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évaluation des impacts de mouvements migratoires sur la conservation de la biodiversité de zones humides en période de conflits. Cas du paysage epulu-ituri-aru-garamba-uélés.


par NABINTU NTUGULO
Ecole Régionale Post Universitaire d'aménagement et de Gestion Intégrée de Forets et Territoires Tropicaux (ERAIFT/UNESCO) - Master II professionnel en Gestion des Aires protégées 2018
  

Disponible en mode multipage

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ÉCOLE RÉGIONALE POST-UNIVERSITAIRE D'AMÉNAGEMENT ET DE GESTION
INTEGRÉS DES FORÊTS ET TERRITOIRES TROPICAUX

-ÉRAIFT-

MEMOIRE

PRESENTE EN VUE DE L'OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER PROFESSIONNEL
EN GESTION DES AIRES PROTEGEES

Evaluation des impacts des mouvements migratoires sur la
conservation de la biodiversité de zones humides en période de
conflits : Cas des paysages Epulu-Ituri-Aru-Garamba-Uélé en
République Démocratique du Congo

Par : NABINTU NTUGULO Francine

1ere promotion Master professionnel en Gestion des Aires protégées

Promoteur : Professeur Jean Pierre MATE MWERU

(Université de Kisangani, RDC).

Co-promoteurs :

- Professeur Raphael TSHIMANGA

(Université de Kinshasa, RDC) - Dr. NIDHI NAGABHATLA (UNU-INWHE, Canada).

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020

Université de Kinshasa, Commune de Lemba, - B.P. 15.373 - Kinshasa, République Démocratique du Congo: +243(0)972601761 /243(0)998181171- E-mail: info@eraift-rdc.org; Site : www.eraift-rdc.org

ÉCOLE RÉGIONALE POST-UNIVERSITAIRE D'AMÉNAGEMENT ET DE GESTION
INTEGRÉS DES FORÊTS ET TERRITOIRES TROPICAUX

-ÉRAIFT-

MEMOIRE

PRESENTE EN VUE DE L'OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER PROFESSIONNEL
EN GESTION DES AIRES PROTEGEES

Evaluation des impacts des mouvements migratoires sur la

zones humides en périodedes Conflit» :

conservation de la biodiversité de zones humides en période de

Cas du paysage EpuuIui-AruGaamba-Uéé

conflits : Cas des paysages Epulu-Ituri-Aru-Garamba-Uélé en République Démocratique du Congo

Membres du jury :

 

1.

Pr. Joseph LUMANDE KASALI

: Président du Jury

2.

Pr. Dominique MWEZE C. NK.

: Secrétaire du Jury

3.

Pr. Jean-Pierre MATE MWERU

: Promoteur

4.

Pr. Raphael TSHIMANGA

: Co-promoteur

 

i

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020

Université de Kinshasa, Commune de Lemba, - B.P. 15.373 - Kinshasa, République Démocratique du Congo: +243(0)972601761 /243(0)998181171- E-mail: info@eraift-rdc.org; Site : www.eraift-rdc.org

ii

DEDICACE
A Dieu Tout Puissant, le plus grand Maitre de temps et des circonstances.
A mes très chers Parents, Antoinette NAMULISA et Ildefonse NTUGULO.
A mes très chers enfants-chéris et leur papa, pour leur amour immense.
A mes très chers collaborateurs, pour leur soutien tant moral que matériel.

iii

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier très sincèrement toutes les personnes physiques et morales ayant contribué de manière directe ou indirecte à la réalisation de ce travail.

Je veux de manière particulière manifester ma profonde gratitude :

Au Professeur Baudouin Michel, Directeur de l'ERAIFT-UNESCO pour son dévouement à notre formation de « l'élite de hauts-cadres africains » ; à l'UNESCO dont nous sommes sous le patronage ainsi qu'au corps professoral, pour leurs enseignements de qualité.

Au Professeur Jean Pierre MATE MWERU, promoteur, pour avoir accepté de diriger avec dévouement mes travaux de recherche ; ses conseils et sa rigueur scientifique ont été d'un apport inestimable ainsi qu'au Professeur Nicaise AMUNDALA DRAZO de l'Université de Kisangani pour son encadrement sur terrain, en collaboration avec son équipe des anciens étudiants de l'UNIKIS et de l'Université Shaloom de Bunia.

Au professeur Raphaël STHIMANGA de l'Université de Kinshasa, pour la bourse complémentaire que nous avons reçue au centre CRREBAC sous sa direction dans le cadre du projet « Gérer les interactions entre Climat-Eau-Migration-Conflit pour le renforcement de la résilience dans le Bassin du Congo » financé par CRDI et UNU-INWE représentée particulièrement par Dr. NIDHI MAGABHATLA, en collaboration avec toute son équipe de chercheurs ainsi qu'à toute l'équipe du projet, en particulier les assistants Jules BIYA et Éric TSHITENDE, pour l'appui scientifique dans le dépouillement de données, analyse statistique et pour leur esprit d'équipe.

Qu'il me soit également permis d'exprimer ma profonde gratitude :

A la FAO, pour avoir m'accueilli comme stagiaire au sein de leur sous-bureau de Bunia, coordination zone-Est, en particulier au Professeur Michel NGONGO pour son soutien.

Aux gestionnaires des aires protégées, sites du patrimoine mondial de l'UNESCO, qui nous ont accueilli ausein de leurs programmes ; en particulier le Directeur Général de l'ICCN, Dr. Cosmas pour son dévouement et la direction technique-scientifique pour son encadrement ainsi qu'aux différents partenaires (notamment les agences UN, OXFAM et IPAPEL) et les leaders locaux.

A toute ma famille pour leur soutien et prierres adressées sans cesse à Dieu, plus particulierement à ma trés chére Maman, du clan noble de « Banyamotcha » qui a forgé en moi une « Femme actrice du développement durable ».

En fin je remercie mon Dieu de m'avoir guideé et protégée tout au long ce curcus académique et dans ma vie sur terre.

NABINTU NTUGULO Francine

iv

RESUME

Les Paysages se trouvant au Nord-Est de la RDC, constitués de plusieurs espèces floristiques et fauniques, sont caractérisés par une pression anthropique grandissante, accentuée par les migrations transfrontalières et internes, ayant des impacts tant positifs que négatifs sur tous les plans du développement de cette région. Le paysage Epulu-Ituri-Aru-Garamba-Uelé, situé dans cette zone, n'échappe pas à cette réalité généralisée. D'où, l'intérêt de comprendre les facteurs qui influent sur les schémas spatio-temporels des migrations à l'échelle de ce paysage, afin d'en dégager les impacts tant positifs que négatifs sur la biodiversité et les moyens de subsistance des communautés locales.

L'objectif global de cette étude vise à contribuer à la préservation et à la restauration des zones humides de la République démocratique du Congo par l'intégration du Genre dans la mise en oeuvre des mécanismes visant à garantir leur conservation, afin d'améliorer le bien-être de la population. De manière spécifique, il est question d'analyser l'évolution du paysage liée aux facteurs qui influent sur les schémas spatio-temporels des migrations; identifier et analyser les risques liés à la dynamique spatio-temporelle de ces migrations à l'échelle du paysage, avec un accent particulier sur les groupes socialement vulnérables ; identifier et analyser les initiatives locales les plus efficaces et les plus abordables dans la gestion de risques liés à ces mouvements migratoires et proposer une stratégie de gestion durable intégrée de la biodiversité des zones humides.

L'approche systémique et multisectorielle a été utilisée pour nous permettre de faire une analyse efficace du lien entre changement climatique-ressources naturelles-migration-conflits, en vue d'évaluer les impacts des migrations humaines sur la conservation de la biodiversité de zones humides au Nord-est de la RDC. La méthode d'échantillonnage aléatoire stratifié et systématique a été utilisée pour la collecte des données quantitatives ; et le focus groupe, entretiens individuels et discussion des groupes ont été organisés pour les données qualitatives. Les données quantitatives ont été analysées avec le logiciel SPSS 3.1 et logiciel R ; et l'analyse du contenu a été la principale approche utilisée pour les données qualitatives ainsi que la méthode de parcours commentés. L'analyse SWOT a été faite pour évaluer ces initiatives locales et l'outil SIG a servi à l'élaboration de la cartographie des migrations, établie sur la base des coordonnées géographiques prélevées avec le Global Positionning System (GPS).

Les résultats issus de nos analyses ont montré que les facteurs socioculturels, économiques, écologiques, politiques et sécuritaires sont à la base de la typologie des migrations qui est subdivisée en quatre principales catégories, dont la migration économique (ou de travail), la migration forcée, la migration de contrainte (ou de réfugiés) et climatique. L'analyse des facteurs multiples qui influencent la décision de migrer dans ce paysage montre que 40.98% de migrants recherchent la stabilité, par contre 35.25% recherchent la sécurité pour un bon épanouissement.

La pollution des eaux (87,5%) étant à la base de la dégradation des écosystèmes forestiers, lacustres et fluviatiles (87,5%) de la région ainsi que le braconnage (75%) et l'exploitation illicite des ressources naturelles, notamment la déforestation (62,5%) et la carbonisation (12,5%), sont les principaux facteurs constituant les risques qui sont liés aux mouvements migratoires à l'échelle de

v

ce paysage. Ceci a aussi comme conséquence non seulement la perte de la biodiversité et l'empiétement de troupeaux des éleveurs dans les aires protégées (75%) ; aussi les risques liés à la santé, notamment chez les enfants de 1-5ans plus affectés (soit 55.84%) et les conflits (dont 60% liés à l'accès aux ressources naturelles) qui constituent les facteurs contributifs à l'insécurité alimentaire.

Les mécanismes d'interventions à grande échelle, notamment les approches participatives à travers la sensibilisation, les techniques de traitement de l'eau, les pratiques traditionnelles, la sécurisation et la protection de la biodiversité, sont les initiatives locales jugées abordables et efficaces dans la gestion de risques (ou dangers et vulnérabilité) liés aux mouvements migratoires à l'échelle de ce paysage. La Gestion Intégrée de la biodiversité des zones humides a été trouvée comme une stratégie durable pour la restauration des écosystèmes dégradés et le maintien de ce paysage par l'adaptation spécifique au genre, en vue de renforcer le développement résilient de communautés. Mots clés : Impacts, Zone humide, Migration climatique, Biodiversité, Conflits, Gestion durable Intégrée.

vi

ABSTRACT

Landscapes located in the north-east of the DRC being composed of several species of flora and fauna are characterized by increasing human pressure, accentuated by cross-border and internal migration, with both positive and negative impacts on all development plans. The Epulu-Ituri-Aru-Garamba-Uelé landscape located in this area does not escape this generalized reality. Hence, the importance of understanding the factors that influence the spatio-temporal patterns of gender migration at the scale of this landscape, in order to identify both positive and negative impacts on the livelihoods of women and men local communities.

Generally, this study aims to contribute to the preservation and restoration of the ex-wetlands. Orientale province through the integration of gender, in the implementation of alternative measures that aim to ensure their conservation, in order to improve the well-being of the population. Specifically, it is a question of analyzing the spatio-temporal dynamics of the landscape related to the factors that influence the spatio-temporal patterns of migration between men and women; to identify the risks associated with the spatio-temporal dynamics of landscape-scale migration of men and women, with particular emphasis on socially vulnerable groups; identify and analyze the most effective and affordable local initiatives in risk management and propose an integrated wetland biodiversity management strategy. The stratified and systematic random sampling method was used for the collection of quantitative data; and group focus, individual interviews and group discussion were organized for qualitative data. Quantitative data was analyzed with SPP 3.1 software and R software; and content analysis was the main approach used to analyze the qualitative data, as well as the commented route method. The SWOT analysis was done to evaluate effective and affordable local initiatives; and the GIS tool was used to develop the migration mapping, based on the geographic coordinates taken with the Global Positioning System.

The results of our analyzes have shown that social, cultural, economic, ecological, political and security factors underlie the typology of migration, which is grouped into four main categories, including economic (or labor) migration, forced migration , the migration of constraint (or refugees) and climate migration. An analysis of many factors influencing the decision to migrate in this landscape shows that 40.98% of migrants seek stability, while 35.25% seek security for good development.

Water pollution (87.5%) resulting in the degradation of ecosystems (87.5%), poaching (75%) and illegal exploitation of natural resources (62.5%) are the main phenomena constituting the risks that are linked to migratory movements on the scale of this landscape. This also results in the encroachment of herds of herders in wetlands linked to protected areas (75%), deforestation (62.5%) and carbonization (12.5%) which are at the root of the destruction. forest, lake and fluvial ecosystems of the region. Mechanisms for large-scale interventions, including sensitization, water treatment techniques, securing and protecting biodiversity and endogenous knowledge, as well as participatory approaches are local initiatives that are considered affordable and effective. Integrated wetland biodiversity management has been identified as a sustainable strategy for restoring and maintaining degraded ecosystems by specific gender adaptation, with a view to enhancing the resilient development of communities.

Key words: Impact, Integrated Sustainable Management, Wetland, Climate Migration, Biodiversity and Conflict.

vii

TABLE DES MATIERES

DEDICACE ii

RESUME iv

ABSTRACT vi

TABLE DES MATIERES vii

LISTES DE FIGURES viii

LISTES DE TABLEAUX ix

ABREVIATION ET ACCRONYMES : ix

INTRODUCTION GENERALE 1

Contexte 1

3°. QUESTION DE RECHERCHE 3

4°. HYPPOTHESES PROVISOIRES 3

5°. OBJECTIFS DE RECHERCHE 4

6°. CHOIX ET INTERET DU SUJET 5

SUBDIVISION DU TRAVAIL 7

CHAPITRE PREMIER : LES CONSIDERATIONS GENERALES SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES, LA MIGRATION, LA BIODIVERSITE ET LES RESSOURCES EN EAU

(EAU DOUCE CONTINENTALE) 8

Introduction : 8

I.I. Définition des concepts 9

1.2. Etat des connaissances 12

Sécurité de l'eau (eau-hygiène-assainissement) : 20

Evaluation d'impact 22

2.2. Les conventions et les instruments juridiques 23

Loi n° 14/003 du 11 février 2014 relative à la conservation de la nature : 24

Convention de RAMSAR sur les zones humides (RAMSAR) 25

Convention sur la diversité biologique : 25

Convention Cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques 26

Les conventions de Nations unies sur la migration humaine : 27

Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies : les femmes, actrices de la paix et

de la sécurité 28

CHAPITRE DEUXIEME. MATERIELS ET METHODES 29

CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION DES RESULTATS DE RECHERCHE 41

3.1. Sources de données (voir annexe 10) 41

3.2. Répartition des ménages enquêtés selon le Genre : voir annexe 11-13 41

3.3. Les impacts des mouvements migratoires sur la conservation de la biodiversité de zones

humides dans le paysage Epulu-Ituri-Aru et Garamba-Uele : 44

viii

3.3.1. Occupation spatiale des habitats (des sites/camps) et typologie des migrations, à

l'échelle du paysage: 45

3.3.2. Analyse des risques identifiés à l'échelle du paysage : 51

3.3. 3. Analyse des initiatives locales (approches d'intervention des partenaires, connaissance

endogènes et mesures alternatives) dans la Gestion de risques et Gouvernance de l'eau 66

3.4. DISCUSSION : COMPARAISON DES RESULTATS 74

3.5. Les perspectives ou pistes vers une strategie commune d'exploitation rationnelle et durable

de zones humides : 99

CONCLUSION GENERALE 102

BIBLIOGRAPHIE : 106

LISTES DE FIGURES

Figure 1 : Approche éco systémique

Figure 2 : Carte administrative

Figure 3 : Fonctions majeurs de zones humides, leurs effets et perceptions

Figure 4 : Répartition de l'eau de la terre

Figure 5 : Facteurs contributifs à la Sécurité alimentaire

Figure 6 : UN-Water's Security conceptual

Figure 7 : Carte de la Zone d'étude

Figure 8 : Carte des sites enquêtés

Figure 9 : Effectif de ménages enquêtés

Figures 10-12 : Taille de ménages

Figures 13-14 :Ethnies et Religions

Figure 15-16 : Itinéraires et typologies de migrations

Figures 17-18 : Avantages et cause du phénomène migratoire

Figure 19 : Lien entre Migration et Changement climatique

Figures 20-22 : Raisons, Désavantages et Conséquences de migrations

Figures 23-24 : Risques liés au phénomène migratoire identifiés à l'échelle du paysage

Figures 25-26 : Source d'approvisionnement de l'eau et Mode d'accès

Figure 27 : Niveau de satisfaction de la qualité de l'eau

Figues 28-29 : Genre et Maladie hydrique

Figure 30 : Catégorie de vulnérabilités

Figures 31-32 : Risques et Modes d'exploitation des ressources naturelles

Figure 33 : Usage de PFNL dans la Pharmacopée traditionnelle

Figure 34 : Origine des ressources naturelles

Figure 35 : Activités principales

Figures 36-37 : Diversité alimentaire

Figures 38-39 : Origine de la viande de brousse et du poisson

Figure 40 : Sécurité alimentaire et Genre

Figures 41-42 : Type des conflits et leurs impacts sur la biodiversité

Figure 43-49 : Initiatives locales (Approches d'intervention, Gestion participative,

Méthodes vulgarisées pour le traitement de l'eau, Protocole et différentes services de monitoring de la qualité de l'eau, Mode d'accès à la terre ; Approche pour la protection et sécurisation de la biodiversité

Figure 50 : Choix de moyens de subsistance

Figure 51 : Mode de résolution des conflits

Figure 52-54 : Stratégies de survie pour la sécurité alimentaire et la sécurité de l'eau

ix

Figure 55 : Mesures préventives

Figure 56 : Synthèse des interactions entre les variables étudiées

LISTES DE TABLEAUX

Tableau 1 : La disparité selon le genre dans l'Ex. Province Orientale Tableau 2 : Statiques de populations

Tableau 3 : Taille de l'échantillon

Tableau 4 : Lien entre Migration et Changement climatique à l'échelle du paysage

Tableau 5 : Source d'approvisionnement de l'eau :

Tableau 6 : Score de diversité alimentaire de ménage

Tableau 7 : Origine du poisson

Tableau 8 : Stratégie de survie pour la sécurité de l'eau Tableau 9 : Usage du savon pour les mesures préventives

LISTES DES ANNEXES

Annexe 1 : Fréquence des plantes utilisées dans la pharmacopée

Annexe 2 : Liste des animaux consommés à l'échelle du paysage

Annexe 3-4 : et 34-43 Sécurité alimentaire

Annexe 5 : Source de données

Annexe 6-9 : Source de revenu

Annexe 10-16 : Répartitions de ménages enquêtés selon le genre et par site

Annexe 17 : Répartition des entretiens individuels, Focus group et discussions de groupes

Annexe 18 : Principaux phénomènes qui menacent la biodiversité de zones humides

Annexe 19 : Différentes communautés dans le paysage étudié

Annexe 20-25 : Récolte de PFNL

Annexe 26 : Forme de consommation de l'eau potable par les ménages

Annexe 27-31 : Facteurs dans la décision de migrer Annexe 32-33 : les principales menaces

Annexe 44 : Contrainte de femmes pour leur intégration socio-économique

Annexe 45-49 : Approches de partenaires et Sécurité de l'eau

Annexe 52 : Analyse SWOT

Annexe 54-55 : Synthèse de Fiches de Collecte de données pour la Cartographie et Photos

x

ABREVIATION ET ACCRONYMES :

ONU : Organisation des Nations unies

OIM : Organisation Internationale pour la Migration

UNHCR : Haut-commissariat de Nations-Unies pour les Réfugiés

PNUE : Programme de Nations-Unies pour l'Environnement

PNUD : Programme de Nation-Unies pour le Développement

FAO : Fonds de Nations-Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation.

UNU-INWHE : Université de Nations Unies pour l'eau, la Santé et l'Environnement

AP : AIRE PROTEGEE

BM : Banque Mondiale

BAD : Banque Africaine de Développement

CARG : Conseil Agricole et Rural de Gestion

CARITAS/BDOM : Caritas/Bureau Diocésain des OEuvres Médicales

CLE : Comité local d'Eveil

IPAPEL : Inspection Provincial d'Agriculture, Pêche et Elevage

CEP/AVEC : Champ Ecole Paysan/ Caisse de résilience

CFI : Commission Foncière de l'Ituri

CIFOR : Center for International ForestryResearch

CLD : Comité Local de Développement

CO2 : Dioxyde de carbone

SFCG : Seach For Common Ground

DGM : Direction Générale de Migration

DSCRP2 : Document de Stratégie pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté,

2ème génération

EIES : Etude d'Impact Environnemental et Social

GES : Gaz à Effet de Serre

xi

1

ICCN : Institut Congolais pour la Conservation de la Nature

INERA : Institut National d'Etude et de Recherche Agronomique

IPC : The Integrated Food Security Phase Classification/Cadre Intégré de

Classification de la Sécurité Alimentaire

MECDD : Ministère de l'Environnement, Conservation de la Nature, et du

Développement Dura

MINAGRI : Ministère de l'Agriculture

MONUSCO : Mission de l'Organisation des Nations unies pour la Stabilisation du Congo

OIM : Organisation Internationale de Migration

RDC : République Démocratique du Congo

REDD+ : Réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation des

forêts, rôle de conservation, de gestion durable des forêts et de renforcement du stock de carbone dans les pays en voie de développement

RFO : Réserve à faune d'Okapis

ERAIFT : Ecole Régionale Postuniversitaire d'Aménagement et de Gestion Intégrée de

Territoires Tropicaux

RN : Route nationale

PNG : Parc National de la Garamba

UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature et des ressources

naturelles

UNDSS : United Nations Department of Safety and Security

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture

UN-HABITAT : Programme des Nations Unies pour les Établissements Humains

OFAC : Observation de Forêts d'Afrique Centrale

CRDI : Centre de Recherche pour le Développement International

SSSS : Stratégie internationale de Nations-Unies pour la Sécurité et de Stabilisation

STAREC : Programme National de Stabilisation et de Reconstruction de Zones de

Conflit

INTRODUCTION GENERALE

Contexte

D'après le rapport de l'Organisation Mondiale de Migrations (OIM, 2015), plus de 244 millions de personnes à travers le monde résidaient hors de leur pays de naissance, tandis qu'environ 65 millions de personnes avaient connu un déplacement contre leur gré. De ces derniers, 21 millions étaient des réfugiés, 3 millions demandeurs d'asile et plus de 40 millions de personnes déplacées dans leur propre pays. Les migrations ne sont pas un phénomène nouveau. Les mouvements de populations, qui revêtent différentes formes, font partie intégrante de l'histoire de l'humanité. Les migrations sont souvent la cause et la conséquence (parfois les deux) des conflits et de la violence (FAO, 2018).

Le rapport de la Troisième évaluation du Groupe Intergouvernemental pour l'Evaluation du Climat (GIEC, 2001) estime que l'impact le plus dramatique du changement climatique peut concerner la migration. En ce qui concerne les migrations, les facteurs d'attraction jouent un rôle plus important dans la décision de migrer.

A cause du changement climatique, à l'horizon 2050, 71 millions de personnes supplémentaires vivront dans l'insécurité alimentaire dans le monde, dont plus de la moitié de l'Afrique subsaharienne où la tendance à la hausse semble s'accélérer (avec 23% de la population actuellement sous-alimentée). Les effets des variabilités du climat et des extrêmes climatiques varient selon le sexe et sont souvent plus néfaste pour les femmes (FAO, 2018).

Il est largement reconnu que le changement climatique aura des répercussions profondes et posera des défis pour le développement et la sécurité humaine à une échelle sans précédent, particulièrement pour l'Afrique et certaines parties du monde en voie de développement (Nordas R., Gleditsch N, 2017).

Dans ce contexte, les pays vulnérables tels que la RDC se trouvent plus exposés aux effets du changement climatique incluant les migrations et les conflits. Une étude approfondie est donc nécessaire en vue de pouvoir établir les diverses interactions et appuyer la prise de décision de gestion durable.

Problématique

La région du Nord-Est de la République Démocratique du Congo (RDC) est dominée par une diversité des ressources naturelles renouvelables et non renouvelables, offrant ainsi des opportunités pour le développement socio-économique des populations et le renforcement de la résilience des communautés face aux effets du changement climatique. Toutefois, cette zone est sujette aux conflits et insécurité récurrents dus à la présence de plusieurs groupes armés, dont les activités ont été largement identifiées en rapport avec l'exploitation illicite de ces ressources naturelles qui les alimentent. Il ya aussi lieu de noter la présence des migrants internes et externes dans cette zone qui engendrent des conflits au tour de ces ressources avec les communautés locales (FAO, 2018). Parmi les catégories des migrants internes, on observe les déplacements de populations dus à la recherche des pâturages (cas de la transhumance de Hema), mais aussi dus aux guerres civile et conflits armés internes. De la catégorie des migrants transfrontaliers, on souligne la présence des éleveursMbororo venus des pays sahéliens où il a été observé une diminution sensible des précipitations pendant les quatre dernières décennies (CI/GL, 2007 ; SFCG, 2014).Les conséquences engendrées par ces mouvements migratoires touchent non seulement plusieurs secteurs de la zone Nord-Est de la RDC (ITAPEL, 2019 ; HCR, 2019) ; mais aussi au niveau national et régional (PNUE, 2011 ; PNUD,

2

2015). La problématique des migrations dans ces zones en conflits, notamment le pastoralisme des nomades armés, face à un certain nombre de défis, suscite aujourd'hui beaucoup d'intérêts dans la recherche de la compréhension de certains facteurs de sécurité, stabilité et de développement durable à travers le monde. (CI/GL, 2006; SFCG, 2014; Salomon Bronkhorst, 2015; Adolphe Agenonga Chober, 2016.).

Dans la zone du Nord-Est de la RDC, nous retrouvons des paysages tels qu'Epulu-Ituri-Aru-Garamba-Ueléqui contiennent des aires protégées à importance internationale. Ces paysages constitués d'autant d'écosystèmes forestiers, lacustres ou fluviatiles des aires protégées les plus importantes d'Afrique, notamment la Réserve de Faune à Okapi (RFO) et le Parc National de la Garamba avec ses trois domaines de chasse qui abritent des espèces exceptionnelles et endémiques de primates, d'oiseaux, des okapis, des éléphants, etc. à l'Est de la RDC (ICCN, 2017 ; OFAC, 2018).Le bassin du Congo, dont la réserve et la forêt d'Ituri font partie, est un des plus grands systèmes de drainage d'Afrique. La RFO est aussi habitée par une importante population autochtone, les nomades traditionnelles pygmées Mbuti et les chasseurs Efe, pour laquelle l'écosystème forestier est essentielle économiquement et culturellement (UNESCO, 2018).

Selon le récent rapport de l'OFAC (2018), il ressort que la zone Nord-Est de la RDC connait une dégradation sérieuse de son potentiel en ressource naturelle, exacerbée par le phénomène de flux migratoires. Cette dégradation concerne les impacts dûs à la dégradation de la qualité des eaux, la déforestation, les empiétements agricoles et l'agriculture sur brulis, le braconnage commercial et l'exploitation minière artisanale (ICCN, 2019).Les problèmes de genre et inter-générations sont également plus complexes au sein des populations autochtones (FAO, 2013), notamment dans les zones d'accueil de migrants. Hormis ces impacts négatifs, nous pouvons aussi signaler la contribution des mouvements migratoires à l'évolution des communautés et des sociétés (FAO, 2018). La mobilité humaine a toujours été une composante essentielle du développement économique, social et humain et les migrations saisonnières apparaissent comme une résolution traditionnelle des conflits ayant lien avec les ressources naturelles (Brachet Julien, 2009 ; Serge Dufoulon, 2011 ; PNUE, op. citPNUD, op cit. Saeed A. et al. 2009). Ces connaissances autochtones sont aussi intégrées dans les mécanismes de gestion de l'environnement, d'adaptation au changement climatique et de renforcement de la résilience des communautés à long terme et depuis des générations (Banque Mondiale, 2016 ; PNUE, 2019 ; FAO, 2018).

Malgré cette situation, nous observons à ce jour des lacunes en terme des informations nécessaires pour aborder d'une façon efficace cette problématique triangulaire : diversité de ressources naturelles-mouvements migratoires-impacts.Selon la FAO (2018), la résilience au changement climatique est essentielle en Afrique subsaharienne et doit s'appuyer, particulièrement dans le bassin du Congo sur les évaluations de risques climatiques (Tshimanga et Hughes, 2012), la science, les technologies éprouvées, et la collaboration intersectorielle (Bwon et Crawford, 2009, cit. Tshimanga et al. 2012).Sadoff et Muller (2010) notent que la sécurité de l'eau est au coeur de l'adaptation au changement climatique pour une gestion intégrée des ressources en eau (ONU, 2012 ; Nagabhata et Mahba, 2017).Il est alors important d'adopter une stratégie de gestion intégrée et des approches intersectorielles qui prennent en compte les compromis entre la production alimentaire et celle de l'énergie, les infrastructures, la gestion de l'eau douce et des zones côtières, ainsi que la conservation de la biodiversité (FAO, 2013) ; en vue de réduire la pression sur les écosystèmes qui pourrait augmenter dans les décennies à venir, avec des dégâts probablement irréversibles (IPBES, 2019).Toutefois, il est difficile de concevoir cette stratégie si les contours de

3

4

la migration n'ont jamais été déterminés à l'échelle des paysages ainsi que les risques sur la biodiversité des zones humides, exacerbés par le phénomène de flux migratoires (CI/GL, 2007 ; FAO, 2013 ; Intenational Crisis Group, cit. A.A.Chober, 2016 ; CIFOR, 2017 ; OFAC, 2018). Des incertitudes demeurent quant à la nature des divers facteurs enjeu (Barnett W et al, 2009).

Au regard de menaces et pressions anthropiques identifiées, des engagements à la gestion intégrée des ressources naturelles par une approche participative, nos conclusions permettront de développer une stratégie commune de gestion durable et intégrée des zones humides pour le renforcement de la résilience de communautés.

3°. QUESTION DE RECHERCHE

La problématique se résume autour d'une question principale appuyée par les questions secondaires ci-après :

Question fondamentale : Comment intégrer la gestion des risques liés aux impacts socio-écologiques des migrations sur la conservation de la biodiversité de zones humides dans les paysages Epulu-Ituri- Aru-Garamba-Uélé?

Questions secondaires :

Quels sont les catégories de migrations liées aux facteurs qui influent sur les schémas spatio-temporelles de la dynamique du phénomène migratoire, à l'échelle du paysage ?

Quelles sont les risques liés aux impacts des mouvements de populations (migrations internes et transfrontalières) sur la biodiversité de zones humides?

Quels sont les initiatives locales développées pour la gestion intégrée des risques (dangers et vulnérabilités) liés aux facteurs qui influent sur les schémas spatio-temporels des migrations due aux conflits, au climat ou à l'eau, à l'échelle du paysage?

Quelles directives d'une stratégie commune de gestion durable intégrée faut-il proposer pour une adaptation spécifique au Genre garantissant la conservation de la biodiversité de zones humides, à grande échelle et visant à renforcer le développement résilient des communautés?

4°. HYPPOTHESES PROVISOIRES

L'étude s'est basée sur les hypothèses suivantes, à savoir : Hypothèse principale :

L'hypothèse qui se dégage des questions fondamentales de cette recherche est que : « la gestion intégrée des bassins versants vise à préserver toute la gamme des services environnementaux et hydrologiques, et à réduire ou à éviter les impacts nuisibles en aval, tout en renforçant la productivité des ressources et en améliorant les moyens d'existence locaux ».

Hypothèses subsidiaires :

1. La migration à plusieurs transhumances due au climat et aux conflits, accroît la densité démographique dans ces paysages alors que la quantité de ressources reste stable, baisse ou

se détériore, mettant en péril l'intégrité écologique de zones humides ainsi que les moyens de subsistance des communautés.

2. Le changement climatique pourrait conduire à des conflits accentuant les inégalités liées au genre dans les lieux d'accueil des migrants et, exposant les communautés aux risques de dégradation des écosystèmes et de perte de la biodiversité, avec des conséquences graves sur la santé humaine et la sécurité alimentaire, notamment de groupes socialement vulnérables à l'échelle du paysage.

3. Les partenaires d'intervention utilisent des approches sectorielles de façon dispersée, en éparpillant tous les efforts conjugués visant à soutenir l'intégration du genre dans la protection, l'utilisation durables des ressources naturelles et pour le renforcement des moyens de subsistance alternatifs.

4. L'atténuation des pressions anthropiques et menaces potentielles sur la biodiversité de zones humides, exacerbée par les flux migratoires, nécessite une stratégie commune et durable de gestion intégrée de la biodiversité et d'adaptation spécifique pour une meilleure intégration du Genre dans la préservation de zones humides, visant à garantir le développement résilient de communautés.

5°. OBJECTIFS DE RECHERCHE

Objectif global :Contribuer à la préservation et à la restauration des zones humides de la RDC par l'intégration du genre dans la mise en oeuvre de mécanismes visant à garantir la conservation de la biodiversité et l'amélioration du bien-être des populations.

Objectifs spécifiques (OS) :

Trois objectifs spécifiques sont poursuivis à l'issue de cette recherche :

OS 1. Analyser l'évolution spatio-temporelle du paysage Epulu-Ituri-Aru-Garamba-Uélé liée à la dynamique du phénomène des flux migratoires.

OS 2. Analyser les risques liés aux facteurs qui influent sur les schémas spatio-temporels des migrations tenant compte des spécificités liées au Genre (accent sur les femmes et les enfants de groupes socialement vulnérables).

OS 3. Analyser les initiatives locales les plus abordables (les mécanismes d'interventions, les approches utilisées ainsi que les connaissances endogènes ou pratiques traditionnelles) dans la gestion de risques liés à la dynamique de migrations.

OS4. Proposer une stratégie commune durable de gestion intégrée des ressources en eau et d'adaptation spécifique au genre à l'échelle du paysage, débouchant sur des simulations prospectives du devenir de ces paysages et des recommandations en termes d'aménagement et de gestion intégrée des zones humides pour garantir la conservation de la biodiversité et un développement résilient de communautés.

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6°. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Hormis son intérêt scientifique, cette étude s'inscrit dans le cadre des réglementations tant nationale, sous régionale qu'internationale sur l'environnement, en particulier dans le cadre des Objectifs de Développement durable (ODD ; notamment la lutte contre la pauvreté, l'adaptation aux changements climatiques ainsi que le renforcement de la résilience des communautés.

Cette étude s'inscrit aussi dans le cadre du 15e Objectifs de Développement Durable de Nations Unies(ODD) consistant à « Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres et des écosystèmes d'eau douce, en particulier les zones humides » ; et notamment l'ODD 15.1. Elle s'est ensuite appesantie sur chacun des 20 objectifs d'Aichi dont l'accent a été mis sur les 5 buts stratégiques dans cette recherche. La Cible 14 a été priorisé dans les perspectives d'avenir, en tenant compte des besoins des groupes sociaux les plus pauvres et vulnérables ainsi que pour la prévention de conflits écologique dans la sous-région africaine, dans l'option de contribuer à toute une gamme d'objectifs de développement durable.

Elle corrobore avec le colloque international organisé à Stockholm sur la bonne gouvernance de ressources naturelles ( en septembre 2010) et appuyé sur la compréhension du fait que la gouvernance est à la fois le contexte et le produit de l'interaction d'une série d'acteurs et parties prenantes aux intérêts divers ou des secteurs spécifiques (FAO et PROFOR, 2011).

Les résultats de cette recherche sont bénéfiques pour les populations autochtones jouant un rôle crucial dans le développement durable et dont, selon la Banque Mondiale (2015), leurs droits sont de plus en plus pris en compte dans la législation nationale et internationale. Ce diagnostic va aboutir à une connaissance approfondie des typologies des migrations liées aux multiples facteurs en jeu, des risques identifiés et des initiatives locales (connaissances endogènes, activités économiques alternatives, systèmes de production durables utilisés, etc.) dans la région pour assurer une stabilisation des pressions anthropiques sur les ressources naturelles.

Pertinence par rapport à l'approche systémique.

Les zones humides sont vitales pour l'homme, pour les écosystèmes et pour notre climat ; en fournissant des services éco systémiques essentiels tel que notamment la régulation et la purification de l'eau, la maitrise des inondations, la biodiversité importante pour notre santé, notre approvisionnement alimentaire, le tourisme et l'emploi. Elles absorbent également le dioxyde de carbone et contribuent ainsi à ralentir le réchauffement de la planète et à réduire la pollution. D'où leur surnom de « reins de la terre » (UNESCO, 2017).La gestion intégrée des bassins versants vise à préserver toute la gamme des services environnementaux, les services hydrologiques, en particulier procurés par un bassin versant et à réduire ou prévenir les impacts nuisibles en aval, tout en renforçant la productivité des ressources et en améliorant les moyens d'existence locaux (Nagabhata et Mahba, 2017).

Il ressort que des actions intersectorielles présentant une vision holistique de la gestion et de la conservation de toutes les ressources naturelles disponibles (l'UNESCO (2019), doivent être mises à l'échelle pour renforcer la résilience face à la variabilité du climat et aux extrêmes climatiques. Les priorités de gestion de l'eau dans les forêts doivent fournir un cadre pour

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l'intégration d'utilisations des terres et de systèmes de subsistance différents (foresterie, pêche et agriculture, par exemple), en considérant l'eau comme point d'entrée de la planification des interventions(PNUD, 2015).Sans une approche systémique (global et intégrée) qui combine des sciences naturelles et humaines, les objectifs de conservation des ressources naturelles resterons une lueur (TREFON Theodore, 2015, Barnett Webber et al, 2009).

Par ailleurs, la convention sur la diversité biologique (CDB), adoptée lors du Sommet de la Terre, a mis l'accent sur l'approche éco systémique impliquant une prise en compte effective de la connectivité biologique fonctionnelle et donc combinant la gestion des aires protégées, des réseaux écologiques et des zones qui ne font pas partie de ces réseaux. On doit prendre conscience de la nature complexe des nombreux défis qui ne seront relevés qu'avec une étroite collaboration entre les différentes partenaires. La prise de conscience des interactions entre la végétation forestière et les processus hydrologiques, de la relation entre l'utilisation des terres en amont et les débits, la qualité de l'eau et la variabilité climatique ainsi que la pluralité des facteurs qui façonnent les dynamiques migratoires (Barnett Webber et al, 2009) , ont nécessité une étude pour une gestion durable et intégrée des zones humides. Les efforts envers l'adaptation au changement climatique, l'atténuation de ses effets et le renforcement de la résilience doivent donc se faire dans le cadre d'une approche sensible au Genre (FAO, 2018).

Figure1 : Approche systémique à l'échelle du paysage (Source : Propre Conception modifiée).

Légende : Le Paysage est le système avec ses 4 sous-systèmes (les écosystèmes forestiers et fluviatiles en interactions avec la Gouvernance /Sécurité, le Développement et les parties prenantes/acteurs principaux : partenaires d'intervention, locaux, autochtones et migrants).

7°. DELIMITATION DU SUJET Groupes cibles :

La présente étude est destinée aux différentes parties prenantes qui sont les bénéficiaires de résultats de ce travail, notamment : les populations riveraines, usagers directs et indirects de

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bassins de principales rivières ; les gestionnaires des Aires Protégées; les autorités de l'administration et les politiques (au niveau local, provincial, national ainsi qu'au niveau régional) ; les scientifiques, les chercheurs et les partenaires dans les domaines de la sécurité alimentaire, la protection de l'environnement, la lutte contre la pauvreté, ainsi que ceux la Gouvernance environnementale des ressources naturelles.

Localisation :

Ce travail de recherche a été mené à l'échelle du paysage, notamment dans les paysages Epulu-Ituri-Aru et Garamba-Uélé composés par les écosystèmes forestiers et des zones humides liées aux écosystèmes des aires protégées de ce paysage, notamment le bassin de la rivière Ituri et le bassin de la rivière Uélé, situés respectivement dans les nouvelles provinces d'Ituri et des Uélés, dans l'ex. Province Orientale.

Figure N°2 : Carte administrative (Source : OCHA, 2002)

SUBDIVISION DU TRAVAIL

Ce travail s'articule autour de trois chapitres ; outre l'introduction générale sur le contexte de l'étude (la problématique, l'état de la question et les objectifs de la recherche avec les hypothèses proposées). Le premier chapitre porte sur la revue de littérature ; le deuxième chapitre aborde l'approche méthodologique ; et le troisième fait état des impacts socio-écologiques des mouvements migratoires sur la conservation de la biodiversité des zones humides, à l'échelle du paysage ; enfin une conclusion suivie des recommandations et une stratégie commune de gestion durable intégrée.

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CHAPITRE PREMIER : LES CONSIDERATIONS GENERALES SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES, LA MIGRATION, LA BIODIVERSITE ET LES RESSOURCES EN EAU (EAU DOUCE CONTINENTALE)

Introduction :

Les changements climatiques sont la question déterminante de notre époque et nous sommes à un moment décisif. De l'évolution des conditions météorologiques, qui ont des effets sur la production agricole et alimentaire, à l'élévation du niveau des mers, qui augmente les risques d'inondations, les conséquences des changements climatiques sont mondiales en termes d'effets et d'échelle. Sans action immédiate, il sera beaucoup plus difficile et coûteux de s'adapter aux conséquences futures de ces changements 1(Vejer de la Frontera, 2011; GIEC, 2013).

Depuis toujours, selon l'OIM, l'humanité a été en mouvement face à différents facteurs socio-économiques, écologiques, sécuritaire et politiques (T. Alexander Aleinikoff et OIM, 2002 ; Brachet, Julien, 2009 ; El Hassan B. A., Birch I.) ; sous diverses formes des migrations qui posent différents types de difficultés et ouvrent différents types de perspectives (FAO, 2018). Aujourd'hui, il n'y a jamais eu autant de personnes vivant dans un pays dans lequel elles ne sont pas nées, en quête de ressources naturelles (par des mouvements épisodiques et localisés2) pour leur survie (PNUE, 2012; Brachet, Julien, 2009).

Cependant, la République démocratique du Congo (RDC) qui occupe 60 % du foret du bassin du Congo, d'une biodiversité exceptionnelle, fait partie des dix pays les plus menacés par le réchauffement climatique, selon l'Union Européenne (MEDD, 2012).Au Nord-est de la RDC, la province de l'Ituri n'est pas épargnée des effets du changement climatique, exacerbé par le phénomène des flux migratoires et des conflits au tour des ressources naturelles. Des dégâts énormes due à la pluie averse qu'a connue le territoire de Mahagi en date du 01 au 03 et du 24 au 28 juin 2019 ont eu des conséquences énormes sur tous les plans ; dont 1146 ménages de la population locale en ont été victime suite à l'inondation des principales rivières et cours d'eau (ITAPEL, 2019).

Ce chapitre traite du cadre théorique et de littérature sur les migrations humaines, le changement climatique, les conflits au tour de ressources naturelles, la conservation de la biodiversité, les zones humides, l'évaluation des impacts mais aussi les cadres juridiques au niveau national, régional et international.

1CCNUCC, 1992. Les changements climatiques constituent un problème complexe, qui, bien qu'étant de nature environnementale, a des conséquences sur beaucoup d'issues globales, notamment la pauvreté, la gestion des ressources, etc. et dont la réponse passe par une réduction des émissions

2PNUE, op. Cit. ; PNUD, op. Cit. ; Saeed A. et al., 2009a, op. Cit. ; Saeed A. et al, Study to Asse. Traditionnellement, la rareté des ressources et la compétition intense entre et au sein des groupes de pasteurs, d'agro-pasteurs et d'agriculteur autour des terres et de l'eau ont été atténuées par les migrations saisonnières, la résolution traditionnelle des conflits et les mécanismes de gestion de l'environnement.

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I.I. Définition des concepts

La clarification des concepts présente le sens des différents mots clés et expressions utilisés dans cette étude en vue de leur compréhension.

Une migration humaine 3est un déplacement du lieu de vie d'individus. C'est un phénomène probablement aussi ancien que l'humanité. Il mesure un stock et comprend la migration volontaire et la migration forcée. Les migrations internes aux pays sont également en augmentation, mais on parle alors plutôt de déplacements de populations (qui sont également volontaires ou forcés) (OIM, 2005).

Dans ce travail, la migration est l'ensemble des mouvements des populations (arrivée et départ) dans le paysage Epulu-Ituri-Aru-Garamba-Uélé.

Selon l'Organisation Internationale pour les migrations, un migrant4s'entend de toute personne qui, quittant son lieu de résidence habituelle, franchit ou a franchi une frontière internationale ou se déplace ou s'est déplacée à l'intérieur d'un Etat, quels que soient : 1) le statut juridique de la personne ; 2) le caractère, volontaire ou involontaire, du déplacement ; 3) les causes du déplacement ; ou 4) la durée du séjour.

Selon le HCR, le réfugié est défini comme étant une personne « qui, en raison d'une crainte raisonnable d'être persécutée pour des raisons de race, de religion, de nationalité, d'appartenance à un certain groupe social ou d'opinion publique... ne peut... ou, en raison de cette crainte, ne veut user de la protection de ce pays » (HCR, 2009).

Immigration : Selon le nouveau Petit Robert de la langue française (2009), « l'immigration consiste à l'entrée dans un pays de personnes non autochtones qui viennent s'établir généralement pour trouver un emploi ». Il s'applique aux personnes à qui les autorités de l'immigration ont accordé le droit de résider en permanence (Abdel Hack Babatoundé A.S., 2015).

Dans le cadre de cette étude, l'immigration désigne l'entrée et l'établissement temporaire ou définitif des populations dans le paysage Epulu-Ituri-Aru-Garamba-Uélé.

Migration climatique 5: le déplacement de« personnes ou groupes de personnes qui, pour des raisons impérieuses liées à un changement environnemental soudain ou progressif influant négativement sur leur vie ou leurs conditions de vie, sont contraintes de quitter leur foyer habituel ou le quittent de leur propre initiative, temporairement ou définitivement, et qui, de ce fait, se déplacent à l'intérieur de leur pays ou en sortent », selon l'OI M (2007).L'Organisation

3 Selon George et Verger (2007), une migration est un ensemble de déplacements ayant pour effet de transférer la résidence des intéressés d'un certain lieu d'origine ou lieu de départ à un certain lieu de destination ou lieu d'arrivée.

4Levy et Lussault (2006), souligne que « l'emploi scientifique du terme doit privilégier un sens restreint associant nécessairement les paramètres principaux suivants : un déplacement qui doit être marqué par le franchissement d'une échelle d'espace, des acteurs du champ migratoire qui sont les migrants et tous ceux qui assurent la possibilité de migrer (passeurs, transporteurs, hôtes, employeurs), la résidence et l'habitat ainsi que la vie quotidienne du migrant ».

5T. Alexander Aleinikoff et OIM, 2002. Un nouveau paradigme a émergé, favorable au développement du pastoralisme, en reconnaissant sa valeur pour les économies africaines (PIB) et l'environnement.

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internationale pour les migrations (OIM) signale que les catastrophes climatiques déplacent entre 21 et 24 millions de personnes chaque année. C'est une nouvelle forme des migrations dite « Réfugié écologique ou réfugié climatique » : hypothétique migration humaine envisagée dans le futur, due au réchauffement climatique. Selon l' l'ONU (1990), les « migrants environnementaux » n'ont d'autre choix que de quitter leur pays et leur déplacement est motivé exclusivement par le changement climatique dans un contexte où le changement climatique est devenu une priorité pour une multitude d'acteurs dans le monde entier et l'évocation de « réfugiés climatiques » fuyant des catastrophes environnementales demeure populaire, avec des nombreuses initiatives prises par des politiciens, des militants, des organisations internationales et, dans une moindre mesure, des scientifiques (CARE, 2009 ; Biermann et Boas, 2010 ; Collectif Argos, 2007 cit. Barnett Webber et al, 2009).

Définition du concept « Conflit » :

Selon le dictionnaire de français LAROUSSE6)

Le conflit est une opposition entre deux ou plusieurs personnes qui se heurtent à des idées ou à des opinions divergentes et ou les attentes des unes sont souvent en opposition avec les attentes des autres.

Synonymes :Choc, lutte, rivalité, Guerre ; Lutte entre deux personnes, deux peuples, désaccord, opposition, etc.

Le conflit est difficile à définir parce qu'il revêt de nombreuses formes et survient dans des cadres différents. Il semble que le conflit soit, par essence, un désaccord, une contradiction ou une incompatibilité opposant des personnes ou des groupes. Les conflits variant en étendue et en intensité, dont le conflit d'aménagement révèle de 3 niveaux : interpersonnel, publique et de territoire (DZIEDZICKI J. M., 2001)

L'étendue d'un conflit est totale lorsque le désaccord touche ensemble les buts poursuivis, les idées, les sentiments, les manières de faire. Elle est partielle quand elle ne porte que sur une ou deux de ces dimensions.

L'intensité quant à elle est à entendre comme le niveau de profondeur du désaccord ou de la divergence entre individus ou ensembles d'individus par rapport à quelque chose. Plus l'étendue et l'intensité d'un conflit sont grandes plus il sera difficile de négocier le rapprochement entre les parties en désaccord, et inversement.

Ses antonymes : accord, coalition, complicité, concordance, connivence, fraternisation, pool, harmonie, consensus, collusion, paix, silence, entente, concertation, calme, contrat, conformité, pacification, union, réconciliation, accalmie, camaraderie, concorde, fraternité, quiétude, etc.

Biodiversité : ou diversité biologique

6https //:www.larousse.fr/

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La biodiversité 7c'est la "variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes."

Biodiversité alimentaire :

La biodiversité alimentaire 8est définie comme la diversité des plantes, animaux et autres organismes utilisés à des fins alimentaires, comportant les ressources génétiques intra-espèces et inter-espèces ainsi que celles provenant des écosystèmes.

Définition du sexe social (ou le genre) :

Le sexe biologique : est l'ensemble des caractéristiques biologiques, héréditaires et génétiques qui organisent les individus en deux catégories : mâle et femelle. Le « sexe » fait référence aux différences anatomiques et biologiques entre hommes et femmes, mâles et femelles. Ainsi, lorsqu'on parle du sexe, il s'agit du sexe biologique. Ce qui différencie au niveau biologique le mâle de la femelle (chromosomes, anatomie) (UNESCO, 2016).

Le « genre » (issu de l'anglais gender) est un concept sociologique, utilisé dans une acception différente de la grammaire. Il se traduit en français par : « rapports sociaux des sexes » ou encore « rapports socialement et culturellement construits entre femmes et hommes ». Lorsqu'on parle de genre, on parle du sexe social, construit socialement par la socialisation, et qui induit certains comportements ou certaines attitudes.

Le genre est une notion qui fait référence à une construction politique et sociale de la différence des sexes. Il est interactif et transversal, il opère dans toutes les sphères de la société. Autrement dit, le genre renvoie à la classification sociale et culturelle entre masculin et féminin (UNESCO, 2016).

Evaluation d'impacts :

Le concept « évaluation » désigne l'action et l'effet d'évaluer, c'est-à-dire, estimer une chose par rapport soit à son prix, à sa valeur, à sa quantité ou à sa durée. Ce verbe est synonyme de « estimer » et « apprécier ».

Selon la définition du CAD-OCDE, la définition de l'impact demeure : « les effets positifs et négatifs, directs ou indirects, intentionnels ou non, induits par une intervention à l'appui du développement. »

7Article 2 de la Convention sur la diversité biologique, adoptée le 22 mai 1992 et ouverte à la signature des Etats lors de la Conférence de Rio le 5 juin 1992, pour entrer en vigueur le 29 décembre 1993.

8FAO, 2011. Des informations sur la biodiversité alimentaire peuvent être recueillies en détaillant un ou plusieurs des groupes d'aliments du questionnaire sur la diversité alimentaire.

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1.2. Etat des connaissances

Les migrations de populations ont fait objet d'étude 9dans plusieurs pays, plusieurs écoles et universités dans le monde en général et particulièrement en Afrique :

Badie (2009), perçoit la migration comme un fait social, un bien public mondial10 ; Lascoux (1994) cité par Babatoundré Habdel Hack en 2015, estime que la connaissance des phénomènes migratoires est imparfaite et les évaluations chiffrées sont peu fiables, comme l'a souligné l'OCDE (Organisation de la Coopération et du développement Economique). Parlant des flux migratoires, ils soulignent les déséquilibres engendrés par le développement inégal et par les écarts considérables des évolutions démographiques (flux de 3 types : migration pendulaire, tournante et de santé).

Bien que très largement acceptée, la définition de « migrants environnementaux » fournie par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM, 2007) souffre des lacunes

Traditionnellement pratiqué comme moyen de subsistance, le pastoralisme transhumant voit émerger un nouveau modèle économique et capitaliste 11depuis quelques décennies, sédentarisé en ville et fortement élevé dans la hiérarchie socio-économico-politiques (El Hassan B. A., Birch I., 2013). Il consiste à une forme de mobilité qui affecte non seulement les zones d'accueil, mais toutes les étapes de la route conduisant à une destination donnée dans les pays fortement dépendant des ressources naturelles, dont leur rareté joue un rôle crucial dans les conflits qui émergent entre éleveurs et agriculteurs (Salomon B., 2015).

La migration résulte d'une incapacité à s'adapter et constitue un ultime recours ou si la migration peut avoir une dimension préventive, un mécanisme d'adaptation au changement climatique grâce notamment à des migrations saisonnières ou au départ d'un membre de la famille qui permet aux autres de rester grâce à des transferts de ressources et mérite d'être encouragée. La notion souvent utilisée de « réfugié environnemental » présupposant que les gens sont forcés de quitter leur domicile à cause de facteurs environnementaux mais comme le note Stephen Castles, « le terme de réfugié environnemental est simpliste, unilatéral et trompeur. Il implique une cause unique qui existe très rarement dans la pratique (Batnett Webber et al, 2009).

La Médiation de conflits :

9Raber Y. Aziz/OIM, 2018. En 2017, selon OIM, le nombre de migrants a atteint 258 millions. Ils étaient 173 millions en 2000. Cependant, la proportion de migrants internationaux au sein de la population mondiale n'est que légèrement plus grande, passant de 2,3% en 1980 à 2,8% en 2000 et 3,4M en 2017. Même si de nombreux individus font le choix d'émigrer, de nombreux autres y sont obligés.

10Babou (1994), met en exergue la contribution des immigrés sénégalais sur l'économie de leur pays d'origine.Aussi, considère-t-il la migration comme un bien public mondial dans la mesure où si, par exemple, l'Europe représente 32 % du PIB mondial et seulement 6 % de la population du globe, elle devient évidemment un pôle de migration. Si d'ici 2020, l'Italie perd 3 millions d'actifs et que le Nigeria en gagne 25 millions, le jeune nigérian se trouvera exposé à une contrainte sociale migratoire. Aujourd'hui, elles répondent de 56 % de la croissance démographique des pays développés, et jusqu'à 89 % de celle de l'Europe, gravement affectée par le vieillissement de sa population.

11CI/GL 2006.Certaines familles d'anciens pasteurs ont délégué cette activité à de jeunes transhumants salariés, en même temps qu'ils y investissaient des capitaux spéculatifs considérables, faisant croitre significativement la taille des troupeaux en question, au Nord-Est de la RDC.

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Le processus de la résolution de conflit permet d'établir les faits dans le but de rapprocher les parties, à la satisfaction de chacune. La gestion du conflit d'aménagement implique néanmoins l'idée que cette intervention bénéficie d'une légitimité politique (sa reconnaissance par le décideur politique) et territoriale (sa reconnaissance par la population concernée) (Dziedzicki Jean-Marc, 2001).

En droit, la médiation est définie comme «un processus structuré dans lequel deux ou plusieurs parties à un litige tentent volontairement par elles-mêmes de parvenir à un accord sur la résolution de leur litige avec l'aide d'un médiateur indépendant, impartial et compétent». Autrement dit, la médiation est une technique de résolution des conflits organisée par la loi ayant pour but de régler un conflit afin de maintenir une relation personnelle ou commerciale précieuse12, et ce de façon rapide et économique. À noter enfin que le coût de la médiation est relativement faible permettant de faire d'importantes économies dans la gestion et la résolution des conflits ou des litiges.Un conflit non géré ou mal géré à des répercussions graves sur une période plutôt longue.

Puisqu'il s'agit d'un processus de décision à la suite d'un dialogue, d'une négociation assistée ou facilitée par un tiers neutre et impartial (le médiateur), il favorise une entente qui sera librement choisie par les parties, à l'amiable et qui leur est mutuellement acceptable, d'après un avocat et médiateur, GAGNON, J.H. (2017) (Dziedzicki Jean-Marc, 2001).

Zones humides :

Considérées comme des étendues d'eaux naturelles ou artificielles stagnantes de façon permanente ou temporaire, les services éco systémiques rendus par les zones humides sont très importants.

Les zones humides aident la planète à faire face aux événements climatiques extrêmes13. La création et l'entretien des zones humides favorisent la maîtrise des crues, la protection contre l'érosion côtière, l'approvisionnement en eau douce et en cas de catastrophe, les zones humides absorbent une partie des chocs les plus puissants. Ces zones sont par ailleurs réputées pour leur richesse en biodiversité (Alfred NTUMBA, 2018). Les sites Ramsar en RDC 14jouent un rôle essentiel dans la conservation de la faune et de la flore rares et menacées de la région

12Catherine Bourin, 2015. Comme toute entreprise, une banque peut être confrontée à des situations conflictuelles internes ou externes.Concernant les conflits internes, la médiation est un outil privilégié en matière de gestion des ressources humaines. Le recours à un médiateur peut être une solution alternative souple et rapide, en particulier pour les établissements de petite taille, proches de leur clientèle et soucieux de maintenir de bonnes relations avec leurs clients.

13L'ONU (2019) estime que 90% de tous les risques naturels sont liés à l'eau. Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) prédit que les phénomènes météorologiques extrêmes se feront de plus en plus fréquents et la fréquence des catastrophes à l'échelle planétaire a plus que doublé, sous l'influence des risques liés au climat et à la météorologie comme les inondations, les cyclones tropicaux et les sécheresses.

14T. DILENGENGJU PAPUU, 2019. En RDC, les zones humides de Kinshasa et celles qui sont situés dans les autres grandes villes sont menacées de spoliation. Et pourtant ces terrains habituellement inondés sont riches en biodiversité. Certaines espèces végétales, halieutiques et animales vivent dans ces zones inondées. Malheureusement, ces sites riches en biodiversité disparaissent graduellement dans les zones urbaines au profit de maisons.

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Figure 3: Fonctions majeurs de zones humides, leurs effets et leurs perceptions par les sociétés (Source : Barnaud et Fustec, 2007 cité par Barnaud et al., 2011).

Cinq types de zones humides nous aident à résister aux phénomènes météorologiques extrêmes. Ce sont les mangroves, les récifs coralliens, les cours d'eau et les plaines d'inondation, les deltas intérieurs et les tourbières dont la valeur économique 15 ( zones humides intérieures) a été estimée cinq fois plus élevée que celle des forêts tropicales ; 1/7e de la population mondiale en dépend et 40% des espèces y vivent ou s'y reproduisent, l'eau est omniprésente dans les traditions culturelles et sociales.

La République démocratique du Congo (RDC) compte actuellement trois sites désignés comme zones humides d'importance internationale ; mais les processus de désignation du quatrième site Ramsar sont en cours. Ce sont quelques-uns des derniers sites du pays où l'intervention

15. Soléco Conseil, 2017. La biodiversité est partout, aussi bien sur terre que dans l'eau. Elle comprend tous les organismes, depuis les bactéries microscopiques jusqu'aux animaux et aux plantes plus complexes.

16. Ils constituent tous les trois des enjeux reconnus comme importants aussi bien au niveau international (CDB, 2002), qu'européen (SPB, 1995 ; cit. SRB LR, 2008).), national (SNB, 2004 ; cit. SRB LR, 2008).), et régional (SRB, 2008).

15Selon une étude (2015) les avantages économiques des services éco systémiques fournis par les « zones humides artificielles » compensent largement leurs coûts d'entretien et de lutte contre l'eutrophisation et ses effets (par exemple, une estimation des services fournis par le plus grand lac artificiel de Floride (Lac Apopka), a conclu qu'il fournissait des services d'une valeur de 1,79 million $/an (1,64 M€/an) soit le double des coûts d'entretien, coûts (ex. 162 € par kg de phosphore excédentaire retiré de l'écosystème) qui pourraient être fortement réduits par des changements de pratiques agricoles et de meilleures stations d'épuration en amont. ".

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humaine et l'exploitation des ressources naturelles ne sont pas autorisées, couvrant ensemble une superficie de 7, 435,624 hectares nécessitent une attention internationale pour protéger ces habitats vulnérables en RDC. La Convention de Ramsar est entrée en vigueur dans le pays le 18 mai 1996.

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Figure 4 : Répartition de l'Eau de la terre (Source : Rapport de l'ICCN, 2019).

Biodiversité :

Trop souvent, la biodiversité16est qualifiée de biodiversité symbolique ou remarquable lorsqu'elle n'est considérée qu'à travers certains êtres vivants emblématiques comme les ours polaires, les baleines, les pandas géants, les tigres, les éléphants... Les autres espèces, moins attendrissantes mais qui ont également un rôle essentiel dans leurs écosystèmes. Dans ce dernier cas, on parle de biodiversité "ordinaire" voire négligée (CDB, 2002).Les enjeux de la biodiversité17 étant structurés de manière très variable, il s'agit de trois types de diversité : la biodiversité génétique, la biodiversité spécifique et la biodiversité éco systémique qui sont menacés par le changement global.

La biodiversité s'évalue suivant ces trois niveaux de diversité biologique. Ces trois enjeux ont servi de base à la structuration de la suite du projet de recherche et des indicateurs tels que la source d'alimentation, le nombre d'espèces consommées dans une zone donnée peuvent permettre le suivi de certains aspects de la biodiversité.

La diversité écologique (diversité éco systémique ou diversité des écosystèmes), doit être déclinée à différentes échelles (habitat et paysage), et comprendre une dimension fonctionnelle.

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Les écosystèmes sont différents en fonction du support de vie (biotope) façonné par la situation géographique, le paysage, le relief, le climat...

Un écosystème est un complexe formé de communautés de plantes, d'animaux et de microorganismes et de leur environnement non vivant qui, par leur interaction, forme une unité fonctionnelle. Ces différents points de vue sont complémentaires.

Du point de vue des habitats, on se focalise sur l'existence, l'étendue et l'état des habitats à une échelle fine. (SRB LR, 2008).

Du point de vue du paysage, on se focalise sur des fonctions éco systémiques uniquement perceptibles à l'échelle du paysage, et donc d'un ensemble d'habitats. Il permet notamment de suivre l'évolution des continuités écologiques et de la fragmentation du paysage.

Du point de vue du fonctionnement écologique, il s'agit de mesurer l'état de fonctionnement des systèmes écologiques remarquables, ou celui de grands cycles éco systémiques.

Les menaces / pressions sont difficiles à structurer par nature car elles sont souvent incluses dans des cascades de causes et d'effets, et interagissent entre elles. De plus, les thématiques abordées et la sémantique utilisée sont très variables d'un chercheur à l'autre. Les espaces urbains minéralisés et stériles détruisent presque toute vie végétale et empêchent la libre circulation des espèces. C'est pourquoi, l'aménagement de la ville doit être entièrement revu et pensé pour qu'il intègre la nature 18sans compromettre les corridors biologiques indispensables à la survie de certaines espèces (AYBEKA K.J.D., 2010).

Certaines régions19sont considérées comme les plus riches en espèces mais aussi comme les plus menacées de la planète. Elles sont appelées Hotspots (selon l'ONG Conservation International) ou Ecorégions prioritaires (selon le WWF).

La biodiversité offre de nombreux bienfaits fondamentaux aux humains, qui vont au-delà de la simple fourniture de matières premières (pour l'habitat, le chauffage et l'habillement).Elle soutient quantité de processus et de services des écosystèmes naturels, tels que la qualité de l'air, la régulation climatique, la purification de l'eau, la lutte contre les parasites et les maladies, la pollinisation et la prévention des érosions. Le bien-être et la survie des humains est difficilement concevable sans une biodiversité florissante.

Ainsi, plus de 2 milliards de personnes utilisent du combustible ligneux pour répondre à leurs besoins primaires en énergie, environ 4 milliards se soignent principalement avec des remèdes naturels, et quelque 70 % des médicaments utilisés pour traiter les cancers sont des produits naturels ou des produits de synthèse inspirés par la nature.

18ATIBT, 2017 ; cité par SEMEKI 2016. La gestion durable des forêts étant la gestion et l'utilisation des forets et de terrain boisés, d'une manière et à une intensité telles qu'elles maintiennent leur diversité biologique, leur productivité et leur capacité de régénération, leur vitalité et leur capacité à satisfaire, actuellement et pour le future, les fonctions écologiques, économiques et sociales pertinentes.

19Nature, 2018. Cinq pays seulement détiennent 70 % de la nature sauvage du monde, non compris la haute mer et l'Antarctique : Australie, Brésil, Canada, Russie, États-Unis.

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Des parts entiers de nos économies 20dépendent également de la biodiversité. C'est pourquoi, la perte de biodiversité a des effets néfastes sur plusieurs aspects du bien-être humain, tels que la sécurité alimentaire, la vulnérabilité face aux catastrophes naturelles, la sécurité énergétique et l'accès à l'eau propre et aux matières premières. Elle touche également la santé, les relations sociales, le bien-être et la liberté de choix (CGDD, 2012).

Les menaces sur la biodiversité

Selon la plateforme « Notre-planète », 75 % de la surface terrestre est altérée de manière significative, 66 % des océans subissent des incidences cumulatives de plus en plus importantes et plus de 85 % de la surface des zones humides ont disparu. L'abondance moyenne des espèces autochtones dans la plupart des grands biomes terrestres a chuté d'au moins 20 %, touchant potentiellement les processus éco systémiques et donc les contributions de la nature aux populations. Ce déclin a principalement lieu depuis 1900 et pourrait avoir accéléré21.

Depuis les années 1980, les scientifiques constatent que la perte de biodiversité et les changements dans l'environnement qui y sont liés sont plus rapides qu'à aucune période de l'histoire de l'humanité. Les causes de la disparition du vivant sont nombreuses et l'ampleur de la crise de la biodiversité est désormais avérée (CGDD, 2012). Cependant, l'activité humaine a accéléré le rythme d'extinction, qui est entre 100 à 1 000 fois supérieur au rythme naturel d'extinction, un rythme qui ne cesse d'augmenter (Environ Health Perspect, 2009).

C'est pourquoi, selon la plateforme IPBES, en quelques décennies, les altérations et les destructions causées par l'homme aux écosystèmes naturels22, en particulier la déforestation des forêts primaires, les forêts tropicales, les zones humides, les mangroves, les lacs, les rivières, les mers et les océans ont cru à un rythme inquiétant.

La Terre a connu 5 extinctions massives qui se sont caractérisées par une disparition assez brutale 23d'une grande partie de la vie. Bien que plusieurs millions d'années soient nécessaires pour recouvrir une diversité biologique suite à une extinction massive, les études montrent que les sociétés humaines, qui ont amorcé cette extinction de masse scellent définitivement le sort de l'humanité : « Nous serons à la fois la cause et les victimes de cette sixième extinction de masse » (IPBES, 2019).

20FAO, 2010. Les systèmes alimentaires sont fortement dépendants de la biodiversité : plus de 75 % des cultures alimentaires

mondiales, qui comprennent des fruits et légumes et quelques-unes des principales cultures commerciales, telles que le café, le cacao et les amandes, reposent sur la pollinisation animale.

21C. Magdeleine, 2018.La destruction et la fragmentation des milieux naturels liées, en particulier, à l'urbanisation croissante, au développement des infrastructures de transport ou à la surexploitation des ressources affectent tout particulièrement la biodiversité.

22IPBES, 2019. Depuis seulement l'an 2000, les forêts primaires ont perdu 6 millions d'hectares par an. Près de 20% des récifs coralliens ont été détruits, du fait, notamment de la pollution et de la surpêche. L'extinction actuelle, provoquée par les activités humaines, est comparable à une crise biologique majeure puisque d'ici à 2050, on considère que 25 à 50 % des espèces auront disparu.

23CNRS, 2010. Au cours des 540 derniers millions d'années, une vingtaine de crises plus ou moins intenses se sont succédé. La plus dévastatrice d'entre elles s'est déroulée il y a 252,6 millions d'années avec une violence encore aujourd'hui inégalée : la crise

permo-triassique qui décima plus de 90% des espèces marines alors existantes.

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Selon l'UICN, la plupart des grands mammifères emblématiques sont menacés : les éléphants sont chassés pour leur ivoire ; les rhinocéros pour leurs cornes ; les félins (lion, léopard, guépard) pour leurs os ; et les grands singes (gorilles, bonobos et chimpanzés) sont tués pour leur viande ou capturés pour en faire des animaux de compagnie.

Des actions internationales en faveur de la biodiversité

En 1972 l'UNESCO lança deux initiatives pionnières : la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel qui institua les écosystèmes naturels et des paysages appartenaient au patrimoine commun de l'humanité ainsi que le Programme l'homme et la biosphère (MAB) qui conduisit à la création de 553réserves de biosphère, dans 107 pays à ce jour, avec trois fonctions qui se renforcent l'une l'autre : conservation, développement durable et soutien à la recherche et à l'éducation.

La biodiversité est un bien public global, comme il fut reconnu 20 ans plus tard, en 1992, par la Convention sur la biodiversité (CDB). Les trois objectifs de cette convention sont la conservation de la diversité biologique, son utilisation durable et le partage juste et équitable des bénéfices liés à l'usage des ressources génétiques. En 2002, un engagement fort a été pris lors du sommet de Johannesburg : "assurer, d'ici 2010, une forte réduction du rythme actuel de perte de diversité biologique aux niveaux mondial, régional et national, à titre de contribution à l'atténuation de la pauvreté

En Afrique l'intérêt à la protection de l'environnent et des ES en particulier a amené les états africains à créer les aires protèges. De nombreuses actions ont été entreprises sur tout le continent pour permettre de lutter contre l'expansion de l'homme sur les territoires naturels. (WWF, 2013).

Les mesures prises par les organisations de protection mondiale 24(WWF, CITES), les sociétés de safaris ainsi que les associations de chasseurs professionnels ont élaboré des modes de chasse plus contrôlés, plus sélectifs, permettant une saine gestion des différentes espèces. La création et la gestion de parcs nationaux, transnationaux, de réserves privées a contribué largement à la protection des habitats naturels (WWF, 2013).

Une aire protégée est une zone géographiquement désignée, délimitée, règlementée et gérée en vue d'atteindre des objectifs spécifiques de conservation, selon l'ICCN. Il s'agit de territoires qui bénéficient d'un statut de conservation et qui font l'objet d'une protection spéciale de la part des autorités gouvernementales, selon l'UNESCO. C'est une aire protégée se définie comme étant : « une portion de terre ou de mer spécialement vouée à la protection et au maintien de la diversité biologique ainsi que des ressources naturelles et culturelles associées et gérée par des moyens efficace, juridiques ou autres », selon l'UICN. Ce dernier distingue cinq catégories d'aires protégées par ordre décroissant d'importance des mesures de protection : les réserves naturelles

24WWF, 2017. Notons lorsqu'on est passé de 9 à 15% des terres émergés protégées en 1992 et 2018 ; 6 millions de km2 (soit 32,8 %) de terres protégées sont soumises à des pressions humaines. Aujourd'hui, les braconniers sont actifs sur tout le continent africain, de l'Afrique de l'Ouest (Burkina Faso, Niger, Bénin) en passant par l'Afrique centrale (République Démocratique du Congo, Tanzanie, Kenya, Centrafrique) et jusqu'à l'Afrique australe avec la Namibie, l'Afrique du Sud et le Botswana.

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intégrales, les parcs, les monuments nationaux, les réserves à but spécialisé et les zones de paysages protégés. À ces catégories s'ajoutent les réserves d'animaux et les sites du patrimoine mondial de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).

Selon sa définition, n'importe quelle zone faisant l'objet d'un contrôle particulier sur le plan juridique et administratif ou pour des raisons de tradition, ainsi que des mesures d'encouragement visant à conserver certaines caractéristiques constituent une aire protégée. Depuis lors, ce concept a connu une longue histoire dans l'évolution des sociétés et aujourd'hui il est devenu un mode universel de protection de la nature (P.M.Lukombola, 2009), par la conservation in situ (leur milieu naturel) et la conservation ex situ (en dehors de leur milieu naturel).

Sécurité alimentaire :

Les scores de diversité alimentaire permettent notamment d'évaluer les modifications du régime alimentaire à l'issue d'une intervention (amélioration escomptée) ou après une catastrophe, telle qu'une mauvaise récolte (détérioration attendue) au niveau du ménage et au niveau de l'individu. On a cherché à connaitre non seulement le risque de l'insécurité alimentaire liées aux impacts de mouvements de population sur les conditions de vie de populations, mais aussi les risques de perte de la biodiversité ou de dégradation des zones humides, en se référant aux indicateurs prédéfinis (origine de la nourriture, la récolte de PFNL dans les écosystèmes liés aux aires protégées, etc.), en tenant compte du pilier « Utilisation » parmi les 4 piliers de la sécurité alimentaire dont la disponibilité, l'accessibilité, l'utilisation et la stabilité (IPC, 2018).

En se basant aux 4 piliers (accessibilité, disponibilité, utilisation et stabilité), on a retenu la diversité alimentaire qui est une mesure de l'accès des ménages à l'alimentation et de la consommation alimentaire afin de fournir des indicateurs de l'accès des ménages à l'alimentation ou de la qualité des régimes alimentaires individuels. Elle peut être regroupée par triangulation avec d'autres données liées à l'alimentation afin de donner une idée d'ensemble de la sécurité alimentaire et nutritionnelle d'une communauté ou d'une population plus vaste.

Le rapport récent de l'analyse25 de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en RDC, a montré que parmi les facteurs de risque à surveiller, on a notamment :

y' La présence des groupes armés locaux et étrangers ;

y' Les conflits intercommunautaires, fonciers et de pourvoir coutumier en sus de kidnappings observés dans certains territoires des provinces du Nord et du Sud-Kivu ainsi que les éleveurs Mbororo dans la province de Haut-Uélé ;

y' L'afflux des réfugiés Centrafricains, Sud soudanais et Burundais signalé respectivement dans les provinces de Nord- Ubangi, Bas Uélé et Sud-Kivu ;

y' La résurgence des maladies, les épidémies (choléra, rougeole, virus Ebola...).

25L'analyse intégrée de la sécurité alimentaire et nutritionnelle menée en juin 2018 révèle une situation préoccupante pour 23% de la population rurale alors que le pays disposerait d'un potentiel agricole pour nourrir environ 2 milliards de personnes. Plusieurs facteurs sont à la base de cette détérioration globale de la sécurité alimentaire observée entre juin 2017- juin 2018. Il s'agit principalement de la montée marquée des conflits armés dans le pays en 2017, particulièrement en Ituri et Sud-Kivu et l'extension des affrontements dans le Tanganyika et le grand Kasaï. Ces conflits ont provoqué de nouveaux déplacements des populations et détérioré davantage la sécurité alimentaire des ménages.

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? Des perturbations climatiques à la base des inondations, de glissements de terrain, des érosions et des éboulements en plus de changement observé dans la mise en oeuvre et le suivi du calendrier agricole; etc.

Il est utile de connaître la principale source d'approvisionnement, pour l'ensemble du régime alimentaire ou pour certains groupes d'aliments (céréales, fruits ou légumes) consommés les derniers 24 heures comme période de référence, moins sujette aux erreurs (Kennedy et al., 2007; Ruel et al., 2004;Steynet al., 2006;Savyet al., 2005;Arimond et al., 2010). Cette période de rappel ne fournit pas d'indication sur le régime alimentaire habituel d'une personne donnée, mais permet d'évaluer le régime alimentaire au niveau de la population, ce qui peut être utile pour suivre les progrès accomplis ou cibler des interventions (Savy et al., 2005). Il existe plusieurs autres périodes valides en matière de rappel de la consommation alimentaire, comme les trois ou sept derniers jours, et, pour certains aliments, le dernier mois. Douze groupes d'aliments sont proposés pour le SDAM (au niveau du manage), et neuf pour le SDAF (au niveau de l'individu). Ces groupes sont indiqués dans les tableaux en annexe pour les deux scores et certains groupes du questionnaire ont été agrégés (voir tableau de groupes d'aliment pour SDAM et SDAF).

Une autre stratégie d'analyse importante consiste à calculer le pourcentage de ménages ou de personnes qui consomment les différents groupes d'aliments : Il est possible de mesurer ponctuellement les scores de diversité alimentaire et le pourcentage de ménages qui consomment chaque groupe d'aliments, ou de les intégrer dans un suivi continu.

Figure 5: Facteur contributifs de la sécurité alimentaire (Source : FAO, 2018).

Sécurité de l'eau (eau-hygiène-assainissement) :

Le concept de «sécurité de l'eau», promu par l'ONU-Eau au cours de ces dernières années, en le définissant comme la « capacité d'une population de préserver l'accès durable à des quantités adéquates et à une qualité acceptable d'eau pour les moyens de subsistance, le bien-être et

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le développement socioéconomique, pour assurer la protection contre la pollution hydrique et les catastrophes liées à l'eau ; et pour protéger des écosystèmes dans un climat de paix et de stabilité politique » ( ONU-Water, 2013).La sécurité de l'eau a clairement un impact sur la stabilité socio-économique en ce qui concerne la santé et la durabilité de l'eau.

Dans ce contexte, les liens eau, nourriture et énergie sont inextricablement liés et ont une grande influence sur les défis mondiaux tels que la pollution, la croissance démographique, la dégradation de l'environnement et les impacts du changement climatique 26et des phénomènes climatiques extrêmes. Ce concept de «lien» a un impact significatif et sous-tend englober les liens naturels entre l'eau et les écosystèmes.

Figure 6 - UN-Water's water security conceptual framework. (Source: UN-Water,

2013)

La sécurité de l'eau concerne également les écosystèmes car plus des trois quarts de l'eau accessible généralement utilisée pour l'agriculture, les utilisations urbaines, industrielles et environnementales sont dérivées de forêts et de paysages végétalisés. En utilisant des sources d'eau durables, les communautés peuvent produire des aliments destinés à la consommation ou à des bénéfices. Des quantités suffisantes d'eau peuvent générer de l'électricité, alimenter les villes et permettre aux citoyens de cuisiner, de nettoyer ou de faire pousser des cultures.

En comprenant le concept de la sécurité de l'eau, la communauté internationale peut également résoudre les défis liés à la mise en oeuvre de la GIRE (Gestion intégrée des ressources en eau) (Nagabhata et Mahba, 2017).Comme mentionné par l'ONU, la sécurité de l'eau est intrinsèquement liée à d'autres problèmes sociaux et environnementaux mondiaux. L'énergie, la nourriture et la sécurité humaine sont étroitement liées par leurs relations avec les ressources en eau.

26Cisneros et al, 2014. Parmi les autres effets, les changements climatiques devraient avoir un impact négatif sur la qualité de l'eau et la quantité d'eaux de surface et souterraines renouvelables disponibles dans les zones sèches et subtropicales.

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Cependant, Sadoff et Muller (2010) notent que la sécurité de l'eau est au coeur de l'adaptation au changement climatique. Dans le même temps, selon le rapport de l'UNESCO27, pour garantir suffisamment d'eau aux citoyens, que ce soit à des fins de production, d'alimentation, d'énergie, de transport ou de loisirs ; ces derniers ont également appris à vivre avec les risques liés à un excès ou à un manque de ressources en eau.

Evaluation d'impact

Le terme « Impact » est un terme général qui couvre les implications aussi bien économiques, sociales, écologique, techniques, physiques d'une activité ou d'un phénomène. Les impacts socio-économiques et environnementaux sont synonymes d'effets ou d'influences à la fois positives et négatives qu'engendrent une activité ou un phénomène sur la vie socio-économique et environnementale d'une communauté. Il y a lieu de mentionner deux paradigmes d'évaluation: le positiviste, qui est basé sur une perspective quantitative, et l'alternatif, qui désavoue l'objectivité de l'évaluation.

L'évaluation environnementale, ou évaluation d'incidences sur l'environnement (EIE), est un avis émis sur l'étude d'impact sur l'environnement, afin d'en vérifier la qualité et d'apprécier comment les incidences négatives sur l'environnement sont effectivement annulées, réduites ou compensées. L'évaluation d'impacts est une évaluation qui fournit des informations sur les effets à long terme (intentionnels ou non) du phénomène de flux migratoires liés au climat et aux conflits. Cette évaluation ne doit pas se cantonner à déterminer l'ampleur de ces effets (c'est-à-dire l'impact moyen), mais doit également identifier qui a bénéficié de ce phénomène ou (programme d'assistance aux migrants ou politique de migration) et comment.

L'évaluation environnementale est donc l'analyse préliminaire, globale et critique des problèmes, effets et résultats, tant positifs que négatifs, en matière d'environnement, des activités d'un établissement, d'un projet ou d'une politique. Elle est généralement très liée à la politique générale du pays et pour les différentes méthodologies qui existent.

Dans le présent travail, l'impact désigne l'ensemble des répercussions des mouvements migratoires sur la conservation de la biodiversité 28de zones humides en période de conflits ainsi que sur la vie socio-écologique des populations à l'échelle du paysage. A cet effet, un accent particulier a été mis sur la recherche scientifique en tant que pilier de la gestion durable des aires protégées, de la valorisation de ressource naturelle et de la promotion de tourisme dans celle-ci. Elle constitue la base pour fournir les informations et la connaissance nécessaire à la conservation et gestion durable et rationnelle des ressources naturelles dans les aires protégées du pays.

Approches et principes de l'intégration transversale du genre :

27ONU, 2008. Les mesures visant à promouvoir la sécurité de l'eau font partie de la gouvernance de l'eau et sont régies par l'état de droit, tel que défini par les Nations Unies.Dans la gouvernance de l'eau, deux éléments fondamentaux doivent être soulignés: (a). la décentralisation et (b). Participation citoyenne

28WWF, 2008. La RDC assure la protection des écosystèmes et la conservation de la biodiversité. Il est établi un réseau géré par l'ICCN qui a mandat d'assurer la surveillance et l'intégrité de ce réseau constitué de 101 aires protégées couvrant à ce jour 13,8% de la superficie nationale mais avec une volonté de ramener jusqu'à 17%).

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Quels que soient les objectifs ou les approches, l'intégration du genre recherche à réduire les inégalités et à créer des conditions pour l'égalité de chance et de traitement des hommes et des femmes à travers les programmes de développement.

On parle de discrimination basée sur le genre, lorsqu'une personne est traitée différemment uniquement en fonction de son appartenance à un groupe ethnique, linguistique, national, « racial », religieux, social, sexuel...Les discriminations sont, en général, négatives. Elles viennent du sexisme et de l'organisation différenciée de la société selon les sexes. Il est des discriminations positives comme dans les actions positives. Ce sont des mesures compensatoires et souvent temporaires pour permettre aux femmes ou aux groupes discriminés d'entrer en compétition avec les groupes surreprésentés. La résolution 132529, visant l'élimination de toutes formes de discriminations de la femme, est vulgarisée pour la promotion de la femme dans la Paix, la sécurité et la résolution des conflits. Les différentes approches genre en RDC en sont : Egalité homme-femme 30et Parité homme-femme31.L'analyse genre est le processus d'identification de la situation des hommes et des femmes dans toutes leurs diversités (âge, origine sociale, religion, ...).

2.2. Les conventions et les instruments juridiques

En R.D. Congo, les questions liées à la diversité biologique sont abordées dans le cadre global du secteur de l'environnement qui inclue des volets aussi variés que sont notamment les forêts, l'eau, la conservation de la nature, l'assainissement biophysique, la prévention et la gestion des catastrophes naturelles, la prévention des risques biotechnologiques et le tourisme (bien que le plus souvent, ce dernier soit considéré comme un secteur à part entier évoluant institutionnellement de façon autonome). Pour ces différents volets de l'environnement, il est prévu des lois/codes spécifiques de gestion. Les principales conventions internationales relatives à l'environnement signées ou ratifiées par la RDC sont : la convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles, signée en 1969 ; la convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, signée en 1975 et la convention de Vienne pour la protection de la couche d'ozone, signée en 1994(Gemenne François et al, 2013).

Par ailleurs, il faut noter l'existence des plans et programmes stratégiques spécifiques de gestion qui concernent notamment la diversité biologique, la prévention des risques biotechnologiques, la gestion des aires protégées, les changements climatiques, la lutte contre la désertification et la dégradation des terres, la communication au travers le centre d'échanges sur les questions liées à la diversité biologiques, le renforcement des capacités de mise en oeuvre, etc.

29Rapport du ministère du Genre,RDC, 2019. « L'implication de femmes dans la prévention et la gestion des conflits est un gage de développement, longtemps reconnu mais non encore exploité ».

35L'égalité des genres, ou l'égalité entre hommes et femmes, recouvre la notion selon laquelle tous les êtres humains, hommes et femmes, sont libres de développer leurs aptitudes personnelles et de faire leurs propres choix, sans qu'ils ne soient bridés par les stéréotypes, la division rigide des rôles et les préjugés.

31La parité signifie que chaque sexe est représenté à égalité. C'est un instrument au service de l'égalité. La parité est souvent une condition nécessaire de l'égalité, mais non suffisante

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Loi n° 14/003 du 11 février 2014 relative à la conservation de la nature :

La République Démocratique du Congo regorge d'importantes ressources naturelles et biologiques. Au regard de l'importance de celles-ci dans la croissance, le développement, la lutte contre la pauvreté des populations et la régulation du climat, il est indispensable de mettre en place des stratégies et des règles efficaces de conservation de ces ressources.

La conservation de la nature est régie à ce jour par l'ordonnance-loi n° 69-041 du 22 août 1969 dont l'exécution s'est avérée difficile, faute d'avoir prévu des mesures d'application.

La présente loi apporte plusieurs innovations majeures, notamment : i) l'obligation des études d'impact environnemental et social préalable à tout projet de création des aires protégées et la nécessité de l'implication des communautés locales dans ce processus ; ii) l'implication de la province et de l'entité territoriale décentralisée dans la conservation de la diversité biologique ; etc.

La présente loi 32s'articule autour de six titres suivants repartis en chapitres dont le titre II concernant des mesures de conservation de la biodiversité sur le quel cette étude s'est focalisée. En outre, en application des dispositions de l'article 36 de la loi n°11/009 du 09 juillet 2011 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l'environnement, elle clarifie certaines règles relatives à la conservation et à la gestion durable des ressources naturelles, de la diversité biologique, des écosystèmes, des sites et monuments situés sur le territoire national.

La Stratégie Nationale de Conservation de la Biodiversité dans les aires protégées in et ex situ de la ROC (2012) :

La présente stratégie est une version révisée de celle élaborée en 2004 par la direction générale de l'ICCN en collaboration avec ses partenaires pour une période de 10 ans ; et qui consiste en un processus de planification stratégique, participatif et récurrent destiné à atteindre, de manière équilibré et intégrée à tous les niveaux, des objectifs de conservation de la biodiversité, dans une perspective d'équité intra et intergénérationnelle . Elle constitue une contribution qui traduit la détermination du Gouvernement de la RDC à jouer un rôle majeur dans la préservation et l'utilisation rationnelle et durable de ses ressources naturelles et culturelles en faveur des générations présentes, futures et de l'humanité toute entière.

La première conférence sur la biodiversité dans le bassin du Congo s'est tenu en RDC en 2014 comme une occasion unique pour les communautés africaines et internationales scientifiques et autres parties prenantes de se rencontrer, d'échanger des informations, comparer et analyser conjointement les données pour faciliter la conservation durable de la biodiversité et les ressources naturelles du bassin du Congo.

Au niveau international, lors de la dernière Conférence des Parties (COP 10) tenue en octobre 2010 à Nagoya/Japon, la communauté internationale a décidé de se fixer 20 objectifs-cibles dits d'Aichi à atteindre d'ici 2020 dans une vision 2050. Ces objectifs ont pour mission : Prendre

32Elle s'inscrit dans la volonté exprimée par l'article 202, point 36 de la Constitution. Elle intègre par ailleurs les dispositions des articles 203, point 18, et 204, point 23, relatives aux compétences reconnues au pouvoir central et à la province.

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des mesures efficaces et urgentes en vue de mettre un terme à l'appauvrissement de la diversité biologique, afin de s'assurer que, d'ici à 2020, les écosystèmes soient résilients et continuent de fournir des services essentiels, préservant ainsi la diversité de la vie sur Terre, et contribuant au bien- être humain et à l'élimination de la pauvreté.

Après l'adoption par la République Démocratique du Congo du document de stratégie nationale et plan d'action de la diversité biologique, ainsi que de celui de stratégie de conservation des aires protégées, il a été important de doter le pays d'un cadre juridique adapté aux principes modernes de gestion des ressources biologiques et génétiques, des savoirs traditionnels et des aires protégées ainsi qu'aux exigences de mise en oeuvre des traités et conventions internationales qu'il a ratifiés. Il s'agit notamment de :

- Traité relatif à la conservation et à la gestion durable des écosystèmes forestiers d'Afrique centrale, - La convention sur la diversité biologique, de la convention sur la protection du patrimoine mondial

culturel et naturel, de la convention de Ramsar relative aux zones humides d'importance

internationale ;

- La convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction.

Convention de RAMSAR sur les zones humides (RAMSAR)

La Convention relative aux zones humides d'importance internationale, signée à Ramsar (Iran) en 1971, est un traité intergouvernemental qui sert de cadre à l'action nationale et à la coopération internationale pour la conservation et l'utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources. Elle vise à assurer l'utilisation rationnelle et durable des ressources en zones humides et à garantir leur conservation. La Convention a, actuellement, 150 Parties contractantes qui ont inscrit 1590 zones humides, pour une superficie totale de 134 millions d'hectares, sur la Liste de Ramsar des zones humides d'importance internationale.

La République Démocratique du Congo, qui a adhéré à la Convention Ramsar en 1996, est soutenu par le Fond Mondiale pour la nature (WWF) pour la conservation et la gestion durables de ses zones humides ainsi que la mise en oeuvre des objectifs de la Convention de Ramsar33, y compris en entreprenant une nouvelle série de désignation de Zones humides d'importance internationale telles que : Le secteur Upemba-Kundelungu-Lufira, la région du lac Mukamba, le fleuve Congo entre Matadi et son estuaire, le lac Tanganyika etc., en plus de 3 sites retenus.

Convention sur la diversité biologique :

« Conscients de la valeur intrinsèque de la diversité biologique sur les plans: environnemental, génétique, social, économique, scientifique, éducatif, culturel, récréatif et esthétique, la convention sur la diversité biologique constitue un pacte pour les pays signataires pour la protection, la conservation et la préservation des écosystèmes qui entretiennent notre biosphère, ainsi que l'utilisation durable des espèces génétiques ». Elle est le gage que l'humanité

33Le thème retenu en 2019 pour la Journée mondiale des zones humide est « les zones humides pour la prévention des risques de catastrophe » ; et pour cette année 2020, c'est « la bio diversité des zones humides ».

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tient pour son existence et un équilibre parfait entre les différents écosystèmes existants. La même convention de l'UICN classe Sept catégories d'aires naturelles protégées et dont le nombre de ces aires a augmenté plus rapidement, suite à la reconnaissance par la communauté internationale des menaces qui pèsent sur la biodiversité (P.M.Lukombola, 2009).

La dixième réunion de la Conférence des Parties, tenue du 18 au 29 octobre 2010 à Nagoya, dans la préfecture d'Aichi, au Japon, a adopté un Plan stratégique révisé et actualisé pour la biodiversité, comprenant les objectifs d'Aichi pour la biodiversité, pour la Période 2011-2020, avec 5 buts stratégiques34.Ce plan fournit un cadre global pour la biodiversité, non seulement pour les conventions relatives à la biodiversité, mais pour tout le système des Nations Unies et tous les autres partenaires engagés dans la gestion de la biodiversité et l'élaboration de politiques.

Protocole de Nagoya sur l'Accès et le Partage des Avantages (APA) signé par la RD Congo en 2011 et son Protocole Additionnel sur la responsabilité et la réparation relatif au Protocole de Cartagena sur prévention des risques biotechnologiques que la RD Congo a signé en 2011 .

Convention Cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques

La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), adoptée en 1992 lors du Sommet de Rio de Janeiro et entrée en vigueur en 1994, est un traité qui « met en place un cadre global de l'effort intergouvernemental pour faire face au défi posé par les changements climatiques »(1). Selon la Convention-cadre, les gouvernements doivent rassembler et diffuser des informations sur les gaz à effet de serre (GES) et sur les meilleures politiques à adopter dans le but de coopérer pour faire face au défi posé et faciliter l'adaptation aux changements climatiques.

L'Accord de Paris, ambitieux, évolutif, universel et monumental, fait suite aux négociations qui se sont tenues lors de la Conférence de Paris sur le climat (COP21, la 11e conférence des parties participant au Protocole de Kyoto (CMP11) posant une limite aux grandes économies mondiales sur le rejet total des émissions de gaz à effet de serre), de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, signé par 175 pays le 22 avril 2016 (184 Etats actuels) au Siège de l'Organisation des Nations Unies, à New York pour consolider la coopération internationale en matière de lutte contre les changements climatiques. Les états se sont engagés à prendre des mesures ambitieuses pour maintenir l'élévation de la température mondiale en dessous de 2 °C d'ici à la fin du siècle.

Lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP23 de la CCNUCC) à Bonn, en Allemagne, l'UICN a partagé ses plans pour intensifier les efforts visant à accroître les contributions déterminées par les pays (NDC) en se basant sur le Défi de Bonn

34Objectifs d'Aichi pour la biodiversité, 2011-2020.But stratégique A : S'attaquer aux causes sous-jacentes de l'appauvrissement de la diversité biologique en intégrant la diversité biologique au gouvernement et à la société. ; But stratégique B : Réduire les pressions directes exercées sur la diversité biologique et promouvoir l'utilisation durable ; But stratégique C : Améliorer l'état de la biodiversité en sauvegardant les écosystèmes, les espèces et la diversité génétique ; But stratégique D : Accroître les avantages pour tous de la biodiversité et des services éco systémiques ; But stratégique E : Améliorer la mise en oeuvre grâce à la planification participative, à la gestion des connaissances et au renforcement des capacités.

(restaurer 350 millions d'hectares d'ici 2030) et les engagements existants en matière de restauration du paysage forestier (UICN, 2017).

Les conventions de Nations unies sur la migration humaine :

Convention de 28 Juillet 1951 relative au statut des réfugiés, ratifiée par plus de 140 Etats (ou son Protocole de 1967), prévoit un régime qu'on pourrait appeler de « protection par subrogation », en vertu duquel les Etats parties sont tenus de protéger les personnes qui sont forcées de quitter leur pays d'origine et qui ne peuvent compter sur celui-ci pour sauvegarder leurs droits et intérêts fondamentaux. Les Etats sont tenus d'accorder aux réfugiés reconnus comme tels une série d'avantages et de possibilités dont jouissent les immigrants et les citoyens du pays d'entrée (surtout, l'article 33 et le principe du non refoulement, soutenue comme une norme du droit international coutumier (Voir Statuts de réfugiés) qui interdit le retour des personnes dans les Etats où elles risquent d'être persécutées).35Dans le cas des déplacés internes, on a les instruments juridiques tels que les « Principes directeurs relatifs au déplacement de personnes à l'intérieur de leur propre ».

À la suite de la Déclaration de New York (201636) reconnaissant la contribution positive des migrants au développement durable et inclusif , les États Membres des Nations Unies ont accepté de coopérer à l'élaboration d'un Pacte mondial pour des migrations sûres ordonnées et régulières, adopté lors d'une conférence intergouvernementale sur les migrations internationales, en décembre 2018 au Maroc (ONU, 2017).Les motifs de sécurité nationale 37interviennent parfois dans le droit international comme une exception aux droits garantis par les conventions relatives aux droits de l'homme ou à d'autres sujets, que ces exceptions aient pour effet de limiter certains droits pour des raisons d'ordre public ou de déroger au droit conventionnel.

La Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille : son adoption est commémorée lors de la Journée des migrants, proclamée par l'Assemblée générale le 4 décembre 2000 (résolution A/RES/55/93).

La Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale38 organisée ; et le Protocole additionnel 39à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants : dénommé ci-après «Protocole contre la traite».

35Portail des données migratoires mondiales. Les femmes constituent 48% du total des migrants dans le monde), y compris les réfugiés et les personnes déplacées à l'intérieur.

36Dans un rapport intitulé « Sûreté et dignité : gérer les déplacements massifs de réfugiés et de migrants ». La mise en oeuvre du Pacte

37Sécurité nationale :Il est certain que le droit international donne aux Etats le pouvoir de limiter et de contrôler les migrations pour des raisons de sécurité nationale et que, de même, l'exclusion ou l'expulsion des individus considérés comme constituant une menace pour la sécurité nationale est un moyen d'action qui a une place indiscutée dans la pratique des Etats. Le pouvoir qu'a l'Etat de protéger sa sécurité est un attribut essentiel de sa souveraineté, bien qu'il n'existe pas d'instrument juridique complet et précis sur la migration et la sécurité.

38 9 janvier 2001, GAOR 55e session, UNDoc.A/Res/55/25, 40I.L.M. 335 (2001) ; signée par 143 Etats, ratifiée par 24 et entrée en vigueur après sa quarantième ratification (voir idem, art. 38).

39art.8, 15 novembre 2000, UNDoc.A/55/383p. 53, 40 I.L.M. 335.

Le Protocole contre le trafic illicite de migrants par terre, air et mer, additionnel à la Convention contre la criminalité transnationale (dénommé ci-après «Protocole contre le trafic illicite40 »).

Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies : les femmes, actrices de la paix et de la sécurité

Adoptée le 31 Octobre 2000, concerne le droit des femmes, la paix et la sécurité sur les femmes(SCR 1325) et se situe dans la continuité des résolutions 1261, 1296 et 1314 , abordant le thème de la condition féminine durant le rapatriement et le déplacement de populations, ainsi que celui de la rééducation et de la réinsertion des femmes et jeunes filles consécutives à un conflit armé.

En l'an 2000, le Conseil de sécurité des Nations Unies reconnaissait non seulement l'impact particulier des conflits sur les femmes, mais aussi le besoin de considérer celles-ci comme parties prenantes à la prévention et à la résolution des conflits. C'est le premier document formel et légal issu du Conseil de sécurité qui impose aux différentes parties d'un conflit de respecter le droit des femmes et de soutenir leur participation aux négociations de paix et à la reconstruction post-conflit.

Ce sont autant d'avis antérieurs sur les questions qui nous ont éclairés sur les orientations à donner à notre travail de recherche à l'échelle de ce paysage.

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40art.18, 15 novembre2000, ch. II, UN Doc. A/55/383 (2000), 40 I.L.M. 335 (2001) ;

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CHAPITRE DEUXIEME. MATERIELS ET METHODES

2.1. Présentation du milieu d'étude

2.1.1. Cadre physique

Cette étude a été réalisée à l'échelle des paysages Epulu-Ituri-Aru-Garamba, dans les zones humides liées aux écosystèmes des aires protégées, situés dans l'Ex. Province orientale au Nord-Est de la RDC. Il s'agit notamment du bassin de la rivière Ituri, avec son principal affluent, la rivière Epulu, traversant la Réserve de Faune à Okapis et le bassin de la rivière Garamba, avec son confluent de la rivière Dungu, traversent le Parc National de la Garamba, dans la province du haut-uélé.

Située au Nord-Est de la RDC, la Province Orientale s'étend sur 503.239km2, soit 22% du territoire national, elle comprend 4 districts qui sont actuellement les 4 nouvelles provinces : Haut-Uélé, Bas-Uélé, Ituri et la Tshopo. On rencontre trois types de climat dans la province Orientale:(i) le climat équatorial continental : sans saison sèche déterminée, qui s'étend de la Tshopo au Sud des Uélé; (ii) le climat tropical localisé dans la partie Nord des Uélé jusqu'à l'extrémité Nord de la Province Orientale; et enfin (iii) le climat à saison sèche marquée, en transition entre le climat équatorial et le climat tropical. La température moyenne varie de 19°C à 30°C. L'hydrographie de la Province Orientale comprend principalement le fleuve Congo, qui traverse la province du Sud au Nord-Ouest avant d'atteindre l'Equateur, et les ours d'eau faisant le bassin du Nil.

La Province de l'Ituri se situant à l'Extrême Nord-Est de la RDC entre 1°50' de latitude Nordet 29°et 30°de longitude-Est, a une superficie de 65.658 km2. Au Nord, elle partage une frontière avec le Soudan du Sud, l'Ouganda à l'Est, le Nord-Kivu, au Sud, laTshopo au Sud-Ouest et le Haut Uélé à l'Ouest. Elle est composée de 5 Territoires (Aru, Mahagi, Djugu,Irumu et Mambasa), 45 Chefferies et Secteurs et 5 cités (Bunia. Aru, Mahagi, Mambasa et Djugu).

Trois principales zones agro climatiques distinctes caractérisent la Province de l'Ituri : (i) la zone de climat équatorial humide (cf. Tshopo) en zone forestière (territoires de Mambasa, Irumu et Djugu); (ii) la zone de climat de transition équatorial-tropical humide (cf Bas-Uélé) qu'on retrouve dans les territoires de Mambasa ainsi qu'une partie d'Irumu, de Mahagi et de Djugu et (iii) la zone de climat de montagne : spécifique à l'Ituri (territoires de Djugu et Mahagi). Cette dernière, située entre 1400 et 2450 m d'altitude est dominée par un relief constitué des plateaux très accidentés entrecoupés de vallées très profondes (frontière Ougandaise, les Montagnes Bleues en bordure du Lac Albert et la Plaine de Semiliki), des saisons de pluies et des saisons sèches distinctes ainsi qu'une pluviométrie d'environ 1000mm/an.

Le territoire de mambasa couvre 36,783km2,occupé en grande partie par la réserve de Faune à Okapi (RFO)située entre 1° et 2°29' de la latitude Nord, 28o et 29o4' de longitude Est, à une altitude comprise entre 700 m et 1000 m avec une superficie de 13.726 km2 (soit 90% de son étendue située dans le territoire de Mambasa,7% dans le territoire de Wamba et 3% dans le territoire de Watsa).Le siège administratif de la RFO est situé dans la localité d'Epulu (en territoire de Mambasa), juste en traversant le pont de la rivière portant le même nom, en direction de Kisangani.

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Le territoire d'Aru, situé à une altitude entre 30° 10' et 30°90' de longitude Est et entre 2°40' et 3°65' de latitude Nord, à l'est du méridien d'origine et entièrement dans l'hémisphère Nord avec une altitude de 1.300 m ; est limité au Nord par le République du Sud-soudan , au Sud par le territoire de Mahagi, à l'est par le République de l'Ouganda et à l'ouest par les territoires de Faradje et Watsa (Rapport annuel, 2018).Cette entité ayant une superficie totale de 6.749 km2, est composée de 7 Chefferie, 1 secteur, 1 Cité. Le secteur de Ndo est constitué d'un secteur et 4 groupements dont : KANDOY, OBITABO, BIRINGI et RUNGU ; avec 66 villages installés sur une superficie de 1687 km2.

La rivière Garamba, avec son confluent de la rivière Dungu, traversent le Parc National de la Garamba dans la province du haut-uélé pour rejoindre la rivière Uélé. Ce dernier se jette dans la rivière Ubangi située en province de bas-uélé, un de 3 principaux affluents du fleuve Congo. Le Parc National de la Garamba créé le 17/03/1937 avec une superficie de 5000km2, est situé au Nord-est de la République Démocratique du Congo dans la Province de Haut-Uélé en cheval de trois territoires (territoire de Dungu, territoire de Faradje et territoire de Watsa).

Figure 7 : Carte de la zone d'étude occupée par les mouvements migratoires .

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2.1.2. Cadre biologique.

L'Ex. Province orientale est couverte de trois formations végétales : (i) la forêt du type équatorial dense et humide qui couvre le Sud-Ouest, le Sud des Uélé ainsi que l'Ouest de l'Ituri, (ii) la savane, située au Nord de la forêt équatoriale, et (iii) la végétation hétérogène d'altitude.

La région du Nord-Est de la RDC est dominée par des unités paysages/habitats, constituant autant d'écosystèmes floristiques relativement différenciés et d'habitats spécifiques pour la faune.

Sa localisation biogéographique dans le territoire de Mambasa, ses biotopes exceptionnellement riches et la présence de nombreuses espèces rares ou absentes des forêts de basse altitude adjacentes, suggèrent que la forêt d'Ituri a vraisemblablement servi, au cours des périodes climatiques antérieures plus sèches, de refuge pour la forêt tropicale humide. Les écosystèmes forestiers de l'Ituri couvrent une superficie de l'ordre de 43.179 km2, soit 69% de la Province. Le Territoire de Mambasa abrite la plus grande superficie forestière (34.567 km2), suivi d'Irumu (3634km2), de Djugu (3.140 km2), d'Aru (998 km2) et de Mahagi (811 km2). En fonction de l'altitude, on y rencontre une diversité de végétation dont : les forêts ombrophiles de montagne, les forêts de bambous, des galeries forestières, des savanes arbustives, etc

La Réserve de Faune à Okapi (RFO) abrite une flore particulière diversifiée spécialement adaptée à ce microclimat, caractérisée par de nombreuses espèces endémiques telles que le paon du congo( Afropavo congensis) , l'Okapi ( Okapia johnstoni), girafe de foret, la genette géante ( Genetta victoriae), la genette aquatique ( Osbornictis piscivora), des primates ( diurnes et nocturnes) dont le nombre le plus élevé de chimpanzés ( Pan troglodytes) pour une foret africaine , des ongulés de foret et la plus importante population d'éléphants de foret ( Loxodonta africana cyclotis).Le territoire d'Aru, parsemé de quelques montagnes est situé dans une zone de savane, présentant 3 types de végétations : au Nord-est, savane herbeuse ; au centre et au sud, savane boisée ; et à l'ouest, la galerie forestière.

Le parc national de Garamba possède aussi une flore de savane avec une galerie forestière exceptionnellement diversifiée, abritant de nombreuses espèces endémiques et contient à son sein trois domaines, à savoir : le domaine de chasse d'Azande crée à 1937 avec une superficie de 2892km2 ; le domaine de chasse de Gangala na Bodio crée à 1932 avec une superficie de 2652km2 et le domaine de chasse de Mondo-Missa Créée a 1950 avec une superficie de 1983km2.

2.1.3. Cadre humain

La population de l'Ex. Province orientale est estimée à près de 6,6 millions d'habitats en 2005 lors qu'elle n'en comptait que 4,3 millions il y a 20 ans. Elle est constituée de 49,9 % d'hommes et de 50,1% de femmes et sa population rurale représente 80,7% alors que sa population urbaine constitue 19,3% des résidents de la province et représente 7,5% du milieu urbain de la RDC, avec une densité faible (13 hab/km2) par rapport à la moyenne nationale (24 hab/km2). Les personnes de nationalité congolaises sont majoritaires (99,7%) alors que les étrangers ne forment que 0,3% de la population (source : Monographie de la province orientale).

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La population de l'Ituri est estimée à 3.586.680 habitants, soit 5% de la population nationale en 2014 (Ministère de la Sante publique, 2014). Dans le territoire de Mambasa ayant une population évaluée à 510,798 habitants, la RFO fait une particularité à d'autres aires protégées du fait qu'elle est habitée par 560759 personnes dont 20797 à l'intérieur et 35962 à la périphérie dans un rayon de 15Km selon le recensement de 2003. Il s'étend sur les 10 Chefferies dont Cinq chefferies occupent 90% de la RFO, notamment : la chefferie de Bandaka ; chefferie de Bombo sur l'axe Mambasa-Nia Nia ; chefferie de Walese-karo et chefferie de Walese-dese.Le chef-lieu de l'Ituri se trouve à Bunia

Tableau1 : La disparité selon le genre dans l'Ex. Province orientale

Sources : INS, MICS 2 2001

Le parc national de Garamba s'étend sur 4 chefferies dans les trois territoires ci-haut susmentionnés: la chefferie Wando ; la chefferie Mondo-Missa ; la chefferie Logo-Ogambi ; et la chefferie Logo-bari.

Tableau 2 : Statistique de la population du territoire d'Aru (Nationaux et étrangers)

Nombre de la population

Nationaux

Etrangers

01

Hommes

334804

9434

 

Femmes

360552

10485

 

Garçons

435160

4413

 

Filles

464624

4515

Total

1.595.140

28.847

Total général

1.623.987

Source : Ministère de l'intérieur et de sécurité ; Territoire d'Aru, Rapport annuel 2018.

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Le groupement de Biringi compte 3475 femmes et 2015 hommes (sources : Etat civile du groupement) ; et il est limité à l'est par le groupement Ayamba (territoire de Mahagi) ; à l'ouest par le groupement Kandoyi ; au Nord par le territoire de Mahagi et au Sud par le groupement Rungu.

2.1.4. Cadre socio-économique

Dans l'Ex. province orientale, on trouve 5 garngs groupes etniques . La population de l'Ituri est constituée de ces cinq groupes ethnolinguistiques ayant chacun des traditions et des cultures spécifiques bien que profondément métissées à ce jour. Il s'agit des bantous, des soudanais, des nilotiques, des nilotiopides et des pygmées. Les pygmées (Bambute, mbuti) sont des peuples autochtones minoritaires vivant seulement dans les territoires forestiers (Mambasa, Irumu et Djugu) qlors que les hema et les bantous sont majoritaires.

Pour le territoire de Mambasa, il est habité par plusieurs groupes ethniques ou divers tributs dont les Pygmées (Bambute), les Babila ou Bila, les Bandaka ou Ndaka, les Bombo ou Mbo, les WaleseDese, les WaleseKaro (Lese) et des personnes venues des autres contrées principalement (les immigrés, notamment les Kusu de Maniema, les Nande du Nord Kivu et les Budu du Haut Uélé et les éleveurs Hema. Toutes ces populations vivant dans la RFO ne survivent que des ressources naturelles de la réserve.

Le territoire d'Aru est habité principalement par quatre tribus ayant 5 principaux clans (Lugbara, Madhi, Kaliko, Omi et Kakwa), regroupées en deux ethnies. Il s'agit de la souche soudanaise : LUGBARA (majoritaire), KALIKO-OMI et NDO et la souche Nilotique : KAKWA. L'agriculture est la base de l'économie de ce territoire dont la population agricole est estimée à 60% de la population totale.

2.2. Matériels :

Les matériels utiles de terrain pour la réalisation de notre étude sont :

? GPS pour le prélèvement des coordonnées géographiques;

? Appareil Photographique pour la prise des images photographiques ;

? Caméra numériques avec accessoires pour l'enregistrement des vidéos;

? Ordinateur portable, et accessoires (disque dure externes et flash disk, CD etc.) pour

l'informatique ;

? Dictaphone, utilisé pour les enregistrements audio.

Autres matériels : Imprimante et consommables; Téléphone Androïde (Smartphone), Torche Lampe; Kit médical de secours ; Carnets et autres consommables ; Tentes de camping et matelas.

Les outils et logiciels utilisés pour les enquêtes socio-économiques et environnementales sont : les llogiciels Arc Gis et QGIS pour la cartographie ; logiciels de saisi de données (Epidata et Excel) ; logiciel de traitement statistique des données (SPSS, R) ; Fiches de questionnaires;Guide d''entretiens (entretiens individuels, focus groupe et discussions de groupe) ;

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2.3. Méthodologie et techniques utilisées :

2.3.1. Démarche méthodologique:

L'approche holistique et systémique qui combine des sciences naturelles et humaines a été utilisée dans cette étude, pour nous permettre d'atteindre les objectifs de la recherche par une approche méthodologique participative dans l'analyse des interactions entre les variables étudiées, en vue de ressortir les liens entre climat-eau-migration-conflits-biodiversité.

.L'étude étant basée sur une enquête combinant un volet qualitatif et un volet quantitatif, nous avons ciblé un public différent selon chaque volet de l'enquête. Des méthodes mixtes ont été utilisées, incluant le recours à des méthodes d'analyse numériques et textuelles appropriées ; ainsi qu'à la triangulation de plusieurs sources de données et perspectives afin de maximiser la crédibilité de résultats d'évaluation.

Techniques d'entretien.

Les techniques utilisées en fonction de chaque catégorie et sous-catégories des parties prenantes sont : l'entretien par « boule de neige » et « focus group »,l'entretien non structuré ou non directif (en proposant un thème ou aspect, nous intervenons pour relancer et encourager l'intervenant) ; l'entretien semi-structuré ou discussion de groupe (connaissant les thèmes pour lesquels nous avons besoin d'obtenir les données de l'intervenant, l'ordre et la manière dont nous lui introduisons sont laissés à notre jugement), avec des guides de questionnaires ainsi queles fiches pour la méthode de parcours commentés (Récits de vie) et d'analyse des trajets migratoires.

2.3.2. Collecte de données :

La compréhension en profondeur de cette problématique a exigé aussi bien la collecte de données qualitatives que quantitatives, difficilement mesurables.Deux types de données ont permis la réalisation de cette étude, les données primaires récoltées sur terrain et les données secondaires. Les investigations menées ont porté essentiellement sur la collecte des informations statistiques et consultation des ressources documentaires disponibles ainsi que les enquêtes socio-économiques et environnementales.

Les outils de collecte des données ou Guide-manuel de la recherche ont été utilisés ainsi que les questionnaires d'enquêtes (ou des guides de questionnement).L'outil « Kobotoolbox a été utilisé pour la collecte rapide et pour faciliter l'encodage des données issues de fiches d'enquêtes destinées aux partenaires clés et gestionnaires des aires protégées sur terrain. Toutefois, on a fait usage à l'outil SIG de la télédétection pour l'analyse de l'évolution du paysage liée à la variabilité spatiale et temporelle du phénomène des flux migratoires, pour ne pas se fier à une seule source de données et ne pas s'éloigne de la réalité.

Le volet qualitatif de l'enquête organisé, essentiellement en focus-group et en entretiens semi-directifs (individuels et collectifs) a été adressé à un public sélectionné selon des critères bien précis, afin d'enregistrer les opinions des acteurs clés sur les thèmes de l'enquête. Ces acteurs ont été choisis parmi les notables (locaux et des migrants), les animateurs des associations et mouvements (des migrants, des réfugiés, féministes, parlementaires, de sécurité...) les animateurs

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des ONG des droits de l'homme (réfugiés et personnes déplacées), les leaders religieux, les enseignants, les élèves, les étudiants, les représentants des mouvements des jeunes, etc. Dans l'ensemble 5 focus groups/chercheur, 5 discussions des groupes et les entretiens jusqu'à la saturation pout mieux servir les objectifs de la recherche. Ces entretiens individuels, focus group et discussion de groupes ont été complétés par des enquêtes quantitatives pour élaborer certaines statistiques sur les ménages riverains vivant avec les migrants impliqués plus particulièrement dans la gestion intégrée de bassins versants.

Pour la collecte de données quantitatives, l'unité statistique est le ménage et/ou groupe des migrants transhumants. Dans cette étude, on a sélectionné l'échantillon des migrants et des familles d'accueils (pour que nous comprenions la question à partir des plusieurs perceptions-migrants, non migrants et accueillants). Dans chaque entité, les ménages ont été répartis en trois strates, à savoir les milieux urbains, les milieux périurbains et les villages. La méthode d'enquête par questionnaire a été adoptée.A la fin, on a procédé à des comparaisons en cinq niveaux :i) entre les hommes et les femmes ; ii) entre les deux territoires et entre les milieux urbain et rural ; iii) entre les catégories de migrants en fonction de : origines et itinéraires, activités et avantages, besoin en eaux et autres ressources, confessions religieuses, la taille des groupes, sexes et âges ; iv) les préjugés-preuves des affirmations-rencontre des cultures et v) les preuves de changement climatique (saison sèche-saison de pluie et autres facteurs climatiques).

2.3.3. Méthode d'échantillonnage:

Dans une recherche qualitative/interprétative, le choix de l'échantillon est intentionnel. Le chercheur effectue la sélection des participants en fonction de critères tirés du cadre conceptuel de la recherche. Cette façon de faire est souvent qualifiée d'échantillonnage théorique (Richards et Morse, 2007 ; Savoie-Zajc, 2011).

L'échantillon s'est basé sur une typologie des groupes socialement vulnérables, les migrants et familles d'accueils de communautés locales (populations d'origine ou d'identité autochtones) vivants dans la zone affectée par la migration due aux conflits et au changement climatique.

Méthode d'échantillonnage aléatoire stratifié : ou Échantillonnage aléatoire Systématique

Le tirage de l'échantillon par la méthode de stratification aléatoire s'est fait à trois degrés : i) En milieu urbain et périurbain : on a considéré la commune de « Shari » dans laquelle on a tiré, suivant un choix raisonné sur base d'entretiens et observations, 3 quartiers au premier degré ; et les avenues au deuxième degré. Ensuite au troisième degré, 30 ménages par grappe ont été tirés après dénombrement systématique des ménages (les chefs de 10 maisons ont servi des guides); ii) En milieu rural : on a tiré au premier degré, les territoires ; au deuxième degré les groupements dont le groupement de Biringi et Epulu et au troisième degré, on a tiré 30 ménages dans le village d'Epulu dénombré systématiquement et 30 ménages dans le site de transit de réfugiés sud-soudanais à Aru-centre, complétés par des entretiens et Focus group/Discussion de groupes dans les campements des migrants (dans le secteur « Ndo » du groupement de Biringi, en territoire d'Aru, en

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territoire de Mahagi et Mambasa). Il y avait des guides locaux qui sont les leaders locaux (ou chef de 10 maisons de chaque avenu et/ou bloc).

Méthode de parcours commenté :

Le recensement des déplacés internes, refugiés et transhumants présents dans le paysage, impliqués dans l'exploitation illicite des ressources naturelles s'est fait par la Fiche d'itinéraires migratoires: elles résultent de la Méthode ou techniques de « Parcours commenté » (Tshibaud) pour localiser des trajets de flux migratoires, leurs origines et causes de migrations. C'est une démarche interdisciplinaire en sciences sociales : Microsociologie des lieux, des conflits, comportements spatiaux et des mouvements). Il s'agit des comptes rendus des perceptions climatiques, migratoires, des jeux et enjeux sur les ressources naturelles (avec un accent particulier sur la biodiversité et les ressources en eau) ainsi que la résilience des communautés.

Sélection des enquêtés :

Pour les aspects qualitatifs (Focus groups, entretiens et discussions-individuels et collectifs), éligibles, 10 ans révolues : le terrain est élastique et celui (le terrain) qui guide le chercheur dans le choix des personnes-ressources. Ici, la technique de « Boule de neige » a été utilisée en visant la saturation, jusqu'à constater que le terrain ne nous apporte plus de nouvelles réalités.

Pour le questionnaire quantitatif, (éligibles, 10 ans révolus), on a utilisé la méthode aléatoire par grappe, à plusieurs degrés suivant la procédure ci-dessus recommandée.L'accent a été particulièrement mis aux femmes chefs de ménage (FCM) et aux enfants non accompagnés (ENA) ou séparés (ES) vivant dans des camps de migrants ; ainsi qu'aux peuples autochtones « pygmées » dont la survie dépend plus de ressources naturelles, à l'échelle des paysages.

Étapes de calcul d'échantillons:

Le tirage de l'échantillon quantitatif a été effectué suivant 6 étapes : nous avons dû suivre strictement cette démarche pour obtenir les 30 unités à enquêter dans chaque grappe, par tirage de nombres au hasard sur base de pas de tirage (R= N/30). Pour ce faire, nous avons utilisé la table de nombres au hasard à n chiffres (n étant le nombre des chiffres que compte la partie entière de R). Le nombre aléatoire (T1 tiré indique le numéro d'ordre, n° échantillon) dans la base de sondage, c'est la première unité d'échantillon (première concession foncière tirée pour nos enquêtes) ;

2.3.4. Plan d'échantillonnage :

Choix de l'échantillon :

La première tâche a été de sélectionner les enquêtés en fonction de la diversité des situations (ensemble des sous-groupes présents-définitivement ou à intermittence sur terrain de recherche).Le nombre total de ménage dénombrés était de 1680 ménages ; et la taille de l'échantillon total pour la partie de l'enquête quantitative était de 150 ménages sélectionnés et

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enquêtés à l'échelle du paysage. Le taux de sondage global obtenu a été de 9%, réparti selon le type de grappe dans le tableau ci-dessous.

Les ménages à interviewer ont été sélectionnés après dénombrement ou recensement au moyen de fiches sur base du nombre total des ménages dans chaque site et de la répartition de ces ménages à travers la zone d'étude. Un « pas » de sondage a été déterminé pour assurer une bonne répartition des ménages dans les zones ciblées et accorder la même chance aux ménages de figurer dans l'échantillon. Cinq Focus groupes de 6 à 12 personnes par site et 10 entretiens libre semi-directifs (au moins un Focus group par site). Chaque Focus group et entretien a été gravé sur un support audio et/ou vidéo et 5 discussions de group pour nous aider à formuler les politiques à la fin. On a cherché le consensus, avec une constitution des groupes hétérogènes d'au moins 10 personnes, pas plus de 90 minutes d'entretien.

Tableau 3: Taille de l'échantillon (Dénombrement et Sélection de Ménages enquêtés)

Nom de l'entité/Grappe

Nombre de

ménage

dénombré (N)

Pas de

sondage

(« raison »= N/n)

Nbre de

ménages enquêtés (n)

Taux de

sondage

Bunia

Quartier Simbiliabo

360

12

30

9 %

Q. Mudzi-pela

360

12

30

Quartier Lumumba

360

12

30

Territoire d'Aru

Aru-centre

300

10

30

Territoire de

Mambasa

Epulu

300

10

30

Total

1680

 

150

Sites d'Echantillonnage

Trois sites par axe ont été tirés au hasard ; soit au total six sites dont 3 quartiers au niveau du chef-lieu de la province et 2 territoires ayant chacun un village sélectionné dans le paysage étudié. Les investigations menées ont porté essentiellement sur la liste des zones riveraines occupées par les déplacés ou par les réfugiés, établie avec les informateurs clés et en se basant à la documentation sur l'historique des mouvements de populations dans la zone lors de la phase des investigations de partenaires.

Pour cela, le choix des villages ou quartiers hébergeant les migrants était opéré sr base de trois critères établis et en fonction des quels on a fait le choix des ménages pour les entretiens de

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ménages, avec les informateurs clés, à savoir : la présence des sites/camps hébergeant les migrants ; la proximité à la rivière principale (ou son affluent) traversant une aire protégée et leur localisation dans les bassins versant, à multi-usager communautaire.

Partant de ces critères, en milieu urbain, on a considéré la commune de « Shari » dans laquelle on a tiré, suivant un choix raisonné sur base d'entretiens et observations, 3 quartiers au premier degré ; et les avenues au deuxième degré. En milieu rural, nous avons retenu trois (03) villages riverains ou sites, repartis spatialement comme suit : deux villages dans le paysage Epulu-Ituri-Aru, notamment dans la zone périphérique de la rivière Epulu traversant la RFO; dont un village dans sa périphérie Nord-est (Village Biringi , au niveau du site des réfugiés sud-soudanais, sur la route allant vers le territoire de Faradje en Haut-uelé) et un village dans sa périphérie Nord-ouest (Village Epuludu groupement d'Epulu, au niveau de Camps de déplacés internes, pygmées, au carrefour des routes Niania-Wamba, en province de Haut-uélé et bafwasende-Kisangani, en province de Tchopo). Un seul village, le village Nagero, a été visité dans le paysage Garamba-uélé, situéà 4 km de la station Nagero du PNG, qui est traversé par la rivière Garamba et son confluent de la rivière Dungu, se jetant dans la rivière Uélé,

Figure 8. Carte de sites enquêtés dans le paysage Epulu-Ituri-Aru

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2.3.5. Déroulement de l'enquête

La campagne de collecte des données proprement dite s'est déroulée du 05 Juillet au 30 Août 2019. Les enquêtes par entretiens individuels sur base d'un questionnaire ont été organisées durant au moins 7 jours dans chaque grappe concernée en raison d'au moins 1 village par territoire dans le paysage.

Du point de vue opérationnel, nous avons participé activement aux activités suivantes : Concevoir les outils de collecte de données ;Préparation de la logistique nécessaire pour bien mener l'activité; Contacter et informer les parties prenantes (autorités administratives, civiles, militaires, les organisations des pêcheurs, agriculteurs et autres acteurs du bien-fondé de l'Etude) ; Sélectionner les sites d'enquêtes; Sélectionner les enquêteurs par site; Organiser le renforcement de capacités des enquêteurs sur la méthodologie de l'étude et l'approche utilisée; Mener des enquêtes proprement dites ;Suivi hebdomadaire de la récolte des données par les enquêteurs pendant un trimestre ;Saisir des données collectées ;Faire le dépouillement des données en équipe ; analyser les données saisies et présenter les résultats de la recherche.

2.3.6. Traitement et Analyse des données

La masse d'informations collectées au cours des enquêtes par questionnaire a nécessité l'usage de l'outil informatique pour la saisie et le traitement des données. Les logiciels utilisés à cet effet sont : le logiciel « Epidata » pour la saisie des données et les analyses statistiques des données ont été réalisées à l'aide des logiciels «SPSS et R ».

Pour le traitement des données, trois étapes ont été suivies :

Dans la première étape, les données collectées au moyen du logiciel « Kobotoolbox » ont été analysés automatiquement pour ressortir des proportions de variables étudiées lors l'évaluation des approches de partenaires d'intervention en vue de dégager les forces, faiblesses, menaces et opportunités dans la mise en oeuvre des stratégies d'intervention et proposer des mesures de mitigation.

Dans la deuxième étape, la synthèse et l'analyse des informations récoltées au niveau de chaque catégorie de migrants, par les entretiens non-structurés, et discussions de groupes ont été réalisées pour avoir une vue globale des impacts de mouvements migratoires sur le plan socio-écologique. Les récits de vie ont montré la situation actuelle de la gestion intégrée de ressources en eau dans le paysage, l'accent étant mis sur la biodiversité des zones humides.

Dans la troisième étape : les données saisies sur Epidata ont été exportées vers SPSS et sur R. Le tri à plat et les tabulations croisées ont été effectués suivant des fréquences absolues et relatives. En fin, la cartographie des itinéraires de migration a été réalisée avec l'outil SIG de la télédétection (logiciel QGIS) pour faire une analyse de l'évolution du paysage liée aux facteurs qui influent sur les schémas spatio-temporels de la migration homme-femme à l'échelle du paysage.

Analyse descriptive :

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En dehors des données de terrain, nous avons rassemblé et examiner la littérature sur le mouvement de population dans cette région et visiter les dispositifs de surveillance dans 2 stations des aires protégées. Aussi, nous avons appliqué une procédure standard pour l'analyse de données qualitatives en utilisant l'encodage par l'élaboration de codes et d'indices. Les données des entretiens individuels, Focus group et discussion de groupe enregistrés sont donc retranscrites et codées pour identifier les catégories de réponses et développer des thèmes (Creswell, 2009 ; Ian E. Munanura et al. 2016). Par conséquent, les mots clés et les phrases sont mis en évidence et fusionnés pour former des catégories descriptives, permettant l'identification de modèles de données, de formulations de sens et de découvertes de relations (Krueger et Casey, 2009 ; Ian E. Munanura et al. 2016).

Ceci, pour dresser un état des lieux du mouvement de population, des sites occupés et sensibles à la dégradation de bassins versants identifiés, des pratiques durables de gestion des risques identifiés et les raisons d'adoption ou non-adoption visant à réduire les menaces et pressions sur la biodiversité, en vue de proposer une stratégie commune de gestion durable et intégrée.

Analyse SWOT

L'analyse SWOT (analyse de Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces) a aussi été utilisée pour évaluer les partenaires et analyser les approches de gestion des risques identifiés.Ces méthodes d'analyse ont permis d'identifier les besoins (ou faiblesses) en renforcement de capacités de jeunes sur la gestion intégrée de ressources en eau, la conservation de la biodiversité et la mise en oeuvre des mécanismes de restauration des écosystèmes dégradés ainsi que du développement résilient des communautés, à l'échelle du paysage.

Calculs et tests statistiques :

Quelques analyses des tendances centrales et des dispersions ont été réalisées pour appréhender les caractéristiques de certaines variables quantitatives : le programme Statistical Package for Social Science (SPSS) for Windows a été utilisé pour l'analyse des variables caractérisant la structure de différentes parties, l'état civile et le Genre ainsi que les initiatives locales pour la gestion des risques identifiés, en mettant l'accent sur les savoirs endogènes ( ou différentes pratiques traditionnelles utilisées y afférent). Le logiciel « R » a été utilisé pour la comparaison de fréquences et l'analyse de la corrélation entre les variables ainsi que pour la présentation de certaines graphiques.

En fin, selon les cas, les tests statistiques de Khi Carré(Kh2) a été utilisé pour vérifier les hypothèses de la corrélation entre les variables qualitatives et pour étudier les interactions entre les variables indépendantes et celle dépendante. La comparaison des fréquences relatives et absolues a été faite pour bien interpréter ces interactions.

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CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION DES RESULTATS DE RECHERCHE

3.1. Sources de données (voir annexe 10)

3.2. Répartition des ménages enquêtés selon le Genre :

Figure 9: Effectif des enquêtés dans les différents Milieux de résidence

Commentaire : En milieu péri-urbain (quartier Simbiliabo), il y a moins de 10% des femmes mariées enquêtées tandis qu' en ville, il y a eu plus de 25% des hommes mariés enquêtés que des femmes (20%) et moins de femmes célibataires, veuves ou séparées enquêtées (= 5%).En milieu rural, le nombre des femmes enquêtées est égale au nombre des hommes enquêtés (voir les annexes).

Taille du ménage et Catégorisation de ses membres :(voir annexe 11 et 12)

D'après les résultats obtenus, il ressort que 41% de ménages ont un seul enfant de moins de 5 ans dont 243% sont des chefs de ménage-Hommes et 17% sont des Femmes-chef de ménage ; suivis de 32% de ménages qui n'ont pas des enfants de moins de 5 ans dont 19% des hommes-chefs de ménages et 13% des femmes-chefs de manages ; alors que 29% de ménages ont en moyenne deux enfants de moins de 5 ans dont 10% des femmes chefs de ménages et 19% des hommes-chefs de ménages.

Figure 10 : La synthèse de l'analyse Genre de la taille de ménage

Il ressort que la taille moyenne est de 3 personnes de sexe masculin par ménage et 3 personnes de sexe féminin par ménage.

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Commentaire :

Par ailleurs, 23% des hommes chefs de ménages ont 1 enfant de 5-10 ans ; 20% en ont 2 alors que 17% n'ont aucun enfant de 5-10ans. Seulement 5% des hommes chef de ménage ont 3 enfants de 5-10ans alors que 4% en ont 5. Tandis que 16% de femmes chefs de ménage ont 1 enfant de 5-10 ans alors que 15 % n'en ont pas. Seulement 7 % en ont 2 ; 4% en ont 3 et 2% en ont 5.

Genre du chef de ménage * Total des personnes éligibles (10 ans et plus) Crosstabulation

Count

Il ressort que 20% de ménages dont le chef est un homme ont en moyenne 3 personnes de 10 ans éligibles ou plus et 18% en ont 2 ; mais seulement 5% en ont 8. Tandis que 6% de ménages dont les chefs est « femme » en ont 3 et 11% en ont 2 ; mais seulement 3% en ont 8.Pour les ménages ayant de chefs de ménages hommes, 26% ont en moyenne 1 enfant- garçon ayant l'âge de 10-17 ans ; et 20% n'en ont pas. Mais seulement 1% en ont 4. Tandis que 20% de femmes chefs de ménages ont en moyenne 1 enfant-garçon de 10-17 ans ; et 11% n'en n'ont pas. Mais 2% en ont 5 ; et 1% en ont 6.

Figure 11 : Total de personnes éligibles

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Il ressort que 28% des hommes- chefs de ménages ont en moyenne 1 enfant-fille ayant l'âge de 10-17 ans ; mais 19% n'en n'ont pas. Seulement 1% en ont 7. Tandis que 15% de femmes -chefs de ménages en ont 1 enfant-fille de 10-17 ans ; et 16% n'en n'ont pas mais seulement 1% en ont 5.

Communautés identifiées à l'échelle du paysage :

Il ressort qu'il existe différentes communautés ayant des ethnies différentes aussi bien au niveau des autochtones « bantous » et « pygmées » qu'au niveau des migrants. Les communautés locales sont majoritaires dans ce paysage (87,5%) dont le tribut de « hema » a été majoritairement représentée dans les ménages enquêtés (30.5%); suivies de communautés de migrants (75%) dont le tribut « Dinka » a été majoritaire (11.7%), le tribut « Bira » (10.2%), le tribut « Nande » (7%), le tribut de « Lendu » (3.9%) etc.; ainsi que les pygmées (62.5%). Il existe une autre catégorie de bantous minoritaires qui sont des autres ethnies non autochtones constituant 12.5% (comme Avu, Budu, Mongo, Kumu, Sikalongo, etc)

Figure 12 : Ethnies de communautés identifiées

Figure 13 : Différentes religions :






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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld