WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Acteurs, stratégies et perspectives de développement du tourisme a Kye Ossi, ville aux trois frontières


par Jean Désiré NDONG
Université de Yaoundé 1 - Master 2 2021
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

APPROVISIONNEMENT EN EAU ET RISQUES SANITAIRES DANS LA VILLE DE KYE-OSSI (BASSIN VERSANT DE MEMI'I)

Mémoire présenté pour l'évaluation partielle en vue de l'obtention du Diplôme de Master en géographie

SPECIALITE : DYNAMIQUE DE L'ENVIRONNEMENT ET RISQUES

OPTION : HYDROLOGIE ET GEOMORPHOLOGIE

PAR 

NDONG JEAN DESIRE

LICENCIE EN GEOGRAPHIE PHYSIQUE

MATRICULE : 15A966

SOUS LA DIRECTION DE

Pr DZANA JEAN GUY

Juillet 2021

Maitre de Conférences

À

Madame OKOMO MBA Chantal Marie

Ma mère

REMERCIEMENTS

Tout chef-oeuvre est le résultat d'une participation collective directe ou indirecte de plusieurs personnes qui concourent à sa mise sur pied.

Mon directeur et encadreur le Pr DZANA Jean-Guy est celui qui a permis en premier de réaliser cette étude académique et personnelle. Je lui suis très reconnaissant pour, la confiance, le suivi, les conseils, l'encadrement, tout ceci concourant à la réalisation de ce travail.

Je suis très reconnaissant envers tout le corps enseignant du département de Géographie de l'Université de Yaoundé 1, de m'avoir inculqué le savoir géographique depuis le début de mon parcours.

Je remercie sans limite ma mère Ntyam Mba Judith, mesdames Okomo Alida Mélène, Okomo Rosine Flaure, Madame Mahat Sylvie dont la présence et l'accompagnement ont fait de moi le chercheur que je suis maintenant.

Je ne saurai remercier mes frères Ekoro Charlandin, Mba Mba Eudes Romuald, Obam Gerard, Nguele Nguele Christian Angeet mesOncles Eneme et Ona Mba pour le soutien, la confiance sans faille qu'ils m'ont accordée.

Mon merci va à l'endroit de mes famillesMba Ona de Mefou et Amougou de Mekomba, pour le soutien inégalé et les encouragements sans ménage.

Mes remerciements vont aussi à l'égard de mes amis d'Olamze, Yaoundé, de L'Ajedak, de partout et plus spécialement à mes amis Mvele Cathérine, la famille Mbazo'o Ze, Zué Ondo Vianney, Nzohim Bernabé Junior, Nfaloua Prosper, Nyangono Laure, Edou Alo'o Barth, Tsague Tsopmejio Francine, Darine Amene, Bielmos Fyfy, Essono Didier, Mboto Martine, Ngono Thérèse, mes parrains Eko Singère et Nsa Lucie, mes amis du Yamo Tv, de la génération dorée de m'avoir encouragé dans ce dur travail.

Mes remerciements vont également à l'encontre des populations et des autorités de la ville de Kyé-Ossi,mes cartographes pour leur apport et coopération dans la faisabilité de cette étude.

Je tiens à rendre un grand hommage à mes amours Idriss Okomo, Rebecca Ntyam Ndong, Daryl Nnandong et à ma personne spéciale Jeanne Urcilla Bikoro Ada qui sont ma source d'inspiration etmon souhait de réussite.

Merci à tous et pour tout !

RÉSUMÉ

La troisième composante des soins de santé primaire convenue lors de la Conférence d'Alma Ata au Kazakhstan en 1978, est l'approvisionnement suffisant en eau saine. Ainsi, cette eau doit être dépourvue de toute composante physico-chimique et biologique susceptible de la contaminer.Notre étude s'attelle donc, à décrypterl'épineuse problématique de l'approvisionnement en eau, à laquelle est confrontée les populations du bassin versant de Memi'i. Cette recherche apporte une esquisse de réponse à la question de cette étude : comment les habitants du bassin versant de Memi'i (Kyé-Ossi) font pour s'approvisionner en eau et quelles sont les possibilités de risques sanitaires en rapport avec la consommation de cette eau ?Ce mémoirea pour principal objectif principal montrer la corrélation existante entre l'eau collectée et consommée de part et d'autre par la population du bassin versant de Memi'i.Il s'attelle aussi à montrer les pathologies hydriques qui sévissent dans cet espace.Afin de résoudre ce problème, nous avons fait usage des données qualitatives et quantitatives recueillies auprès analyses laboratoire, données cliniques, enquêtes de terrain, cartes et bases de données documentaires.

L'interprétation des résultats de ce mémoire nous permet de dire en amont que, plusieurs conditions ou facteurs d'ordre biophysique et anthropique permettent et influencent la mise sur pied permanente des ressourcesen eau dans ce bassin versant. Ces ressources en eau qui sont de nature diverse (pluviales, surfaciques et souterraine) résultent donc de ces facteurs biophysiques. Ces ressources en eau deviennent utilisablesdus aux infrastructures anthropiques qui, sont appelées sources d'approvisionnement en eau. Cependant l'absence d'un réseau ou d'une source publique d'approvisionnement en eau dans le bassin versant a poussé les ménages à s'approvisionner dans des sources d'accès alternatives (source naturelle, puits traditionnel, forage, borne-fontaine, rivière). Mais, ces sources d'approvisionnement en eau ne sont pas assez nombreuses, et produisent des volumes d'eau faibles par rapport à la densité de la population et, sans compter leur disparité spatiale et d'autres facteurs comme la distance.

Ces mêmes résultats ont démontré ensuite que, l'eau collectée et consommée par les ménages du bassin versant de Memi'i était de mauvaise qualité, causée par la forte présence des éléments physico-chimiques et des germes pathogènes dans cette eau prélevéedans différentes sources d'approvisionnement en eau dudit bassin versant. Cette contamination a pour cause le mauvais assainissement (eaux usées, excréta, ordures), des activités agropastorales et aussi des processus organiques.

En aval, cette contamination de l'eau, surtout parles germes pathogènes crée des risques sanitaires, se manifestant par des pathologies d'origine hydrique diverse (choléra, fièvre typhoïde, diarrhées, amibiase et helminthiase) qui, sévissent fortement chez les ménages au regard des données cliniques et investigations de terrain. Ce risque étant accéléré par une panoplie de facteurs.

En claire, ces résultats confirment l'idée selon laquelle, le mauvais approvisionnement en eau de bonne qualité par les ménages du bassin versant de Memi'i est à l'origine des pathologies hydriques, conséquence de la forte exposition au risque sanitaire.

Mots clés :Approvisionnement en eau, bassin versant, qualité de l'eau, risque sanitaire, pathologie hydrique, Memi'i.

ABSTRACT

The third component of primary health care agreed at the Alma Ata Conference in Kazakhstan in 1978 is the adequate supply of safe water. Thus, this water must be devoid of any physic-chemical and biological component likely to contaminate it. Our study therefore focuses on deciphering the thorny problem of water supply, which is faced by the populations of the Memi'i watershed. This research provides an outline of the answer to the question of this study: how do the inhabitants of Memi'i watershed (Kyé-Ossi) do to obtain water and what are the possibilities of health risks related to the consumption of this water? To the answer to this question, this brief has as its main purpose or objective, to show the existing correlation between the water collected and consumed on both sides by the population of the Memi'i watershed and the water pathologies that who attack it. In order to solve this problem, we made use of qualitative and quantitative data collected from laboratory analyses, clinical field survey data, maps and documentary databases.

The interpretation of the results of this brief allows us to say upstream that several conditions or factors of a biophysical and anthropogenic nature allow and influence the permanent establishment of water resources in this watershed. Water resources that are diverse in nature (rain, surface and underground) are therefore the result of these biophysical factors. These water resources become useful due to anthropogenic infrastructure, which takes the name of water supply sources. However, the lack of a public source of water supply in the watershed has led households to obtain supplies from alternative sources of access (natural spring, traditional well, drilling hydrant, river). However, these sources of water supply are not numerous enough and produce low volumes of water in relation to population density and not to mention a spatial disparity and other factors such as distance.

These results then showed that the water collected and consumed by households in the watershed was of poor quality caused by the high presence of physic-chemical elements and pathogenic germs in this water taken from different sources of access to water in the watershed. This contamination comes from poor sanitation (sewage, excreta, and garbage), agro pastoral activities and also organic processes.

Downstream, this contamination of water, especially by pathogenic germs, causes health risks manifested by pathologies of various water origin (cholera, typhoid fever, diarrhea, amoebiasis and helminthiasis) which, there are strong levels among households in terms of clinical and household data. This risk is accelerated by a variety of factors.

Clearly, these results confirm the idea that a poor supply of good quality water by households in the Memi'i watershed is at the origin of water pathologies, a consequence of the high exposure to health risk.

Key words:Water supply, watershed, water quality, health risk, water pathology, Memi'i.

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS II

RÉSUMÉ III

ABSTRACT IV

TABLE DES TABLEAUX V

TABLE DES FIGURES VI

TABLE DES PLANCHES VIII

TABLE DES PHOTOS IX

LISTE DES ACRONYMES ET SIGLES X

INTRODUCTION GENERALE 1

32

PARTIE I : CONDITIONS BIOPHYSIQUES ET HUMAINES A L'APPROVISIONNEMENT DE L'EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I 32

CHAPITRE I : ETUDE DES DETERMINANTS BIOPHYSIQUES A L'APPROVISIONNEMENT DE L'EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I 33

CHAPITRE II : LES DETERMINANTS ANTHROPIQUES A L'APPROVISIONNEMENT EN EAU ET LES SOURCES D'APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I 52

76

DEUXIEME PARTIE : AUTOPSIE DE QUALITE DE L'EAU ET EXPOSITION AUX RISQUES SANITAIRES DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I 76

CHAPITRE III : ETAT SUR LA QUALITE DE L'EAU CONSOMMEE DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I 77

CHAPITRE IV : LES PATHOLOGIES PRESENTES DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I : LA RELATION ETROITE ENTRE PATHOLOGIES HYDRIQUES ET EAU CONSOMMEE 103

CONCLUSION GENERALE 123

BIBLIOGRAPHIE 125

ANNEXES XV

TABLE DES MATIÈRES XXXII

TABLE DES TABLEAUX

Tableau 1: Synoptique de la recherhce 2

Tableau 2: La répartition des variations climatiques mensuelles de Kyé-Ossi 41

Tableau 3: Avantages et Inconvénients des différentes sources d'accès à l'eau 70

Tableau 4: Valeurs Guides des substances physico-chimiques dans l'analyse de la potabilité de l'eau de boisson 78

Tableau 5: Valeurs guides des paramètres microbiologiques dans l'analyse de la potabilité de l'eau de boisson 79

Tableau 6: Récapitulatif de l'aspect physique des échantillons d'eau analysée 81

Tableau 7: Récapitulatif de la teneur des éléments chimiques présents dans les échantillons d'eau analysée 88

Tableau 8 : Récapitulatif de la teneur des germes pathogènes des échantillons d'eau analysée 93

Tableau 9: Fréquence de lavage des récipients de collecte et stockage de l'eau par les ménages 98

Tableau 10: Récapitulatif du nombre de cas de pathologies hydriques recensées entre 2013-2020 112

Tableau 11: Répartition cas de pathologies hydriques en fonction des périodes climatiques et quartiers 115

TABLE DES FIGURES

Figure 1.1 : Carte de la localisation du bassin versant Memi'i 2

Figure 1.2: Conceptualisation de l'approvisionnement en eau 17

Figure 1.3: Arbre conceptuel du risque sanitaire hydrique 19

Figure 1.4 : Hiérarchisation des besoins 21

Figure 2.1: Carte hypsométrique du bassin versant de Memi'i 35

Figure 2.2: Carte du système de pentes du bassin versant de Memi'i 37

Figure 2.3: Diagramme ombrothermique de Kyé-Ossi 39

Figure 2.4 : Répartition des variations saisonnières des précipitations de Kyé-Ossi 41

Figure 2.5: Evolution pluviométrique annuelle de Kyé-Ossi 43

Figure 3.1: Evolution de la population du bassin versant de Memi'i 53

Figure 3.2: Le niveau de revenus mensuel chez les ménages du bassin versant de Memi'i 56

Figure 3.3: Niveau d'instruction des ménages du bassin versant de Memi'i 57

Figure 3.4: Carte de la localisation des sources d'approvisionnements dans le bassin versant de Memi'i 61

Figure 4.1: Teneurs du Ph dans les échantillons d'eau 82

Figure 4.2: Teneurs du Chlorure dans les échantillons d'eau 83

Figure 4.3: Teneurs d'Ammonium dans les échantillons d'eau 84

Figure 4.4: Teneurs de Nitrates dans les échantillons d'eau 85

Figure 4.5: Teneurs de Phosphates dans les échantillons d'eau 86

Figure 4.6: Teneurs de Phosphates dans les échantillons d'eau 87

Figure 4.7: Taux de concentration de STF dans les échantillons d'eau 89

Figure 4.8: Taux de concentration de CF E coli dans les échantillons d'eau 90

Figure 4.9: Taux de concentration de Salmonelles dans les échantillons d'eau 92

Figure 4.10: Récipients utilisés par les ménages 97

Figure 4.11: La durée de conservation de l'eau par les ménages 99

Figure 4.12: Schéma de la contamination de l'eau potable 101

Figure 5.1 : Les pathologies hydriques déclarées par les ménages du bassin versant de Memi'i 106

Figure 5.2 : Cas de maladies hydriques recensées entre 2013-2014 107

Figure 5.3: Cas de maladies hydriques recensées entre 2015-2016 108

Figure 5.4: Cas de maladies hydriques recensées entre 2017-2018 108

Figure 5.5: Cas de maladies hydriques recensées entre 2019-2020 109

Figure 5.6 : Carte de la prévalence des pathologies hydriques en fonction des quartiers 113

Figure 5.7: La prise en charge des cas de maladies hydriques dans le bassin versant de Memi'i 118

Figure 5.8: Traitement de l'eau consommée par les ménages 120

TABLE DES PLANCHES

Planche 1: La rivière Memi'i, principal cours d'eau drainant le bassin versant. 2

Planche 2: Puits traditionnels non aménagés dans le bassin versant de Memi'i 63

Planche 3: Puits traditionnels aménagés 65

Planche 4: Forages à Motricité Humaine (FMH) 66

Planche 5: Dépôts sauvages d'ordures ménagères et industrielles 95

Planche 6: Nombres de cas de pathologies hydriques enregistrées dans les centres sanitaires entre 2013-2020 107

TABLE DES PHOTOS

Photo 1: Image satellite du bassin versant de Memi'i 2

Photo 2: Localisation des Centres sanitaires dans le bassin versant de Memi'i 28

Photo 3: vue Est à partir du pont en Janvier..............................................................47

Photo 4: vue Ouest à partir du pont en Avril 47

Photo 5: Le lit de la rivière Memi'i en Mai 50

Photo 6: Etang piscicole en aval de la rivière Memi'i au quartier Chaine. 50

Photo 8: PTNA au quartier Bagdad (Ak)..................................................................63

Photo 9: PTNA au quartier Assa'assi..................................................................... 63

Photo 10: Puits traditionnel semi-aménagé au quartier Chaine 64

Photo 11 : PTA au quartier Ancien Congelcam.........................................................65

Photo 12: PTA au quartier de la Chaine.................................................................. 65

Photo 13: FMH du CMA de Kyé-Ossi...................................................................66Photo 14:FMH au Quartier Lycée Bilingue 66

Photo 15: Forage à pompe ou motricité électrique au Foyer Communautaire Bamoun 67

Photo 16: Borne Fontaine au quartier Carrière 68

Photo 17: la rivière Bibe'e (affluent du cours d'eau principal) 69

Photo 18: DSO au quartier Cemac........................................................................95

Photo 19: DSO au Quartier Marché Akombang 95

Photo 20 : Latrine traditionnelle non aménagée près de la rivière Memi'i (Chaine) 96

LISTE DES ACRONYMES ET SIGLES

AK

Akombang

BAD

Banque Africaine de Développement

BF

Borne-Fontaine

BUCREP

Bureau Central des Recensements et des Etudes de Population

CC

Clinique de la Carrière

CF

Coliformes Fécaux

CMA

Centre Médical d'Arrondissement

CSMK

Centre de Santé les Merveilles de Kyé-Ossi

CSG

Centre de Santé la Grâce

CT

Coliformes Totaux

DCK

Dispensaire Catholique de Kyé-Ossi

DSO

Dépôt Sauvage d'Ordures

E Coli

Escherichia Coli

FALSH

Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines

FCFA

Franc de la Communauté Financière Africaine

FMH

Forage à Motricité Humaine

FPME

Forage à Pompe ou Motricité Electrique

GPS

Global Positioning System

GSP

Grande Saison des Pluies

GSS

Grande Saison Sèche

GWP

Global Water Partnership

INS

Institut National de Statistiques

IRAD

Institut de la Recherche Agronomique et du Développement

LM

Latrine Moderne

LTNA

Latrine Traditionnelle Non Aménagée

LTSA

Latrine Traditionnelle Semi Aménagée

MINDUH

Ministère du Développement Urbain et de l'Habitat

MINEE

Ministère de de l'Eau et l'Energie

MINSANTE

Ministère de la Santé Publique

NTU

Nephelometric Turbidity Unit

OMD

Objectifs du Millénaire pour le Développement

OMS

Organisation Mondiale de la Santé

ONG

Organisation Non Gouvernementale

ONU

Organisation des Nations Unies

PCD

Plan Communal de Développement

PIGEDEA

Programme de Gestion Durable de l'Eau et l'Assainissement

PSEAU

Programme Solidarité Eau

PSP

Petite Saison des Pluies

PSS

Petite Saison Sèche

PTA

Puits Traditionnel Aménagé

PTNA

Puits Traditionnel Non Aménagé

PTSA

Puits Traditionnel Semi Aménagé

SNNA

Source Naturelle Non Aménagée

SNSA

Source Naturelle Semi Aménagée

STF

Streptocoques Fécaux

TDS

Total Dissolved Solid

TIAC

Toxi Infection Alimentaire Collective

UE

Union Européenne

UFC

Unité Formant une Colonie

UNICEF

United Nations of International Children's Emergency Fund

WASH-FIT

Water Sanitation for Health Facility Improvement Tool

WHO

World Health Organization

INTRODUCTION GENERALE

L'approvisionnement ou l'accès à l'eau est l'un des plus grands défis des sociétés mondiales depuis leur mise en place. L'eau est indispensable et vitale, voilà pourquoi son accès par tous est un droit (ONU. 1946). C'est l'une des questions et thématiques qui ont fait l'objet de plusieurs travaux, études et recherches afin de trouver des solutions à ce problème, que ce soit par les politiques ou technocrates et les universitaires. L'approvisionnement en eau devient une très compliquélorsqu'il s'associe aux risques sanitaires car là, la tâche devient plus complexe et ardue. Mais le paradoxe dans le problème de l'accès à l'eau est que, malgré une répartition naturelle inégale du fait de la disparité spatiale terrestre, les ressources en eau sont nombreuses malgré une fois de plus les changements climatiques actuels qui, affectent fortement celles-ci. Comble est de constater que, plus d'un quart soit 2 milliards de personnes dans le monde n'ont pas une source d'approvisionnement en eau potable (OMS. 2013) malgré l'abondance de la ressource en eau.

La problématique de l'approvisionnement en eau sous-tend, l'ensemble des moyens et modes qui permettent d'avoir de l'eau consommable. Malgré les efforts fournis par les institutions nationales et internationales et aussi privées, le problème est encore présent et aussi critique, car il impacte la santé des hommes. Le Cameroun n'est pas une exception dans ce domaine malgré une hydrographie bien garnie. C'est ainsi qu'au cours d'une observation dans le bassin versant de Memi'i, il y'a des années de cela, nous avons constaté que, le problème d'accès à l'eau avait une ampleur terrible dans cette unité géographique surtout que certaines données indiquaient que, ce problème d'eau était la cause des épisodes de Choléra, de paludisme et récemment de la fièvre typhoïde, qui avaient sévi quelques années plutôt et continue (PIGEDEA. 2015). C'est de là que nous est venu, l'idée de comprendre si les ménages de ce milieu avaient accès à une source d'approvisionnement en eau sécurisé en général, et surtout si cette eau était la base de ces maladies qui les touché. Ainsi la question qui, rythmera notre recherche est celle de savoir comment les populations du bassin versant de Memi'i font pour s'approvisionner en eau et quelles sont les possibilités de risques sanitaires en rapport avec la consommation de cette eau ? Autrement dit le problème est celui de l'approvisionnement en eau et des maladies hydriques découlant de cet approvisionnement dans le bassin versant de Memi'i.

I. CONTEXTE GENERAL DE L'ETUDE

L'eau est la ressource naturelle qui assure aux populations des conditions de vie descente et, aussi permet la réalisation de leurs activités à travers le monde. Comme le dit un adage : « l'eau c'est la vie » ainsi dire l'eau est au centre de toute vie humaine envisageable. L'ONU, l'a ainsi érigé comme droit fondamental pour tout homme. En l'entendant on croirait à une chose facile, mais alors, c'est l'un des problèmes les plus complexes et omniprésents dans le monde surtout dans l'hémisphère sud du globe. L'approvisionnement en eau est devenu critique dû à l'inaction et la négligence de tous et, s'est accéléré avec l'urbanisation galopante, les conditions climatiques extrêmes et le boom démographique des précédentes décennies, et de là est né son impact sur la santé humaine.

Le Cameroun ne fait pas figure de bon élève dans le domaine de l'accessibilité à l'eau et surtout à l'eau potable, mais plutôt un très mauvais élève avec seulement 74% en 2015 selon le Joint Monitoring programme associé à la BAD (2015) très inégalement répartie avec 85% en milieu urbain et 29% en milieu rural. Ceci dû à la mauvaise gestion des ressources en eau abondantes estimées à près de 70% par le MINEE (2008). L'absence d'infrastructures d'alimentation en eau principalement en zone rurale rend celle-ci plus vulnérable face ce problème. Le nombre de ménages couvert par une source d'accès élémentaire à l'eau et d'une installation sanitaire a connu une régression significative de 40% en 2000 à 39% en 2015 (UNICEF/OMS, 2017). En 2016, 25% des ménages n'avaient pas accès à une source d'eau améliorée de boisson et 9,7% défèquent à l'air libre (INS. 2015) cité par Esther Nya (2020).

Située dans la région du Sud Cameroun, en pleine zone équatoriale avec un climat humide sec très particulier, le bassin versant de Memi'i fait face, comme dans beaucoup de cas similaires au problème d'approvisionnement en eau et des répercussions que, cela entraine depuis qu'elle est devenue une entité administrative à part entière (INS. 2015). L'absence d'un réseau public d'approvisionnement en eau potable dans le bassin versant de Memi'i, associée à la faiblesse des sources d'accès alternatives à l'eau plonge cet espace géographique, dans une situation d'accès difficile à la ressource la plus primordiale pour les populations dans un milieu en pleine évolution démographique et urbaine sans compter le boom économique.

L'absence considérable d'eau étant ainsi, un facteur réduisant la pratique de l'hygiène, est aussi un facteur de risque de maladie hydrique. Le fait d'avoir des volumes d'eau faibles la bonne hygiène et Dos Santos (2006) le dira en ces termes : « le fait d'avoir peu d'eau complique le respect des mesures d'hygiène » cela démontre avec force que le manque d'eau est synonyme de vulnérabilité et d'exposition au risque sanitaire. La situation peut-être plus critique au regard du climat rude que règne dans le bassin versant de Memi'i et aussi à la forte croissance démographique observée dans ce milieu.

II. JUSTIFICATION DU SUJET

La géographie aborde plusieurs thèmes qu'elle partage avec d'autres sciences, car elle est une science pluridisciplinaire. Connue comme étant une discipline dont les études sont basées sur l'espace, ses thématiques sont pour ce faire en affinité avec les hommes et leurs dynamiques. L'approvisionnement en eau et ses impacts sur la santé des populations est l'une des thématiques les plus prisées de la géographie actuelle au regard de la rareté des ressources en eau. Ainsi l'acquisition de la ressource en eau et ses répercussions sur la santé de l'homme est la base de notre recherche.

La particularité de notre étude réside dans le fait, qu'il n'y a pas un réseau public d'approvisionnement en eau dans le bassin versant de Memi'i à la différence des autres milieux déjà étudiés et aussi les conditions biophysiques assez atypiques dans une région naturelle favorable aux ressources en eau.

Notre étude s'inscrit ainsi dans le cadre de l'élargissement de la palette des études de l'accessibilité de l'eau dans la géographie surtout dans les sous-domaines de l'hydrologie et de la gestion intégrée des ressources en eau. C'est par souci de montrer que, le géographe a de la place pour encadrer les projets d'accès à l'eau, que nous nous sommes lancé dans cette recherche. Il s'agit pour nous d'apporter des perspectives de solutions dans le cadre de l'approvisionnement en eau dans des milieux dépourvus d'un système public d'accès à l'eau et des risques sanitaires qui en découlent. Cette étude revêt aussi le fait, qu'elle permettrait de faire une cartographie du risque sanitaire hydrique dans cette unité géographique principale but de la géographie de la santé qui est peu étudiée dans notre pays alors que le risque sanitaire est très présent sur le territoire national.

III. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE

1. Délimitation spatiale

Sur le plan spatial ou géographique, la zone d'étude est située dans le département de la vallée du Ntem, région du Sud-Cameroun. Le bassin versant de Memi'i est situé entre 11°31 et 11°36' de longitude Est d'une part, puis 2°16 et 2°21'de latitude Nord d'autre part. Le bassin versant de Memi'i a été érigé en arrondissement en 2006 par le décret présidentiel N° 2006/272 du 05 septembre 2006, chef-lieu de l'arrondissement qui porte son nom. Le bassin versant de Memi'i est limité au Nord par l'arrondissement d'Ambam, chef-lieu du département situé à 40 km, à l'Ouest par celui d'Olamze et au Sud par la province équato-guinéenne de Kyé-Ntem dont le chef-lieu Ebebiyin est à 3 km, et à l'Est par l'arrondissement Gabonais de Meyo-Kyé. La présente étude s'intéresse à la ville de Kyé-Ossi et ses environs de moins d'un kilomètre autrement dit au bassin versant de Memi'ilui-même.

PHOTO 1: IMAGE DU BASSIN VERSANT DE MEMI'I

Source : Google Earth 2012

FIGURE 1.1 : CARTE DE LA LOCALISATION DU BASSIN VERSANT MEMI'I

Source : SASPANET 2021

Il faudrait préciser que, l'arrêt de l'espace urbain vers le Nord (Ando'o Si) signale la fin du bassin versant de Memi'i.

2. Délimitation temporelle

Au regard du temps, Le problème de l'accès à l'eau et aux risques sanitaires n'est pas récent dans le bassin versant de Memi'i (Essono, 2005). Toutefois, prendre une grande marge de temps et d'espace rendrait ce travail lourd ou bâclerait certaines analyses, fautes de données notoires.

De ce fait notre travail de recherche partira d'une période allant de de l'année 2013 à mai 2020, l'année 2015 étant le déclic, cette période étant marquée comme la plus critique sur le plan sanitaire avec de vifs épisodes de maladies hydriques et une pénurie d'eau dans le bassin versant de Memi'i due aux extrêmes climatiques notés. Avec cette marge de temps, nous sommes conscients que nous ferons une analyse très claire malgré la faiblesse qualitative et quantitative des données.

IV. PROBLEMATIQUE

L'approvisionnement en eau surtout en eau potable est depuis des lustres, l'un des plus vieux et difficiles menés par la population mondiale dans toute sa diversité organisationnelle. Il est devenu au 21e siècle, une lutte quotidienne pour les milliards d'habitants de globe terrestre et le plus souvent dans l'hémisphère Sud pour ne pas dire pays en voie de développement. Le continent Africain est le plus durement affecté par ce problème d'accès aux ressources en eau malgré une hydrographie assez dense. Les derniers rapports de l'OMS (2000) sont très accablants, près de 400 millions d'africains n'ont pas accès à l'eau potable soit les 3/4 des ménages. Cette situation est due à la forte urbanisation galopante, à la croissance démographique exponentielle (plus de 50% de la population africaine sera urbaine en 2050 selon le rapport de l'OMS (2004), à la mauvaise gestion des ressources en eau et plus récemment aux changements climatiques qui impactent les ressources en eau. Tout ceci n'est pas sans conséquences sur la vie des hommes et sur leur état de santé.

La situation camerounaise est paradoxale, dans la mesure où, le pays est pourvu en ressources en eau soit 68% alors que la couverture en eau potable est très faible soit 39% selon la BAD (2010) malgré l'évolution observée d'ici là. Il faut dire que l'état des choses au Cameroun estla conséquence de la gestion calamiteuse des concessionnaires et le manque d'infrastructures. Le problème de l'approvisionnement en eau au Cameroun comme d'ailleurs dans la majeure partie des pays en voie de développement est, celui de la mauvaise planification et l'abandon d'une certaine zone de leur territoire qu'est le milieu rural.

L'état de l'approvisionnement en eau est devenu d'autant plus critique quand, il fût lié à la santé. Selon les observations et études scientifiques, une mauvaise acquisition de l'eau et la consommation une eau non potable est responsable des maladies hydriques qui sévissent dans le monde. Le bassin versant de Memi'i n'est pas un cas à part, dans la mesure où, il connait le même problème malgré que, la relation n'a pas été scientifiquement démontrée avant cette étude.

Dans le but de mieux comprendre la situation de l'accès à l'eau et son lien avec les maladies sanitaires d'origine hydrique, le travail scientifique que nous souhaitons mener une étude analytique sur les modes et moyens d'approvisionnement en eau dans le bassin versant de Memi'i. Les difficultés liées à l'accès à l'eau dans cet espace, les risques sanitaires liés possibles en connivence avec la consommation de l'eau sont aussi à comprendre. Le bassin versant a connu une série d'épisodes de maladies hydriques de choléra, fièvre typhoïde. Afin de comprendre cette situation dangereuse que complexe, nous avons pour but d'apporter des réponses vérifiées et des solutions claires et pratiques. Ainsi on est en clin de se poser la question de savoir : Comment les populations du bassin versant de Memi'i font-elles pour s'approvisionner en eau et quelles peuvent-être les possibilités de risques sanitaires en rapport avec l'accès et la consommation de cette eau ? Quel est l'état de l'approvisionnement en eau dans le bassin versant de Memi'i en termes de ressources en eau et de sources d'approvisionnement en eau ? Quels sont les volumes d'eau collectée par les ménages et de quelle qualité est cette eau consommée par les populations du bassin versant de Memi'i et à quelle échelle temporelle ? Cette eau consommée par les populations du bassin versant de Memi'i n'est- elle pas la cause des pathologies d'origine hydrique qui touchent celles-ci ?

V. QUESTIONS DE RECHERCHE

1. Question principale

Pour mieux cerner ce problème auquel nous souhaitons apporter des solutions tant scientifiques que sociopolitiques, on est en clin de se poser la question de savoir : Comment les populations du bassin versant de Memi'i font-elles pour s'approvisionner en eau et quelles peuvent-être les possibilités de risques sanitaires en rapport avec l'accès et la consommation de cette eau ?

2. Questions spécifiques

Partant de cette question centrale, d'autres questions spécifiques se sont posées :

Ø Quel est l'état de l'approvisionnement en eau dans le bassin versant de Memi'i en termes de ressources en eau et de sources d'approvisionnement en eau ? 

Ø Quels sont les volumes d'eau collectée par les ménages et de quelle qualité est cette eau consommée par les populations du bassin versant de Memi'i et à quelle échelle temporelle ?

Ø Cette eau consommée par les populations du bassin versant de Memi'i n'est-elle pas la cause des pathologies d'origine hydrique qui touchent celles-ci ?

VI. OBJECTIFS DE RECHERCHE

Pour vérifier les hypothèses mise en place et aussi avoir des résultats à nos travaux, nous nous sommes fixés des objectifs.

1. Objectif principal

Le principal objectif de notre recherche étant celui d'évaluer, puis de décrire et démontrer que la situation de l'approvisionnement en eau et les manifestations du risque sanitaire sont liées à l'accès et l'utilisation de cette eau dans le bassin versant de Memi'i.

2. Objectifs spécifiques

Dans la spécificité, notre recherche s'attellera à :

Ø Présenter les ressources, les sources, voir les moyens d'approvisionnement en eau

Ø Evaluer la quantité et la qualité de l'eau consommée par la population

Ø Identifier les maladies liées à la consommation de l'eau par usage des indicateurs

VII. LES HYPOTHESES

Dans le cadre de cette étude plusieurs hypothèses ont été énoncées afin de mieux guider cette étude. Ces hypothèses sont :

1. Hypothèse principale

Au regard de la problématique que nous envisageons traiter, nous partirons de l'hypothèse centrale ou principale qui soutient que les ménages du bassin versant de Memi'i n'ont pas un accès à l'eau de bonne qualité en volume important, cela étant l'origine des nombreuses pathologies hydriques qui sévissent au sein de ceux-ci.

2. Hypothèses spécifiques

Partant de cette hypothèse principale, nous aurons d'autres hypothèses de manière spécifique selon lesquelles :

Ø Les ménages du bassin versant de Memi'i ont plusieurs sources d'approvisionnement en eau : puits traditionnels, forages, borne-fontaine, rivières et sources naturelles

Ø Le volume d'eau consommée par les populations du bassin versant Memi'i est faible et de mauvaise qualité dû au mauvais approvisionnement en eau et à une contamination naturelle et anthropique

Ø La consommation de l'eau provenant de ces sources d'approvisionnement en eau expose les ménages aux risques sanitaires d'origine hydrique

VIII. INTERET DE L'ETUDE

La plus importante raison de cette étude est pour nous de comprendre comment les ménages très nombreux font pour avoir accès à l'eau de bonne qualité, sachant que, le bassin versant de Memi'i est marqué par une absence d'un réseau public d'approvisionnement en eau, un climat équatorial très sec. Cela est une hypothèse à élucider avec attention. Notre zone d'étude est un espace urbain dans le milieu rural et c'est pour cette spécificité que nous l'avions choisi. Afin de faire une étude qui va un peu en contradiction avec les précédentes recherches qui se sont focalisées sur le milieu urbain. Le bassin versant rural et frontalier a été choisi car il, répond au cadre de notre étude c'est-à-dire étudié un espace rural qui, est en proie au problème d'approvisionnement en eau et aux potentiels risques sanitaires causés. Ce bassin versant est une zone adéquate dû fait de la situation sanitaire critique d'origine hydrique qui a prévalu et qui prévaut.

L'intérêt de cette recherche se situe dans un triple angle et aux voies multiples.

1. Intérêt personnel

L'intérêt personnel de cette étude permet juste de satisfaire une passion personnelle. Si la recherche varie autant dans ses fondements que les disciplines, il en est le cas pour la préférence des domaines d'études. Mener cette recherche procède alors de cette attente particulière de satisfaire ma curiosité scientifique de chercheur et aussi apporter une touche personnelle dans ce domaine si vaste mais aussi aider ma communauté locale à avoir des réponses et solutions à ce problème épineux.

2. Intérêt scientifique et académique

L'intérêt scientifique et académique de travail est celui de la production des connaissances actuelles sur la problématique de l'eau et ses risques sanitaires très actuelle et pratique. Pour nous il s'agit d'apporter de nouvelles idées certes sur un sujet déjà traité de part et d'autres mais d'aller plutôt dans une dynamique inverse, montrer que la gestion des ressources en eau et sa planification va au-delà des espaces urbains et cette étude ouvre la brèche pour ceux qui iront sur le même chemin. Notre travail s'inscrit dans la logique de montrer que la question de l'eau dans sa gestion et ses risques est tout d'abord géographique et non hydraulique. Il s'agit pour d'apporter des informations concrètes sur un espace social très important en dynamique. En tant que sujet académique, il doit produire de la connaissance pour les études : la géographie médicale et la gestion des ressources. Notre sujet de recherche montre ainsi son actualité et sa scientificité.

3. Intérêt pratique ou social

L'intérêt pratique de ce travail est ce qui nous a le plus motivé, car toute production scientifique doit être applicable dans l'espace surtout que la géographie se veut pratiquer. Cette étude s'inscrit dans le cadre de l'apport des solutions aux institutions gouvernementales et particulières afin de mieux planifier les projets, programmes d'approvisionnement en eau et ainsi réduire les risques sanitaires. Notre travail a été émis par le Programme Intercommunal de Gestion durable de l'eau et de l'assainissement regroupant les communes de Dschang, Nkong-Zen, Fongo-Tongo, Douala 5e et de Kyé-Ossi qui est notre zone d'étude. C'est dans le but d'aider cette initiative commune et citoyenne à mieux comprendre leur situation et aider à la décision les décideurs. Il est donc question pour nous de montrer que cette recherche apporte un plus à la commune de Kyé-Ossi dans le cadre de la planification de l'approvisionnement en eau c'est-à-dire apporter des solutions à une meilleure gestion de l'eau dans la ville. Il s'agit aussi pour nous d'aider les ministères en charge (MINEE et MINSANTE) à avoir l'aperçue réelle de la situation critique de l'eau et de la santé dans un bassin économique et frontalier ou l'eau est une ressource très importante pour les habitants et leurs activités. Notre thème de recherche met en évidence son côté pratique et applicable partout.

IX. CONTEXTE SCIENTIFQUE DE LA RECHERCHE

La problématique de l'approvisionnement en eau et des conséquences qui en découlent dans le monde est née des observations des répercussions du problème d'eau à travers le monde. Selon le rapport de l'OMS (2015), près de 2,1 milliard de personnes environ n'ont pas une source d'approvisionnement en eau et en eau potable alors que près de 2,4 milliard de personnes n'ont pas droit à une installation d'assainissement améliorée quel que soit le cas indexé. Cette situation n'est pas sans risques dans la mesure où, elle entraine la mort de plus de 2 millions d'enfants dans le monde dues aux maladies hydriques et les populations les plus concernées vivent dans les pays en voie de développement, le continent Africain étant en tête de liste car majoritairement rurale.

Dans l'optique de résoudre ce problème tant socioéconomique que scientifique, des études et recherches sur la question ont vues le jour au niveau planétaire, continental et national.

Ø Au niveau planétaire

La thématique de l'approvisionnement en eau surtout en eau potable, ses mécanismes d'accès et de distribution et les conséquences sanitaires potentielles est l'un des sujets des passionnants, débattus et traités dans le monde. En partant des organisations internationales, nationales aux particuliers, plusieurs ouvrages, articles et revues ont vu le jour traitant de la question. C'est ainsi qu'en 1994 à Sophia Antipolis, le Programme « Solidaire Eau » en abrégé PSEAU organisa un colloque afin de montrer pour la première fois le lien entre l'accès à l'eau potable et les risques sanitaires dans les milieux précaires.

Ses études seront suivies par celles des chercheurs Indiens de « Institue of Médical Science of Delhi » (1996) qui elles montraient déjà que, les enfants de moins de -10 ans ont près de trois (03) épisodes de diarrhée annuel relevant du problème d'accès et de disponibilité de l'eau. Cela montrant la réelle ampleur qu'a l'absence de l'eau sur la santé humaine

En 2015, l'Organisation des Nations Unies dans le cadre des OMD 7 (WASH FIT), montrait que 15% (250 millions) de la population mondiale courait le risque de contamination de maladie dû à l'eau alors que 842 000 mouraient par an soient 361 000 enfants de moins de 5 ans cela montrant comment le problème de l'accès à l'eau est lié à la santé des hommes.

Hamidou et al (2007) montrerons que, les rejets solides et liquides ont un impact important sur le développement d'une la contamination bactériologique de l'eau le long d'une rivière ou d'une source d'eau libre cela en temps sec ou temps de crue. Tout cela variant des sites d'implantation des points d'eau c'est-à-dire des profils topographiques aux modes d'utilisation des sols.

Ø Au niveau africain

L'approvisionnement en eau et les risques sanitaires découlant ont fait l'objet de plusieurs recherches et études à travers le continent Africain.

Dos Santos (2006) montrera dans ces travaux montrera comment les mécanismes l'accès à l'eau et ses impacts avec la vie et la santé des habitants des Ouagadougou. Dans la même lancée. Kader (2006) a montré les causes du manque d'eau et aussi les pistes à suivre pour une indépendance en approvisionnement en eau.

Il faut noter aussi le travail mené par Coulibaly et al. (2004) montrant les problèmes d'accès à l'eau par la population abidjanaise malgré les politiques de gestion des ressources en eau.

Dos Santos (2005) a aussi relevé un ensemble de constances et de variables qui jouent dans l'approvisionnement en eau montrant que la distance entre le ménage et le point d'eau est très capitale dans la quantité et surtout la qualité de l'eau. Car dit-elle la distance du point d'eau par rapport aux ménages détermine la quantité d'eau disponible à l'usage domestique et hygiénique des populations car moins d'eau implique moins d'hygiène.

Doussoun (2013) démontrera à travers son analyse que la volonté d'atteindre les objectifs des OMD dans le sous domaine de l'accès à l'eau à tous a poussé les autorités burkinabés à mettre en place des infrastructures inadéquates pour l'approvisionnement en eau dans la province du Houet car plusieurs contraintes n'ont pas été prises en compte.

Ø Au niveau national

La problématique de l'approvisionnement en eau en rapport avec les risques sanitaires au Cameroun a fait une palette assez large en tant question sociopolitique que scientifique. Le Cameroun a beau avoir une hydrographie bonne et pourvue, cela n'empêche que le pays est très mal loti équipé en infrastructures d'eau et la distribution étant faible selon le rapport de l'Institut National de la Statistique (2015).

Dans le milieu urbain qui concentre la majeure partie des recherches et études menées sur cette problématique, des auteurs comme Djuissi Tekam et al. (2019) ont montré récemment dans cette thématique que, dans la plus grande métropole camerounaise Douala, l'accès à l'eau est un combat quotidien car 85% des ménages n'ont pas un système de traitement d'eau, 65,55% buvaient l'eau du forage et 14,49% consommaient de l'eau non potable. Cela montre pourquoi, le pic des maladies hydriques est élevé dans cette ville. Dans une logique similaire, Sanou et al (2019) ont montré les liens étroits entre les modes d'approvisionnement en eau et les maladies hydriques que sont le Choléra et autres.

L'article rédigé par Mpakam et al. (2006) qui montre les difficultés d'accès à l'eau que rencontrent les populations dans les villes camerounaises précisément dans la ville Bafoussam. Les rapports de l'INS (2015) sont aussi l'un des canaux sûrs pour comprendre la situation, selon l'institut, le problème d'accès à l'eau et les risques sanitaires s'accompagnent sont en hausse dû aux facteurs naturels et humains.

Ngoufack (2019) dans son analyse de la situation de l'approvisionnement en eau dans les bassins versant d'Aké et d'Odza montrera que malgré, les efforts consentis dans ces deux espaces géographiques, la situation en eau est critique et déplorable de part, la qualité physico-chimique et bactériologique consommée par les ménages et que cela était la cause des nombreuses maladies sévissant dans ces deux parties de Yaoundé.

Bohbot (2008), à travers sa recherche sur l'accès à l'eau potable dans les bidonvilles africains, montre que le rôle de la nature comme principale cause du faible taux d'accès à l'eau potable doit être relativisé. Le problème se pose davantage en termes de disponibilité effective des infrastructures de traitement et de distribution de l'eau potable. Cité par Esther Nya (2020).

Tanawa et al. (1998) montrerons à leur tour, la difficile tâche qu'est de mettre en place des projets de gestion des ressources en eau dans les milieux urbains (Yaoundé) et périurbains (Bafia) en montrant toutes conditions que rendent l'accessibilité difficile dans ces milieux.

Mougoué (2012) soulignera lui le fait que, dans les quartiers spontanés des grandes villes camerounaises, le taux d'accès à l'eau est très faible et inférieur à 22%, la plupart des ménages s'approvisionnant chez les voisins et cela associé à un assainissement délicat cause le fort développement des pathologies hydriques.

Dans le milieu rural et semi-urbain, les études sont peu nombreuses mais il y'a certains auteurs comme Jioteng (2016) qui a montré que la mauvaise qualité de l'eau était un problème en milieu rural et que cela causait bon nombre de maladies hydriques.

Dans ce même élan, Nkemfack et al. (2017) de l'Université de Dschang sont assez claires dans leur analyse en démontrant que le Cameroun a une situation hydrique très satisfaisante mais le système de distribution est caduc en milieu urbain et totalement absent en milieu rural soit un chiffre de 58% du milieu rural camerounais sans couverture d'eau potable.

Esther Nya (2020) qui, a fait une autopsie de la situation de l'approvisionnement en eau dans le département du Ndé, notera le fait que, plusieurs conditions biophysiques et anthropiques contribuent à la faible présence de l'eau dans cet espace. Continuant, elle note aussi que le faible assainissement, la mauvaise qualité de l'eau associé à des problèmes techniques d'approvisionnement sont la cause des maladies d'origine hydrique dans cette unité administrative.

Au regard de l'énorme travail de recherche réalisé de part et au d'autre, par les chercheurs et les politiques pour permettre à nous jeunes chercheurs d'apporter des solutions cohérentes à cette problématique, nous pouvons leur reprocher, d'avoir négligé le milieu rural surtout en Afrique Sub-saharienne, où ce milieu densément peuplé, fragile, peu loti en centres de santé et surtout en eau potable. La critique que, nous pouvons adresser est celle dire que, la majeure partie des recherches et programmes de financement ont été effectués en milieu urbain laissant ainsi le milieu rural en abandon. Il faut noter que, bon nombre de ces travaux abordent la question de l'approvisionnement en eau et les risques sanitaires associés qu'en termes de différences entre le milieu urbain et le milieu rural.

C'est en déphasage avec la majeure partie de ces travaux, que, notre recherche tire sa spécificité, en étudiant un milieu qui est oublié et qui a ses propres réalités de celles d'autres horizons. La spécificité de notre étude réside dans le fait qu'il, n'y a pas un réseau public d'accès à l'eau à la différence des autres milieux déjà étudiés et aussi les conditions biophysiques assez atypiques dans une région naturelle favorable aux ressources en eau.

L'étude que nous souhaitons donc faire a pour but : la vérification d'une observation scientifique et aussi lancer un appel d'alerte aux politiques pour changer leur approche de gestion du problème d'eau. Ainsi l'analyse scientifique de l'approvisionnement en eau et des risques sanitaires associés dans le bassin versant de Memi'i qui, est notre problématique prouve toute son originalité.

X. CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL

1. Cadre conceptuel

« Le concept est un mot, ou une expression, [...] une représentation abstraite d'une réalité observable... » (Mace et al. 2000). Le cadre conceptuel permet dans un sujet de « dégager les lignes de clivage, les axes de réflexion qui concernent ce champ » (Beaud. 2006). La clarification des concepts ou le cadre conceptuel nous permettra donc de mieux appréhender chaque expression ou terme dans le sens général mais aussi, dans le sens strict du domaine où nous l'utiliserons.

Ø L'approvisionnement en eau 

Le site d'information DNJ media (2018), l'approvisionnement est une technique ou méthode permettant d'acquérir un bien ou un service dans un espace. En l'associant à celui de l'eau (eau potable), il devient l'ensemble des moyens et mesures qui permettent d'amener l'eau aux populations (Québec Services.2020). Mais l'approvisionnement en eau n'est pas aussi simple, il sou tend la présence permanente de la ressource en eau, les infrastructures d'accès, de distribution, la distance entre point d'eau et le ménage ou logement desservi. Donc sa définition varie en fonction des pays, des institutions. L'approvisionnement en eau, peut aussi être défini comme un indicateur qui représente la quantité et la qualité d'eau que dispose une personne chaque jour obtenue à travers divers moyens (OMS 2013). La quantité moyenne étant de 20 litres.

Dans le cadre de notre étude, l'approvisionnement en eau se ralliera à tout ce qui permet au consommateur d'avoir de l'eau chaque jour. Nous tiendrons compte des références ci-dessus.

Approvisionnement en eau (concept)

Dimensions

Source d'approvisionnement sécurisée

Source d'approvisionnement non sécurisée

Variables

Eau potable

Eau non potable

Indicateurs

La qualité organoleptique, chimique et bactériologique

Le volume d'eau journalier

FIGURE 1.2: CONCEPTUALISATION DE L'APPROVISIONNEMENT EN EAU

Ø L'eau (eau potable)

Selon le réputé site d'information en ligne Wikipédia, l'eau est un constituant biologique sous forme liquide important pour tous les organismes vivants. En l'associant à la consommation humaine, elle change de nom quittant de l'eau à l'eau potable et doit ainsi répondre à une panoplie de règles et normes d'utilisation. Selon le même site, l'eau potable est une eau qui présente des caractéristiques propres à la consommation humaine avec des paramètres règlementés comme la qualité organoleptique (la couleur, saveur, l'odeur, la transparence) ; les paramètres physico-chimiques (concentration des minéraux, température, ph, conductivité) ; l'absence de substances toxiques et microbiologiques.

Pour notre travail, nous considérons que l'eau ou l'eau potable est cette eau consommable sans danger pour la santé et répondant aux normes relatives.

Ø Risque sanitaire

Selon le dictionnaire de géographie moderne (2004), le concept de risque signifie la probabilité de voir se manifester un danger dans son environnement et dans son alimentation et dont la preuve n'est démontrée qu'à travers des tests. Rapporter à la santé il devient risque sanitaire. Selon le Ministère de la santé publique Camerounaise (2005) un risque sanitaire est la probabilité que survienne un événement nuisible à la santé d'un individu ou d'un groupe d'individus. L'OMS (2004) quant à elle le défini comme la possibilité qu'un individu contracte une maladie par voie directe ou indirecte.

Dans le cadre de notre recherche, le risque sanitaire est la possibilité ou probabilité qu'une eau potable ou non soit contaminée provoque une maladie chez un individu.

Ø Absence de traitement de l'eau

Longue distance

Insalubrité du point d'eau

Insalubrité des récipients de Stockage

Indicateurs

Mauvaise qualité de l'eau

Durée de conservation de l'eau

Présence de germes dans l'eau

Conséquences

Consommation d'une eau contaminée

Non-respect des mesures d'hygiène potable

Réduction du niveau d'hygiène

Risque Sanitaire (concept)

Dimensions

Variables

Volume d'eau élevé

Volume d'eau faible

Mauvais assainissement

Pathologies hydriques

La santé

En 1949, l'OMS a défini la santé comme un état complet de bien-être physique, mental et social et pas seulement une absence de maladie ou d'infirmité. Avec cette définition, la notion de santé passe de l'absence de maladie à un concept plus vaste, en revêtant du même coup un caractère multidimensionnel, idéaliste voir utopique. Elle implique que tous les besoins fondamentaux de la personne soient satisfaits, qu'ils soient affectifs, sanitaires, nutritionnels, sociaux ou culturels. BERGSON H. (1932) dira que : « la santé est la capacité de s'investir, d'entreprendre ce que l'on a envie de réaliser ». La santé est aussi la condition nécessaire pour un individu ou un groupe d'individus.

Dans notre recherche, nous considérons la santé comme l'absence de maladie parce que nous ne pouvions tenir en compte toutes ces dimensions.

2. Cadre théorique

Plusieurs théories vont à l'endroit de notre étude sur l'approvisionnement en eau et des risques de maladies hydriques mais nous utiliserons seulement une théorie pour des raisons d'intérêt.

Ø La Théorie des Besoins

Elle a pour fondateur Abraham Maslow (1943), selon lui, les besoins humains sont hiérarchisés afin d'aboutir à une vie complètement satisfaisante. Elle repose sur une trilogie de besoins (primaires, secondaires et tertiaires)

- Les besoins primaires ou vitaux : selon la théorie, ces besoins sont la faim, la soif et le sommeil. Cette théorie est pratique et sied avec notre étude, car nous voulons voir si les populations de la zone ont accès à l'eau, car le besoin est capital (soif).

- Les besoins secondaires ou sociaux : ces besoins se rattachent à la sécurité (protection) et aux questions sociales. La santé des populations est capitale et la consommation d'une eau non potable expose celles-ci au danger des maladies hydriques et cela réduit la protection de la population.

- Les besoins tertiaires : ce sont les besoins personnels, la théorie s'applique à notre étude au fait que la population a besoin d'eau potable pour leur bien-être physique et moral.

Besoins primaires

Besoins secondaires

Besoins tertiaires

FIGURE 1.3 : HIÉRARCHISATION DES BESOINS

Source : Abraham Maslow 1943

Cette pyramide illustre à la fois le besoin de la population à s'approvisionner en eau pour la soif et la faim (besoin primaire). Mais ceux-ci doivent prendre consommer une eau potable pour leur sécurité (besoin secondaire) afin d'être en bonne santé c'est-à-dire pour le bien-être (besoin tertiaire)

XI. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

Au-delà de l'organisation des bases matérielles du sujet de recherche, il y a lieu de choisir et de préciser la méthodologie. « C'est bien de définir une méthode adaptée à la fois à la discipline, au sujet, à la matière sur laquelle on travaille, à l'approche adoptée » disait BEAUD (2006). Ainsi, la méthodologie appliquée est constituée de plusieurs éléments divisés en deux : les techniques de collecte des données et les méthodes d'analyse. Pour ce fait, dans ce travail sommaire nous présenterons seulement les méthodes de collecte de données que sont la recherche documentaire manuelle et numérique, l'observation directe du terrain, les enquêtes qualitatives et quantitatives du terrain, le calcul du taux de couverture spatiale de point d'eau par rapport à la densité de la population, leprélèvement et l'analyse des échantillons d'eau consommée par la population et le calcul desdistances entre point d'eau et ménage.

1. Recherche documentaire

C'est la recherche des données et idées basée sur tout ce qui est écrit. Elle intervient au début pour contextualiser le sujet, et à la fin de l'étude de terrain pour soutenir les résultats finals. Elle nous permettra tout au long de la rédaction du mémoire de voir comment structurer les travaux. Nous avons utilisé les bibliothèques de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines (FALSH)et du département de Géographie.

Les documents consultés ici ont servi à la conformité des normes en termes de forme et du fond, le plus important étant l'acquisition des données primaires. Le cercle d'histoire géographie et archéologie, la bibliothèque centrale de l'université de Yaoundé I, et celle du département de sciences de l'environnement de la Faculté des Sciencesont permis de voir savoir de quoi rythmer la question de l'approvisionnement et surtout sur la qualité de l'eau. A l'Institut National de la Statistique (INS), les données statistiques sur l'accès à l'eau au Cameroun nous ont réellement servies à avoir des données fraiches sur la question.

Nous avons pu grâce à cette recherche documentaire, acquérir les données biophysiques et socioéconomiques par le biais des sites internet spécialisés à cet effet mais les données sanitaires auprès des banques de données du MINSANTE, formations sanitaires.

La recherche documentaire via le numérique ou Internet a été et sera notre plus grande source de données pour notre travail. Etant la plus grande base de données mondiale, cet outil ou méthode nous a permis de savoir comment la question a été abordé sur le continent Africain et dans le monde entier, mais aussi d'avoir accès aux travaux des gouvernementaux, privés et mêmes académiques de notre pays et cela est visible dans notre bibliographie.

2. Travaux de terrain

Les travaux de terrain ont consisté à collecter les informations dans le bassin versant. Pour cela nous avons fait des observations du terrain, ensuite procéder aux enquêtes qualitative et quantitative par le biais des questionnaires et fiches entretiens au près la population. Enfin nous avons prélevé les échantillons d'eau consommée pour les analyser.

2.1 Observation directe du terrain

Cette méthode d'investigation permet d'éviter l'approximation des faits palpables, de les prendre dans leur entièreté afin de mieux les expliquer. Elle nous a permis d'observer les comportements des ménages dans la gestion de l'eau. Cette observation s'est poursuive de manière plus approfondie lors des enquêtes auprès des ménages. Notons que, grâce à cette observation participative, nous avons pu voir la disposition du bassin versant et des éléments biophysiques et anthropiques qui le constitue.

2.2 Enquête qualitative de terrain (guide d'entretien)

C'est une technique d'enquête sociale directive interpersonnelle pour la collecte des données à partir d'un guide d'entretien évolutif constitué des questions liées au sujet. Dans certains cas, l'entretien prend la dimension d'une discussion avec une ou plusieurs personnes autour de moi, répondant aux questions ou participant au dialogue. Le problème de cette méthode est celui de la saturation de l'information dû à la redondance (Mimche Honoré, 2012). Cette méthode de collecte de données malgré sa subjectivité, nous permettra d'avoir une réelle idée de ce que les populations pensent du problème d'eau. En faisant recours à des entretiens au moyen de guide d'entretien, nous nous sommes entretenus avec les autorités administratives et traditionnelles comme le Maire de Kyé-Ossi, les chefs de centres de santé de la ville, les chefs de 3e degré et de quartiers mais aussi quelques gérants de points d'eau, revendeurs d'eau et opérateurs économiques faisant dans la restauration.

2.3 Enquête quantitative de terrain (questionnaire)

C'est la technique d'enquête géographique de base portant sur la collecte des données auprès d'une population à travers un questionnaire standard. Les enquêtes sont utilisées pour la production des données vivantes sur la description du ménage, l'approvisionnement en eau, l'hygiène et assainissement et la santé. C'est une enquête d'administration directe par questionnaire adressé aux ménages. Le ménage est défini comme une unité sociale de base au sein de laquelle un ou plusieurs membres apparentés ou non vivent dans le même logement sous l'autorité de l'un d'entre eux appelé chef de ménage. Nous projetons questionner un maximum de 150 ménages au regard de la densité de la population de la zone d'étude, en fonction de nos moyens techniques et aussi au regard de la thématique étudiée.

Il s'agit de la population à échantillonner. Les ménages constituent la population cible retenue pour les enquêtes dans cette étude.

2.4 La mesure de la distance entre point d'eau et domicile

Il sera question ici de mesurer à l'aide d'un décamètre, la distance réelle que parcoure un ménage pour s'approvisionner dans un point d'eau donné.

2.5 La mesure du taux de couverture spatiale des points d'eau par rapport à la densité de la population

En faisant appel à cet indicateur, nous souhaiterons dénombrer et évaluer le nombre de point d'eau rapport à la population du bassin versant de Memi'i. Aussi, il conviendra de distinguer les populations qui disposent d'un point d'eau privé de ceux qui utilisent un point d'eau commun. Notons Tce est le taux de couverture spatiale étant le rapport de Npe représentant le nombre total de point d'eau et De étant la population totale (densité)

Taux de couverture spatiale : Tce= Npe/De

3. Outils de collecte des données

Hormis les questionnaires d'enquête qualitative et quantitative pour les entretiens avec les ménages et les particuliers, nous avons fait usage d'autres outils de collecte de données.

3.1 Les logiciels spécialisés de GPS

Les applicationsGPS 2kit consulting et MyGPS coordonnates, ont été utilisé pour la prise des coordonnées géographiques des points d'eau et des latrines dans les quartiers enquêtés. Ces coordonnées GPS ont permis la mise sur pied des cartes de répartition spatiale des points d'eau, des altitudes, des profils topographiques, la prévalence des pathologies hydriques, la morphologie urbaine et autres représentations cartographiques et graphiques.

3.2 Logiciels spécialisés de cartographie

Demaster 214, Argis 2, Google Earth ont permisd'avoir une cartographie aérienne et spatiale du bassin versant étudié et ont été d'une grande importance dans la matérialisation des faits spatiaux observés. Ces logiciels applications spécialisés ont aussi permis d'élaborer la carte de répartition spatiale des points d'eau. La superposition des points d'eau aux niveaux d'altitudes et des profils topographiques permettant de mieux apprécier le phénomène de contamination des eaux. Ces logiciels ont été d'un apport dans la conception du modèle numérique de terrain du bassin versant de Memi'i. Avec ces logiciels les différences entre hautes et basses altitudes ont été ressorties, les profils de pentes ont été caractérisés.

3.3 L'appareil photo

Il a permis de prendre des images de haute définition, des sources d'approvisionnement en eau, les jets d'ordures mais aussi de faire des enregistrements audio et vidéo lors des entretiens avec les ménages ou de mémoriser des faits observés.

3.4 Les cartes thématiques

Ces cartes nous ont permis, de différencier les quartiers lors de nos investigations de terrain. Elles ont aussi servi à la localisation des faits physiques comme les cours d'eau, des faits humains comme les bâtiments abritant les services publics tels que : l'hôtel de ville, la sous-préfecture sans compter que, c'est grâce à ses cartes que nous avons pu localiser les centres sanitaires indispensables pour la faisabilité de l'enquête clinique

4. Prélèvement et Analyses des échantillons d'eau consommée

Le prélèvement des eaux des ménages avait pour objectif d'évaluer la qualité d'eau de consommation. Cette qualité de l'eau est étudiée est basée sur, la détermination des paramètres physico-chimiques et bactériologiques de cette eau.

4.1 Le choix des sites de prélèvement d'échantillons d'eau consommée

Ce choix des sites de prélèvements était basé sur des critères suivants :

Ø Le niveau fréquentation des sources d'accès à l'eau ;

Ø Le degré visuel de la possibilité de pollution de l'eau au niveau de la source d'accès

Ø Les usages de l'eau recueillie au niveau de ladite source

Ø Les incidences sanitaires précédentes que la source aurait entrainées sur les ménages

Ainsi, les sources d'approvisionnement en eau choisies ou sites de prélèvement des échantillons sont :

- La source naturelle semi-aménagée d'Obang-Ntane

- Le puits traditionnel semi-aménagé de la Chaine frontalière

- Le forage à motricité humaine du Lycée bilingue

- Le forage à pompe ou motricité électrique du marché d'Akombang

- La borne-fontaine de la Carrière

- La rivièreMeme'e

4.2 Analyse organoleptique

L'analyse organoleptique a permis de ressortir la qualité physique de l'eau, autrement dit ressortir l'aspect physique de cette eau à travers les paramètres tels que : la turbidité, la couleur et l'odeur de cette eau consommée dans le bassin versant de Memi'i.

4.3 Analyse physico-chimique

Elle a englobé à la fois la détection des éléments physiques immatériels à savoir : le potentiel d'hydrogène (ph de l'eau) et surtout la quantification des éléments chimiques naturels ou artificiels comme le chlorure, l'ammonium, le phosphate, nitrate et le fer.

TABLEAU 1: VALEURS GUIDES DES SUBSTANCES PHYSICO-CHIMIQUES DANS L'ANALYSE DE LA POTABILITÉ DE L'EAU DE BOISSON

Substances

Unités

Valeurs guides de l'OMS

Valeurs guides

De l'UE

Origine

Ph

Unité ph

6,5-8,5

6,5-9,5

/

Conductivité

uS/cm

1200

2500

/

TDS

g/l

1000

Non mentionné

Naturelle, eaux d'égouts, eaux usées industrielles

Turbidimétrie

NTU

1

0,5

Naturelle

Phosphate

mg/l

5

Non mentionné

Naturelle, engrais, contamination fécale, détergents

Arsenic

mg/l

0,01

0,01

Naturelle

Fer

mg/l

0,3

0,2

Naturelle ou lessivage des décharges

Chlore

mg/l

250

250

Naturelle, domestique ou domestique

Sulfate

mg/l

250

250

Naturelle, agricole, industrielle

Ammonium

mg/l

0,5

0,5

Décomposition organique, engrais, Naturelle

Sodium

mg/l

200

200

Naturelle

Magnésium

mg/l

50

Non mentionné

Naturelle

Manganèse

mg/l

0,5

0,05

Naturelle, Anthropique

Calcium

mg/l

100

Non mentionné

Naturelle, engrais, contamination fécale, détergents

Nitrites

mg/l

3

0,50

la réduction organique des nitrates

Nitrates

mg/l

50

50

Engrais, purin, eaux usées

Source : OMS, 2017 et Directive 98/83/CE du Conseil du novembre 1998 de l'UE

4.4 Analyse bactériologique

L'analyse des paramètres bactériologiques a permis de détecter les germes responsables de la contamination de l'eau consommée par les ménages et qui entrainent les maladies d'origine hydrique touchant les ménages. Cette analyse faite porter sur 04 éléments microbiologiques : Coliformes totaux (CT), Coliformes fécaux (E. coli), Streptocoques fécaux (SF), Salmonelles.Grâce à ces analyses de laboratoires, les germes pathogènes qui détériorent la qualité de l'eau dans ont été déterminés.

TABLEAU 2: VALEURS GUIDES DES PARAMÈTRES MICROBIOLOGIQUES DANS L'ANALYSE DE LA POTABILITÉ DE L'EAU DE BOISSON

Paramètres

Unités

Valeurs guides de l'OMS

Valeurs guides de l'UE

Qualité de l'eau

Interprétations

Streptocoques fécaux

UFC/ml

0UFC/100ml

0UFC/250ml

Propre

Gastro-entérite,Typhoïde

Coliformes fécaux

UFC/ml

0UFC/100ml

0UFC/100ml

Propre

Typhoïde, vibrion,

Coliformes totaux

UFC/ml

0UFC/100ml

0UFC/100ml

Propre

Typhoïde, vibrion

Salmonelles

UFC/ml

0UFC/100ml

0UFC/100ml

Propre

Typhoïde,Salmonellose, choléra

Shigelles

UFC/ml

0UFC/100ml

0UFC/100ml

Propre

Dysenterie

Staphylocoques

UFC/ml

0UFC/100ml

0UFC/100ml

Propre

Gastro-entérite

Flore mésophile

UFC/ml

10UFC/100 ml à 22°C

20UFC/100 ml

Propre

TIAC, Helminthiase

Source : OMS, 2017 et Directive 98/83/CE du Conseil du novembre 1998 de l'UE

5. Les données des centres sanitaires

Les données cliniques nous ont permis de savoir avec exactitude les manifestations du risque sanitaire dans le bassin versant de Memi'i. Ces manifestations qui ne sont rien d'autres que les pathologies hydriques ayant touchées les ménages nous ont servi à établir statistiquement le nombre cas de malades de l'année 2013 à celle de 2020. Nous avons mené nos enquêtes cliniques sur les pathologies hydriques suivantes : le choléra, la fièvre typhoïde, les diarrhées bactériennes, l'amibiase et l'helminthiase. Les formations sanitaires dans lesquelles nous enquêtés sont au nombre de 5 à savoir : le Centre Médical d'arrondissement (quartier Obang-Ntane) ; la Clinique la Carrière (Quartier carrière) ; le Centre de Santé la Grâce (Quartier Cemac), le Dispensaire Catholique (Quartier Chaine) ; le Centre de Santé les Merveilles de Kyé-Ossi (Akombang). Ces centres sanitaires sont tous certifiées. Nous noterons que c'est au Centre de santé du district d'Ambam, que la demande d'enquête clinique a été faite et autorisée.

PHOTO 2: LOCALISATION DES CENTRES SANITAIRES DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I

Source : CMA Kyé-Ossi 2017

XII. TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA RECHERCHE

La recherche scientifique est un travail complexe car l'objet d'étude est dynamique et pour cela il faut inclure des variables. L'identification de ces variables est déterminante pour la continuité des travaux car ces variables sont fonction des hypothèses émises et objectifs inclus dans la mesure où l'on doit satisfaire les attentes du travail fourni. Dans notre sujet on s'attellera sur le niveau des ressources en eau dans ce milieu et la répartition des sources d'accès, moyens d'approvisionnement en eau et les volumes de consommation d'eau par personne. Ces variables qui vont déterminer nos les indicateurs de mesure ou de vérification de nos hypothèses sont :

Ø Le type de sources d'approvisionnement utilisé par la population de la zone

Ø Le type de moyens matériels pour la collecte, transport et stockage de l'eau et les conditions y afférentes

Ø La quantité et la qualité de l'eau et aussi l'état de source d'approvisionnement et aussi le lieu de vie de la population (habitat)

Ø Le niveau d'accès à l'eau dans la zone (autopsie des ressources en eau)

Ø Les maladies d'origine hydrique présentes

La synoptique représente le résumé du travail méthodologique d'une recherche. Elle montre de façon plus simple et ordonnée dans un tableau la suite des idées allant des questions aux méthodes employées. Elle est l'indicateur du travail fait ou que fera par le chercheur en terme d'orientation (BEAUD 2006).

TABLEAU 3: SYNOPTIQUE DE LA RECHERCHE

Questions

Objectifs

Hypothèses

Méthodes

Parties

Chapitres

Comment les populations du bassin versant de Memi'i font-elles pour s'approvisionner en eau et quelles peut-être les possibilités de risques sanitaires en rapport avec l'accès et la consommation de cette eau ?

Evaluation et Description de la situation d'approvisionnement del'eau et les potentiels risques sanitaires liés à l'eau à Memi'i

les ménages du bassin versant de Memi'i n'ont pas un accès à l'eau de qualité en gros volume et cela est la source de nombreuses maladies qui les touchent

Toutes les méthodes

 
 

Quels sont les conditions biophysiques nécessaires à la mise en place des ressources en eau dans le bassin versant de Memi'i ?

Inventaire et évaluation des déterminants naturels permettant la présence des ressources en eau

Plusieurs facteurs naturels tels que le climat, le relief, la pédologie, la géologie permettent d'avoir des ressources en eau ?

Recherche documentaire

Observation de terrain

Première partie : Conditions biophysiques et humaines à l'approvisionnement en eau dans le bassin versant de Memi'i

Chapitre1 : études des déterminants biophysiques a l'approvisionnement en eau dans le bassin versant de Memi'i

Quelle est la situation de l'approvisionnement en eau dans le bassin versant de Memi'i en terme de couverture et volume d'eau recueillie ?

Présenter les sources d'accès en eau et les moyens de collecte et stockage de l'eau

Les ménages de Memi'i s'approvisionnent dans les sources, puits, forages, borne-fontaine et le volume d'eau consomméepar les populations est faible

Collecte des coordonnées GPS des points d'eau,

Enquêtes de terrain,

Recherche documentaire, Mesure d(u taux couverture spatiale

Première partie : Conditions biophysiques et humaines à l'approvisionnement en eau dans le bassin versant de Memi'i

Chapitre 2 :

Quelle est la qualité consommée par les populations, et quelles sont les maladies liées à l'approvisionnement et à la consommation de cette eau ?

-Evaluer la quantité et la qualité de l'eau consommée par les ménages ;

Identifier les maladies liées à l'approvisionnement et à la consommation de l'eau

-L'eau consommée est de mauvaise qualité dû au mauvais

-L'eau consommée à expose les ménages au risque sanitaire d'origine hydrique

-Questionnaire d'enquête

-Recherche documentaire

- Analyse d'échantillons d'eau consommée

- Données cliniques

 
 

PARTIE I : CONDITIONS BIOPHYSIQUES ET HUMAINES A L'APPROVISIONNEMENT AL'EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I

Dans cette partie initiale de notre travail, il sera question pour nous de présenter les conditions biophysiques c'est-à-dire que les éléments naturels qui permettent la mise en place des ressources en eau dans le bassin versant étudié. Il découle aussi dans cette partie de ressortir les ressources en eau présentes (Chapitre1). Dans cette même partie initiale, nous présenterons aussi les conditions humaines autrement anthropiques qui permettent de mettre en place des sources d'approvisionnement à l'eau, c'est-à-dire les moyens entrepris par les populations du bassin versant de Memi'i pour transformer les ressources en bien consommable. Cela passera par un inventaire des points d'eau, une mesure des paramètres influençant cet approvisionnement (Chapitre2).

CHAPITRE I : ETUDE DES DETERMINANTS BIOPHYSIQUES A L'APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I

INTRODUCTION

La présence des ressources en eau dans un espace géographique dépend, de plusieurs conditions qui permettent leur mise en place et leur accessibilité à l'homme. Pour bien étudier l'espace géographique qu'est le bassin versant de Memi'i, il est primordial, d'analyser les composantes biophysiques qui forment et régissent ce milieu. C'est dans cette lancée que, nous présenterons les déterminants naturels du bassin versant de Memi'i. Ce chapitre a donc pour objectif, de présenter les éléments géomorphologiques, climatiques, hydrogéologiques, pédologiques et dephytogéographie, qui concourentà la mise sur pied des ressources en eau et surtout influencent l'approvisionnement en eau dans le bassin versant de Memi'i. Dans ce même chapitre, nous feronsl'inventaire des ressources en eau présentes et en usage dans cet espace géographique.

I. LES DETERMINANTS BIOPHYSIQUES DU BASSIN VERSANTDE MEMI'I

Le bassin versant de Memi'i qui fait l'objet de notre étude, est composé d'un bassin versant drainé par larivière Memi'i (cours d'eau principal) avec un petit affluent (Bibe'e) et d'un sous bassin drainé par la rivière Meme'e.

1.1 La géomorphologie du bassin versant de Memi'i

Il forme la ville de Kyé-Ossi et s'étend jusqu'à la périphérie est (Essabin). Il est formé de deux rivières où cours d'eau qui se rejoignent en aval du bassin versant. Le cours d'eau principal qui constitue et draine ce bassin versant, est la rivière Memi'i qui, se jette en amont dans le fleuve Kyé a une dizaine de kilomètres de l'espace même du bassin versant. Elle prend source en Guinée Equatoriale d'une distance de près de 3 km2. La rivière Bibe'e qui est juste à 200m du cours d'eau principal constitue l'affluent principal et unique de la rivière Memi'i drainant le bassin versant.

1.1.1 La topographie du bassin versant de Memi'i

Le bassin versant de Memi'i repose sur un relief en général assez accidenté malgré une forte domination des terrains plats mais ceux-ci sont dualistes avec des terrains hauts caractérisés par un hydro morphisme général comme dans toute cette zone bordière du socle du Ntem. Le relief reste cependant alternatif avec zones basses et celles hautes (PDC. 2013). On peut subdiviser le relief du bassin versant de Memi'i en 3 formes à savoir :

· Les terrains hauts dont la hauteur va jusqu'à 660 m dans la partie Ouest, le Centre-Est du bassin versant généralement occupé pour des raisons agricoles et ces terres hautes sont aussi l'amont de tous les cours présents dans le bassin versant et le sous bassin.

· Les terrains plats qui recouvrent la partie Centre, Est et Centre-Ouest bassin versant de Memi'i avec une altitude de 400 m. ce sont les zones qui constitue l'émissaire ou exutoire du bassin versant.

· Les bas-fonds ou vallées qui sont très présentes le long des lits des rivières au Centre du bassin versant ; Nord-Est ; l'Est et dans la partie Sud-Ouest constituant le lit et l'aval du bassin versant et du sous bassin de Meme'e. Ces zones de passage des cours d'eau créent ruptures topographiques entres terrain et celui plat surtout favorisé par la forte pluviométrie et il faut aussi l'apport inéluctable des processus érosifs qui modèlent ce relief en le rendant plus hydro morphique.

Le relief dans chacune de ses formes joue un rôle prépondérant dans la mise en place des infrastructures rendant possible l'approvisionnement en eau et surtout sa disponibilité permanente. Ainsi, les hautes terres où les versants sont raides, il y'a moins de possibilité d'atteindre la nappe phréatique causant par une présence faible des puits traditionnels très récurrents dans le bassin versant de Memi'i et cela joue influence le nombre de points d'accès à l'eau par rapport à la population.

Dans les zones de basse altitude et vallées, il y'a prédominance des puits traditionnels car le terrain repose sur un sol facilement perméable et surtout la proximité d'un point d'eau avec le cours d'eau rend celui-ci difficilement tarissable et le coût d'achat est réduit car il y'a moins de difficulté à mettre sur pied un point d'accès par rapport au niveau des versants. Mais il faut aussi nuancer en disant que les points d'eau des versants sont très peu exposés au risque de contamination alors que ceux des vallées le sont facilement car ce sont des terrains d'accumulation érosive.

Les données hypsométriques du bassin versant oscillent entre 450 à 660m d'altitude avec une altitude moyenne de 556 m ou élévation moyenne allant à 568 m dans les 50% de la superficie qui constitue la surface de ce bassin versant.

FIGURE 2.1: CARTE HYPSOMÉTRIQUE DU BASSIN VERSANT DE MEMI'I

Source : BD TOPOSM DEMASTER 2014

1.1.2 Le système de pentes

Le système de pentes est assez uniforme dans tout le bassin versant c'est- à-dire qu'on y retrouve des pentes assez raides vers assez fortes en amont qui permettent un ruissellement conséquent dans cette partie. En général les pentes sont faibles dans le bassin versant de Memi'i. En aval et amont surtout dans la partie Ouest du bassin versant, les pentes sont faibles surtout au niveau des zones environnantes des cours d'eau et dans la majeure partie du bassin versant avec une valeur allant de 0-2,79% et, cela ayant pour conséquence un ruissellement faible ponctué d'écoulements lents. Le profil topographique est assez raide à travers le bassin versant avec une valeur allant de jusqu'à 7,39% permettant des écoulements moyens. Les pentes très fortes (16,97%) sont aussi présentes à travers le bassin, malgré une faible proportion et c'est telles qui, permettent des écoulements très puissants ou énergétiques qui entrainent l'infiltration de l'eau à travers tout le bassin. Il faut noter que les écoulements dans ce bassin sont fonctions de la période climatique car il y'a une activité érosive faible (collecte, transport et dépôt).

FIGURE 2.2: CARTE DU SYSTÈME DE PENTES DU BASSIN VERSANT DE MEMI'I

Source : BD TOPOSM DEMASTER 2014

Il faut souligner que le système de pente joue un rôle primordial dans la présence des ressources en eau car les versants ou pentes raides retiennent peu d'eau car les écoulements sont rapides et forts ne pouvant servir que de passage à l'eau alors que les zones à pentes faibles ou milieux plats (zone de vallée) retiennent car ce sont des lieux de saturation a écoulements très faibles et moins rapides.

Le sous bassin versant de Meme'e Il constitue géographiquement les environs ouest du bassin versant de Memi'i avec un cours d'eau principal et de quelques affluents. Ce système constitué de terrains plats à son amont e de pentes très fortes vers l'exutoire et en aval du bassin. Les écoulements sont très forts malgré l'assèchement du cours d'eau principal. La surface du bassin versant oscille entre des altitudes allant de 480 à 586 m soit un total 49%.

1.2. Un milieu physique sous influence d'une forte variation pluviométrique

Les données pluviométriques du bassin versant de Memi'i et de ses environs nous permettent de souligner la présence d'un 1(*)climat équatorial guinéen avec un caractère pluvieux et très orageux. L'étude pluviométrique permet de cerner les variations climatiques dans une zone aucours d'une période standard de trois décennies (30 ans). Ainsi les données pluviométriquesrecueillies au niveau de la station de Bitam (Gabon) par l'agence Météorologique Sainte Françoise en collaboration avec l'agence de Voyage française « Planificateur A-Contresens » nous ont permis d'avoir un clair aperçu de la pluviométrie du bassin versant de Memi'i au cours de la période allant de 1971-2020. Ainsi notre analyse pluviométrique se base au niveau saisonnier et annuel.

L'étude des précipitations de Kyé-Ossi nous a révélé un climat de type guinéen équivalentau climat de savane (Aw) avec période humide sèche (hiver sec) selon la 2(*)classification de Koppen-Geiger. Le diagramme ombrothermique de Kyé-Ossi affiche des précipitations annuelles moyennes de 865,8 mm par an.

FIGURE 2.3: DIAGRAMME OMBROTHERMIQUE DE KYÉ-OSSI

Source : Planificateur-Acontrens.net 2021

L'analyse de ce diagramme ombrothermique nous permet d'affirmer que, le climat est humide sec (Aw), c'est-à-dire que non seulement il alterne périodes pluvieuses (fortes pluies) et périodes sèches (faibles pluies) mais les températures restent constantes et élevées (25°C) dans la plupart des mois malgré une température moyenne de 24,4 °C. Les pluies sont assez moyennes (864,8 mm/an) par rapport à la moyenne régionale (Vallée du Ntem) qui est 984 mm/an.

1.2.1. Répartition saisonnière des pluies

Les variations pluviométriques de ce milieu sont inégalement réparties en 4 saisons soient deux saisons de pluies et deux saisons sèches qui s'alternent successivement au cours d'une année civile. C'est-à-dire qu'une saison pluvieuse est suivie d'une saison sèche et vice-versa. Cette répartition saisonnière se présente comme suit :

· Une grande saison de pluies (GSP)

Cette saison caractérise est la caractéristique du caractère pluvieux du climat équatorial guinéen qui sévit dans la zone comme évoqué plus haut. Elle va de la deuxième moitié du mois d'Aout à la deuxième moitié du mois de Novembre (4 mois). Cette saison est ponctuée de fortes averses et orages allant jusqu'à 1400,1 mm en Octobre qui est le mois le plus pluvieux dans le bassin versant. Mais les pluies atteignent souvent une valeur maximale de 3100 mm en septembre étant mois cumulant le plus, les jours pluvieux soient 6 jours successifs de pluies.

· Une grande saison sèche (GSS)

La grande saison sèche s'étend de la fin du mois de Novembre jusqu'à celle de février (4 mois) pouvant arriver à mi-mars avec le phénomène de changement climatique. Elle se démarque par une forte chaleur dû à la montée des températures et la réduction drastique des précipitations a 280,3mm créant un assèchement des affluents comme la rivière Bibe'e et des zones de bas-fonds d'Akombang et le rétrécissement du cours d'eau principal Meme'e. Le mois de Janvier est le plus sec avec des pluies de 191 mm comme valeur maximale et des précipitations de 280,3mm.

· Une petite saison des pluies (PSP)

Elle se manifeste dans la période allant du mois de Mars à la fin du mois de Mai. Cette saison a la particularité dans la Vallée du Ntem et à Kyé-Ossi d'avoir une constance pluviométrique mensuelle très élevée, autrement dit il pleut quotidiennement. Les pluies sont très fortes en mars et avril avec des pics journaliers de 1500,1mm (5 jours de pluies successives au mois de mai). Ces crues assez remarquables provoquent parfois des inondations dans les zones de vallées près des cours d'eau.

· Une petite saison sèche (PSS)

La petite saison sèche sévit dans la période comprise entre le mois de juin et celui d'aout. Elle se caractérise comme la grande saison par des températures élevées et faibles averses. Mais elle a la particularité d'avoir des soirées et matinées de fortes rosées voir des petites pluies 300 mm vers la fin du mois d'Aout. Elle se caractérise aussi par des pics de chaleur en journée. Cette saison est le symbole de l'appellation d'un climat de savane ou humide sec.

FIGURE 2.4 : RÉPARTITION DES VARIATIONS SAISONNIÈRES DES PRÉCIPITATIONS DE KYÉ-OSSI

Source : Planificateur-Acontrens.net 2021

On remarque que le volume des précipitations varie en fonction des saisons. Les saisons pluvieuses (SP) sont très largement au-dessus des saisons sèches (SS). La petite saison des pluies (PSP) a la plus forte moyenne d'averses (1500,5 mm) du fait de régularité journalière des averses et aussi d'une intensité très élevée (Avril et Mai). La grande saison des pluies (GSP) avec ses 1400,1 mm de pluies est non seulement longue temporellement et avec des épisodes de pluies très élevées (octobre). Les saisons sèches sont assez ternes en termes de pluies.

La grande saison sèche (GSS) est assez sèche mais quelques averses surviennent parfois au mois de novembre (600 mm) mais la moyenne générale est 280,3 mm. La petite saison sèche quant à elle, est plus courte mais des épisodes de pluies surviennent parfois au moins de Juillet et à la fin du mois d'Août qui annonce souvent les fortes pluies de septembre. Mais les variations climatiques actuelles surtout vues en cette année 2021 ont montré une nouvelle variation saisonnière avec des pluies de Mars à Juin très fortes.

TABLEAU 4: LA RÉPARTITION DES VARIATIONS CLIMATIQUES MENSUELLES DE KYÉ-OSSI

Répartition climatique

Période pluvieuse

Période mixte

Période sèche

Répartition mensuelle

Avril,mai,  septembre, octobre 

Mars, juin, juillet, août 

Janvier, février novembre, décembre,

Source : Planificateur-Acontrens.net 2021

Il en ressort de cette répartition ci-dessus que, le climat du bassin versant de Memi'i varie et alterne entre les mois. La période pluvieuse où, les averses sont très abondantes se situe aux mois de mars, avril et mai (PSP), les mois de septembre et octobre sont les plus pluvieux avec des précipitations dépassant les 1200 mm et elles sont très orageuses. La période mixte ici, est celle qui combine des mois de Mars très pluvieux dans la deuxième partie du mois (650 mm) et le mois de juin qui est connait de fortes pluies (800 mm) au début. Les mois de juillet et août quand sont peu pluvieux mais très froids (PSS). La période sèche assemble les mois de décembre à février avec des petites pluies en dessous des 600 mm excepté le mois de novembre qui a souvent des journées assez pluvieuses atteignant les 700 mm.

1.2.2 Répartition de l'évolution annuelle des pluies

L'examen des indices pluviométriques au cours de la période allant de 1971 à mai 2020 dans le bassin versant de Memi'i nous a révélé une alternance pluviométrique entre séquences humides et de celles sèches. Cette analyse de l'évolution des pluies au cours des ans se présente comme suit :

· Une période de forte baisse des pluies entre 1971 et 1989 caractérisée par des épisodes de saisons sèches de plus de 6 mois avec des averses dépassant difficilement les 350,5mm et des températures records de 43°C en 1976.

· Une période de forte hausse des pluies entre 1990 et 2005 associée à des excédents de précipitations en 1992 ; 1993 avec des pluies records de 500 à 1100mm (septembre 1993)

· La période d'alternance entre 2010 et 2020 avec des séquences de fortes et baisses de pluies mais aussi de la courbe des températures. Au cours des années 2010, 2015 et 2018, les précipitations étaient très en dessous avec les 730 mm/an causant ainsi les épisodes de crise de ressources en eau les plus remarquables du bassin versant de Memi'i. Cependant le climat connait un regain des pluies depuis 2019 avec des pics similaires que, ceux constaté au début de l'année 2020 estimé à 1700 mm (mars à mai). Il faut noter que la survenue des changements climatiques a affecté de plein fouet l'évolution pluviométrique actuelle avec des variations pluviométriques difficilement quantifiables du point de vue des experts et le bassin versant de Memi'i présentement étudié, ne fait pas exception.

FIGURE 2.5: EVOLUTION PLUVIOMÉTRIQUE ANNUELLE DE KYÉ-OSSI

Source : Planificateur-Acontrens.net 2021

Comme souligné plus haut, le climat du bassin versant de Memi'i est alternant et c'est ce que, confirme le graphique ci-avant. Il présente une évolution marquée au début par une période de faible pluviométrie avec des indices pluviométriques (350,5 mm) ne dépassant pas la moitié 400 mm de la moyenne pluviométrique actuelle. Cette période allant de 1971, 1976 jusqu'à 1980 est aussi synonyme de fortes températures voir avec des extrêmes de 43 °C.

La seconde période quant à elle, présente des totaux annuels assez élevés avec des pics de pluies atteignant les 500 à 2300 mm par an entre 1990 et 2005. Les années 1992 et 1993 étant les plus pluvieuses. A partir de 2010 on note, une forte régression mais restant dans les moyennes du climat de la zone. Néanmoins depuis 2019, on note une certaine stabilité climatique plus humide.

Il convient de noter que l'étude de la répartition et l'évolution des pluies est un déterminant ou condition indispensable à la présence élevée ou faible de l'eau dans un milieu physique car, des fortes averses impliquent une forte densité de la ressource et une faible densité de celle-ci est synonyme d'une pluviométrie faible ou sèche.

1.3. La température du bassin versant de Memi'i

La température se définit comme étant le degré de chaleur d'un lieu dans le cadre de notre travail. Elle est facteur très capital dans la présence permanente de l'eau et aussi dans la qualité de celle-ci dans un espace géographiqueconcis. Les variations thermiques observées dans le bassin versant de Memi'i sont favorables à la présence des ressources en eau et sont typiques au climat équatorial guinéen.

La courbe des températures du bassin versant de Memi'i affiche une moyenne annuelle de 24,4°c indépendamment des niveaux d'altitudes changeants. Ces températures malgré leur variation sont comprises entre 20 et 26°c alternant rarement au cours de l'année. Ainsi du mois Janvier à Mai y compris le mois de Décembre, la température est à 25°c ; du mois d'Aout à Novembre elle est équivoque à 24°c. Seuls les mois de Juin et de Juillet ont une température égale à 23°c. le taux d'insolation dans la zone avoisine les 7 heures par et l'amplitude des températures annuelle est de 2,1°c. Lepic de hausse des températures est noté au cours du mois de Février avec 25,3°c et le record a été établi le 9 juin 1976 avec 42°cet le pic des basses températures est enregistréle mois de juillet avec 23,2°c, l'extrême baisse ayant eu lieu le 5 février 1993.

La température tout comme la pluviométrie sont deux déterminants à la disponibilité et la qualité des ressources en eau en usage dans ce conditionnent les stocks d'eau souterraine mais influencent la mise sur pied des projets hydrauliques (Nya. 2020). Les variations de températures influent sur la baisse de l'eau car les températures élevées assèchent le sol rétenteur de l'eau sans compter les eaux surfaciques qui sont très exposées à la chaleur. Elle joue aussi un rôle dans l'émergence des germes dans la mesure où il y'a plus un fort développement dans les périodes sèches et sans oublier que les populations réduisent leur niveau d'hygiène en période de forte chaleur car faute d'eau.

1.4. Une Végétation Extrêmement dégradée par l'homme

La forêt marécageuse qui constituait autrefois le bassin versant de Memi'i n'est plus trop d'actualité. Entre poussée agricole et pression migratoire et urbaine (construction des lotis), la forêt a presque disparu dans le bassin versant de Memi'i un espace naturel anthropisé avec quelques lignes de d'arbres près lits des rivières. La végétation actuelle est formée de forêt secondaire (partie Ouest, Nord) et dans le Centre avec une présence très élevée des raphias au niveau des bordures et dans le lit des rivières (Centre et Est). On note cependant quelques actions de reboisement des eucalyptus (zone du lycée dans l'Ouest).

Le sous bassin de Meme'e reste néanmoins très boisé et on peut encore apercevoir quelques essences forestières comme : le parasolier ; Doussier ; roseau ; Quinqueliba ; l'arbre tampon et espèces non ligneuses à l'instar du Water-leaft ; champignon et l'Okok (PDC. 2013).

1.5. L'influence remarquable des processus géologiques et hydrogéologiques

Le bassin versant de Memi'i est comme connu, situé sur le plateau sud-camerounais qui est une formation composée de roches cristallines (gneiss ; granites et micaschistes). C'est une zone ayant subi un aplanissement très poussé responsable de ce relief peu marqué (Santoir. 1992). Comme dans tout le plateau sud-camerounais surtout dans la Vallée du Ntem, l'érosion qui est de nature régressive a créé des marécages, qui occupent les vallées de l'exutoire du bassin versant favorisée par la présence de versants moins raides. Les roches cristallines sur lesquelles repose le bassin versant de Memi'i rendent permanente les ressources en eau surtout celles souterraines. Ces roches sont favorisent la circulation de l'eau et cela constitue un paramètre indispensable dans la localisation des 3(*)aquifères ou réservoirs d'eau.

L'étude combinée des paramètres hydrologiques et géologiques par le biais de l'hydrogéologie a permis d'entrevoir une présence des ressources en eau. Mais le socle du Ntem qui associe des roches résistantes posent un problème à l'installation des infrastructures d'accès à l'eau car ces roches ne favorisent que les écoulements surfaciques. L'accès aux ressources en eau souterraine est donc difficile dans le bassin versant car les nappes aquifères ne sont très accessibles qu'à partir des profondeurs de 30 à 50m voire plus. Il faut donc dire que la géologie du bassin versant de Memi'i n'est pas très favorable à la circulation de l'eau et cela ayant pour conséquence la dépendance aux eaux des crues et exposant le bassin versant aux effets de la sécheresse et même les bas-fonds très humides, l'eau se raréfie parfois (Santoir. 1992).

1.6. Une pédologie dominée par l'hydromorphisme et le métamorphisme tropical

Composés de terrains plats, le bassin versant de Memi'i présente une palette de sols assez variés mais avec une forte dominance des sols hydromorphisme. L'hydromorphisme est la qualité d'un sol qui montre des marques physiques de saturation régulière en eau, où la saturation des pores d'un sol en eau. Dans un sol hydromorphe, l'eau remonte temporairement à la surface (G. LEVY. 1986). En dehors des sols hydromorphes, nous avons aussi des sols provenant du métamorphisme tropical qui est naturel à la zone.

1.6.1 Les sols hydromorphes ou argilo-sableux

Ce sont des sols résultants d'une hydromorphie accrue dans les zones dû aux inondations récurrentes et aussi à la forte présence des marécages dans le bassin versant. La forte présence de la larme d'eau maintien un niveau assez élevé pour que le sol reste aquatique. Il faut d'abord noter que ce sont des sols organiques et humiques à 4(*)Gley avec un ph acide de 4,5 à 5,5 dans les horizons surfaciques. Ils ont une texture argileuse et sableuse qui facilitent le passage de l'eau.

1.6.2 Les sols ferralitiques jaunes

Ce sont des sols avec un horizon humifère réduit de 03 à 10cm, une texture sableuse et aussi d'un horizon hétérogène de quartz et de concrétions ferrugineuses ainsi qu'un horizon de roches altérées très épaisses. Ces sols ont un faible potentiel organique, minéral et une sensibilité accrue à l'érosion des pentes résultat d'un métamorphisme tropical très poussée.

1.6.3 Les sols ferralitiques de raccordement

Ce sont des sols produits par un aplanissement de la surface lors des transformations métamorphiques. Ils sont très présents dans le Centre du bassin versant (Marché d'Akombang) et sont issus d'un rajeunissement et appauvrissement car ayant subi un décapage plus ou moins intense lors des mécanismes érosifs. Ils très favorables à la création d'un point d'eau car peu profond et perméable (Santoir. 1992).

La pédologie est l'élément jouant directement dans l'accessibilité aux ressources en eau souterraine et dans la qualité physique, chimique et même microbiologique de l'eau. Tout d'abord parce que la perméabilité d'un sol détermine la mise sur pied à tout endroit d'un point d'eau car un sol moins perméable c'est-à-dire rocailleux aura et moins rétenteur d'eau rend difficile l'installation de l'infrastructure d'approvisionnement.

L'acidité du sol quant à elle, rend l'eau dangereuse à la consommation. Une eau potable ne doit pas avoir un potentiel d'hydrogène élevé, c'est-à-dire acide. Notons aussi que, le sol est composé d'éléments chimiques comme le fer, le nitrate dont la forte concentration entraine une contamination de l'eau présente dans ce sol et sans oublier les microorganismes biologiques qui sont aussi là causant tout type de pathologies hydriques (Santoir et al. 1995).

1.7 Un réseau hydrographique composé de rivières à débits saisonniers.

Le cours d'eau étant l'élément fondateur du bassin versant, il convient alors que ce premier réglemente cet espace physique et aussi la présence des ressources en eau. Le bassin versant de Memi'i est drainé par 3 rivières qui, constituent le bassin et son sous bassin.

La rivière Memi'i qui est le cours d'eau principal drainant le bassin versant. Son débit est facteur des saisons pluviométriques. Le lit de la rivière est moyen avec des berges moins larges et le transport est assez important. Mais il en général assez élevé et dessine le tracé du bassin versant qu'il constitue. Et se ramifie dans son aval avec son affluent principal l'affluent Bibe'e avec une distance de 200 m entre les deux rivières. La courbe des débits dépend des saisons, les plus grands débits (crues) sont enregistrés lors des saisons pluvieuses (octobre, avril, septembre) et les plus faibles débits (étiages) lors périodes sèches des mois de janvier ; février ; décembre ; juin ; juillet et Aout.

PLANCHE 1: LA RIVIÈRE MEMI'I, PRINCIPAL COURS D'EAU DRAINANT LE BASSIN VERSANT.

PHOTO 3: VUE EST À PARTIR DU PONT EN JANVIER PHOTO 4:VUE OUEST À PARTIR DU PONT EN AVRI

Source : Investigations de terrain 2021

On note à travers quel niveau les ressources en eau surtout, celles surfaciques dépendent énormément du climat particulièrement des crues. Il suffit d'un mois sans précipitations pour voir à quelle vitesse ces eaux surfaces se réduisent.

La rivière Meme'e qui constitue le sous bassin versant de Meme'e a des caractéristiques similaires à celles de la rivière Memi'i, mais le volume du débit est au-dessus des deux autres rivières. Elle a un lit a assez large mais qui se rétrécie, dû à la progression de la végétation sur le lit qui est fort dissymétrique caractérisé par un tracé irrégulier.

L'hydrographie de la zone est caractéristique du climat équatorial guinéen présent dans cette bande géographique. Les rivières sont sous le coup d'influence de ce climat qui, est alternatif entre temps de crues et temps sec, cela ayant pour effet, une irrégularité des ressources dans l'approvisionnement des eaux surfaciques, et plus loin de celles souterraines. Cette rotation saisonnière climatique rythme en effet les volumes d'eau présents au niveau des sources, rivières et autres sources d'accès à l'eau.

II. INVENTAIRE DES RESSOURCES EN EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I

La présence des ressources en eau dans un espace géographique dépend de plusieurs paramètres physiques que, nous avons sus mentionnés plus haut. Ainsi, les recherches et études qui ont été faites dans le territoire national et spécifiquement dans le bassin versant de Kyé-Ossi et aussi nos investigations de terrain nous ont permis de dégager une multitude de ressources en eau.

2.1Les eaux des précipitations

Elles proviennent des pluies atmosphériques et qui après avoir touchées le sol avec ses substances solubles prennent le nom eaux pluviales qui plus tard ruisselleront à la surface et s'infiltreront dans le sol. Cette eau reflète la qualité de l'air présente dans une atmosphère géographique précise et sa composition chimique est variable dans le temps et l'espace. Les éléments chimiques qui la composent en général sont les ions sulfate ; sodium ; calcium ; l'ammonium et des traces de nitrates dépendant des caractéristiques environnementales (CIE. 2019)

Dans le bassin versant Memi'i, nombreux ménages utilisent cette eau pluviale au regard des avantages qu'elle présente surtout lors des saisons pluvieuses

· La pureté de l'eau de pluie n'est pas discutable malgré le fait que les changements climatiques l'ont rendu légèrement acide

· La facilité de captage qui s'illustre par le fait que lors épisodes d'averses, les ménages la captent à domicile sans coût humain ou matériel

Mais il convient de noter que les toitures qui permettent leur captage par la population sont généralement infectées par les agents chimiques très dangereux mais aussi les matières en suspension sans compter les agents microbiologiques. La pollution atmosphérique a aussi rendu cette eau moins pure qu'elle aurait été il y'a des décennies, car les activités automobile et agricole très fortes rendent celle-ci non potable.

2.2. Les eaux surfaciques

Encore appelées eaux superficielles, elles sont constituées de l'ensemble de masses d'eau courantes ou stagnantes douces ou saumâtres du sol qui sont en contact avec l'atmosphère. Il s'agit de l'eau pluvieuse qui touche et ruisselle le sol sans forte infiltration (cours d'eaux ; lacs ; sources) et elle est très riche en oxygène et carbone. Dans le bassin versant de Memi'i nous dénombrons rivières et sources.

2.2.1. Les rivières

Elles sont au nombre de 03 dans le bassin versant : la rivière Memi'i ; l'affluent Bibe'e et la rivière Meme'e dans le sous bassin versant de Meme'e et dépendant très fortement des eaux pluviales. Elles ont toutes une direction Nord-Sud ou Est-Ouest résultante d'une topographie verticale. Elles sont utilisées par les ménages pour la lessive et pour la cuisson et dans le sous bassin de Meme'e, l'eau de la rivière Meme'e est même utilisée pour la boisson par quelques ménages surtout en période sèche.

PHOTO 5: LE LIT DE LA RIVIÈRE MEMI'I ENMAI

Source : Investigation de terrain 2020

Elles sont les eaux les plus polluées de tout le bassin versant, car les berges sont les lieux d'activités de lavage automobile ; d'élevage et d'agriculture sans compter les ordures ménagères qui y font domicile.

2.2.2. Les sources surfaciques

Elles sont entre autres les sources ; ruisseaux, étangs qui affluent les rivières. Dans toutle bassin versant, nous avons relevé quelques étangs mais surtout ce qui nous intéresse une source d'eau libre qui sert d'eau de boisson aux ménages vers l'amont du bassin versant (quartier Obang-Ntane).

PHOTO 6: ETANG PISCICOLE EN AVAL DE LA RIVIÈRE MEMI'I AU QUARTIER CHAINE.

Source : Investigation de terrain 2020

2.2.3 Les eaux souterraines

C'est l'ensemble des eaux se trouvant sous la surface du sol, dans la zone de saturation en contact libre avec le sous-sol. Elles constituent la ressource vitale la plus naturelle plus ou moins renouvelable et représentent la grande réserve en eau dans le bassin versant. Elles sont d'ailleurs les plus exploitées au vue de leur importance dans l'alimentation, mais aussi du point de vue des infrastructures d'approvisionnement en eau. Elles sont captées de diverses manières mais cela de la profondeur pour arriver au niveau des 5(*)nappes phréatiques dépendant très fortement de la formation géologique. Elles sont localisables à partir 5m à plus 50m de profondeur du sol en fonction de l'installation d'accès voulue et aussi de la proximité de la nappe phréatique. L'avantage est qu'elles sont peu polluées lors du captage mais facilement lors de la distribution.

CONCLUSION

L'objectif fixé dans ce premier chapitre était présenter et analyser l'ensemble des facteurs physiques naturels ou biophysiques qui conditionnement la présence des ressources en eau et plus loin l'approvisionnement en eau dans le bassin versant de Memi'i. Il en découle que les variations climatiques (pluviométrie et température) influencent sur l'abondance sur la rareté des ressources en eau car ce sont ces deux variables qui assurent le cycle de l'eau en maintenant à son tour le réseau hydrographique du bassin versant. Le relief semi accidenté aux pentes abruptes malgré un fort aplanissement dans le bassin versant, assure néanmoins des écoulements accompagné d'un ruissellement très puissant des eaux maintenant le sol des vallées sous forte humidité et celui des versants sous alternance humidité-chaleur. Les sols hydromorphes permettent une mise sur pied facile des points d'eau. Les roches cristallines qui sont assez résistantes reposant sur le socle rendent difficile l'installation des moyens d'accès à l'eau. Notons que les ressources en eau sont présentes sous forme pluviale ; surfacique et souterraine laissant entrevoir une multitude de modes d'approvisionnement en eau. Après cette analyse de déterminantes biophysiques, le prochain chapitre s'attellera à l'analyse de celles humaines conditionnant à leur tour spécifiquement l'approvisionnement en eau dans le bassin versant de Memi'i.

CHAPITRE II : LES DETERMINANTS ANTHROPIQUES A L'APPROVISIONNEMENT EN EAU ET LES SOURCES D'APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I

INTRODUCTION

Notre tâche dans cette partie s'attellera non seulement, à faire un inventaire des facteurs humains qui permettent l'approvisionnement dans le bassin versant de Memi'i. Ce chapitre s'articulera sur 03 niveaux, le premier présentera les paramètres démographiques et socioéconomiques du bassin versant de Memi'i qui déterminent les sources d'approvisionnement en eau et aussi leur mise sur pied. Ensuite, le second niveau aura pour but, l'autopsie de l'état de l'approvisionnement en eau qui se révèle comme étant l'un des points cruciaux de notre travail. Il sera question d'analyser les modes et les moyens d'accès à l'eau en fonction des usages des populations. Et le dernier point de ce chapitre, sera d'analyser le niveau d'accès à l'eau quittant de la densité des points par rapport à la population, en passant par la distance parcourue par les ménages pour s'acquérir de l'eau et en finissant par les volumes d'eau recueillis par les ménages quotidiennement.

I. LES PARAMETRES DEMOGRAPHIQUES ET SOCIOECONOMIQUES A L'ACCES EN EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I

La compréhension et la connaissance des déterminants ou paramètres d'origine anthropique permet de mieux cerner la question de l'approvisionnement en eau. Car l'homme est celui qui cherche à s'acquérir des ressources en afin d'en faire un bien consommable. Ainsi, l'homme est celui qui oeuvre pour que tout ce qui était dans la nature sauvage devienne un produit utile à sa survie quotidienne (Adam Smith. 1977).

1.1 Les données démographiques du bassin versant de Memi'i

Les caractéristiquesdémographiques du bassin versant de Memi'i décrivent la population de cette zone dans sa densité ; sa composition sociologique et ses caractéristiques sociales.

1.1.1. Une démographie galopante et migratoire

Selon les données municipales et administratives, la population du bassin versant de Memi'i est estimée à près 24. 980 habitants répartie en grande partie dans le sous bassin de Meme'e (Akombang) qui subdivisée en plusieurs blocs administratifs à près de 75% soit 18.000 habitants qui concentre aussi plus de la moitié de la superficie du bassin versant(Mairie Kyé-Ossi, 2020)

Il faut noter que, le bassin versant de Memi'i tient de sa population de la forte pression migratoire convergente dans ce milieu, de par sa position de frontière administrative entre le Cameroun et ses voisins gabonais et équato-guinéens. La population a connu un boom quittant de 3000 habitants en 1990, (2e RGPH) à 17.127 en 2005 (3e RGPH)(BUCREP. 2010). Elle s'est développée du fait de l'arrivée en masse des populations internes et étrangères dans la ville du fait boom économique de la Guinée Equatoriale. Son changement de statut administratif en 2007 en devenant arrondissement a aussi permis l'augmentation de sa population. Cette forte population implique aussi une augmentation des capacités d'accès aux ressources surtout celles en eau indispensable à la vie des ménages.

FIGURE 3.1: EVOLUTION DE LA POPULATION DU BASSIN VERSANT DE MEMI'I

Source : PDC 2013, BUCREP 2010

Nous pouvons remarquer à travers ce graphique que, qu'il y'a eu une évolution exponentielle de la population de Kyé-Ossi. Ce boom démographique débute de vers les années 1990 avec près 3100 personnes et prend de l'ampleur vers l'an 2000 avec une population qui atteindra le chiffre record de 15600 habitants, conséquence de la croissance économique de la Guinée Equatoriale et du Gabon, le bassin versant étant, le lieu de transit vers ces pays. Mais l'avènement de son administratif d'arrondissement en 2007, va augmenter l'installation de la population avec un total de 17127 en 2005 à 18968 habitants en 2010. Elle ne cesse d'augmenter avec une estimation de près de 24890 habitants.

1.1.2. La composition socialede la population

La population est composée de plusieurs peuples venus de partout. Elle est cosmopolite, fruit de cette dynamique migratoire interne et externe sans cesse depuis les années 2000. Du point de vue du genre, la population est fortement féminine avec 63,3% de l'effectif total soit 10.560 femmes contre 37,7% pour les hommes. La population jeune de moins de -16 ans représente les 27% et celle de moins de -5 ans les 17% dans le centre-ville (PDC. 2013). Du point de vue tribale, elle se présente en 3 catégories.

Du point ethnique, la démographie du milieu se présente en 3 catégories ethniques ou de peuplement à savoir : la population autochtone constituée de l'ethnie Fang (Ntumu) ; la population allochtone interne (Bamouns ; Bamilékés et autres camerounais) et enfin la population allochtone externe (migrants gabonais ; équato-guinéens et autres africains).

1.1.2.1. La population allochtone

Celle-ci est composée uniquement de l'ethnie Fang-Beti appelée les Ntumu qui présente dans toute la Vallée du Ntem et dans les pays voisins installées depuis le 18e siècle. Elle représente 52, 61% de la population de la population totale du bassin versant (BUCREP. 2010) et 99% dans les zones périphériques du milieu. Elle reste néanmoins minoritaire dans le centre de la ville.

1.1.2.2. La population allochtone interne

Elle est le résultat de la forte migration interne des populations des autres ethnies camerounaises vers le « El Dorado » que, représente la ville aux yeux des populations au niveau économique et surtout sa position très stratégique pour le transit commercial. Elle vient dans sa quasi-totalité dans la région de l'Ouest Cameroun composée principalement de la tribu Bamoun qui est devenue majoritaire dans le centre-urbain de Kyé-Ossi plus nombreux que l'ethnie Ntumu autochtone avec, 25,59% de la population totale. Elle est suivie par les Bamilékés avec 17,38% et les autres camerounais (3,5%) de la population totale (Bosco. 2010) cité par Nopoudem(2019).

1.1.2.3. La population allochtone externe

Véritable carrefour de rencontre entre les peuples, le bassin versant est un bassin où l'on rencontre divers peuples africains venus de près comme de loin. La population allochtone étrangère présente ici, vient pays voisins comme le Gabon avec 0,12%, la Guinée Equatoriale avec 0,57% mais aussi des pays venus principalement de l'Ouest de l'Afrique notamment les maliens et Sénégalais avec 0,19% de la population.

1.2 Les caractéristiques socioéconomiques

Ces caractéristiques socioéconomiques rassemblent à la fois le niveau de vie des ménages du bassin versant de Kyé-Ossi, mais aussi le niveau d'instruction de ceux-ci sans compter les activités économiques auxquels ils s'adonnent au quotidien qui seront des facteurs très importants dans la détermination du risque sanitaire d'origine hydrique.

1.2.1 Les caractéristiques sociales

Ces caractéristiques sociales de la population sont : le niveau de revenu mensuel, qui conditionne ou caractérise le niveau de vie et aussi le niveau d'instruction, lui influence la perception ou l'importance de l'eau consommée.

1.2.1.1 Le niveau des revenus

C'est le niveau ou somme des gains monétaires que gagne un ménage à la fin d'une période journalière ; hebdomadaire ou mensuelle. Le niveau de revenus mensuels des ménages du bassin versant est de 25000 FCFA. Ce revenu qui est assez élevé et variable selon chaque ménage, est le fruit des activités économiques foisonnantes dans cet espace, véritable pôle économique de la sous-région.

La population est très active dans les activités commerciales qui sont très nombreuses et variées sans compter les échanges et cela a poussé bon nombres d'entreprises bancaires à s'installer (INS. 2013). La population est formée de ménages ayant un niveau de vie assez bon avec des revenus de 25000, 35000 et 40000 FCFA. Ceux ayant un niveau de revenus très élevé (+5000 FCFA)y sont aussi, malgré une faible proportion. Les ménages ayant des mauvaises conditions financières sont en dessous de 25000FCFA mensuellement.

FIGURE 3.2: LE NIVEAU DE REVENUS MENSUEL CHEZ LES MÉNAGES DU BASSIN VERSANT DE MEMI'I

Source : Investigation de terrain 2021

Il en découle de la description de cette représentation thématique que, les ménages ont fortement un revenu égal à 25000 fcfa soit 44% mais qui varie qui est assez suffisant dans un espace urbain en développement. En seconde position, vient ceux ayant un revenu de 40000 fcfa, suivi des ménages ayant 30000 fcfa dont, nous pensons les plus nombreux si l'échantillonnage aurait été plus grand au regard du fort taux d'activité observé dans cet espace géographique.

Ils sont en général commerçants et agriculteurs. Les ménages ayant plus de 50000 fcfa sont constitués de fonctionnaires d'Etat et des grands commerçants exerçant dans l'import/export des produits frontaliers installés dans ce bassin économique depuis fort longtemps.

Il faut néanmoins noter que, le niveau de revenu d'un ménage n'est pas fonction d'une bonne qualité de vie, force est de constater que, nombreux ménages déclarant avoir des revenus au-delà de la moyenne enregistrée ou ayant des activités rémunératrices de forte valeur, s'approvisionnement dans des sources d'eau communes et ayant des habitats assez insalubres.

1.2.1.2 Le niveau d'instruction

Il concerne le côté éducatif des populations d'un milieu. Le bassin versant de Memi'i est la zone ayantl'un des niveaux d'instruction les plus bas dans la région par rapport à la densité de la population. Cette situation est dû au fait que, les ménages tout comme leurs enfants s'adonnent à préférence aux activités commerciales et aux services (les motos taximen), malgré une importante présence des installations scolaires. Il est sous l'influence des pratiques culturelles et le niveau d'instruction général est de 49,3%, ceci étant la cause d'une jeunesse moins attachée à l'école (PCD. 2013). Spécifiquement, l'enseignement primaire est dominant chez les ménages (parents et enfants) avec 38%, ensuite l'enseignement secondaire avec 28% et 5,5%.

FIGURE 3.3: NIVEAU D'INSTRUCTION DES MÉNAGES DU BASSIN VERSANT DE MEMI'I

Source : PCD 2013 ; Investigations de terrain 2020

Il en ressort de ce graphique que, le niveau d'instruction (scolaire) est très faible dans le bassin versant, soit un taux général de 49,3%. Il faut dire que ce niveau d'instruction concerne ceux qui sont déjà sont chargés de collecter, stocker et manipuler. On constate donc, que l'enseignement primaire (45%) est largement dominant du fait que, la quasi-totalité des personnes de +35 ans n'ont pas atteint le secondaire et aussi les ménages sont plus attachés aux activités économiques. L'enseignement secondaire (39%) concerne plus les jeunes de -25 ans et l'enseignement secondaire (5,5%) concerne les fonctionnaires ou étudiants. Il y'a donc un haut risque d'une mauvaise appréhension de l'importance de l'eau de qualité.

Il faudrait clarifier le fait que, les ménages du bassin versant de Memi'i aient un niveau d'instruction assez bas, est un potentiel indicateur de la consommation de l'eau et aussi dans le respect des mesures d'hygiène de base car, la connaissance de l'importance de l'eau est moindre.

1.2.2. Les caractéristiques économiques du bassin versant de Memi'i

Multiples activités économiques sont exercées par les ménages du bassin versant de Memi'i cependant, on retiendra le commerce très dominant ; les services ; l'agriculture et l'élevage.

· Le commerce : les activités commerciales sont les plus recensées dans ce milieu, et ce sont telles qui, font sa renommée nationale et internationale (INS. 2015). Elles occupent près de 80% des activités du bassin versant regroupées dans la vente des produits agricoles ; l'habillement ; produits manufacturés alimentaires ou électroniques ou électroménagers venus du pays ou fortement de la Guinée Equatoriale et Gabon voisins. Elles occupent 65% des actifs (Mairie de Kyé-Ossi. 2021).

· Les services : ils concernent entre autres le transport avec les motos-taximen qui occupent beaucoup les jeunes (60%). Le transport interurbain est aussi important car il permet le transit des biens et services entre Kyé-Ossi et les autres villes du pays et celles étrangères. Il y'a aussi les activités bancaires et de télécommunications qui sont grandissantes.

· Les activités primaires : l'agriculture et l'élevage sont très répandus dans la périphérie et dans le centre du bassin versant qui occupé par les marécages.

Les activités économiques constituent un paramètre non négligeable dans la compréhension de la question de l'approvisionnement et surtout dans la contamination de l'eau. Ce sont ces activités qui produisent à la fois les polluants chimiques et aussi les agents pathogènes de l'eau et leur impact s'étendentquelque soit la ressource en eau prise en compte. Car les déchets produits s'infiltrent par le biais de crues (eau souterraine et surfacique) ou par le vent (eau surfacique).

II. ETAT DE L'APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I

L'approvisionnement en eau se défini comme étant, l'ensemble des moyens et mesures permettant d'amener l'eau aux populations. Autrement, c'est tout ce qui permet aux ménages de s'approvisionner en eau quotidiennement. La population sans cesse grandissante du bassin versant de Memi'i a besoin des ressources pour son alimentation et toute alimentation comme par la consommation de l'eau qui est indispensable sans noter d'autres usages quotidiens de celle-ci. Afin d'atteindre l'un des objectifs principaux de notre travail scientifique qui, est de décrypter la situation de l'approvisionnement en eau dans ce bassin versant, en fonction des ressources en eau, il faut d'abord dégager le niveau du besoin en eau, et surtout en eau potable, ensuite les sources d'approvisionnement en eau utilisées par les ménages.

2.1 L'état du besoin en eau dans le bassin versant de Memi'i

Le besoin en eau surtout en eau potable dans cette unité topographique est très important au regard de la demande conséquente de la population.

Dans le bassin versant de Memi'i, le besoin est important car la population assez dense et la forte demande en eau nécessite une réponse. La demande en eau s'intensifie aussi, du fait qu'elle dépasse le simple cadre de l'usage de la consommation directe mais implique aussi, les usages domestiques comme la cuisson, la lessive et aussi les pratiques d'hygiène très importantes pour la bonne santé des populations. Il ne faudrait sans oublier les activités économiques comme la restauration et l'hôtellerie très dépendantes de l'eau et les cadres sociaux comme les écoles et les centres sanitaires (Kombassere. 2007).

Notre étude touche plus particulièrement, la consommation directe et indirecte des ménages. Selon les normes internationales, la quantité d'eau potable que doit avoir une personne par jour est d'au moins ou égale à 20 litres en milieu urbain (OMS. 2004) et de 30 litres par jour selon les autorités nationales en charge au Cameroun (GWP. 2009). Par là il est donc question de savoir si ce quota est atteint. Au regard des investigations de terrain menées et les données municipales, il en ressort que, seuls 17% des quartiers présente un besoin faible en eau alors que, 83% du bassin versant présente un besoin fort d'eau.

Dans le sous bassin versant de Meme'e, le besoin en eau est moins important car, la périphérie moins peuplée du bassin versant. Mais le besoin y est surtout en eau potable car, elle est primordiale pour la santé des ménages. Le besoin en eau élevé et évalué à 75% car les sources d'approvisionnement sont presque absentes alors que le volume moyen en milieu rural est de 30 litres par jour (GWP. 2009) cité par Nya.Il faut dire que cette situation est que cette situation dépend des moyens d'approvisionnement en eau à disposition pour les ménages.

2.2. L'absence d'un réseau public d'approvisionnement en eau dans le bassin versant de Memi'i

L'absence d'un réseau public d'approvisionnement est l'une des raisons qui nous ontpoussées au choix de ce bassin versant, avec une population aussi nombreuse imposant un impressionnant besoin en eau potable. L'absence d'un réseau public d'adduction en eau soit appartenant à l'Etat soit à un particulier dans ce milieu entraine d'abord sans l'ombre d'un doute la réduction d'un fort potentiel d'eau potable dans ce milieu ainsi que dans les environs proches. La tentative d'une semi adduction dans les environs Ouest de Kyé-Ossi en 2015 s'est révélée inactive.

Cette absence d'un système public d'approvisionnement en eau a donc poussé les acteurs sociaux (ménages ; particuliers, l'Etat) du ce territoire, à la mise sur pied des solutions alternatives afin de permettre un accès à l'eau dans tout le bassin versant.

2.3. Les sources d'approvisionnement en eau dans le bassin versantde Memi'i.

L'absence d'un approvisionnement public en eau dans tout le bassin versant de Memi'i, a poussé les populations (ménages et particuliers) à chercher des solutions pour avoir accès à l'eau. Ainsi, les ménages s'approvisionnent dans des sources d'accès alternatives. L'eau de ses sourcesest utilisée pour divers usages comme la boisson ; la cuisson et autres besoins domestiques

FIGURE 3.4:CARTE DE LA LOCALISATION DES SOURCES D'APPROVISIONNEMENTS DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I

Source : Investigations de terrain 2021

2.3.1. Les sources naturelles non aménagées (SNNA)

Elles constituentl'une des sources d'approvisionnement en eau de boisson dans le bassin versant de Memi'i. Elles sont localisées dans les fonds de vallées généralement dans l'amont du bassin versant de Meme'e(Nord du bassin versant). Au cours de nos investigations de terrains, nous avons recensées 2 sources d'eau libre non aménagées soit. Ce sont des sources d'eau naturelles qui sont utilisées sans intervention humaine, c'est-à-dire qu'aucune réhabilitation ou assainissement du lieu de puisage d'eau. La quasi-totalité desménages soit 95% utilisant cette eau de source, le font pour des besoins de cuisson ; lessive et pour les pratiques d'hygiène mais 1,2% des ménages disent aussi utilisées cette eau pour la boisson car jugée claire.

La consommation de l'eau des sources non aménagées est dangereuse car elle n'est protégée aucunement, laissant libre cours à tout type de polluants physiques comme chimiques surtout lors des périodes de crues où l'eau transporte en déversant partout les sédiments. Cette eau est généralement trompeuse par sa clarté poussant ainsi les populations à se dire qu'elle est potable.

2.3.2. Les Sources naturelles semi-aménagées (SNSA)

Ce sont des sources naturelles qui sont en partie aménagées autrement dit ayant subi une intervention humaine afin de rendre plus appréciable le point d'approvisionnement. Au cours de notre enquête de terrain, nous avons recensé 2 sources naturelles semi-aménagées se trouvant vers le Nord- Ouest du bassin (quartier Administratif)et dans le centre du bassin, très difficilement accessibles car se trouvant dans un fond de vallée.

C'est une source caractérisée par, une structure bétonnée de ciment qui cadre la source au niveau de la zone de puisage afin de protéger l'eau de la saleté environnante et aussi des eaux des pluies facteur de pollution. L'eau recueillie ici, est généralement utilisée pour les besoins domestiques et d'hygiène et quelques fois pour la boisson. Néanmoins leur protection ne confère pas à cette eau une possible potabilité car elle est aussi exposée aux polluants que la première.

2.3.3. Les puits traditionnels non aménagés (PTNA)

Il est la source d'approvisionnement eau le plus répandu dans le bassin versant de Memi'i et le moins utilisée dans le sous bassin. Ce sont des installations de puits creusés à partir d'un trou du sol avec des parois protégées ou non à une profondeur de 5 à 25 m permettant d'accéder à la nappe souterraine et le diamètre étant légèrement compris entre 1 et 4 m. Les puits traditionnels quel que soit le type utilisent en général une corde et un seau pour le puisage de l'eau.

PLANCHE 2: PUITS TRADITIONNELS NON AMÉNAGÉS DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I

PHOTO 7: PTNA AU QUARTIER BAGDAD (AK) PHOTO 8: PTNA AU QUARTIER ASSA'ASSI

Source : Investigations de terrain, 2021

Cette image présente deux puits traditionnels sans protection de l'eau, l'environnement physique est insalubre par les déchets humains (photo 7), l'eau usée par les ménages qui pénètre après usage sans aucune canalisation. Certains de ces puits sont parfois recouverts d'herbes montrant ainsi le manque d'entretien du point d'eau (photo 8).

Nous avons recensé 35 puits traditionnels non aménagés disséminés de part et d'autre. Leur densité est considérable dans tout le bassin versant. Cette eau est en effet, à usage domestique et pour les mesures d'hygiène, aucun ménage enquêté n'a dit avoir bu cette eau.

2.3.4 Les puits traditionnels semi-aménagés (PTSA)

C'est la source d'accès la plus répandue dans la plus répanduedans le bassin versant de Memi'i, avec près de 41 points d'eau. Ceci est forcément dû au fait que les ménages et particuliers souhaitent une protection autour du puits sans vouloir faire trop de dépenses financières. Ils sont généralement bétonnés ou cadrés par des planches en bois mais non couverts laissant chemin libre aux polluants.

PHOTO 9: PUITS TRADITIONNEL SEMI-AMÉNAGÉ AU QUARTIER CHAINE

Source : Investigations de terrain, 2021

On voit une à travers cette image, un puits traditionnel qui a connu un aménagement conséquent afin de protéger l'eau contre les déchets, les contacts mains-eau. L'équipement est cependant non couvert malgré une protection aux alentours de l'entrée du puits.

Cette absence de protection de la ressource en eau au niveau du point d'accès est facteur d'aggravation du risque de pollution car, le puits est non couvert, l'insalubrité du récipient de puisage ne contribue qu'à la contamination de cette eau qui est n'est pas sans reproche. Malgré cela, bon nombre de ménages utilisent cette eau comme eau de boisson mais l'usage principal étant l'usage domestique.

2.3.5 Les puits traditionnels Aménagés (PTA)

Ce sont les puits traditionnels les moins représentatifs dans le bassin versant de Memi'i. Nous avons enregistré 18 puits traditionnels aménagés dans toute l'unité spatiale. Ce sont des puits couverts aux alentours avec un bac en béton au niveau de la base extérieure du puits et d'un couvercle en bois ou béton avec un diamètre inférieur quelques centimètres justes pour laisser le passage au seau de puisage et à la corde retenue par la poulie. Tout ceci permet au puits d'éviter toute saleté qui pourrait contaminer l'eau et ainsi l'infrastructure assemble toute les mesures assurant la consommation saine de cette eau. La javellisation est souvent utilisée pour la rendre potable mais tout ceci ne confère pas la potabilité à cette eau car elle est exposée aux eaux pluviales qui transportent les produits des latrines qui contaminent les eaux souterraines.

PLANCHE 3: PUITS TRADITIONNELS AMÉNAGÉS

PHOTO 10 : PTA AU QUARTIER ANCIEN CONGELCAM PHOTO 11: PTA AU QUARTIER DE LA CHAINE

Source : Investigations de terrain, 2021

On note à travers cette planche de photos, deux puits aménagés, la similitude étant que, l'équipement est totalement couvert et protégé laissant la seule ouverture au seau à la corde pour extirper l'eau. Ici, seule la saleté du récipient de puisage et l'infiltration souterraine peuvent polluer l'eau. Au niveau du second puits, il y'a plus de modernité avec un tuyau de de sortie de l'eau

2.3.6 Les forages à motricité humaine (FMH)

Communément appelés puits modernes, les forages est un ouvrage qui puise son eau directement dans la veine d'eau ou de la nappe phréatique via un trou foré dans le sol à des profondeurs allant à près de 100 m, cette profondeur dépendant de la structure du terrain au niveau de l'emplacement du point d'eau.

Ils sont de nature équipés d'une manivelle faite d'acier et ciment et d'un muret. Dans tout le bassin versant, nous avons recensé 6forages à motricité humaine avec quelques-uns inactifs (photo. 12).

C'est l'une des sources d'approvisionnement les plus utilisés par les ménages malgré que le fait que, les 3/6 de ces forages appartiennent à des particuliers ; aux écoles et centres sanitaires cas des puits modernes de l'école primaire d'application de Kyé-Ossi, du CMAK et du Lycée de Kyé-Ossi. Il faut dire que, cette eau est en général utilisée pour la boisson, les 79 ménages sur 150 enquêtés l'utilisent pour la boisson. La raison fondamentale de la préférence de cette source d'eau est la sécurité qu'elle procure selon la population et aussi les volumes assez conséquents recueillis.

PLANCHE 4: FORAGES À MOTRICITÉ HUMAINE (FMH)

Photo12: FMH du CMA de Kyé-Ossi

PHOTO 13:FMH AU QUARTIER LYCÉE BILINGUE

Source : Investigations de terrain, 2021

Ces deux images montrent deux forages à motricité humaine. L'eau ressort grâce au pompage généré par la pression au niveau de la manivelle en béton de fer. L'eau est entièrement protégée de toute contamination superficielle. Ici ce sont les manipulations main-eau ou l'insalubrité des récipients qui contaminent l'eau ou une contamination souterraine.

A contrario cette eau n'est pas totalement potable en milieu rural relève l'analyse faite au Burkina Faso par Guillemin (1984) cité par Ngoufack (2019) mais aussi cette eau est payante dans ce milieu limitant le volume voulu par les populations sans compter les périodes sèches qui réduisent souvent leur volume de distribution.

2.3.7 Les forages à motricité ou pompe électrique (FPME)

Relativement moins nombreux que toutes les autres sources d'approvisionnement en eau potable dans le bassin versant. Ce sont des équipements composés d'un bac en PVC d'une contenance de plus 2000 litres ou moins qui sert de réservoir d'eau et d'un appareillage électrique qui permet le pompage de l'eau de la nappe phréatique jusqu'au bac de stockage d'eau, qui lui est composé d'un tuyau qui permet la distribution de l'eau pour les ménages en besoin. Nous avons dénombré au total 14 forages à motricité électrique. C'est l'un des modes d'approvisionnement le plus utilisé dans la grande partie de Kyé-Ossi (Akombang) pour l'eau de boisson. Car les ménages, considèrent cette eau comme très potable et sécurisée sans compter, quec'est la source d'approvisionnement en eau potable, la plus accessible en terme du nombre et aussi du prix.

PHOTO 14: FORAGE À POMPE OU MOTRICITÉ ÉLECTRIQUE AU FOYER COMMUNAUTAIRE BAMOUN

Source : Investigations de terrain 2021

Près de 70% des ménages, font usage de cette eau malgré la distance parcourue pour s'approvisionner à partir de cette source qui se trouve très majoritairement dans la zone d'Akombang.Cependantla nuance est que, la profondeur de la source d'accès n'exclut pas totalement sa pollution chimique car les éléments chimiques peuvent être au niveau de la distribution.

2.3.8 Les bornes fontaines ou semi-adductions d'eau (BF)

C'est une installation d'équipements fournissant de l'eau sans connexion ou contact direct à l'eau ou à la source directe de captage. C'est une sorte de système d'adduction d'eau quittant du lieu de forage jusqu'à plusieurs points d'écoulements ou sortie d'eau comportant des robinets qui sont peu distants (-10m sur un bac ou poteau en béton. Elles ont une profondeur dépassant les plus +50m en fonction de la proximité avec la nappe d'eau (Accords UGP. 2006). Nous avons recensé 04 bornes fontaines au cours de notre investigation de terrain, mais deux étant non fonctionnelles.

Elles représentent une source d'approvisionnement en eau très sécurisée, car l'eau est potable et surtout en termes de volume journalier car selon le gérant, son installation n'est pas vulnérable aux effets des variations climatiques et aussi aux pollutions causées par les manipulations humaines. Qu'à cela ne tienne, cette eau n'est pas totalement potable vu que la contamination souterraine est présente.

PHOTO 15: BORNE FONTAINE AU QUARTIER CARRIÈRE

Source : Investigations de terrain, 2021

Le bac en couloir noir sert de réservoir d'eau qui, ensuite est écoulée à travers des robinetsà unedistance très minime. Un système électrique rattaché du forage jusqu'au robinet permetà l'eau de ressortir jusqu'à ces robinets. La quantité d'eau collectée est importante et elle est généralement potable et subi moins les phénomènes de contamination. Néanmoins la contamination survient au niveau de la distribution car, les canaux souterrains peuvent contenir des éléments chimiques ou germes au fur du temps.

2.3.9 Les Rivières et les pluies

Elles représentent les sources d'approvisionnement temporelles. Concernant les eaux de rivières qui sont généralement très facile d'accès surtout pour les ménages vivant à proximité des cours d'eaux. Les ménages font usage de cette eau pour les besoins de lessive ; les pratiques d'hygiène ; l'élevage ; la construction du loti et en périphérie, elle sert la d'eau de cuisson et quelques fois d'eau de boisson (rivière Meme'e). Elle constitue dans les environs la source en eau a plus utilisée pour les besoins domestiques soit un puisage quotidien de près de 80 litres/jour (78,4%). Par contre dans le centre urbain, elle est très peu utilisée quelque soit la saison climatique due à sa forte contamination visuelle.

PHOTO 16: LA RIVIÈRE BIBE'E (AFFLUENT DU COURS D'EAU PRINCIPAL)

Source : Investigations de terrain 2021

On voit à travers cette image, l'assèchement du cours d'eau qui, sert de breuvage au bétail élevé juste à côté. Cette eau de rivière qui est bu par les bêtes au niveau du lit, est une fois contaminée et les ménages qui s'y approvisionnement en amont comme en aval sont sujet à l'exposition au risque sanitaire hydrique.

Les eaux de pluies qui sont périodiques sont généralement captées lors des événements de précipitations et servent en tout, à l'usage domestique mais nombreux ménages en font aussi, de l'eau de boisson.

2.3.10 Les revendeurs d'eau

Elle représente la source d'approvisionnement en eau la plus anthropique de toutes. La bouteille d'eau (1,5 litres) qui coûte 500 fcfa est au-dessus des moyens de toutes les couches sociales et l'eau en sachet (50 fcfa) est jugée peu fiable par certains ménages. Elle est de nature potable car ayant subie les contrôles stricts et certifiés. Elle est généralement utilisée pour la consommation directe (boisson) et pour l'alimentation des nourrissons. Moins d'un 1% des ménages l'utilisent à part ceux ayant un niveau de vie assez élevé.

TABLEAU 5: AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DES DIFFÉRENTES SOURCES D'ACCÈS À L'EAU

Sources d'accès

Avantages

Inconvénients

Sources naturelles

Accès libre, eau pure, volume d'eau fort

Absence de protection de l'eau, forte dépendance aux crues

Puits traditionnels

Équipement bien adapté aux besoins des ménages, débit important, protection

Faible protection contre les eaux d'infiltration, forte dépendance aux crues

Forages à motricité humaine

Protection de l'eau, volume d'eau fort, dépendance faible aux crues

réalisation couteuse, pollution non visible et dangereuse

Forages à pompe ou motricité électrique

Volume d'eau fort, dépendance faible aux crues, protection élevée de l'eau

Réalisation et entretien couteux, faible proportion dans le bassin versant, forte exposition aux matières chimiques

Borne-fontaine

Volume d'eau très fort,protection accrue de l'eau, faible de dépendance aux crues

Forte pression de l'eau pouvant entraîner la cassure des tuyaux d'alimentation, forte exposition de l'eau aux éléments chimiques toxiques présents dans la canalisation

Rivière

Accès très facile, volume d'eau continue, usage confondu

Très polluée par les agents chimiques et germes, pas de protection de l'eau

Source : Investigations de terrain 2021

III. UN NIVEAU D'APPROVISIONNEMENT EN EAU CONTRASTE

La présence des ressources en eau, les modes et moyens d'accessibilité à celle-ci dans le bassin versant de Memi'i et dans les ne suffisent pas. Il faut que ces modes ou sources d'accès soient disposés de façon plus équitable dans un espace géographique, car la population est disposée de façon irrégulière influencée par les dynamiques humaines qui font à ce que certaines parties de ce bassin versant de et aussi de celles du sous bassin soient peuplées que d'autres.

3.1 La densité des points d'eau par rapport à la population

Afin d'évaluer le niveau d'accès à l'eau potable, dans le bassin versant de Memi'i,il convient de noter que la densité de point d'eau par rapport à la population varie en fonction des quartiers et aussi du nombre de ménages utilisant le même point d'eau. 

3.1.1 Le taux de couverture spatiale des points d'approvisionnement en eau

L'analyse des informations des autorités administratives et de celles obtenues au cours de nos investigations, nous avonsrelevéles densités de points d'eau toute la zone d'étude ainsi qu'il suit :

· Densité moyenne : les sources d'approvisionnement en eau sont plus récurrentes dans le centre-sud ; sud-ouest avec les quartiers comme la Chaine ; Marché d'Akombang ; Derrière Ancien Congelcam, le quartier Cemac. Dans ces zones, les points d'eau sont très facilement repérables et tous les modes ou sources d'approvisionnement.

· Densité faible : elle comprend la majeure partie du bassin versant de Memi'i, mais aussi toute la périphérie. On notera ainsi toute la partie Nord ; le centre-Nord et L'Est du bassin versant avec zone d'Akombang qui occupe les 2/4 du bassin versant, le Quartier administratif, Obang-Ntane, Bagdad ainsi que les zones périphériques Ouest et Est (Essabin).

Il en ressort de ce découpage en fonction de la densité spatiale que, les points d'eau sont peu nombreux dans le centre urbain que dans la périphérie. Le taux de couverture spatiale des points d'eau dans le bassin versant est faible ou insuffisant avec un taux de 39,63% et 25,8% dans le sous bassin, ceci étant dû à l'absence d'un réseau public d'accès à l'eau.

3.1.2 Le nombre de ménages utilisant un point d'eau commun

L'absence d'un réseau public d'approvisionnement a conduit les populations vers des modes alternatifs afin de pouvoir s'alimenter en eau surtout en eau. Dans leur quête de l'eau potable, les ménages font usage des mêmes points d'eau pour leur alimentation malgré que ces ménages ne soient pas toujours voisins. Ainsi nous avons fait le constat après analyse des informations que : 78% des ménages utilisent un point d'eau en commun (puits moderne ; forage à motricité électrique ; borne fontaine) contre 27% ont point d'eau privé qui est généralement un puits traditionnel. Plus spécifiquement, un forage électrique est utilisé par plus +50 personnes ; un puits traditionnel (moins -10 personnes) ; la source naturelle (moins -20) ; forage à motricité humaine et borne fontaine (+ 50 personnes).

Cet indicateur du niveau d'accès à l'eau dans le bassin versant de Memi'i et dans la périphérie, permet de mieux élucider notre objectif et hypothèse selon lequel l'approvisionnement est difficile c'est-à-dire pas accessible à tous. En plus la prise en compte du taux de couverture spatiale et humaine permet de ressortir d'autres indicateurs comme la distance parcourue par les ménages pour s'approvisionner et aussi le volume ou quantité d'eau recueillie par les ménages un jour.

3.2 La distance parcourue par le ménage entre le domicile et le point d'accès à l'eau

La distance parcourue par les ménages pour s'approvisionner à un point d'eau donné est indicateur très important dans la résolution de la problématique. Elle joue un rôle très important dans la quantité ou volume et la qualité d'eau recueillie par le ménage. Sans compter le fait qu'elle joue aussi sur la psychologie du ménage (choix du point d'eau en fonction du temps, du transport et aussi sur la qualité de l'eau de ce point. Lorsque la distance parcourue est longue, il y'a une facilité de pollution, d'une variation du volume d'eau recueillie par jour sans compter que cette distance pousse parfois certains ménages à être paresseux dans la quête de l'eau potable et cela entrainant la consommation d'eau non potable plus proche.

Ainsi, nous pouvons que dans tout Memi'i, la distance parcourue dépend du type de la source d'approvisionnement en eau que souhaite utiliser le ménage. Nous avons donc relevé les distances réelles suivantes:

· Pour les puits traditionnels : la distance parcourue entre domicile et la source d'approvisionnement en eau par les ménages est inférieure à 50 m (-50m) cela étant du fait que ces puits traditionnels appartiennent aux ménages ou à une concession de ménages donc généralement construit près des habitats ou domiciles.

· Pour les sources naturelles : la distance réelle est évaluée 478 m entre domicile et point d'eau. Les ménages parcourent cette distance pour s'approvisionner en eau car elle est dite potable et se trouve en brousse, par exemple celles de Memi'i (quartier Obang-Ntane) se trouve dans un bas fond de vallée entourée d'une végétation de bambous de Chine.

· Pour les forages à pompe et à motricité humaine, les distances effectuées par les ménages pour s'approvisionner à cette eau ont été 620m et 700m entre leur domicile et le point d'eau.

En sommant les distances parcourues par les ménages entre leur domicile et les différentes sources d'approvisionnement, la distance réelle moyenne parcourue est de 577 m parcourue soit 63%.

3.3 Le volume d'eau recueillie

La quantité d'eau recueillie et utilisée par les ménages du bassin versant de Memi'i est l'un des points centraux de notre recherche. La détermination du volume d'eau recueillie par jour révèle d'une importance capitale pour la santé des ménages. Comme fixée par l'OMS (2004) et le MINEE (2007), le volume quotidien d'eau potable à la disposition du ménage doit être constant dans le temps et l'espace. Nos analyses nous ont conduit conclure que le volume moyen d'eau recueillie est de 60 litres par jour. C`est-à-dire des 100 ménages enquêtes et particuliers auditionnés 68% ont au moins 60 litres d'eau par jour mais cela pouvant varier en plus comme en moins selon les conditions biophysiques et humaines en place. En périphérie, le volume est plus important avec près de 80 litres dû au fait que l'eau a plusieurs usages.

Il convient pour nous de dire que malgré l'absence totale du réseau d'adduction d'eau public dans tout le bassin versant, le volume d'eau recueillie par les ménages, est assez moyen surtout que cette eau n'est pas seulement destinée à la boisson. Il faut aussi souligner que ces volumes d'eau recueillie sont variables en fonction des saisons climatiques car le volume d'eau par jour peut aller en dessousde la moyenne atteignant difficilement les 40 litres par jour pour l'eau de boisson en période sèche. Toutes ces variations du volume d'eau journalier posent un problème sur le respect des règles d'hygiène de base sans compter le fait que cette eau n'est pas certifiée potable. Tout ceci constitue à exposer les populations aux risques sanitaires hydriques.

CONCLUSION

Arrivée au terme de ce chapitre et aussi de cette première partie de notre travail scientifique, il en découle que, les déterminants ou paramètres humains jouent un très grand rôle dans la compréhension de la problématique de l'approvisionnement en eau dans tout ce milieu. Les hommes ainsi que leur dynamique sont ceux qui mettent les moyens et les sources d'accès pour pouvoir s'acquérir de l'eau. Nous retiendrions que la population de la zone est assez nombreuse qu'en l'absence d'un réseau public d'eau, celle-ci s'approvisionnent via une pléthore modes (puits traditionnels ; sources naturelles ; forages ; bornes fontaines et rivières) en quantité moyenne, cela justifiant ainsi l'une de nos hypothèse et objectif. Aussi, l'accessibilité à cette n'est pas chose facile car, les ménages sont confrontés à des distances assez conséquentes dû au fait que les points d'eau considérés comme sécurisés sont loin des domiciles des ménages et que le volume d'eau croit et décroit en fonction de la saison climatique qu'il fait. Au regard donc de l'analyse des facteurs biophysiques et anthropiques faite dans la première partie de notre étude on est en clin de se demander si l'eau recueillie à travers ses sources d'approvisionnement est de bonne qualité ? Sinon ne serait-ce-t-elle pas source de risque pour la santé des populations du bassin versant de Memi'i ? De ce fait, notre tâche dans la deuxième et dernière partie de notre étude sera, d'analyser la qualité de l'eau consommée et utilisée dans ce milieu et d'évaluer scrupuleusement les causes de sa possible contamination et des risques sanitaires qui en découlent.


DEUXIEME PARTIE : AUTOPSIE DE LA QUALITE DE L'EAU ET EXPOSITION AUX RISQUES SANITAIRES DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I

Dans cette partie seconde et dernière partie, il s'agira pour nous de montrer la qualité de l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i, cela par l'usage des analyses des échantillons de laboratoire. En effet, les échantillons d'eau consommée qui ont été prélévées dans les sources d'approvisionnement des ménages nous diront plus sur la bonne ou mauvaise qualité de cette eau. Après cela il sera question pour nous, de montrer le lien entre cette eau consommée et les pathologies hydriques qui touchent les populations, tout ceci par le biais des données cliniques. Il sera aussi de proposer des solutions face à ce problème d'approvisionnement.

CHAPITRE III : ETAT SUR LA QUALITE DE L'EAU CONSOMMEE DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I

INTRODUCTION

L'adage : « l'eau c'est la vie » est la conception que, la population mais aussi les institutions ont de l'eau. C'est dire de l'indispensabilité de l'eau pour la vie humaine. Cependant, la mauvaise qualité de cette eau lorsqu'elle est consommée ne garantit à la survie du corps humain mais son exposition au risque de contamination hydrique. Pour mieux cerner le rôle joué par la qualité de l'eau dans l'exposition des ménages aux risques sanitaires associés. Les déterminants biophysiques et humains nous ont permis de voir la situation de l'approvisionnement en eau et des moyens et variables spatio-temporelles qui influencent le volume d'eau recueillie par les ménages dont la qualité reste à vérifier pour confirmer ou non l'hypothèse selon laquelle l'eau consommée dans le bassin versant, est facteur conduisant l'exposition aux risques sanitaires. Ainsi afin vérifier cette hypothèse et atteindre l'objectif central de notre travail, ce chapitre est le lieu pour nous de d'évaluer les qualités organoleptique (visuelle ou physique) ; chimique et surtout microbiologique de l'eau consommée par les ménages et déterminant avec précision les potentielles causes de la contamination de cette eau.

I. ANALYSE ET INTERPRETATION DE LA QUALITE DE L'EAU CONSOMMEE DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I

L'eau est un élément constitué de particules chimiques qui la constitue et qui lui sont propres. Mais la forte concentration de ces particules chimiques qui proviennent non seulement du sol et sous-sol, mais aussi dans son captage pose problème. La teneur élevée d'éléments chimiques dans une eau luirend impropre, et à ça il faut ajouter des caractéristiques physiques ou visuelles et plus loin celles microbiologiques qui entrent dans la prise en compte de sa potabilité. La qualité d'une eau est déterminée par des normes scientifiques internationales basées sur analyses en laboratoire. Afin donc de vérifier la potabilité de l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i, les analyses de laboratoire sont basées sur les normes et réglementations de l'OMS et de l'UE réadaptées par le MINEE.

Nos prélèvements d'échantillons d'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i, ont été faites sur 06 sites ou sources d'approvisionnement en eau à savoir : le puits traditionnel aménagé de la Chaine ; la source naturelle semi aménagée d'Obang-Ntane ; la borne fontaine de la montée de la Carrière ; le forage à motricité humaine du Lycée bilingue ; le forage à pompe ou motricité électrique du marché d'Akombang et la rivière Meme'e. Ces analyses organoleptiques ; chimiques et microbiologiques ont été faites au Centre de Rechercheset Analyses Microbiologiques de Minkan et au Laboratoire de l'IRAD.

1.1 La qualité organoleptique de l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i

La détermination de la qualité organoleptique de l'eau est la première mesure de précaution préalable à la consommation ou à sa caractérisation de sa potabilité. Elle permet à tout consommateur de savoir de façon basique si l'eau est ou non potable sur son aspect physique même comme toutes les valeurs ne sont pas prises en compte. La qualité organoleptique ou communément appelée qualité physique de l'eau potable rassemble les critères tels que : la couleur ; la saveur ; la transparence (matières en suspension) ; l'odeur et surtout la turbidité de celle-ci (Dictionnaire de l'Environnement. 2020). Ainsi selon les normes, une eau potable de par sa qualité physique doit être incolore ; inodore, sans saveur et légère.

1.1.1 La couleur de l'eau consommée

Au cours de nos investigations de terrain, nous avons remarqué que la clarté de l'eau consommée variée d'une source d'approvisionnement à une autre. Ainsi, l'eau des forages à motricité humaine et électrique toute comme l'eau des bornes fontaine est non colorée, l'eau des sources est claire en raison de l'aménagement temporaire aussi de son éloignement des activités humaines, l'eau des puits traditionnels est moins claire malgré les opérations de javellisation et l'eau de rivière est totalement colorée. A travers cette analyse de la couleur de l'eau, on peut déjà dire que l'eau du puits traditionnel ; de la rivière et de la source naturelle semi-aménagée est impropre à la consommation (boisson).

1.1.2 L'odeurde l'eau consommée

L'analyse sebase sur le fait que, l'eau de boisson doit être exempte de quelque odeur possible. Nous avons donc relevé que l'eau des forages de tout type ; des bornes fontaines et de la source naturelle semi-aménagée était indolore. Quant à l'eau du puits traditionnel semi aménagé, elle est inodore. L'eau de rivière ne dégage aucune odeur du fait, qu'elle est naturellement produite malgré sa forte exposition aux agents polluants.

1.1.3 La turbidité de l'eau consommée

La turbidité est le plus important des paramètres de l'analyse physique de l'eau. Sa prise en compte permet de voir le degré de matières troubles ou en suspension dans l'eau qui sont susceptibles de la polluée et cela permet aussi d'entrevoir si la nappe souterraine n'est pas sale. Elle se mesure via le NTU dont l'OMS et le MINEE recommande une valeur comprise entre 0,5 et 2. Ainsi les résultats des analyses de laboratoire de l'eau consommée ont révélé des valeurs assez irrégulières. L'eau du forage du lycée montrait teneur de 0,30 NTU ; celle du forage du Marché une valeur de 2,6 NTU ; l'eau de la borne fontaine avec 0,8 NTU ; l'eau de la source naturelle avec une teneur7,3 NTU, l'eau de rivière avec une valeur de 32 NTU et l'eau du puits traditionnel avec une concentration de 14,1 NTU. La turbidité ainsi révélée renseigne sur la présence des éléments pathogènes mais peut aussi être un facteur qui cache la contamination de l'eau car ces matières troubles peuvent parfois, se poser en poches de cachette de microbes (Yarou Halissou. 2018).

TABLEAU 6: RÉCAPITULATIF DE L'ASPECT PHYSIQUE DES ÉCHANTILLONS D'EAU ANALYSÉE

Identifiant

Couleur/Transparence

Odeur

Turbidimétrie

Puit traditionnel Chaine

Colorée /claire jaune

Inodore

4,6

Source d'Obang-Ntane

Incolore / claire

Inodore

2,60

Borne fontaine Carrière

Incolore/claire

Inodore

00

Forage du Lycée

Incolore/claire

Inodore

0,30

Forage marché Akombang

Incolore/claire

Inodore

0,15

Rivière Meme'e

Colorée/pas claire

Inodore

32

Source : Laboratoire IRAD 2021

L'analyse organoleptique ou physique démontre la qualité visuelle de l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i, mais elle ne peut pas être la seule analyse décidant de la prise en compte de la potabilité d'une eau mais il convient aussi de déterminer la qualité chimique de cette eau consommée.

1.2 La qualité physico-chimique de l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i

La qualité physico-chimique d'une eau renvoie sa composition physique et chimique de celle-ci. Dans un angle plus élargi, c'est l'ensemble des éléments physiques non matérialisés à l'instar de la température ; le ph de l'eau et aussi d'éléments chimiques tels que : les nitrates ; bicarbonates ; l'ammonium ; pesticides ; phosphates ; nitrites ; sulfates ; le fer et le chlorure (Freddy S.S. 2010). Mais dans notre étude, l'accent a été mis sur le Ph de l'eau ; le chlorure ; les nitrates ; phosphates ; le fer et l'ammonium, ceci permettant de vérifier si l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i respecte la teneur cadre de ces éléments physico-chimiques fixée par les normes internationales et nationales.

1.2.1 Le potentiel d'hydrogène (ph) de l'eau

Il permet de mesurer le niveau d'alcanité de l'eau. Il est l'un des paramètres physiques à retenir au regard des changements climatiques actuels qui entrainent l'avènement des pluies acides qui s'infiltrent dans le sol et sous-sol affectant la nappe phréatique en association avec les activités agricoles très polluantes par l'usage des intrants chimiques (les pesticides ; fongicides et insecticides) qui rendent le sol lieu de circulation de l'eau en zone acide. Ainsi, l'OMS recommande une teneur cadre de 6,5 à 8,5 alors que le MINEE va de 6,5 à 9 (MINEE. 2009). Les prélèvements ayant été fait en saison des pluies (Avril), les résultats des analyses d'eau prélevées affichées les teneurs suivantes : l'eau de rivière avec un ph de 5,5 ; celle du puits traditionnel semi aménagé une teneur de 4,3 ; la source naturelle semi aménagée avec 6,1 ; l'eau de la borne fontaine avec 8,9 ; l'eau du forage à motricité humaine et du forage à pompe ou motricité électrique avecdes teneurs de 5,6 et 7,3.

FIGURE 4.1: TENEURS DU PH DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU

Source : Laboratoire IRAD 2021

Nous constatons des teneurs assez moyennes en fonction des normes de la quantité de potentiel d'hydrogène tolérée dans une eau à consommation humaine.

Le ph mesure entre autre la teneur de l'eau en ions hydrogène, c'est-à-dire l'acidité et son barème est égale à 7 soit une eau neutre (Rodier. 2009) cité par Esther Nya (2020). De ce fait, nous actons donc que, l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i est acide dans la majeure partie des sources d'approvisionnement en eau de ce milieu. Mais la nuance qui doit être faite est de dire que, elle l'aurait pu le devenir au cours du transport des échantillons au vue de la distance assez importante entre le laboratoire et le site de prélèvement des échantillons et aussi les variations de températures ne sont non plus négligeables dans le changement de l'état de l'eau (Ngoufack. 2019).

1.2.2 Le Chlorure

Les résultats des analyses de laboratoire nous ont permis de savoir la teneur en ions chlorures de l'eau consommée dans notre zone d'étude. Ces résultats affichaient en général une teneur inferieure à la moyenne des normes de l'eau qui est de 250mg par litre. L'eau du puits traditionnel (PTSA) ayant la plus faible teneur en chlore avec 33,5 mg/l du fait de sa faible profondeur ; la source naturelle (SNSA)avec 11,70 mg. L'eau du forage à motricité humaine avait quant à elle une teneur d'une valeur de 27,9 mg/l alors que le forage à pompe électrique était à 38,6 mg/l et enfin l'eau de la borne fontaine détenait la plus forte concentration de chlorure avec 42 mg/l.

FIGURE 4.2: TENEURS DU CHLORURE DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU

Source : Laboratoire IRAD 2021

La faible teneur des ions chlorures dans l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i est due à plusieurs raisons, la première étant l'éloignement de la zone des eaux marines. La seconde raison est le fait que les infrastructures les profondes (bornes fontaines et forages) ne vont pas à des profondeurs extrêmes dans le sol malgré la résistance des roches qui y sont présentes y aussi la pédologie hydromorphe de la région n'est non favorable au chlore. Sans toutefois relativiser, il convient de noter qu'une forte présence du chlorure dans l'eau de boisson cause des problèmes au niveau de l'appareil respiratoire en acidifiant les poumons.

1.2.3 L'Ammonium

L'ammonium est fortement présent dans l'eau consommée par la population du bassin versant de Memi'i au regard de l'interprétation des analyses effectuées en laboratoire. Les normes de l'UE recommandent une concentration inférieure ou égale à 0,5mg/litre sous peine d'exposition à desrisques sanitaires graves apparaissant au cours du temps. On relève, une forte concentration dans l'eau de rivière de 20mg/l causé par les rejets permanents des déchets de l'élevage près de la rivière. Le taux d'ammonium dans l'eau du puits traditionnel semi-aménagé (PTSA) est aussi élevé avec 10,70 mg/litre ; par contre l'eau de la Source naturelle semi-aménagée une teneur moins forte de 14,2 mg/litre. Quant à l'eau du forage à motricité (FMH) est évaluée à 1,96% mg ; de 0,67 mg/l dans celle du forage à motricité électrique (FPME) et totalement absente dans l'eau de la borne fontaine.

FIGURE 4.3: TENEURS D'AMMONIUM DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU

Source : Laboratoire IRAD 2021

Ces faibles teneurs et absence de l'ammonium dans l'eau des dernières sources d'approvisionnement s'expliquent par leur éloignement des zones de stockage d'ordures ; des rivières et aussi des activités agricoles mais les activités de pollution automobile peuvent entrainer leur future contamination en ammonium.

La présence de l'ammonium dans l'eau de boisson n'est pas synonyme de pollution surtout que c'est son association au chlore (chlorure d'ammonium) qui est dangereuse pour la santé. Il provoque la toux, la rougeur des yeux et de l'épiderme sans oublier les nausées en cas d'inhalation.

1.2.4 Les Nitrates

Les nitrates sont éléments chimiques résultant de la transformation organique en décomposition par les microorganismes du sol, c'est de leur réduction enzymaire que sontproduits les nitrites et sont par conséquent indissociables. Le seuil de concentration de nitrates dans l'eau autorisée par l'OMS et le MINEE est de 50mg/l et de 15mg/l pour les nourrissons. Au regard des résultats de analyses laboratoires, l'eau des forages à motricité humaine (FMH) est de 2,60mg/l ; l'eau des sources naturelle semi-aménagée à 7,54mg/l ; l'eau du puits traditionnel semi-aménagé à 17,23mg/l. l'eau de rivière a plus forte teneur avec 30,66mg/l et on constate l'absence des nitrates dans l'eau de la borne fontaine (BF) et dans celle du forage à pompe électrique (FPME).

FIGURE 4.4:TENEURS DE NITRATES DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU

SOURCE : LABORATOIRE IRAD 2021

La dangerosité du nitrate n'est effective que lorsque celle-ci est sous forme de nitrite car ce dernier cause l'oxydation de l'hémoglobine en méthémoglobine qui rend difficile del'absorption de l'oxygène ; le cancer gastrique ; l'hypertension artérielle et pour les femmes enceintes, il cause la malformation du foetus. Le nitrate est généralement produit par les eaux usées provenant des déchets agricoles et de l'automobile.

1.2.5 Les Phosphates

Composé chimique dérivé du phosphore ; ils sont présents et très indispensables pour le corps humain. Leur présence dans la surface de l'eau due aux eaux usées et intrants agricoles phosphatés. Le degré de phosphates retrouvé dans l'eau consommée par les ménages du bassin versant de Memi'i. L'OMS tout comme le MINEE recommande une moyenne de 5mg/l. les résultats des analyses de laboratoire nous montrent une teneur de 7,87mg/l pour la source naturelle semi-aménagée (SNSA), le puits traditionnel (PTSA) avec 44,83 mg/l. l'eau du forage (FMH) affiche une concentration de 16,29 mg/l, celle du forage (FPME) avec 22,01 mg/l, celle de la borne fontaine (BF) affiche un taux de concentration de 28,3mg/l et enfin l'eau de rivière a un teneur en phosphates de 59 mg/l.

FIGURE 4.5: TENEURS DE PHOSPHATES DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU

Source : Laboratoire IRAD 2021

L'omniprésence du phosphatedans les eaux, est due à l'érosion permanente des sols dans la zone, accélérée par la structure du sol qui laisse libre cours à l'eau et aussi par le rejet dans la nature des ordures ménagères ; les déchets cosmétiques partout dans le bassin versant.

1.2.6 Le Fer

Le bassin versant de Memi'i étant composé de sols ferralitiques et hydromorphes, cela implique donc une forte présence du fer dans le milieu terrestre comme aquatique. Le fer est naturellement présent de l'eau surtout celle souterraine qui donne un couleur rougeâtre à l'eau des puits traditionnels donnant une saveur désagréable à l'eau si teneur est élevée. Pour réglementer sa présence dans une eau de boisson, l'OMS recommande une moyenne supérieure ou égale à 0,3 mg/l et le Ministère Camerounais en charge de l'eau ordonne une teneur égale à 0,2 mg/l. les résultats de laboratoire nous donne les teneurs suivantes : l'eau de la source (SNSA) avec 3,39mg/l ; l'eau du puits traditionnel (PTSA) avec 21,14 mg/l. l'eau de rivière a une concentration de 2,9 mg/l ; celle de la borne fontaine a une valeur de 0,1% mg/l ; l'eau du forage (FMH) contient une teneur de 3,8 mg/l et celle du forage (FPME) évaluée à 0,19 mg/l.

FIGURE 4.6: TENEURS DE PHOSPHATES DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU

Source : Laboratoire IRAD 2021

Il en ressort de cette analyse physico-chimique de la qualité de l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i que, c'est eau une eau impropre à la consommation quelque soit, l'élément physique ou chimique pris en compte. Nous constatons aussi que l'eau de la borne fontaine ; des forages et source sont moins polluées par contre celle des puits et rivière ne sont pas recommandées. Cependant notre travail est plus centré sur les maladies d'origine microbienne plus fréquentes dans le milieu tropical. De ce fait, l'analyse microbiologique ou plus spécifiquement bactériologique nous permettra de voir plus loin la qualité de cette eau.

TABLEAU 7: RÉCAPITULATIF DE LA TENEUR DES ÉLÉMENTS CHIMIQUES PRÉSENTS DANS L'EAU

Sources d'approvisionnement/Eléments chimiques

Ph

Chlorure

Ammonium

Nitrate

Fer

Phosphates

Puits traditionnel Chaine

6,6

33,5

10,7

17,2

21,1

44,8

Source d'Obang-Ntane

6,1

11,7

14,2

7,5

3,3

7,2

Borne fontaine Carrière

8,9

42

2,02

00

0,1

28,3

Forage du Lycée

7,6

27,9 

1,96

2,60

3,8

16,29

Forage marché Akombang

7,3

38,6

0,67

00

0,19

22,01

Rivière Meme'e

5,5

0,2

20

30,6

2,9

59

Source : Laboratoire IRAD 2021

1.3 La qualité bactériologique de l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i

L'analyse bactériologique ne consiste pas à négliger les aspects virologiques ; parasitaire et aussi celui des protozoaires. Notre analyse bactériologique est donc centrée sur l'examen de la présence des bactéries ; parasites et protozoaires potentiellement présents dans l'eau consommée dans le bassin versant. Rappelons que la contamination des eaux par les agents pathogènes est le facteur provoquant le risque de maladies hydriques (Gervais et Servais. 2002) et donc l'objet de la présente étude. Cette contamination étant d'origine fécale du fait que la source d'accès à l'eau est exposée aux déchets animaux et humains qui rendent l'eau impropre (Herbert et Legare. 2000) cité par Hamid Bou Saad et al.(2007).

L'analyse bactériologique des échantillons d'eau consommée renseigne avec exactitude la potabilité de cette eau. Mais il faut nuancer la donne, car les conditions tels que la durée du transport des échantillons entre le bassin versant et le laboratoire d'analyse, sans oublier les conditions de transport sont des paramètres susceptibles de modifier l'état de l'échantillon d'eau. Notre analyse a porté sur la présence dans l'eau des Streptocoques fécaux ; les salmonelles ; les coliformes fécaux ou thermo tolérants et les coliformes totaux.

1.3.1 Les Streptocoques fécaux (foecal streptococci)

Les streptocoques fécaux sont des bactéries entériques et 6(*)gram positives, en forme de coque et chaine présents en très grand nombre dans l'intestin de l'homme en cas de contamination. Ils ont un 7(*)pouvoir pathogène assez faible et leur présence dans l'eau surtout celle surfacique, est un indicateur de la contamination fécale fraiche ou récente.

La teneur de streptocoques fécaux dans l'eau de boisson recommandée par l'OMS et le MINEE est 0 UFC/100ml. Les résultats des analyses de laboratoire révèlent une concentration dans l'eau de rivière de 450 UFC/100ml causée par la forte activité d'élevage sur les berges du lit surtout au niveau de l'exutoire du bassin versant. L'eau de la source (SNSA) détient une teneur de 70 UFC/100ml ; l'eau du puits (PTSA) avec 230 UFC/100ml ; l'eau du forage (FMH) avait une valeur de 32 UFC/100ml et celle du forage (FPME) détenait une teneur de 83 UFC/100 ml par contre l'eau de la borne fontaine ne présentait aucune trace de streptocoques.

FIGURE4.7: TAUX DE CONCENTRATION DE STF DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU

Source : Centre des Recherches et Analyses Microbiologiques de Minkan 2021

A travers ces résultats de laboratoire, nous pouvons affirmer que bon nombre de points d'approvisionnement en eau dans le bassin versant, ont une eau impropre à la consommation et d'autres comme l'eau de rivière ; puits traditionnel et source sont à proscrire pour la boisson.

1.3.2 Les coliformes fécaux (Escherichia coli ou E coli)

Encore appelés thermo-tolérants, les coliformes fécaux comprennent les microorganismes d'origine fécale de la famille des entérobactéries marqueurs de l'hygiène de l'eau et des aliments. Ils résident dans l'intestin humain en cas de maladie et leur présence dans l'eau est le signe des excréments animaux (boeufs et chèvres) qui sont reconnus comme étant les agents vecteurs de ces germes pathogènes. Leur valeur dans l'eau consommable doit être de 0 UFC/100ml. Nous avons constaté sur les résultats de laboratoire une concentration de 15 UFC/100ml dans l'eau du forage (FMH) ; 21 UFC/100ml dans l'eau du forage (FPME) ; une teneur de 12 UFC/100 ml dans l'eau de la bonne fontaine. Les fortes teneurs en E Coli ont été détectées dans l'eau de rivière avec 250 UFC/100ml ; l'eau du puits (PTSA) avec une teneur de 101 UFC/100ml et l'eau de la source avec une concentration de coliformes fécaux de 30 UFC/100ml.

FIGURE 4.8: TAUX DE CONCENTRATION DE CF E COLI DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU

Source : Centre des Recherches et Analyses Microbiologiques de Minkan 2021

La présence de l'Escherichia Coli dans l'eau en consommation dans le bassin versant de Memi'i, même réduite ou absente dans les points d'approvisionnement en eau de préférence des ménages est l'objet d'un doute de leur qualité. Car ces agents germes, se développent assez rapidement dans une eau entrainant des pathologies d'origine hydrique comme les infections gastriques, sans oublier le fait que, le E Coli héberge en lui des protozoaires et virus dangereux provenant des animaux de bétail qui sont responsable de l'amibiase et du choléra.

1.3.3 Les coliformes totaux

Ce sont les premiers microorganismes pathogènes détectables dans une eau impropre ou contaminée. Ils proviennent de la contamination fécale et des processus organiques naturelles. En général ce sont des bactéries dangereuses qui ne doivent jamais apparaitre dans une eau de boisson voilà pourquoi, les institutions nationales et internationales citées plus haut recommandent une teneur de 0 UFC/100ml. Selon les résultats des analyses bactériologiques faites, on a constaté une teneur de 30 UFC/100ml dans l'eau du puits (PTSA) ; celle de la source avait 10 UFC/100ml ; celle de la rivière avec 400 UFC/100ml et l'eau du forage (FMH) avait une concentration de 17 UFC/100ml. L'absence de coliformes totaux s'est révélée dans l'eau de la borne fontaine et présente dans l'eau du forage (FPME) avec une teneur de 8 UFC/100 ml.

Figure 6.9 : Taux de concentration de CT coli dans les échantillons d'eau

Source : Centre des Recherches et Analyses Microbiologiques de Minkan 2021

L'élimination des coliformes totaux dans une eau consommable nécessite un traitement de celle-ci. Ils polluent les eaux surfaciques et souterraines par le biais des eaux des précipitations qui s'infiltrent dans le sol en transportant avec elles, des eaux usées et autres déchets porteurs de coliformes.

1.3.4 Les Salmonelles (salmonella)

Ce sont des 8(*)protéobactéries qui ont une forte contagiosité et responsables de plusieurs pathologies d'origine hydrique. Leur particularité étant qu'elles, peuvent vivre plusieurs semaines en milieu sec et des mois dans l'eau ceci démontre d'un pouvoir pathogène très élevé. Ils proviennent comme bon nombre des bactéries hydriques de la pollution fécale généralement des excréments d'animaux de bétail et de la volaille. L'OMS et le MINEE ne recommande aucune trace dans l'eau de boisson soit 0 UFC/100 ml. Les résultats des analyses affichent une forte concentration dans l'eau du puits (PTSA) évaluée à 135 UFC/100ml ; l'eau de rivière à 200 UFC/100ml ; l'eau de la source (SNSA) avec 65 UFC/100ml. On note de très faibles concentrations dans l'eau du forage (FMH) avec 47 UFC/100ml ; celle du forage (FPME) détient 90 UFC/100ml et l'eau de la borne fontaine contient une teneur de 31 UFC/100ml.

FIGURE4.9: TAUX DE CONCENTRATION DE SALMONELLES DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU

Source : Centre des Recherches et Analyses Microbiologiques de Minkan 2021

Au regard de ces résultats de laboratoire, seule l'eau de la borne fontaine fait office d'exception. Mais la présence des salmonelles dans les autres sources d'accès à l'eau quand on sait que les salmonelles sont responsables de la fièvre typhoïde et paratyphoïde etaussi la 9(*)TIAC.

Nous pouvons dire au sortir de cette analyse bactériologique que la qualité microbiologique n'est pas rassurante au regard, de la forte présence des germes pathogènes dans cette eau consommée quel que soit la source d'approvisionnement pris en compte mais en contradiction avec les normes de réglementation internationale et nationale, de la qualité de l'eau à boire néanmoins sachant que l'eau aurait pu être troubler, seule l'eau de la borne fontaine et des forages parait assez potable. Mais alors, avant de chercher les conséquences de la consommation d'une eau aussi contaminée, il faudrait les racines naturelles et anthropiques de cette contamination de l'eau.

TABLEAU 8 : RÉCAPITULATIF DE LA TENEUR DES GERMES PATHOGÈNES DES ÉCHANTILLONS D'EAU ANALYSÉE

Source d'accès/Germe

CT (UFC/100ml)

CF(UFC/100ml)

SF (UFC/100ml)

Salmonelles (UFC/100ml)

PTSA Chaine

30

101

230

135

SNSA Obang-Ntane

10

30

70

65

BF de la Carrière

00

12

00

31

FMH du Lycée

17

15

32

47

Forage marché Ak

08

21

83

90

Rivière Meme'e

400

250

450

200

Source : Centre des Recherches et Analyses Microbiologiques de Minkan 2021

II. LES CAUSES DE LA CONTAMINATION DE L'EAU CONSOMMEE DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I

L'approvisionnement en eau de qualité reste un enjeu majeur partout dans l'espace national surtout dans le milieu rural. L'eau de qualité est difficilement accessible dans le bassin versant de Memi'i cela pousse les populations à s'approvisionner partout. Les précédentes analyses physico-chimiques et bactériologiques ont laissées entendre que, l'eau consommée dans cet espace géographique était contaminée. Cette contamination de l'eau a une multitude de causes.

2.1 L'usage des produits chimiques domestiques et agricoles

Les activités humaines quotidiennes domestiques (lessive, ménage, nettoyage cosmétique) et agricoles (engrais, l'arrosage) utilisent les produits chimiques très toxiques (CO2, azote, phosphore), des résidus d'engrais (fongicide, cuivre, herbicide, insecticide), qui une fois répandus dans l'environnement polluent les eaux de la surface, percolent les nappes phréatiques et contaminent l'eau ainsi. Connaissant donc, l'importante densité des activités cosmétiques et agricoles dans ce milieu, cela est l'une des causes de la contamination relevée dans les eaux analysées.

2.2 L'évaluation des déchets ménagers solides et des eaux usées

Comme constater dans la plupart des villes et zones urbaines camerounaises, l'évacuation des déchets ménagers et des eaux usées est l'un des problèmes majeurs des organismes en charge et des populations. Cet assainissement catastrophique entraine la pollution, car elle augmente la teneur des éléments chimiques toxiques dans les eaux souterraines et superficielles. Ces rejets d'ordures ménagères et eaux usées dans l'environnement, sont ensuite sous l'effet des agents d'érosion (pluies) transportés et atteignent ainsi les cours d'eau puis percolent le sol, pour souiller les nappes phréatiques qui, alimentent les sources d'approvisionnement (Hamid B.S et al. 2007).

La proximité entre les points d'eau ou sources d'approvisionnement et les dépotoirs d'ordures sauvages ou bacs cause ainsi la contamination physico-chimique et bactériologique des eaux. Car ces ordures généralement usées sous entretien ou recyclage sont sous l'action des pluies et de leurs dégradations naturelles produisent des véritables réservoirs de pathogène qui, contaminent ces eaux de diverses manières (Ngoufack. 2019).

Il en est de même pour les eaux usées qui sont déversées partout sans canalisation, cela impactant les eaux souterraines. Au cours de notre étude de terrain, nous avons constaté plus de 95% des ménages versent des eaux usées dans l'environnement et 85,5% des ménages qui habitent près des rivières les déversent dans le lit du cours d'eau.

PLANCHE 5: DÉPÔTS SAUVAGES D'ORDURES MÉNAGÈRES ET INDUSTRIELLES

PHOTO 17: DSO AU QUARTIER CEMAC PHOTO 18: DSO AU QUARTIER MARCHÉ AKOMBANG

Source : Investigations de terrain 2021

Cette évacuation non encadrée des ordures ménagères dans l'environnement observée, est une cause assez claire et directe dans une certaine mesure de l'origine de cette contamination de l'eau dans ce milieu.Lorsque, ces ordures sont transportées par les eaux pluviales, elles se retrouvent dans les cours d'eau et aussi les germes produits par ces déchets entrent dans l'eau pluviale qui, pénètre, s'infiltre et percole le sol et sous-sol polluant les eaux souterraines.

2.3 L'évacuation des excréta (latrines)

L'évacuation des excrétas humaines est un défi majeur pour les villes comme pour les zones périphériques. Ce défi de l'évacuation joue un rôle plus symbolique dans la contamination des eaux surtout celles souterraines après infiltration dans le sol.

Les études menées ont démontré que, la pollution de l'eau par les latrines dépend de la rapidité de l'écroulement de l'eau (Aboubacrina et al. 1991) cité par Nya Esther. Au regard de la pédologie hydromorphique et du profil des pentes assez raides qui favorise la circulation rapide des eaux, il y'a une forte de vitesse qui rend facile l'arrivée des excrétas dans les eaux souterraines, par le raccordement des eaux pluviales qui, atteignent la nappe phréatique et la pollue. Au cours de nos investigations nous avons constaté que, 67% des latrines du bassin versant de Memi'i sont traditionnelles semi-aménagées ; 13% sont des latrines modernes et 20% des latrines aménagées.

PHOTO 19 : LATRINE TRADITIONNELLE NON AMENAGEE PRES DE LA RIVIERE MEMI'I (CHAINE)

Source : Investigations de terrain 2020

La proximité très minime entre la latrine et la rivière révélée à travers cette image, confirme sans faille que, l'évacuation des excréta de façon est une cause de la contamination des eaux non seulement surfaciques mais aussi souterraine. Les excréta sont déversés dans le cours d'eau par la canalisation.

La distance entre points d'eau et latrines varie entre 8 à 25 m soit une moyenne de 10 m entre points d'eau (en général puits traditionnel) et latrines dans les 76,3% des ménages enquêtés. Certains ménages se partagent les latrines ce qui augmente le fait d'avoir les latrines aménagées et d'autre n'en ont pas. L'évacuation des excrétas est donc source de contamination de l'eau car ces latrines sont situées à proximité et en amont des sources d'approvisionnement facilitant leur pollution (Hamid et al. 2007).

2.4 Les moyens de collecte de l'eau

Ici le transport implique la distance entre le point d'accès à d'eau par rapport au domicile du ménage. Cette distance entre les deux éléments joue un rôle dans la contamination de l'eau, et dans le volume d'eau que, peut collecter le ménage quotidiennement. La distance élevée entre le ménage et le point d'eau détermine la quantité disponible à l'usage domestique et hygiénique des populations (S. Dos Santos. 2005). Il en ressort de ce fait que, les ménages parcourent au moins 600 m pour s'approvisionner à un forage, bonne fontaine, source et moins de 100m pour les puits traditionnels. Cette distance parcourue joue, un rôle dans la contamination de l'eau car elle implique un transport risqué de l'eau et aussi un acheminement en très faible quantité de du bassin. Alain Prost (1996) cité par Kombassere (2007) pense à cet effet que, le volume d'eau diminue avec la distance car, celle-ci augmente la non possibilité d'avoir des volumes d'eau conséquent et sans oublier que, cela booste le taux d'exposition de l'eau aux germes lors du transport. Cela pour dire que la distance élevée garantit la contamination de l'eau.

Le moyen de collecte de l'eau est aussi l'un des facteurs de la contamination de l'eau car l'insalubrité des récipients pollue l'eau. Ainsi, parmi les 150 ménages enquêtés, 71,1% utilise les bidons de 20 litres ; 18,4% utilise des sceaux plastiques à couvercle ; 5,3% utilise des bouteilles ; 2,2% utilise les récipients métalliques et 1,1% utilise d'autres récipients.

FIGURE 4.10: RÉCIPIENTS UTILISÉS PAR LES MÉNAGES

Source : Investigations de terrain 2021

Nous notons à travers ce graphique que, le moyen de collecte de l'eau par les ménages et particuliers du bassin versant de Memi'i est le bidon (71%), dont la contenance est généralement de 20 litres. Il est le plus en usage car, il a contenance très bonne, facilement transportable et assure plus de sécurité en terme de transport à distance et aussi en terme de conservation car, il évite une facile contamination environnante. Mais il a une forte pollution interne car le lavage interne est très peu chez les ménages. Les récipients plastiques entre autres le seau (18,4%) d'une contenance de 10 à 15 litres est aussi assez utilisé et c'est l'un des moyens les plus propres malgré le fait que ces seaux sont souvent non couverts. Les récipients métalliques (2,2%) et les bouteilles plastiques (5,3%) sont en assez en usage surtout dans les zones périphériques et sont les moyens les plus sécurisants car le lavage est fréquent et toujours couvert

2.5 La conservation de l'eau

Elle est la cause directe de la contamination de l'eau au niveau des domiciles. De ce fait que, la mauvaise conservation et le prolongement de la durée de conservation de l'eau pollue une eau potable et amplifie la contamination d'une eau potable. Elle se base sur deux faits : la propreté du récipient de stockage et la durée de conservation de l'eau au niveau du domicile.

La propreté du récipient de stockage de l'eau qui joue un rôle dans la contamination car l'insalubrité d'un récipient entraine simultanément la non potabilité de cette eau et la durée de conservation de cette eau. La séquence de lavage des moyens de collecte et de stockage de l'eau, influe sur la présence des agents pathogènes dans l'eau. Des 150 ménages auditionnés, 33% utilisant des bidons pour l'eau de boisson avaient une fréquence de lavage interne d'une fois le mois et de lavage externe de deux fois les deux mois ; et ceux utilisant les récipients métalliques et en plastiques (seaux) avaient une fréquence de lavage de deux fois la semaine ou plus et généralement faisaient recours à un rinçage quotidien à chaque collecte de l'eau. Cette faible fréquence de lavage et de rinçage des récipients de conservation cause une contamination de l'eau consommée.

TABLEAU 9: FRÉQUENCE DE LAVAGE DES RÉCIPIENTS DE COLLECTE ET STOCKAGE DE L'EAU PAR LES MÉNAGES

Fréquence de lavage des récipients

Effectifs

Pourcentage (%)

A chaque collecte

29

27,5

Une fois les 3 jours

13

8

Une fois la semaine

22

19

Deux fois le mois

8

5

Deux fois les 3 mois

41

40,5

Source : Investigations de terrain 2021

En analysant ce tableau statistique, on remarque que, les ménages lavent difficilement leur récipient de collecte et conservation de l'eau. Les lavages de deux fois tous les 3 mois (40,5%) et de deux fois le mois (5%) sont la conséquence de l'usage élevé des bidons dont, le lavage est très faible chez les ménages. Le lavage est généralement externe laissant libre cours au développement des germes à l'intérieur du bidon rarement lavé. Le rinçage est plus récurrent chez les ménages qui lavent leur récipient à chaque collecte (27,5%) et pour ceux lavant après 3 jours (8%) et ce sont en particuliers ceux utilisant les seaux ; bouteilles et récipients métalliques.

La durée de conservation qui est le second paramètre, quant à elle joue aussi, un rôle très important dans la contamination de l'eau, dans la mesure où une conservation longue de l'eau dans un récipient fragilise la qualité de l'eau car elle laisse le temps aux bactéries présentes de se développer et les éléments physico-chimiques à mieux se dissoudre dans l'eau ce qui augmente le degré de contamination de celle-ci.Parmi les 150 ménages auditionnés, 42% conservaient l'eau pendant une semaine du fait de la difficulté de s'approvisionner, 28,3% en moins d'un jour ; 19,4% en trois jours et enfin 10,3% en plus de d'une semaine (deux maximum).

FIGURE 4.11: LA DURÉE DE CONSERVATION DE L'EAU PAR LES MÉNAGES

Source : Investigations de terrain 2021

De l'analyse de ce graphique, on peut noter que la conservation de l'eau recueillie par les ménages et particuliers varie entre 1 jour et plus d'une semaine. Les ménages conservant de l'eau pendant un jour, signifie qu'elle a été aussi pour autres usages (lessive, cuisson). L'eau conservée pendant plus d'une semaine est souvent celle utilisée pour la boisson (eau du forage, borne fontaine) sachant que, la distance des points d'eau est assez longue et aussi se sont, des ménages avec moins de personnes. Il y'a donc prolongement de la conservation et cela donne du temps au développement des germes. Ceux utilisant l'eau pendant 1 et 3 jours sont généralement des ménages proches des sources d'approvisionnement et le stock est facilement renouvelable.

2.6 Les activités humaines

L'agriculture, l'élevage, le transport (automobile) sont des facteurs non négligeables dans la contamination de l'eau. Les déchets produits par ses activités anthropiques qui sont ensuite, déversés dans la nature, polluent les eaux d'une façon très critique, les analyses de laboratoirel'ont démontré sans équivoque. La plupart des polluants chimiques (Azote, phosphore, nitrate) proviennent de l'agriculture qui, fragilise et dégradent le sol, principale barrière des eaux souterraines et surfaciques. La forte présence des activités automobilistes dans le bassin versant de Memi'i, augmente à son tour la pollution des eaux. Au regard des données bactériologiques et physico-chimique, 95% des agents polluants proviennent de l'agriculture et l'élevage.

Qualité de l'eau

Eau potable

Qualité de l'eau Eau potable

Environnement du point d'eau insalubre

Collecte de l'eau

Recipient de collecte insalubre

Contacts entre mains et eau lors du puisage

Transport de l'eau

Recipient non couvert

Distance longue entre point d'eau et domicile

Contact main-eau pour les récipients ouverts

Conservation de l'eau

Récipient impropre et ouvert

Faible fréquence de lavage du récipient de stockage

Conservation prolongée de l'eau

Qualité de l'eau

Eau contaminée non potable

FIGURE4.12: SCHÉMA DE LA CONTAMINATION DE L'EAU POTABLE

Source : Barnel S. 1990

CONCLUSION

Considéré comme chapitre clé de notre travail, il était question de dire que la qualité de l'eau consommée détermine l'état de santé des populations. La mauvaise qualité de cette ressource est source des problèmes sanitaires auxquelles font face les populations. Les analyses effectuées sur les échantillons d'eau des diverses sources d'approvisionnement d'eau du bassin versant de Memi'i, nous avons relevé la forte présence des germes et des éléments physico-chimiques toxiques dans les eaux souterraines et superficielles. Cette présence des microorganismes et éléments chimiques ne provenant pas d'un simple hasard mais, des causes naturelles et surtout anthropiques présentes dans le bassin versant de Memi'i. Les activités d'élevage et agricoles sont les principales productrices des germes ; sans oublier la contamination fécale humaine et celle causée par les lexiviats d'ordures ménagères et des eaux usées. Cette contamination de l'eau consommée expose, les ménages à des risques sanitaires hydriques. La mise en relief de la relation entre l'eau consommée par les ménages et les pathologies d'origine hydrique présente dans cet espace géographique, sera l'objectif principal de notre prochain et dernier chapitre.

CHAPITRE IV : LES PATHOLOGIES PRESENTES DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I : LA RELATION ETROITE ENTRE PATHOLOGIES HYDRIQUES ET EAU CONSOMMEE

INTRODUCTION

Point de chute de notre analyse scientifique de cette problématique, il s'agit de montrer sans contour, la manifestation des risques sanitaires dont auraient souffert les ménages du bassin versant de Memi'i et de ses environs. Les résultats de laboratoire de la qualité organoleptique physico-chimique associée à celle bactériologique ont permis de constater avec certitude que l'eau consommée dans cette unité géographique était non potable et que cela relevé de plusieurs causes naturelles et anthropiques (Herbert et al. 2000). L'étude de la dynamique des risques environnementaux montre que, chaque risque à des origines et des effets, c'est-à-dire l'aboutissement ou la manifestation de ce risque. Cela nous pousse dire que, l'usage de l'eau comme boisson ou autre besoin par les ménages du dit milieu, a entrainé la manifestation de cette exposition au risque qui, n'est rien d'autre que, les pathologies d'origine hydrique. Cet ultime chapitre aura donc pour objectif, de montrer la corrélation existante entre l'eau consommée par les ménages et les maladies hydriques présentes dans le bassin versant de Memi'i. En dégageant donc cette relation, nous esquisserons aussi des perspectives de solutions qui, pourront être utiles dans les actions visant à améliorer la situation de l'approvisionnement en eau surtout potable dans ce milieu géographique afin de réduireles risques sanitaires hydriques ou maladies « des mains sales » (Freddy S.S. 2010)

I. IDENTIFICATION DES PATHOLOGIES HYDRIQUES DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I

Les risques sanitaires liés aux divers usages de l'eau se sont s'avérés au regard des analyses des échantillons d'eau consommée, mais principalement à cause des résultats des enquêtes menées auprès centres de santé du bassin versant du bassin versant, et aussi celles faites auprès des ménages et particuliers du milieu. Afin de d'arriver aux pathologies il était nécessaire en prélude, de faire une classification des microorganismes responsables de ces maladies hydriques. Ainsi à la suite de la présentation des microorganismes pathogènes, les résultats des enquêtes directives et entretiens avec les ménages permettront de ressortir les différentes maladies qui touchent les populations du bassin versant de Memi'i.

1.1 Les microorganismes présents dans l'eau responsables des maladies hydriques

Ce sont des organismes vivants biologiques d'origine fécale ; naturelle et anthropiques vivant dans l'eau, le sol et dans le corps humain comme le révèlent les analyses bactériologiques. Parmi les microorganismes pathogènes nous avons : les bactéries ; les protozoaires ; les helminthes et les agents vecteurs par inclusion.

1.1.1 Les bactéries

Ce sont des microorganismes qui vivent de façon grégaire, en suspension dans des zones à 10(*)gel muqueux. Les bactéries sont généralement présentes dans les eaux et dans les matières organiques. Ils sont de plusieurs types mais celles intéressantes notre étude sont celles pathogènes causant tout type d'infections bactériennes hydriques. Elles sont opportunistes et accidentelles vivant dans les eaux contaminées et entre au contact de l'homme par les germes tels que : les coliformes fécaux ; les salmonelles ; vibrions et les bacilles coliformes.

1.1.2 Les protozoaires

Ils sont connus comme les agents pathogènes causant la majorité des maladies d'origine hydrique. Les protozoaires sont majoritairement aquatiques et vivent dans les eaux polluées et usées de là ils causent tout type d'infections. Ils sont très agressifs, s'attaquant jusqu'au aux bactéries qui épurent l'eau de façon biologique afin de permettre la contamination de celle-ci. Ils sont responsables de la dysenterie amibienne ou amibiase ; des gastro-11(*)entérite et de la Cryptosporidiose.

1.1.3 Les helminthes

Communément appelés vers parasites ou vers intestinaux, ce sont des microorganismes ayant une morphologie assimilée à des organismes multicellulaires très visibles à l'oeil nu. Ils rentrent au contact de l'homme à cause de la mauvaise ou absence d'hygiène entrainant la saleté, la consommation d'eau et d'aliments contaminés. Ils sont nombreux et de différents types : les nématodes ; ascarides et trématodes. Ceux qui font l'objet de notre étude, sont les ascarides dont l'hôte féconde, vit et se développe dans les voies intestinales.

1.1.4 Les agents vecteurs

Ce sont des agents pathogènes qui vivent dans l'eau mais ne sont pas directement les causes de maladies. L'anophèle femelle par exemple qui est responsable du paludisme, vit dans l'eau qui est pour elle le fil conducteur de sa contamination.

La majeure partie des agents pathogènes s'infiltrent dans le corps par la voie orale et fécale c'est-à-dire que ce sont les excrétas qui contaminent directement l'eau ou indirectement par un vecteur humain.

1.2 Les pathologies hydriques déclarées par les ménages

Au cours de nos investigations de terrain, les ménages et particuliers enquêtés dans le bassin versant de Memi'i déclarées avoir souffert de diverses maladies en lien avec la consommation de l'eau et d'autres usages (MOUGOUE. 2012). Ces pathologies hydriques signalées par la population dont-elle aurait souffert dans le passé et actuellement sont entre autres : le choléra ; la fièvre typhoïde ; les diarrhées ; le paludisme ; les parasitoses et la dysenterie amibienne. Sur les 100 ménages enquêtés et les 15 particuliers ; 65,10% auraient souffert de la fièvre typhoïde ; 35,20% malades de choléra ; 54,6% ont contractés la diarrhée infectieuse et de 5,10% ont été souffrants de l'helminthiase ou parasitose qui touchent plus les enfants et les adultes.

FIGURE 5.1 : LES PATHOLOGIES HYDRIQUES DÉCLARÉES PAR LES MÉNAGES DU BASSIN VERSANT DE MEMI'I

Source : Investigations de terrain 2021

La fièvre Typhoïde est la pathologie d'origine hydrique touchant le plus les ménages du bassin versant de Memi'i avec 65,1%, tel est le premier constat ressortant de l'analyse de cette représentation graphique. Elle est causée par la majeure partie germes présents dans l'eau (salmonelles, coliformes). Cette omniprésence est la conséquence d'une forte absence d'eau potable dans les quartiers les plus peuplés du bassin versant. Les diarrhées (54,6%) quant à elles, sont récurrentes chez les ménages généralement du fait de la faible pratique de l'hygiène.

Il en ressort aussi de l'analyse de ce graphique que, le choléra qui sévissait autrefois, trouvant ses origines dans la consommation d'eau polluée et surtout de l'exposition aux excréments humains des personnes malades et d'aliments souillés a fortement diminué (35,2%). Les parasitoses que sont l'amibiase (25,7%) et l'helminthiase (5,1%) sont, le résultat d'une consommation d'eau contaminée surtout celles des sources naturelles et puits traditionnels et ces parasitoses touchent les nourrissons et les enfants de 5 à 12 ans.

Il faut dire que le choléra c'est qui a attiré le plus notre attention et nous poussé à la proposition de cette étude, du fait des ravages qu'il avait fait auprès des ménages au cours de l'année de 2015 avec des cas décès. Mais au cours des dernières années, la fièvre typhoïde qui est devenue, la maladie la plus récurrente dans tout le bassin versant de Memi'i.

1.3 Les pathologies hydriques recensées auprès des formations sanitaires

Afin de dénombrer les cas de maladies dû aux infections hydriques, nous avons eu recours aux centres de santé du bassin versant de Memi'i. Ces données collectées dans 6 formations sanitaires réparties dans le bassin versant permettront d'avoir un aperçu plus net de la situation des maladies hydriques. Les formations sanitaires auxquelles nous ont eu recours sont : le Centre Médical d'arrondissement de Kyé-Ossi (CMA) au quartier Obang-Ntane ; la Clinique de Carrière (CC) au quartier Carrière ; le Centre de Santé la Grâce (CSG) ; le Dispensaire Catholique de Kyé-Ossi (DCK) et le Centre de Santé les Merveilles de Kyé-Ossi (CSMK). Selon les données fournies, les maladies d'origine hydrique les plus récurrentes sont : la fièvre typhoïde ; le choléra ; les diarrhées ; l'amibiase ; la dysenterie amibienne et les helminthiases qui varient d'un centre sanitaire à un autre mais certaines sont dominantes.

PLANCHE 6: NOMBRES DE CAS DE PATHOLOGIES HYDRIQUES ENREGISTRÉES DANS LES CENTRES SANITAIRES ENTRE 2013-2020

FIGURE 5.2 : CAS DE MALADIES HYDRIQUES RECENSÉES ENTRE 2013-2014

FIGURE 5.3: CAS DE MALADIES HYDRIQUES RECENSÉES ENTRE 2015-2016

FIGURE 5.4: CAS DE MALADIES HYDRIQUES RECENSÉES ENTRE 2017-2018

FIGURE 5.5: CAS DE MALADIES HYDRIQUES RECENSÉES ENTRE 2019-2020

Source : Enquête sanitaire 2021

Cette planche ressort un nombre très conséquent de personnes, ayant été touché par les pathologies d'origine hydrique et cela reflète à quel niveau le risque sanitaire hydrique est présent et se manifeste dans le bassin versant de Memi'i.

1.3.1 Le Choléra

Encore appelé la diarrhée aigüe liquide, le choléra est une infection bactérienne provoquant de graves diarrhées et une forte déshydratation causée par l'ingestion d'eau ou d'aliments contaminés. Elle est causée par la bactérie Vibrion Cholérique (vibrio cholerae) transmis par l'usage en boisson ou autre usage de l'eau contaminée par les coliformes fécaux en particulier Escherichia Coli principale cause, mais aussi les salmonelles qui provoquent la toxi-infection alimentaire. Le choléra s'est manifesté dans le bassin versant de Memi'i sous forme d'épidémie lors des années 2013 et 2015 avec forte prévalence du fait que, les selles des personnes infectées et sachant que nombreux ménages utilisent des latrines communes insalubres ; consomment des aliments et de l'eau contaminée. Cette pathologie cholérique a causé 597 cas entre 2013 et 2020 selon les données cliniques obtenues. Elle fait donc office de l'une des pathologies ayant sévi avec force dans le milieu surtout avec son pic de cas en 2015 soit près de 258 malades enregistrées et même des décès (5).

1.3.2 La Fièvre Typhoïde

Elle est devenue la pathologie hydrique ou non sévissant le plus dans tout l'espace géographique national, touchant les ménages de tout niveau de vie et le bassin versant de Mi ne fait pas exception. La fièvre typhoïde ou typhoïde est causée par la bactérie ou bacille d'Eberth dû à la contamination fécale de l'eau consommée par les salmonelles (salmonella typhi). Elle se développe par la consommation d'eau et d'aliments ayant subi une pollution fécale d'origine humaine ou par transmission directe (personne-personne). Elle se manifeste par des symptômes tels que : une fièvre continue ; les céphalées ; l'anorexie ; les douleurs abdominales et diarrhées associées à une constipation. Notons que dans ces cas graves surtout de paratyphoïde (A, B, C) elle conduit à la mort.

Selon les données cliniques analysées de 2013 à 2020, la fièvre typhoïde a fait 1403 cas de maladies dans le bassin versant. Il faut dire que la pathologie n'était pas aussi forte avant l'année 2016 mais la forte pression migratoire vers le bassin versant a entrainé une forte augmentation de la population mais sans augmentation parallèle des points d'eau et des latrines.

1.3.3 Les Diarrhées Infectieuses ou bactériennes

Les 12(*)diarrhées sont la conséquence de plusieurs causes mais celles qui nous intéressent dans le cadre de cette étude sont causées par les bactéries. Les diarrhées infectieuses sont le résultat d'une contamination de l'eau par les bactéries par le bais des germes pathogènes de tout bord à savoir : les coliformes fécaux, les parasites ; les salmonelles ou les shigelles. Ces bactéries envahissent la paroi intestinale causant ainsi l'infection (Alain Weber. 2021). Les informations cliniques rapportent une fréquence assez élevée et permanente des diarrhées infectieuses sans compter le fait que bon nombre de ménages et particuliers s'auto-traitent. Ainsi le nombre de cas affichés est 591 et rappelons que ces cas sont indépendants d'autres maladies car les diarrhées sont en général des symptômes de toutes les pathologies hydriques.

Il faut dire que les diarrhées infectieuses sont dû à une faible hygiène, consommation d'eau contaminée, se manifestant par de simples diarrhées ou aigües caractérisées par la fatigue ; nausées ; léthargie avec selles molles et liquides. Leur forte prévalence se justifie par le fait que, les diarrhées n'épargnent aucune classe d'âge et touche près de ¾ des nourrissons et 2/3 des adultes du bassin versant de Memi'i (District de Santé d'Ambam. 2020).

1.3.4 La Dysenterie Amibienne (Amibiase)

Tout comme les diarrhées, la 13(*)dysenterie amibienne provient de plusieurs origines, cependant celle qui concerne notre travail est celle amibienne ou amibiase car il y'a aussi celle bacillaire. L'amibiase est une infection du côlon (gros intestin) provoquant une diarrhée souvent associée à du sang et du mucus accompagné de crampes abdominales. Elle est la conséquence de l'exposition au parasite protozoaire appelé Entamoeba Histolytica qui rentre au contact de l'homme via l'ingestion d'eau contaminée par les fèques (Alain Weber. 2021). Elle trouve aussi sa cause dans, un mauvais accès à l'eau potable. La dysenterie amibienne se manifeste par des douleurs abdominales internes ; la sensation de froid ; vertiges ; fièvre et diarrhée aqueuse avec du sang. Le nombre de cas enregistrés est de 584.

1.3.5 L'helminthiase

C'est une maladie parasitaire provoquée les helminthes qui sont des vers parasites qui s'attaquent et se logent dans les intestins. L'helminthiase se transmet par voie orale, au contact des insectes vecteurs, l'eau étant la principale voie de transmission de cette pathologie. Elle sévi sous différentes formes : la schistosomiase ; l'ascaridiose ; l'ankylostomiase et la filariose. Mais les formes les plus répandues dans le bassin versant de l'oxyurose et la filariose avec près de 422 cas selon indices cliniques collectées.

TABLEAU 10: RÉCAPITULATIF DU NOMBRE DE CAS DE PATHOLOGIES HYDRIQUES RECENSÉES ENTRE 2013-2020

Pathologies/

Années

2013-2014

2015-2016

2017-2018

2019-2020

Total

Choléra

143

365

76

13

597

Typhoïde

195

219

511

478

1403

Diarrhées

168

198

102

123

591

Amibiase

128

179

163

114

584

Helminthiase

210

81

76

55

422

Total

844

1042

728

783

3597

Source: Enquête sanitaire 2021

A travers ce tableau, nous pouvons dire que risque sanitaire est croissant dans le bassin versant de Memi'i, ceci s'explique surtout par le fait que la population devient plus nombreuse au fur des années. Il faut dire que, la fièvre typhoïde qui est la maladie qui touche le plus les ménages était peu présente mais sa croissance est devenue exponentielle dû fait, de la dégradation du milieu avec plus de d'activités productrices de germes pathogènes comme le commerce agricole mais surtout par le manque d'infrastructures d'accès à l'eau. Le choléra qui est la pathologie qui a attiré notre attention, a connu son pic en 2015. Il faut dire que pathologies sont assez présentes dans le bassin versant.

FIGURE 5.6 : CARTE DE LA PRÉVALENCE DES PATHOLOGIES HYDRIQUES EN FONCTION DES QUARTIERS

Source : Enquête sanitaires, Investigations de terrain 2021

L'identification des pathologies et de leurs manifestations sur les ménages est très révélatrice de la qualité de l'eau dans le bassin versant de Memi'i, mais aussi du faible volume qualitatif de celle-ci. Les informations collectées auprès des formations sanitaires corrélées à celles obtenues par le biais des enquêtes ménagères et entretiens, montrent et démontrent sans l'ombre d'un doute une forte prévalence des maladies d'origine hydrique. En tête de ces maladies, la fièvre typhoïde suivie de loin par le choléra ; les diarrhées infectieuses ; la dysenterie amibienne et enfin l'helminthiase. On notera que, le choléra et la fièvre typhoïde touchent plus les personnes de plus de 25 ans alors que, les diarrhées ; l'amibiase et l'helminthiase s'attaquent au plus jeunes et nourrissons.

II. LES RAISONS DE L'AGGRAVATION DU RISQUE SANITAIRE HYDRIQUE DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I

La forte prévalence des maladies hydriques dans le bassin versant de Memi'i est sans doute, le résultat d'une forte exposition au risque sanitaire, c'est-à-dire qu'il y'a une panoplie de facteurs contribuant à l'augmentation du risque d'origine hydrique qu'à sa diminution. Ces facteurs ou raisons qui contribuent à l'aggravation ou croissance du risque sanitaire sont d'ordre environnemental mais aussi d'ordre anthropique dans la majeure partie. Ceci découlant du fait que, même une eau potable à la base devient contaminée et impropre à cause des pratiques ou manipulations humaines. Il faut cependant qu'il ne faudrait pas faire le parallèle entre une cause de la contamination de l'eau avec celle aggravant la manifestation du risque sanitaire (pathologies hydriques).

2.1 Les précipitations : principal moteur de l'aggravation du risque sanitaire hydrique

L'étude des risques sanitaires associés à la contamination microbienne de l'eau collectée et consommée dans un espace géographique a statiquement pour origine les épisodes pluvieux. Il est sans doute de dire que, les pluies sont la cause de la survenue des cas sporadiques des maladies de nature hydrique (SERVAIS et al. 1992). Dans la mesure où, lorsque, les périodes pluvieuses sont prolongées et répétitives, cela augmente les écoulements d'eau polluées par les déchets, les excréments, les résidus chimiques agricoles et autres qui s'infiltrent de façon rapide et forte dans le sous-sol contaminant à la fois la nappe phréatique et les eaux surfaciques ABOUBACRINA et al. 1991).Au regard des énormes crues dans le bassin versant du fait de la variation climatique actuelle, les pluies empêchent non seulement l'accès à des sources d'approvisionnement en eau potable dû aux complications logistiques, polluent l'eau souterraine principal réservoir d'eau potable du bassin versant et poussent les ménages à consommer l'eau des pluies non potable. Tous ces liens créés par les précipitations ne font qu'aggraver l'exposition aux pathologies hydriques dans un milieu déjà en grande difficulté d'accès à l'eau potable.

2.2 La variation climatique

L'alternance saisonnière du climat dans le bassin versant joue aussi un rôle non négligeable dans la croissance des pathologies hydriques dans ce milieu. Le fait que le climat varie, rend l'approvisionnement en eau de qualité difficile du fait de sa non permanence. Les sources d'approvisionnement subissant le contre-courant de cette alternance de périodes pluvieuses et celles sèches, empêchent les ménages d'avoir de l'eau de bonne qualité en gros volumes et cela contribue à la réduction d'une bonne pratique d'hygiène premier déterminant de la contraction des maladies hydriques comme le choléra ; la typhoïde et l'helminthiase considérée par Freddy S.S (2010) comme étant les « Maladies des Mains Sales » c'est-à-dire des pathologies liées au manque d'hygiène de base. Cette même variation climatique dans le bassin versant de Memi'i est la cause du développement des germes responsables des maladies, pour la raison selon laquelle, ces germes pathogènes qui souvent en hibernation dans la majeure partie en saison sèche sont réveillés par la saison pluvieuse qui permet leur survie et leur mise en action de contamination (TAB. 11)

Tableau 11: Répartition cas de pathologies hydriques en fonction des périodes climatiques.

Quartiers

Maladies hydriques

Périodes ou saisons

Effectifs

Obang-Ntane

Diarrhées, typhoïde helminthiase 

Période sèche

457

Chaine frontalière

Typhoïde, diarrhées, amibiase, choléra

Périodes pluvieuse et sèche

763

Quartier Cemac

Typhoïde, diarrhées

Période pluvieuse

195

Quartier du Lycée

Typhoïde, choléra, diarrhées

Périodes pluvieuse

98

Essabin

Choléra, typhoïde, helminthiase

Période sèche

63

Quartier Administratif

Diarrhées, typhoïde

Période sèche

109

Assa'assi

Choléra typhoïde ; amibiase

Période pluvieuse et sèche

203

Marché Akombang (AK)

Choléra ; typhoïde ; amibiase ; diarrhées

Périodes pluvieuse et sèche

861

Ancien Congelcam (AK)

Typhoïde, amibiase et diarrhées

Période pluvieuse

72

Nouveau Congelcam (Ak)

Typhoïde ; diarrhées

Périodes pluvieuse et sèche

135

Quartier Bagdad (Ak)

Amibiase ; typhoïde ; choléra ; diarrhées

Périodes pluvieuse et sèche

305

Antenne orange (AK)

Diarrhées, typhoïde

Période pluvieuse et sèche

285

Foyer Bamoun (AK)

Diarrhées ; choléra ; typhoïde

Période sèche

51

Source : Enquêtes sanitaires, Investigations de terrain 2021

2.3 Le faible volume d'eau potable dans le bassin versant de Memi'i

L'absence d'un réseau d'adduction publique d'eau potable dans le bassin versant, est sans doute le noyau du problème d'approvisionnement en eau dans cet espace géographique où les dynamiques naturelles et anthropiques sont rapides. Le besoin en eau potable étant élevé du fait d'une population sans cesse grandissante, la présence d'un réseau public d'accès à l'eau aurait pu augmenter le stock d'eau potable afin d'éviter d'exposer les ménages aux risques sanitaires déjà assez présents. Le fait qu'un ménage n'est pas une eau potable en gros volume l'expose au risque sanitaire.

Car l'absence d'une eau potable en grande quantité ne permet pas à un ménage d'assurer à la fois l'hygiène ; l'eau de boisson et autres usages à tout le domicile sachant que certains ménages ont plus de 4 membres en moyenne. Cette forte densité de la population doit donc avoir en quantité l'eau de bonne qualité pour ne pas s'approvisionner dans des sources d'accès à risque qui les conduirait à l'exposition aux pathologies hydriques.

Le faible volume en eau potable contraint les ménages à réduire la qualité d'hygiène car l'eau n'est pas assez abondante et aussi pousse à s'alimenter en eau dans des sources polluées, tout cela contribue à la croissance du risque sanitaire hydrique au sein des ménages et ainsi entrainer une recrudescence des cas de maladies hydriques.

2.4 Le faible niveau d'instruction des ménages

C'est l'une des raisons anthropiques qui aggravent le taux de pathologies dans le bassin versant de Memi'i et comme dans tout l'espace national et continental. Le faible niveau de scolarisation ou d'instruction dans ce milieu auprès des ménages et particuliers, est un facteur de causalité de l'aggravation du risque sanitaire hydrique dans ce bassin versant. Le niveau d'instruction est un indicateur de la croissance des maladies, car, la connaissance de l'importance des mesures d'hygiène et de la consommation de l'eau potable ; des mesures d'assainissement par les ménages jouent un rôle dans la présence ou non des pathologies dans un habitat ou ménage.

Howard M.A cité par Kombassere. A (2007) pensait à cet effet que, les femmes qui constituent le maillon central du ménage doivent avoir un bon moyen d'instruction car, des femmes avec un faible niveau d'éducation ne garantissent pas la protection du ménage contre les maladies hydriques mais plutôt exposent le ménage. Cela venant du fait qu'elles influencent sur le système sanitaire familial. Nous comprenons par là qu'un niveau d'instruction faible aggrave parallèlement le risque sanitaire dans un ménage et dans tout le bassin versant.

2.5 Le niveau de vie des ménages

Le niveau de vie des ménages a une place importante dans leur état sanitaire, car un ménage avec un niveau de vie faible ou mauvais est plus exposé au risque de maladie hydrique. Cependant notons que, le niveau de revenu assez bon dans ce milieu n'est pas synonyme d'une bonne qualité de vie. Et aussi par le fait que les ménages préfèrent des sources d'accès de moindre qualité plus nombreuses et moins couteuses. Tout ceci contribue dans une certaine optique, à l'aggravation du risque sanitaire dans ce milieu. Car un niveau de vie faible implique un approvisionnement et une consommation d'eau moins sécurisée.

La diversité des voies de prise en charge lors des cas de maladies hydrique vient conforter l'idée selon laquelle, le niveau de vie des ménages est facteur d'aggravation du risque sanitaire hydrique. Les ménages étant financièrement moyens préfèrent se soigner eux-mêmes. L'automédication est la prise en charge la plus répandue dans le bassin versant, 3/5 des ménages se soignent eux-mêmes. Les maladies telles que les diarrhées infectieuses, l'amibiase et l'helminthiase sont s'auto-soignent.

Les pathologies plus difficiles à dépister comme le choléra et la typhoïde sont soignés dans les centres de santé, cependant, la fièvre typhoïde est plus diagnostiquée dans les formations sanitaires mais majoritairement soignée par les naturopathes ou auprès des vendeurs de la rue.

FIGURE 5.7: LA PRISE EN CHARGE DES CAS DE MALADIES HYDRIQUES DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I

Source : Investigations de terrain 2021

Ce graphique, illustre les divers moyens de prises en charge lors des situations de maladies. On constate un départage dans leur prise en charge, les centres sanitaires sont sollicités en premier (46%) mais ce chiffre est provisoire et être moindre car les ménages sont très adeptes des soins personnels. L'automédication (29%) est très pratiquée par les ménages qui s'approvisionnent dans les médicaments de la rue (6%) et aussi dans les pharmacies afin de se prendre en charge de façon personnelle. La fièvre typhoïde est la pathologie qui pousse le plus les ménages chez les naturopathes (18%) car, elle se soigne plus rapidement et avec efficacité avec des traitements naturels.

2.6 L'assainissement délicat dans le bassin versant de Memi'i

L'évacuation des eaux usées, excrétas et des déchets ménagers sont l'un des problèmes les plus récurrents chez les ménages du pays et de tous les pays des tropiques. Le constat du mauvais assainissement dans les zones les plus densément peuplées dans le bassin versant de i à laisser entrevoir des conditions favorables au développement des germes pathogènes causant les maladies. La forte présence des jets d'ordures sauvages et de bassins d'eau usées entre et près des domiciles précipite la croissance des pathogènes car ces lexiviats d'ordures et bassin d'eau usées sont des habitats des agents pathogènes et les variables telles que, les précipitations accélèrent leur mobilité augmentant ainsi leur pouvoir de contamination.

2.7 L'absence du traitement de l'eau consommée

Une eau contaminée lorsqu'elle est traitée peut se consommer sans risque prépondérant d'infection microbienne. Le traitement de l'eau permet d'éliminer les microorganismes responsables des maladies hydriques et mêmes les agents physico-chimiques. La quasi-absence du traitement de l'eau consommée par les ménages et particuliers ne traitent pas leur eau avant consommation à l'exception de ceux alimentant les nourrissons. La méthode de la javellisation qui traite permet le traitement rapide de l'eau est utilisée par 5,3% des ménages soit 11 ménages sur 150. Cette javellisation de l'eau est généralement utilisée dans les tentatives d'épuration de l'eau. Seuls 2,2% utilisent l'ébullition pour traiter l'eau, c'est le cas des ménages avec nourrissons ; les établissements de restauration et quelques rares ménages ont un filtre à eau (0,2%).

L'absence de traitement de l'eau amplifie le risque sanitaire car, l'eau consommée étant déjà douteuse voir de mauvaise qualité, l'absence du traitement de celle-ci vient consolider cette situation déjà catastrophique.

Nous constatons une absence très claire du traitement de l'eau par les ménages. Sachant que, l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i est loin d'être potable, l'absence du traitement de celle-ci par les ménages ne ferait, qu'augmenter l'exposition aux maladies hydriques déjà assez présentes dans ce milieu.

FIGURE 5.8: TRAITEMENT DE L'EAU CONSOMMÉE PAR LES MÉNAGES

Source : Investigations de terrain 2021

2.8 La perception paradoxale de la manifestation du risque sanitaire hydrique par les ménages

Comme le dit souvent une un dicton propre à notre réalité africaine, je cite : « la saleté ne tue pas l'homme noir », c'est dans cette pensée non rationnelle des choses que, nombreux ménages vivent. Les ménages du bassin versant comme ceux d'ailleurs dans le territoire national et continental ont une vision très relativiste de l'importance, à s'approvisionner dans une source d'approvisionnement sécurisée ; à consommer et à faire usage de l'eau de bonne qualité à tout moment. Ils pensent que, le risque est peu présent voir absent en consommant de l'eau jugée dangereuse pour la santé par les organismes gouvernementaux (MINSANTE) ; des ONG de sensibilisation et par des élites locales actant dans le domaine sanitaire (la Clinique GERYL). La situation est telle que, malgré la sensibilisation faite auprès de ceux-ci, ils ne croient trop peu à la manifestation à l'exposition au risque sanitaire malgré une forte prévalence de la manifestation du risque sanitaire ces dernières années.

Le fait est que, seuls 3/10 ménages pensent à la probabilité de s'exposer à une maladie en consommant une eau impropre à la santé. Au vue de cette conception du risque sanitaire lié un l'approvisionnement en eau et aussi à son usage, cela permet de dire à suffisance que, la perception qu'on les ménages, les exposent exponentiellement aux pathologies d'origine hydrique.

III. PERSPECTIVES D'AMELIORATION DE L'APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I

Les effets néfastes entrainés par le faible et mauvais approvisionnement actuel en eau de qualité dans le bassin versant de Memi'i et plus loin dans ces environs ne sont guère négligeables. La présente étude s'est même donnée pour intérêt, de produire des solutions mélioratives pour l'accessibilité à l'eau potable en volume conséquent. Non comme une baguette magique, ce travail se veut comme outil pratique à la prise des décisions par les acteurs publics et privés de cet espace. La manifestation du risque sanitaire provenant de l'eau (pathologies) a des répercussions socio-économiques sur la population et il y'a donc nécessité à améliorer l'accès à l'eau potable dans ce milieu.

3.1 La mise sur pied d'un réseau public d'approvisionnement en eau potable dans le bassin versant de Memi'i

La mise en place d'une adduction d'eau, dans tout le bassin versant permettrait susceptible d'améliorer la situation actuelle en termes d'accès à l'eau potable. Ce réseau public d'eau potable permettrait non seulement d'augmenter la couverture spatiale du bassin versant en terme de points d'approvisionnement en eau potable au regard du taux de couverture actuelle très insuffisant en terme d'espace et de ménages. Ce réseau serait aussi la solution pour augmenter le volume d'eau de bonne qualité dans le bassin versant afin de limiter l'exposition des ménages à s'approvisionner dans des sources d'eau alternatives fortement polluées et zones de développement des germes.

La présence d'un réseau public d'approvisionnement en eau viendrait dans une certaine mesure sécuriser l'approvisionnement en eau en évitant aux ménages d'effectuaient des distances avoisinantes les 1 km pour s'en acquérir de l'eau. Il limiterait entre autre les fréquentations communes des points d'eau qui augmentent l'insalubrité de l'environnement physique des points d'eau. Le réseau public d'approvisionnement en eau n'est pas la panacée idéale car la contamination touche même une eau potable mais cela améliorerait la situation d'accès à l'eau et réduirait la forte exposition des ménages aux risques sanitaires de nature hydrique dans le bassin versant et apparait pour nous la solution la plus viable, fiable et durable pour les ménages de ce milieu géographique.

3.2 La sensibilisation sur la question de la d'approvisionnement en eau et des risques sanitaires associés

Il important de signifier sans cesse aux ménages, l'importance que revêt l'approvisionnement en eau pour leur santé. Car la méconnaissance ou la négligence de s'approvisionner dans des sources d'accès à l'eau potable ; la consommation d'une eau impropre, le non-respect des mesures d'hygiène lors de la collecte et de la conservation de celle-ci conduisent directement à l'exposition aux risques sanitaires hydriques. Il est donc important d'organiser des colloques et de sensibiliser via les pratiques de terrain les ménages et aussi tous les acteurs sociopolitiques agissant dans le domaine de l'eau dans le bassin versant de Kyé-Ossi afin d'améliorer non seulement la situation de l'accès à l'eau potable en volume conséquent mais aussi la situation sanitaire des ménages qui, est influencée par cet accès à l'eau.Il y'a d'insister sur la nécessité d'apprendre à la population à traiter l'eau à l'échelle familiale

CONCLUSION

Parvenu au terme de cet ultime chapitre de notre étude, donc le but était de mettre en exergue les liens de causalité entre l'eau consommée par la population et le risque de maladies hydriques. Il en découle que, l'eau consommée par les ménages étant contaminée par les éléments physico-chimiques et surtout par les germes pathogènes exposent fortement ceux-ci aux maladies d'origine hydriques. Ces maladies hydriques que sont le choléra, la fièvre typhoïde ; les diarrhées bactériennes, la dysenterie amibienne et l'helminthiase sévissent dans cette zone depuis des années et continuent à se manifester chez les ménages de tout âge confondu. Le choléra, la typhoïde et les diarrhées étant les plus sévères selon les informations recueillies auprès des ménages et des centres sanitaires de la zone. Il faudrait aussi dire que le risque sanitaire dans le bassin versant ne décroit pas mais s'aggrave plutôt du fait de plusieurs raisons environnementales mais aussi en grande partie anthropiques et il y'a donc urgence d'amélioration de cette situation d'accès à l'eau potable.

CONCLUSION GENERALE

L'eau est la ressource la plus indispensable naturelle pour toute vie humaine envisageable sur l'espace terrestre. Le présent mémoire traite ainsi de l'approvisionnement en eau et des risques sanitaires dans la ville de Kyé-Ossi et ses environs (bassin versant de Memi'i). Le travail dont il s'agissait ici, était en effet, de présenter, d'analyser et de démontrer les concordances de causalités entre l'approvisionnement en eau et les maladies hydriques qui en découlent, telle était la problématique qui servait de canevas à notre étude. Au crépuscule de cette étude scientifique, nous pouvons confirmer que notre objectif d'évaluation de l'état de l'approvisionnement en eau et de son lien avec le risque sanitaire se manifestant dans le bassin versant de Memi'i et l'hypothèse dégagée selon laquelle, les ménages de ce bassin versant n'ont pas un accès à l'eau potable en volume conséquent cela conduisant aux maladies hydriques directement ou indirectement ont été atteint. Afin donc de vérifier et de confirmer nos préalables, nous avons fait usage des techniques géographiques afin d'obtenir des données sur le terrain, auprès des ménages, particuliers et formations sanitaires pour savoir ce qu'était réellement la situation de l'accessibilité à l'eau dans ce milieu. Les analyses de laboratoires des échantillons d'eau consommée prélevées sur les sources d'approvisionnement en eau nous ont permis de savoir avec exactitude la qualité physico-chimique et bactériologique de l'eau consommée et cela à confirmer notre hypothèse selon laquelle, elle était de mauvaise qualité, néanmoins, nous dirons qu'elle aurait pu le devenir avec les conditions de transport des échantillon d'eau très difficiles.

Il faut noter en prélude que, nombreux facteurs physiques et humains déterminent la présence des ressources en eau dans le bassin versants. Passant du climat alternant périodes et humides qui réduit la quantité en eau dans le bassin versant, associés au relief, l'hydrographie, la végétation jusqu'à la géologie de cette unité géographique, tous ces facteurs naturels influencent la présence de l'eau sous ses diverses formes (surfacique, pluviales et souterraine). Les facteurs humains quant à eux influencent le choix des sources d'approvisionnement en eau en termesde qualité et quantité. Il faut aussi noter que, l'absence d'un réseau public d'approvisionnement en eau potable a poussé les ménages à s'approvisionner au niveau des puits traditionnels, forages, sources naturelles, rivières, bornes fontaines dont la qualité est cependant très mauvaise.

La mauvaise qualité de l'eau trouve ses origines de façon naturelle (fort taux d'éléments physico-chimiques) et anthropique (contamination par les eaux usées, ordures domestiques et agricoles et des excréments humains et animaux). Ces bassins hébergent des germes pathogènes (streptocoques fécaux, salmonelles, coliformes totaux et fécaux) qui causent des maladies lorsqu'ils rentrent au contact de l'homme soit par voie fécale ou orale voir par contact physique humain. Ces maladies hydriques étant le choléra, la fièvre typhoïde, les diarrhées bactériennes, l'amibiase et l'helminthiase frappent les ménages à travers le temps et sont aggravaient par des causes humaines et naturelles. Il est donc censé de dire enfin que, c'est l'approvisionnement très délicat et critique en eau dans le bassin versant étudié, qui est responsable des nombreuses maladies hydriques qui sont les manifestations du risque sanitaire assez élevé dans le bassin versant de Memi'i.

Toute étude scientifique étant imparfaite, ce travail nécessite donc entre autre une forte amélioration. La subjectivité dont nous avons fait usage dans nos analyses laisse entrevoir une certaine marge d'erreur. Car le nombre de ménages enquêtés et particuliers est peu représentatif de la forte densité de la population dans ce bassin versant et aussi le nombre de points d'eau (sources d'approvisionnement) non comptés montre les limites de notre travail car on ne saurait pas si cette portion de ménages laissés et points d'eau sont les plus polluées. La seule considération de l'aspect bactériologique sans tenir compte de l'aspect virologique dans les analyses microbiologiques montre une certaine uniformité dans notre étude en comparaison de celles déjà fait au niveau du territoire national et continental, cela laisse à croire que les populations ne peuvent passouffrir des maladies hydriques causées par la présence élevée d'éléments chimiques dans l'eau consommée dans cet espace géographique.

Dans l'optique d'une meilleure étude sur la question dans le bassin versant, il faudrait faire usage des analyses virologiques de l'eau pour déterminer la présence des virus dans cette eau consommée et aussi des maladies hydriques d'origine chimique. L'usage des nouvelles techniques cartographiques comme le SIG, la télédétection permettraient de mieux savoir le taux de couverture spatiale et humaine des sources d'approvisionnement mais aussi de suivre le processus de contamination souterraine de l'eau par les eaux usées, les déchets chimiques et ménagers pour savoir avec exactitude le lien entre l'eau consommée et risque sanitaire hydrique.

BIBLIOGRAPHIE

· ABOUBACRINA A., AMADO Z.T., ADAMA M., BANTOUN O., (1991), Hydrogéologie et contamination de la nappe phréatique alimentant la ville de Bamako (Mali), rapport du CRDF, 106 p.

· BAD., (2017), Revue synthétique des résultats pays pour le Cameroun 29 p.

· BAD., (2015), Approvisionnement en eau et assainissement en Afrique : conclusions, leçons et bonnes pratiques pour de meilleurs résultats, 63 p.

· BAD., (2010), Aide au développement à l'accès à l'eau et à l'assainissement en Afrique subsaharienne : vue d'ensemble, 41 p.

· BEAUD Michel., (2006), L'art de la thèse, collection Grands Repères, La Découverte, Paris, College Station, p 202

· BEAUDEAU PASCAL., (2016), « Evaluation et caractérisation du risque d'origine fécale véhiculé par l'eau de distribution, Institut de santé », 29 p

· BERGSON Henri., (1932), Approche thématique, Rubrique promotion de la santé. 300 p

· BOHBOT R., (2008), L'accès à l'eau dans les bidonvilles africains : enjeux et défis de l'universalisation de l'accès (cas de Ouagadougou)., mémoire de maitrise en étude internationale, Université de Laval, Québec, 567 p.

· BUCREP., (2010), Répertoire actualisé des villages du Cameroun 3e RGPH, vol IV tome435 p

· BUCREP., (2005), Répertoire actualisé des villages du Cameroun 2e RGPH, 475 p

· Centre Médical d'Arrondissement de Kyé-Ossi., (2019), Cartographie de l'aire de Santé de la ville de Kyé-Ossi, 1 p

· Conseil des Ministres Africains chargés de l'Eau (African Ministers' Conference on Water)., (2015), approvisionnement en eau et assainissement au Cameroun, 32p

· Communes Unies du Cameroun., (2013), commune de Kyé-Ossi 5 p

· DJUISSI T.D., Vogue Noel., Nkufasi N.C., Ebode E., NambileC.S., (2019), accès à l'eau potable et à l'assainissement : cas de la commune d'arrondissement de Douala v (Cameroun), The Pan African Medical Journal, auteurs correspondants, SNC, FS, U free State, Bloemfontein, SA, 23 p

· DOS SANTOS. Stéphanie., (2004), Koom La Viim : enjeux socio-sanitaires de la quête de l'eau à Ouagadougou-Burkina Faso, thèse de doctorat de démographie, Université de Montréal (Canada), 182 p

· DOS SANTOS. Stéphanie., (2006), Accès à l'eau et enjeux socio-sanitaires à Ouagadougou-BFSA, Espace, population et société, 285 p

· DOSSOUN G.S., (2013), Problématique de l'approvisionnement en eau potable dans la province du Houet et Stratégies d'amélioration du taux d'accès., master spécialisé en innovation, développement et sociétés, Ouagadougou, 35 p.

· Echos du PIGEDEA., (2017), « bulletin d'information du programme intercommunal de gestion durable de l'eau et de l'assainissement, onlinednj, 10 p

· ELLA JEAN B., (2010), « Migrations et Conflits fonciers à Kyé-Ossi-Afrique Centrale », International Journal of Advanced studies and Research in Africa, vol 1 : 2, p 131-141

· ESSONO NDONG, E.M., (2006) : Atouts et limites du développement local dans la région d'Ambam, mémoire de maîtrise en géographie, université de Yaoundé I, 91 p

· GEORGES I., SERVAIS P., (1992), Microbiologie des eaux d'alimentation, Technicité et documentation-Lavoisier, 1ere édition. Paris-France, 495 p.

· GUILLEMI F., (1984),Etude de la potabilité des eaux émises par les pompes hydrauliques en milieu rural, Projet eau, Rapport final, Ministère de la santé publique, Ouagadougou, Burkina Faso, 28 p

· GWP (MINEE)., (2009), Etat des lieux du secteur : connaissances et usage de l'eau., Eau et Environnement, tome 1-2, p 219-238

· HALISSOU YAROU., (2018), Approvisionnement en eau potable en milieu rural à l'aide d'un dispositif autonome utilisant les Tic : cas de la commune de Kandi au Bénin, mémoire, Université d'Abomey-Calavie, 64 p.

· HAMID B.S., NADINE N., ANTOINE G.ES., DAOUD R., MEDAWAR S., OUAÏNI., (2007), « Suivi de la qualité bactériologique des eaux de surfaces (rivière Nahr Ibrahim, Liban), Revue des sciences de l'eau, vol 20, N°4, p 341-352 

· HASSANE YOUNSA.H., (2011), L'accès à l'eau potable dans les quartiers précaires de Niamey : cas du quartier Pays-Bas (Commune IV) Niger, mémoire online géographie,72 p

· HERBET., LEGARE., (2000), « Suivi de la qualité de l'eau de rivières et petits cours d'eau », Direction du suivi de l'état de l'environnement, ministère de l'environnement, Québec, envirodoq, N° env 2001-0141, rapport N°QE 123, 24 p et 3 annexes.

· HOWARD M.A., (2007), Domestic water quality, service level and health., Geneva p 39

· INS., (2015), enquêtes par grappes à indicateurs multiples (MICS), rapport final, Yaoundé, Cameroun, 461p

· INS., (2014), Enquête sur les échanges transfrontaliers de marchandises au Cameroun : Méthodologie et Résultats, p 100-199

· JIOTENG M., (2016), Facteurs associés aux maladies hydriques dans le district de santé de Dschang, mémoire online géographie, 81 p

· KADER, L.M., (2016), Pénurie d'eau potable au Cameroun, comment y remédier ? googlesearch, 80p

· KOMBASSERE W.A., (2007), L'accès à l'eau potable et les risques diarrhéiques dans les zones irrégulières d'Ouagadougou : le cas de Yamtega, mémoireonline, géographie, 109 p

· KOUAM Kenmogne G.M., (2006), gestion intégrée des ressources en eau et OMD en Afrique : cas du Cameroun, Vertigo, revue électronique en Sciences de l'environnement, volume 7, N°2, 30 p

· LEVY G., (1986), Plantations sur sols à hydromorphisme temporaire, documents, Irevues, p 2.

· LEVY G., (1988), Appréciation de la fertilité du sol, documents, Irevues, p 8

· MACE Gordon., PETY François., (2000), Guide d'élaboration d'un projet de recherche, Québec, PUL, 134 p

· MAIRIE DE KYE-OSSI., (2020), archives, p 5-8

· MASLOW Abraham., (1943), «A Theory of Human Motivation", in Psychological Review, N°50, p 370-396.

· MIMCHE Honoré., (2011), L'accès à la propriété à Yaoundé : une stratégie d'autochtonisation de « gens venus d'ailleurs », Sixième Conférence Africaine sur la Population Ouagadougou - Burkina Faso, 5 - 9 Décembre 2011, La Population africaine : Passé, Présent et Future. 32 p

· MINDUH., (2010) Division des études, de la planification et de la coopération : Plan sommaire d'urbanisme et de l'habitat de Kyé-Ossi, 276p

· MINEE., (2010), Archives arrondissement de Kyé-Ossi, 23 p

· MINEE., (2007),Politique Nationale de l'approvisionnement en eau et à l'assainissement en milieu rural, groupe AFD, 51 p

· MINEE., (2007), Plan d'action 2008-2015 pour le secteur de l'approvisionnement en eau potable et l'assainissement en milieu rural, 61 p

· MINSANTE., (2015), Archives arrondissement de Kyé-Ossi, Hôpital de district d'AMBAM 12 p

· MOUGOUE BENOIT., (2012), « De l'eau en gestation dans les quartiers spontanés de la Commune d'arrondissement de Yaoundé VI », la Gazette du quartier, P 13-14

· MPAKAM HILAIRE., KOUAM KENMOGNE., (2006), accès à l'eau potable et à l'assainissement dans les villes des PVD : cas de Bafoussam, Vertigo, 70 p

· NKEMFACK H., NOUBISSI D.E., KAMAJOU FRANCOIS., (2017), Analyse des déterminants de l'offre de l'eau potable au Cameroun, Hal, archives ouvertes, 22 p

· NOPOUDEM J.A., (2019), la ville transfrontalière de Kyé-Ossi et la problématique de l'intégration en Afrique centrale. ENS Yaoundé 1, syllabus review, vol 8. p 3-5

· OMS., (2017), Directives de la qualité pour l'eau de boisson, 4e édition intégrant la 1ere additif, Genève, p 164.

· OMS., (2015), sur les progrès en matière d'assainissement et d'alimentation en eau : principaux faits, ONU archives, consulté le 27/3/2020

· OMS., (2013), Progrès en matière d'assainissement et d'alimentation en eau, Rapport

· OMS., (2004), Liens entre l'eau, l'assainissement, hygiène, la santé, faits et chiffres, ONU archives

· OMS., (2000)., Rapport sur l'évaluation de la situation mondiale de l'approvisionnement en eau et assainissement, 80 p.

· Plan de Développement communal de Kyé-Ossi., (2013), 121 p

· Programme Accords : guide d'intervention communale en matière d'eau potable. (2006), Accords UGP, 24 p.

· PROST ALAIN., (1996), « l'eau et la santé » in Gendreau, éditions populations et environnement dans les pays du sud, Paris, Karthala, Ceped p 231-251

· RODIER Jean., (2009), « L'analyse de l'eau », 9e édition, Dunod, Paris, p 15-79

· RODIER Jean., (1967), données sommaires sur les régimes hydrologiques du Cameroun, Office de la recherche scientifique et technique d'outre-mer, 25p

· SALEM G., (1998), La santé dans la ville : géographie d'un petit espace dense, Pikine (Sénégal), Editions Kartala et ORSTOM, 360 p

· SANDRINE KOTT., (2021),Organiser le monde, Paris, Le Seuil, p 156-158

· SANOU S.M., TEMGOUA E., GUETIYA M.R., ONDRIOL J.F., DJEUNANG D.B., (2015), modes d'approvisionnement en eau potable et maladies dans la commune de Douala 5e, mémoire online géographie, 90 p

· SANTOIR CHRISTIAN., (1992), Sous l'empire du cacao : étude diachronique de deux terroirs camerounais, IRD éditions, 53 p.

· SANTOIR CHRISTIAN., BOPDA A., (1995), Atlas du Sud-Cameroun, IRD éditions 28 p.

· SHUKURU SALUMU F., (2010), Approvisionnement en eau dans la ville de Bukavu et son impact sur les maladies des mains sales.Licence en santé publique, Université officielle de Bukavu, 31 p.

· SMITH ADAMS., (1776), Théorie des sentiments moraux, « Wealth of nation » 345 p

· SNOW J., (1855), On the mode of communication of Cholera, Second edition, 1-38 p

· Solidarité Cameroun Aquitaine., (2015), construction d'un réseau d'eau potable à Akombang (Sud, Vallée du Ntem) Cameroun- France, les Magnacs 24150 Valinde, 3p.

· TANAWA EMILE., DJEUDO TCHAPNGA H.R., (1998), Gestion de l'eau et protection de la ressource, Cameroun, PAEQPUPC, ENSP Yaoundé 1, 180 p.

· WEBER ALAIN., (2021), Passeport santé, 5 p.

· WHO.(2002), Guideline for drinking-water quality, second edition, Geneva, 142 p.

WEBOGRAPHIE

· http://www.cyes.info/themes/promotion/sante/faqpromotion/sante.php/Consultéle 13/03/2020

· http ://www.php.ucla.edu/EPI/snowbook.html/ Consulté le 15/03/2020

· http://eps.revues.org/index1519.html/ Consulté le 13/03/2020

· http://www.pseau.org/ Consulté le 24/03/2020

· http://www.memoireonline.com/ Consulté le 02/04/2020

· http://www.minsanté.kyé-ossi.gov/ Consulté le 12/04/2020

· http://www.minee.regiondusud.vnt.kyé-ossi.gov/ Consulté le 12/04/2020

· http://www.lenntech.com/ Consulté le 12/05/2021

· http://www.wikipedia.hydromorphisme.com/ Consulté le 06/01/2021

· http://www.maisonstraveaux.frConsulté le 08/02/2021

· http://www.univeristédegenève.gov/Consulté le 17/07/2020

· http://www.centre/de/linfirmotions/ur/leau.com/Consulté le 15/05/2020

· http://www.quebecservice/de/leau.org/Consulté le 19/01/2020

· http://www.doctissimo.com/ Consulté le 11/05/2021

· http://www.dnj.net Consulté le 05/06/2020

· http://www.euro.who.int/aboutWHO/Policy/20010827_1 Consulté le 09/07/2021

ANNEXES

ANNEXE 1: COORDONNÉES GPS DES POINTS D'EAU, LATRINES ET CENTRES DE SANTÉ DU BASSIN VERSANT DE MEMI'I

Identifiants

longitude

latitude

Altitude

Quartiers

FPME

11338604

2190397

577

Marché Akombang

PTNA

11338604

211391

572

 

PTNA

1120384

211419

576

 

PTNA

1120245

211424

572

 

PTSA

1120201

211432

563

Foyer communautaire Bamoun

FPME

1120201

211429

562

 

FMPE

1120176

211426

558

 

PTSA

1120169

211410

559

 

DSO

1120181

211198

555

Derrière nouveau Congelcam

PTSA

1120178

211392

557

 

PTNA

1120148

211369

557

 

PTA

1120203

211354

558

 

FPME

1120209

211442

563

 

PTA

1120248

211459

567

Quartier Bagdad

DSO

1120243

211464

564

 

PTSA

1120213

211501

554

 

LTSA

1120207

211543

560

 

PTA

1120197

211540

559

 

PTA

1120195

211548

559

 

PTSA

1120192

211548

565

 

PTNA

1120152

211554

560

 

SNNA

1120140

211558

554

 

SNSA

1120246

211593

565

 

PTNA

1120268

211640

571

Derrière lycée

FPME

1120313

211625

572

 

BF

1120374

211615

583

 

BF

1120418

211626

586

Quartier lycée bilingue

FMH

1120436

211655

583

 

FMH

1120634

211444

585

 

PTSA

1120486

211664

583

 

PTSA

1120482

211719

583

 

DSO

1120482

211716

582

 

DSO

1120484

211718

584

 

PTSA

1120540

211736

584

Quartier Cemac

PTNA

1120564

211729

581

 

PTNA

1120601

211750

577

 

DSO

1120625

211768

569

 

PTSA

1120675

211726

563

 

PTSA

1120673

211711

568

Derrière ancien Congelcam

PTSA

1120663

211717

568

 

PTA

1120671

211702

568

 

FPME

1120704

211734

570

 

PTA

1120703

211727

566

 

LM

1120713

211724

567

 

PTNA

1120262

210399

556

Chaine frontalière

LM

1120297

210386

559

 

PTSA

1120301

210414

560

 

PTNA

1120316

210395

554

 

LTSA

1120323

210397

552

 

PTSA

1120303

210457

565

 

LTSA

1120306

210462

562

 

PTA

1120292

210481

559

ASSA'ASSI

LTSA

1120288

210489

562

 

PTSA

1120293

210512

562

 

PTSA

1120301

210542

567

 

PTSA

1120309

210557

570

 

PTSA

1120316

210558

569

 

LTSA

1120314

210567

571

 

PTSA

1120309

210577

569

 

PTA

1120350

210557

569

 

LTSA

1120362

210559

572

Obang-Ntane

PTSA

1120345

210537

556

 

LTSA

1120336

210537

569

 

DSO

1120345

210539

570

 

PTNA

1120356

210532

568

 

FMH

1120398

210490

565

 

FPME

1120443

210521

569

 

FMH

1120455

210503

566

 

CMAK

1120455

210503

566

 

PTSA

1120479

210513

570

 

PTA

1120515

210541

575

Quartier administratif

SNSA

1120661

210551

585

 

LTA

1120515

210552

575

 

BO

1120509

210539

578

 

FMH

1120566

210525

577

 

LM

1120566

210525

578

 

LTNA

1120568

210523

578

 

FPME

1120599

210564

581

Essabin

LTA

1120662

210554

586

 

FPME

1120610

21550

581

 

FPME

1120718

210579

592

 

FPME

1120523

210444

519

Chaine frontalière

BF

1120213

210512

556

 

Memi'i (rivière)

1120188

210537

560

 

DCK

1120153

210505

556

 

FMH

1120213

210543

554

 

PTSA

1120210

210546

554

 

LTNA

1120215

210550

553

 

LTSA

1120214

210550

553

 

PTNA

1120239

210536

558

 

PTNA

1120230

210536

559

 

PTSA

1120250

210544

561

 

PTNA

1120252

210550

562

 

PTNA

1120255

210553

562

 

PTNA

1120263

210564

562

 

PTNA

1120266

210560

561

 

LTSA

1120270

210556

564

 

PTSA

1120275

210562

566

 

PTSA

1120238

210591

556

 

LTNA

1120273

210556

567

 

PTA

1120261

210575

561

 

ETANG

1120244

210592

558

 

LTSA

1120235

210567

555

 

PTNA

1120238

210561

558

 

LTNA

1120223

210536

556

 

Affluent (Bibe'e)

1120156

210649

560

Limite Akombang-Kyé-Ossi

BF/clinique carrière

1120170

210749

569

Carrière akombang

FMPE

1120195

210777

565

Quartier antenne orange

PTNA

1120163

210811

576

 

PTSA

1120190

210772

567

 

FPME

1120191

210777

568

 

PTA

1120176

210771

569

 

FPME

1120109

210131

558

 

PTSA

112099

210101

515

 

ANNEXE 2: RÉSULTATS DES ANALYSES ORGANOLEPTIQUES DE L'EAU CONSOMMÉE DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I

Numéro

Identifiant

Couleur/Transparence

odeur

TDS

N°1

Puit traditionnel Chaine

Colorée /claire jaune

Inodore

4,6

N°2

Source d'Obang-Ntane

Incolore / claire

Inodore

2,60

N°3

Borne fontaine Carrière

Incolore/claire

Inodore

00

N°4

Forage du Lycée

Incolore/claire

Inodore

0,30

N°5

Forage marché Akombang

Incolore/claire

Inodore

0,15

N°5

Rivière Meme'e

Colorée/pas claire

Inodore

32

ANNEXE 3: RÉSULTATS DES ANALYSES PHYSICO-CHIMIQUES DE L'EAU CONSOMMÉE DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I

Numéro

Identifiant

Ph

Chlorure

Ammonium

Nitrates

Fer

Phosphates

N°1

Puits traditionnel Chaine

6,6

33,5

10,7

17,2

21,1

44,8

N°2

Source d'Obang-Ntane

6,1

11,7

14,2

7,5

3,3

7,2

N°3

Borne fontaine Carrière

8,9

42

2,02

00

0,1

28,3

N°4

Forage du Lycée

7,6

27,9 

1,96

2,60

3,8

16,29

N°5

Forage marché Akombang

7,3

38,6

0,67

00

0,19

22,01

N°6

Rivière Meme'e

5,5

0,2

20

30,6

2,9

59

ANNEXE 4: RÉSULTATS DES ANALYSES BACTÉRIOLOGIQUES DE L'EAU CONSOMMÉE DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I

Code

Dénomination

CT

UFC/10ml

E.coliUFC/100ml

SF UFC/10ml

Salmonella UFC/100ml

Interprétation

Des

Résultats

E10

Puits traditionnel Chaine

30

101

230

135

ENP

E11

Source d'Obang-Ntane

10

30

70

65

ENP

E12

Borne fontaine Carrière

00

12

00

31

EBQP

E13

Forage du Lycée

17

15

32

47

ENP

E14

Forage marché Akombang

08

21

83

90

ENP

E15

Rivière Meme'e

400

250

450

200

ENP

NB : Il convient de signifier que malgré les bonnes conditions de stockages des échantillons, l'état initial des échantillons a pu changer augmentant ou réduisant les éléments présents.

Légende : CT : Coliformes totauxE coli : Escherichia coli SF : Streptocoques fécaux

EBQP : Eau de Bonne Qualité BactériologiqueENP : Eau Non Potable

ANNEXE 5 : QUESTIONNAIRE D'ENQUÊTE DE TERRAIN

FAIT PAR NDONG JEAN DESIRE, ETUDIANT EN MASTER 2 GEO UY1

Les informations collectées à l'aide de ce questionnaire serviront à mener une étude à but académique au sein des populations du bassin versant de Memi'i. Ces données sont strictement confidentielles et ne concernent que la présente recherche.

A. DESCRIPTION DE LA CONCESSION ET MENAGES

Enquêteur : __________________________

Date : /______//__________/ 2020/2021

Langue d'entretien : ______________________________

Q1.

Nombre de ménages occupant la concession

 

Q2.

Localisation

Q3.

Noter le type de maison

 
 

Célibatorium

 
 

Maison

 

Q4.

Noter le type de construction

 
 

Dur, semi dur, pas dur

 

Q5.

Noter le type de concession

 

Concession familiale à un ménage

 
 

Concession familiale à plusieurs ménages

 

Q6.

Y a-t-il un puits dans la concession ?

Oui

Non

Q7.

Si oui, est ce que vous buvez l'eau du puits ?

Oui

Non

Q8.

Mesurer la distance (m) séparant le puits du lieu d'aisance

 

Q9.

Y'a-t-il des animaux présents dans la concession ?

Oui

Non

Q10.

Si oui, est-ce que ce sont  [(1) quelques animaux ; (2) élevage]

B. DESCRIPTION DU MENAGE

Q1.

Nom et prénoms de la personne enquêtée :

Q2.

Date de naissance ou âge

 

Q3.

Ethnie

 

Q4.

Situation de résidence

 

Locataire

 
 

Propriétaire

 

Q5.

Niveau d'instruction

 

Non scolarisé

 
 

Primaire

 
 

Secondaire

 
 

Supérieur

 

Q6.

Taille du ménage

 

0-5 ans

6-14 ans

15-50 ans

> 50 ans

F

 
 
 
 

M

 
 
 
 

Total

 
 
 
 

Q7.

Revenu mensuel approximatif du ménage  :

Q8.

Existence de latrines?

Oui

Non

Q9.

Si oui, les latrines se vident elles dans  :

 

La rue

Oui

Non

 

Une fosse

Oui

Non

Q10.

Si dans une fosse, la vidange est-elle  :

 

Manuelle

Oui

Non

 

Mécanique

Oui

Non

Q11.

Si la vidange est manuelle, que faites-vous des excréta ?

C. APPROVISIONNEMENT EN EAU DU MENAGE

Q1.

Où prenez-vous votre eau de boisson(cocher la case correspondante) ?

 
 

Juin à septembre

Octobre à janvier

Février à mai

 

Rivière

 
 
 
 

Source naturelle

 
 
 
 

Puits traditionnel

 
 
 
 

Forages

 
 
 
 

Borne-fontaine

 
 
 

Q2.

Localisation du point d'eau le plus utilisé actuellement (mois 2021)

 

X

Y

Q3.

Quel récipient utilisez-vous pour collecter l'eau ?

 

Bidon jaune (20 l)

 
 

Seau plastique (15 l)

 
 

Seau métallique (20 l)

 
 

Autres (bouteilles etc.)

 

Q4.

Combien de fois prenez-vous de l'eau en moyenne par jour ?

 
 

Une fois

 
 

Deux fois

 
 

Plus de trois fois

 

Q5.

Quel récipient utilisez-vous pour le stockage de l'eau de boisson (plusieurs réponses possibles)

 

Bidon

 
 

Seau

 
 

Autres (bouteilles etc.)

 

Q7.

Notez si les récipients de stockage sont couverts

Oui

Non

Q9.

Y a-t-il une différence entre le récipient de stockage de l'eau de boisson et les autres eaux ?

Oui

Non

Q10.

Quelle est la fréquence de lavage de votre récipient de stockage d'eau de boisson ?

 
 

Avant chaque collecte

 
 

Une fois les 3 jours

 
 

Une fois la semaine

 
 

Deux fois le mois

 
 

Deux fois les 3 mois

 

Q11.

Quelle est la durée de stockage ?

 
 

Un jour

 
 

Trois jours

 
 

Une semaine

 
 

Plus d'une semaine

 

Q12.

Actuellement traitez-vous l'eau avant de la boire ?

Oui

Non

Q14.

Quels sont vos problèmes d'approvisionnement en eau ?

 

Distance au point d'eau

 
 

Prix élevé de l'eau

 
 

Baisses de pression

 
 

Mauvaise qualité de l'eau

 
 

Autres

 

Q15

Qualité visuelle de l'eau

 

Q16.

Estimation du nombre de litres pris chaque jour

 

Q17.

Estimez la quantité d'eau consommée dans le ménage par jour et par personne

 

D. HYGIENE ET ASSAINISSEMENT

Q1.

Quelle est la fréquence de nettoyage de votre cour ?

 

Q2.

Quel est votre mode d'évacuation des eaux usées ?

 
 

Habitat

 
 

Puisard ou puits

 
 

Rue

 
 

Autres

 

Q3.

Quel est votre mode d'évacuation des ordures ?

 
 

Incinération

 
 

Rue (DSO)

 
 

Bac

 
 

Autres

 

Q4.

Selon vous pourquoi les gens évacuent-ils les ordures et eaux usées dans la rue ?

 
 
 

Q5.

Pensez-vous que les eaux et les ordures laissées au vent peuvent causer des maladies ?

Oui

Non

Q6.

Si oui, lesquelles ?

Q7.

Pensez-vous que les maladies hydriques peuvent être liées à la saleté ?

Oui

Non

Q8.

Lavez-vous les mains au savon avant chaque repas ?

Oui

Non

Q9.

Après la toilette anale des enfants, vous lavez les mains au savon ?

Oui

Non

E. SANTE

(Ce questionnaire s'adresse à la ménagère)

Q1.

Niveau d'instruction de la ménagère.

 

Non scolarisée

 
 

Primaire

 
 

Premier cycle

 
 

Second cycle

 
 

Supérieur

 
 

Autres

 

Q2.

Avez-vous enregistré un épisode morbide dans votre ménage ces deux derniers temps ?

Oui

Non

Si oui, remplir le tableau suivant :

 

Recours

Lieu d'obtention du médicament

Niveau d'instruction du malade

 
 

Centre

public

Centre

privé

Centre

conf.

Rien

Voisin

Rue

Public

Privé

NS

P

S1

S2

S3

Age

Sexe

1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

3

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Conf  : confessionnel  ; Rien  : n'a rien fait face à la maladie  ; NS  : non scolarisé  ; P  : primaire  ; S1  : premier cycle ; S2  : second cycle  ; S3  : supérieur.

Q3.

Précisez le nom de la structure sanitaire qui a été consultée à cet effet.

 
 

Q4.

Comment reconnaissez-vous une maladie hydrique : choléra, typhoïde diarrhée, amibiase etc. ?

Q5.

S'il y a eu un cas de maladies hydriques ces deux derniers temps (mois, année, semaine) et s'il a donné lieu à un recours, après combien de jours le malade a-t-il été conduit à la structure de soins ?

 

Q6.

Pendant l'épisode de maladie, lui avez-vous donné à boire ?

 

Autant que d'habitude

 
 

Plus que d'habitude

 
 

Moins que d'habitude

 

Q7.

Lui avez-vous donné un liquide préparé à partir de

 

Un traitement traditionnel

 
 

Medicaments

 
 

Solution de réhydratation orale (SRO), eau salée

 

Q8.

Quelles sont les causes des maladies hydriques à votre avis ?

Q9.

Pensez-vous que les maladies hydriques sont imputables à l'eau que vous utilisez ?

Oui

Non

Q10.

Si oui, cela est-il dû  :

 
 

A des agents pathogènes qui sont dans l'eau

 
 

Aux génies de l'eau

 
 

A une insuffisance d'eau dans votre milieu

 
 

Au manque d'hygiène

 
 

Autres (saleté physique de l'eau)

 

Q11.

Quelles sont les conséquences des maladies hydriques à votre avis ?

Q12.

Selon vous quels sont les moyens de prévention des MH ?

Q13.

Avez-vous déjà été sensibilisée aux maladies que peuvent causer l'usage d'une eau de mauvaise qualité.

Oui

Non

Q14.

Si oui, de quelle structure de sensibilisation s'agissait-il ?

Q15.

Quelles suggestions pourriez-vous faire pour améliorer l'accès à l'eau ?

 

Baisse des prix

 
 

Augmentation du nombre de points d'eau

 
 

Un réseau public d'approvisionnement en eau

 
 

Autres

 

GUIDE D'ENTRETIEN

NOM PRENOMS ...

1. Comment percevez-vous l'environnement (habitat, assainissement) de votre quartier ?

2. Que pensez-vous de l'approvisionnement en eau de votre quartier ?

3. Quelles suggestions pouvez-vous faire pour améliorer la qualité de l'approvisionnement en eau ? Les problèmes de santé y trouvent leurs origines ?

4. Quelles suggestions pouvez-vous donc faire à cet effet ?

5. Quelles sont les mesures d'hygiène que vous adoptez au cours du processus d'approvisionnement en eau ?

6. Avez-vous déjà été sensibilisé du lien entre aux maladies et l'usage d'eau de mauvaise qualité ?

7. Selon vous quelles sont les maladies les plus fréquentes

TABLE DES MATIÈRES

REMERCIEMENTS ii

RÉSUMÉ iii

ABSTRACT iv

TABLE DES TABLEAUX v

TABLE DES FIGURES vi

TABLE DES PLANCHES viii

TABLE DES PHOTOS ix

LISTE DES ACRONYMES ET SIGLES x

INTRODUCTION GENERALE 1

I. CONTEXTE GENERAL DE L'ETUDE 2

II. JUSTIFICATION DU SUJET 3

III. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE 4

1. Délimitation spatiale 4

IV. PROBLEMATIQUE 7

V. INTERET DE L'ETUDE 8

1. Intérêt personnel 8

2. Intérêt scientifique et académique 9

3. Intérêt pratique ou social 9

VI. QUESTIONS DE RECHERCHE 10

1. Question principale 10

2. Questions spécifiques 10

VII. OBJECTIFS DE RECHERCHE 10

1. Objectif principal 10

2. Objectifs spécifiques 10

VIII. LES HYPOTHESES 11

1. Hypothèse principale 11

2. Hypothèses spécifiques 11

IX. CONTEXTE SCIENTIFQUE DE LA RECHERCHE 11

X. CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL 16

1. Cadre conceptuel 16

2. Cadre théorique 20

XI. METHODOLOGIE 22

1. Recherche documentaire 22

2. Travaux de terrain 23

2.1 Observation directe du terrain 23

2.2 Enquête qualitative de terrain (guide d'entretien) 23

2.3 Enquête quantitative de terrain (questionnaire) 24

2.4 Calcul de la distance entre point d'eau et domicile 24

2.5 Calcul du Taux de couverture spatiale des points d'eau par rapport à la densité de la population 25

3. Outils de collecte des données 25

3.1 Les logiciels spécialisés de GPS 25

3.2 Logiciels spécialisés de cartographie 25

3.3 L'appareil photo 26

3.4 Les cartes thématiques 26

4. Prélèvement et Analyses des échantillons d'eau consommée 26

4.1 Le choix des sites de prélèvement d'échantillons d'eau consommée 26

4.2 Analyse organoleptique 27

4.3 Analyse physico-chimique 27

4.4 Analyse bactériologique 27

5. Les données des centres sanitaires 27

XII. SYNOPTIQUE DE LA RECHERCHE 28

PARTIE I : CONDITIONS BIOPHYSIQUES ET HUMAINES A l'APPROVISIONNEMENT DE L' EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I 32

CHAPITRE I : ETUDE DES DETERMINANTS BIOPHYSIQUES A L'APPROVISIONNEMENT DE L' EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I 33

INTRODUCTION 33

I. LES DETERMINANTS BIOPHYSIQUES DU BASSIN VERSANT DE MEMI'I 33

1.1 La géomorphologie du bassin versant de Memi'i 33

1.1.1 La topographie du bassin versant de Memi'i 34

1.1.2 Le système de pentes 36

1.2. Un milieu physique sous influence d'une forte variation pluviométrique 38

1.2.1. Répartition saisonnière des pluies 39

1.2.2 Répartition de l'évolution annuelle des pluies 42

1.3. La température du bassin versant de Memi'i 43

1.4. Une Végétation Extrêmement dégradée par l'homme 44

1.5. L'influence remarquable des processus géologiques et hydrogéologiques 45

1.6. Une pédologie dominée par l'hydromorphisme et le métamorphisme tropical 45

1.6.1 Les sols hydromorphes ou argilo-sableux 46

1.6.2 Les sols ferralitiques jaunes 46

1.6.3 Les sols ferralitiques de raccordement 46

1.7 Un réseau hydrographique composé de rivières à débits saisonniers. 47

II. INVENTAIRE DES RESSOURCES EN EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I 48

2.1 Les eaux des précipitations 48

2.2. Les eaux surfaciques 49

2.2.1. Les rivières 49

2.2.2. Les sources surfaciques 50

2.2.3 Les eaux souterraines 51

CONCLUSION 51

CHAPITRE II : LES DETERMINANTS ANTHROPIQUES A L'APPROVISIONNEMENT EN EAU ET LES SOURCES D'APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I 52

INTRODUCTION 52

I. LES PARAMETRES DEMOGRAPHIQUES ET SOCIOECONOMIQUES A L'ACCES EN EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I 52

1.1 Les données démographiques du bassin versant de Memi'i 52

1.1.1. Une démographie galopante et migratoire 53

1.1.2. La composition sociale de la population 54

1.2 Les caractéristiques socioéconomiques 55

1.2.1 Les caractéristiques sociales 55

1.2.2. Les caractéristiques économiques du bassin versant de Memi'i 57

II. ETAT DE L'APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I 58

2.1 L'état du besoin en eau dans le bassin versant de Memi'i 58

2.2. L'absence d'un réseau public d'approvisionnement en eau dans le bassin versant de Memi'i 59

2.3. Les sources d'approvisionnement en eau dans le bassin versant de Memi'i. 60

2.3.1. Les sources naturelles non aménagées (SNNA) 62

2.3.2. Les Sources naturelles semi-aménagées (SNSA) 62

2.3.3. Les puits traditionnels non aménagés (PTNA) 62

2.3.4 Les puits traditionnels semi-aménagés (PTSA) 63

2.3.5 Les puits traditionnels Aménagés (PTA) 64

2.3.6 Les forages à motricité humaine (FMH) 65

2.3.7 Les forages à motricité ou pompe électrique (FPME) 66

2.3.8 Les bornes fontaines ou semi-adductions d'eau (BF) 67

2.3.9 Les Rivières et les pluies 68

2.3.10 Les revendeurs d'eau 69

III. UN NIVEAU D'APPROVISIONNEMENT EN EAU CONTRASTE 72

3.1 La densité des points d'eau par rapport à la population 72

3.1.1 Le taux de couverture spatiale des points d'approvisionnement en eau 72

3.1.2 Le nombre de ménages utilisant un point d'eau commun 73

3.2 La distance parcourue par le ménage entre le domicile et le point d'accès à l'eau 73

3.3 Le volume d'eau recueillie 74

CONCLUSION 75

DEUXIEME PARTIE : AUTOPSIE DE QUALITE DE L'EAU ET EXPOSITION AUX RISQUES SANITAIRES DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I 76

CHAPITRE III : ETAT SUR LA QUALITE DE L'EAU CONSOMMEE DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I 77

INTRODUCTION 77

I. ANALYSE ET INTERPRETATION DE LA QUALITE DE L'EAU CONSOMMEE DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I 77

1.1 La qualité organoleptique de l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i 80

1.1.1 La couleur de l'eau consommée 80

1.1.2 L'odeur de l'eau consommée 80

1.1.3 La turbidité de l'eau consommée 80

1.2 La qualité physico-chimique de l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i 81

1.2.1 Le potentiel d'hydrogène (ph) de l'eau 82

1.2.2 Le Chlorure 83

1.2.3 L'Ammonium 84

1.2.4 Les Nitrates 85

1.2.5 Les Phosphates 86

1.2.6 Le Fer 87

1.3 La qualité bactériologique de l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i 88

1.3.1 Les Streptocoques fécaux (foecal streptococci) 89

1.3.2 Les coliformes fécaux (Escherichia coli ou E coli) 90

1.3.3 Les coliformes totaux 91

1.3.4 Les Salmonelles (salmonella) 92

II. LES CAUSES DE LA CONTAMINATION DE L'EAU CONSOMMEE DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I 94

2.1 L'usage des produits chimiques domestiques et agricoles 94

2.2 L'évaluation des déchets ménagers solides et des eaux usées 94

2.3 L'évacuation des excréta (latrines) 95

2.4 Les moyens de collecte de l'eau 96

2.5 La conservation de l'eau 98

2.6 Les activités humaines 100

CONCLUSION 102

CHAPITRE IV : LES PATHOLOGIES PRESENTES DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I : LA RELATION ETROITE ENTRE PATHOLOGIES HYDRIQUES ET EAU CONSOMMEE 103

INTRODUCTION 103

I. IDENTIFICATION DES PATHOLOGIES HYDRIQUES DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I 103

1.1 Les microorganismes présents dans l'eau responsables des maladies hydriques 104

1.1.1 Les bactéries 104

1.1.2 Les protozoaires 104

1.1.3 Les helminthes 104

1.1.4 Les agents vecteurs 105

1.2 Les pathologies hydriques déclarées par les ménages 105

1.3 Les pathologies hydriques recensées auprès des formations sanitaires 107

1.3.1 Le Choléra 109

1.3.2 La Fièvre Typhoïde 110

1.3.3 Les Diarrhées Infectieuses ou bactériennes 110

1.3.4 La Dysenterie Amibienne (Amibiase) 111

1.3.5 L'helminthiase 111

II. LES RAISONS DE L'AGGRAVATION DU RISQUE SANITAIRE HYDRIQUE DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I 114

2.1 Les précipitations : principal moteur de l'aggravation du risque sanitaire hydrique 114

2.2 La variation climatique 115

2.3 Le faible volume d'eau potable dans le bassin versant de Memi'i 116

2.4 Le faible niveau d'instruction des ménages 117

2.5 Le niveau de vie des ménages 117

2.6 L'assainissement délicat dans le bassin versant de Memi'i 119

2.7 L'absence du traitement de l'eau consommée 119

2.8 La perception paradoxale de la manifestation du risque sanitaire hydrique par les ménages 120

III. PERSPECTIVES D'AMELIORATION DE L'APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I 121

3.1 La mise sur pied d'un réseau public d'approvisionnement en eau potable dans le bassin versant de Memi'i 121

3.2 La sensibilisation sur la question de la d'approvisionnement en eau et des risques sanitaires associés 122

CONCLUSION 122

CONCLUSION GENERALE 123

BIBLIOGRAPHIE 125

WEBOGRAPHIE 129

ANNEXES xv

* 1Climat équatorial guinéen : climat caractérisé constamment par la chaleur et l'humidité avec des températures situées entre 24° et 32°C et des pluies variant entre 1500 et 2500 mm/an

* 2Classification de Koppen-Geiger : classification des climats fondée sur les précipitations et les températures combinée à la carte de la végétation mondiale mise sur pied en 1900 par le botaniste Wladimir Peter Köppen.

* 3Aquifères : terrain perméable et poreux permettant l'écoulement d'une nappe souterraine et le captage de l'eau.

* 4Sol à Gley ou Gley sol : est un sol des zones humides (sol hydrique) toujours drainé et constamment saturé d'eau souterraine pendant longtemps

* 5Nappe phréatique : réserve d'eau se trouvant sous la surface de la terre au-dessus d'une poche de terre imperméable

* 6Gram positives : ce sont des bactéries qui sont selon la couleur qu'elles prennent après avoir subi un processus chimique appelé coloration de Gram

* 7Pouvoir pathogène : c'est la capacité d'un microbe à provoquer des troubles chez son hôte

* 8Protéobactéries : groupe de bactéries qui englobe les salmonelles, vibrion, E coli et Helicobacter es

* 9TIAC : est une apparition d'au moins deux cas de symptomatologie en général gastro-intestinale, dont on peut rapporter la cause à une même origine alimentaire

* 10Gel muqueux : zone de développement des cellules microbiennes

* 11Entérite : tout ce qui a trait aux intestins

* 12Diarrhées : les diarrhées ont plusieurs origines : allergie alimentaire et microbienne

* 13Dysenterie : elle est causée par plusieurs germes : soit par les protozoaires (amibiase), soit par des bactéries on parle dysenterie bacillaire






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard