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Les relations politiques Iran-USA 1979-2002.


par Doumbia ALI
Université Félix Houphouet Boigny d'Abidjan - Master d'histoire contemporaine 2017
  

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4- Les universités modernes et l'enseignement religieux.

Le roi héritier Mohammad Reza Shah a tenté d'élargir l'accès à l'instruction et encourage notamment le développement de l'enseignement supérieur. Il entreprend la création de nombreuses universités à partir des années 1950 et crée le ministère des Sciences et de l'Enseignement Supérieur en 1968, si bien que l'Iran compte dix-neuf universités nationales en 1978. L'enseignement est aussi encouragé, à un autre niveau, par la mise en place d'efficaces politiques d'alphabétisation et d'accès à l'instruction pour les femmes

Au lendemain de la Révolution islamique de 1979, le système éducatif iranien est ouvertement critiqué par le nouveau gouvernement et de nombreux conseils d'experts sont créés pour agir sur ce terrain prioritaire. Khomeiny initie une « islamisation » de l'éducation, mais il n'aspire pas pour autant à un retour vers les établissements religieux traditionnels. Il a l'ambition d'une école à la fois moderne et religieuse, non pervertie par la culture « occidentale » et « coloniale »122. Face à une école dite inspirée des modèles étrangers, il fait de l'islam la source originelle et légitime de la réflexion sur l'éducation. L'islam est présenté comme la voie de la résistance à la « colonisation » des esprits causée par la politique des rois pahlavis. Les premiers changements passent par la révision des manuels, l'épuration du personnel scolaire, l'abolition de la mixité, la mise en place de nouveaux codes vestimentaires selon les préceptes islamiques (port du voile pour les filles), ou encore l'imposition de pratiques religieuses telles que les prières à midi ou les chants révolutionnaires et religieux dans la journée.

Le pouvoir lance ensuite une « révolution culturelle » placée sous la responsabilité du Quartier Général (QG) de la révolution culturelle créé par Khomeiny en juin 1980. Celle-ci touche en particulier les universités, qui sont fermées. Huit mille professeurs,

122 Discours de Khomeiny en 1983, vol. 12, p.177 in PAIVANDI, S., Islam et éducation en Iran. Echec de l'islamisation de l'école en Iran. Paris : L'Harmattan, 2006, p. 72.

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soit la moitié des effectifs du personnel universitaire en activité à l'époque, sont démis de leurs fonctions et de nouveaux centres de formation sont créés pour former les nouveaux professeurs d'université aux ordres du nouveau système. De nouveaux responsables sont nommés à la tête des universités qui sont rouvertes à la rentrée 1981.

Les orientations majeures du système éducatif de la République islamique sont énoncées dans la loi de 1987 qui décrit le projet de la formation du nouvel homme musulman. « Elle explicite la place de l'homme dans ce monde, le sens de son existence et de son action [...] le rôle de l'école dans la formation religieuse et la socialisation des élèves ».123 Dans son premier article, cette loi revendique une instruction qui repose ouvertement sur le Coran et les textes sacrés de l'islam. Dans l'article suivant, elle envisage aussi le rôle politique et de socialisation de l'école. Puis dans l'article 4, elle affirme la primauté de la purification sur l'enseignement dans les écoles de la République islamique.

Image 5 :LES INSTITUTIONS ELUES ET NON ELUES DE LA REPUBLIQUE ISLAMIQUE D'IRAN

Source : Schéma_gvt_iran.pn

123 PAIVANDI S.: Islam et éducation en Iran. Echec de l'islamisation de l'école en Iran. Paris, Le Harmattan, 2006.

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En guise de conclusion partielle à cette première partie on retiendra qu'en Avril 1979 le pouvoir du Shah prend fin au profil de celui d'Ayatollah Khomeiny, symbole de l'opposition au régime du Shah. Il représente la puissante caste des religieux chiistes mais il n'est pas l'unique meneur du peuple qui défile dans les rues du Téhéran. Le puissant parti communiste Tudeh et la mouvance de la gauche iranienne sont des forces avec lesquelles il va devoir compter.

Le long règne du Shah largement conteste par la population iranienne parte avec toute ces accointances, avec les Etats Unie d'Amérique et laisse place à une république Islamique. Le nouveau chef d'Iran se donne tous les moyens institutionnels et organisationnels pour tourner la page d'Iran occidental.

Les hommes et les femmes, les jeunes et les enfants sont tous formés à cet effet. La politique intérieur étrangère de la nouvelle république porte les emprunts de cette volonté nouvelle des autorités. C'est donc l'amorce d'une longue série d'incompréhension de belligérance entre l'Iran et son ancien partenaire d'une part et d'autre part entre la république Islamique et ces voisins du Golfe. La rupture est donc consommée, la deuxième partie de notre travail de recherche nous permettra d'élucider les étapes de cette rupture.

PARTIE II
LES ETAPES DE LA RUPTURE : LA
PRISE DES OTAGES AMERICAINS A LA
CRISE SUR LE NUCLEAIRE IRANIEN
(1980-2002)

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Dans cette partie il sera question de la mise en évidence des grandes manifestations de la rupture entre les Etats Unis d'Amérique et la République Islamique d'Iran. En effet, après la chute du Shah d'Iran et l'installation des institutions du pouvoir révolutionnaire de l'Ayatollah Khomeiny, nous allons aborder deux faits, qui pour notre part constituent des éléments essentiels ayant créé une distance considérable entre partenaires d'hier.

La crise des otages américains à Téhéran est la première manifestation de la rupture. En effet le 4 novembre 1979, des militants révolutionnaires iraniens, essentiellement des étudiants envahissent l'Ambassade des États-Unis d'Amérique à Téhéran avec le soutien des autorités de la révolution. Cinquante-deux (52) Américains sont alors retenus en otage pendant 444 jours, ce qui révolta terriblement Washington. Le 7 avril 1980 les États-Unis d'Amérique rompent toute relation diplomatique avec l'Iran. Et s'en ai suivi diverses crises diplomatiques directes ou indirectes avec Washington.

Ainsi depuis la découverte en 2002, du site d'enrichissement nucléaire de Natanz et Arak avec la complicité d'un groupe d'opposants en exil, le Conseil national de la résistance iranienne qui dénonçait l'existence de sites nucléaires clandestins d'enrichissement de l'uranium.

La crise diplomatique entre Téhéran et Washington prend ainsi une toute autre dimension. La possession par l'Iran d'une telle infrastructure militaire serait aux yeux de l'Occident un revers total. Pourtant, les iraniens rassurent de leur bonne intention d'enrichir leur uranium qu'à des fins purement civiles.

Comportant trois (3) chapitres, cette partie met en relief dans un premier temps la crise des otages américains à Téhéran (Chapitre I), il s'agit d'évoquer les origines et manifestations de cette crise ainsi que les conséquences. Ensuite la menace des intérêts américains dans le Golfe (Chapitre II). Nous y verrons comment Khomeiny compte « sauver » le monde musulman. La guerre entre Iran et l'Irak, une guerre de positionnement avec une mobilisation des Américains et des pays Sunnites au côté

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Saddam Hussein. Et enfin dans un dernier chapitre évoquer la question épineuse du nucléaire (Chapitre III), et faire ressortir les grands enjeux géostratégie du nucléaire iranien.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius