WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Contribution de la planification familiale à  la survie infantile au Rwanda.


par Munezero Désiré
IFORD - Master en Démographie 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAP 0. INTRODUCTION

Des inquiétudes s'expriment fréquemment sur le rythme élevé de la croissance démographique et sur l'augmentation des densités qu'enregistrent les pays en développement. Mais l'accroissement de la densité démographique est un très vieux problème. Depuis longtemps, les gens disent : «cela ne peut pas continuer », et pourtant l'évolution se poursuit. Comment les tendances démographiques actuelles s'insèrent-elles dans la trame de l'histoire humaine ?

La population mondiale a connu une augmentation plus ou moins permanente depuis l'apparition de la vie sur la terre, mais son rythme de croissance s'est accéléré ces deux derniers siècles. On peut distinguer quatre ères dans l'histoire démographique de l'humanité.

L'ère préagricole : pendant peut-être cinq cent mille ans, les humains vécus précairement de la chasse et de la cueillette. La croissance démographique était très faible résultant d'une forte mortalité qui égalait presque la natalité du moment. Cette croissance était donc réglée par la nature elle-même.

De l'agriculture sédentaire à la révolution industrielle : l'introduction de l'agriculture sédentaire révolutionne la capacité du globe à faire vivre les humains et « la peur du nombre » commence à s'installer dans certaines sociétés. C'est peut-être le philosophe grec Platon (428-348 avant J.C) qui fût le premier à s'inquiéter de la croissance de la population dans ses deux ouvrages : « La République et Les Lois ». Son idéal démographique est celui d'une population stationnaire et repose sur des préoccupations essentiellement d'ordre politique et social. C'est par souci d'ordre qu'il veut stabiliser la population. La fécondité est donc fondée sur deux règles principales : le devoir civique et l'eugénisme. Il revient à l'Etat seul de la contrôler. Il préconise la contraception et l'avortement et va jusqu'à recommander l'élimination des enfants né en violation de la loi. Après lui, son disciple Aristote (384-322 avant J.C) dans « La Politique » lui emboîte le pas et propose une période de procréation correspondant à « la pleine vigueur d'intelligence » et fixe à 18 ans et 37 ans respectivement, l'âge au mariage chez la femme et chez l'homme et à 50 ans environ, la fin de la période féconde pour des raisons de qualité de l'enfant. Il préconise alors des mesures autoritaires de limitation des naissances allant de l'avortement provoqué à l'infanticide par abandon en cas d'excès. On remarquera que ces idéologies antinatalistes, peut-être mal appliquées conduira la Grèce sur la voie de la décadence par dépeuplement.

Le moyen âge sera dominé par la pensée chrétienne adoptant un point de vue théologique et moral. D'une part fidèle au commandement de la Genèse 1, verset 28 : « Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la », d'autre part, la doctrine de Saint Paul dans la première épître aux corinthiens, verset 38 : «  Celui qui marie sa fille fait bien, celui qui ne la marie pas fait mieux » ou Saint Jérôme : «  Bien que le mariage remplisse la terre, c'est la virginité qui peuple le ciel ». Le prophète Mahomet quant à lui, va encourager le mariage et la procréation en réclamant une famille nombreuse et en blâmant le célibat. A la fin du XVème siècle, le mercantiliste Jean Bodin ira même jusqu'à dire qu' « Il n'y a richesse ni force que d'homme » et affirme qu' « Il ne faut jamais craindre qu'il y ait trop de citoyens » (Wakam, 2007).

Pendant les années qui conduisent à la révolution industrielle, survenue à la fin du XVIIIème et au début du XIXème siècle, on assistera à une baisse du taux de mortalité et une augmentation de l'espérance de vie et à une accélération progressive de la croissance démographique jusqu'à 0.5% par an. Toutefois, les famines, les guerres et les catastrophes naturelles arrêtent périodiquement cette progression. R. Malthus (1766-1834) va proposer une doctrine selon laquelle, « la limitation des naissances est la condition de la prospérité générale et, en conséquence, du bonheur des humains » (cité par L. Salleron). Celle-ci repose essentiellement sur la contrainte morale, son réflexe consistant à dénoncer l'excès et à rétablir l'équilibre par la réduction (Malcolm, 1998).

De la révolution industrielle à la seconde guerre mondiale : la fréquence et la gravité des famines diminuent et parallèlement, la médecine se développe. Les taux de mortalité chutent et la croissance démographique augmente rapidement jusqu'à atteindre 1%.

La période de l'après guerre : les techniques introduites au cours de l'ère précédente dans les pays développés connaissent une extension mondiale pour arriver même dans les pays en développement, et particulièrement en Afrique. La mortalité baisse très rapidement, entraînant des taux de croissance de 2% à 3% et même 4%, dans certains pays comme le Kenya, et le temps de dédoublement de la population mondiale se réduit de façon spectaculaire. La « Peur du nombre » est à jamais d'actualité et on cherche à tout prix à maîtriser la fécondité afin d'éviter les conséquences néfastes que pourrait engendrer une telle croissance (Malcolm, 1998).

L'accroissement rapide de la population dans les pays en développement, et en Afrique particulièrement, va exercer une forte pression sur les infrastructures sanitaires et sociales. En conséquence, une grande part de leurs ressources était consacrée à l'investissement démographique plutôt qu'aux investissements productifs, aggravant la pauvreté des ménages dont la fécondité est élevée et constituant ainsi, dans ces pays, un des facteurs majeurs de mortalité infantile (Preston, 1987 cité par RAKOTO, 1995).

En effet, à partir du deuxième enfant, la probabilité de mourir avant le premier anniversaire est fonction croissante de son rang de naissance (Beghin, 1993). En conséquence, la mortalité infantile demeure élevée malgré la baisse notable enregistrée depuis quelques décennies.

Dans le cas de l'Afrique, une grande proportion des décès infantiles est due aux facteurs liés à la grossesse, plus particulièrement les grossesses non désirées ou à haut risques synthétisées par les quatre «trop » classiques que sont : trop d'enfants, trop tôt, trop rapprochées et trop tard (Ouedraogo, 2001). Cette situation a montré la nécessité de mettre en oeuvre des stratégies permettant d'assurer aux populations un minimum de niveau de vie et d'état sanitaire. Parmi ces stratégies, on peut citer « la planification familiale ou planning familial est l'ensemble des moyens qui concourent au contrôle des naissances, dans le but de permettre aux femmes et donc aux familles de choisir à quel moment elles auront un enfant » (Wikipédia, 2008).

Dans ces multiples objectifs, on peut retenir celui qui consiste à donner aux femmes la possibilité de procréer durant la période la plus propice à sa santé et à celle du nouveau-né. Ce qui confirme l'avantage sanitaire que l'on peut tirer de ce programme. Lors de la conférence internationale sur la planification familiale tenue à Djakarta(Indonésie) en Avril 1981, les représentants des pays africains et des autres continents ont soulignés les avantages de la planification familiale pour la santé, notamment celle de la mère et de l'enfant.

Toutefois, la planification familiale a suscité beaucoup de controverses dans la manière d'interpréter et de percevoir ses objectifs, sa raison d'être et sa pertinence même. Certains auteurs pensent que l'argument santé de la planification familiale n'est qu'une stratégie pour amener la population à l'accepter, l'objectif final étant la réduction de la fécondité. La mortalité infantile et maternelle qui demeure préoccupante en Afrique, malgré une baisse remarquable par rapport aux décennies précédentes, a été utilisée pour justifier l'utilité de ce programme. Cela est vrai particulièrement dans le contexte Rwandais où la mortalité infantile reste des plus élevées malgré une baisse non négligeable enregistrée dans ces dernières années. Le taux de mortalité infantile est passé de 130 pour mille en 2000 (OMS, 2000) à 83,42 pour mille en 2008 (UNDP, 2008) alors que en même temps la prévalence contraceptive est passée de 4% à 10% au cours de la même période (EDSRIII, 2005). Cependant, ces auteurs estiment qu'il n'est pas toujours vrai que l'utilisation des méthodes contraceptives moderne puisse baisser le taux de mortalité infantile ou préserver la santé de la mère, souvent à cause des effets secondaires (Bontgaarts J., 1987), mais aussi de l'abandon des pratiques traditionnelles favorables à la santé et à la survie de la mère et de l'enfant, comme l'abstinence post-partum, qu'elles peuvent entraîner.

Cette situation conflictuelle nous pousse à rechercher si, pour le cas du Rwanda, la planification familiale des femmes, adoptée depuis 1982, concourt à la survie infantile à travers l'utilisation des méthodes contraceptives moderne.

Plus précisément, notre travail cherche à répondre à la question de savoir si, « dans le contexte Rwandais, la planification familiale des femmes contribue à l'amélioration des chances de survie infantile en évitant les grossesses à haut risques et/ou non désirées».

L'objectif général de ce travail est donc de montrer les effets positifs des programmes de planification familiale des femmes sur la survie infantile et la nécessité du renforcement de ces derniers. Plus spécifiquement, ce travail a pour objectifs de :

Ø Evaluer la contribution de la planification familiale des femmes dans l'amélioration de survie infantile au Rwanda ;

Ø Déterminer les mécanismes d'action de la planification familiale des femmes sur la survie infantile ;

Ø Formuler des propositions pour le renforcement de ces programmes de planification familiale.

(L'introduction ne s'arrête pas ici), il reste en effet l'introduction générale pour les chapitres qui sera fait à la fin du travail).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera