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Problématique autour de la pratique du football à  cotonou


par Godwine TOSSOU
Université d'Abomey-Calavi - Licence 2023
  

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PREMIÈRE PARTIE :

CONSIDERATIONS THEORIQUES ET DEMARCHES METHODOLOGIQUES

CHAPITRE 1 : CONSIDERATIONS THEORIQUES DE LA RECHERCHE

La considération théorique offre au chercheur l'opportunité d'élaborer la problématique, et de se positionner par rapport au sujet. Ce dernier pose le problème des difficultés rencontrées par les footballeurs à Cotonou pour arriver au professionnalisme.

Après la problématique, seront présentés la revue littéraire, le modèle théorique d'analyse, les hypothèses, les objectifs, la clarification des concepts et l'état des lieux sur la question. Tout ceci va éclairer d'avantage le lecteur.

1.1- Problématique

La problématique de la recherche présente le problème, les hypothèses de travail et les objectifs de la recherche.

Contexte, constats

M.Bouet(1968) définit le sport comme la recherche de compétition et de performance, dans le champ des activités physiques intentionnellement confrontés à des difficultés.

En effet, pour P. Tournier (cité par B. TURPIN 1993) la valeur sportives d'une nation
se juge au nombre de médailles remportées par ses athlètes lors des jeux olympiques, '
des championnats nationaux et du monde.

Ainsi le niveau de compétitivité d'une discipline est toujours jugé à partir d'un
tournoi ou d'un championnat et dans le cadre du football, c'est la coupe d'Afrique des nations,
les jeux continentaux, la coupe du monde.

Le sport, particulièrement le football est une industrie mondiale qui crée des emplois et fait vivre toutes sortes de catégories de personnes à savoir. Des clubs sportifs, des médecins, des avocats, des entraineurs et conseillers en tous genres, des jardiniers et mêmes des cabinets d'architectures spécialisées dans la conception de stades et autres arénas.

Depuis un certain temps, le football est devenu le sport le plus populaire au plan mondial et ce, grâce à la simplicité du code de jeu inscrit en 1848.

En dehors de cet aspect, le football fait l'objet d'une grande médiatisation qui ne fait que se renforcer depuis ses débuts.

Dans le contexte béninois, il est appelé sport roi à cause de la volonté populaire qui a réussi à l'imposer aux gouvernants d'alors comme sport phare pouvant donner une visibilité au pays. Cette idée se confirme par les propos d'un assistant de ministre (AM) à l'endroit d'un président venu suivre son dossier :

 « Président, je n'ai pas le temps pour vous recevoir, car nous avons match de football ; et si on ne fait pas vite et bien le suivi de l'équipe nationale en dépend, le football peut faire tomber le gouvernement » (A.A. 38ans, Président de B, 2013).

Suite à cela, nombreux sont les jeunes qui ont choisi comme profession (métier) de devenir footballeurs et d'en faire un métier c'est à dire une activité pouvant leur permettre de subvenir à leurs divers besoins. La pratique du football permet-elle aux jeunes footballeurs de subvenir réellement à leurs besoins dans la ville de Cotonou et d'en faire une profession ?

L'irrégularité du championnat fait qu'ils ne vivent pas leurs rêves mais également ne gagnent pas leurs vies avec les retombées financières de cette pratique.

Force est de constater que malgré leurs volontés de devenir footballeur de métier et vivre exclusivement de cela, les footballeurs à Cotonou déchantent une fois dans cette aventure. En effet, dans le but de se faire une place au soleil en pratiquant l'activité de leur choix et vivre de leur passion, nombreux sont les footballeurs vivant à Cotonou dans des situations précaires car n'ayant pas de quoi subvenir à leurs besoins malgré leurs efforts.

Faire carrière dans le football signifie demeurer dans une institution stable, avec une entrée et une sortie, et se mouvoir dans un système de positions avec des profits et des pertes selon les 4places occupées. J.Peneff (2000).

Le sport n'est pas cette manifestation d'automatisme corporel comme le croient beaucoup d'observateurs mais un apprentissage intellectuel et une expérience de relation en face à face sont nécessaires. Il n'est pas une réaction à un stimulis, ni la réalisation de beaux gestes. Il s'agit bien d'un type d'intelligence spécifique que la sociologie cognitive mérite d'étudier. J.Peneff (2000).

Beaucoup de joueurs viennent à choisir le football comme métier à cause d'une part du manque d'emploi afin d'éviter d'être oisif et d'autre part parce que c'est un rêve et une passion pour eux. Le joueur et le promoteur sont liés au Benin par le code de travail (loi n°98-004 du 7 janvier 1998 portant le code de travail et de droit de travail).

Mais, on observe que malgré ces dispositions beaucoup de jeunes vivent dans la précarité avec un avenir plus qu'incertains. Ce code devrait les protégés contre toutes formes de maltraitance au travail, mais il n'en est rien dans les clubs de football ou certains dirigeants de clubs ne respectent pas les contrats de travail des joueurs et pire ne signent pas de contrat avec les employés ici les joueurs.

Ainsi, les clubs ne signent souvent pas aux joueurs des contrats, et quand ils les signent, ces contrats ne respectent pas les normes en vigueur de la CAF et de la FIFA.

Il est à noter également l'insuffisance des infrastructures sportives qui ne permet pas aux joueurs de s'épanouir et de pratiquer le football de qualité. Plusieurs clubs se partagent le même terrain d'entrainement et de réception des matchs de championnat. La plupart des clubs de football de la 1ére division en ligue régionale s'entrainent sur le même et seul terrain d'entrainement de René Pleven à Apkapka ce qui fait que le temps dédié aux séances d'entrainement pour être compétitif est faible, ce qui ne permet pas une bonne assimilation des tactiques et techniques enseignées par les coachs.

Les clubs ne renflouent pas leurs caisses en billetteries issues des matchs du championnat et encore moins des séances d'entrainement car les supporters ne s'intéressent plus au football étant donné que cela n'est pas structuré. En effet, lors des matchs de championnat il est observé un stade quasi vide ou les supporters ne viennent plus, ce qui ne fait pas des entrées en billetteries aux clubs et également pour la bonne gestion et l'entretien des stades.

Partout dans le monde, on attend du public deux apports dont le football ne saurait se passer :

-Apport psychologique matérialisé par une présence massive constituant du coup la première source de motivation indispensable dont le joueur a besoin pour un dépassement de ses limites.

-Apport financier sans lequel le football n'aurait jamais atteint le niveau
pratique où il se trouve.

A cela s'ajoute l'insuffisance de subvention des clubs par l'Etat et par la fédération béninoise de football aux clubs de l'élite et aux clubs amateurs.

Certains clubs ne sont pas structurés et sont gérés par un seul président ce qui ne permet pas aux joueurs d'être bien payés et de vivre dans un cadre adapté pour la pratique du football. Quand on sait que le football de haut niveau ne peut pas être géré par une personne mais plutôt par une association ou une société sportive.

Il est constaté également que l'absence de championnat ne permet pas aux joueurs de vivre du métier qu'ils ont choisi et quand il y a championnat cela ne va pas au bout et c'est biaisé. Cela entraine le manque de visibilité des joueurs locaux et ne favorise pas leurs accès en équipe nationale d'où l'appel aux joueurs binationaux.

Le football béninois s'est pendant des années retrouvé au ralenti à cause des conflits internes entre dirigeants de la fédération béninoise de football et entre les dirigeants de clubs provoqués par la recherche d'intérêts personnels. Prenons pour exemple les crises incessantes qu'a connu le football béninois de 2000 à 2016 avec pour conséquence la suspension des équipes nationales de football toutes catégories confondues des compétitions faitières de la CAF et de la FIFA (fédération internationale de football association). Cet état de choses a entrainé la perte de toute une génération de footballeur quand on sait que la carrière d'un footballeur dure au plus 15 ans dans un pays ou le championnat est régulier. Nombreux ont été les jeunes qui ont préféré se retirer du foot pour se chercher un autre moyen de subsistance. Les plus chanceux allaient en Europe ou dans les pays de la sous-région pour pratiquer le football et gagner leurs vies avec.

C. Hessoun (2013) dit :

 « Sans tambours ni trompettes, le championnat national de football fait son chemin. Les clubs s'échinent pour survivre avec des moyens qui, se raréfient au point où les joueurs se mettent en grève pour réclamer leurs salaires. Et comme pour ridiculiser leur misère, on apprend que la fédération béninoise de football a octroyée une subvention de 1000000 de FCFA aux clubs de 1ere et 2eme division, 500000 FCFA au club de la 3eme division. Ce fond ne permet pas aux clubs de se déplacer pour deux matchs. Quand on sait que la masse salariale mensuelle minimum d'un club est de 1300000 FCFA. On se rend compte que la subvention allouée à nos clubs ne permet pas de boucler un mois de salaire. Loin d'une vie décente, les joueurs ne pensent pas à avoir le stricte minimum ».

A partir de ces constats, il se pose le problème du manque de professionnalisation et de structuration du football au Bénin. Ainsi, quels sont les facteurs qui sont à l'origine de la fragilité du football à Cotonou ?

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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe