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Contribution de la planification familiale à  la survie infantile au Rwanda.


par Munezero Désiré
IFORD - Master en Démographie 2008
  

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xi. b. Effet de l'intervalle intergénésique sur la survie des enfants

L'espacement des naissances est sans conteste un facteur crucial pour la santé et survie des enfants. Plusieurs travaux ont été menés quant aux conséquences d'un intervalle intergénésique court sur la survie des enfants. Il en ressort une association positive entre un intervalle intergénésique court (souvent inférieur à 2 ans) et la surmortalité des deux enfants concernés en comparaison à ceux pour qui cette durée est supérieure à deux ans. Selon Akoto et Hill (1988, p.315), ce facteur a un impact non seulement sur la période néonatale mais aussi sur la période juvénile.

Les travaux de Hobcraft et al. (1987) portant sur 5 pays révèlent qu'un intervalle entre naissances de moins de 12 mois s'accompagne pour l'enfant précédent d'une augmentation des risques de décès de 70% à 80% entre sa première et sa cinquième année de vie et de 50% ou plus si la naissance intervient dans les 18 mois après le dernier accouchement. Ce risque augmente pour le nourrisson de 60% à 70% si la naissance survient moins de 2 ans après la précédente, et de 50% dans la période de moins de 5 ans. Une autre étude menée par Addo et Goody (1975, cités par Omran, 1987) confirme, pour le nourrisson,  une probabilité de décès infantile quatre fois supérieure lorsque l'intervalle intergénésique est de moins d'un an en comparaison au cas où cet intervalle se situe autour de 3 ou 4 ans.

The Office of Population (Princeton University, 1989 cité par Miller et al., 1989) a relevé dans une recherche effectuée au Bangladesh et aux Philippines un risque de mortalité durant les deux premières années de vie de 60% à 80% par suite d'un intervalle intergénésique précédent inférieur à 15 mois .

Plusieurs explications ont été avancées pour expliquer ce constat. L'espacement des naissances agirait par le canal de la concurrence qu'il suscite entre frères pour la nourriture, et aussi à travers l'attention et les soins prodigués par la mère. Il est à noter qu'un intervalle court est souvent à l'origine d'un grand nombre de sevrages précoces avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur la santé des enfants. Car « la croyance selon laquelle le sperme empoisonne le lait maternel » (Van De Walle E. Et F, 1988) ou encore l'idée voulant que la survenance d'une grossesse rende le lait maternel impur, sont assez répandues sur le continent africain et obligent systématiquement les mères à sevrer leurs enfants prématurément en cas de grossesse. Une explication biologique voudrait qu'un intervalle court affecte les réserves liées à l'état nutritionnel de la mère qui à son tour entrave le développement normal de l'enfant. (OMS, 1997)

Ces exemples suggèrent que le raccourcissement de l'intervalle intergénésique provient d'une « non planification » des enfants. Par conséquent, la P.F pourrait se révéler un facteur important dans la réduction des risques du fait qu'elle est susceptible d'influencer les comportements procréateurs et la formation des familles.

Dans les sociétés traditionnelles africaines, l'espacement des naissances se faisait grâce à l'allaitement maternel prolongé, à l'abstinence sexuel post-partum et aussi par un ensemble de tabous. Aujourd'hui, selon l'OMS, le recul de l'allaitement au sein a eu pour conséquence la réduction de l'intervalle intergénésique, exposant ainsi la santé de la mère et de l'enfant (WHO, 1994, p.8). A cela s'ajoute un relâchement au niveau des traditions qui d'une manière ou d'une autre régissent l'espacement des naissances. Est-il alors permis de croire qu'un recours aux méthodes contraceptives moderne susceptible de réguler les naissances, puisse constituer une solution ?

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius