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La coopération franco-gabonaise en matière d'armement et d'équipements des forces de défense du Gabon 1960-2017.


par Davy Ndouve Nguema
Université Omar Bongo de Libreville (Gabon) - Master  2018
  

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AUX FONDEMENTS DE LA COOPERATION FRANCO-
GABONAISE EN MATIERE D'ARMEMENT ET
D'EQUIPEMENTS MILITAIRES DU GABON

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Chacune des parties contractantes des accords de coopération militaire obéissaient à une logique dictée par leurs besoins et intérêts du moment. L'ancienne puissance coloniale

voyait par ce canal un moyen d es liens et les intérêts qu'elle avait

avec le nouveau pays indépend q te partie de notre étude essaie de
circonscrire les fondements de la coopération franco-gabonaise en matière d'armement et d'équipements des forces de défense du Gabon. En effet, elle met exergue les relations historiques et stratégiques qu'entretenaient la France et le Gabon depuis la colonisation. De plus, elle évoque le processus vers le chemin de l'indépendance du Gabon en août 1960, mais aussi de la construction d'une armée pour sa défense intérieure et extérieure. A cet effet, elle comprend deux chapitres, l'un historique, l'autre juridique. Le chapitre I présente les déterminants historiques et stratégiques de la coopération franco-gabonaise, le chapitre II, décrit brièvement l'arsenal juridique militaire de la coopération entre les deux Etats.

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Chapitre I : Les déterminants historiques et stratégiques

Par déterminants historiques, il faut entendre le contexte des années 1960 ; et par déterminants stratégiques, les rapports la volonté de projection de la puissance en Afrique avec comme point d'appui le Gabon.

Cela étant, la grille de lecture la plus commode et, la plus utilisée couramment en relation internationale, est celle des Etats et des rapports qu'ils entretiennent entre eux. En admettant que les relations internationales soient des relations entre unités politiques territorialement organisées, ce qui ferait la spécificité de telles relations est la légitime à la légalité du recours à la force armée de la part des acteurs, R. Aron (1967, p. 843). Le présent chapitre qui porte sur les fondements historiques et stratégiques de la coopération militaire franco-gabonaise, met en exergue les déterminants des deux pays.

I- Le réalisme des partenaires franco-gabonais

La signature des accords de défense entre le Gabon et la France fait ressortir des raisons multiples dans les domaines variés ; celles-ci tiennent du réalisme des Etats partenaires, par exemple, le rôle de plateforme stratégique du Gabon pour la France (A). Les domaines visés touchent la sécurité, la défense et de la stratégie qui apparaissent les plus évidents. Les aspects politico-diplomatiques ne sont pas à négliger (B).

A- Le Gabon : une plate-forme stratégique pour la France

La France, en tant que puissance coloniale, avait plusieurs raisons lui conduisant à sceller, voir améliorer la signature des accords de défense avec son ancienne colonie, le Gabon qui venait d'avoir son indépendance. Elle y avait des gros intérêts qui couraient le risque d'être menacés au point de faire du Gabon une zone assez stratégique.

Le Gabon fait partie d'un vaste géographique et d'une grande importance. Il est situé dans le continent africain, qui dans l'histoire de la géostratégie mondiale, est un verrou incontournable qu'il faut avoir dans sa zone d'influence. Une conception du rôle d'Afrique dans les stratégies mondiales fait apparaitre la place imminente occupée dans ce continent par le bloc des Etats francophones dont le Gabon fait partie. A ce titre, on distingue trois grandes

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phases du rôle stratégique du continent africain. La période antérieure à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la période de la Guerre froide et l'époque contemporaine.

Dans la première partie de la période, l'Afrique était perçue comme un « pactole inépuisable » J. Ki-Zerbo (1978, p. 429-450) de matières premières. Elle était analysée comme un « réservoir d'hommes » J-B. Duroselle (1978, p. 53-56) et un ensemble de positions stratégiques de premier plan pour la liberté des voies de communications ayant des bases escales à finalités économiques, commerciales et militaires. Pendant le Second conflit mondial, l'Afrique relevait son importance militaro-stratégique. Elle se transformait en un lieu refuge pour ceux qui ont perdu la bataille et en phase de reconquête. D'ailleurs, Brazzaville fut la capitale de la France libre. Après le Second conflit mondial, le continent noir deviendra l'atout majeur de la stratégie occidentale. Pour comprendre tout cela, il conviendrait de rappeler la conception stratégique du monde dans les années cinquante. Selon ces derniers, le monde est schématiquement divisé en deux ensembles. D'une part, la masse continentale ayant à sa périphérie des appendices allant de la scandinave au Japon ; d'autre part, les grands blocs terrestres constitués de l'Afrique et l'Australie.

Dans cette configuration planétaire, l'Afrique revêt d'offrir un espace continental qui fait défaut ; c'est pour cela qu'il faut y maintenir une influence très dense. Les stratèges de l'époque s'appuient sur l'expérience de la Seconde Guerre mondiale qui élaborait la théorie selon laquelle, si un conflit a lieu, son théâtre serait européen. Lors des indépendances, cette conception n'avait pas du tout changé. L'Afrique continuait à être perçue comme une base de reconquête. Ainsi, la Guerre froide fit de l'Afrique une des pierres angulaires de la stratégie indirecte des indépendances. On comprend alors pourquoi l'Afrique une fois indépendante est dans cette Guerre froide, l'espace d'affrontement entre les deux grands : Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) et les Etats-Unis. D'où l'intérêt pour les dirigeants politiques français de l'époque de maintenir leur influence en Afrique à travers les accords de coopération militaire. Ils pensaient d'ailleurs que « Face à la menace générale, l'Afrique naguère tenait toute son importance du rôle de grand arrière du théâtre européen qui lui était d'ailleurs imparti par période. Aujourd'hui, directement menacé, elle est l'enjeu dont la perte entrainerait la rupture au bénéfice du monde communiste, de l'équilibre mondial réalisé depuis 1945». Dans cette note, l'ancienne puissance coloniale française clarifiait sa position par rapport à l'Afrique et justifiait ainsi stratégiquement les accords de défense et d'assistance militaire. Elle identifiait clairement l'ennemie qui est l'union soviétique. L'URRSS étant paralysée dans son expansionnisme vers l'Europe du fait « parapluie nucléaire

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américain », exerçait des velléités vers d'autres régions dont l'Afrique fait partie. Parmi les multiples facteurs qui conditionnent les décideurs français dans la politique militaire en Afrique dans les années soixante, il y a un phénomène majeur qui joue, c'est la poussée de l'influence soviétique en Afrique. Pour cet Etat aux frontières interminables, l'éloignement du continent noir était un argument suffisant. A l'époque du Tsar, deux pays ont seulement retenu l'attention de la Russie : l'Ethiopie et l'Afrique du Sud. Après la révolution de 1917, Lénine et ses successeurs n'avaient pas tourné leurs regards vers ce monde lointain. Sur le plan diplomatique, les motivations de la France par l'importance que rêvait le Gabon, désormais membre de l'Organisation des Nations Unies (ONU) et présent dans d'autres instances internationales en tant que pays francophone et se situant dans la zone d'influence française, il pouvait constituer un appui pour faire passer les décisions françaises sur les questions internationales.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo