5.3.3 Présentation des cartes de
vulnérabilité
L'application de l'analyse multicritère
hiérarchique conduit à l'estimation des niveaux des
différents types de vulnérabilités. Cette estimation sert
pour produire les différentes cartes de vulnérabilité
liées aux trois (3) types d'enjeu considérés : la carte de
vulnérabilité liée à l'enjeu humain, la carte de
vulnérabilité liée à l'enjeu des habitations, la
carte de vulnérabilité liée à l'enjeu cultural et
la carte vulnérabilité globale.
5.3.3.1 Représentation de la
vulnérabilité de l'enjeu humain
A première vue, la vulnérabilité d'un
territoire est directement liée à la présence de grand
groupe de personnes qui s'y trouvent. Comme décrivent RENARD et SOTO
(2015), la fonction de densité de la population prime puisque l'homme
pour assurer sa survie va intensifier ses activités dans les zones
inondables.
La présentation des différents niveaux de
vulnérabilité liée à l'enjeu humain de la zone se
fait dans la carte 5.11.
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Carte 5.11 : Représentation de la
vulnérabilité liée à l'humain
Les niveaux de vulnérabilité liée
à l'humain varient de vulnérabilité faible à
très forte. Les portions de territoire de forte
vulnérabilité sont situées surtout dans la zone la plus
urbanisée et celles de vulnérabilité modérée
à forte près du réseau routier. Les mailles de
vulnérabilité faible sont celles où il n'y a pratiquement
pas d'habitations. La vulnérabilité faible est
préférable à la vulnérabilité nulle, car en
général tout est vulnérable dépendamment de
l'intensité et de la durée de l'aléa. Déjà,
les humains disposent de toute la zone inondable et investissent du temps dans
l'exploitation des autres espaces. Les portions de territoire les plus
vulnérables seraient celles où la densité de population
résidente est la plus forte. Or, la population résidente
représente à elle seule plus de la moitié de la
vulnérabilité globale.
5.3.3.2 Représentation de la
vulnérabilité de l'enjeu des bâtiments
Les bâtiments, selon BEAUFILS (2016), sont des
éléments importants à préserver dans les cas de
danger, donc de risque. La fonction d'habitation implique bon nombre
d'investissement du capital humain. Car, en plus de leur refuge, les humains
investissent
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autour de leurs habitations dans diverses activités
(socio-économiques, récréatives...) et des infrastructures
(routes, place publique, différents réseaux : de
télécommunication, d'adduction d'eau potable...). Sans oublier
qu'à l'intérieur des maisons, il est très probable de
trouver toute une série de choses précieuses, coûteuses ou
même des produits de travaux de plusieurs années telles que les
papiers d'acte notarié, l'argent, les meubles, les marchandises...
La présentation des différents niveaux de
vulnérabilité liée à l'enjeu des bâtiments de
la zone se fait dans la carte 5.12.
Carte 5.12 : Représentation de la
vulnérabilité liée aux bâtiments
Les portions de territoire de forte
vulnérabilité sont situées dans la zone la plus
urbanisée et autour du réseau routier principalement proche de la
route nationale # 2. Aussi, il est à remarquer que certains de ces
territoires sont non loin de la rivière. Les mailles sont
comparés par rapport au nombre de bâtiments en bloc ou en tuf et
dépendamment de leur état. Toutefois, les constats selon leur
état montrent un premier niveau de dégradation de la structure
qui pourrait jouer sur son degré de vulnérabilité.
Déjà les mailles rouges c'est-à-dire de
vulnérabilité forte à très forte sont celles qui
ont beaucoup de bâtiments et
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parmi ceux-ci sont trouvés plusieurs faits en tuf
pourtant les mailles de vulnérabilité faible sont quasiment
dépourvues de bâtiments.
Or, il est constaté que l'eau de pluie qui inonde la
zone d'études ferait plus d'impact sur les matériaux en tuf.
Ainsi le bâtiment en tuf représente 54 % du critère des
bâtiments et 11% du critère global. De ce fait, un bon nombre de
bâtiments du milieu rural haïtien plus précisément de
la zone d'études restent encore assez fragiles face à
l'inondation.
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