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écrire les métiers au genre grammatical masculin et féminin. Quelles influences sur les sentiments d’efficacité personnelle et les intérêts des élèves de 3ème ?


par Justine LefàƒÂ¨vre
INETOP-CNAM - Diplôme d'état de Conseiller d'Orientation-Psychologue 2017
  

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1.4. Biais et principales limites de l'étude.

D'abord, il est à noter que nous sommes partis des études qui montraient que le genre grammatical masculin activait des représentations d'homme et le féminin des représentations de femmes. (Brauer et Landry, 2008 ; Gygax, et al. 2008). Cependant, il conviendrait de vérifier l'activation des représentations engendrées chez les élèves. En effet, lors des passations, les élèves avaient tendance à lire seulement le nom au masculin lorsqu'elles et ils étaient amené·e·s à poser des questions sur les métiers. La norme : « le masculin l'emporte sur le féminin » semble donc bien ancré dans la représentation des élèves, même lorsqu'ils ont le féminin devant les yeux. D'ailleurs, Gabriel et al. (2008) stipulent que l'augmentation des activations de représentations de femmes sont essentiellement présentes quand le féminin est employé avant le masculin. Les faibles effets présents dans notre recherche pourraient ainsi être expliqués. Dans un souci de respect de l'égalité femmes-hommes, l'utilisation des genres grammaticaux des noms de métiers dans l'ordre alphabétique tel que préconisé par le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (2015) seraient à envisager pour une future recherche. De plus, les questionnaires ont été passés de manière collective. Or, nous savons qu'à l'adolescence, les effets de conformité aux groupes sont importants. Il est possible que les élèves aient répondu de façon conforme à ce qu'elles ou ils pensent que leurs camarades attendent d'elles ou eux. C'est-à-dire, montrer à travers leurs intérêts qu'elles et ils sont bien « des membres compétents de leur culture de sexe» (Le Maner-Idrissi, 1997, p. 110 ; cité par Vouillot, 2002).

De plus, nous n'avons pas pu vérifier l'existence d'une différence entre filles et garçons selon le modèle RIASEC, car les analyses réalisées montrent que nous ne retrouvons pas le modèle RIASEC. Dans leur étude, Steinbruckner et Thiénot (2015) avaient utilisé le PGI. Dans un souci de validité écologique, il aurait été préférable de faire passer un questionnaire réellement utilisé avec les élèves. Cependant, il est difficile de trouver un questionnaire d'intérêts validé avec des noms de métiers qui soit équivalent en termes de ratio-sexe, de notion de prestige et de type RIASEC.

Nous avons utilisé un questionnaire avec des noms de métiers, or Rothwell (cité par Vrignaud & Bernaud, 2005) stipule que cela serait avant tous les stéréotypes pour les métiers que l'on mesurerait avec ce type de questionnaire. Il n'est pas dit que les métiers majoritairement exercés par les femmes/hommes/mixtes soient perçus par les élèves comme

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stéréotypés pour les femmes, les hommes ou mixte. Il conviendrait donc de vérifier que c'est bien le cas pour que nos résultats soient comparables avec ceux de Chatard et al. (2005). De même, nous avons mesuré le niveau de prestige des métiers à l'aide du niveau de diplôme. Or, Guichard et Huteau (2005) stipulent que contrairement à ce que pensait Gottfredson (1981) le niveau de prestige est variable d'un individu à un autre. Le niveau de diplôme n'est pas forcement égal au degré de prestige associé par les élèves. En effet, selon l'histoire personnelle de chacun·e des métiers considérés comme peu prestigieux par la moyenne des personnes pourront être considéré comme très prestigieux par un·e élève. De plus, lors des passations, de nombreux métiers étaient méconnus des élèves ou mal interprétés. Il est possible que certain·e·s élèves n'aient pas osé demander la définition de certains métiers.

Nous pouvons également noter que les élèves ont des scores de SEP et d'intérêts faibles pour les métiers qui leur sont présentés. Soit, car elles et ils en avaient une méconnaissance trop importante, soit, car les items qui leur étaient proposés pour répondre (en 4 items) ne leur apportaient pas suffisamment de variabilité. Les études précédentes de Steinbruckner et Thiénot (2015) et de Chatard et al. (2005) utilisaient en effet des échelles de Likert en 7 et 10 points.

Enfin, dans cette recherche, nous avons adapté la classification du MEN. On constate en effet qu'en réalité notre échantillon est fortement constitué de classe moyenne et favorisée. Le niveau intermédiaire construit par nos soins est donc en réalité majoritairement favorisé. De plus, nous avons utilisé la profession des parents. Or, il n'existe pas forcement une adéquation entre la formation, l'emploi et la PCS d'origine (Giret, 2015). Il est possible qu'une personne « cadre» soit issue de PCS défavorisé et ait un revenu moyen.

Notons, enfin qu'il s'agit d'une recherche effectuée sur un échantillon relativement restreint d'élèves qui ne sont pas représentatif de la population des jeunes de leurs âges. Une étude à grande échelle permettrait certainement d'avoir une représentation plus claire des effets possibles de l'utilisation des deux genres grammaticaux.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams