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Problématique autour de la pratique du football à  cotonou


par Godwine TOSSOU
Université d'Abomey-Calavi - Licence 2023
  

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DEUXIÈME PARTIE :

DEGAGER LES RAISONS QUI EXPLIQUENT LE CHOIX DE LA PRATIQUE DU FOOTBALL AU BENIN

CHAPITRE 3 : Dégager les raisons qui expliquent le choix de la pratique du football au Bénin

Cette partie nous présente les facteurs d'émergence de la pratique de l'activité du football, les catégories d'acteurs qui se donnent à la pratique du football, les perceptions des parents et proches des footballeurs et les subventions allouées aux clubs par la fédération et l'Etat à travers le ministère des sports.

3.1-Les raisons qui expliquent le choix de la pratique du football au Bénin

Les rares enquêtes portant sur l'origine des footballeurs suggéraient que toutes les catégories sociales étaient représentées et qu'il n'y avait pas de tendance à la prolétarisation ou à l'aristocratisme. J.Peneff (2000).

La crise économique dans les pays du tiers monde, le chômage et l'ambition de devenir une icône du ballon rond dans leurs pays et dans le monde a amené les jeunes à aller vers la pratique du football. Le football est surtout connu à travers sa vitrine ultra-médiatisée : le football professionnel.

Ainsi La naissance de la passion pour le football et sa confirmation se font à travers les multiples interactions que les enfants ont avec leurs pairs dans leurs quartiers. Elles se produisent à la faveur d'occasions diverses : outre celles offertes par les retransmissions télévisées des matchs de football, il faut compter avec les diverses compétitions mises en place dans une conjoncture électorale par les dirigeants de circonscriptions administratives. D'autres découlent des stratégies élaborées par des entreprises ou des particuliers pour promouvoir leurs intérêts économiques ou encore des initiatives des enfants qui organisent durant les vacances leurs propres tournois. S'y ajoutent les matchs du championnat scolaire, auxquels les chefs d'établissement prêtent une attention particulière compte tenu des bénéfices qu'une bonne performance de leurs élèves peut apporter à la réputation de leur institution.

« Ces occasions d'interaction autour du football s'inscrivent dans des structures. Historiquement fondées pendant la domination française et qui lui ont survécu : il s'agit de l'importance accordée au sport par la puissance coloniale aux dépens des jeux de tradition autochtone, la valeur éminente qui lui était reconnue de prime abord ayant été reprise à leur compte par les groupes dirigeants après l'indépendance. Elles sont également fonction des faits de morphologie sociale : ces occasions sont en effet plus répandues en ville et les petits urbains peuvent plus facilement les saisir que s'ils habitaient à la campagne, leurs homologues ruraux étant, en proportion, bien plus nombreux qu'eux à travailler pendant leur scolarité ou après l'avoir rapidement arrêtée. Jusque-là, les enfants trouvent dans le football une excitation plaisante qui n'est pas assujettie à l'issue du match. Ce qui les encourage à persévérer dans cette activité se range parmi les autrui significatifs «  :(G. H., MEAD, 1963, p.461-463).

À savoir les gens de leur entourage proche auxquels ils sont affectivement attachés et qui les impressionnent favorablement au point de chercher à les imiter (frères, père, amis d'école ou de quartier). Ceci change une fois qu'ils adhèrent à un club civil puis accèdent à l'équipe sénior. Le premier évènement survient à des âges variés, suivant le moment où ils arrêtent leur scolarité, à la faveur d'occasions sportives diverses ou d'une connexion à un dirigeant sportif via le réseau familial ou le réseau lié au sport scolaire. Le second dépend d'un facteur structurel relevant de la morphologie sociale, celle-ci étant fondée sur l'opposition Entre le nord et le centre, ruraux et agricoles, et la bande sud du pays, densément urbanisée, où sont concentrés l'essentiel des activités économiques, les quelques infrastructures sportives et les équipes les plus cotées. En conséquence, pour ceux initialement domiciliés au nord cette promotion coïncide avec une première migration vers le sud. C'est dans cette logique, que de nombreux jeunes ruraux aimant le foot quittent leurs villages pour rejoindre les villes urbaines notamment Cotonou pour avoir plus de chance de pratiquer le football. L'ex international béninois et ancien de l'ASPAC (Association Sportive du Port Autonome de Cotonou) dit :

« J'étais au nord dans mon village natal à banikoara ou je pratiquais le football dans mon école de base, mais j'ai constaté que si je voulais d'avantage de visibilité pour lancer ma carrière il fallait que je vienne à Cotonou. Et c'est ainsi que avec l'aide de mon grand frère qui était chauffeur conducteur j'ai pu venir à Cotonou et j'ai commencé par m'essayer en ligue 3 avant d'être envoyé par le président de mon club en teste à ASPAC ou j'ai été recruté et c'est parti comme ça avec l'envol de ma carrière » (y. Souleymane,apkakpa, joueur).

Figure 1 : photo d'une équipe de ligue3 amateur à Cotonou (étoile filantes omnisport)

Source : Opope 2022

Outre cela nous avons également bon nombre de jeunes qui ont quitté chez eux pour venir à Cotonou exercé le football à l'instar de S qui nous explique comment il est venu à Cotonou depuis Natitingou :

« je jouais les petits tournois inter-arrondissement chez moi quand lors d'une finale en 2004 le directeur technique de CIFAS Patrick Ossem's s'est rapproché de moi à la fin du match pour me demander si je voudrais intégrer le centre de formation afin de m'améliorer pour viser les clubs de l'élite. C'est comme ça je suis venu à Cotonou où j'ai fait 2ans au centre et je suis allé en équipe nationale junior sous le coach Moïse Ekoué en 2006 ».( Q. Hervé,Agla ;joueur)

Dans la même logique D nous dit :

« j'ai quitté la maison de mon père à 18 ans pour venir m'installer à Akpakpa et pour pouvoir trouver un club de football dans lequel je pourrai exprimer mon talent et gagner ma vie car chez moi c'est vrai il y a des clubs à Porto-Novo mais ce sont des clubs qui ne permettent pas à un jeune débutant de se faire voir du public sportif béninois et de l'autre côté les installations pour une bonne pratique sont rares et pour avoir un bon terrain pour nous jeunes il faut aller à Missérété ou à Charles de Gaule »( Hugues joueur de ligue 3 à Cotonou).

A travers ces résultats nous constatons que les footballeurs ont pour la plupart quitté loin de Cotonou pour venir tenter leurs chances.

Elle s'inscrit dans des luttes entre groupes sociaux dont l'enjeu est la définition légitime et le contrôle de la pratique, luttes qui ont débouché sur des formes spécifiques d'organisation du football professionnel. En Angleterre, dès la fin des années 1870, des formes de rémunération apparaissent dans ce qu'on appelle alors le Football Association (Dietschy, 2010a).

Ainsi, cette grande médiatisation dont fait preuve le football et l'ambition grandissante des jeunes à leurs âges adultes les amènes à se lancer dans la carrière du football.

A ancien international et joueur de Mogas puis des requins de l'atlantique dans les années 2006 dit :

« Je suis venu dans le foot dans l'espoir d'en faire une carrière et d'aider mes parents à sortir de la galère. Mais les revenus que j'avais me permettaient uniquement que de me payer le déplacement du mois car je devais faire la navette de Agla pour akpakpa en aller-retour et cela pour toute la semaine, et le pire est que quand on va au match et qu'on perd on ne perçoit rien. »(J.carlos,akpakpa, joueur)

Pour C, jeune joueur évoluant en ligue 3 :

« Tout petit je jouais au football et mes ainés m'encourageais à persévérer et quand j'ai grandi en voyant mes amis allés en équipe nationale et voyagés pour devenir professionnelle j'ai prit également ce chemin qui avec le travail, la persévérance je peux aussi réaliser mon rêve et vivre de cela »( K. Achille, godomey, joueur)

V., ancien capitaine des Dragons de l'Ouémé et de ASOS de Porto-Novo et international écureuils: « j'avais laissé les études pour me consacrer au football car c'était un plaisir de jouer et mmonnayer avec de l'argent pour subvenir à mes besoins vitaux, mais j'ai du déchanter et me mettre en apprentissage pour pouvoir combler le vide que les maigres revenus du football ne me permettait pas de régler»(propos recueillis par Sabin LOUMEDJINON).

Figure 2: photo d'une équipe amateur ligue 3 à Cotonou(TP Yehouénon)

Source : Opope 2022

A Cotonou beaucoup de joueurs viennent à choisir le football comme métier à cause d'une part du manque d'emploi afin d'éviter d'être oisif et d'autre part parce que c'est un rêve et une passion pour eux. Mais l'absence de championnat, et l'irrégularité' du championnat fait qu'ils ne vivent pas non seulement leurs rêves de pratiquer le football mais également de gagner leurs vies avec les retombées financières de cette pratique.

Le football béninois ne garantit aucun avenir aux pratiquants à cause des conflits internes entre dirigeants de la fédération béninoise de football et entre les dirigeants de clubs à cause de leurs intérêts personnels. Prenons pour exemple les crises incessantes qu'a connu le football béninois de 2000 à 2016 avec pour conséquence la suspension des équipes nationales de footballs toutes catégories confondues des compétitions faitières de la CAF et de la FIFA (fédération internationale de football association).Cet état de choses a entrainé la perte de toute une génération de footballeur quand on sait que la carrière d'un footballeur dure au plus 15 ans dans un pays ou le championnat est régulier. Nombreux ont été les jeunes qui ont préféré se retirer du foot pour se chercher un autre moyen de subsistance. Les plus chanceux allaient en Europe ou dans les pays de la sous-région pour pratiquer le football et gagner leurs vies avec.

« j'aidû partir au Congo Brazzaville en 2013 dans un club de deuxième division la Mancha pour continuer la pratique du football car au pays le championnat était arrêté depuis des mois et je n avais aucune autre source de revenus pour subvenir a mes besoins fondamentaux et à ceux de ma femme et de mon enfant de 3 ans » a dit :B ancien joueur des REQUINS de l'atlantique et ancien de l'équipe nationale locale.( A. Raoul, godomey, joueur)

En 2010 le promoteur du centre de formation CIFAS (centre international de formationAdjavon Sébastien)et homme d'affaire SEBASTIEN ADJAVON avait lancé sous fonds propres la ligue professionnelle de football, ce qui a permis à ces joueurs de se faire l'expérience du football de métier et de subvenir à leurs besoins de façon régulière car les salaires et les primes de matchs étaient réguliers et ne rataient pas. H. ancien joueur des Requins de l'atlantique et international écureuil des moins de 18ans ayant participé à la CAN junior de 2005 et ayant été à la coupe du monde junior au Pays-Bas en 2005 a dit :

« Avant la Moov ligue 1 professionnelle de SebastienAdjavonj avais de difficulté a joindre les deux bouts et a m affirmer dans ma famille, je jouais les tournois de rue pour gagner de quoi tenir la semaine. « Mais avec la Moov ligue1 en 2010 j'ai pu me faire un nom dans ma famille, je me suis marié j'ai doté ma femme je suis allé louer et j'ai pu payer une moto car le salaire était régulier » (H. Goe, Menontin, joueur)

Mais suite à des querelles au sein de la FBF cette ligue professionnelle a été arrêté ce qui a encore végété le football béninois dans l'amateurisme et ainsi amener les joueurs à sombrer dans la précarité et l'oisiveté.

Figure 3: photos du démarrage d'un match de ligue3 amateur à cotonou

Source : Opope 2022

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera