à déduire des emplois à moyen et long terme

Titres bénéficiant d'une garantie de rachat ou de liq de BC s/total (2.6)

100

100

47 151

2 979

4 395

54 525

1 300

1 300

5 454 5 454 257 30 438 4 462 -

913

100

-

TOTAL DES EMPLOIS A MOYEN ET LONG TERME

III - COEFFICIENT DE COUVERTURE DES EMPLOIS A MOYEN ET LONG TERME PAR DES RESSOURCES STABLES

(III) = (I) x100/(II) (en %)

67 47974,75 %

Minimum 75%

Source : BCEAO






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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery