INTRODUCTION
Dans un second temps, il sera question de comprendre les
dynamiques naturelles qui concourent à la modification des conditions
environnementales récentes en rapport avec la dégradation des
ressources hydriques. Dans un troisième temps, une analyse de
l'accès et de la gestion des ressources en eau potable permettra de
dégager des perspectives pour une meilleure prise en
considération de la problématique de recherche.
Cette approche est essentielle dans la mesure où elle
permettra de contribuer de manière modeste à la production
scientifique, à travers la littérature, afin de participer
à l'aide de décision pour d'éventuels projets
destinés à aider les populations insulaires qui souffrent d'un
problème lié à la qualité de l'eau. Une
étude thématique basée sur l'accès à l'eau
potable et sa qualité dans la zone permettra de mieux appréhender
ces problèmes dans le but d'établir une liste de recommandations.
Ainsi, les résultats de ce mémoire pourraient être
partagés à des organisations oeuvrant dans l'aide aux populations
en détresse afin de les appuyer vers la mobilisation de pratiques
adaptées à cette réalité. Certes, quelques travaux
de recherche ont été effectués dans cette région
antérieurement, mais comme le milieu physique est en perpétuel
mutation, une mise à jour serait fondamentale.
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INTRODUCTION GENERALE
I. PROBLEMATIQUE
I.1. Contexte et justification
I.1.1. Contexte
Dans beaucoup de régions intertropicales au monde, les
milieux estuariens restent vulnérables à la problématique
d'accès endogène à l'eau potable. Dans ces milieux, on
note un mélange ou une interférence entre les eaux marines
salées et les eaux douces fluviales faisant intervenir plusieurs
conséquences notamment les intrusions salines (Valle-Levinson A., 2010).
Cet état de fait résulte des conditions hydrodynamiques et
biophysiques conditionnées d'une part par les apports en eaux douces
drainées par les terres et d'autre part par les eaux marines
salées. Il en résulte ainsi une zone de transition entre le
continent et l'océan où se développent des
écosystèmes très complexes et biologiquement productifs
(Niang A., 2014).
En fonction des différents processus hydro-marins,
plusieurs types d'estuaires peuvent être identifiés notamment les
estuaires inverses, ou hypersalines (Pritchard D. W., 1967). Ces milieux d'eau
douce, sont caractérisés par des pertes d'eau
d'évaporation qui dépassent les eaux de ruissellement et les
précipitations. Une salinisation intense se produit alors en raison des
remontées marines et la salinité de l'eau de l'estuaire
dépasse largement celle de l'eau de mer (Pritchard D. W., 1967). Ces
estuaires correspondent entre autres à ceux situés dans les
Rivières du sud1 notamment l'estuaire du Saloum et de la
Casamance (Niang A., 2014) où l'eau demeure une ressource
vulnérable.
Localisé dans le Sud-Ouest du Sénégal,
l'estuaire de la Casamance est l'un des espaces où le problème de
la qualité des eaux se pose avec acuité (Sarr C. S., 2017).
Déjà en 1828, l'Amiral Lepredour décrivait la
Basse-Casamance comme une région où l'eau douce était non
seulement rare mais saumâtre avec un accès difficile (Lahoud A.,
1988). Une situation que semble confirmer Diarra (1965) quand il rapportait que
dans cette région l'on mourrait de soif, car l'eau est toujours
salée et impropre à la consommation (Cormier-Salem M. C., 1989).
Or, la zone est bien drainée par le fleuve Casamance, qui divise la
région en deux, avec ses nombreux petits affluents qui parcourent les
deux rives (Sané T., 2017). Ainsi peut-on dire que cette situation
hydrique ou hydrologique n'est pas liée à un problème de
quantité de la ressource, mais plutôt à une question de
qualité. En effet, les ressources en eau sont
régulièrement soumises à des invasions salines, en raison
de la faiblesse des pentes, affectant ainsi leur qualité (Dacosta H.
et
1 Nom riche d'évocation pour certains,
désigne la frange littorale profondément aménagée
par l'homme et s'étend du Sénégal (Saloum) à la
Sierra Leone et bordée par la formation de mangrove (Cormier-Salem,
1999).
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