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Journalisme et fabrique sociolinguistique


par Gradi WILINA NSIMITi
Université Catholique du Congo  - Master en Journalisme, Information et Communication  2023
  

Disponible en mode multipage

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Université catholique du Congo

Facultés des communications sociales

B.P :1534

Kinshasa mont-ngafula

Par

Wilina Nsimiti Gradi

Graduée en communications sociales

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du Grade de Licencié (Master LMD) en Communications sociales

Option : Journalisme, Information et Communication

Directrice : Kasongo Dioso Priscilla

Juillet 2023

Epigraphe

Dis-moi quelle langue tu parles, je te dirai qui tu es.

Laélia Véron

« Le Français est à nous »

Dédicace

À Nsimiti Lunam Narcisse et Mazeba Ponda Liliane. À ce père et cette mère pour qui l'avenir de leur enfant surpasse tout échelon de sacrifice.

À mes frères et soeurs avec qui nous partageons non pas seulement le même gène, mais également l'attrait vers l'excellence.

À mon frère congolais et à ma soeur congolaise, ceux-là qui pensent qu'il est plus que temps de révéler nos identités culturelles et sortir de la grande nuit.

Remerciements

Observer, réfléchir, écrire et proposer. Tous ces mots semblent si saisissables, mais au-delà de toute réalité, l'accomplissement de ces quatre éléments qui forment ce tout est l'oeuvre d'une force collective investie en une seule. C'est pourquoi au terme de ce travail, nous remercions celui par qui tout a été fait, notre unique seigneur et sauveur Jésus-Christ, car ces derniers mots sont écrits sous l'art de sa bienfaisance signe de son amour parfait et imparable à tout autre.

Au milieu de Signes, ces quelques phrases ne disent que très peu la reconnaissance que nous devons à tous ceux qui nous ont accompagné durant nos études. Il s'agit de mes parents auxquels tout le mérite revient. À mon père, Nsimiti Lunam Narcisse, l'homme qui a toujours su veiller sur notre conscience et qui nous a donné l'opportunité d'être où nous sommes. À ma mère, Mazeba Ponda Liliane, l'héroïne dans l'ombre, la raison de ma fermeté et l'être qui nous poussera toujours à aller de l'avant. À ces deux êtres indispensables dans notre vie, et à la famille qu'ils nous ont donnée, merci d'être là.

À notre Directrice, respectivement professeure KASONGO DIOSO Priscilla, laquelle est pour nous un éternel maître. Plus qu'une simple désignation, nous lui devons une fière chandelle, non seulement parce qu'elle a été l'éclaireur de notre travail par l'écoute, l'orientation et les échanges. Mais aussi et surtout du fait qu'elle soit un modèle qui nous pousse vers l'excellence, une source qui féconde ambitions et volonté de les atteindre.

Au professeur MBIYE LUMBALA Hilaire Celui par qui nous avons connu le logos du séméon, d'ailleurs-sans jeter la poudre sur le tapis- est le principal soubassement de notre choix. Au Professeur EONGO Vicky, AKANDJI KOMBE, avec qui les échanges ont fait jaillir des pistes de réflexion. À monsieur EKAMBO NOTO Ben pour ses encouragements et son mentorat qui nous incite à ne jamais abandonner la quête de l'excellence. À l'assistant Brunel-Acer MUNSIKETE qui a été auprès de nous, une présence scientifique rassurante et toujours à l'écoute.

À tous mes amis, à ceux qui nous ont accompagnés de près et de loin, omis par volubilité de la langue, un grand merci.

LISTE DES SIGLES

UDPS : Union pour la démocratie et le progrès social

CNRS : Centre national de la recherche scientifique

PUF : Presse universitaire de France

EPST : Enseignement primaire secondaire et technique

MD : Marqueurs discursifs

EDL : éléments de langage

LISTE DES TABLEAUX ET DE FIGURES

? Tableaux

Tableau n°1 : Actualité.cd en chiffres.................................................60

Tableau n°2 : politico.cd en chiffres...................................................67

Tableau n°3 : Articles de presse Actualité.cd.........................................72

Tableau n°4 : Article de presse Politico.cd...........................................80

Tableau n°5 : Niveau de la culture Actualité.cd......................................94

Tableau n°6 : Niveau de rapport de communication Actualité.cd................100

Tableau n°7 : Niveau de la culture Politico.cd......................................107

Tableau n°8 : Niveau de rapport de communication Politico.cd..................111

? Figure

Figure n°1 : l'énonciation...............................................................35

Figure n°2 : l'événement médiatique..................................................38

INTRODUCTION GENERALE

1. Objet d'étude

Dans ce travail nous allons étudier la manière dont le journalisme participe à la fabrique du patrimoine sociolinguistique. C'est-à-dire comment le discours journalistique dynamise les innovations sociolinguistiques en langue française que le journaliste rencontre dans la pratique de son métier et qu'il en donne du sens.

Pour étudier ce processus qui légitime ses innovations sociolinguistiques, nous analysons les articles de presse en ligne de deux médias ; Actualité.cd et Politico, contenant dix innovations produites en politique congolaise, appelées éléments de langage (EDL).

2. Problématique

2.1. Etat de l'art

Notre sujet fait l'objet de nombreux travaux en sociolinguistique. Cependant ils ne l'abordent pas directement du point de vue des médias. La problématique de l'appropriation du français est au coeur de certains travaux en sociolinguistique camerounais Louis-Martin Onguéné Ossono, qui s'investit à étudier les différents usages du français dans les pays francophones.

Orienté vers l'évolution du français au Cameroun, le sociolinguiste a étudié les hybridités véhiculées dans la presse. En effet, ces études ont pour objectifs d'observer la manière dont les journalistes camerounais dynamisent le Camfranglais et construisent de nouvelles règles lexicales et grammaticales.

Dans son ouvrage, langues et médias en Afrique noire francophone, il part principalement de la situation sociolinguistique du Cameroun, en passant par la RDC, pour démontrer comment les médias ont participé les innovations sociolinguistiques qu'il appelle de créations littéraires. 1(*)

C'est donc sur cette même approche que nous formulons notre problématique, qui, n'entreprend pas les médias comme acteur dans la dynamique du français congolais, mais le journaliste lui-même dans son travail d'énonciation.

Les lignes précédentes n'ont eu pour but qu'une simple exploration du sujet qui féconde l'objet d'étude. Le point présent nous permet de fixer le noeud de la question traitée dans ce travail.

Souligner en réalité, la question du patrimoine sociolinguistique cache un aspect important. En République Démocratique du Congo, comme le décor précédent l'a avancé, la langue légitime est rattachée à une période idéalisée par les pouvoirs coloniaux belges. Le français belge reste du moins une trace de l'histoire congolaise sur laquelle cette nation a construit son indépendance.

Cependant, ce caractère officiel obscurcit une connotation de pleine existence de cette indépendance tant que l'empreinte coloniale et une certaine symbolique occidentale demeureront. Dans la société congolaise d'hier et d'aujourd'hui, la langue française ; langue officielle, subit une forme de transformation et/ou évolution dans un cadre géographique tracé qu'est le nôtre. Les mots de cette langue gauloise ne gardent plus la même signification et ne respectent plus une lexicologie formelle. Ceci est une évidence, s'il faut l'expliquer scientifiquement, mais la valeur identitaire se construit à travers elle, tenterait de s'étouffer par cet effet de normalisation. Nous tentons de démontrer une absence de prise en compte de cette identité linguistique produite dans les parlures de locuteurs congolais.

Ces parlures tirent leur essence de divers milieux, qu'ils soient musicaux, religieux, dans les périphéries du monde de la santé, de la politique, dans lesquels la langue est un outil de pouvoir. Dans l'histoire, l'époque zaïroise était marquée par une particularité linguistique impressionnante du Maréchal Mobutu. Ce, faisant, reconnaître la culture zaïroise passait par des éléments de la langue, comme le concept Abacost, Dinosaure ou encore Hiboux dérivé du Français, autant de pratiques langagières propres aux zaïrois2(*), autant de lexies qui ont caractérisées cette société.

Dans ce cadre social, de nombreuses expressions se sont produites de manière à assouvir un besoin de liberté, d'expression et d'affirmation auprès des autres communautés en vendant l'idée d'adhésion à cette idéologie. Ce qui implique une initiation. Ceci passe par un mécanisme de véhicule naturel ; de bouche à l'oreille, medium qui peut entraîner une altération dangereuse du sens véhiculé et caricaturer l'image de la société3(*).

Cependant vers les années 2012, le médium s'adapte à une nouvelle sociologie avec la venue du web. Nous observons la création de nouveaux médias, pure players et un nombre important d'adhésion des journalistes à de nouvelles plateformes, dites médias et réseaux sociaux (Facebook le plus en vogue, suivi de twitter) et celles de blogging et de microblogging. Et une certaine aisance apparaît dans la distribution de l'objet informationnel. Le langage est plus libéré et les normes d'écritures se bousculent en raison des enjeux et exigences de l'espace cybernétique. La profession a muté.

Les journalistes sont de plus en plus stratégiques, bavards et séducteurs. L'enjeu est de taille, car le web est caractérisé par une immense pluralité d'usagers.il y a ipso facto, un besoin de construire une communauté et de préserver à l'utile agrandir son audience pour de raisons économiques et sociopolitiques4(*). Mais cette même vient un élan d'influence de la langue (la leur et celle des usagers). Il ne s'agit pas de traiter du nouveau média, notre problématique articule des évidences et tente de démontrer le fait que les journalistes ont une grande incidence sur la langue française parlée précisément à Kinshasa. À en voir les contenus, le récit médiatique est chargé des effets de réel : des commentaires, des mots polémiques, de reprises de propos propagandistes, de qualificatifs des politiques péjoratifs et laudatifs, des lexies qui façonnent l'imaginaire linguistique congolais et créent l'adoption.

Les journalistes deviennent les nouveaux médiums, des véhicules dans la société, et ceux-ci sont incontestables en raison de leur impact sur l'opinion publique (justement les récepteurs par un travail de ciblage du public suivant la ligne éditoriale). Cela dit, nous constatons également que dans certains pays francophones une appropriation et considération de la langue, comme au Nouveau Brunswick où « le chiac est une forme de résumé du contexte social et historique des francophones du grand Moncton, reconstitué à l'aide de plus de 1000 textes de deux journaux, des forums de discussion, et des personnages de dessin animé et de bande dessiné acadieman »5(*). C'est aussi le cas du Camfranglais au Cameroun (développé par Sol), une variante du français dont la forme la forme syntaxique suit celle du français, mais le lexique est créatif. 6(*)

Prenons exemple du Nouchi et du Camfranglais, la langue sert à renforcer un sentiment d'identité parmi les locuteurs et donner une marque locale à la langue française ; langue du colonisateur.

Cette construction de l'identité s'opère également aujourd'hui et la politique congolaise demeure cette mine d'or. La reconnaissance de la société est attachée à son tour par de grandes périodes loquaces en politique congolaise. Et les médias savent l'illustrer. En 2019, le terme glissement a pris de l'ampleur tant en République Démocratique du Congo par un travail de journalistes internationaux.

Les journalistes comme nouveaux véhicules de formes lexicales influencent la langue au moyen de récits médias internationaux, mais cette vision ne trouve pas l'affirmation de la diversité de la variante du français au Congo. C'est pourquoi notre recherche veut élucider ce phénomène en posant les bases journalistiques comme preuves évidentes d'une marque culturelle qui construit une sociolinguistique propre aux congolais. Notre travail tentera de répondre à la question suivante : comment le journaliste, à travers le discours journalistique, légitime les EDLS et participe ainsi à consolider la fabrique sociolinguistique ?

3. Hypothèse de recherche

La question de la construction de l'identité culturelle au biais d'un dynamisme journalistique se fonde sur une hypothèse basée sur plusieurs réalités qui s'inscrivent dans de domaines différents, mais dont la mise en relation reste l'élément de la langue.

Pour ce faire, les problèmes d'une construction du patrimoine sociolinguistique dans le milieu francophone reposent sur de nouvelles démarches. La notion de cette construction identitaire en République Démocratique peut s'expliquer au niveau de la pratique du journalisme, par la récupération des EDLS et leur construction en discours journalistique qui véhicule ces nouvelles formes lexicales.

3.1. La construction du discours journalistique

Les paroles ou les écrits des journalistes (qu'ils soient des journalistiques politiques ou pas) sont donc des gages à l'acceptation d'une idéologie qui est construite dans l'information. Le travail de récupération des faits et mise en énonciation permet aux journalistes de vulgariser le sens produit par les politiques à travers le discours rapporté7(*). L'événement rapporté par les journalistes s'inscrit alors dans une finalité générale de raconter les faits tels quels.8(*) Ils reprennent donc des éléments crédibles ; comme les EDLs, des déclarations, des slogans, des expressions, pour construire un discours journalistique.

Suivant une catégorie des journalistes, les journalistes politiques et ceux d'autres desks usent de deux langages journalistiques pour construire l'information politique, la rhétorique de l'expertise critique opposée à la rhétorique journalistique préférentielle. Cette dernière suppose que les journalistes politiques récupèrent, traitent et publient les informations qui cadrent avec leur propre jugement et une forme de préférence dans la hiérarchisation de l'information.

Quant à la rhétorique de l'expertise critique, celle-ci confère aux journalistes de tout type, un outil didactique critique de faits rapportés, le langage journalistique n'est pas émotionnel, plutôt critique en ce sens où la construction du récit médiatique s'effectue dans une dimension d'analyse critique, le langage journalistique est à cet instant un outil didactique qui décrypte les stratégies politiques au moyen d'un vocabulaire concret qui conserve cette doctrine d' « effet de réels »9(*).

Ceci dit, cette manifestation de la pratique journalistique à travers son langage, nous amène à avancer dans un premier temps que les journalistes congolais participent à consolider les nouveaux lexies qui à leur tour reconstruisent la langue parlée à Kinshasa. S'il faut se référer aux concepts clés dans les paragraphes précédents, les journalistes récupèrent ses nouveaux sens dans les événements qu'ils couvrent, qu'ils commentent, qu'ils analysent et les traitent tels quels et publient ces informations tout en conservant ses innovations en suivant une simple ligne de conduite de construction d'un récit médiatique réaliste, basé sur des faits réels. Dans un second temps, cette construction de récits médiatiques réels transfère des convictions qui jouent sur l'imaginaire linguistique du récepteur kinois. Et ce, observable à travers le comportement linguistique du public kinois10(*).

4. Construction du cadre théorique

Notre objet d'étude est complexe. Nous tentons de démontrer concrètement que le journalisme participerait à construire un patrimoine sociolinguistique et ainsi, consolider la perspective d'une variété du français parlée en République Démocratique, à Kinshasa. Il implique donc de converger les approches théoriques et les disciplines, car notre travail reconnaît la construction logique de ce patrimoine sociolinguistique même si la communication politique est, dans notre cas, une discipline d'occurrence.

L'interdisciplinarité s'impose. Pour construire notre cadre théorique nous nous référons aux travaux linguistiques et sociolinguistiques qui reprennent la philosophie de notre étude. Notre travail se construit sur trois approches théoriques ; la praxématique, la sémiolinguistique du discours et les approches sur l'expression et la communication.

Nombre de linguistiques se sont intéressés à la sociolinguistique et sur le comment cette science expliquer l'évolution linguistique au sein d'une société. Une notion qui met ensemble les acteurs et les éléments extérieurs qui influencent la langue11(*). Il est difficile de séparer les approches sociolinguistiques et les approches linguistiques, car les unes donnent lieu aux autres. Le premier thème de notre recherche qu'est le langage politique s'inscrit dans une sociolinguistique labovienne, dans le développement de la praxématique. Cette approche prend en considération le facteur externe qui fait évoluer la langue et l'étudie dans une perspective de nouvelles productions de sens. La praxématique se fonde dans une vision sémiotique s'intéresse aux signifiants du langage et atteste un rapport entre la langue et le réel12(*). Dans notre étude, l'approche praxématique nous aidera à comprendre la production de sens dans le milieu politique.

Puisque la praxématique prend le mot en contexte, nous inscrivons les vingt occurrences de notre travail dans cette même perspective, soutenue par la sémiolinguistique de Patrick Charaudeau.

Cependant, la construction de la sociolinguistique congolaise s'explique à travers le journalisme, il faudrait donc conjuguer les études médiatiques aux études du langage. Il n'est pas question d'expliquer notre phénomène avec les deux ancrages théoriques. Plutôt à trouver dans les deux un élément qui ressort une perspective créative d'où le langage journalistique qui, nous le répétons, est la manifestation de la pratique journalistique13(*).

Le langage journalistique comme tel correspond à toute forme de langage, mais possède une fonction sociale qui impacte la langue. Pour l'expliquer nous puisons dans les approches linguistiques sur l'expression et la communication développées par l'école linguistique de Genève, principalement les travaux d'Henri Frei et Albert Sechehaye. Ces approches permettent d'inscrire le journaliste comme un sujet parlant dans les sciences de l'expression et de la communication.

En tant que tel, comme l'avance Sechehaye « le sujet parlant est un être psychologique, pourvu d'intelligence et de volonté capable d'influencer le système grammatical d'une langue et de la faire avancer »14(*) , plus il est devient chez Frei  « un sujet parlant conscient de la volonté de transmettre un contenu... »15(*).

5. Construction du cadre méthodologique

          Notre  démarche méthodologique présente essentiellement une approche qualitative. L'approche qualitative se justifie du fait que pour étudier le phénomène de fabrique  du patrimoine sociolinguistique à Kinshasa à travers le journalisme congolais en prenant exemple sur l'espace politique,  impose une méthode essentiellement qualitative. Il s'agira de l'analyse textuelle au premier plan.

        Les occurrences (les mots porteurs de nouveaux sens) qui font preuve d'objets empiriques matériels seront étudiées dans une approche d'analyse qualitative de contenu. Nous appliquerons l'analyse textuelle sur un corpus constitué d'articles de presse de médias en ligne Actualités.cd et politic.cd.

        De manière plus simpliste, notre étude usera de la méthode qualitative avec l'entretien et l'observation furtive  pour questionner le journaliste sur le discours qu'il produit et son implication dans la langue française. L'entretien est donc notre technique de collecte. Les deux méthodes soutenues par une technique documentaire pour ancrer nos travaux dans un fondement scientifique. 

6. Intérêt du sujet

L'intérêt qui féconde ce travail se situe à trois niveaux ; un niveau scientifique, social et personnel.

- Niveau scientifique 

          Cette recherche permet de repenser la pratique journalistique en ce qui concerne la construction des identités à travers la langue du fait que notre recherche soit une affirmation d'une certaine diversité de la langue française au Congo. Ce travail entre dans l'ensemble des preuves de cette affirmation. De nombreux travaux ont été menés en linguistique  pour étudier la situation sociolinguistique du Français en République Démocratique.

  Cependant, l'angle de la profession journalistique que nous prenons constitue en réalité une  pertinence, dans la mesure où nous expliquons les phénomènes de légitimation  du marqueur local à la langue française par un travail de journalistes congolais, ce à travers les approches linguistiques. Un autre point pertinent relève de la prise de conscience de cette compétence de sujets journalistes dans la fabrique, la promotion et la conservation des identités culturelles congolaises. 

- Niveau social 

            N'étant pas  pionnier d'une certaine variété de la langue française. Cependant, les autres variétés comme le Nouchi en côte d'ivoire et le chiac au Canada ont rejoint la gamme de la variété de la langue et de l'affirmation du marqueur local de la langue française. Cette affirmation est toute une démarche de construction de l'identité culturelle dans un grand système qu'est la francophonie. 

          Ce travail tente de démontrer l'importance d'inscrire un type spécifique du français congolais dans la variété du Français dans la francophonie. S'inspirant des avancées sociolinguistiques de pays voisins (Côte d'Ivoire et Cameroun) où la stigmatisation à une détérioration du Français à la place à la diversité culturelle,  Nous n'avons pris que pour exemple le milieu politique pour avancer de preuves de notre empreinte cultuel dans la langue française, ce à travers une filière qu'est la nôtre : le journalisme. 

- Niveau personnel

           Les motivations se fixent également à long terme. Dans un premier temps, ce travail est une forme de lutte citoyenne pour la promotion de la culture congolaise dans la francophonie dont les lignes compositrices seront les soubassements d'un argument pour un plaidoyer à un niveau personnel. 

            Nous espérons ensuite poursuivre des études supérieures qui nous mèneront au doctorat. Le domaine de la linguistique et/ou de la sociolinguistique est un choix de domaine d'expertise en raison de la valeur qu'elle a dans la société (nous aimerions principalement comment se fondent et comment se propagent le discours de haine à travers le récit médiatique en République démocratique, un pays dans une grande diversité ethnique et par ricochet proposer dans la langue des perspectives pour éradiquer ce fléau qui est à la base de nombreux conflits intercommunautaires, interreligieux, etc.), et donc ce travail nous aidera à découvrir de champs théoriques pour naître de nouvelles perspectives. 

7. Délimitation du sujet

           Les thèmes abordés dans cette recherche sont très vastes, nous ne pouvons pas tout embrasser et se laisser disperser. Il y a lieu de rappeler que notre travail étudie la manière dont le journaliste participe à la fabrique du patrimoine sociolinguistique, ce à travers une étude interdisciplinaire du processus de légitimation des éléments de langage en politique congolaise. 

         Pour fignoler la recherche, les thèmes principaux de notre recherche se situent premièrement au niveau de la communication politique, précisément  du discours politique. Nous ne prenons pas la dimension large de la communication politique, plutôt une situation discursive de la communication politique du fait que cet espace est dans notre recherche le lieu où les EDL sont puisés. 

       Nous le nommons occurrences, il s'agit de dix mots prélevés dans les discours de politiciens ou de la politique congolaise, des mots dont le lexique créatif représente une identité sociolinguistique kinoise. Ces occurrences sont des objets empiriques sur lesquels observer cette fabrique sociolinguiste. Nous étudions alors vingt à trente articles d'Actualité.cd et Politico.cd produit entre Janvier 2021 et Janvier 2023.  

            En parallèle, la pratique journalistique serait principalement évoquée car elle fonde notre recherche. Nous évoquerons donc les notions du langage journalistique comme manifestation d'une pratique de construction de l'identité sociale, mais également de l'énonciation journalistique comme lieu de représentation de la fonction linguistique du journalistique. Pour ce faire, nous menons des entretiens auprès de cinq journalistes.

        Utilisant la technique d'enquête. Les deux méthodes soutenues par une technique documentaire pour ancrer nos travaux dans un fondement scientifique. 

8. Division du travail

Notre travail se divise en quatre chapitres. Ceci se fait en raison de la complexité du travail et du besoin de construire un raisonnement logique dans la recherche. 

      Le premier chapitre intitulé `Du concept aux ancrages théoriques et méthodologiques' se consacre aux fondements théoriques et méthodologiques. Il traite spécifiquement  des concepts clés qui constituent ce travail, des perspectives théoriques et méthodologiques qui expliquent notre problème de recherche. 

Le deuxième  chapitre intitulé  De la situation sociolinguistique au terrain de recherche  se veut être l'aperçu des parlures de la langue français à Kinshasa. Il traitera de ce fait de dix occurrences qui constituent notre corpus et présenter les deux médias choisis pour parfaire ce travail.

             Le troisième chapitre portant sur l'Analyse textuelle d'articles de presse en ligne, se consacre à l'analyse du corpus et présentation des résultats de l'analyse textuelle. Il traite de différentes analyses qui seront opérées à la suite du recueil des données suivant les démarches citées ci-haut. Ce chapitre donne lieu au quatrième chapitre.

Le quatrième s'intitule Rôle et implication du journaliste congolais dans la fabrique sociolinguistique, il se consacre totalement aux entretiens et à l'analyse des résultats d'entretien. Le tout sanctionné par des conclusions partielles et une conclusion générale.

PREMIER CHAPITRE : DU CONCEPT AUX ANCRAGES THEORIQUES ET METHODOLOGIQUES

Ce premier chapitre pose les bases de la recherche au travers d'une clarification des concepts clés qui construisent notre étude..

I.1. Clarification conceptuelle

Comme l'intitulé l'indique, les concepts donnent lieu aux ancrages théoriques qui expliquent notre problématique et la méthodologie qui sert à l'analyse. Il s'agit d'explorer les différents entendements de termes suivants ; fabrique (socio)linguistique, la sociolinguistique en elle-même et prise dans notre champ théorique, le discours politique, le discours journalistique, les éléments de langage, la praxématique, et bien d'autres concepts balisés dans le développement

I.1.1. De pratiques langagières à la fabrique (sociolinguistique)

Il s'agit de présenter l'économie de ce que nous entendons par fabrique sociolinguistique. Pour ce faire, nous la mettons au sein d'une logique qui questionne son origine, pour aboutir à cette conceptualisation. Il faut, de prime abord, rappeler le sens que ce concept donne à notre travail. La condition se présente de décortiquer même les mots qui la composent pour mieux l'appréhender dans le développement.

I.1.1.1. Les pratiques langagières

Notre étude postule un lien entre les pratiques langagières et cette fabrique qui en serait le résultat. Il faut donc commencer par expliciter le terme qui entre dans celui qui sont principalement la langue, le langage et la parole. Les trois concepts semblent introduire une confusion au niveau de leur compréhension. Ceci remonte à la publication des travaux du linguiste genevois Ferdinand de Saussure (1857-1913) dont le postulat était de proposer une discipline qui étudierait la structure de la langue : la sémiologie16(*). Dans cet élan Saussure établit la différence entre langue, langage et parole.

Il appelle langue, un système des signes qui entrent en relation entre eux pour constituer un tout linguistique qui signifie quelque chose pour un groupe.

Le point de vue de la sémiologie, permet de comprendre d'abord la langue comme un ensemble linguistique avec une visée de signifier quelque chose. L'activité que nous pouvons attribuer à la langue est de partager ou communiquer quelque chose.

Dans cet ordre d'idées, le langage diffère de la langue en ce sens que c'est le langage qui sert à communiquer cette signification. C'est donc une faculté universel qui a une fonction sociale ; celle de renforcer le lien social au sein du groupe humain. Et une fonction cognitive ; celle de représenter les informations. Finalement le langage permet à l'homme de construire des codes pour communiquer : la langue (exemple le Français).

Si ce dernier est universel, la parole est un acte individuel ou personnel. C'est le produit de la langue, elle permet de faire évoluer la langue grâce à cet acte personnel17(*).

Saussure ouvre les pistes vers de nouveaux angles d'études avec cette distinction. Elle nous aide à comprendre que les réalités sociales sont construites à l'aide de ces trois éléments. « L'histoire de la linguistique moderne, lors de son premier siècle, a montré la nécessité de distinguer son objet de ses manifestations. Ferdinand de Saussure a opposé la langue à la parole et a préconisé une approche interne et synchronique de l'étude de la langue. Noam Chomsky a mis au premier plan l'étude de la faculté de langage, via la description de la compétence des sujets parlants, la langue interne, opposée aux performances langagières, ou langue externe18(*)e ».

Le langage est donc la fonction qui permet au produit langue de se manifester à travers son usage, dont la parole pour traduire enfin les réalités sociales d'un groupe. D'où la pratique d'une langue ou la pratique langagière est la manifestation de l'activité de la langue en interaction. Elle prend en compte les facteurs internes à la langue et les facteurs qui l'entourent (la culture, l'éducation, les médias, etc.).

La notion de pratiques langagières est à assimiler au métier du journalisme pour maintenir le fil de notre étude. Cela dit, cette notion se trouve ancrée dans les sciences du langage, notamment en linguistique. Mais il convient de l'étayer en la contextualisant.

Les pratiques langagières comme Bautier-Castaing les définit sont « les manifestations résultantes dans les activités de langage de l'interaction des différents facteurs linguistiques, psychologiques, sociologiques, culturels, éducatifs, affectifs...qui sont constitutifs des caractéristiques individuelles ou d'un groupe ». 19(*) Sortant de lexique propre aux spécialistes du langage, les pratiques langagières désignent un usage type de la langue.

Rappelons que langage, langue sont deux mots qui s'emploient pour désigner l'un comme l'autre dans certaines circonstances comme la nôtre. Elles traduisent un phénomène qui découle de l'activité discursive au sein d'une société, qui dans une autre dimension de l'activité interactionnelle, fait montre d'un comportement linguistique spécifique à une communauté ou un groupe.

Dans notre travail, ces pratiques langagières sont observables sur une structure précise (notons qu'elles sont constatables sur toutes les structures sociétales), le journalisme ou encore pour être large, la structure médiatique. L'objectif est de comprendre comment cette structure fait usage de la langue en l'occurrence la langue française pour construire la réalité congolaise. Évidemment, faudrait se référer à la conception de Bautier-Castaing pour comprendre que le langage journalistique, dans toute sa visée, joue un rôle décisif sur la construction de la chose sociale. Cette chose est caractérisée par un code issu de lien sociopolitique consolidé à travers les pratiques langagières journalistiques (nous explorerons le discours journalistique dans la seconde partie pour appuyer cette parenthèse).

Les résultats de ces pratiques se manifestent dans l'attitude linguistique du groupe. Qui use d'une langue issue de l'expérience de la réception du contenu qui lui est servi à titre d'information, et dont la réception balaie le construit dans son entièreté. Celui-ci se fonde sur la relation transmission et appropriation entre locuteur (journaliste) et interlocuteur pour réaliser cet acte.

I.1.1.2. La fabrique (socio)linguistique

Les pratiques langagières nous mènent à la considération d'une création nouvelle. C'est-à-dire que les différents usages de la langue induisent à questionner la portée de sa conséquence au sein du groupe. Autrement avec des termes proches de notre filière, les pratiques langagières journalistiques produisent quelque chose dont l'arrière-plan servirait à mettre en commun.

Ce quelque chose est en réalité les traces de ces pratiques, éparpillées dans toutes les formes linguistiques, mais présentes dans l'usage commun de la langue que partage le groupe. Avant de pouvoir présenter notre compréhension du terme, tentons de décomposer ce concept lourd de mots à sens différent.

- Le concept de fabrique : la fabrique renvoie à la manière dont quelque chose est fabriquée. Les différentes étapes qui entrent dans la construction de quelque chose. D'où la fabrication est le concept proche de cette idée. Une autre facette désigne une fabrique comme un dépôt, une entreprise, une usine de fabrication de quelque chose, d'où l'idée du lieu fait surface.

- La (socio)linguistique : le terme indique une discipline entière. Dans la compréhension de celle-ci , elle étudie les faits de la langue en relation avec les facteurs de la société. La sociolinguistique voudrait mêler l'élément sociohistorique à l'élément linguistique pour observer les différentes transformations ou évolutions de la langue20(*). Ces faits de la langue servent à construire un modèle linguistique propre à une société, ou de penser à son positionnement. Ils s'observent dans les emplois des mots et leur signification, ce à quoi ils évoquent pour cette société. Aux hybridations de codes, ou à leur superposition, aux alternances codiques, etc.

À la lumière de cette parenthèse, nous pouvons rendre en de termes clairs ce qu'est la fabrique sociolinguistique, laquelle est pour nous : un ensemble des propriétés d'une langue dans un contexte social donné. C'est aussi le lieu où l'on retrouve les particularités d'une langue au regard d'autres langues dont le code est à certain niveau identique. Enfin, c'est l'entreprise dont la marque linguistique locale consolide l'identité culturelle de son milieu d'évolution.

Dans ce travail, l'attention est centrée sur les particularités de la langue française comme un code partagé par les locuteurs francophones. Nous puisons donc dans les structures sociales : qui sont la structure politique et la structure médiatique, pour relever, les postulats de cette étude. Pour ce faire, il faut explorer les arènes discursives qui s'invitent dans notre logique de réflexion.

I.1.2. Discours politique

I.1.2.1 Définition

Il nous est impossible de traiter du discours politique, sans parler du discours lui-même, en ce sens qu'il soit un immense champ dans lequel le discours politique soit l'un des genres du discours les plus discutés.

Bien évidemment, traiter du discours politique implique une parenthèse historique, pour comprendre ses implications, un recul s'impose. D'abord dans ce qui se désigne comme discours. Le dictionnaire numérique CORDIAL l'inscrit dans plusieurs champs pour le définir :

- Dans une perspective linguistique, il est énoncé oral ou énoncé dans son enchaînement, expression d'une pensée.

- Dans une logique de positionnement, il est une allocution publique, ou un développement d'une idéologie sur un sujet donné et dans un temps donné (le discours politique, le discours littéraire, etc.)21(*).

D'un autre côté, Le Robert le définit comme « Énoncé supérieur à la phrase considéré du point de vue de son enchaînement »22(*) et c'est là même que le paragraphe prend son sens. Suivant cette conception, le terme discours va au-delà de la simple réalité d'un orchestre de phrases, touchant ainsi une réalité temporellement immatérielle, en ce sens où le discours est ce qui est dit ailleurs et bien avant.

Nous le comprenons comme une construction énonciative complexe qui se délimite d'après un penchant d'une recherche. Certes, le discours peut être défini selon ce que représente le sujet qui l'énonce (une allocution publique selon que ce soit une personnalité qui pratique une activité langagière dans un parti politique, un espace public, ou institutionnalisé,..) ou celui qui en assure la responsabilité.

La complexité de ce cas est que le terme isolé de tout champ ou positionnement est compris comme un grand étendu de ce qui se dit. Ce « dit » se pratique dans un lieu social et il utilise des stratégies discursives pour des fins de persuasion, de communication et/ou de relation. Le discours politique doit être pris dans sa dimension profonde vu par les sciences du langage, accompagné d'un point de vue dans la communication politique.

- Le point de vue de la linguistique

Ce point de vue se fonde sur l'identification de l'activité discursive dans la vie sociale. Pour les linguistiques, l'explication au discours politique impose un prolongement de la catégorisation des discours ; l'unité topique.

Celle-ci est entendue comme une institution des paroles, parfois comme un dispositif de communication socio-historique. De manière plus précise, l'unité topique alloue des types de discours qui servent également à la distinction, en l'occurrence une allocution d'un sujet dans un parti politique est un type de discours dans une unité topique qu'est le discours politique23(*).

Il est certain que toutes les lignes précédentes prétendent la difficulté de définir concrètement le discours politique. L'autre bout de la complexité se situe au niveau de différentes étapes de sa conception. C'est-à-dire qu'il faudrait revenir à trois dimensions du discours, pour comprendre le discours politique.

Le discours politique s'explique d'abord d'après la sphère d'activité ; qui peut être un domaine donné (par exemple la politique congolaise), il suit ensuite un positionnement ; un champ qui influence en quelques sortes le raisonnement (selon qu'il soit un discours d'opposition, de la majorité, etc.) et cette activité discursive se produit dans un lieu approprié (un parti politique, un meeting, un parlement, etc.).

C'est au travers de ces trois étapes citées dans la conception du discours de Maingueneau que nous pouvons comprendre le discours politique dans un premier temps comme un ensemble d'activités discursives hétérogènes dans l'espace politique. Ceci dit, la conception de Patrick Charaudeau vient renchérir cette dernière. En effet, dans son ouvrage Le discours politique. Les masques du pouvoir P. Charaudeau marque la situation de politisation du discours à la place de parler idéalement d'un discours politique. En étudiant le discours politique dans une interdisciplinarité, il considère que « ce n'est pas le discours qui est politique, mais la situation qui le rend politique. Ce n'est pas le contenu du discours qui fait qu'un discours est politique, c'est la politique qui la politisé »24(*). L'ordre de la situation relève de l'environnement du discours. Ceci sous-tend les éléments constitutifs de cet environnement qui détermine le caractère politique du discours.

Autrement, les sciences du langage statueront sur une institutionnalisation du discours politique, vue comme un construit légitime de pratiques discursives. Cette optique rejoint la première défense de Maingueneau en ce sens où, elle reconnaît les étapes de distinction du discours (infra page 2), mais y ajoute des composantes qui n'échappent pas à la situation. Il s'agit notamment des acteurs (développé en profondeur comme énonciateur), de son statut dans la structure politique, etc. il sied de noter que les courants linguistiques qui traitent du discours politique diffèrent d'acceptations.25(*)

La disjonction a lieu spécifiquement sur les conditions qui surdéterminent un discours politique et les divers champs de raisonnement de celui qui se donne la quête de définir le discours politique (énonciativiste, discursiviste, linguiste distributionnel, etc.), car celui-ci outrepasse la simple perception de la chose dans son habitat naturel.

- Le point de vue de la communication politique

Pour cerner le discours politique, il nous faut, dans une seconde perspective, avoir recours à la communication politique, pour qui le discours politique est perçu comme un instrument. Par opposition à la première conception qui se fonde sur une vision du mot, la communication politique nous propose une piste matérielle en se fondant sur l'agir ou l'action. Les auteurs qui s'y inscrivent puisent dans la philosophie, la rhétorique et la pragmatique, les fondements du discours politique pour l'expliquer.

Selon Maurice Charland, le discours politique peut se définir selon qu'il soit un outil qui sert à dire la politique. Se basant sur la pensée philosophique, le discours politique est une manière de réfléchir sur l'organisation des communautés, son mode de gestion, ses interactions, les lois qui doivent les régir26(*). Pour lui, les systèmes d'organisation et les modes de fonctionnement du politique sont essentiellement discursive. Ceux-ci vivent dans le lieu où la question politique se mesure à partir d'une compétence langagière, quelle que soit sa finalité (défendre une conception du monde, un système d'idées ou le contredire, débattre sur la réalité, ou construire de nouvelles réalités, etc.).

En effet, Charland tente de nous mettre sur la piste des théories du discours persuasif. Ce dernier stipule que discours politique est fidèlement un lieu où l'on construit le consensus. De telle manière que cette façon d'agir à travers le langage permette les accords entre citoyens et législateurs. C'est le moyen par excellence de confronter les idées, de mettre en relief des débats et des délibérations autour de choix à opérer en vue d'organiser la cité, et les orientations que doivent prendre ces derniers27(*).

Sous d'autres conceptions d'auteurs, le discours politique est tant un grand ensemble de discours dans une situation politique (discours de la propagande, le discours électoral, le discours publiciste), qu'un espace dans lequel ceux qui détiennent la légitimité et la crédibilité de la parole, discutent sur la chose publique et la transforme. Ces sujets légitimes utilisent donc les techniques argumentatives pour provoquer une conduite sous contrat d'une compétence à dire les choses, à contredire les choses, ou encore une psycho qualité à articuler les pensées de celui qui écoute. Dominique Wolton parle en termes de légitimité d'expression, en comparant sa pensée, il considère que l'on retrouve dans la communication politique, des discours contradictoires selon ce que peut signifier la vérité pour une position quelconque.

Ceux qui s'invitent à la logique communicationnelle, placent le discours politique dans différentes postures. Le lieu de convoquer Ruth Amossy et Roselyn Koren qui distendent une approche simpliste et restreinte du discours politique se focalisant sur la fonction de celui qui parle28(*), les deux auteures le définissent d'après que son objet d'étude « va ainsi de la parole professionnelle des politiciens à tous les discours qui traitent de la chose publique dans l'espace public ».29(*)

Approche qui, sans ambigüité, rejoint celle de Dominique Wolton. Ce dernier met en scène trois types d'acteurs qui fabriquent et formatent le discours politique : les politiciens, les journalistes et l'opinion publique. Instituant la communication politique comme tout ce qui a trait à la production et à l'échange des discours politiques tenus par les différents acteurs et répercutés par les médias30(*).

La dernière conception nous intéresse le plus. Elle met en relief une relation de continuité normalisée entre deux types d'acteurs : les acteurs politiques et la presse. Occasion faisant pour nous d'indexer le processus de légitimation du discours politique, en ce qu'il soit un produit de co-construction. Les médias pour s'ancrer à notre sujet les journalistes, co-construisent la réalité investie dans un discours politique, donnant lieu une catégorie précise du discours (le discours rapporté).

Le fait que l'auteur identifie un symétrique, accorde une place à l'émoi qui étend cette étude. L'idée selon laquelle, le discours politique éteint sa course lorsque la répercussion par les journalistes ne s'effectue pas, trouve adhésion dans nos chaînes de réflexion. Tenterons-nous de stipuler que les pratiques discursives dans le milieu ont du sens que lorsque le contenu du discours génère de nouvelles pratiques. Ce qui s'explique au niveau de l'opinion publique qui devient en même temps le lieu de réception du produit du couple énonciateur.

Dit avec ce ton la réalité semble insalissable, or, les deux dimensions ci-hauts mettent en avant une face commune du discours politique, allant de la simple forme syntaxique aux objectifs escomptés par les tenants de ce discours, passent par les médias et/ou les journalistes pour atteindre les fins recherchés.

I.1.2.2. Formes du discours politique

Il ne s'agit pas de présenter une liste prétendue exhaustive de celles qui peuvent être considérées comme propres au discours politique. Si une portion bien moins importante justifierait une caricature du discours, l'universalité du discours lui-même apportera de la neutralité. De manière simpliste, nous essayons de souligner le fait que relever des éléments propres au discours politique accentue la conception péjorative du discours en raison de la politique elle-même qui lui donne naissance.

En effet, le terrain de la politique miné des idéologies et de stratagèmes pour maquiller et formater les vérités, ne permettent pas au discours politique d'avoir belle apparence. Plus souvent associer à la manipulation et à la séduction, le discours politique est perçu comme un discours mensonger. Cette tendance à appréhender le discours politique comme une pièce montée, n'exclut pas une certaine vérité, celle qui se notifie dans les objectifs des instigateurs de cet objet31(*). L'on retrouve quand-même un juste milieu dans la classification de Charland, dans le développement de la pensée de Hariman concevant le discours politique comme un objet stylisé et scénarisé).

Celle-ci débouche d'un neutralisme entre la conception négative et positive du discours politique. Selon que tout discours poursuit une finalité, mais dont l'éthique seule peut déterminer la valeur. Charland se fixe sur le contenu du discours politique afin de relever les traits d'ordre pragmatique que l'on retrouvera dans quatre types de discours politique. C'est-à-dire, l'action que provoque le dit d'un discours politique correspond à une forme précise32(*).

Selon Harriman, le discours politique est :

- Réaliste : la perception du réel est déjantée, le discours sert aux intérêts du monopole et la parole est instrumentalisée. Ce qu'il faut noter dans cette première esquisse est que l'environnement politique emporté sur le vrai. Le discours s'utilise pour manifester la force et battre la concurrence. C'est en instant un discours qui dédaigne les discours périphériques, (par exemple le discours du monopartisme du président zaïrois Mobutu). Il présente celui qui l'énonce comme un élément irréfutable de la réalité et de la vérité. Faisant ainsi passer les autres discours (de l'opposition) comme déviants.

- Courtois : ici, le discours sert au rapprochement systématique. Cela veut dire que dans une logique de pouvoir. Ce que dit celui détient le pouvoir trouvera difficilement ou presque jamais, une contradiction auprès de son auditoire, car avec ce style le sujet au centre transmet ses intentions « les plus altruistes » à son audience ou son auditoire au profit de la reconnaissance et du respect qu'il gagne, ce qui le rend incontestable. Il introduit visiblement le rapport entre acteurs politiques et journalistes. En ce sens où, le journaliste jouant un rôle d'observateur et d'analyste s'appuie sur un contenu immédiat pour retranscrire ce que lui entend. Cependant ce que lui entend trouve dans l'opinion publique une adhésion, et donc l'acteur politique trouve une position symbolique au sein de la société et devient une égérie pour les médias et les industries culturelles. D'où, les journalistes à travers l'industrie médiatique contribuent à la création d'un personnage symbolique et incontestable, à chaque apparition qui mettra en lisse le théâtre du politique.

- Bureaucratique : Ici le discours est orienté vers une logique caduque du texte. C'est-à-dire que l'on ne tient pas compte de la dimension situationnelle pour une éventuelle interprétation du discours investi dans le texte. Cela dit, le point de vue est partagé s'il faut considérer ce discours d'un point de vue positif, même s'il se réclame ainsi. L'impossibilité à outrepasser les règles et les fondements textuels, d'interpréter un discours politique en prenant le contexte et l'évolution de celui-ci n'en profitent pas à la société. Car il reste dénotatif.

- Républicain : sans doute, une forme reconnue dans nos sociétés dites démocratiques. Ici, on emploie les discours politiques républicains au pluriel, pour faire montre l'absence du monopolisme. Il y a plutôt une parole libéralisée suivant les exigences démocratiques. Dans cette forme du discours, les acteurs qui s'y trouvent sont en synchronisation, cela voudrait dire que le discours politique n'a de sens que dans une chaîne mimétique

. D'où le jeu politique influe sur la manière de dire les choses. C'est également une forme qui utilise fortement les médias, les journalistes pour atteindre l'objectif poursuivi, la construction de l'identité, passe indéfiniment par un couple politique-journaliste et journaliste public33(*).

I.1.2.3. Caractéristiques du discours politique

Nous tenons à présenter ceux qui sont pour nous, les marques propres à l'identification d'un discours dit politique en cinq acceptions ;

- Le discours politique est un genre discursif qui repose sur les techniques argumentatives et rhétoriques.

- Le discours politique est prononcé par un orateur pour un auditorat

- Le discours politique est mythique ; il propose un contenu fabuleux, extraordinaire autour de réalités de la société dans lequel il surgit.

- Le discours politique a une visée psychosociale ; il vise à marquer les esprits, à séduire et ainsi à influencer les décisions dans l'espace public.

- Le discours politique est de type théâtral ; il n'est pas spontané, c'est une préfabrication de la communication avec des objectifs ciblés.

I.1.2.4. Objectifs du discours politique

Le discours politique se dit pour poursuivre un ou plusieurs buts. Les penseurs et chercheurs autour du discours insistent sur le fait que le but ultime d'un discours politique est d'influencer le choix et décision de son public pour l'amener à l'élection. Et donc la principale finalité est électorale. Mais il n'en reste pas moins, ces objectifs qui entrent dans cette ambition de se faire élire.

- L'ambition de se faire connaître auprès du public, dans l'objectif lointain de trouver reconnaissance auprès de la société.

- L'ambition de séduire, à travers une image façonnée par le discours du protagoniste. L'objectif est plus ancré dans le marketing politique ; où le contenu du discours permet de mettre en avant les qualités de l'orateur.

- L'ambition de trouver adhésion pour un système d'idées; ici l'objectif est de persuader l'autre de l'impérialité des idées que l'on défend, de mettre l'autre de son côté, de marquer son imaginaire à travers ce qu'il entend de son orateur.

Il faut noter que la cible du discours est hétérogène et donc les techniques d'approches diffèrent selon les objectifs fixés. Les arguments avancés par le sujet politique respectent des normes hors lesquelles l'intention de communication n'atteint pas le succès.

I.1.2.5. Stratégies discursives et scène argumentative du discours politique

Patrick Charaudeau met en évidence la notion de la scène argumentative quand il s'agit du discours politique. Pour le saisir, la scène argumentative n'est autre que la situation communicationnelle qui impose un enjeu social de l'acte de langage.

Ceci dit, la mise en scène de l'argumentation dans une visée de communiquer pour persuader, séduire ou persuader utilisent quelques stratégies, parmi lesquelles ; certaines sont d'ordre général et d'autres particulières selon la situation et la visée de la communication34(*). Ce qui nous intéresse sont les stratégies d'influence discursive étant dans un cadre qui traite du discours. Ces stratégies s'effectuent dans une triple activité qui à son tour permet le succès de l'acte de communication. Une qui est de problématiser, l'autre de positionner et enfin de prouver. Dans cette triple activité les stratégies d'influence sous-tendent que tout instigateur du discours se prépare à mettre des dispositifs qui lui permettent d'influencer son interlocuteur dans cette scène discursive. En outre, ces stratégies cherchent à satisfaire trois types d'enjeux capitaux dans notre étude.

- L'enjeu de légitimation : l'orateur détermine son autorité par effet de reconnaissance, de telle sorte que ce qu'il dit soit légitime grâce à son identité sociale.

- L'enjeu de crédibilité : la crédibilité passe par l'entretien de l'image. Et cette image relève donc de l'éthique de l'orateur. Qui plus est, ce qu'il dit est jugé crédible parce qu'il est non seulement légitime de le dire, mais ce qu'il dit correspond à une certaine éthique qui lui est propre et donne une position de vérité, sinon de véracité et du juste.

- L'enjeu de captation : il est question d'adhésion, c'est une stratégie pour faire adhérer l'autre dans ses idéologies. Un enjeu très présent dans la relation politique-presse. cet enjeu utilise comme technique la polémique, l'interpellation, la dramaturgie, l'héroïsme, la tragédie, etc.35(*).

La question se posera de savoir comment, même usant de ces stratégies, le succès du discours garde cette nature de permanence. Les réponses se situeraient au niveau des moyens utilisés par l'acteur politique, dans sa quête de pouvoir. Surtout de mots qu'il utilise pour fabriquer son discours. Ces mots, ces phrases à pouvoir de marquer fortement l'imaginaire linguistique de l'interlocuteur, servent à graver l'image et tous les éléments que l'acteur politique aura mis en lui, et ce, parce qu'il lui sera répétitif au biais de l'information. D'où le travail des journalistes36(*).

Il faudrait également avancer que les stratégies discursives ont de l'impact sur l'interlocuteur car elles utilisent dans le discours politique, un langage avec une qualité cognitive, capable d'être retenu par le public facilement. Ce sont donc les éléments de langage.

I.1.3. Les éléments de langage

I.1.3.1. Qu'est-ce un élément de langage ?

Ce que nous désignons par éléments de langage ne dispose pas d'une charte définitionnelle comme telle. Ce faisant, l'emploi de ce concept, abrégé par EDL, désigne une large gamme de pratiques langagières propres à la communication politique et aux spécialistes du discours politique.

Tentons de définir les éléments de langage comme un ensemble de formules langagières employées dans le but de rendre le discours politique attrayant et symbolique. Les éléments de langages sont en réalité `' les résultats du maniement des signes et des discours et de l'ingénierie symbolique''. 37(*) Ce résultat s'obtient grâce à une chaîne d'acteurs légitimes dans la filière politique. Qu'il s'agisse des acteurs directs de la communication politique ; les acteurs politiques ou des acteurs indirects qui détiennent la légitimité de communication autour de la chose publique. Ici nous retrouvons des auxiliaires de la communication de la communication politique ; les journalistes, les attachés de presse, etc.

Les éléments de langage sont utilisés pour créer du sens, sinon apporter plus de sens dans le discours politique par effet de captation. La visée psychosociale de ces pratiques langagières permet de conditionner la réception du discours qui est livré. Cette façon de faire s'élabore au niveau des écrivants dans les lieux politiques. Ils s'investissent ainsi toute la symbolique et tout le sens dans ces formules pour recadrer et concentrer l'attention autour de celles-ci .

Il sied de noter que l'ambition du conditionnement de la réception d'une formule langagière n'est pas spécifique au travail des journalistes. En effet, les écrivants qui sont les acteurs dont le rôle est de concevoir un discours politique se fondent sur ce stratagème dans l'objectif d'orienter les journalistes vers ce qui doit attirer le public. Tout en pariant sur le sens maker du journalisme38(*).

I.1.3.2. Catégorie des EDL

Il est question d'élargir la compréhension du terme « éléments de langage » en creusant son contenu, c'est-à-dire ce que nous pouvons retrouver dans cet ensemble et comment l'identifier dans un acte de communication ou encore dans un discours politique.

Soulignons tout d'abord qu'éléments de langages est essentiellement linguistique et langagière. En ce sens où, la distinction a lieu au niveau de leur apparence. Ce n'est pas un simple ensemble de signes linguistiques aussi complexes soient-ils, car on y retrouve également la position, la posture, les gestes qui accompagnent la construction symbolique du sens. Dans un temps de discours politique, l'énonciateur de ce discours utilise tout un langage qui appuie le sens de ce qu'il dit. C'est ainsi que nous aurons une catégorie d'éléments de langage plus simple et une plus complexe.

Ces catégories sont en réalité de types d'énoncés diversifiés créés dans une ligne d'objectifs. Ces énoncés ont pour mission de créer et recréer leur existence dans les pratiques et espaces discursifs du quotidien, en outre faire partie du lexique d'une société.

- Les éléments de langage simples

Par EDL simples nous comprenons une catégorie dont le contenu n'est pas complexe linguistiquement parlant. Ceci concerne les petites unités linguistiquement qui sont le paquet sémantique d'un énoncé. Ce sont donc :

- Le mot ; choisi par l'énonciateur pour construire son énoncé. Par exemple, quand le bloc de position contre le pouvoir kabiliste ont utilisé le mot « glissement » ou « déboulonnage », dans toutes les sorties et tous les discours pour non seulement dénoncer le système en place, mais créer un refrain dans la société et obtenir un comportement commun.

- Les groupes nominaux ; « l'Allemagne de l'Afrique », « carton jaune » c'est une formule choisie par l'énonciateur pour d'abord évoquer l'idée centrale de l'énonciation, et faire valoir la suite de son acte.

- Les qualificatifs ; Dans les règles de la langue, l'emploi du qualificatif permet d'évaluer la qualité de quelque chose ou son état. L'objectif est identique, mais celui-ci dans une situation de discours politique ou de communication politique, apporte une visée de dramatisation au sujet qui est développé. Par exemple, « Médiocre » adjectif utilisé par le feu cardinal Laurent Monsengwo Pasinya pour désigner un gouvernant incompétent.

Cette catégorie présente une liste de termes dont la structure est moins complexe, mais évoque une pertinence dans le discours de celui qui en est l'instigateur.

- Les éléments de langage complexes

Nul n'est besoin de rappeler la complexité de la structure linguistique. Ce sont donc des formules plus investies dont la visée suit celle de la première catégorie. Mais diffèrent au niveau de l'apparence de ces dernières. Ils sont caractérisés par une nature générique qui devient de normes du discours. Certains sont de création nouvelle, contextualisée pour appuyer une idée que l'on a ambition non seulement de faire connaître mais de faire valoir et de la faire accepter. Ce sont donc ;

- Les « petites phrases » : un terme très usité chez Ollivier -Yaniv et Krieg Planque. Le premier le désignera comme un terme qui fait sens dans un contexte donné et pour une culture locale qui suit une situation socio-politique ou tout simplement politique39(*). Ce terme traduit alors les pensées de l'acteur ou les acteurs qui en sont les énonciateurs pour exprimer cette idée et le rendre accessible aux énonciataires qui l'utiliseront pour équivaloir à la même idée ou à une idée proche de l'expérience. C'est ainsi que Clifford Geertz les nomme « le concept proche de l'expérience ». c'est par exemple : «consulter la base ».

- Les rites discursifs ou les formules rituelles discursives : c'est du moins la formule la plus populaire du langage politique. C'est généralement une phrase qui a pour mission première de traduire l'intention de l'énoncé, le ton et la mesure même de l'énoncé. On le retrouve généralement à la fin d'une énonciation, aussi pour rendre une image salvifique à l'énonciateur. Souvent investi dans les voeux et l'émoi. Exemple : « que Dieu bénisse la RDC », « Vive l'Etat droit, vive la République Démocratique du Congo ».

Le succès d'un élément de langage consiste à sa permanence de ce dernier dans le langage de la société pour laquelle il est créé. Cela dit, la réception de ces formules langagières est une étape majeure et exigeante de la communication politique, en ce sens où elle requiert l'intervention de plusieurs acteurs.

I.1.3.3. Conditions de réception des EDL

Une fois que l'ingénierie met sur le marché du langage une innovation, faudrait-il encore que celle-ci atteigne son objectif, lequel est entre autres de marquer les esprits, de fabriquer les alliés d'une idéologie. Ceci respecte donc quelques conditions pour que ces fins soient effectives.

La première condition se situe au niveau des écrivants. Le travail de l'écrivant doit relever de compétences d'attraction. Les mots ou les unités phraséologiques qu'il propose doivent nécessairement posséder un dynamisme. Ce dernier se traduira par la cohérence au contexte, au lieu, au problème ou sujet traité et au statut de celui qui le dira en suite.

La deuxième condition est d'abord celle de l'intermédiation entre les acteurs politiques et les journalistes qui assurent la troisième condition. Par intermédiation, nous comprenons le travail du juste milieu de spécialistes ou auxiliaire légitimes de la profession dans le milieu politique qui, lorsque leur métier est identifiable et reconnaissable, livrent un produit méticuleux et médiatiquement remarquable.40(*)Ensuite il y a une condition d'anticipation de la reprise médiatique que doit contenir cette formule.

A l'issue de la fabrication de ce produit, le succès de la réception est un enjeu médiatique ou journalistique. Parce que c'est le lieu où la condition de circulation donne le lieu aux succès escomptés. Pour se faire, le travail du journaliste extrait du discours de l'acteur politique celui qui paraît pour lui symbolique et signifiant pour construire son papier de presse ou son article. C'est est en effet le résultat de la réussite de la seconde condition de la précédente, car le travail de l'écrivant oriente l'angle de traitement.

Le traitement du discours par le journaliste permet ensuite de créer un cadre légitime par une pratique de contextualisation et d'interprétation qui s'ensuit sur base de ce que ressort l'ouvrage de presse comme de clés d'entrées.

I.1.3.4. Construction du sens des « éléments de langage »

La littérature précédente laisse croire qu'il n y a pas de sens sans réussite de ces conditions réunies ensemble. Bien évidemment ces éléments de langage doivent introduire une nouvelle pratique dans la langue de la localité ou de la société entière. Au niveau de trois conditions, nous pouvons au préalable surligner quelques éléments de construction de la signifiance pour qu'ils soient ces mots, ces phrases acceptés et normalisés.

Le sens est donc construit dès le niveau de la fabrication ; dans la conception du discours lui-même. Mais ceci n'est qu'un travail de `pose pierre'. C'est réellement au niveau de la reprise médiatique et donc le traitement de l'objet, rendu en une information. Dans ce cas la première étape de ce travail au niveau du discours politique qui, lors de la reprise devient un événement médiatique en ce sens qu'il devient un fait à rapporter ou à commenter (le point suivant nous dirons plus) ; laisse place à un autre type de discours qui dynamise le sens : le discours journalistique.

I.1.4. Discours journalistique et représentation sociodiscursive

I.1.4.1. Le discours journalistique

Le point sur le discours politique a posé un cadre de compréhension du discours lui-même. Ce point vise à approfondir la notion du discours journalistique, du choix de cette terminologie et de l'importance de cet élément dans notre travail.

Le genre dont il est question tire essence de la profession qui permet de le classifier comme tel. Ce qui serait important est l'appréhension du terme journalisme, le comprenant non pas comme le conserverai le journalism studies41(*)s, comme un métier de la recherche de la vérité au profit du public. Mais il s'agira d'appréhender le journalisme comme pratique discursive et dans les méandres de l'énonciation. Partant d'une définition simpliste, le journalisme est l'exercice du métier de ceux qui informent le public à travers les médias (les journaux, la radio, la télévision, l'internet). Les journalistes sont donc ceux qui recueillent, traitent et publient une information.

Vu dans un cadre énonciatif, le journalisme consiste en un type d'énonciation au biais duquel, les énoncés sont construits autour de faits ou « événements » qui ont pour but de communiquer de messages ou quelque chose selon la visée qu'elle poursuit. C'est précisément dans le discours journalistique que l'on retrouve la matérialité du texte qui constitue un acte énonciatif. Pris ainsi, il respecte le schéma de l'énonciation dont la situation de communication comporte :

- L'énonciateur : celui peut être assimilé au destinateur ou à l'émetteur

- L'énoncé : le produit fabriqué de l'énonciation, investi de sens et destiné à être interprété par les énonciataires ou les destinataires

- Le lieu et le temps de l'énonciation 

- L'énonciataire : ceux qui reçoivent les énoncés (assimilés aux destinataires et aux récepteurs, le public)

- Le référent : les objets qui l'entourent l'énonciation42(*).

La figure ci-après démontre ce processus.

Référent

Figure 1 : l'énonciation

I.1.4.2. Visée du discours journalistique

S'appuyant sur les travaux du linguiste français Charaudeau, nous comprenons que le discours journalistique comporte toujours deux visées ; une visée d'information et visée de captation ou de dramatisation.

- La visée d'information : ici, le discours journalistique sert au faire-savoir. Il permet au citoyen d'être informé suffisamment et considérablement pour participer à la vie publique. L'enjeu est centré sur la crédibilité du discours du journaliste. Celui-ci est donc amener vers un traitement de l'information fidèle et exact43(*). Le journaliste s'efface pour respecter la question d'ordre éthique, autrement l'ethos voudrait que le discours journalistique soit au service des intérêts du public au moyen de la transmission fidèle de l'information.

le journaliste use de pratiques discursives conformément à la norme d'écriture. Ce, en passant par les genres journalistiques qui le permettent. Notamment, le compte-rendu, le reportage, etc.

- La visée de captation : le journaliste bien qu'il soit éveillé par l'éthique, son travail ne se limite pas qu'à une activité automate de rendre des faits. Dans sa casquette de contre-pouvoir, la mission lui convient d'expliquer, de commenter et de questionner. La visée de captation est centrée sur l'enjeu de dramatisation44(*). Celui-ci implique également le non prise de parti, même s'il s'agit d'un genre type comme l'éditorial ou la chronique. Dans ce cas, le journaliste se positionne comme un narrateur externe.

Pour mieux cerner la notion de discours journalistique, Roselyne Ringoot désigne le discours journalistique comme celui-là que l'on retrouve dans le matériel ou le support médiatique (plus loin, elle parlera du discours des journaux)45(*). C'est en effet, l'énonciation du sujet journaliste autour d'un objet qu'il traite à travers un langage propre qui respecte les normes d'écriture de la profession46(*).

Le langage journalistique permet de prélever les énoncés journalistiques issus dans un majeur, des interactions discursives entre les journalistes et leurs sources. Nous préférons parler en termes de `discours journalistique', car nous nous attelons à ce qui est dit dans un journal (comme support, non comme entité), ce dit, est le `dit' du journaliste sur une thématique donnée. En abordant ainsi la question du discours journalistique, ceci nous mènera à développer le journalisme (et ceux qui l'exercent) dans une transportation dans le champ de l'énonciation outre que le champ du discours.

I.1.4.3. L'énonciation journalistique

L'objectif en clarifiant ce concept, est de comprendre comment l'énonciation journalistique foisonne le sens, ce à partir de production des journalistes, voir d'emblée qui parle et comment le fait-il ? Dans sa composition, le discours journalistique comprend donc des énoncés, des « dits », et de faits que le sujet journaliste rapporte. D'autre part, l'énonciation journalistique est propre au sujet lui-même (les cas de certains genres journalistique ; les analyses, les éditoriaux, les chroniques, les dossiers, etc.).

La construction du sens comme préconisée dans le point précédent, établissait une position considérable au traitement de l'information. Ce qui doit trouver des éléments de démonstration. En ce sens où, l'énonciation journalistique permet d'évaluer cette thèse dans l'offre informationnelle. Cette dernière résulte de deux types d'énonciation indissociable.

- L'énonciation éditoriale

L'énonciation éditoriale prépare la mise en scène de l'information. Elle est celle qui ne relève pas de mots de la langue, mais de l'espace public de l'information. En outre, c'est le niveau de la matérialité du texte. C'est-à-dire son environnement tout entier.

Citant, Annelise Touboul, l'énonciation éditoriale est « signifiant constitué par la matérialité du support de l'écriture, l'organisation du texte, sa mise en forme...tout ce qui en fait une existence matérielle »47(*). Ce concept signifie une dimension médiatrice de l'information en ce sens où elle permet la reconnaissance de l'offre informationnelle, participant ainsi à sa légitimation ou sa démarcation48(*).

- L'énonciation textuelle

À la fois opposée à la première et en relation avec celle-ci, l'énonciation textuelle concerne le contenu de l'article de presse. C'est le lieu où le discours journalistique est palpable. C'est l'investigation des énoncés journalistiques. La relation entre les deux types d'énonciation journalistique se fonde sur les objectifs de pertinence de l'offre informationnelle. Une pertinence qui n'est évaluée qu'en termes de complémentarité entre le contenu de l'article et le journal lui-même qui le crédibilise.

Les deux énonciations permettent d'étudier le discours journalistique, selon l'angle du chercheur. Pour notre cas, il est utile la répétition de la quête de la construction et production du sens de mots qui sont utilisés dans une localité ciblée (la capitale de la RDC) à travers le discours journalistique. Ce discours permet donc d'appréhender les différentes représentations sociodiscursives qui s'opèrent à la suite du travail journalistique.

Emprunté à la conception de Ringoot, la représentation sociodiscursive assumée par le sujet journaliste ressort des interactions discursives du journaliste et de son propre discours au moment du traitement et de la publication de l'information. Autrement, c'est la résultante de la construction et du traitement de l'événement médiatique49(*). Celui-ci est donc le mode discursif de la mise en scène de l'information expliqué dans un tableau qui toute l'économie du questionnement de l'architecture du discours journalistique.

Ce tableau élaboré par Patrick Charaudeau explique l'univers du discours journalistique. Il est important car il donne lieu de saisir la manière dont le journaliste construit l'information qui devient un objet à étudier.

Faits réactions déclarations réactions

Description explication paroles actions Présentation explication Paroles actions

Acteurs actions contexte et témoignage rapprochement focalisation

Figure 2 : l'événement médiatique

Les représentations sont en réalité les effets de la pratique discursive journalistique sur la construction et le développement de nos systèmes de connaissances partagés dans une communauté et qui traduit une réalité sociale. Pour le comprendre, il faut se référer au tableau ci-haut qui démontre toute l'activité de la pratique journalistique au biais de son mode discursif.

I.2. Ancrages théoriques

Dans cette seconde partie de notre travail, il s'agit de présenter les approches théoriques qui tentent d'expliquer notre problématique en lien avec les hypothèses que nous avons avancées dans l'introduction. S'agissant d'une construction propre à la logique de ce travail, le champ de l'objet ; le langage, nous oriente vers des approches développées autour du langage, mais qui pour notre compte, se justifie, ce à travers les différentes confrontations fréquentes dans la suite.

I.2.1. La praxématique

I.2.1.1. Naissance d'une linguistique de la signifiance

La première approche qui rencontre notre objet d'étude est la praxématique. Une discipline qui dit les termes de notre recherche à travers ses postulats fondamentaux qui permet au chercheur d'étudier la production du sens en langage. La praxématique est alors une sémiotique particulière en ce sens où elle s'intéresse à la signifiance du discours ou de ce qui le compose dans son milieu de production50(*). Une interdisciplinarité qui converge sciences du langage et les études autour du signe dans son milieu d'activité, mais dont les fondements ne sont pas saisissables.

Appelée communément sémiotique montpelliéraine, car c'est dans cette partie de la France, vers les années 70 que naîtra cette approche nouvelle issue de la critique sur le courant structuraliste et le développement des courants linguistiques fidèles au postulat saussurien. Elle construit un cadre de réflexion et d'analyse autour de la linguistique signifiante dans la recherche de la compréhension de la production signifiante dans la matérialité de sa réalisation51(*).

Le champ d'investigation de cette approche de la signification se limite alors aux pratiques langagières, à partir desquelles, elle construit une grille pour guider l'étude. Aux alentours de sa formation, plusieurs champs théoriques l'environnent, sinon elle emprunte aux

Théories auxquelles elle identifie les insuffisances et pour certaines de pistes d'ouvertures pour construire sa grille. Il s'agit notamment des théories du sens et du langage en contexte52(*).

- Praxématique et les disciplines du signe

Un lien entre la sémiologie et la sémiotique s'installe dès le cadre de son entrée épistémologique. En effet, la praxématique conteste l'analyse saussurienne dont la sémiologie renferme la langue dans une autonomisation close à la langue plutôt qu'à ses conditions de sa production. Pour cela, il faudrait, non seulement concevoir le sens véhiculé par la langue à travers une simple dichotomie, il faut ajouter à cela une praxis sociale et socioculturelle53(*) pour appréhender les phénomènes linguistiques observables dans une société.

En outre, la praxématique s'oppose à l'immanence du signe, elle postule que la signifiance se produit et se réalise qu'au contact d'un référent. Le développement de la sémiotique54(*) de Peirce soutient cette prise de position, elle permet d'étudier les phénomènes linguistiques, la production du sens donc, dans un système expliqué par le rapport que le sujet parlant entretien avec la langue, ainsi son interlocuteur au contact du même exercice pour que le résultat signifiant se justifie par effet de reconnaissance.

Pour l'illustrer ce trop-plein théorique, le sens du mot : orange, n'est pas immanent. Dans une perspective où le sujet parlant de nationalité congolaise qui usera de celui-ci aura dans un premier temps une expérience résultante du contact de la langue qu'il manipule, le français. Le mot a donc pour sens une couleur ou un fruit. Alors dès qu'il entre en relation avec le milieu qui régit sa lexie, un processus référentiel se met en marche, en identifiant dans un système (le sujet parlant congolais vit dans un milieu, et les éléments ou facteurs sociaux alimentent la particularité linguistique), il identifie autour de lui les éléments socioculturels qui permettent l'actualisation de ce qu'il sait déjà, ces facteurs se retrouvent dans une société, eu propres à ses règles de fonctionnement, c'est ainsi qu' Orange peut signifier une rupture.

Cet exemple soulève une autre trace théorique en prenant en compte l'élément société comme fondement de la signification ou du sens, exploité notamment en sociolinguistique.

- Praxématique et sociolinguistique

Cette connivence à la sociolinguistique ne l'intègre pas dans toute sa dimension, car en plus de tenir compte du cadre social des productions d'activités langagières et discursives, la sociolinguistique, car elle se limite à la simple covariance des phénomènes sociaux et linguistique ; soit un élément, le moins qui le réunit. Si la praxématique se joint à la sociolinguistique, c'est évidemment parce qu'elle suppose que la condition de production détermine favorise le sens.

I.2.1.2. Postulats de la praxématique

Pour comprendre l'ancrage de cette première perspective théorique implanté dans notre sujet d'étude, il sied de présenter quatre postulats sur lesquels se fonde cette théorie du sens.

- il n'existe pas d'immanence du signe : la praxématique veut déconstruire le point sur une réalité univoque de la signification. Elle pose une perspective inverse en instituant la situation d'actualisation du sujet parlant. « il ne peut y avoir un signifié immanent, plutôt d'outils linguistiques dont seule l'actualisation par un sujet est productrice de sens ».

- toute communication linguistique est une praxis sociale : s'appuyant sur la virtualité de transformer le milieu, le monde où les hommes sont en communication et en relation.

- le sens vient aux mots selon les conditions de sa production et sa réalisation : celui-ci découle de deux premiers. C'est-à-dire que la combinaison du milieu social, de sa réalité sociopolitique et les différents types d'interaction réalise la signifiance comme finalité qu'elle poursuit.

- elle a pour champ d'investigation les pratiques langagières : les pratiques langagières, comme définies dans la première partie, sont pour la praxématique, ce qu'est le langage pour la linguistique55(*)e.

I.2.1.3. Outils terminologiques en praxématique

Étudier un phénomène langagier, comme tout autre, implique des outils, ou des prédicats sur lesquels s'appuyer pour faire convenir une pratique à un développement théorique. C'est ainsi que chaque approche dispose d'outils terminologiques dans lesquels sont investis la démarche pour mener à bien une étude, sur quoi la mener et pour aboutir à quel résultat, interprétable au moyen de quel élément ?

- Le praxème : le praxème est l'unité qui permet d'analyser le sens investi dans un discours. Il est donc l'unité pratique de production de sens que la praxématique substitue au signe. Par opposition à la dichotomie de Saussure, elle inclut le référent comme une composante essentiel du langage pour l'investigation du sens. Le rôle du praxème est d'assurer le couplage entre le réal et la forme du langage56(*).

- Couplage : le couplage est la relation recherchée entre le langage et son ancrage dans le réel, c'est-à-dire l'environnement qui permet de signifier quelque chose sous contrat pour quelqu'un ou pour un groupe. Le couplage se réalise par une catégorisation référentielle. Cette dernière s'établit à partir d'un repérage du groupe de traits dans le réel par sa perception et par la praxis. Ceci produit `une véritable dialectique régit en fait la relation du réel à sa représentation en langage ; et ce sont les appréhensions pratiques du réel, les praxis techniques et sociales éprouvées dans le vécu existentiel, que l'homme versé dans le langage et qu'il y inscrit57(*)'.

- Programme d'actualisation : au niveau du couplage on identifie les traits qui correspondent à la réalité sociétale, ainsi pour finaliser la signification, il faut un programme d'actualisation du discours. Le programme d'actualisation permet de sélectionner parmi les potentialités du mot, le signifié du praxème par un autre processus de réglage.

Les trois niveaux permettent d'obtenir les résultats d'une investigation autour du processus de signification. Pour permettre une compréhension approfondie de notre objet, il faut nous référer au fondement de cette praxématique. La logique de notre travail nous oriente vers deux autres approches pour complémenter la première approche théorique. Il ne s'agit pas de faire un récit autour de leur origine, plutôt de présenter les éléments de ces approches qui cadrent avec notre étude.

I.2.2. La sémiolinguistique du discours

I.2.2.1. Fondamentaux de la théorie

De sémiologie et sémiotique, respectivement science du signe dans la vie sociale pour l'une et étude du signe, de leur système et leur signification. Et linguistique, étude de la structure des langues et du langage. La sémiolinguistique se veut être l'étude de la relation entre les faits du langage et les phénomènes psycho ou sociolangagiers. Elle a pour ambition la construction sociolangagière du sens réalisé à travers un sujet parlant, qui est lui-même psycho-socio-langagier.58(*) Chère à Charaudeau, la sémiolinguistique tente de proposer une approche d'analyse du discours en suggérant une grille pour étudier l'acte de langage dans son intégralité. Et rechercher dans le discours, le processus de sémiotisation, de sémiologisation, de signification59(*). Étant dans une interdisciplinarité, la sémiolinguistique puise ses ressources principalement dans les travaux traitant de l'analyse du discours à partir des approches de Pécheux.

Elle part de l'hypothèse selon laquelle, le langage comprend plusieurs dimensions ;

- Une dimension cognitive : elle permet de connaître le rôle du langage dans le monde, selon qu'il en soit la perception de ce dernier, ou si à travers le langage une opération de catégorisation du monde s'effectue.

- Une dimension sociale et psychosociale : cette dimension du langage sert à questionner les valeurs des échanges des signes et sur la valeur de faits de langage dans la société.

- Une dimension sémiotique : la dimension sémiotique stipule que dans la construction du sens du langage, passe par un processus de sémiologisation et de sémiosis60(*). Mais d'étudier les formes dans lesquelles s'investissent les significations ; les mots, les phrases ou le texte.

Pour rendre cette grille théorique applicable, l'auteur se fonde sur le `de quoi nous parle le langage' et sur le `comment nous parle le langage61(*)'. La recherche du sens et de la signification s'investissent dans une conceptualisation et technique, lieu d'appréhension et d'organisation du projet sémiolinguistique.

I.2.2.2. Concepts et processus d'analyse

Les concepts et processus d'analyse sont en effet le cadre pour mettre en pratique les postulats théoriques de sa science. Charaudeau parle en termes d'appareil langagier (énonciatif, narratif, et argumentatif), l'organisation formelle de mise en discours.

Repérage dans l'explicite discours, et la compétence, reposant sur trois cadres et trois composantes62(*).

I.2.2.2.1. Le double processus de sémiotisation

Charaudeau postule un double processus de sémiotisation qui influe sur le monde. L'un est celui de la transformation, qui partant d'un monde à signifier transforme celui-ci en `monde signifié' sous l'action d'un sujet parlant. Et l'autre, celui de la transaction qui fait de ce monde signifié un objet d'échange avec un autre sujet parlant qui joue le rôle de destinataire de cet objet63(*).

- Le processus de transformation

Il comprend quatre types d'opérations pour étudier le premier niveau de sémiotisation du monde. (nous n'allons pas nous appesantir là-dessus étant donné que notre étude se penche sur le processus de transaction pour compléter l'approche praxématique).

- L'identification : c'est le niveau de l'identité des éléments matériels qui constituent le monde. C'est-à-dire, que pour étudier un fait langagier, il faut d'abord le désigner, c'est ainsi que les êtres du monde deviennent des identités nominales. (un homme, une femme, un acteur, un journaliste, ...).

- La qualification : c'est le niveau descriptif, les êtres du monde sont reconnaissables à partir de leurs propriétés, qui les discriminent, les différencient, les spécifient et motivent la manière d'être. Ils deviennent alors des identités descriptives (un homme politique, une femme docteure, un journalistique politique...).

- L'action : c'est le niveau narratif, ces êtres du monde agissent, et ces actions leurs donnent une raison d'être en faisant quelque chose. Ils deviennent, sur ce point, des identités narratives.

- La causation : il y a ici le rapport de causalité entre le deuxième et le troisième niveau, car la qualification de ces êtres justifie l'action. La causalité est donc le niveau qui prend en compte le motif ou motivation de l'action. (le président de la République s'adresse à la nation au sujet du calendrier électoral).

Le processus de transaction alloue également quatre principes, non entièrement différents de la transformation, car se complétant sur certains niveaux. Certains principes se dynamisent en relation avec un type de transformation.

- Le principe d'interaction : il stipule que tout acte de langage est un échange entre deux partenaires qui se reconnaissent semblables (parce que le succès de l'échange repose sur un partage d'un savoir commun et des finalités) et différents, car chaque partenaire joue un rôle précis, celui d'un sujet-émettant produisant un acte de langage et un recevant-interprétant de cet acte.

- Le principe de pertinence : il est question de contrat socio-langagier de l'acte du langage. Une communication, un échange n'a de pertinence que lorsque les deux partenaires partagent le même code référent. L'acte de langage doit être approprié à son contexte et sa finalité. 64(*)

- Le principe d'influence : il postule que tout sujet-émettant produisant un acte de langage cherche atteint son recevant-interprétant soit pour l'émouvoir, soit pour le faire agir, soit pour orienter sa pensée. Dans cette même logique, le recevant-interprétant sait qu'il est la cible.

- Le principe de régulation : ce principe postule le fait le principe d'influence doit être régulé entre les deux partenaires, car s'il y a influence au niveau du sujet-émettant, il peut également y avoir une contre-influence65(*). La figure suivante nous démontra ce double processus.

Nous ne tenons pas à nous attarder sur les autres outils et concepts d'analyse que nous présente Charaudeau, par besoin de restriction, les approches théoriques sont en effet une construction logique qui seront explicitement comprises dans le niveau d'analyse et interprétation de résultats.

I.2.3. L'école de Genève

Cette esquisse théorique sera présentée de manière très brève. En réalité, les fondements des approches que nous nous apprêtons à présenter, ont été soulevés dans les points précédents. S'agissant d'une autre théorie dans le champ du langage, elle possède, cependant, une particularité.

Lorsqu'on aborde l'école de Genève en linguistique, cela évoque des travaux étroitement liés à ceux de Ferdinand de Saussure. Les approches sélectionnées dans le traité sur la langue, nous permettent, comme l'a stipulé l'introduction, d'étudier le statut du journaliste de là où il énonce. La notion sur l'expressivité et la communication sont deux niveaux théoriques sur lesquelles seront gravées nos analyses.

Débutons par Albert Sechehaye, qui propose la stylistique pour étudier les interventions de la langue dans une société. Son postulat tire essence de la critique sur la théorie de Bally, considérant la théorie de l'expression peut complète et attachée au niveau interne de la langue.

Sechehaye postulera une prise en compte générale de la théorie de l'expression. Se fondant sur le locuteur et l'histoire qui influence la langue. Il définit l'expression comme le but ultime du langage, en la plaçant à l'intérieur d'un problème grammatical66(*).

Par ailleurs, il définit le statut du locuteur, comme sujet parlant, de nature psychologique pourvu d'intelligence et de volonté, capable d'influencer le système grammatical et lexical d'une langue et de la faire avancer. Cette conception attire notre attention. Il fonde ainsi la première grille de superposition des résultats de nos analyses. En ce sens où, la notion de légitimité de sujet journaliste trouve un espace pour être examiner67(*).

Ce qui sera complété par Henri Frei. En effet, s'inspirant de la linguistique fonctionnelle, Fei va lier expression et communication en ce sens où, le sujet parlant est lié à un besoin d'expressivité et ce besoin d'expressivité. Cette dernière traduit une autre réalité de la conscience du sujet parlant.

Ce que Frei tente de nous est que la langue est résultat du niveau communicationnel du sujet parlant qui, de par son besoin d'expressivité, a conscience du contenu qu'il transmet et la finalité de celui-ci.

I.3. Ancrage méthodologique

Après avoir établi le lien entre les approches théoriques et l'objet d'étude. Le lieu présente la manière dont nous concevons la méthode d'analyse de l'objet traité dans ce travail. Ce travail procédera par une méthode qualitative, car nous estimons qu'il est judicieux de qualifier avant de quantifier. Les méthodes qualitatives sont différentes. La première méthode est une analyse du texte proposée par Jules Gritti. C'est une méthode d'entrée pour solutionner notre problème à travers un corpus constitué d'articles de presse en ligne (nous le présenterons en profondeur dans la deuxième moitié du chapitre 2).

La deuxième méthode est également qualitative, basée sur les entretiens semi-structurés. Elle permet de d'ajouter à une simple analyse, les points de vues des énonciateurs (les signataires, auteurs des articles qui constituent notre corpus). Dans un premier temps, définissons l'approche méthodologique.

I.3.1. La méthodologie

Qu'est-ce que l'approche méthodologique ?

Il faudrait comprendre l'approche méthodologique comme les moyens que nous disposons pour mener notre étude. Il consiste exactement à présenter le modèle sur lequel repose notre analyse. 

Elle désigne une manière de procéder dans une étude scientifique, par observation des principes qui fondent la méthode de recherche. Elle permet de regrouper tous les informations inhérentes à l'analyse. Pour notre compte, nous avons jugé utile de faire usage d'un modèle bricolé à partir des cadres outils théoriques pour l'appliquer à l'examen d'une structure de même caractère.

Plus concrètement, la méthodologie est l'étape de préparation de la méthode de la recherche. Elle vise à identifier la méthode de recherche, de spécifier les sujets à étudier, de sélectionner adéquatement les échantillons ou les données et la construction de méthodes qualitatives ou quantitatives d'analyse68(*).

I.3.1.1. La méthode

Quant à elle, La méthode scientifique est une démarche raisonnée de l'esprit pour mener à bien un travail scientifique. C'est le passage sine qua non pour la quête de la vérité69(*). Pour notre compte, nous avons choisi le bricolage d'une méthodologie qualitative. En ce sens, la démarche de notre étude présente, à certains niveaux, une forme quantitative.

La méthode qualitative permet de mettre l'accent sur les effets de situation, les interactions sociales sous contraintes, la place de l'imaginaire, le jeu des acteurs avec les normes sociales. Disposant tout de même d'une recherche de causalité différente de la méthode quantitative70(*).

La démarche méthodologique dans cette étude se veut une analyse qualitative du contenu. Car nous empruntons à l'analyse du discours et à l'analyse de contenu, de cadres d'analyses. Dans un premier nous appliquerons l'analyse textuelle, basé sur deux cadres d'analyses parmi tant d'autres que propose Jules Gritti. L'analyse textuelle s'effectue (dans le troisième chapitre) sur base d'un corpus élaboré à partir d'articles de trois pureplayers qui constituent notre terrain d'étude. (Voir chapitre 2).

En effet, l'analyse qualitative, comme le désigne Pierre Paillé, est une activité de l'esprit humain tentant de faire du sens face à un monde qu'il souhaite comprendre, interpréter ou transformer. Cette activité fait appel à des processus qui sont ceux de la pensée qualitative de l'être humain ordinaire pensant avec intelligence, le monde autour de lui...71(*)

I.3.2. L'analyse textuelle du discours

Souvent classée parmi les méthodes d'analyse de contenu, l'analyse textuelle présente une surface qui s'adapte aux ambitions du chercheur ou de l'analyste selon son champ. Qu'il soit qualitativiste ou quantitativiste. L'analyse textuelle naît dans les pas des postulats de Saussure, désignée parfois sous le terme de linguistique textuelle72(*)Elle sera intégrée dans le vaste champ de l'analyse de discours par Jean-Michel Adam, lequel stipule qu'il existe une analyse textuelle du discours. La convergence s'explique du point de vue théorique et conceptuel.

Celui considère que l'analyse du discours a besoin d'une dimension linguistique, et de la langue en emploi ; développement de l'idée de Saussure basée sur la langue discursive. Jean-Michel Adam définira alors l'analyse du discours textuelle comme une théorie de la production contextuelle du sens qu'il est nécessaire de fonder par l'analyse de textes concrets73(*).

L'analyse textuelle du discours nous permet d'aborder le terrain selon les approches qu'elle offre. L'une qui est lexicale ; de quoi parle-t-on ? Les autres s'intéressent au comment parle-t-on ? (linguistique), comment est-il représenté ? (la cartographie cognitive), et comment l'interpréter (analyse par thématique)74(*).

De nos jours, plusieurs modèles d'analyse textuelle convergente, cependant contraint de chercher, mordicus, le processus de légitimation d'un type de langage, le mode par filtrage de Jules Gritti nous intéresse.

? Selon le modèle de Jules Gritti

Les modèles d'analyse textuelle différentes, selon que chacune présente ses outils d'analyse. C'est en raison de ces derniers que le modèle proposé par Jules intéresse notre étude. C'est une grille large avec plusieurs entrées et niveaux d'analyse par filtrage. L'analyse se déroule en six filtrages successifs, chacun d'eux étant axé sur une articulation différente du texte proposé à l'observation.

Il s'agit donc d'opérationnaliser, à l'intérieur d'un contexte théorique global, l'étude d'une production discursive. Les six filtrages qui sont proposés par J. Gritti s'inscrit dans une logique que l'on peut reconstruire de la manière suivante. Les deux premiers filtres essaient de révéler le contenu : il s'agit de retrouver les oppositions ou les associations d'une part et d'autre part les niveaux de culture. Ces deux filtrages ont pour objet l'analyse de la structure fondamentale du texte en lui-même.

La deuxième perspective porte sur l'énonciation et est destinée à étudier le profil idéologique du locuteur. Il s'agit cette fois de trois filtres différents. Tout d'abord, on étudie les connotations qualitatives du texte, qui permettent de déterminer le lieu privilégié par le locuteur, lorsqu'il désire communiquer avec un public précis. Le deuxième filtrage étudie les lieux idéologiques, c'est-à-dire les parties du discours où l'idéologie du locuteur a le plus de probabilité de s'exprimer. Un dernier filtrage de cette catégorie s'intéresse aux types de raisonnement utilisés par locuteur. 75(*)

La dernière perspective est celle de la relation de communication, entre le locuteur et le public, c'est-à-dire la manière dont le locuteur parle, le type de vocabulaire utilisé pour se qualifier lui-même et pour qualifier le destinataire.

? Les six filtrages de l'analyse textuelle

Ces filtrages sont en réalité des niveaux d'analyse, qui peuvent être pris de façon détachée. C'est-à-dire il est possible de procéder à une analyse selon les ambitions du chercheur ou de faire une analyse intégrale partant de ces 6 filtrages.

Premier filtrage

- Contenu du discours

Le travail s'accomplit sur la charpente du texte en relevant sa structure paradigmatique. Quelles sont les associations de mots, et quels types d'associations manifestent le sens et la vigueur d'une communication en articulant le syntagme que constitue le discours ? Les figures repérées dans le texte peuvent être binaires ou ternaires. Ici, il s'agit de faire un repérage dans la structure du texte pour relever les disjonctions et les associations opérées dans les discours76(*).

? Le niveau de culture

Il est ici question de repérer les différentes connotations que l'auteur institue dans son discours

- Repérer les mots définis

Cela consiste à identifier dans le discours les mots que l'auteur utilise, mais qui échappent à la compréhension du reste de groupe pour deux finalités ;

? Soit pour révéler de l'idée que le locuteur se fait de ses interlocuteurs.

? Soit pour rendre compte les champs d'intérêt du locuteur, ceux sur lesquels il ne veut pas d'erreur de communication. Ces définitions sont souvent idéologiques.

- Repérer les mots non définis

Ce niveaux suit l'explication du précèdent niveaux, la différence s'établit au niveau de l'identification du mot qui paraît inconnu au lecteur dans son intégralité (ni le mot ni la lexie n'est connue

- Repérer les mots traducteurs

Il s'agit des métaphores à fonction traductrice qui visent à faire passer une communication à propos d'un événement dans un registre de vocabulaire connu du lecteur. (Réf) - Repérer les termes connotés

Ce sont les termes qui ont l'air d'appartenir à la langue commune, mais dont le sens a été dévié par certaines connotations qu'il faut connaître pour comprendre le terme.

- Regrouper les termes par registres

Finalement, le regroupement des termes en registre sportif, politique, médical, etc. permet de repérer le niveau de culture privilégié ou imposé par l'émetteur à son public.

- L'idéologie du locuteur

Après avoir étudié le texte du point de vue de son contenu, J. Gritti propose deux filtrages destinés à mettre en lumière la manière dont le locuteur se situe vis-à-vis du contenu qu'il désire transmettre. Cette partie permet de situer l'acteur dans l'analyse et de rendre compte du degré d'auto-implication du locuteur. Il s'agit donc d'une analyse de l'énonciation. On pourrait, en s'inspirant d'autres démarches, notamment celles de M. PECHEUX (formations idéologiques), de M. FOUCAULT (formation discursive) ou GREIMAS (schéma actantiel), proposer encore d'autres filtrages. (Réf) discours et analyse du discours77(*).

? Les connotations qualitatives

L'analyse consiste, à l'exclusion de tout ce qui est purement descriptif, à repérer tout ce qui sert à apprécier ou à déprécier une réalité. L'ensemble des connotations permettra de percevoir quel est le type d'argumentation préféré par l'auteur. 78(*)

? L es lieux idéologiques

Inspiré des  topoi d'Aristote, les endroits du discours où l'idéologie s'investit de manière implicite. C'est-à-dire repérer dans l'énoncé les traces d'un positionnement dans la formule phraséologique.

? Les figures de déploiement

Ce filtrage s'occupe de la manière dont le locuteur fait fonctionner le texte, des rapports qu'il établit à l'intérieur de celui-ci, des « figures de style » qui en garnissent l'argumentation. 79(*)

- Les rapports de communication

L'acte de communication comprend trois éléments : un locuteur, un message, un destinataire. Il s'agit maintenant d'examiner le rapport entre le locuteur et le destinataire.

? Le rapport entre locuteur et destinataire

Ce filtrage veut repérer dans le discours les traces des acteurs de la communication : Fauteur-locuteur, le(s) destinataire(s), ainsi que les relations entre les destinateurs et destinataires. Ces relations se manifestent pour chaque acteur dans trois lieux privilégiés : l'usage des pronoms (une analyse lexicale), les allusions à soi-même ou les déclarations sur soi, plus explicites.

Pour notre analyse, nous nous limitons à construire une grille d'analyse à partir de trois filtrages sur trois niveaux d'analyse. Au premier niveau portant sur le contenu du discours, nous prendrons le filtrage selon la culture. Au deuxième niveau portant sur l'idéologie des locuteurs ; les connotations qualitatives sera le deuxième module d'analyse et au troisième niveau, nous pour analyser le rapport de communication, nous travaillerons sur ce rapport entre locuteur et destinataire.

S'agissant d'une analyse croisée, la seconde partie d'analyse est du type conversationnel.

I.3.3. L'entretien

C'est la situation au cours de laquelle un chercheur, essaie d'obtenir d'un sujet des informations détenues par ce dernier, que ces informations résultent d'une connaissance, d'une expérience ou qu'elles soient la manifestation d'une opinion. C'est donc le type de relation interpersonnelle que le chercheur organise avec les personnes dont il attend des informations en rapport avec le phénomène qu'il étudie80(*).

L'entretien est une démarche qui se base sur l'acte de communication, cette démarche est préparée, et respecte des normes préétablies. L'entretien permet au chercheur d'entrer directement en contact avec le sujet qui se retrouve au centre de sa recherche. Il permet à la recherche un arrière-plan aux hypothèses relevées, mais aussi de confirmer les aspects des résultats qu'une analyse d'autre type offre.

Pour notre compte, l'entretien nous permet de questionner la pratique journalistique en confrontant les résultats des analyses du corpus (les énoncés de presse dont il est l'énonciateur. Et donc il ajouta à notre observation et à notre analyse, un regard interne pour compléter la recherche. L'entretien se présente sous diverses formes, il peut être directif (structuré), semi-directif et ouvert.

I.3.3.1. L'entretien semi-structuré

L'entretien semi-directif est l'un de formes d'entretiens utilisé dans la démarche qualitative. Il porte sur un certain nombre des thèmes identifiés dans un guide d'entretien formulé au préalable par l'enquêteur.

La particularité de l'entretien semi-directif réside dans sa mission de démystifier le protocole, et d'orienter la recherche vers une forme conversationnelle pour éviter d'enfermer l'interviewé dans de questions techniques.

I.3.3.1.1. Le guide d'entretien

Le guide d'entretien est l'outil qui sert à inscrire les grands thèmes ou les questions à aborder. Il permet également d'inscrire les éléments de réponse tout au long de l'entrevue.

I.3.4. Techniques

Pour mener à bien notre étude, nous usons de l'observation participante et furtive.

I.3.4.1. L'observation furtive

En effet, l'observation furtive permet au chercheur d'être un examinateur extérieur du phénomène qu'il étudie. Par contre l'observation participante, introduit le chercheur dans l'expérience du phénomène qu'il étudie81(*).

Conclusion partielle

Ce premier chapitre est la partie lumineuse de ce travail. Il a permis de poser les cadres de compréhension du sujet qui occasionne cette étude, cadres qui ont fait objet d'une économie dans les liminaires. Subdivisée en trois sections, chacune d'elle avait pour ambition d'éluder la démarche de cette étude.

Dans la première section, consacrée à la clarification conceptuelle, nous avons défini les termes qui apparaissent dans notre sujet de manière, mais aussi indirecte. Une étape importante, car il permet de comprendre l'intitulé du travail et de le situer dans des champs théoriques. Cette partie a joué un rôle crucial pour justifier les perspectives théoriques. En traçant ainsi un chemin logique, entre le discours politique, journalistique et les pratiques langagières qui ont soutenu le sens donné au concept clé de cette étude ; la fabrique sociolinguistique.

Dans la deuxième, nous avons inscrit cette conceptuelle dans nos perspectives théoriques. En effet chaque niveau d'appréhension conceptuelle sous-entendait une ou deux approches théoriques. Les approches exposées convergent, et se situent dans une interdisciplinarité interne, en ce sens où la science du langage se décline dans plusieurs domaines à l'instar de la sémiolinguistique qui met ensemble la science de la langue, la science de signe et celle de l'information et de la communication.

Dans la troisième section, nous avons exposé la méthodologie essentiellement qualitative, qui sera mise en pratique pour étudier notre problème.

DEUXIÈME CHAPITRE : DE LA SITUATION SOCIOLINGUISTIQUE AU TERRAIN DE RECHERCHE

Le deuxième chapitre de notre travail a deux points. Le premier point traite de la langue française, principalement à Kinshasa. Dans celui-ci nous faisons une brève présentation de la situation du français à Kinshasa, car celle-ci se retrouve au coeur de notre travail. Le deuxième point consiste à présenter le terrain d'analyse. Nous présenterons au premier plan les médias pure players desquels les journalistes sont nos interviewés et dans le second plan, nous présenterons le corpus de notre travail qui doit être soumis à l'analyse textuelle.

II. 1. Situation sociolinguistique à Kinshasa

Ce point est important, car il traite du français ; le sujet qui réunit tous les domaines cités dans ce travail. Il ne s'agit pas de centraliser l'attention autour de celui-ci, il s'agit plutôt de présenter la situation linguistique du français, car de lui, nous tirons les 10 mots présents dans le corpus fini de l'analyse textuel, mais aussi parce qu'il s'agit de la langue qui retrouvée dans le discours journalistique.

II.1.1. Aspects sociodémographiques

La République démocratique du Congo possède plus de 48 millions de locuteurs du français dans la francophonie, dont plus de 10% de locuteurs en Afrique subsaharienne.82(*) La République Démocratique du Congo possède une grande variété linguistique. Elle possède quatre langues véhiculaires les plus parlées dans la capitale: le lingala, le kikongo, le swahili et le ciluba. Ainsi que les 221 vernaculaires Celles-ci se retrouvent dans les périphéries de la capitale, sont cependant manipulées par quelques citoyens dans la capitale à cause de l'exode rural. Le français est donc la langue officielle (du pouvoir, de l'administration, de l'enseignement, de la presse, etc.).

Dans la capitale, pour mesurer le succès d'une langue et ainsi situer une certaine influence, il faut nécessairement recourir à la catégorisation de classes sociales imbriquées aux attitudes linguistiques83(*). Ce passage est absolu, il aide à une formalité dans un faisceau d'arguments légitimes d'une influence d'une langue au détriment de l'autre à Kinshasa. Ces deux langues sont le Lingala opposé au français, sachant que c'est la langue française qui intéresse dans cette étude. Les attitudes linguistiques soulignées sont en effet, une manifestation d'un intérêt, c'est-à-dire, les motivations d'usage du français ou du lingala en ce que chacun implique.

Vu de cet angle, nous nous amènerons à penser que la langue de l'étranger est en conflit avec la langue socioculturelle. Les motivations sont diverses. C'est ainsi que reprenant le contrôle, il y a une appropriation culturelle.

II.1.2. Stratification sociale et usage de la langue

Les lignes introductives ont souligné la difficulté de mesurer l'influence de la langue française. Soutenant qu'il existerait des cadres qui laissent à une considération du plus influent. Dans ce contexte, il faut recourir aux classes sociales et aux attitudes linguistiques. L'ambiguïté se situe de la considération même, celle-ci serait institutionnelle ; le cadre légal accordé au français un caractère officiel, par ricochet, le français est la langue du pouvoir. Cet argument annule toute confrontation, si cela doit être pris dans toute sa légalité, mais ce besoin né dans une perspective plus profonde : le français est historique, il raconte une époque de domination, d'où, le rejet de sa forme culturelle, l'adoption d'une forme locale.

Or le lingala par exemple naît dans un cadre géographique légitime. Cependant ce qui confère au français, une place, aux premiers abords, est d'ordre psycholinguistique et émotionnel, en ce sens où, lorsqu'il est parlé, il crée le souvenir, l'identité et l'appartenance. Aux seconds abords, les locuteurs du français local bénéficie de la reconnaissance auprès de ses pairs ; une réalité opposée à la stigmatisation avec le lingala84(*). A partir de ces deux facteurs, nous pouvons situer la place du français dans la capitale congolaise à ces trois niveaux sociaux qui engendrent des attitudes linguistiques85(*).

La classe supérieure ; retrouvées dans la politique du pays, les instances religieuses, les milieux éducatifs, dans la presse, etc. à côté de celle-ci il existe, la classe moyenne qui engendre une attitude politicienne, et la classe ouvrière qui engendre une attitude puriste considérant le français comme une honte et une aliénation. Ce qui nous intéresse est la première classe, car elle impacte le reste86(*).

II.1.3. Classe supérieure et attitudes linguistiques du Français à Kinshasa

La classe supérieure donne lieu à trois types d'attitude observables dans la capitale ;

- l'attitude colonialiste, elle tente de prouver l'existence du français d'Afrique, et ce français doit se contenter d'introduire un vocabulaire de la réalité africaine tout en restant conforme à la norme du français standard. 87(*)

- L'attitude copropriétariste : elle considère le français comme une copropriété, comme « un fond commun qui constitue le trésor collectif », qui doit partager les mêmes valeurs et la même considération au même titre que le français local.88(*)

- L'attitude appropriationniste : ici, le français est considéré comme « un butin de guerre » un trésor que l'africain, quel que soit son pays, a arraché aux colons. Elle suppose qu'il faut rebaptiser le français local dans son contexte national.89(*)

Dit ainsi, la pertinence de ce travail puise sa force dans ces attitudes qui nous permettent de présenter les mots qui sont le soubassement de notre analyse dans le troisième chapitre. Et sur base desquels nos entretiens ont été portés.

II.1.4. Présentation des occurrences d'analyses

Ces occurrences sont des mots que nous retrouvons dans les articles de presse congolais. Ils sont puisés dans les différentes communications d'acteurs politiques, produits à un moment précis de la vie publique ; soit pendant la période préélectorale, électorale et postélectorale, ils sont ensuite récupérés par la presse pour en faire des articles de presse en ligne.

Il sied de noter que nous les délimitations entre les productions journalistiques allant de Décembre 2021 à Décembre 2022, puisque quelques-uns ont été produits plus tôt et dont la remontée de source étouffera l'actualité du travail. Il s'agit de :

1. Glissement

2. Déboulonnage, (Déboulonner)

3. Taliban

4. Nouvelles unités

5. Maper, Mapé, (placer sous map)

6. Béton

7. Base, (consulter la base)

8. Guerriers

9. Kabilie

10. Coup de poing

Ces mots se retrouvent dans notre corpus que nous avons constitué à partir de deux médias en ligne. Actualité.cd et Politico.cd

II.2. Présentation du terrain de recherche

Nous avons choisi de travailler avec Actualité.cd et Politico.cd en raison de leur référencement, et du fait qu'en tant que pure players en RDC, la couverture de l'information est large, aussi qu'ils disposent d'une grande audience. Cependant, la raison est également spécifique, nous avons sélectionné un média qui pratique un journalisme factuel et un média qui pratique un journalisme engagé.

II.2.1. Un journalisme factuel : Actualité.cd

Le journalisme factuel est celui dont la pratique respecte en tout temps la sacralité des faits dans le traitement de l'information. Il se retrouve dans une pratique qui cherche l'effet de réel. Actualité.cd se retrouve dans cette catégorie, en ce sens où les informations qu'il offre, racontent des faits recueillis comme ils se présentent. Cela a pour but de donner et de préserver la crédibilité du média.90(*)

II.2.1.1. Actualité.cd en chiffres

- Date de création : 2016

- Fondateur : LIGODI Patient

- Nature : éditeur d'actualités et médias.

- Statistiques réseaux : Twitter : 636 323 suiveurs/ Facebook : 200.000 abonnés/ YouTube : 7.000 abonnés/ Instagram : 92.000 followers

- Rubriques principales : Politique, Sécurité, Sport, Economie, Société, etc.

Tableau 1 : Actaulité.cd en chiffres

Actualité.cd

 

Classement, catégorie média en ligne

1ere place

Nombre de visites

961.8000 en visite totale

Répartition visiteurs : Genre et tranche d'âge

- 58% d'hommes contre 41% de femmes

- Age de visiteur entre 25 et 34 ans, soit 29.33%

Pays principaux

République Démocratique du Congo, Afrique du Sud, Belgique, Cameroun, et autres

Source : Similar web

II.2.1.2. Présentation d'Actualite.cd

Actualite.cd, est un média numérique congolais de type commercial, basé à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, sise avenue Rochereau Tabuley (ex. Tombalbaye), numéro 32, dans la commune de la Gombe, qui a été lancé le 04 août 2016 à l'Hôtel Invest à Kinshasa, par le journaliste Patient Ligodi qui est son fondateur et actuel Directeur général, devant Boucard Kasonga Tshilunde (Président de l'Union nationale de la Presse congolaise de l'époque), plusieurs professionnels de la corporation journalistique et une quinzaine de médias91(*).

Au départ Actualite.cd n'avait que trois rubriques, dédiées principalement aux informations liées à la politique, l'économie et la sécurité et une déclinaison sous forme d'humour avec la rubrique caricature, chapotée, par le bédéiste et caricaturiste congolais Thembo Muhindo Kash. Dans son discours lors du lancement d'Actualité.cd, son fondateur Patient Ligodi avait affirmé s'être servi de son expérience lors de son passage à Politico.cd, pour bâtir un média encore plus professionnel, plus envoûtant, plus réactif et plus complet. Actualite.cd est alors née pour délivrer l'information en temps réel.

Son crédo demeure que l'information congolaise doit d'abord être donnée par les médias congolais et non par les médias étrangers. Très vite, l'expérience d'Actualité.cd a commencé à intéresser le monde médiatique francophone au point que le 21 octobre 2016, Patient Ligodi le présente à l'Université Libre de Bruxelles (ULB) dans le cadre de la conférence sur le journalisme et nouvelles technologies de l'information et de la communication en Afrique subsaharienne.

En décembre 2016, une équipe de la radiotélévision belge de la communauté française (RTBF) a passé plusieurs jours à la rédaction d'Actualité.cd pour un long reportage sur la couverture de la crise politique congolaise par la rédaction d'Actualité.cd. Ce reportage intitulé « Au coeur de l'Info » réalisé par Wendy Bashi et Jean-Marc Vierset a été diffusé sur la RTBF le 6 janvier 201692(*).

Au début de l'année 2017, Actualite.cd est devenu membre de l'Association des médias d'informations en ligne de la RDC (MILRDC) qui a vu le jour à la suite de la Ière Assemblée générale tenue le 12 février 2017. Patient Ligodi, à cet effet, est devenu le tout premier président de cette plateforme qui a pour but la promotion et la défense de la production et l'accès à l'information en ligne pour tous dans notre pays. Le 16 février 2017, Next Corp a lancé l'application mobile Android d'Actualité.cd en avril 2017, une équipe de la radio onusienne Okapi a passé une journée à la rédaction d'Actualité.cd et a produit un reportage sur le traitement de l'information dans cette rédaction atypique.

Le 26 mai 2017, Actualite.cd a organisé la toute première édition de son événement le News Forum devant environ 200 personnes au Centre Wallonie Bruxelles de Kinshasa. Corneille Nangaa, Président de la Commission électorale nationale et indépendante (CENI) de l'époque était face aux journalistes d'Actualité.cd aux internautes qui intervenaient via Twitter, Facebook et WhatsApp, en plus de la participation d'une centaine de personnes dans la salle. Le News Forum a été diffusé en direct sur Twitter (Périscope) et sur Facebook Live. Le film Chroniques congolais sur l'expérience Actualite.cd, réalisé par la cinéaste Wendy Bashi, a été projeté en avant-première à Bruxelles le 29 mai 2017.

Actualite.cd a remporté plusieurs distinctions et récompenses dont les trois Prix Lucien Tshimpumpu de la liberté de la presse décernés par l'Union nationale de la presse du Congo (UNPC) et le Conseil supérieur de l'audiovisuel du Congo (CSAC) lors de l'édition 2017. L'édition 2017 du Prix Lucien Tshimpumpu restera historique car c'était pour la première fois qu'un média en ligne puisse être primé et les trois Prix de cette édition ont été tous décernés aux journalistes de la rédaction d'Actualité.cd, ce qui était également une première, de voir les journalistes d'une même rédaction être lauréats à ces trois Prix93(*).

Depuis la succession de ces évènements, Actualite.cd a franchi différentes étapes qui ont fait de lui aujourd'hui l'un des géants de la presse en ligne en RDC. En janvier 2020 les chiffres d'Actualité.cd étaient estimés à environ 1 600 000 visiteurs uniques par mois, environ 2.000.000 de visites par mois, plus de 250.000 followers sur Twitter/lère audience Twitter d'un pure player d'info, près de 200.000 fans sur. Facebook, plus de 10.000 abonnés à la Newsletter, plus de 5 000 téléchargements de l'application et plus de 31 000 abonnés sur Instagram.

II.2.1.3. Statut juridique et ligne éditoriale

Le média en ligne Actualite.cd appartient à la société Next Corp, spécialisée dans la communication digitale et dans l'édition des contenus de création d'entreprise pour internet en République démocratique du Congo. Next Corp est enregistré comme établissement au Guichet Unique de Création d'Entreprise (GUCE) avec un numéro du registre de commerce, une identification nationale et un numéro d'impôt. Pure Player à vocation neutre, Actualite.cd n'apporte aucun jugement personnel dans les informations qui sont livrées94(*).

II.2.1.4. Organisation

- Structure

Le media en ligne Actualite.cd en tant qu'une entreprise de presse est composé des organes suivants: La direction générale, la direction de publication, la rédaction en chef, le responsable administratif et financier, le responsable logistique, la rédaction centrale, la production multimédia, la caricature et la représentation en province.

- Direction Générale

La direction générale d'Actualité.cd est sous l'autorité de Patient Ligodi (Directeur Général). Il représente la société devant les tiers (actionnaires, institutions politiques), engage l'entreprise auprès des partenaires, supervise l'ensemble des activités de l'entreprise. Il est le garant de la stratégie générale et de la vision de la société.

- Direction de publication

Patient Ligodi est le directeur de publication d'Actualité.cd, il est secondé par Stanys Bujakera (directeur de publication adjoint) et de trois autres directeurs de publication adjoints, qui ont pour charge, l'animation des desks spécialisés :

- Direction de publication Foot.cd

La direction de publication de Foot.cd est dirigée par Monsieur Michel Tobo. Son rôle est de rendre public les informations footballistiques afin de les communiquer au grand public.

- Direction de publication DeskEco.com

La direction de publication de DeskEco.com est gérée par Monsieur Amédée Mwarabu. Son rôle est de rendre publiques les informations économiques.

- Direction de publication DeskNature.com

La direction de publication de DeskNature.com est sous la responsabilité d'Auguy Mudiayi. Son rôle est de fournir les informations sur les enjeux du bassin du Congo, la salubrité, l'environnement, le développement durable, la nature, le climat, l'eau, etc.95(*)

- Rédaction en Chef

La rédaction en chef d'Actualité.cd est composée d'un rédacteur en chef en la personne de Patrick Maki et de deux secrétaires de rédaction, les journalistes Japhet Toko et Michel Tobo. La rédaction centrale a pour tâche de coordonner la rédaction centrale et veiller au respect de la ligne éditoriale du média. Elle assure également le lien entre la direction générale et les autres services techniques et administratifs.

- Responsable administratif et financier

Les responsabilités administratives sont coordonnées par Miss Bangala et Raïssa Tshikandama. Elles gèrent les ressources financières de l'entreprise et est chargée de dresser les prévisions budgétaires; de normaliser les écritures de paiement des créances et de recouvrement des recettes et mettre à jour les documents comptables.

- Responsable logistique

La logistique d'Actualité.cd est dirigée par Lucien Ligodi qui a pour mission d'élaborer la politique de gestion de flux et de planning production.

- Rédaction centrale

La Rédaction centrale d'Actualité.cd basée à Kinshasa est composée de 15 journalistes reporters, il s'agit de : Patrick Maki, Auguy Mudiayi, Prisca Lokale, Japhet Toko, Stanys Bujakera, Michel Tobo, Grâce Muwawa, Emmanuel Kuzamba, Fonseca Mansianga, Blaise Baise, Thérèse Ntumba, Ivan Kasongo, Jordan Mayenikini, Clément Muamba, Berith Yakitenge.

- Production multimédia

Au sein d'Actualité.Cd la production multimédia qui symbolise la création de l'ensemble des techniques et des produits qui permettent l'utilisation simultanée et interactive de plusieurs modes de représentation de l'information, c'est-à-dire l'ensemble des techniques qui combinent plusieurs moyens de communication de l'information est assurée par : Olivier Muamba; Lydia Muteba; Will Cleas Nlemvo.

? Représentation en province

- Rédaction Grand Katanga

La rédaction de l'espace Grand Katanga, couvrant les actualités des provinces qui constituaient autrefois l'ex-Katanga la Lomami, le Tanganyika, le Haut-Lomami et le Haut-Katanga) est dirigée par les journalistes José Mukendi et Ben Akili96(*)

- Rédaction Grand Kasaï

La rédaction de l'espace Grand Kasaï, couvrant les actualités des provinces qui constituaient autrefois l'ex-Kasaï Occidental et Oriental (le Kasaï, le Kasaï Central et le Sankuru) est dirigée par le journaliste Sosthène Kambidi.

- Rédaction Région des Grands Lacs

La rédaction de la région des Grands Lacs composée de la République. Démocratique du Congo, le Burundi, le Kenya, le Malawi, le Mozambique, l'Ouganda, le Rwanda, la Tanzanie et la Zambie, est sous la direction des journalistes Justin Mwamba, Yassin F, Jonathan Kombi, Yvonne Kapinga, Claude Sengeya, Freddy, Lavoix Lubunga, Chadrack Londe.

- Rédaction Kongo Central

La rédaction de la province du Kongo Central (ex. Bas-Congo) est dirigée par le journaliste Danny Kinda Nzita.

- Rédaction Grand Bandundu

La rédaction de l'espace Grand Bandundu couvrant les actualités des provinces qui constituaient l'ex-Bandundu (le Kwango, le Kwilu et le Mai-Ndombe), est gérée par les journalistes Jonathan Mesa et Gabriel Mbumba.

II.2.1.5. Fonctionnement

Cette structure fonctionne comme une rédaction normale avec un personnel qui travaille au quotidien depuis Kinshasa dans la collecte, le traitement et la diffusion des informations. La rédaction est composée d'une vingtaine des jeunes journalistes habiles en nouveaux médias et spécialisés en politique, sécurité, économie, société, santé, justice, sports etc. Actualité.Cd propose chaque jour en moyenne 20 dépêches contenant textes, photos, vidéos, infographies, vidéos avec pour objectif de tenir informé avec une nette longueur d'avance. L'équipe s'appuie sur des sources directes dont les témoignages sont toujours mis en avant.

Il dispose également des correspondants dans les 26 provinces que compte la RDC en général et particulièrement dans les grandes villes du pays telles que Lubumbashi (Haut-Katanga), Goma (Nord-Kivu), Bukavu (Sud-Kivu), Kolwezi (Lualaba), Kisangani (Tshopo), Mbandaka (Equateur), Matadi (Kongo Central). Kananga (Kasaï-Central), Beni (Nord-Kivu), Bunia (Ituri) etc. tous travaillent sous la coordination de la rédaction centrale basée à Kinshasa.

Les productions d'Actualité.cd se basent sur le travail d'une rédaction centrale basée à Kinshasa, des bureaux régionaux à Goma, à Kananga et à Lubumbashi en plus des correspondants à Bruxelles et à Paris.

Organigramme d'Actualité.cd (voir page 11)

II.2.2. Un journalisme engagé : Politico.cd

Le journalisme engagé est plus militantisme97(*). L'écriture journalistique dénonce et choque. Les journalistes qui usent de ce type, mettent en avant la fibre patriotique pour construire la crédibilité. Le journalisme engagé est aussi une pratique interactive, il crée un lien entre les journalistes et le public.

II.2.2.1. Politico.cd en chiffres

- Date de création : 2016

- Fondateur : LITSANI Choukran

- Nature : éditeur d'actualités et médias.

- Statistiques réseaux : Twitter : 702.514/ Facebook 520.00/ YouTube :

- Rubriques principales : Politique, Sécurité, Sport, Economie, Société, etc.98(*).

Tableau 2 : Politico.cd en chiffres

Politico.cd

 

Classement catégorie média en ligne

12e place

Nombre de visites

261.000 en visite totale

Répartition visiteur : genre et tranche d'âge

- 57.88 % d'hommes contre 42.12%

- Dominé par les 24 à 34 ans

Pays principaux

République Démocratique du Congo, Cameroun, Canada, République Tchèque, Zimbabwe

II.2.2.1. Présentation de l'entreprise

POLITICO.CD appartient au holding purement congolais, LEOPARDS MEDIAS GROUP, qui est, en terme d'audience, la première agence presse et médias de la RDC. La totalitéì de l'équipe tant rédactionnelle que technique est congolaise, ce qui fait de ce média un produit local.

Le souci du détail est une prioritéì chez POLITICO.CD qui reste
de loin le média congolais ayant l'infrastructure technologique la plus élaborée. Le média est également disponible en format vidéo, et en version web, mobile et imprimée.

POLITICO.CD est le point de référence obligeì pour tous ceux qui ne veulent pas simplement se contenter de « consommer» l'information, mais se passionnent pour la confrontation d'ideìes dans un pays grand et prospère. Une autre facon de faire... Une reìdaction, composeìe de journalistes expeìrimenteìs et de jeunes reporters : elle assure du contenu du site et une bonne partie de sa production. Un cercle de speìcialistes, de passionneìs et de témoins qui apportent leurs regards et leurs lumières sur l'actualiteì.

Le siège de POLITICO.CD se trouve sur l'avenue Kitega n°217 (croisement Mushi), commune de Lingwala, immeuble Shadary, appartement 8, au deuxième étage.

- Historique

Crééì en février 2016 par Benjamin Litsani Choukran, POLITICO.CD est devenu en un temps record l'acteur majeur de l'information en ligne en RDC et le seul meìdia traitant principalement de la politique du pays, bouleversant les pratiques habituelles tant au niveau de la rapiditéì du traitement de l'information que dans la profondeur99(*).

Au regard des défis actuels portés par les nouvelles technologies de l'information et de la communication, POLITICO.CD a étéì lanceì pour répondre au défi de l'information de qualitéì en République Démocratique du Congo, dans le domaine politique.

Il est donc un meìdia dédiéì aÌ la promotion d'un journalisme audacieux. Un journalisme qui apporte la transparence dans le débat public, ainsi que dans la gestion de la chose de l'Etat. Un contre-pouvoir qui, véritablement, se place au milieu des acteurs politiques de tout bord et milite pour la justice.

Politico.cd est un site d'information et d'enquête réellement premium, orienteì vers l'intérieur que l'extérieur. Sa singularitéì, au regard de l'offre éditoriale existante en RDC, se caractérise par son très haut niveau d'exigence tant rédactionnelle que ergonomique. Résolument haut de gamme, il s'adresse avant tout aÌ un lectorat de l'élite, ce qui lui permet de se positionner comme principale source d'information crédible sur la question politique en RDC.

Les applications mobiles de POLITICO.CD regroupent tant la version web que le magazine papier, tout en offrant une expérience unique. En version Android et IOS, elles offrent un canal par excellence de diffusion et de fidélisation du lectorat. Des outils de notifications ainsi que l'ergonomie de standard international permettent aux lecteurs de rester aÌ la pointe de l'information en temps réel, tout en intervenant au débat.

POLITICO MAGAZINE est un mensuel exclusivement consacreì aÌ l'actualiteì politique en RDC. Acteur «du politique» et sociétal avec des valeurs républicaines, d'ouverture, de modernitéì, d'audace et d'innovation, il est aussi le magazine des changements aÌ l'affut des ideìes nouvelles.

POLITICO développe l'actualiteì avec un regard décalé et un ton qui lui est propre en laissant une large place aÌ la photo. Sa mise en page et son style font de lui un magazine international dédié aux décideurs. Il fait suite au site d'actualiteì POLITICO.CD et englobe, en son sein, quatre thématiques dont : LA POLITIQUE, L'ECONOMIE, LA PROSPECTIVE ET LE DEBAT, permettant aux annonceurs d'associer leur image au domaine spécifique de leur prédilection.

Tireì aÌ 25.000 exemplaires en édition nationale, et, tous les six mois, 5000 en édition internationale, le magazine contient 130 pages toutes en couleur, imprimées en Afrique du Sud. Ce qui fait de lui un magazine papier indépendant en République Démocratique du Congo. Le magazine est directement distribueì aÌ 5000 décideurs et hommes politiques aÌ travers le pays, en plus d'être vendu dans la rue, faisant de lui le magazine l'un des magazines les plus lus du pays100(*).

II.2.2.2. Cadre juridique

POLITICO.CD et ETERNITY STUDIO appartiennent à LEOPARDS GROUP SARL qui a comme ID. Nat : 01-93-N79269Z et RCCM : 14-A-05002.

II.2.2.3. Fonctionnement

La rédaction de POLITICO.CD travaille tous les jours et en continu. Les journalistes ne sont pas obligés de venir tous les jours dans la rédaction pour travailler mais doivent produire au moins trois articles par jour en descendant sur le terrain soit en faisant le monitoring. POLITICO.CD met à la disposition de tous les journalistes, une connexion internet à la rédaction et de manière individuelle, des frais de transport chaque semaine pour toute sorte de déplacement lié au travail, des gilets pour être facilement identifiés lors des évènements.

Chaque journaliste est appelé à envoyer dans le forum digital de la rédaction un sujet sur lequel il compte travailler. Après l'appréciation ou recommandation du rédacteur en chef ou secrétaire de rédaction, il peut alors se lancer dans le traitement. Une fois fini, le journaliste renvoie son article dans le même forum pour sa relecture par le rédacteur en chef soit le secrétaire de rédaction avant sa publication. Au cas où le journaliste ne présente aucun sujet à la rédaction, le rédacteur en chef soit le secrétaire de rédaction peut lui confier une tâche à remplir.

Avant que tout article soit mis en ligne, le webmaster doit avoir l'autorisation de le faire venant du rédacteur en chef ou du secrétaire de rédaction qui joue également le rôle de directeur de publication et directeur de publication adjoint. Chaque journaliste est appelé a envoyé dans le groupe WhatsApp de la rédaction, le sujet sur lequel il travaille, de peur qu'un autre ne tombe dessus.

En ce qui concerne la descente sur le terrain, le journaliste signale toujours à la rédaction le sujet sur lequel il travaille et le lieu où se déroule l'événement à couvrir. La rédaction peut également dépêcher un journaliste sur le terrain afin de couvrir un événement lié à l'actualité, soit de clients ou partenaires.

Outre le quota d'au moins trois articles par jour, les journalistes rédigent à côté des dossiers de presse et des enquêtes journalistiques pour alimenter le site web et permettre ainsi aux lecteurs d'avoir des explications sur un sujet d'actualité ou approfondir leur connaissance sur une affaire donnée. Certains journalistes ont des accréditations dans certains ministères et institutions publiques et couvrent continuellement les activités de ces organisations.

POLITICO.CD a aussi des correspondants qui se trouvent dans certaines zones de la République Démocratique du Congo (Nord-Kivu et autres) pour couvrir tout ce qui se passe dans ces contrées. Il contacte diverses personnes ressources pour recueillir auprès d'elles des informations de première main et exploite de documents officiels pour proposer au public des informations dont il a certainement besoin

Organigramme

II.3. Présentation d'articles de presse

Dans ce point, nous allons présenter les articles de presse qui seront soumis à l'analyse textuelle. Nous tenons à les présenter au second plan car ils sont tirés de deux médias présentés dans la partie précédente. Le corpus est composé de plus ou moins 5O articles, lesquels seront présentés selon le modèle simpliste par Mots et Description de l'unité (article). Soulignons que les signataires de ces derniers ont requis l'anonymat.

Nous procédons par deux tableaux, le premier reprend tous les articles d'Actualité.cd et le second, ceux tirés de Politico.cd, avec comme indicateurs les dix mots cités ci-hauts, pour chaque médias.

II.3.1. Articles Actualité.cd

Tableau 3 : Présentation des articles d'actualité.cd

MOTS

DESCRIPTION DE L'UNITÉ

Glissement

Titre

Date

Rubrique

RDC: "Il est hors de question que les acteurs politiques marchandent la guerre à l'Est du pays pour obtenir un glissement de mandat «-Delly Sesanga après échange avec Conseil de Sécurité de l'ONU

 

Politique

RDC: catholiques et protestants plaident pour le prolongement de la période d'enrôlement des électeurs et s'insurgent contre tout glissement du calendrier électoral 

 

Politique

 

Base

RDC : « A Genève, ce qui a faussé tout, c'est le mode de désignation du candidat commun (Kamerhe)

(Mardi 13 Novembre 2018)

Politique

RDC : Matungulu regrette la décision de Tshisekedi et maintient son soutien à Fayulu

(Lundi 12 Novembre 2018)

Politique

RDC : Kamerhe se retire à son tour de l'accord de Genève

(Lundi 12 Novembre 2018)

Politique

 

Taliban

Dans l'Est de la RDC, l'autre guerre de la désinformation

Mercredi 21 Décembre 2012

Sécurité

RDC : femmes des médias et liberté de la presse sur les réseaux sociaux, quelle attitude adopter face aux attaques ?

Vendredi 14 Mai 2021

Femme

 

Kabilie

Assemblée nationale : la pétition « préfabriquée » contre Mboso vise à mettre à mal la stabilité institutionnelle favorable à la réussite du mandat de Félix Tshisekedi

Jeudi 16 Septembre 2021

Politique

RDC : « Nous avons été pris en otage pour pousser la machine à la sauvegarde des intérêts de Joseph Kabila (l'ancien député Louis Thole)

Samedi 30 Janvier 2021

Politique

RDC : Les élections et les enjeux flous et mitigés depuis 2006, quelles leçons pour la démocratie ?

Mardi 30 Mars 2021

Politique

 

Nouvelles unités

Nord-Kivu : des enseignantes nouvelles unités n'accèdent pas à leur salaire auprès d'une banque par manque des pièces d'identité

09 JUIN 20223

Société

EPST : le ministre des finances rassure que 70503 enseignants NU seront payés au cours de ce mois de Mai

Vendredi 20 Mai 2023

Politique

 

Maper

Dossier Jean-Marc Kabund : `' je crois que ça valait la peine...'

Mercredi 17 Août 2022

Politique

RDC : Placé sous MAP, Ferdinand Kambere transféré à Makala

Mardi 21 Janvier 2021

Politique

 

Guerrier(Warriors)

Etat de siège : le député Crispin Mbindule appelle à une évaluation mais aussi des sanctions à ceux qui ne jouent pas bien leur rôle

Dimanche 18 Juillet 2021

Sécurité

RDC : premier conseil des ministres post-remaniement

Vendredi 31 Mars 2023

Politique

RD : Gentiny Ngobila remercie Félix Tshisekedi pour la nomination des élus de Kinshasa et du Grand Bandundu dans le gouvernement Sama Lukonde

Lundi 19 Avril 2021

Politique

 

Déboulonner

RDC/ « le président Moise Katumbi n'est pas partenaire du président Tshisekedi, C'est son plus grand adversaire » (Steve Mbikayi)

Jeudi 21 Octobre 2021

Politique

Elections en RDC : 12 Conseils destinés aux potentielles candidates

Lundi 06 Février 2023

Femme

Mboso sur les opérations conjointes FARDC-UPDF : c'est la matérialisation de la nouvelle stratégie à bouter hors d'état de nuire les groupes terroristes

Vendredi 24 Décembre 2021

Sécurité

 

Béton

RDC : Mboso n'a donné aucune instruction à un membre de l'assemblée nationale concernant la réception d'un quelconque courrier de démission de Kabund

Samedi 15 Janvier 2022

Politique

RDC : Lancement à Kenge du programme de développement à la base de 145 territoires

Samedi 09 Octobre 2021

Politique

Kinshasa : le service national annonce pour bientôt l'approvisionnement d'autres produits de première nécessité

Mercredi 22 Mars 2022

Société

 

Coup de poing

Opération coup de poing : sur ordre du chef de l'Etat, Gentiny Ngobila a dirigé la démolition des constructions anarchiques sur la baie de Ngaliema

Jeudi 26 Janvier 2023

Politique

Opération Coup de poing à Kinshasa : Après évaluation, Gentiny Ngobila satisfait de travaux d'embellissement à Masina et Limete

Samedi 21 Janvier 2023

Politique

 

II.3.2. Articles Politico.cd

Tableau 4 : Présentation des articles de Politico.cd

MOTS

DESCRIPTION DE L'UNITE

Glissement

Titre

Date

Rubrique

Elections en 2023 en RDC : « Félix Tshisekedi prépare le glissement » (JM Kabund)

Mardi 18 Juillet 2022

Politique

Les députés USN accusent le FCC de bloquer le processus électoral et à pérenniser la culture du glissement

Samedi 16 Avril 2022

Politique

 

Base

RDC : Réclamant la vérité des urnes « la base » UDPS appelle Félix Tshisekedi à nommer un premier ministre issu de leur parti politique

Samedi 16 Mars 2019

Politique

UDPS : Jean-Marc Kabund vomi par les secrétaires nationaux de son parti

Vendredi 21 Janvier 2022

Politique

Jean-Marc Kabund conspué par « la base » de l'UDPS au Palais du peuple

Lundi 10 Juin 2019

Politique

 

Taliban

RDC : Ci-gît l'Etat de droit de Félix Tshisekedi

Mercredi 13 Avril 2022

Politique

RDC : Kagamé, le nouvel opposant congolais

Lundi 05 Décembre 2022

Politique

 

Kabilie

Décès de Kyungu Wa Kumwanza : Moise Katumbi pleure « l'un des hommes qui ont fait tomber la Kabilie »

Dimanche 22 Août 2021

Politique

Salomon Kalonda : « tant qu'on fera de la Kabilie même sans joseph Kabila, rien ne changera »

(Lundi 10 Juin 2019)

Politique

RDC : Le Katanga et le monde, équation à plusieurs inconnus (Kikaya Bin Karubi)

Samedi 11 Décembre 2021

Politique

 

Nouvelles unités

RDC : L'intersyndicale de l'EPST accuse Nicolas Kazadi de bloquer la paie de nouvelles unités et menace d'aller en grève

Mercredi 18 Mai 2022

Economie

RDC : 70.053 enseignants nouvelles unités recevront leur salaire d'avril, mai et juin dans « les prochains jours

Samedi 21 Mai 2022

Société

 

Maper

Exclusion de Kabund : la force grise prend acte et appelle à la consolidation de l'UDPS en vue des élections de 2023

Lundi 31 Janvier 2022

Politique

RDC : Vidiye Tshimanga placé sous mandat d'arrêt provisoire

Mercredi 21 septembre 2022

Politique

 

Guerrier (Warriors)

« il n'y a pas de place de satisfaire aux caprices de quelques autorités morales que ce soit » (Félix Tshisekedi)

Jeudi 22 Juillet 2021

Politique

Gouvernement Sama : « l'heure n'est plus aux contestations » autour de la composition de l'équipe gouvernementale » (Willy Minga)

Mardi 20 Avril 2021

Politique

RDC : Tshisekedi Face à la menace Katumbi

Vendredi 07 Octobre 2022

Politique

 

Déboulonner

RDC : « La chute de Thambwe Mwamba consacre le déboulonnage du système dictatorial..(UDPS Jean-Louis Kalamba)

Vendredi 05 Février 2021

Politique

Ituri : Félix Tshisekedi vente les réalisations de l'IGF

Samedi 19 Juin 2021

Politique

RDC : Danny Bavuidi s'adresse à Félix Tshisekedi sur des sujets « dérangeant les congolais »

Jeudi 21 Octobre 2021

Société

 

Béton

RDC : La Résurrection « préfabriquée » de Vital Kamerhe

Mercredi 29 Juin 2022

Politique

RDC : Arrêté pour blanchiment de capitaux puis libéré par grâce présidentielle, Bakonga veut un 2ème mandat pour Tshisekedi

Mardi 03 Janvier 2023

Politique

Félix Tshisekedi, la cour constitutionnelle et le glissement : les dessous d'un coup de force

(Vendredi 14 Août 2020)

Politique

 

Coup de poing

Kinshasa : l'hôtel de ville lance ce lundi, l'opération « Coup de poing » pour dégager le tronçon de Ndjili et la 1ere Rue Limete

Dimanche O8 Janvier 2023

Société

Rencontre Tshisekedi et les bourgmestres : la salubrité et la sécurité de la capitale au centre des échanges

Vendredi 13 Janvier 2023

Politique

 

Les articles ci-dessous seront soumis à l'analyse textuelle selon la grille d'analyse qui est présentée dans le chapitre 3. Néanmoins, faisant cette forme d'analyse, nous l'appliquons que sur une partie du texte.

II.4. Difficultés du terrain

Nous avons rencontré de difficultés d'ordre différent sur trois niveaux ;

- Au niveau du Corpus 

La première difficulté est celle liée à la récolte des mots qui sont essentiellement produits dans le milieu politique congolais, et qui font objet de récupération par les journalistes et mise en information. Dans cette démarche, il a été difficile d'effectuer une remontée des sources et de situer l'élément linguistique dans ce cadre précis. Ce qui a donc concis notre liste.

La deuxième difficulté se situe au niveau de la délimitation. Nous procédons par analyse du texte, lequel est l'article qui comprend l'un des mots sélectionné, délimité dans l'espace et dans le temps. En constituant le corpus, nous constatons que certains articles ne se retrouvent pas dans ce cadre spatio-temporel, et donc pour contre l'embûche, nous le mettons entre parenthèses ( ) pour signifier la différence, mais aussi pour enrichir l'analyse.

La troisième difficulté est liée à l'identité de l'article, selon qu'une rubrique permet de situer la nature de l'information. Dans notre cas, les articles qui se retrouvent dans le corpus ne sont pas tous politiques, plutôt pris dans une procédure de politisation comme l'a indiqué Patrick Charaudeau. C'est-à-dire, la situation de la communication (lieu, acteur, contexte) permet en réalité de les considérer comme des unités politisées.

- Au niveau des entretiens

Ici, la difficulté se situe au niveau du signataire de l'article. C'est-à-dire, nous voulons remonter à l'énonciateur pour comprendre le dynamisme du discours journalistique. Cependant, certains articles sont écrits par des journalistes qui n'appartiennent plus au média choisi.

Aussi nous avons alterné l 'entretien physique et l'entretien en ligne, car la disponibilité des interviewés est périlleuse.

Conclusion partielle

Dans notre deuxième chapitre, plusieurs points se sont mêlés pour le constituer. Nous avons d'abord commencé par présenter l'objet de contextualisation de cette étude ; le français dans une perspective de localisation. Le premier point traitant de la situation sociolinguistique a permis de situer le lecteur, et de le fixer à nouveau sur les objectifs de ce travail. Dans une autre perspective, il a permis de présenter les mots qui fondent l'analyse textuelle.

Dans le deuxième point, nous avons présenté les médias choisis pour mener notre étude. Leur pertinence s'est avancée au niveau de la spécificité que chacun posséderait au regard de l'autre, selon que l'un ait une écriture orientée vers le journalisme factuel et l'autre plus engagé. Mais également, les présenter en chiffres pour sous-tendre à la position de ces derniers et ce que cela implique en tant que pure players.

Le troisième point a alloué la présentation du corpus. Prenant en compte 25 articles de chaque média selon les 10 mots présentés dans la première partie afin d'identifier clairement les unités sur lesquelles l'analyse textuelle est d'application.

Enfin, le dernier point nous a ouvert aux diverses difficultés rencontrées dans différentes phases de notre descente sur le terrain et de diverses stratégies pour contrer les embuscades.

TROISIÈME CHAPITRE : ANALYSE TEXTUELLE D'ARTICLES DE PRESSE EN LIGNE

Actualité.cd et ·Politico.cd

Comme nous l'avons stipulé, nous appliquons deux méthodes qualitatives qui entretiennent de grilles d'analyse différentes. Nous commencerons donc par présenter la première grille qui touche à l'analyse textuelle du discours. Et ensuite la mettre en application d'après la grille méthodologique proposée par Jules Gritti.

III.1. Présentation de la grille d'analyse

Cette grille d'analyse est construite à partir des notions méthodologiques que l'on retrouve dans le modèle de Jules Gritti. Cependant, notre analyse se limite à deux filtrages. Celui de la culture et celui du rapport de communication entre destinateur et destinataire ou encore énonciateur et énonciataire étant dans l'univers du discours.

- Sélection et présentation des unités textuelles élémentaires : nous n'allons pas appliquer la méthode au niveau du texte entier. Nous sélectionnons donc les paragraphes où l'on retrouve le mot qui est étudié. Les paragraphes sont analysés ensemble selon le mot qui crée le bloc d'analyse. En de termes appropriés, ces paragraphes sont des propositions-énoncés

- Cotextualiasation : pour analyser les paragraphes, nous prenons en compte, les textes, environnants l'unité à étudier en soumettant les paragraphes à l'analyse. La Cotextualiasation permet également de comptabiliser la fréquence d'utilisation du terme.

- Application du premier filtrage (contenu discours) : à la suite de la précédente étape, nous soumettons les paragraphes à l'examen textuel au niveau de la culture pour rechercher dans l'unité, la situation de définition du mot ou la situation de non-définition du mot et ainsi ressortir la connotation investie dans le terme.

- Application du deuxième filtrage (rapport de communication) : nous recherchons ensuite dans le texte, le sujet qui énonce et le rapport qu'il établit entre lui-même et son interlocuteur.

- Conclusions du bloc d'analyse : présentation brève de l'analyse du bloc.

- Contextualisation de l'analyse : la contextualisation se fera en amont, au niveau de l'interprétation des résultats.

Avant de passer à l'application de la méthode, il sied de noter quelques consignes qui aident à suivre correctement l'analyse. Il s'agit :

- Tout d'abord au sujet du regroupement en bloc. Le bloc est l'espace d'analyse selon le mot, c'est-à-dire, que pour le mot Base, nous analysons tous les articles de tel média qui traite de ce mot directement. Et ceci se répète pour la même unité mais avec l'autre média.

- Ensuite, il y a des unités d'enregistrement, elles sont investies soit en un de termes tels que idem ou ibidem pour signifier quelque chose qui a été dit. Soit en combinant Lettre chiffre, soit X pour nombre de fois qu'un mot revient dans un article. Notons que lorsqu'il n' y a ni lettre ni chiffre le mot est repris qu'une fois dans l'article.

- Enfin, il convient de noter que l'interprétation englobe les résultats de deux pure players.

III.2. Application de la méthode

III.2.1. Les unités textuelles élémentaires d'Actualité.cd

Article 1, Glissement

- Paragraphe  « :... Il est hors de question comme je l'entends aujourd'hui que les acteurs politiques, les décideurs marchandent la guerre à l'Est du pays pour obtenir un glissement de mandat parce que sans la stabilité de nos institutions nous n'aurons jamais de paix et nous n'aurons jamais de sécurité. Donc, il nous faut des élections qui sont tenues à date, il nous faut de bonnes élections et pour cela je pense qu'il est encore temps de pouvoir mieux faire... »

- ... Si ces propos ont été mal perçus dans l'opposition, du côté du pouvoir en place, cet appel du chef de l'Etat Félix Tshisekedi ne consacre pas le glissement mais plutôt un moyen de pression sur la communauté internationale pour une solution à la situation sécuritaire dans l'Est de la RDC.

X : 2 fois

Article 2, Base

- « ...Je guide ma base quand je suis profondément convaincu que ce que j'ai fait, réellement va amener le peuple à la victoire ou au salut. Mais, là, je me rends compte que c'est une voix, un vote. Mais quand le peuple qui est censé voter vous dit, vous venez ici à Bukavu, Mbandaka, et partout, nous n'allons pas voter pour le candidat commun choisi ... »?

Article 3, Taliban

- ...le pays d'une centaine de millions d'habitants est coutumier du phénomène. A titre d'exemple, les élections mobilisent régulièrement les trolls employés par les ultras des différents partis pour décrédibiliser leurs adversaires, entre le camp des talibans favorables au président Félix Tshisekedi et celui des opposants surnommé Pyongyang'.

Article 4, Kabilie

- ...Pas besoin d'être crack en politologie pour conclure que la pétition initiée contre le président de l'assemblée nationale n'est que dilatoire. Toutes proportions gardées, nombre d'analystes voient derrière cette pétition l'intention délibérée de menacer la stabilité institutionnelle actuelle obtenue au prix d'un dur combat contre la Kabilie.

- ....Halte à la désinformation et à des accusations fallacieuses. Christophe Mboso mérite respect non seulement pour les hautes fonctions étatiques qu'il a occupées avec dextérité, de l'époque de feu président Mobutu à ces jours, mais aussi au regard du rôle qu'il a joué dans le processus de « déboulonnement de la Kabilie » à l'assemblée nationale. Il est donc, à juste titre, l'un des artisans du basculement de la majorité parlementaire que le pays a récemment connu.

X : 2 fois

Article 5, Nouvelles unités

- ...Plusieurs enseignants, victimes de l'insécurité et de la récente éruption volcanique du Nyiragongo ont des difficultés à accéder à leur salaire auprès de la Trust Merchant Bank (TMB) à Goma au Nord-Kivu. Il est exigé à ces nouvelles unités, ayant récemment intégré la paie, à brandir, soit la carte d'électeur, soit le passeport biométrique. Alors que les uns affirment avoir perdu leurs cartes d'électeurs lors de l'éruption volcanique du 22 Mai 2021, d'autres témoignent que leurs pièces d'identité ont été perdues suite à l'insécurité...

- « ...C'est très déplorable lorsque le gouvernement congolais exécute la paie des enseignants nouvelles unités qui ont intégré la paie au niveau du mois d'avril mais malheureusement, tel que vous le savez, ici chez nous, en province du Nord-Kivu, avec les problèmes de guerre, les enseignants ont fui dans les territoires de Nyiragongo, de Rutshuru, les maisons des uns ont été brûlées, ils n'ont plus des cartes d'électeurs... »

- ...ils avaient séché les cours pour exiger au gouvernement l'amélioration de leurs conditions de travail qui passe par la majoration de leurs salaires, le paiement de nouvelles unités et de non payés et autres revendications conformément aux accords de Bibwa.

X : 3 fois

Article 6, Mapé

- Ferdinand Kambere mapé, a été transféré ce mardi matin à la prison Centrale de Makala à Kinshasa, selon des sources judiciaires. Le secrétaire permanent adjoint du PPRD avait passé nuit au cachot du parquet général de Kinshasa Gombe...

Article 7, Guerrier (Warrior)

- ...si le précédent gouvernement a été qualifié comme celui des Warriors, celui-ci est considéré comme celui du rassemblement...

Article 8, Déboulonner

- ...Les candidats doivent être une alternative pour déboulonner les anciens élus dans la circonscription...

Article 9, Béton

- « ... Nous sommes tous unis. Fatshi Béton. À l'UDPS, le Béton a derrière lui qui ? Kabund ? Mboso, le président de l'Assemblée nationale, a derrière lui qui ... ?»

: 2 fois

Article 10, Coup de poing

- Le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila a supervisé, mercredi 27 Janvier 2023, l'opération Coup de poing ; la démolition de constructions anarchiques sur la baie de Ngaliema. Il était accompagné du patron de la police ville de Kinshasa, le général sylvano kasongo, ainsi que du commandant de la 14ème région militaire.

Ceci étant fait, nous appliquons donc les deux filtrages choisis pour opérer l'analyse textuelle proprement dite. S'agissant d'appliquer pour une proposition chaque filtrage, nous procédons par deux tableaux. Le premier concerne le filtrage culture. Et le second, le filtrage rapport de communication. 101(*)

III.2.2. Application du premier filtrage (Actualité.cd)

Tableau n°5 : le niveau de la culture (Actualité.cd)

Niveau de la culture

Unité(s)

X

Défini

Non-défini

Sens

Glissement (A1)

2

Défini ;

Dans l'énoncé 1, nous pouvons dire qu'il existe une définition implicite, que l'on retrouve grâce au co-texte droit de l'unité (mandat), l'énoncé sous-tend alors le glissement comme action liée un mandat dans le sens politique ou électoral, si nous voyons les phrases qui suivent.

Non-défini

Dans l'énoncé 2, l'unité glissement n'a aucun indice de définition. Cependant, sa compréhension est explicite du fait que l'énoncé 1 a implanté le décor de sa signification

Selon le sens 1 de l'unité glissement, ensuite à la suite de sa conception dans l'unité textuelle, nous pouvons ainsi dire `glissement' est le fait de trucher un second mandat.

Base (A2)

-

Pas de définition explicite

Non-défini,

L'unité Base n'a pas d'élément qui explicite sa signification, il est donc non-défini. Cependant, nous tentons de le comprendre dans la relation qu'il entretient avec d'autres parties de l'énoncé

En ce sens, nous pouvons dire que l'unité Base renvoi, en politique, un groupe de personnes partageant une même orientation politique. Ce qui équivaut à un parti politique

Taliban (A3)

-

Défini

L'unité taliban est explicitement définie à un niveau considérable, car les deux co-textes, celui de gaude (le camp des) et celui de droit (favorable à Félix Tshisekedi), construisent sa compréhension. En ce sens, l'unité renvoie à un camp ou un groupe qui est proche ou du sujet Félix Tshisekedi ou qui a une orientation partagée avec ce sujet.

 

- Le sens de cette unité est issu de sa forte relation avec ses co-textes, signifié alors un groupe de soutien au sujet Félix Tshisekedi, un groupe partageant la même orientation politique que le sujet Félix Tshisekedi. Par référence à l'unité Base, elle est également un type précis d'un parti politique.

Kabilie (A4)

2

Pas de définition explicite dans l'énoncé 1 et 2

Non-défini

L'unité Kabilie n'est pas définie dans l'énoncé 1, du fait ni le co-texte gauche n'est pas permet sa compréhension.

Cependant dans l'énoncé 2, le co-texte de l'unité et lui-même sont mis en exergue, cela rappelle alors une activité de mémoire. Pour le comprendre il faut se référer au contexte que le co-texte déboulonner introduit.

L'unité Kabilie n'a de sens qu' implicitement, n'ayant il introduit de notre analyse, un mot collectif. Selon l'espace énonciatif entier, nous comprenons qu'elle soit un camp, évidemment qui partagent la même idéologie politique.

Nouvelles unités (A5)

3

Défini

Dans l'énoncé 1 et 2, l'unité Nouvelles unités est définie, en ce sens où le co-texte enseignant démontre son rapport de signifiance. C'est-à-dire, que la compréhension du mot vient nécessairement de son co-texte, qu'il soit présent ou absent.

L'unité nouvelles unités, signifie désigne une catégorie ou un type de son co-texte (enseignant)

Non-défini,

Il est non-défini dans l'énoncé, non pas pour absence de compréhension, plutôt, parce que les énoncés précédents ont dynamisé sa conception.

Ici, il y a également lieu de se référer du sens premier, cependant, tenir compte de la forte relation qu'elle partage avec son co-texte enseignant. Il désigne alors, une catégorie d'enseignant dans un contexte politique.

Mapé (A6)

-

pas de définition explicite

Non-défini

l'unité mapé n'est pas clairement définie. Mais en lien avec son co-texte, nous tentons d'établir le rapport entre « transféré à la prison centrale », et l'unité, ce qui peut indiquer un rapport à la justice, à l'emprisonnement. Visionnant le texte entier, la titraille renforce cette conception qui semble implicite.

Ici encore, l'espace énonciatif sauve la sens, il faut se référer aux éléments globaux du texte pour tenter de le comprendre. Par exemple, le titre du texte, mis ensemble avec le co-texte gauche, fabriqué un sens qui peut être traduit par `être saisi par la justice'. Sens introduit par mandat d'arrêt provisoire et prison.

Guerrier(A7)

-

Pas de définition explicite

La spécificité de l'unité Guerrier se trouve au niveau de son co-texte de gauche, qui introduit un acte de langage extérieur.

« Dit de guerrier » semble signifier un sens donné par un sujet qui n'est pas connu. Cependant, le co-texte gouvernement établit également un rapport de signifiance. Nous pouvons alors dire que la signifiance est implicite.

Ici, c'est le sens premier de l'unité `Guerrier' qui prône sur le sens de l'unité elle-même prise dans son contexte d'énonciation.

Même si le co-texte, n'introduit pas une signification particulière, nous la comprenons comme un gouvernement guerrier, un gouvernement qui lutte.

Déboulonner (A8)

-

Défini

L'unité déboulonner est plus ou moins définie, en ce sens où ce qu'elle désigne n'est pas tout à fait précis. En rapport avec les co-textes gauche et droit, respectivement « alternative et « anciens élus », l'unité traduit une action contre une catégorie précise de personnes

--------

Les co-textes « alternative » et « anciens élus » donnent du sens à l'unité. Il signifiait alors une action de lutter pour remplacer, ou `chasser' les anciens élus.

Béton (A9)

2

Défini

Dans l'énoncé, l'unité revient deux fois. Attaché à un nom, il qualifie ce sujet. Plus loin, il se définit comme titre de ce sujet étant soutenue par « le »

--

L'unité Béton, a pour sens 1 « matière  de résistance obtenue à partir d'une composition chimique », devenant alors titre d'un sujet, il a pour sens, un sujet dans l'oeuvre résiste.

Coup de poing (A10)

-

Défini

L'unité coup de poing clairement définie. Elle désigne une opération de démolition de construction anarchique.

--

L'unité `coup de poing' a pour sens, une opération d'assainissement urbaine.

Commentaires : le niveau de la culture, nous a permis de passer en revue la construction des énonciations à partir des occurrences ci-hauts, ainsi nous pouvons relever les particularités de chacune et ce qu'elle induit dans la langue française.

À partir de nos analyses au niveau de la culture, nous avons identifié trois faits. Il y a premièrement, une exigence de se référer aux éléments socio-historico-culturels pour asseoir leur sens, ce que celui qui parle ne livre pas en premier contact. Il faut donc aller à sa rencontre. Deuxièmement, il y a une véritable création sociolinguistique dans l'énoncé journalistique. Le détachement, qui exprès, au sens premier à l'emploi de l'unité.

III.2.3. Application du deuxième filtrage (Actualité.cd)

Tableau n°6 : le niveau de rapport de communication (Actualité.cd)

Rapport de communication

Unité(s)

X

Énonciateur

Énonciataire-interprétant

Glissement(A1)

2

Deux types :

- Delly Sesanga (énoncé)

- Journaliste : co-énonciateur qui fait parler le premier sujet

Trois cibles

- La délégation de sécurité de Nations unies

- Le chef de l'Etat Félix Tshisekedi

- Le lecteur (qui entre en contact de la production journalistique)

Base (A2)

-

Deux types :

- Vital Kamerhe ; sujet énoncé

Journaliste : co-énonciateur qui fait parler le premier sujet

Deux cibles

- Actualité.cd

- Le lecteur (qui entre en contact de la production journalistique)

Taliban (A3)

-

Les journalistes

- AFP

- Actualité.cd

Le lecteur (qui entre en contact de la production journalistique)

Kabilie (A4)

2

Le journaliste

Le lecteur (qui entre en contact de la production journalistique)

Nouvelles unités (A5)

3

Deux types :

- Shamavu Bahala, président de la FOSYNAT (énoncé 1 et 2) sujet énoncé

- Un sujet anonyme

- Le journaliste ; co-énonciateur, qui fait parler les deux sujets

Deux cibles :

- Le gouvernement congolais

- Le lecteur (qui entre en contact de la production journalistique)

Mapé (A6)

-

Le journaliste

Le lecteur (qui entre en contact de la production journalistique)

Guerrier (A7)

-

Deux types :

- Tina Salama, sujet énoncé

- Le journaliste, co-énonciateur qui fait parler le premier sujet.

Le lecteur (qui entre en contact de la production journalistique)

Déboulonner (A8)

-

Deux types :

- ONU Femmes, sujet énoncé

- Le journaliste, co-énonciateur, qui parlait le premier sujet

Deux cibles :

- Les candidates aux élections

- Le lecteur (qui entre en contact de la production journalistique)

Béton (A9)

-

Deux types :

- Christophe Mboso Nkodia, sujet énoncé

- Le journaliste, co-énonciateur qui fait parler le premier sujet

Le lecteur (qui entre en contact de la production journalistique)

Coup de poing (A10)

-

Le journaliste

Le lecteur (qui entre en contact de la production journalistique)

Commentaires : le rapport de communication se lit à travers les divers jeux de rôles que l'on peut retrouver dans ces unités textuelles élémentaires. S'agissant d'un journalisme factuel, les formules langagières de distance sont présentes, et façonnent la perspective énonciative102(*). C'est-à-dire que même si dans notre cas, nous ne prenons pas le niveau idéologique en compte, les marqueurs discursifs103(*) permettent d'identifier le rapport que l'énonciateur ou le co-énonciateur entretient avec son énonciateur-interprétant dans ce qu'il cherche à dire et à le faire comprendre.

III.2.4. Les unités textuelles élémentaires Politico.cd

Article 1, Glissement

- Alors que la situation socio-économique et sécuritaire s'enlise, le président en exercice Félix Tshisekedi préparait un glissement. Selon le député national, Jean-Marc Kabund a Kabund.

- « ...le régime de Tshisekedi décidé de mettre en péril la périodicité, la sincérité et la transparence des élections en préparant le glissement, ainsi qu'en orchestrant une fraude massive aux prochaines élections... »

X : 2

Article 2, Base

- « ...nous demandons à nos députés nationaux et provinciaux, ainsi qu'à toute la base de L'UDPS d'en tirer toutes les conséquences de droit et politique... »

Article 3, Taliban

- ...A son arrivée, Félix Tshisekedi a néanmoins entrepris de décrisper l'espace politique et de libérer la parole. Les « talibans », ses fanatiques en quête de raison, seront bien d'accord avec cette partie...

Article 4, Kabilie

- ...les occidentaux eux-mêmes, ont un problème de communion. Washington, Paris, Bruxelles peuvent avoir en commun cette phobie kabilienne, mais chacun entend préserver ses intérêts...

Article 5, Nouvelles unité

- ...Dans sa déclaration, l'intersyndicale des syndicats des enseignants de l'EPST dit avoir constaté avec « indignation », le non-paiement, jusqu'à ce jour de 70 053 enseignants nouvelles unités...

- ...L'intersyndicale de l'enseignement primaire, secondaire et technique exige du premier ministre Sama Lukonde, le décaissement immédiat et sans condition de la paie complémentaire du mois d'avril des enseignants nouvelles unités dans un délai de 48 heures...

- ...A l'en croire, le gouvernement avait pris l'engagement de payer toutes les nouvelles unités lors du premier trimestre de l'année 2022.

- L'intersyndicale de l'enseignement primaire, secondaire et technique, demande au premier ministre, d'instruire le ministre de finances Nicolas Kazadi, de libérer sur le champ, la paie complémentaire des enseignants nouvelles unités pour le mois d'avril...

X : 4 fois

Article 6, Mapé

- ...Vidiye Tshimanga, ancien conseiller stratégique du chef de l'Etat Félix Tshisekedi vient d'être mapé, apprend Politico.cd de sources judiciaires...

Article 7, Guerrier

- ...Moise Katumbi et Félix Tshisekedi vont se retrouver nez à nez. D'abord l'ancien président qui tente alors de s'accaparer les pleins pouvoirs pour se préparer à sa propre succession, ensuite, Moïse Katumbi qui rechigne à prendre part au gouvernement dit des « guerriers »...

- ...Pour se faire, la première étape consistera à démanteler cette union de façade sur laquelle repose un gouvernement des Warriors...

X : 2

Article 8, Déboulonner

- « ...Depuis que je suis là, je vous avais parlé de déboulonnage, je vous avais parlé de lutter contre la corruption et aujourd'hui on le voit, c'est vrai que ce n'est pas encore parfait mais il y a des avancées considérables... »

Article 9, Béton

- ...car, quelques mois avant, Félix Tshisekedi a obligé le gouvernement congolais à revoir sa proposition budgétaire de 7 à 10.9 milliards de dollars américains. Le « Béton » est gonflé à bloc, l'année qui commence serait alors celle du renouveau...

- ...les prix grimpent, les kinois suffoquent, le « Béton » fond.il ne sait plus à querelles se vouer...

- « ... qu'y a-t-il derrière le tour de passe-passe constitutionnel mal ficelé que le magicien Fatshi Béton veut nous faire gober en triturant la composition de la cour constitutionnelle ?

X : 3 fois

Article 10, Coup de poing

...Cette rencontre entre le Président de la République et les autorités principales intervient trois jours après le lancement de l'opération « coup de poing » sur le boulevard Lumumba par le gouverneur de la ville de Kinshasa...

III.2.5. Application du premier filtrage (Politico.cd)

Tableau n°7 : niveau de la culture (Politico.cd)

Niveau de la culture

Unité(s)

X

Défini

Non-défini

Sens

Glissement (A1)

2

Défini

L'unité désigne une fraude, une ruse pour refaire un mandat

--

Avec un langage plus libéré, nous pouvons donc dire que l'unité glissement a pour sens, la manière frauduleuse de gagner un second mandat.

Base (A2)

-

Défini

L'unité est ici plus précise. Elle désigne un parti politique.

--

Dans le contexte de cette énonciation, l'unité base a pour sens le parti politique UDPS, mais plus loin elle aura pour sens qu'un parti politique simplement.

Taliban (A3)

-

Pas de définition explicite

Non-défini

L'unité taliban a pour co-texte « fanatique de Félix Tshisekedi » ceci ne dit pas en de termes clairs, ce que cela veut dire. Mais un groupe de personnes proches de Félix-Tshisekedi.

En relation avec son co-texte, l'unité taliban a comme sens, le militant d'un parti politique, soutenant le sujet `Félix Tshisekedi' en l'occurrence les militants de l'UDPS

Kabilie (A4)

-

Défini

L'unité désigne un groupe de personnes proches du sujet Kabila.

--

L'unité a pour sens, un groupe de personnes qui partagent l'idéologie du sujet Kabila

Nouvelles unités (A5)

4

Défini

L'unité désigne une catégorie d'enseignants.

--

L'unité a pour sens, une catégorie nouvelle d'enseignants. Nouvelle de par le modèle économique

Mapé (A6)

-

Défini

L'unité désigne un sujet, en l'occurrence un homme politique, qui est placé sous mandat d'arrêt provisoire.

--

Mapé a pour sens, placer un sujet sous mandat d'arrêt provisoire

Guerrier(A7)

2

Pas de définition explicite

Non-défini

L'unité `guerrier', ne trouve pas en ses rapports avec les co-textes une définition qui traduit son vouloir dire. Néanmoins, son sens premier permet une fine acception de l'unité comme qualificatif d'un gouvernement.

Le sens contextuel n'est toujours pas explicite. Néanmoins, elle est comprise comme un gouvernement ou membre d'un gouvernement combatif.

Déboulonner (A8)

-

Défini

L'unité est définie comme une lutte contre une partie qui ne partage la même vision avec un autre groupe.

--

Le sens contextuel s'impose. Cela dit, l'unité a pour sens l'action de déposséder au camp adverse. Même si le sens existe au premier niveau, le contexte introduit de nouveaux usages.

Béton (A9)

3

Défini

L'unité désigne un titre à un sujet qui apporte du renouveau et qui résiste.

--

L'unité Béton est le titre accordé au président Félix Tshisekedi, pour louer ses mérites.

Coup de poing (A10)

-

Pas de définition

Non-défini

Il n'y a dans l'environnement du texte, un co-texte qui introduit l'acception de l'unité. À défaut de se référer à eux, elle désigne une initiative lancée par le gouverneur.

Le sens n'étant pas explicite, nous nous en tenons au sens construit par le co-texte. l'unité a donc pour sens, une opération de destruction des constructions anarchique.

Commentaires : le choix sur Politico.cd s'est fait en raison de son style de discours. Ceci dit, nous retrouvons les mêmes réalités dans l'écriture journalistique d'Actualité.cd, mais au niveau du sens, le style d'écriture de politico.cd est plus provocant et dit clairement les termes, ce qui renchérit la dimension sémantique de l'unité ou permet d'identifier sa faiblesse sémantique.

III.2.6. Application du deuxième filtrage (Politico.cd)

Tableau n°8 : niveau de rapport de communication (politico.cd)

Rapport de communication

Unité(s)

X

Destinateur

Destinataire

Glissement(A1)

-

Deux types :

- Jean-Marc Kabund, sujet énoncé

- Le journaliste, co-énonciateur qui fait parler le premier sujet

Deux cibles :

- Félix Tshisekedi

- Le lecteur (qui entre en contact de la production journalistique)

Base (A2)

-

Deux types :

- Les secrétaires nationaux de l'UDPS. Sujet énoncé

- Le journaliste, co-énonciateur, qui fait parler le premier sujet.

Le lecteur (qui entre en contact de la production journalistique)

Taliban (A3)

-

Le journaliste

Le lecteur (qui entre en contact de la production journalistique

Kabilie (A4)

-

Deux types :

- Kikaya Bin Karubi, sujet énoncé

- Le journaliste, co-énonciateur qui fait parler le premier sujet.

Le lecteur (qui entre en contact de la production journalistique

Nouvelles unités (A5)

4

Deux types :

- L'intersyndicale de l'EPST, sujet énoncé

- Le journaliste, co-énonciateur qui fait parler le premier sujet

Trois cibles

- Nicolas Kazadi, ministre de finance

- Le gouvernement congolais

- Le lecteur (qui entre en contact de la production journalistique

Mapé (A6)

-

Deux types :

- Vidiye Tshimanga, sujet énoncé

- Le journaliste, co-énonciateur qui fait parler le premier sujet.

Le lecteur (qui entre en contact de la production journalistique

Guerrier (A7)

2

Le journaliste

Le lecteur (qui entre en contact de la production journalistique

Déboulonner (A8)

-

Le journaliste

Le lecteur (qui entre en contact de la production journalistique

Béton (A9)

3

Le journaliste

Le lecteur (qui entre en contact de la production journalistique

Coup de poing (A10)

-

Deux types :

- Félix Tshisekedi, sujet énoncé

- Le journaliste, co-énonciateur qui fait parler le premier sujet

Deux cibles :

- Les bourgmestres de la ville de Kinshasa

- Le lecteur (qui entre en contact de la production journalistique

Commentaires : contrairement, à Actualité, ces discours issus d'une pratique de journalisme plus libéral, utilise des éléments imagés pour inciter le lecteur lui-même à établir les différents rapports de communication qui existent les différents protagonistes. Nous relevons également, la présence de l'antériorité dans cette situation d'intertextualité apparente chez Politico.cd

III.3. Interprétation de l'analyse textuelle

Les analyses textuelles de deux pure players ont apporté chacune une particularité dans la perception et la signification des occurrences précédentes. Elles ont permis de comprendre le contexte d'utilisation dans le discours journalistique, mais aussi qu'elles en ont les implications au niveau de la langue. Ainsi nous le développons au niveau de la culture, ensuite au niveau du rapport de communication.

III.3.1. Résultats au niveau du premier filtrage : la culture

Pour faire l'économie de notre interprétation à ce niveau, nous partons sur trois découvertes. Il s'agit  d'abord de formules énonciatives, ensuite du liage de co-référence et enfin de l'implicite.

III.3.1.1. Les formules énonciatives

Au cours de ces analyses, nous avons pu relever ces particularités. Les propositions-énoncés sélectionnés entretiennent une apparence différente. La structure du discours diffère d'après les unités textuelles, le média qui alloue l'énonciation et les protagonistes de l'énonciation. Nous retrouvons donc des formules énonciatives qui ont pour objectif de faire vivre le sujet parlant ou le sujet énoncé. C'est ainsi que certaines propositions dont la formule « a-t-il dit », « X s'est exprimé » « selon les dire de X », ont rendu aisé la connotation de quelques mots par eux, car étant en synergie avec son sujet, celui-ci décrit son sens. Il ne s'agit pas d'un sujet-objet (ex. le syndicat), le sujet qui véhicule le sens, le fait par l'acte de dire.

Nous avons également rencontré l'usage d'autres formules langagières de responsabilité énonciative, qui ont pour mission, dans un acte d'énonciation, de déterminer les réalités que le mot introduit. C'est, en guise d'exemple, la formule « comme il le définit » « selon ses propres mots ». Ces deuxièmes types de formule aident à une remontée de source pour saisir la connotation du mot. S'agissant de la connotation, les unités textuelles ont été dépourvues d'une connotation directe dont les signifiés apparaissent au moment de la lecture. Il faut donc fouiller dans l'expérience sociale et culturelle pour rassembler les signifiés d'un mot et saisir son sens. Nous avons eu comme premier résultat, des mots à sens éparpillé.

Le sens éparpillé stipule que les signifiés de ce mot sont produits chacun dans une situation et un milieu précis. C'est donc dans cette situation que le lecteur entreprend de rechercher le sens du mot susceptible de se l'approprier.

III.3.1.2. Le liage de co-référence

Nous nous référons à ce que J-M Adam le liage sémantique de co-référence qui est soit anaphorique, soit cataphorique.

Ce liage de co-référence stipule que l'interprétation d'un signifiant dépend d'un autre, présent dans le co-texte104(*). Les co-textes sont présents dans notre analyse, ils occupent une place considérable dans la connotation d'un mot. À tel point, que l'absence ou un signifiant implicite rend la connotation quasi impossible. De même que si le signifiant du mot est absent, celui du co-texte prend en charge la signification. Les co-textes n'ont pas uniquement permis de saisir les connotations ou de tenter de les saisir, mais ils ont aussi permis de qualifier les mots. C'est-à-dire, juger de la qualité et de la pertinence du mot au moment nous le prenons comme élément faisant partie d'une variété de langue française.

Nous avons donc compris qu'il existe dans notre liste (ou dans l'ensemble de nos pratiques sociolinguistiques) de mots sémantiquement faibles ou sémantiquement forts. Il est faible selon que son contexte d'usage est éphémère et ceci se lit dans le discours. Par exemple, l'unité textuelle du mot `Guerrier' son co-texte sous-tend que son sens n'est plus d'application, selon qu'une autre charte sémantique a pris la relève. Il n'est plus question de gouvernement des Guerriers, mais celui du rassemblement.

Même si le mot reste gravé dans l'imaginaire linguistique ou qu'il existerait au niveau de la société une reconfiguration de son sens, il est une évidence que sa portée significative tire l'essence de son actualité dans l'habitat linguistique qu'il a fabriqué. À de celui-ci il y a des mots sémantiquement fort qui s'invitent spontanément dans le discours, car ils sont pourvus d'une meilleure désignation de la réalité à laquelle le sujet parlant ou le locuteur fait allusion. Par exemple `Glissement' ou `Kabilie' qui s'emploient spontanément dans des situations différentes.

III.3.1.3. L'implicite

Étant issue d'un discours journalistique qui dit et qui fait dire. Il y a des exigences qui apparaissent, notamment celle de l'économie du langage. Le journaliste qui joue ce rôle filtre dans son paquet d'informations, celles qui sont significatives du point de vue de l'idéologie. Ce qui ne rend pas au premier contact de la production journalistique le discours explicite, par ricochet le sens du mot.

Cependant n'a pas quête de cacher le sens, mais d'amener le lecteur à l'identifier et à le comprendre. L'effort propre du lecteur permet d'apprécier l'intrigue et les éléments. C'est ainsi qu'on présuppose leur appropriation105(*).

Alors, l'implicite s'engage, dans notre cas, dans une procédure des préconstruits. Toujours en relation avec les co-textes, le texte ne dit pas directement, mais plutôt veut vouloir dire. Cela signifie que lorsque le journaliste fait dire glissement à Jean-Marc Kabund, le signifié posé du mot glissement n'est pas présent. C'est en reculant vers le co-texte ou en avançant que l'on identifie son vouloir dire, et à ce niveau, son sens contextuel.

Enfin, le point précédent a fait état de l'absence de certains signifiés, au niveau de l'unité elle-même et de son contexte. Ceci est justifié par le fait que le discours journalistique présuppose le partage d'une même expérience sociale et culturelle. Il faut donc puiser dans ce réservoir pour connoter les unités à notre disposition.

III.3.2. Les résultats au niveau du deuxième filtrage : le rapport de communication

Au niveau du rapport deux faits sont à relever. Il s'agit de la distance énonciative qui permet de comprendre le rapport de communication qui établit les deux sujet parlants, dans la majeure partie de nos analyses. Et cette forme d'antériorité que façonne l'intertextualité qui justifie ce rapport de communication.

III.3.2.1. La distance énonciative et l'intertextualité

Le discours journalistique est en grande partie impacté par les discours rapportés. Comme nous l'avons démontré dans nos analyses, le journaliste raconte ce qui a été dit par un autre sujet, mais ayant le même niveau de connaissance de l'objet d'énonciation, Il construit son propre discours à partir des éléments discursifs du sujet qu'il fait parler, que lui-même le journaliste juge pertinent106(*). Il y a une fonction de communication qu'il assume. En disant ou en écrivant, il s'adresse directement à son lectorat et à la cible du message supposé du sujet qu'il fait parler.

Pour ce faire, il recourt enfin à l'antériorité du discours pour mettre les traces de cette relation source-journaliste-public. C'est en identifiant dans le texte, un autre texte qui le stipule clairement.

Conclusion partielle

Notre troisième chapitre a pris en charge la première analyse qui s'agit de l'analyse textuelle selon le modèle de Jules Gritti. Nous l'avons appliqué à la manière d'une analyse d'ouverture qui étudie l'usage des unités qui constituent nos occurrences. Et ainsi comprendre le mode de fonctionnement.

Pour cela, nous avons constitué un échantillon de cinquante articles dont la densité a imposé de prélever dix plus pertinent dans chaque média en ligne, respectivement dix articles d'Actualité.cd et dix autres de Politico.cd. Nous avons donc étudié l'usage de ces unités par un journalisme factuel qui utilise un style d'écriture neutre. Et leur usage par un journalisme engagé ayant une écriture aiguë et plus libérée. Chaque lot d'articles a été soumis à deux filtrages ; celui de la culture qui prend en charge la dimension définitive et connotative du mot et celui du rapport de communication pour comprendre à qui s'adresse ces unités et dans quel but.

Au niveau du premier filtrage, nous avons relevé de formules énonciatives qui justifient cet usage, mais également l'importance des co-textes donne la clarté du sens du mot que le sujet emploie au niveau de la co-référence et de l'implicite.

Au niveau du deuxième filtrage, nous sommes rendus compte que le rapport de communication s'identifie à partir du caractère rapporté du discours et de l'intertextualité qui démontre les traces de sujets impliqués dans cette énonciation.

QUATRIÈME CHAPITRE : RÔLE ET IMPLICATION DU JOURNALISTE CONGOLAIS DANS LA FABRIQUE SOCIOLINGUISTIQUE

Analyse de données des entretiens

Le quatrième chapitre de notre travail consiste en la seconde partie de nos analyses. La première a été une porte d'ouverture pour étudier les étudier les occurrences contenues dans les articles, qui constituent un français véhiculé dans la presse. Le quatrième chapitre permet d'interroger directement le journaliste et son rôle dans la création, la dynamique et la légitimation de ces éléments de langage.

IV.1. L'entretien des journalistes : Déroulement et grille d'évaluation

Dans ce point, nous présentons la démarche d'analyse des données lors des entretiens avec les journalistes. Rappelons que les entretiens sont pour notre travail, une seconde technique dans l'approche qualitative pour examiner concrètement le processus de légitimation à travers le point de vue interne et externe de l'énonciateur sur son énoncé.

IV.1.1. Déroulement des entretiens

Nous avons mené des interviews auprès de 5 journalistes congolais qui exercent dans la presse en ligne. Essentiellement, nous avons pris d'une manière aléatoire, les journalistes qui traitent des sujets de politique pour nous rapprocher de l'un des domaines dont il est question dans ce travail. Les journalistes interrogés ne sont pas nécessairement domiciliés aux deux pure players, en raison de la conservation de l'objectif.

Les entretiens se sont déroulés à Kinshasa, durant la deuxième moitié du Mai. Sous une forme d'entretien semi-directif, nous avons échangé autour de la pratique du journalisme, martelant sur l'information de fait politique. Les entretiens ont duré dans l'ensemble à 7 heures 48 minutes.

IV.1.2. Présentation de la grille d'analyse

Pour analyser les données récoltées au cours de nos entretiens, nous procédons de la manière suivante ;

- La Retranscription de données 

La retranscription de données est l'étape de la présentation des résultats de la recherche sur terrain. Ces résultats peuvent être bruts ou traités. C'est une opération qui sert transcrire la totalité de l'enregistrement de l'entretien, ou les capsules jugées significatives au vu des objectifs de la recherche107(*). Nous employons le terme de retranscription, car dans notre travail nous opérons une retranscription fidèle des données recueillies. Sous forme de tableau. Cependant, les extraits des répondants sont traités et mis en bloc. C'est-à-dire que nous avons rassemblé les réponses de chaque sujet interviewé pour en faire une réponse. Ceci fait, pour éviter l'effet du `déjà-dit'. Ces réponses collectives sont donc le matériau sur lequel se fonde notre analyse thématique qualitative.

- L'analyse thématique qualitative

Il s'agit d'une technique qui permet de présenter une forme de catégorisation en thèmes en vue de placer et confronter les éléments de réponses dans ceux-ci.

L'analyse thématique qualitative est une technique de l'analyse de contenu que nous utilisons dans notre grille d'analyse. Elle s'applique à un contenu de type verbal, dans notre cas textualisé108(*). Les thèmes d'analyse sont construits dès le moment de l'élaboration du guide d'entretien. Pour notre cas, nous avons choisi une démarche itérative. Les différents sont issus de réponses obtenues auprès des interviewés pour ainsi les élargir.

Il s'agit de faire la synthèse, de mettre ensemble, les éléments de réponse, et de mettre dans un thème qui facilitera l'interprétation en mettant en lumière les divers propos de journalistes.

- L'opération référentielle 

Il s'agit en de termes simples à l'interprétation de résultats de l'entretien et de leur confrontation à l'hypothèse de recherche et à l'approche théorique auxquelles ils se rapportent. Il sied également de noter que ce point prend en charge son interprétation de façon isolée. Une interprétation générale et les confronter aux hypothèses balisera les deux résultats de la recherche.

Mise en discours de l'information politique

Interviewé(e)s

Thèmes

Questions

Variables

Tous

Construction de l'information politique

Pouvez-vous nous parler de la construction de l'information politique?

La construction de l'information politique respecte la norme de la pratique journalistique et se démarque à certains niveaux. Car le fait politique implique une démarche différente pour atteindre l'objectif que poursuivent les journalistes.

Les faits politiques sont diversifiés, et les construire est également scindé selon le genre journalistique, objet de catégorisation de la production journalistique. S'agissant de genres journalistiques ;

- Le compte rendu ; l'information politique est construite dans un ordre de faits pertinents. L'immédiateté et l'amplitude du fait. Et ceci constitue l'angle d'attaque.

- Le reportage : ici la construction de l'information politique est fidèle aux normes du reportage, c'est-à-dire recourir aux témoignages de ceux qui s'inscrivent dans ce fait politique. C'est ainsi qu'ici la construction de l'information politique se réalise à travers l'assemblage et le traitement de discours rapportés (les témoignages, les commentaires, etc.

- Le genre d'opinion ; si le fait politique doit être analysé, commenté et ou s'il faut discuter sur les implications de celui-ci, l'information politique est construite par un travail de réactualisation, contextualisation et focalisation. C'est-à-dire que le journaliste récupère, dans la plupart de cas, un élément qui crée le fil d'actualité, le contextualise et le confronte dans une logique qui se veut dans cette situation.

Cependant, de façon générale, l'information politique se construit suivant le principe de l'écriture de l'information fondé sur les cinq questions de référence Qui ? Quoi ? où ? Quand ? Pourquoi ? et le comment ? (mettant l'accent sur le qui, le quoi, le pourquoi et le comment).

Étapes de la construction de l'information politique

Quelles en sont les étapes ?

pour construire l'information politique, il n'existe pas un protocole d'étapes, sinon quelques étapes apparaissent comme un crédo, car dans le traitement d'une information politique, le journaliste s'investigue à relever les équivoques, à décoder une idéologie, à contredire une fausseté, à apporter de la lumière sur la gestion de la chose publique.

Dans cet ordre, il y a premièrement la quête de l'information ou la collecte de l'information (soit par descente sur le terrain, soit par un fait provoqué). Deuxièmement, il y a la phase de traitement. Cependant, les données traitées sont sélectionnées selon leur pertinence. Il y a ensuite la mise en forme de l'information. Certainement l'étape la plus minutieuse. Pour que le produit informationnel possède la valeur recherchée, le journaliste use de techniques d'écriture propre à la rédaction d'une information politique, qui sont le titre interpellatif, accusatif ou démonstratif, le corps de l'article qui explique le problème ou l'événement, place les intrigues. Et une chute qui questionne.

Et enfin, la publication de l'article.

Critères de sélection

Quels en sont les critères de sélection ?

La sélection des faits s'effectue sur base des attentes du lecteur. Sachant qu'à l'ère du numérique, l'infobésité ne facilite pas la consommation d'une information, d'où la sélection est minutieuse. Les critères qui apparaissent sont de diverses natures ;

- L'amplitude du fait : ici, on prélève le fait avec le plus d'intensité, et qui reflète les réalités de la société. Aussi faudrait qu'ils soient circonstanciels, garder un caractère de permanence, sinon compétent de faire durer l'actualité et engendre d'autres angles d'écriture.

- Pertinence du fait : le choix sur ce qui est pertinent. La pertinence ici se traduit non seulement par la virtualité du fait d' intéresser le public, mais aussi par la sélection de mots qui influencent la société dans un terme précis, capable de donner force à un programme ou à une rubrique.

- L'intérêt du public : ce critère est le plus essentiel, car le devoir du journalisme est d'être au service du public et de servir la démocratie.

Cependant, à côté de ces trois critères quelques éléments qui influencent la sélection sont illustrés. Il s'agit notamment de :

- Du respect de la ligne éditoriale qui est parfois ambiguë, car elle n'est toujours pas liée à l'identité du média, mais à l'identité de celui qui fait vivre l'entité médiatique. Ceci donne lieu au deuxième élément.

- L'élément financier : le choix du fait à mettre en information dépend également de sa capacité à générer des revenus additionnels, non seulement basé sur la pertinence, mais sur la cohérence aux attentes de l'idéologie en souche.

- L'actualité qui s'applique à toute forme de journalisme.

observation

Cette grille de réponse nous permet de comprendre la fabrication d'une information politique sur un plan spécifique. Ceci dit, une information politique entretient sa propre ligne de conduite. Il garde tout de même de principes généraux à l'écriture journalistique, néanmoins l'importance du domaine dans lequel il émerge impose une autre façon de faire.

Avec une autre perception, nous comprenons que l'information politique est à un niveau considérable, une marchandise dont sa fabrication est purement pensée. Dans le cas du second critère de sélection, plusieurs autres pratiques découlent de ces derniers.

Cette grille nous permet d'ouvrir les prochaines observations. Elle était une porte d'entrée, en de termes humbles, ils questionnent le comment avant de passer à l'implication du journaliste lui-même.

Tableau 2 : au sujet de l'usage des éléments de langage de politique et de l'implication du journaliste

Usage des EDL et implication du journaliste

Interviewé(e)s

Thèmes

Questions

Variables

Tous

Réactions escomptées

Quelle réaction espérez-vous obtenir à la suite de la publication d'un article qui comporte un de ces termes ?

La première réaction qu'espère un journaliste à la suite de la publication de son article est la consommation de cette information. Néanmoins, il est utile d'ajouter que chaque journaliste entretient sa propre ambition.

L'utilisation de l'un de ces mots intervient lorsque le journaliste veut respecter l'heure du temps et inscrire sa présence dans l'évolution de la société. Dans ce cas, une réaction que l'on peut espérer est le souvenir.

À côté de ceux-ci, le journaliste espère créer le débat au sein de la société. Le débat favorise le retour de l'information et sa permanence e.

Il sied de noter qu'il n'existe pas une ambition mythique, fétiche. Ceci veut dire que le journaliste n'use de ces termes pour se créer une identité à des fins de popularités ou de vedettisme.

Intention du journaliste

Avez-vous l'ambition de marquer l'esprit du lecteur ?

L'ambition de marquer l'esprit du lecteur est quelquefois péjorative, car il peut se traduire par « faire la star » que la déontologie déconseille.

D'une part, il est presque impossible de supprimer cette ambition de marquer l'esprit parce que si l'on observe l'évolution de la société congolaise, plusieurs faits ou réalités marquent quotidiennement l'esprit de la population. L'impossibilité s'installe au niveau où le journaliste exerce un métier qui exige de faire connaître ses faits et ou de discuter autour de ceux-là.

Aussi, dans le cas de moments importants et décisifs, un contexte historique s'installe spontanément, et influence même l'imaginaire linguistique collective. Par exemple lors de la période électorale, le rassemblement, les marchés, etc.

Surtout cela, l'ambition de la pratique du métier, et dans le cadre de l'usage de ces termes est de rendre fidèlement les faits

Mode de récupération

Comment effectuez-vous la récupération de ces termes ?

Il est délicat de récupérer des termes produits en politique. Le premier problème qui se pose est celui de se retrouver collé à une idéologie politique et biaiser la neutralité journalistique. Il faut donc de formules de distance qui sont investies dans l'écriture journalistique. Ces formules sont donc ;

- Le guillemet : le journaliste met entre guillemet le mot qu'il a récupéré pour ne pas prendre position et aussi attirer l'attention du lecteur.

- la formule de responsabilité : le journaliste utilise une formule phraséologique pour faire montre au public qu'il n'est pas auteur d'un terme ou d'un terme. exemple : Félix Tshisekedi annonce le déboulonnage du système actuel, selon ses propres mots.

- L'emploi formel : l'emploi formel intervient lorsque le journaliste a la certitude que le mot ou terme et son contexte qu'il utilise sont ancrés dans la mémoire du lecteur. Cela devient alors un code formel qui cadre avec la réalité de la société. Il utilise alors pour recourir à l'effet que ce mot a déjà produit dans la société.

Utilisation et/ou réutilisation

Avez-vous connaissance de la réutilisation de ces termes dans la société congolaise ?

En règle générale, lorsqu'un terme est récupéré pour de buts soulevés ci-hauts, il est une évidence que l'impact de celui-ci sera apparent. D'où il y a une connaissance préalable de l'usage de ces termes au niveau de la société, car le journaliste lui-même étant citoyen, est en relation avec la communauté avec laquelle elle partage le même code.

Il y a tout de même une surprise. Celle de constater la reconfiguration du terme reçu après lecture d'un article de presse. C'est-à-dire que l'on constate un usage qui ne cadre pas toujours avec le contexte de création. Le sens est présent mais le contexte change. Exemple: Glissement.

Création littéraire, signification et contexte d'utilisation

Y a-t-il de termes que vous avez créés ?

Quels sont leurs significations et leur contexte d'utilisation ?

Oui et non.

Il existe dans la pratique du métier de journaliste, une compétence d'innovation en termes de mots. Cette création traduit un manque de terme efficace pour qualifier une réalité de la société congolaise, qui elle-même possède un talent d'innovation observée dans la société.

Au niveau de l'exercice il y a deux situations, soit l'innovation traite du métier lui-même (le cas de jargon journalistique congolais). Soit l'innovation vient d'un procédé d'adaptation dans ce même objectif de créer l'actualité.

- Oui : le cas du mot « Coupage », qui est né d'abord dans un contexte de conditionnement d'un traitement de l'information. Mais dont le contexte d'usage transgresse l'éthique et s'emploie pour désigner le dû obtenu à la suite d'un travail journalistique (appelé populairement le transport).

- Non : certains mots ne sont pas directement l'oeuvre du génie journalistique. Le contexte qui fait naître de l'innovation existe déjà, mais les journalistes trichent pour désigner un élément du monde. C'est l'exemple type du mot « Pangistans » venu du Kikongo Pangi signifiant frère. Le terme pangistan est utilisé pour désigner un partisan ou un militant politique du camp d'un candidat avec des origines kongo ou l'équivalent. Employé fréquemment pour désigner le candidat à la présidentielle 2018 Martin FAYULU MADIDI. Dans cet ordre, nous avons également de termes comme, « Kamerhisme «  qui désigne toute une idéologie politique spécifique inspirée des actions de l'acteur politique Vital Kamerhe.

Usage et exemple d'un nouveau lexique

Y a-t-il des expressions ou termes politiques à la manière de ceux-ci, que vous utilisez dans la pratique de votre métier ? Pensez-vous que l'intervention du travail journalistique est sine qua non pour leur dynamisme ?

Oui.

- Putschiste

- Penalty

- Coup sur coup

Tous ces mots sont l'oeuvre d'une partie de la société qui à l'heure actuelle, avec les nouvelles technologies de l'information et de la communication, peuvent directement toucher les publics et créer le même effet. Néanmoins, en qualité de leader d'opinion par exemple, le discours journaliste apporte plus de crédit.

Affirmation d'une variété du français

Observant la pratique de votre métier, pensez-vous qu'il soit temps de parler d'une variété du français congolais ?

Oui et non.

Les avis sont partagés. La variété du français congolais n'apparaît pas comme une évidence. Car notre code est tâté d'une déformation de la langue française. Le problème se posera à la conservation de qualité de cette langue et la perte de la valeur qu'elle a et accorde dans certains domaines comme le domaine éducatif.

Oui parce que l'évolution de la société congolaise fait montre de cette compétence de créativité. Il faudrait alors exposer les avantages et désavantages pour donner le rythme.

observation

Nous avons posé ces questions dans le but d'obtenir les avis de journalistes sur leurs travaux mais aussi le rôle qu'ils jouent dans la formation des identités culturelles en République Démocratique du Congo, en se focalisant sur l'usage du français dans la presse. Cela permet à notre interprétation d'être complète et de nous faire déboucher aux diverses perspectives.

IV.3. Synthèse de résultats d'entretien

Relativement aux thèmes ressortis, la synthèse ci-après s'effectue sur deux niveaux, conformément à la structure du guide d'entretien (voir annexe).

IV.3.1. Mise en discours de l'information politique

? Construction de l'information politique ;

L'information politique est construite généralement à partir de 5 questions de référence, et particulièrement selon les genres. Pour ces derniers, nous avons :

- Compte rendu en regards des faits pertinents

- Reportage, en recourant à l'assemblage de discours rapportés

- Genre d'opinion, par le processus de réactualisation, de contextualisation et de focalisation.

? Étapes de la construction de l'information politique ;

Collecte de l'information, phase de sélection et traitement de l'information, mise en forme de l'information (titre : interpellatif, accusatif, persuasif/corps : mise en intrigue/chute : étonnement), publication de l'information.

? Critères de sélection ;

L'amplitude du fait, pertinence, intérêt du public, respect de la ligne éditoriale, finance et actualité.

IV.3.2. Usage des EDL et implication du journaliste

? Réactions escomptées ;

Consommation de l'information, inscription au temps, souvenir, favoriser le débat dans la société.

? Intention du journaliste ;

Rapporter les faits fidèlement, tels qu'ils se présentent.

? Mode de récupération ;

Formules de distance dans l'écriture journalistique ;

- Emploi du guillemet

- Emploi d'une formule langagière de distance

- Souligner la responsabilité énonciative

? Utilisation et/ou réutilisation ;

Réponse positive : usage anticipé de ces termes, reconfiguration de ces termes par la population

? Création littéraire, signification et contexte d'utilisation ;

Innovation au niveau interne (au niveau de la profession), co-création de termes, co-construction du sens

? Usage d'un nouveau lexique dans la presse ;

Réponse positive : travail d'influence par position de leader d'opinion.

? Affirmation d'une variété du français congolais ;

Réponse positive : évidence d'un code local, problème de conservation de valeurs linguistiques, existence d'une compétence créative linguistique, exposé des avantages et désavantages.

IV.4. Interprétation des résultats d'entretien

À la suite de ces entretiens, nous sommes amenés à comprendre trois réalités que nous décortiquons dans notre développement.

Il s'agit d'abord de la logique du code linguistique et sociolinguistique qui s'impose dans la pratique journalistique. Ce code permet de normaliser les particularités du langage journalistique en ce sens qu'il soit techniquement Universel, qu'il s'agisse de règles d'écriture de presse, du vocabulaire recommandé. Mais aussi, de la prise en compte de pratiques langagières sociales dans le rôle de représentation socioculturelle du journaliste.

Ensuite de conditions de création et de la dynamique des innovations sociolinguistiques dans la presse à travers son discours. Et enfin du rôle du journaliste dans la

Avant d'aller plus loin, les trois réalités ci-hauts sont à distancier d'un point de vue strictement linguistique. Puisque l'étude fait évidemment appel aux notions linguistiques, la terminologie employée respecte cette logique pour de besoins de précision, non pas d'expertise en sciences du langage.

Autrement, le vocabulaire linguistique se justifie du fait que ce travail traite du journalisme comme une activité discursive qui entraîne des conséquences significatives pour la société.

IV.4.1. La logique du code linguistique et sociolinguistique dans l'écriture de presse

Ce titre paraît polysémique et à la fois ambigu. Il est ici question de ce que Jean De Bonville qualifie de `notion de texte et de code journalistique'. Pour ainsi indiquer la différence de la langue utilisée par le journaliste et par l'occasion du rôle qu'il joue dans l'évolution du français en RDC109(*).

Comme l'ont avancé les entretiens, le discours journalistique n'est pas fétichiste. En effet, pour en faire cette déduction, nous nous référons aux normes et exigences de l'écriture journalistique, qui prédisposent un style. Ce style ne prend sens que dans une logique d'un code existant et partagé par les membres d'une même communauté. Pour employer les termes du métier, le journaliste use d'une langue qu'il a déjà trouvée, connue dans sa société. Et c'est celle-ci qui lui permet d'exercer son métier.110(*)

Le travail présent relève un rôle qui n'a pas été subtilement souligné. Dans cet élan, il sied de noter que l'existence de règles d'écriture d'un papier de presse est consubstantielle aux règles grammaticales, lexicales et syntaxiques établies par des instances compétentes. D'où, le journaliste est amené à raconter les faits qu'il rencontre selon l'expérience linguistique qu'il partage avec la société et sa communauté professionnelle.

Ancré dans la philosophie de ce travail, nous pouvons ainsi dire à un premier niveau qu'utiliser la langue française dans la pratique du journalisme est le résultat de la politique des langues en République Démocratique du Congo, instituant cette dernière comme une langue professionnelle et administrative. Ceci constitue son premier cadre légitime. Cependant, ce dernier ne supprime pas la spécificité du discours journalistique, dont les énoncés laissent à pressentir les particularités. Il est vrai `qu'il faut dire en Français pour qu'un congolais comprenne', mais de quelle manière `le dire' ? et comment le faire comprendre ? c'est là que naissent les particularités.

Selon les entretiens, les journalistes congolais écrivent l'information en respectant les 5 questions de référence ou encore à telle forme langagière telle norme du discours. Par exemple les genres journalistiques qui ne partagent pas tous la même langue (ceci représente un code linguistique déjà établi)111(*), à la suite de ces dernières, la situation de communication réoriente l'écriture, car elle fait converger le contexte, les objectifs et les exigences de locuteurs (relation journaliste-lecteurs)112(*).

À partir de la situation de communication, la logique du code linguistique donne à une autre. Celle qui prend en compte les réalités sociales qui, investies dans le discours du journaliste, deviennent des représentations sociales. D'où le code sociolinguistique se pratique spontanément. Et il est diachronique. Dans ce cas, pour rendre compte de l'évolution de la société congolaise, le journaliste parle la langue qu'exige cet espace.

Ce code sociolinguistique s'installe pour répondre aux besoins du principe de l'acte de langage. C'est-à-dire, le discours journalistique met sur scène deux types d'actants qui s'inscrivent dans une relation légitime. Le journaliste qui initie l'échange est en ce temps-là le sujet qui communique quelque chose à un interprétant avec un enjeu d'intentionnalité.113(*) Pour ce faire, le journaliste initie un échange avec le lecteur ou le public dans une visée qui est pragmatique. Soit une visée d'information, une visée de captation ou une visée d'incitation. (Voir chapitre 1 : L'énonciation journalistique).

C'est en fait au niveau de ce contrat d'énonciation que l'on peut observer ces particularités langagières. En outre, les modes de dire l'information se conforment à une visée poursuivie. Dans la thématique portant sur les critères de sélection de faits politiques, la visée de captation met en examen un fait choisi d'après son caractère crédible et son amplitude pour optimiser les chances d'atteindre cet objectif.

En rapport avec notre cadre d'étude, le lieu de confirmer les comportements discursifs du journaliste congolais issus d'abord du code de spécialité de sa profession, ensuite des réalités sociales qui lui impose un code spécifique traduisant ainsi l'identité du journaliste et son appartenance sociale.

D'emblée, nous nous hasardons à rechercher dans les variables précédentes, l'élément qui confère le rôle décisif du journaliste dans la dynamique de nouvelles productions linguistiques ou sociolinguistiques. Les entretiens laissent entrevoir que ces innovations langagières s'inscrivent dans un processus de création. Ce dernier rallie donc des conditions de faisabilité et d'usage sans lesquelles les dérives de l'énonciation journalistique ne justifieraient pas la prise en considération de ces innovations.

Nous avons pu relever dans les avis des interviewés ces conditions de faisabilité et d'usage afin d'interpréter le niveau de l'implication du journaliste.

IV.4.2. Dynamique des innovations sociolinguistiques dans la pratique journalistique

Les conditions qui s'affichent ici proviennent d'une certaine liberté que possède le journaliste dans sa propre énonciation (bien que cette liberté soit restreinte par de facteurs d'ordre de la politique interne et externe). C'est-à-dire dans une certaine mesure, le journaliste se voit libéraliser ses pratiques (de terrain ou discursives) pour atteindre un objectif escompté. Plus encore, ces conditions proviennent également de relations contractuelles qui influencent la manière de faire et de dire du journaliste. Ces dernières peuvent être considérées comme des facteurs qui influencent le discours journalistique.

Nous citons entre autre ; La situation de communication et l'expérience discursive.

La situation de communication 

Comprenons en premier lieu la situation de communication comme un ensemble de données qui régissent l'échange. Il institue donc des attitudes selon le type de locuteurs, leur hiérarchie, le contexte de production de cet acte de langage et le code à utiliser114(*). La situation communicationnelle est un élément qui surdétermine le discours du journaliste. Les enjeux qu'ils mettent en avant sont tels que le journaliste réoriente son travail vers les exigences de ces enjeux.

Au cours des entretiens, nous avons pu comprendre que lorsque le journaliste se trouve confronté à une situation de communication, autre que son propre habitat, il se comporte de manière à rendre correct son travail. C'est le niveau de transformation. Ce procédé s'explique de la manière suivante : en récupérant les faits politiques la situation communicationnelle politisée crée une scène d'énonciation. Autrement, la source recrée le discours.

Ceci fait en sorte que le journaliste adopte une langue appropriée selon la nature du fait. Le fait étant politique, il faut donc dire ou parler politiquement, en reprenant les termes techniques, parfois en les appuyant parce qu'ils sont constituées comme des bases de l'information, même si l'on peut prêter cela à la fainéantise de la part du journaliste. Néanmoins, quelques exceptions démontrent une reconfiguration de ces mots récupérés en milieu politique.

D'où lorsque le journaliste de Politico couvre un point de presse dans lequel une personnalité politique centralise son discours autour du mot « glissement ». Il le reprend fidèlement pour construire le sens de son propre discours. Cet ingrédient de sens ; sans lequel son information sera informe. Cette conduite se nomme « effet de réel115(*)» chez Barthes. Et elle enseigne sur cette chimie qui consiste à rentrer dans les stricts détails d'une structure discursive et élever le coût de l'information116(*).

Ne cherchant pas à disserter sur cette approche de la narratologie, nous l'utilisons pour faire montre l'effectivité de cette manière de faire en journalisme. Cet effet de réel se réalise par exigence d'émulation. Nous sommes donc dans un réseau discursif où le journaliste va en quête de cet air du temps, et de la reconnaissance sociale. Il maintient alors les rapports entre la source, lui-même et le public en utilisant le même code. La formation de ce réseau aide le journaliste à impacter l'imaginaire du public, qui, quand il perçoit une information dont le contenu linguistique s'enrichit des dérives de ce réseau.

L'expérience discursive

Le maintien de cette trilogie d'acteurs crée des habitudes dans le discours du journaliste. Le mot qu'il utilise pour rester en proximité de réalités sociales, devient alors courant dans sa pratique. Pour cela, le journaliste se rassure de la pénétration de ce mot dans le code sociolinguistique. Ce qui veut dire, accepté et utilisé couramment comme tel en société117(*).

Dans la société congolaise, lorsque le journaliste a repris le mot maper pour désigner les arrestations des hommes politiques, le mot avait déjà été utilisé sur les réseaux et médias sociaux. Cette expérience trouve force en ce que le mot se développe dans plusieurs discours. Et ainsi, s'utilise en connaissance de l'expansion de son sens dans le milieu congolais. C'est en quelque sorte l'interdiscursivité qui justifie l'usage de ces mots. L'interdiscursivité justifie également au préalable le caractère rapporté dans le discours du journaliste.

Un autre élément qui apparaît dans nos entretiens, et que cette expérience discursive justifiée par une interdiscursivité, construit une partie de la légitimité du journaliste. Il faut alors comprendre le rôle que joue le discours journalistique. En effet, dans le champ énonciatif, particulièrement sur les plateformes web, l'énonciation journalistique induit de manifestations discursives. Ces dernières que l'on peut retrouver dans les commentaires respectent l'esprit du premier avec lequel les lecteurs sont entrés en contact.

Dans ce cas, le journaliste devient, comme dit dans les entretiens, un créateur du débat qui dit le terme premier. Ce terme mène alors le fil de l'histoire et transforme le comportement linguistique. Vitez dira dans son analyse portant sur le discours médiatique et la norme du français parlé les productions médiatiques permanentes sont des sources importantes du comportement linguistique, car celui qui transmet le message en ce temps précis, construit la situation d'énonciation118(*).

Et donc, rattachée à cette pensée, l'énonciation du journaliste, les innovations qui paraissent constitue un code idéalisé119(*). Non parce qu'il en soit l'auteur, mais parce qu'il met en scène des structures discursives rapportées par un travail artistique. C'est la manière de dire qui prime.

IV.4.3. Le rôle du journaliste et légitimité du français congolais

Au regard de ce qui a été dit, la question du rôle du journaliste comme énonciateur s'illustre. En effet, nous avons relevé au cours de nos entretiens, que les occurrences qui constituent notre corpus sont toutes de créations extérieures au discours journalistique. Elles résultent d'un travail de récupération. Mais la part du journaliste est conséquente.

En vérité, le journaliste lui-même ne se positionne pas en créateur, juste en transmetteur. Cette conception est, à notre sens, erronée si l'on regarde le contenu de points précédents. La compétence de son écriture, cet instrument artistique lui permet indirectement d'être compté parmi un acteur de cette dynamique du français dit `congolais' en ce sens où, à travers les tournures que l'on retrouve dans son discours, il construit de la finalisation de cette variété. Finalisation qui se traduit jusqu'au moment où les publics usent de ces innovations comme code normal et idéal pour l'intercompréhension.

Il sied alors de le considérer comme un co-créateur des innovations sociolinguistiques et un acteur de légitimité. Cette co-création vient, timidement, couvrir une place de créateur, s'il faut nous référer aux résultats de l'analyse textuelle, nous verrons qu'il crée à son niveau de nouvelles règles syntagmatiques. En guise d'exemple, le mot maper, ne correspond pas exactement aux innovations sociolinguistiques que l'on peut identifier dans glissement ou béton qui sont des innovations au niveau sémantique. Il est plutôt question d'un raccourci du langage, et une innovation au niveau de la forme pour dire Placer sous mandat d'arrêt provisoire. Ce qui est effectivement l'oeuvre du génie journalistique pour gagner l'espace dans l'écriture ou dans son acte de parole.

Il y a également ce supposé rôle de créateur en puisant dans le jargon journalistique. Il est difficile de statuer sur une création, mais il est clair que nous sommes face à un enrichissement de la langue.

Aussi, éclairer le rôle du journaliste nous met face à une découverte. Il est co-créateur dans sa pratique. car la démarche de son travail consiste à raconter ce qu'il dit. Les innovations qu'il présente donc sont puisées dans son réservoir d'expérience socioculturelle et historique et des interactions autour de lui qui intéressent son métier. Et donc au niveau de la pratique journalistique, la considération d'une légitimité du français congolais est partagée et non pas exclusive. La variété du français qui, au niveau de leur conception, est encore ambiguë.

Pour notre part c'est en acceptant cette conception d'ambiguïté que nous avons fait des nouvelles découvertes. Celles-ci sont en lien avec les résultats de la première analyse et celles que les entretiens nous ont permis d'obtenir.

Conclusion partielle

Ce quatrième chapitre a été une partie spécifique dans notre travail. Il a alloué les éléments de complémentarité pour confronter les résultats de la recherche, à la réalité que nous prônons. Pour ce faire, il a compris ce qui suit.

Nous avons d'abord commencé par présenter la grille d'analyse. Ainsi, la méthode a été appliquée. Dans cette démarche, nous avons présenté les résultats d'entretien dans deux tableaux, selon que nous avons pu faire l'économie de l'ensemble de résultats. Ensuite nous avons fait une synthèse de ces résultats par thème. Lequel est ressorti des entretiens réalisés. Ensuite, Nous sommes passés à une interprétation minutieuse des résultats d'entretien.

S'agissant de résultats d'entretien, nous avons pu dégager trois éléments qui, à notre niveau, constituent des réalités contenues dans les résultats.

Il s'agit de la logique du code linguistique et sociolinguistique, qui justifie le fait que l'usage de termes tels que Glissement, maper ou guerriers, parce qu'il y a exigence de parler en français pour la compréhension du produit informationnel. Mais aussi, puisque ces termes reprennent les réalités sociales.

Nous avons également découvert que la dynamique des innovations sociolinguistiques dans la pratique du journalisme, qui constitue un code à part entière du français, est issue de plusieurs éléments en commutation. Premièrement, la situation de communication qui recrée le discours du journaliste d'après les exigences de l'environnement dans lequel il construit l'information. Deuxièmement, l'expérience discursive qui veut qu'en réponse à ce respect de la situation de communication, les innovations s'ancrent dans l'imaginaire linguistique collective et deviennent un code idéalisé.

Enfin, nous nous sommes posé la question de la responsabilité du journaliste congolais dans la promotion de cette variété du français local et sa légitimité en tant que tel. Nous avons eu pour réponse que l'ambiguïté apparaît lorsque nous faisons allusion à une variété du français en République Démocratique du Congo.

Cependant, il existe dans la presse les traces de cette variété, dont le journaliste n'est qu'un co-créateur en raison de la dynamique de son propre discours.

BILAN DE LA RECHERCHE

Au terme de notre étude, nous avons fait des découvertes qui affirment ou infirment nos hypothèses. Rappelons que l'objectif de ce travail était d'étudier comment le journalisme comme pratique discursive, participe à la fabrique de ce que nous appelons fabrique sociolinguistique en étudiant comment à travers le discours journalistique les mots que l'on retrouve dans cette fabrique sociolinguistique sont dynamisés ou construits en unité signifiante pour la langue française.

Nous avons donc avancé qu'il existe bien une variété du français congolais utilisée dans la presse en ligne, dont les preuves de leur évidence doivent donner lieu à penser ou repenser la promotion de ce patrimoine sociolinguistique. En cours d'analyse de ces occurrences dans la presse en ligne. Nous avons rencontré une réalité qui reconduit notre réflexion. Il s'agit de mots qui entrent dans cette fabrique sociolinguistique.

En réalité, il nous faut dire en de termes humbles, que l'entrain qui nous a servi à soutenir fortement l'existence de cette variété dans la presse, nous a fait entrer dans une grande synergie. Les mots qui constituent nos occurrences ne sont pas détachés de leur système. Ces systèmes sont pluriels et c'est l'assemblage de ceux-ci qui forment cette variété du français congolais. Et donc à l'affirmation des hypothèses ou à leur infirmation, nous pouvons dire ce qui suit.

Le discours journalistique se construit dans une situation qui lui impose un code linguistique et sociolinguistique. De ce fait, on reconnaît au journaliste ce rôle considérable de metteur en scène des usages ou pratiques langagières de la société dans laquelle il énonce et pour qui il travaille. Dans son rôle, les éléments qu'il énonce sont en partie issus de son expérience journalistique. Le travail qu'il réalise sur le terrain, les interactions qu'il entreprend, le code qu'il partage avec sa source exige dans la logique de les rendre comme tel. Ceci apparaît comme un code idéalisé car la réception de ce discours ou de ce produit journalistique est assurée par la reconnaissance du code qui assure l'intercompréhension.

C'est donc un rapporteur de discours d'autres sujets à qui il donne du sens à travers l'art de son énonciation. C'est la dynamique discursive de l'énonciation journalistique qui sublime ces occurrences et occasionne l'idéalisme de ce code. Mais à l'ambition de fournir aux lecteurs de lignes prospectives pour la promotion de cette partie de cette variété du français que nous reconnaissons, se pose. Que faut-il promouvoir ?

Cette question qui débouche de la réalité lors de l'analyse textuelle, nous a mis face à plusieurs systèmes sociolinguistiques. Nous appelons système sociolinguistique, les différentes catégories de particularités d'une langue dans un milieu social bien délimité.

Ce système est culturel, selon qu'il soit imprégné de réalistes sociales. Et que les effets qu'il produit en société sont en lien avec la culture (la culture congolaise). Le mot système se justifie en ce que ces catégories en sont en synergie et interagissent pour produire le sens que le locuteur recherche. Et même si la catégorie est isolée dans sa structure profonde, nous retrouvons toujours ces traces d'interactions. Évidemment c'est par effet de culture.

Exemple: Dans une phrase tirée d'un article sur Politico.cd, il est écrit: ... le béton Mikiliste...

Le mot Mikiliste, comme co-texte à notre unité `béton', est tout un système sociolinguistique mais aussi culturel. D'abord parce que Mikiliste est un mot issu d'une déformation de la langue, Monde pour mikili faisant référence à l'Europe. C'est une unité qui fait partie du système appelé `langage populaire. ' Ensuite, il y a une charte sémiotique dans ce mot «Mikiliste» construite par la société. C'est donc un autre système. Et enfin il y a ce mariage de code (le lingala et le français) qui donne lieu à un autre système caractérisé par le code mixing.

Loin l'idée d'entrer en profondeur, n'étant pas sociolinguistique. Mais puisque la presse utilise quotidiennement ce langage. Nous trouvons judicieux, mieux, intelligible de comprendre d'abord la composition de cette variété du français avec le marqueur local congolais, rendre empirique ces systèmes sociolinguistiques et culturels dans la presse, étudier leur mode de fonctionnement, à la suite penser aux perspectives de promotion et de valorisation. Car il s'agit là de préserver la didactique de cette langue apportée par le facteur colonial que nous nous approprions aujourd'hui.

CONCLUSION GENERALE

Notre humble travail touche à sa fin, celui-ci n'est qu'une première étape franchie sur la voie de la recherche. Nous avons osé repenser la pratique journalistique, come pratique discursive qui met en évidence les preuves du français congolais et leur usage. Pour ce faire, nous avons construit ce travail sur quatre chapitres.

Au premier qui s'est consacré aux concepts, aux ancrages théoriques et méthodologiques, nous avons premièrement défini les termes qui apparaissent dans notre sujet de manière directe, mais aussi indirecte. Ensuite, nous avons inscrit ces concepts dans nos perspectives théoriques. En effet chaque niveau d'appréhension conceptuelle sous-entendait une ou deux approches théoriques. Et enfin nous avons exposé la méthodologie essentiellement qualitative, qui a été mise en pratique pour étudier notre problème.

Au deuxième chapitre, Nous avons d'abord commencé par présenter l'objet de contextualisation de cette étude ; le français dans une perspective de localisation. Le premier point traitant de la situation sociolinguistique a permis de situer le lecteur, et de le fixer à nouveau sur les objectifs de ce travail. Dans une autre perspective, il a permis de présenter les mots qui fondent l'analyse textuelle. Ensuite, nous avons présenté les médias choisis pour mener notre étude. Et enfin, nous avons présenté les articles sur lesquels l'analyse textuelle s'est effectuée. Suivi d'un bref exposé des difficultés rencontrées sur le terrain.

Au troisième chapitre, Nous avons appliqué à la manière d'une analyse d'ouverture, la méthode d'analyse textuelle de J. Gritti

Pour cela, nous avons constitué un échantillon de cinquante articles dont la densité a imposé de prélever dix plus pertinent dans chaque média en ligne, respectivement dix articles d'Actualité.cd et dix autres de Politico.cd. Nous avons donc étudié l'usage de ces unités par un journalisme factuel qui utilise un style d'écriture neutre. Et leur usage par un journalisme engagé ayant une écriture aiguë et plus libérée. Chaque lot d'articles a été soumis à deux filtrages ; celui de la culture qui prend en charge la dimension définitive et connotative du mot et celui du rapport de communication pour comprendre à qui s'adresse ces unités et dans quel but.

Au niveau du premier filtrage, nous avons relevé de formules énonciatives qui justifient cet usage, mais également l'importance des co-textes donne la clarté du sens du mot que le sujet emploie au niveau de la co-référence et de l'implicite.

Au niveau du deuxième filtrage, nous sommes rendus compte que le rapport de communication s'identifie à partir du caractère rapporté du discours et de l'intertextualité qui démontre les traces de sujets impliqués dans cette énonciation.

Au quatrième chapitre enfin, nous avons d'abord commencé par présenter la grille d'analyse. Ainsi, la méthode a été appliquée. Dans cette démarche, nous avons présenté les résultats d'entretien dans deux tableaux, selon que nous avons pu faire l'économie de l'ensemble de résultats. Ensuite nous avons fait une synthèse de ces résultats par thème. Nous avons pu dégager trois éléments qui, à notre niveau, constituent des réalités contenues dans les résultats.

Il s'agit de la logique du code linguistique et sociolinguistique, la dynamique des innovations sociolinguistiques dans la pratique du journalisme, qui constituent un code à part entier du français, est issu de plusieurs éléments en commutation. Premièrement, la situation de communication qui recrée le discours du journaliste d'après les exigences de l'environnement dans lequel il construit l'information. Deuxièmement, l'expérience discursive qui veut qu'en réponse à ce respect de la situation de communication, les innovations s'ancrent dans l'imaginaire linguistique collective et deviennent un code idéalisé. Et nous nous sommes posé la question de la responsabilité du journaliste congolais dans la promotion de cette variété du français local et sa légitimité en tant que tel. Nous avons eu pour réponse que l'ambiguïté apparaît lorsque nous faisons allusion à une variété du français en République Démocratique du Congo

Pour clore, en réponse à notre hypothèse, il est évident que le choix de nos médias ont facilité son affirmation. En effet, les deux terrains ont une écriture qui diffère et chacun d'eux véhicule et dynamise les innovations sociolinguistiques en langue française, selon que l'un utilise un discours factuel crédible et distant et l'autre un discours émotionnel et plus libéré.

En lien aux résultats des entretiens, l'affirmation de cette hypothèse ne doit pas laisser sur la touche, les découvertes faites au cours de nos analyses, celles de prendre en compte la dimension intégrale de cette variété du français congolais dans la presse et leur fonctionnement.

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ANNEXES

Guide d'entretien

Journalisme et fabrique du patrimoine sociolinguistique: étude du processus de légitimation des éléments de langage en politique congolais

Brève explication du titre : il est question d'étudier la manière dont les journalistes congolais.es véhiculent et dynamisent une variété propre du français congolais. Ce, à partir de mots qui sont puisés dans le milieu de la politique congolaise (ex. Glissement, La base, les talibans, mapé, etc.) En outre, le processus de légitimation stipule la manière dont les journalistes donnent du sens à ces mots et qu'à travers le discours des journalistes (l'article de presse) ces mots sont acceptés et légitimés dans la société.

Présentation de l'intervieweur.

Bonjour, je m'appelle WILINA NSIMITI GRADI

J'effectue une étude autour de la manière dont le journaliste participe à la fabrique du patrimoine sociolinguistique, ce à travers une étude interdisciplinaire du processus de légitimation des éléments de langage en politique congolaise.

La durée de cet entretien ne dépassera pas 1 heure.

Au cours de l'entretien, j'aimerai que les thèmes suivants soient au centre de notre échange: l'écriture de l'information politique, le traitement de l'information politique, la mise en scène de l'information et l'utilisation de mots rapportés.

Terrain d'observation

`Au sujet de la mise en discours de l'information politique'

Questions principales

Questions de clarification

? Pouvez-vous nous parler de la construction de l'information politique?

? Quelles en sont les étapes ?

? Quels en sont les critères de sélection ?

Pouvez-vous m'en dire plus ?

Pouvez-vous me donner un exemple ?

Pouvez-vous approfondir ?

`Au sujet des mots et de l'implication du journaliste (signataire)'

(TALIBAN, GLISSEMENT, BASE, MAPER, NOUVELLES UNITES ? DEBOULONNAGE,

Questions principales

Questions de clarification

? Quelle réaction espérez-vous obtenir à la suite de la publication d'un article qui comporte l'un de ces mots ?

? Avez-vous l'ambition de marquer l'esprit de vos lecteurs ?

? Comment effectuez-vous la récupération de ces termes ?

? Avez-vous connaissance de leur utilisation ou leur réutilisation dans la société congolaise ?

? Y'a-t-il des termes que vous avez créés ?

? Quels sont leurs significations et leurs contextes d'utilisation ?

? Observant l'exercice de votre métier, pensez-vous qu'il existe une langue française typique à la communauté congolaise?

? Y'a-t-il des expressions politiques de ce genre que vous connaissez et utiliser dans la pratique de votre métier ?

Pouvez-vous m'en dire plus ?

Pouvez-vous me donner un exemple ?

Pouvez-vous approfondir ?

Si oui, lesquels ?

Si oui usez-vous de cela délibérément?

 
 

ARTICLES DE PRESSE

Élections 2023 en RDC : « Félix Tshisekedi prépare le glissement » (JM Kabund)

A l'approche des élections générales prévues au mois de septembre 2023, tel que la Constitution Rd congolaise stipule à son article 73 : « Le scrutin pour l'élection du président de la République est convoqué par la Commission Électorale Nationale et Indépendante (CENI), 90 jours avant l'expiration du mandat du président en exercice ».

Alors que la situation socio-économique et sécuritaire s'enlise, le président en exercice, Félix Tshisekedi préparerait un glissement, selon le député national, Jean-Marc Kabund a Kabund.

Au cours d'un point de presse tenu ce lundi 18 juillet dans sa résidence de Kingabwa à Kinshasa, Kabund a révélé que : « le régime Tshisekedi a décidé de mettre en péril la périodicité, la sincérité et la transparence des élections en préparant le glissement ainsi qu'en orchestrant une fraude massive aux prochaines élections ».

En annonçant la création de son parti politique, Alliance pour le Changement, ce lundi 18 juillet 2022, Jean-Marc Kabund, ex- président ad intérim de l'UDPS a étrillé le bilan du président Félix Tshisekedi, candidat déclaré à sa propre succession.

Élu sur la promesse de faire de la RDC un Etat de droit où tout sera centré sur « le peuple d'abord », Félix Tshisekedi a jusqu'ici un bilan de gestion mitigé, marqué par une ribambelle de promesses non tenues.

Jean-Marc Kabund a remué le couteau dans la plaie. Fustigeant un régime des « irresponsables jouisseurs », il se positionne dans l'opposition contre Félix Tshisekedi, qu'il accuse notamment d'être responsable de l'insécurité dans l'Est du pays.

« La question de l'insécurité dans la partie Est du pays, traduit de manière claire, l'incapacité de Monsieur Tshisekedi à imposer la paix, la sécurité, l'ordre et la discipline dans le pays », a-t-il indiqué.

Pour lui, en lieu et place de faire des marches de soutien aux FARDC, il croit que le peuple congolais aurait bien décidé de marcher contre Tshisekedi.

Tombé en disgrâce en janvier dernier à la suite l'incident de la circulation routière ayant mis en scène son escorte et un officier de la Garde présidentielle, incident suivi de l'action punitive à sa résidence de Kingabwa, Jean-Marc Kabund a tenu des propos durs à l'égard du régime de Félix Tshisekedi dont il a été une des figures de proue durant trois ans.

UDPS: Jean-Marc Kabund vomi par les secrétaires nationaux de son parti

Le président intérimaire de l'UDPS, Jean-Marc Kabund de plus en plus isolé de son parti politique.

Les secrétaires nationaux, membres de l'exécutif national de la présidence de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) ont, dans une déclaration faite ce vendredi 21 décembre à Kinshasa désavoué le premier vice-président de l'assemblée Nationale et président intérimaire de leur parti politique, Jean-Marc Kabund.

Dans leur déclaration, les secrétaires nationaux de l'UDPS déplorent « les actes ignobles de barbarie causés par la garde de Kabund, en s'attaquant à la Garde Républicaine, unité d'élite de protection du Chef de l'Etat et de son entourage ainsi que la mise en circulation des vidéos avec intention de ternir l'image de marque de l'Autorité suprême de la Nation ».

Aussi, ils accusent JM Kabund d'avoir incité les combattants à lui faire allégeance pour le suivre dans sa nouvelle vision politique en opposition au pouvoir en place et aux statuts du Parti.

« Prenons acte de la démission unilatérale de Monsieur Jean-Marc Kabund (sans consulter ni le chef de l'Etat ni le Parti) à la 1ère vice-présidence de l'Assemblée Nationale, cela constituant un manque de respect et/ou un chantage à l'endroit de la Haute Autorité de Référence du Parti. Pour ce motif, nous condamnons cette attitude et le désavouons. Par conséquent, lui retirons toute confiance. Demandons à nos députés nationaux et provinciaux ainsi qu'à toute la base de l'UDPS d'en tirer toutes les conséquences de droit et politique », peut-on lire dans cette déclaration.

Poussé à la porte de sortie par les différentes structures et cadres du parti dont les députés nationaux et provinciaux ainsi que des fédérations provinciales, Jean-Marc Kabund a Kabund a fait marche arrière en annonçant, par le biais de son directeur de cabinet, le retrait de sa démission au poste qu'il occupe entant que deuxième personnalité de l'assemblée nationale.

Selon son entourage, le président intérimaire de l'UDPS a décidé d'écouter sa base.

« La voix du peuple triomphe toujours, la démission n'aura plus lieu. Le président Jean-Marc Kabund a tout compris. Une page de l'histoire est irrésistiblement tournée », avait annoncé son directeur de cabinet à la chambre basse du parlement congolais.

RDC: Ci-gît l'Etat de droit de Félix Tshisekedi

C'est l'histoire d'un mythe qui s'écroule. L'histoire d'une lutte courageuse transmise de pères en fils, mais qui sombre tel un drame Shakespearien. Tout a commencé durant une journée qui deviendra symbole. Le 17 janvier 1988, le jour d'anniversaire de la mort de Lumumba, Etienne Tshisekedi n'en peut plus de chanter et danser pour le Dictateur. Il convoque un meeting au centre de Kinshasa au pont Kasa-Vubu, lieu des pendaisons de 1966. Il ose l'ouvrir contre le Maréchal Président, et appelle à l'avènement de la démocratie. Le père de Félix Tshisekedi, qui venait de fonder l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) aux côtés d'autres anciens cadres du parti-Etat (MPR), proclame alors l'avènement d'un « Etat de droit ». Le mot-phrase est lâché. Tant pis si l'armée de Mobutu intervient, faisant de nombreux morts et blessés. Tant pis si Tshisekedi est mis aux arrêts, alors que des psychiatres le déclarent malade mental, frappé de paranoïa... 

Aux origines d'un mythe

Les années passeront, Mobutu et son régime pousseront les Zaïrois à bout, mais une poignée d'hommes le résisteront. Ils sont regroupés au sein de l'Union pour la Nation. Lambert Mende sait de quoi je parle. Sous le manguier à Limete, ils incarnent, aux côtés d'Etienne Tshisekedi, une alternative viable à Mobutu. Alors que le vent de la pérestroïka souffle sur le monde,  Etienne Tshisekedi est le seul, dit-on au Zaïre, à dompter le dollars roi, qui malmène une monnaie locale qui fait de sa populations des millionnaires pauvres. Traquée tantôt par la police politique de Mobutu, tantôt par la crise économique, toute une génération de jeunes gens met cap vers l'Europe où elle entame une véritable lutte politique, rejoignant Etienne Tshisekedi qui croule dans des prisons de Mobutu. François Mwamba et d'autres sont aux premières loges dans les capitales européennes et forment l'avant-garde d'une opposition qui va incarner la future scène politique congolaise.

Cependant, si certains gardent la tête froide en politique, beaucoup vont s'orienter vers le « BCBG », devenant les « mikilistes », amis de musiciens et sont chantés à longueur de journées. Ils sont également connus comme « Shekula ». Papa Wemba les immortalise dans le phénomène « Chance eloko mpamba ». Dans ces mêmes années 1990, un certain Félix Tshisekedi est filmé distribuant des coups à l'Aéroport de Zaventem à Bruxelles, défendant son paternel Etienne Tshisekedi d'une énième entourloupette de Mobutu, en complicité avec les autorités belges. Son seul fait d'arme en politique, avant de disparaitre.

Au pays, une lutte sans merci est menée entre Mobutu et l'opposition, au prix d'énormes sacrifices. Beaucoup vont tout perdre, y compris leurs vies. La Conférence nationale souveraine arrive. Elle déplume et déshabille la gouvernance du Maréchal. Elle plébiscite Etienne Tshisekedi et son programme. Son « UDPS » crée même un gouvernement parallèle sans pouvoir. Elle étale ses fatwa et ses promesses de mieux faire. Elle jure qu'une fois qu'elle sera au pouvoir, les Zaïrois pourront à nouveau manger trois  fois par jour. Deux doigts en l'air, le Lider-Maximo prône grosso-modo une politique de gauche, dans une litanie de bonnes intentions emballées dans le sobriquet « l'Etat de droit ».

L'arrivée de Laurent - Désiré Kabila et la chute de Mobutu ne changent rien. Le pays est ravagé par les rebellions orchestrées par les voisins du Congo. La Guerre mondiale africaine a lieu sur les terres congolaise. A bout de souffle et comme à chaque fois, le peuple braque ses yeux vers Limete où un Sphinx immortel pointe toujours ses deux doigts en l'air. Mais ce vieux loup, adulé, a l'art de manger sa feuille de match. Ni durant Mobutu, encore moins face aux Kabila père et fils, il ne daignera prendre les rênes du Congo. Jusqu'à se coucher définitivement, le 1er février 2017, non sans mener son fils aux portes d'une succession tant redoutée et à l'aube d'une lutte politique acharnée pour l'alternance.

Etat de droit version « mikilistes »

Félix Tshisekedi réapparait en 2006 aux côtés de son père. Il est cependant caché derrière les caciques de l'UDPS, les vieux de la vieille école, qui ont fait le cent coups avec Etienne Tshisekedi. Aussi, le fils n'était pas vraiment le choix du Père. C'est en tout cas ce qu'affirme Albert Moleka, ancien directeur de cabinet d'Etienne Tshisekedi. Ainsi, quand il est catapulté en héritier de son paternel à la tête d'un parti mythique qui n'en était plus un en 2018, il est tout de suite contesté par Bruno Tshibala et Valentin Mubake, les derniers compagnons de Tshisekedi  qui seront rapidement éjectés pour laisser place à la filiation naturelle.  Après trois décennies, et alors que les premières élections pour une alternance historique arrivent, le fils tente de rassurer, promettant de reprendre la lutte livrée jadis par son paternel.

En août 2018, avant de réussir à emberlificoter Vital Kamerhe dans un accord irréaliste de coalition, Félix Tshisekedi présente alors le contenu de l'Etat de droit. Un programme aux ambitions à la hauteur du mythe. Mobiliser 86,71 milliards de dollars des ressources budgétaires, augmenter le revenu moyen du congolais à 4 288 dollars américains et générer une croissance économique forte de 25% par an en moyenne. Le fils du Sphinx promet entre autres de « vaincre la faim ».  Ce programme de gouvernance, dont on dit inspiré du projet de société de l'UDPS, prévoit également un paquet de réformes à l'effet de respecter les vertus de la démocratie ; renforcer les institutions de l'Etat et améliorer la gouvernance administrative ; rendre le pouvoir judiciaire indépendant du pouvoir exécutif et du législatif ; extirper la corruption, la concussion, l'ethnicisme, le tribalisme, le clientélisme ; et, toutes les dérives de gouvernance.

« Faites attention à vos prières, Dieu risque de vous exaucer », disait un homme sage. Pendant qu'il s'y attendait le moins, la nuit du 09 janvier 2019, Joseph Kabila drible Emmanuel Shadary et Martin Fayulu et laisse son fauteuil à Félix Tshisekedi. Le peuple, partagé, exulte. Il rêvait du changement. Peu importe lequel. Et puis, on parle là, du Fils du sphinx tout de même. Ainsi, le 24 janvier, il envahit le Palais de la nation pour être aux premières loges d'une prestation de serment historique et féérique. Certes, pendant qu'il s'étouffait dans son Gilet pare-balle, Félix Tshisekedi entend la foule lui rappeler les promesses de son père : « le peuple d'abord », une autre version du fameux « Etat de droit ». Dès lors, il était clair que ce président n'avait de privilège que de servir. Trop de promesses ont été faites. Les Congolais avaient attendu trop longtemps.

Trois ans après, Adam Bombole lira cet édito avec un sourire au coin des lèvres. Aux chiffres faramineux annoncés, à des réformes prétendues, Félix Tshisekedi est loin d'incarner ses prétentions. Au pire, c'est un véritable naufrage au  pouvoir.  D'abord sur le plan humain, le fils Tshisekedi n'hérite finalement pas de l'UDPS qu'avait son père. Au contraire, Félix Tshisekedi s'accompagne au pouvoir d'ancien « Mikilistes » qui l'ont fréquenté à Bruxelles. Martin Fayulu me corrigera :« qui l'ont fréquenté dans des bistrots de Bruxelles ». Peu importe, ces gens ne sont pas là pour instaurer un Etat de droit. Ils connaissent l'opulence et l'argent facile. Ils sont aux côtés de Félix Tshisekedi parce que c'est leur tour. Ils ont du bonheur à rattraper.  Une dette de vie à payer. Accompagné de ces bras cassés, Félix Tshisekedi se retrouve au coeur d'un capharnaüm dans son propre palais. Dès la première année, une lutte sans merci de pouvoir est provoquée. Vital Kamerhe y est entraîné. Le Fondé a tort de confondre cette lutte  pour un renouveau du Congo, pour une « refondation de l'Etat », comme l'avait promis le nouveau Président. Si 57 millions de dollars autour de l'affaire préfabriquée ont bel et bien disparu, Thierry Taymans et la Rawbank rembourseront 32 millions. Ne demandez pas par quel mécanisme. Vital Kamerhe est cloué par la plume du Fondé -- qu'il me pardonne dès lors. Enfermé à Makala. Limete exulte et se met à rêver d'aller prendre son déjeuner au Fleuve Congo Hotel. L'Etat de droit est là.

La longue agonie du mythe

Tout à coup, les premiers couacs son là. Au Palais, Félix Tshisekedi prend un fusil à pompe, le pointe sur sa propre jambe et tire : il gracie Modeste Makabuza et autres, pourtant condamnés pour corruption. Il jette néanmoins la faute à Joseph Kabila et sa coalition. Nous sommes à la deuxième année du mandat. Cette année-là est proclamée « l'année de l'action ». Mais au final, même l'action est étonnée. Il y a de l'action bien sûr, mais dans le sens opposé. Les scandale s'enchainent. Bien souvent autour des grosses sommes d'argent. Les proches du président sont pris la main dans le sac. Mais n'iront pas en prison. Un peu comme le Chef de la nouvelle cellule anti-corruption, vidéo à l'appui. L'Etat de droit est malade. En phase terminale. Si certains vont être pris, à l'image d'Eteni Longondo, leur détention est une mise en scène macabre. Jules Alingete fait son show, mais il est à son tour déballé par Tony Mwaba. Les Congolais contemplent impuissamment le spectacle révoltant. La situation est tellement grave que le président lui-même l'aggrave.

A Goma, face à la caméra de la RTNC, Félix Tshisekedi ose prétendre que Vital Kamerhe, condamné pour corruption, serait « un monsieur sérieux ». En vérité, ce président n'est que trop sincère. Depuis le début de sa lutte pour la consolidation du pouvoir, la politique prend le dessus sur la raison. Toute une majorité achetée à coup de billets verts, dans une opération de corruption qui ferait passer Bernard Madoff pour un gendarme de Wall Street. Tshisekedi semble étourdi. Il tente de faire appel à une équipe de choc, celle des « Warriors ». Mais cette dernière a compris la réalité. Au lieu de tenter de changer les choses, chacun joue pour soi. Le Congo s'occupera de lui-même. Les louanges envers le président deviennent alors le principal ouvrage de chaque ministre qui quitte sa maison pour aller travailler. Ngobila et Mboso sont les meilleurs dans cette catégorie. Quand ils sont pris la main dans le sac, ils chantent. Ou encore, ils importent des « evunda » depuis la Côte d'Ivoire. Tous les moyens sont bons.

Alors oui ! L'Etat de droit n'est pas que la lutte anti-corruption. Il y a également les droits de l'homme. A son arrivée, Félix Tshisekedi a néanmoins entrepris de décrisper l'espace politique et de libérer la parole. Les « Talibans », ses fanatiques en quête de raison, seront bien d'accord avec cette partie. Néanmoins, Human Right Watch ne sera pas d'accord avec moi. Dans sa livraison du mois de mars 2022, l'Organisation note que  « L'état de siège dans l'est du pays est accompagné de répression ». L'opposante congolaise Ida Sawyer n'a que ses tweets pour pleurer. Elle qui a participé copieusement à la lutte anti-Kabila. Dans la capitale, on croirait que Joseph Kabila est toujours au pouvoir. Les mêmes outrages au Chef de l'Etat conduisent à la même prison de Makala. Des députés sont arrêtés sans respect d'aucune procédure pour avoir contredit le président ou sa famille politique. Je ne citerai aucun cas, ni celui de Jean-Jacques Mamba.

Ci-gisent les rêves de Tshisekedi

Mais l'Etat de droit n'est pas éternel. Malade, à l'agonie, elle finit par rendre l'âme. Deux faits l'achèvent : d'abord le discours du président de la République sur l'Etat de la nation. Face à la Nation, Félix Tshisekedi reconnaît la réalité. Aucun «Etat de droit » ne peut être possible sans une justice juste. « En dépit de certains progrès que je salue, je ne saurais rester indifférent, en ma qualité de Magistrat suprême, aux cris de détresse et de désolation des Congolaises et Congolais qui, chaque jour qui passe, réclament plus de garanties d'une bonne et saine administration de la justice », a-t-il indiqué. Pour le Chef de l'Etat, « notre justice devait pourtant rassurer tout le monde, nantis ou non, puissant comme faible, en ayant pour égard que la protection des droits. Bref, une justice qui, non seulement dit le droit, mais rassure que le droit, alors le bon, a été dit ».

Cependant, comme depuis le début de son mandat, le dire est toujours plus facile que le faire. Willy Bakonga, ancien ministre de l'Enseignement primaire, est le deuxième cas qui achève l'Etat de droit de Tshisekedi. L'ancien ministre a été condamné à trois ans de servitude pénale principale le 29 avril 2021, après avoir tenté de fuir le pays via Brazzaville. Il était par ailleurs visé dans un autre dossier pour corruption et détournement, pour lequel il était en fuite. Néanmoins, à la surprise générale, en novembre 2021, il bénéficie d'une... Grâce présidentielle ! Coup de Théâtre, face à la pression du public, la ministre de la Justice Rose Mutombo fait savoir que Bakonga devrait retourner en prison.  Mais voilà.  Le 15 mars 2022, soit trois mois après la sortie de Félix Tshisekedi à « mettre des hommes qu'il faut à la place qu'il faut » au sein de l'appareil judiciaire congolais, Willy Bakonga est au Palais du peuple, participant, comme député national, à la rentrée parlementaire.  Depuis l'arrivée des Belges au Congo, un cas pareil n'est jamais arrivé.

Bienvenue aux funérailles de l'Etat de droit prôné par Félix Tshisekedi. Des funérailles qui scellent par ailleurs la fin de l'Union pour la Démocratie et le Progrès. Ci-gît un mythe qui n'avait que trop de prétentions. Ci-gisent les rêvent des 13 Parlementaires. Depuis l'au-delà, Etienne Tshisekedi  et Frédéric Kibassa voient leurs progénitures orchestrer le RAM, une taxe qui déplume sans vergogne une population déjà à l'agonie. Quant à Marcel Lihau, l'autre fondateur de l'UDPS, son fils a le biftèque coincé dans la gorge. Il ne peut parler la bouche pleine. Quand il le peut, il fait une tournée de selfies dans les décombres de Bumba, le temps de contrer Martin Fayulu sur Twitter. La population de la Mongala vit pourtant dans une misère indescriptible. La priorité à Kinshasa est celle d'acheter des nouveaux 4×4 aux Sénateurs, après ceux de députés. Mes condoléances au Congo pour le décès inopiné du rêve d'Etienne Tshisekedi et ses 13 fameux parlementaires, porteurs pourtant d'un rêve qui était loin d'être impossible.

RDC : Le Katanga et le monde, équation à plusieurs inconnus (Kikaya Bin Karubi)

On semble l'oublier. Le monde a perdu le deuxième Sécrétaire Général de l'ONU, le suédois Dag Hammarskjöld, l'homme de la diplomatie preventive, en essayant de résoudre l'équation katangaise, dans ce qui est présenté comme un accident d'avion à Ndola en Zambie, alors qu'il se rendait à des négociations de paix avec Moïse Tchombe. Un petit pont lui est dédié sur la rivière Makelele, avenue Mondjiba à Kinshasa.

Nous connaissons tous les ravages causés par la secession katangaise, celle du Kasai et la rebellion muleliste des années soixante avec en toile de fond, la guerre froide entre américains et soviétiques. Le coup d'Etat de 1965 remet de l'ordre en termes d'unification du pays mais 12 ans plus tard, soit en 1977-78, les deux guerres du Shaba (redevenu Katanga) manquent de faire renaître les sentiments autonomistes de cette province, prélude à une balkanisation certaine du pays et pourquoi pas, par effet de contamination, de l'Afrique toute entière.

J'étais alors étudiant à l'Université de Lubumbashi où il se racontait dans les milieux estudiantins que le Comte Alexandre de Marenches, patron des services secrets français et architecte du «saut de la legion d'élite de l'armée française» sur Kolwezi, aurait déclaré que celui qui contrôlerait le Katanga, dominerait le monde. Il fallait à tout prix barrer la route aux forces du FNLC (Front National de Libération du Congo) de Mbumb Nathanael réputés pro-soviétiques qui tentaient de s'accaparer des richesses du Katanga. D'où le déploiement des forces marocaines et françaises au secours du régime de Kinshasa. Petit episode dans la course à l'hegémonie mondiale entre les blocs Est et Ouest.

Guerre froide nouvelle formule

Et voici que la nouvelle géopolitique remet le Katanga au centre des convoitises des maîtres du monde. Ce que nous vivons aujourd'hui n'est ni plus ni moins, qu'une autre guerre froide avec un nouvel acteur: la Chine. Mais cette guerre froide n'aurait pas eu lieu si Washington n'avait pas commis une grosse bavure pour laquelle les occidentaux veulent trouver en Joseph Kabila Kabange, une victime expiatoire.

CAMPAGNE DE DIVERSION
Le rapport abusivement intitulé «Congo Hold-up» n'est pas du goût de tous les Occidentaux qui le trouvent non seulement méchant, mais aussi immoral. Le 4 décembre 2021 était la date prévue pour le dernier épisode de la campagne médiatique initiée par European Investigative Collaborations (EIC) pour empêcher en réalité Joseph Kabila et les siens de revenir sur la scène politique. Pendant qu'une opinion friande du sensationnel se délecte des révélations publiées par des médias européens et américains relayés mécaniquement par les médias africains sous la couverture des ONGs occidentales soutenues, elles-mêmes, par des multinationales du même bord, l'opinion avisée s'interroge, elle, sur les motivations réelles de la campagne de diabolisation visant, curieusement, Kabila et la Chine. Plutôt de sensibilisation, c'est une campagne de diversion...

DES FAITS DE LA VÉRITÉ

Le moment est certainement venu de rétablir les faits de la vérité sur le contrat sino-congolais.

Premier fait : en prévision des élections de 2006 précédées du référendum de 2005 - processus financé à 90 % par l'Union européenne - le peuple congolais, privé de coopération structurelle depuis le début des années 1990, reçoit des Occidentaux la promesse ferme du retour de leurs investissements, ce en contrepartie de sa participation massive au scrutin.

Deuxième fait : malgré justement cette participation massive, les investissements promis tardent cependant à venir, et l'Union européenne ne délie ni langue, ni bourse.

Troisième fait : trahi par la non-tenue de ces promesses, Joseph Kabila Kabange adhère à la formule «Infrastructures en échange de l'exploitation minière» proposée par certains pays de la région.

Quatrième fait : la formule est toutefois proposée d'abord aux Occidentaux qui, eux, la trouvent trop risquée pour leurs intérêts. Déformation capitaliste oblige.

Cinquième fait : la Chine accepte de prendre les risques et se lance dans l'aventure.

Voilà l'origine du contrat sino-congolais...

Perriollo et Kapanga : cris dans le desert d'Arizona

Plus haut, allusion est faite au refus de certains Occidentaux de voir Joseph Kabila traîné dans la boue, et les ressources naturelles congolaises traitées comme propriété de tout le monde, sauf des Congolais.

Dans un document intitulé «Comment les États-Unis ont perdu du terrain au profit de la Chine dans le concours pour l'énergie propre«, les auteurs engagent la responsabilité directe de Washington dans l'emprise chinoise sur les minérais stratégiques du Katanga, en citant le cas précis de Freeport-McMoran, entreprise minière américaine connue sous la dénomination «Tenke Fungurume Mining«, TFM.

Deux rappels sont utiles.
Premier : dans cette joint-venture, la Gecamines avait juste 17 % des parts dans l'actionnariat contre 32 % dans Sicomines, soit 15 % de plus. On n'a jamais entendu les donneurs de leçons actuels dénoncer cette répartition.

Second rappel, les Américains ont vendu TFM aux Chinois.

Rien que l'introduction édifie l'opinion avisée.

En voici l'énoncé : «Comment les États-Unis ont perdu du terrain au profit de la Chine dans le concours pour l'énergie propre. Les Américains n'ont pas réussi à sauvegarder des décennies d'investissements diplomatiques et financiers au Congo, où la plus grande offre mondiale de cobalt est contrôlée par des entreprises chinoises soutenues par Pékin.

Tom Perriello l'a vu venir mais n'a rien pu faire pour l'arrêter. André Kapanga aussi. Malgré des e-mails urgents, des appels téléphoniques et des appels personnels, ils ont vu, impuissants, une entreprise soutenue par le gouvernement chinois prendre possession des Américains de l'une des plus grandes mines de cobalt au monde.

C'était en 2016, et un accord avait été conclu par le géant minier basé en Arizona, Freeport-McMoRan, pour vendre le site, situé en République Démocratique du Congo, qui figure désormais en bonne place dans l'emprise de la Chine sur l'approvisionnement mondial en cobalt. Ce métal fait partie de plusieurs matières premières essentielles nécessaires à la production de batteries de voitures électriques - et est désormais essentiel pour retirer le moteur à combustion et sevrer le monde des combustibles fossiles qui modifient le climat.

Perriello, un diplomate américain de premier plan en Afrique à l'époque, a tiré la sonnette d'alarme au département d'État. M. Kapanga, alors Directeur Général Congolais de la mine, a presque supplié l'ambassadeur américain au Congo d'intercéder.

« C'est une erreur », se souvient M. Kapanga, l'ayant mis en garde, suggérant que les Américains gaspillaient des générations de relations avec le Congo, la source de plus des deux tiers du cobalt mondial. »

Sale temps pour les occidentaux

Ce document, nous le publions en entier pour comprendre toutes les pressions exercées sur le Président Joseph Kabila Kabange en 2016, alors année électorale. Parmi ces pressions, les sanctions occidentales contre plusieurs personnalités congolaises proches du Chef de l'Etat visées pour des imputations qui n'ont jamais été matériellement ni judiciairement prouvées.

On réalise au moins que les Américains se sont eux-mêmes mis dans de sales draps pour avoir probablement appuyé des Européens - dont les Belges qui passent pour les meilleurs connaisseurs du Congo - dans la phobie développée à l'égard des Chefs d'État congolais au cours de ces 30 dernières années.

Aujourd'hui, force est de constater que les Chinois - présents dans ce pays depuis 1973 à l'initiative du maréchal Mobutu - ont attendu 2008 (soit 35 ans) pour s'intéresser aux mines congolaises en 2008. Et, la première cathode, ils ne l'ont tenue entre les mains qu'en 2015. Soit 42 ans après.

Manono et les Kabila

Croyant détenir le monopole du bon sens, c'est-à-dire de la rationalité, les Occidentaux viennent de se tirer une grosse balle dans le pied avec leur fameux rapport » Congo Hold Up«.

En effet, l'enjeu que représente le lithium dans la fabrication des voitures électriques ramène le Katanga au-devant de la scène.

Comme par malheur, le lithium de la RDC est certes au Katanga (toujours le Katanga comme pour le cuivre, le cobalt et l'uranium), mais plus précisément à Manono, dans le Tanganyika. Manono, c'est à la fois le territoire et le village des Kabila !

Cela peut bien embarrasser plus d'un, mais le Congo - depuis l'époque coloniale - a cette particularité d'impliquer le leadership local dans la réalisation de tout projet intéressant la communauté.

De ce fait, ignorer les Kabila dans la exploitation du lithium du Tanganyika, c'est comme ignorer les Tshombe dans l'exploitation du cuivre ou du cobalt au Lualaba ou encore les Tshisekedi dans l'exploitation du diamant au Kasaï.

Quid du Congo courtisé ?

Dans cette guerre froide d'un genre nouveau, les Occidentaux, eux-mêmes, ont un problème de communion. Washington, Paris et Bruxelles peuvent avoir en commun la phobie kabilienne, mais chacun entend préserver ses intérêts.

Washington continue de présenter la RDC comme son intérêt stratégique en Afrique. Curieusement, c'est de là que vient le plan de démembrement du Congo porté par un certain Peter Pham.

Paris continue de croire dans son droit de préemption obtenu à Berlin. Dans les médias, elle aligne ses » soldats «. Suivez mon regard.

Bruxelles continue de rêver de sa communauté belgo-congolaise sur le modèle de plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, à défaut de refaire le double coup de sécession du Katanga et du Sud-Kasaï.

Mais que fait le Congo courtisé ? Il semble avoir un problème sérieux de choix de partenaire. Le contrat sino-congolais en est l'exemple. Lorsqu'on voit des pays occidentaux tenter de faire médecin après la mort pendant que des années durant ils ont quasiment laissé la RDC crever, c'est l'indice qu'il y a du bon dans ce contrat qui redonne vie et espoir aux Congolais. Et que quelques ajustements dictés par l'expérience sont utiles pour redresser effectivement le Congo.

Quand on a cette perception réaliste et pragmatique des enjeux, on comprend la mission confiée aux barbouzes d'European Investigative Collaborations (EIC) qui a mené « gratuitement » ses enquêtes relayées « gratuitement » dans des médias auxquels les journalistes d'investigation ont offert « gratuitement » leur expertise...

RDC : L'Intersyndicale de l'EPST accuse Nicolas Kazadi de bloquer la paie de nouvelles unités et menace d'aller en grève

L'Intersyndicale des syndicats des enseignants de l'Enseignement primaire, secondaire et technique exige du gouvernement Sama Lukonde le décaissement « immédiat » et « sans condition » de la paie complémentaire du mois d'avril des enseignants nouvelles unités dans un délai de 48 heures faute de quoi, il menace d'aller en grève. Il a fait cette déclaration le mardi 17 mai 2022 à Mbanza-Ngungu dans la province du Kongo Central.

Cette structure qui milite en faveur des enseignants congolais exige également du gouvernement de la République le décaissement des frais de fonctionnement des établissements scolaires dans un délai de deux jours.

Dans sa déclaration, l'intersyndicale des syndicats des enseignants de l'EPST dit avoir constaté avec « indignation », le non paiement jusqu'à ce jour de 70 053 enseignants nouvelles unités contrairement aux résolutions des accords de Mbwela Lodge signés à Kisantu le 18 novembre 2021 entre le banc syndical et le gouvernement de la République.

A l'en croire, le gouvernement avait pris l'engagement de payer toutes les nouvelles unités lors du premier trimestre de l'année 2022. Il dit avoir constaté que ladite paie n'est pas toujours exécutée. Il révèle en outre que le dossier traîne au niveau du ministère des Finances.

L'Intersyndicale des syndicats des enseignants de l'Enseignement primaire, secondaire et technique demande au premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, d'instruire le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, de libérer sur le champ, la paie complémentaire des enseignants nouvelles unités pour le mois d'avril 2022.

L'intersyndicale de l'EPST rejette, par ailleurs, toute responsabilité d'arrêt de cours qui adviendrait au gouvernement Sama Lukonde, dépassant ce ultimatum (48h).

RDC: Vidiye Tshimanga placé sous mandat d'arrêt provisoire

L'étau se resserre autour de Vidiye Tshimanga, l'ex-conseiller du Chef de l'Etat.

Auditionné au parquet général près la Cour d'Appel de Kinshasa-Gombe depuis 11 heures de ce mercredi 21 septembre pour des faits constitutifs de prévention de corruption présumée, Vidiye Tshimanga, ancien conseiller stratégique du président de la République Félix Tshisekedi vient d'être mapé, apprend POLITICO.CD de sources judiciaires.

Éclaboussé dans une affaire de corruption et trafic d'influence dans l'acquisition des licences minières pour les investisseurs en échange d'une participation dans une coentreprise, le désormais ex-conseiller de Tshisekedi avait rendu rendu le tablier afin d'avoir toute la liberté de dénoncer et lever le voile sur les commanditaires de ce qu'il qualifie de « machination » et ainsi démontrer, preuves à l'appui, les manipulations et détournements de ses propos. Il avait évoqué aussi une voie d'éthique face au scandale le concernant.

Dans l'une des vidéos publiée par Le TEMPS, Vidiye Tshimanga propose aux investisseurs de s'associer avec sa société congolaise, la COBAMIN.

« Avec Ivanhoe, ils ont 80%, j'en ai 20. Mes 20% sont divisés en deux, donc vous avez 10%, c'est COBAMIN, ma société. Les autres 10%, parce que dans la loi minière, vous avez l'obligation d'avoir une personne congolaise dans la société... Cette personne congolaise est quelqu'un que nous avons choisi », a-t-il révélé.

Dans sa version, Vidiye Tshimanga a expliqué que le contenu entier de l'enregistrement rendu public aurait été saucissonné et sorti de son contexte.

« Ceci, aussi, afin de faire la lumière sur les commanditaires de ce montage grossier, dont nous détenons un enregistrement qui contredit le sens qu'ils ont voulu donner à mes propos sortis de leurs contexte », a-t-il écrit dans sa lettre de démission adressée au président Tshisekedi.

RDC: Tshisekedi face à la menace Katumbi

Félix Tshisekedi fait désormais face aux ambitions présidentielles de Moïse Katumbi, qui veut lui prendre sa place dans des élections normalement prévues en 2023. Comment le Chef de l'Etat congolais compte-t-il s'en sortir ? Quelles sont ses options ?

L'histoire est un étang à répétition. Brutus a débarqué du dos de Jules César, Mobutu est sorti des cuisses de Lumumba. Tout comme Macky Sall, au Sénégal, a escaladé l'arrière d'Abdoulaye Wade. En République démocratique du Congo, cette dame indomptable a, dans sa répétition, présenté Moïse Katumbi dans le rôle de Judas. D'abord avec l'ancien président Joseph Kabila, qui ira jusqu'à le qualifier ainsi. Ensuite, aujourd'hui avec l'actuel président Félix Tshisekedi, dans une moindre mesure certes.

En effet, alors que Joseph Kabila a longtemps paru n'avoir de Brutus que Vital Kamerhe, ancien bras droit et ancien président de l'Assemblée nationale, l'homme qui se targuera de l'avoir « fabriqué » et qui a fini par rejoindre son opposition, d'un village enfui au coeur de la région du Katanga, le Judas de Kabila a surgi. Il s'appelle Moïse Katumbi Chapwe.  En 2015, cet homme d'affaires, jadis lieutenant fidèle de l'ancien président, enfant chéri, gouverneur de la plus riche des provinces congolaises, se décide alors de « poignarder » Joseph Kabila dans le dos. Lui par contre, ne se réclame que d'une ambition légitime. Une lutte à mort va néanmoins suivre. Une boucherie. Joseph Kabila et son ancien protégé seront animés par une rancoeur personnelle et dans cette lutte, le Congo entier découvrira alors l'usage du lobbying aux Etats-Unis.

Tenez : «L'argent ne fait pas de bonheur», disait un homme qui en manquait. Katumbi lui, veut avoir un résultat contraire. Si le monde entier connaît Silvio Berlusconi, autrefois surnommé «Il Cavaliere», homme politique controversé et homme d'affaires italien sulfureux, sans avoir les deux derniers qualificatifs péjoratifs, le richissime homme d'affaires congolais Moïse Katumbi arpente un chemin qui coïncide étrangement à celui de l'italien: la fin justifie les moyens. De ses origines italiennes - son père, Nissim Soriano, un juif originaire de l'île grecque de Rhodes, s'y est réfugié dans l'entre-deux-guerres pour fuir l'Italie fasciste de Benito Mussolini - Katumbi tire les traits du parcours de Berlusconi ailleurs. 

D'abord une passion pour le football, où il a bâti son «Milan AC» d'Afrique, le TP Mazembe, pour en faire l'un des clubs phares du continent noir. Ensuite, la richesse. Oui, l'homme est riche. Très riche même. De ses affaires prospères en Zambie et en Afrique du Sud dans les années 1997, à son exil, accusé par Laurent-Désiré Kabila de soutenir, avec son frère Raphaël Katebe, les rebelles du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), Katumbi a su adroitement revenir au pays, aidé par un certain Augustin Katumba Mwanke, pour devenir un précieux allié du président Joseph Kabila.

Débute alors une longue amitié. Pendant plus de dix ans, Katumbi dirige la plus riche province de la République démocratique du Congo. Le cuivre, principale richesse du pays et du Katanga, est au plus haut niveau de l'histoire. Notre gouverneur se construit alors un empire. Il gère la province, tout en ayant des activités commerciales dans les mines. Aucune loi n'interdit alors cette combinaison dangereuse au pays. Les affaires étaient si bonnes que le Gouverneur a vendu en 2007 Anvil Mining, de la mine de Kinsevere qui aurait appartenu à la Gécamines, acquise pour un million de dollars, à plus de soixante. Aucune accusation n'aboutira à quoi que ce soit.

Par ailleurs, contrairement à un pouvoir de Kabila pingre, Moïse Katumbi se construit tout aussi une popularité. Il redistribue «un peu» ses bénéfices. Ils aident les riverains. Se fait accompagner par des foules. Aidé par le TP Mazembe, il trône, si haut, sur Lubumbashi. Et puis, la province devient de plus en plus petite. L'homme veut plus. Ça tombe bien, Kabila est à la recherche d'un dauphin. «AKM [Augustin Katumba Mwanke] a beaucoup pesé dans la relation entre Kabila et Moïse [Katumbi]. A sa mort, le Président s'est rapproché de Katumbi, qui l'a beaucoup aidé à contrôler les finances et les deals dans le Katanga», confie un proche de Moïse Katumbi, qui a requis l'anonymat. Nous sommes alors en 2013, raconte notre source, un proche de l'ancien gouverneur. Le président Kabila sort des chaotiques élections en 2011, et ne peut plus se permettre de briguer un troisième mandat. «Je me souviens bien de la situation. A l'époque, le Président et Moïse étaient comme des frères. C'est de lui-même qu'est  venue l'idée. Moïse n'en voulait pas. Il ne voulait plus faire de la politique. Il voulait se concentrer sur les affaires et mieux organiser Mazembe», raconte ce député congolais.

Ces détails longs et ennuyeux datent d'une époque lointaine, au risque de vous perdre dans cette évocation qui concerne plutôt le futur. Toujours est-il qu'à la fin, Joseph Kabila décidera ne de pas désigner Moïse Katumbi comme successeur. Le 23 décembre 2014, en plein Lubumbashi, devant une marée humaine, Moïse Katumbi change de ton contre son allié de tous les jours: Joseph Kabila. L'histoire de trois penalties passe par là. Le monde retiendra que c'est ainsi que l'une des plus longues complicités politiques a pris fin en République démocratique du Congo.

Un allié matois

Félix Tshisekedi ne pourrait pas certes considérer Moïse Katumbi comme un « judas », à contrario de Joseph Kabila. Cependant, l'histoire semble se répéter. Ecarté de la présidentielle de 2018 et poussé en exil, l'ancien gouverneur du Katanga doit compter sur la bonne foi de son ami de longue date, Félix Tshisekedi, pour revenir au pays, étant même réhabilité dans ses affaires minières. Derrière, c'est surtout l'activisme américain qui fait croire aux deux qu'ils auraient des ambitions communes pour se défaire de Joseph Kabila. Mike Hammer, l'ancien ambassadeur américain en RDC  et son ami l'emberlificoteur Peter Pham, sont les deux qui monteront un tel plan saugrenu. Grosso-modo, convaincre Félix Tshisekedi que Moïse Katumbi ne serait pas une menace pour son pouvoir ; les pousser à s'allier.

Néanmoins, nul au Congo n'est convaincu d'une telle union. D'autant plus qu'elle fait intervenir d'autres variables toutes autant compliquées. D'abord l'alliance « Cap pour le Changement », ayant amené Tshisekedi au pouvoir, grâce au « sacrifice » d'un certain Vital Kamerhe. Puis, il faut y ajouter d'autres, comme des anciens Kabilistes, Modeste Bahati en tête, puis, pour finir, y dégager la matoiserie de Moïse Katumbi, qui ne cherche alors qu'une opportunité de retrouver son passeport congolais, comme billet d'entrée pour une élection présidentielle et devenir ainsi Chef d'Etat en 2023, à la place d'un Félix Tshisekedi qui rêve lui-même de demeurer président jusque 2028. Ce cocktail qui sent du souffre est nommé « Union Sacrée pour la Nation ».

Mais rapidement, Moïse Katumbi et Félix Tshisekedi vont se retrouver nez à nez. D'abord l'ancien président qui tente alors de s'accaparer les pleins pouvoirs pour se préparer à sa propre succession, ensuite, Moïse Katumbi qui rechine à prendre part au gouvernement dit des « Warriors », préférant ainsi y surveiller Tshisekedi par l'entremise de ses lieutenants, mais veiller surtout sur le processus électoral, notamment la désignation des membres de la Commission électorale, tout en tissant sa grande toile composée notamment d'un lobbying insolent à l'international et des alliés en interne aussi étranges que l'Eglise catholique en personne, par l'entremise de son archevêché de Kinshasa, et la Conférence des prêtres, connue comme la CENCO. Tous alors, forment ainsi l'arsenal fatal qui devrait tomber sur Tshisekedi, alors que les élections s'approchent.

S'il a su deviner les intentions de son « allié » au sein de l'Union Sacrée, Félix Tshisekedi n'a cependant pas pu s'y préparer au même titre que ce dernier pour y faire face. Le président, épuisé par l'exercice du pouvoir, s'y retrouve même piégé en perdant ses alliés, dont certains lui retourne  leurs vestes, tandis que d'autres tombent en disgrâce et se retrouve ainsi à Makala à tomber malade et à attendre leur probable évacuation.  Parmi eux certes, il y a notamment Vital Kamerhe, qui formait avec lui le fameux duo FATSHIVIT qui l'a amené au pouvoir. Et le temps que Tshisekedi se rende compte de ses propres erreurs, le voilà déjà faisant face à la menace.

Soudain, les premières proses d'une mélodie brutale sont entonnées par nul autre que le prompteur de Kashobwe. Olivier Kamitatu étale son verbe dans une diatribe sanglante contre Tshisekedi. Pour autant, il est porte-parole d'un homme qui serait toujours en alliance avec Tshisekedi. Simple partie visible de l'Iceberg. En coulisse, l'activisme international s'y met. La machine Katumbi démarre. On voit des hautes personnalités mondiales comme le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, monter au créneau pour exiger le calendrier des élections dont il n'est même pas candidat. Néanmoins, une marionnette du célèbre spectacle du « Super Trio », les Congolais le voit ainsi gesticuler, promenant d'où venait réellement sa motivation.

La « FATSHIVIT » comme véritable antidote 

La panique gagne alors le camp de Tshisekedi. Patrick Muyaya, ministre de la Communication, doit déserter son front anti-Rwandais pour venir se frotter aux Katumbistes, sur les réseaux sociaux. Augustin Kabuya, surnommé « Augy La Gaffe » tient sa petite messe à Limete, mais il est autant esseulé qu'aphone. En réalité, comme Joseph Kabila, Félix Tshisekedi a été suavement mené en bateau par son ancien allié, qui se retrouve aujourd'hui « messie sauveur » des Congolais, face à un régime dont il a pourtant fait partie.

Certes les comparaisons s'arrêtent. Face à Joseph Kabila qui ne pouvait pas se présenter pour un autre mandat, Moïse Katumbi avait le soutien d'une ribambelle d'opposants politiques. Aujourd'hui, Félix Tshisekedi ne souffre pas du même déficit. C'est alors qu'il peut mieux cerner cette menace et y apporter réponses. Car, dans le fond, la vraie menace face à  Tshisekedi ne saurait être un homme seul. Au contraire. L'exercice du pouvoir est la véritable épée de Damoclès qui pend sur la tête du président congolais. Alors que les Congolais croulent sous des promesses irréalisées ou peu visibles, le premier danger pour le fils d'Etienne Tshisekedi n'est autre que le bilan du « peuple d'abord » qui manque tant à l'appel. Ainsi, redresser la tête, se remettre en question en mettant des vrais changements en place, pourront alors être des vrais solutions face à la menace Katumbi.

Pour se faire, la première étape consistera sans doute à démanteler cette union de façade sur laquelle repose un gouvernement des Warriors qui n'aura jamais été en guerre que contre un deuxième mandat de Tshisekedi. Un nouveau souffle s'imposer. Compter ses alliés, renforcer ses équipes et les mettre réellement à l'oeuvre au service des Congolais serait déjà un bon début. 

Au Palais de la Nation, il se murmure que « FATSHI » y a déjà pensé. D'où l'idée d'avoir été jusqu'à la Prison centrale de Makala pour y chercher son « Ibenge ». L'autre partie de soi-même. Vital Kamerhe pourrait aider à la reconstitution de FATSHIVIT, le fameux duo qui avait tant convaincu les Congolais que Joseph Kabila, qui reste tout autant un acteur majeur du jeu politique actuel. Vital Kamerhe devrait être l'allié idéal pour conduire un vrai gouvernement de combat. Celui qui ira chercher le vrai bilan tant attendu. Il devrait cependant renoncer à toute ambition qui fait tant peur à Tshisekedi, qu'à sa famille politique. Aussi, il faudra alors s'assumer. Puisqu'une fois que l'union serait démantelée, l'armada Katumbi pourra alors leur tomber dessus. 

Mais, rappelez-vous, un seul homme ne peut être à lui seul un problème pour un pouvoir sortant qui peut encore faire rêver les congolais et se maintenir. Toutefois, au risque de paraître prétentieux, nous oublions ici, à travers ces quelques lignes, l'idée d'une vraie de l'existence d'autres facteurs qui pourraient tous aussi faire naître d'autres challengers incarnant la vraie surprise de ce processus électoral désormais redouté. Il y a également la possibilité que la tenue de ces élections et leur transparence soient le vrai enjeu qui attend le Congo. Il y a aussi Paul Kagame, dont les liens avec certains au pays ne sont plus à démontrer et qui risquent de perturber amplement l'avenir de Félix Tshisekedi. Néanmoins, le Fondé ne s'adressait qu'au futur d'un pouvoir, et à sa capacité à se maintenir, qui passe désormais par le courage de s'assumer et sa clairvoyance à se réconcilier avec ses véritables dépositaires. Sinon, Dieu seul sait que la prochaine prestation de serment se fera en italien dans ce pays. Monoko na nga Nganga. 

Ituri : Félix Tshisekedi vente les réalisations de l'IGF

Dans le cadre sa pratique du dialogue direct avec des citoyens représentatifs de la société, le Président de la République a échangé ce samedi 19 juin avec les forces vives de la province de l'Ituri sur notamment les questions liées à l'état de siège, l'enrôlement des jeunes, la situation économique, la pandémie de Covid19.

Parlant de la situation économique, le Président Tshisekedi a dans son intervention, félicité l'Inspection Générale des Finances pour ses réalisations depuis son accession au pouvoir.

« Depuis je suis là, je vous avais parlé de déboulonnage, je vous avais parlé de lutter contre la corruption et aujourd'hui on le voit, c'est vrai que ce n'est pas encore parfait mais il y a déjà des avancées considérables. Aujourd'hui de plus en plus on sent qu'il ya la peur du gendarme donc de l'État, aujourd'hui un responsable de l'État avant de mettre l'argent de l'État dans sa poche, il réfléchit et dit si l'IGF passe par ici na Bebi [Ndlr] C'est à ça que sert l'État . Nous allons restaurer tout ça », a déclaré Félix Tshisekedi.

Par ailleurs, le Chef de l'État a dénoncé une sorte de mafia développée au sein de l'armée et des institutions de la République. Insatisfait, le Chef de l'État souligne que la justice reste un de ventre mou pour son administration.

« On a parler de justice ici, vous avez raison, c'est l'une de mes priorités et ma raison d'être insatisfait pour le même est que la justice est un de ventre mou pour notre administration » a-t-il souligné déplorant une sorte magouille se traduit notamment par le refus de levée des immunités des quelques sénateurs visés par la justice pour détournement des deniers publics.

Félix Tshisekedi, la Cour constitutionnelle et le glissement : les dessous d'un coup de force

Cravate bleu ciel, costume sombre, en bleu de nuit, c'est un Félix Tshisekedi en « Commandant en Chef » qui débarque au Palais du peuple ce 13 décembre 2019.  Le Chef de l'État est déterminé. Il veut impulser une nouvelle dynamique, alors que l'euphorie de l'alternance vient de passer.  Sous les acclamations d'un public incité, le voilà annonçant la grande nouvelle : « 2020 sera l'année de l'action ! ». La salle est étourdie. Félix Tshisekedi veut changer le Congo, il veut créer « l'Allemagne de l'Afrique », en partant en guerre contre la corruption, mobilisant également les recettes.  Le président est si confiant qu'il annonce, devant une salle conquise, que le nouveau budget annuel allait connaître une augmentation spectaculaire. Car, quelques mois avant, Félix Tshisekedi a obligé le gouvernement congolais à revoir sa proposition budgétaire de 7 à 10.9 milliards de dollars américains. Le « Béton, » est gonflé à bloc, l'année qui commence serait alors celle du renouveau.

Au pied du mur

Mais, le Congo-Kinshasa a connu bien de promesses. Et le début de l'année 2020 ne donne pas raison au Chef de l'État. Tenez. Dans l'ouest de Kinshasa, le chantier des Sauts-de-mouton, que Félix Tshisekedi attendait depuis 2019, refuse de se terminer. Son directeur de cabinet est désavoué, après avoir fait une grosse promesse en direct d'une radio privée : aucun saut-de-mouton n'est inauguré au 31 janvier 2020.  La suite est un enfoncement. Son programme d'urgence de 100 jours se transforme en un bourbier. Des détournements fusent, les procès qui s'ensuivent resteront expéditifs et punitifs, mais sans résoudre le problème.  Le « stratège » Vital Karmerhe tombe devant la clameur publique, alors que les fameuses actions promises par Félix Tshisekedi ne sont toujours pas au rendez-vous.

Car, entre-temps, la Covid-19 débarque. Le budget annuel rêvé par Tshisekedi était finalement dénué de réalité. Il est réduit, de facto, de moitié. José Sele Yalaghuli, ministre des Finances, est obligé de ramener son Chef de l'État à la réalité. Un plan de Trésorerie est publié. Il tourne autour de 5 milliards USD.  De l'autre côté, dans l'Est de la RDC, au nord, et même au sud, au moins 6 armées étrangères élisent domicile sur le sol congolais. Y compris le Sud-Soudan !  La traque des ADF à Beni (Nord-Kivu) s'essouffle, des assaillants martyrisent les populations à Lubumbashi et à Kasumbalesa (Haut-Katanga). Même situation dans l'Ituri, où les groupes armés rivalisent en tueries. Des centaines de Congolais sont massacrés.

À Kinshasa, c'est le dollar américain qui traumatise la capitale congolaise. Il fait le yo-yo avec le Franc congolais. Les mesures de rafistolage pour contrôler l'inflation s'avèrent insuffisantes. Les prix grimpent, les Kinois suffoquent, le « Béton » fond. Il ne sait plus à querelles se vouer.  En juin 2020, Tshisekedi célèbre les 60 ans d'indépendance de la RDC au pied du mur, consolé par un coup de téléphone du Roi des Belges.

« Démissionner »  Lwamba et prendre le contrôle de la Haute Cour

Le 04 juillet 2020, Benoit Lwamba, président de la Cour constitutionnelle, entre au bureau de Félix Tshisekedi à la Cité de l'Union Africaine. Le juge avait demandé à être reçu par le Chef de l'État. Il a une requête à lui adresser.  En plein confinement, il veut se rendre à Bruxelles, pour des soins sanitaires.  Mais, la conversation, qui vient de commencer, prend une autre tournure. Car, si Félix Tshisekedi accepte facilement de recevoir le juge-président, il a bel et bien une idée derrière la tête.  Selon un proche de Lwamba, c'est alors que le président va lui lancer une étrange proposition. « Il a été clairement fait savoir au juge-président que s'il voulait se rendre à Bruxelles, et même recevoir ses indemnités qui ont été bloquées, il devait d'abord démissionner », rapporte ce proche qui a requis l'anonymat.

D'autres expliquent qu'une lettre sera aussitôt tendue à Benoit Lwamba, portant sa démission. «Devant des hésitations, il a été clairement menacé », révèle un proche du juge congolais. Les menaces seront dissuasives, y compris la promesse de paiement d'indemnités. Car le juge finit par se rendre à Bruxelles. Une fuite est aussitôt organisée sur les réseaux sociaux. Une lettre, rapidement authentifiée par des proches du président Tshisekedi, annonce publiquement la démission du juge. Elle porte bel et bien la signature de Benoit Lwamba.

 Le vendredi 10 juillet 2020, sept juges siègent à Cour constitutionnelle pour « constater » la démission du président, selon un étrange procès-verbal qui a également fuité sur les réseaux sociaux. Cependant, le jour même, un nouveau courrier arrive, contredisant la lettre antérieure et dont l'objet est « démenti ». Il explique que la démission du juge-président est fausse, la qualifiant de « rumeur ». Cette nouvelle lettre est signée par le même Benoit Lwamba, depuis Bruxelles.

La Présidence décide alors de contre-attaquer. Le dimanche 12 juillet, des agents de l'Agence nationale de renseignements (ANR) font irruption à la Cour constitutionnelle, cassant la porte principale pour s'introduire dans les locaux de la Haute Cour. Ils auraient spécifiquement ciblé le bureau du juge-président Benoit Lwamba, confirme à POLITICO.CD, un proche du juge congolais. Une version corroborée par l'avocat Théodore Ngoy, dans un communiqué parvenu à POLITICO.CD le même jour.

« En ma qualité de Conseil habituel de Monsieur Benoit LWAMBA BINTU, Président de la Cour Constitutionnelle et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature de la République Démocratique du Congo, je me fais le devoir d'informer l'opinion nationale et internationale que ce dimanche 12 juillet 2020, il est fait état de la présence des agents de l'Agence Nationale de Renseignements (ANR, en sigle), venus à bord de deux jeeps, au siège et dans les locaux, inviolables, de la Cour constitutionnelle, comme le sont les documents et les archives de ladite Cour », révèle-t-il dans ce communiqué.

« Ils ont invité le Président intérimaire de la Cour constitutionnelle et le Directeur de Cabinet du Président de la Cour constitutionnelle, Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, Monsieur Benoit LWAMBA BINTU, à se présenter aux bureaux de ce dernier, sans raisons claires et valables »,   ajoute-t-il.

Lwamba n'était qu'un début

L'opération est assumée dans le cercle du Chef de l'État congolais. Selon nos informations, les services congolais soupçonnent le Directeur du cabinet du juge Lwamba d'avoir produit un faux document. Mais, il n'en sera pas question, d'autant plus que, depuis Bruxelles, Benoit Lwamba assume le démenti et se considère, à ce jour, toujours comme le juge-président de la Cour constitutionnelle.   Étrangement, à Kinshasa, le « président de la Cour constitutionnelle ET président du Conseil supérieur de la magistrature ad intérim »,  Funga Molima Mwata Evariste Prince, annonce avoir transmis au président de la République le procès-verbal de prise d'acte de la démission d'un membre de la Cour constitutionnelle, en l'occurrence Benoît Lwamba Bindu, de ses fonctions de président de la Cour constitutionnelle. Selon cette correspondance du 13 juillet 2020, le procès-verbal a été établi à la suite de la plénière du 10 juillet 2020 par les membres de cette Haute Cour.

À la Présidence congolaise, on affirme alors que la démission de Lwamba est actée. Mais, l'épisode ici est loin d'illustrer une simple querelle entre alliés politiques, même si, depuis plusieurs mois, le Front Commun pour le Congo (FCC) et le Chef de l'État congolais ont du mal à accorder leurs violons. Toutefois, d'autres révélations viennent mettre en lumière la présence d'un agissement structuré et voulu, du moins, du côté de Félix Tshisekedi. Car pendant que la démission de Benoit Lwamba est contestée, le Chef de l'État avance ses pions, en procédant rapidement à des nominations qui vont finalement prolonger le pouvoir dans une crise.

En effet, le 17 juillet 2020, Tina Salama, porte-parole adjointe du Chef de l'État, est envoyée à la Télévision nationale avec tout une plie de documents. Six heures seront nécessaires pour que l'ancienne journaliste de Radio Okapi en vienne à bout. Il s'agit d'un lot inédit d'ordonnances signées par le président Tshisekedi. L'armée est principalement concernée. La grande nouvelle restera la mise sur la touche du célèbre général John Numbi. La clameur publique atteint les États-Unis. Des diplomates américains n'hésitent pas à féliciter le départ de leur bête noire par une autre, le général Gabriel Amisi. Mais, derrière l'euphorie, c'est la gueule de bois. Car entre les 120 ordonnances des nominations au sein de l'armée et quelques institutions judiciaires, Félix Tshisekedi en a profité pour y glisser une qui finira par faire sourciller le pays entier.

À la Cour constitutionnelle, en plein bras de fer autour de la démission du juge-président Lwamba, le Chef de l'État congolais change unilatéralement trois juges. Par ailleurs, les faits deviennent flagrants lorsqu'il est établi que ces ordonnances n'ont pas été contre-signées par le Premier ministre Sylvestre Ilunkamba, comme l'exige la loi. Pendant que ce dernier se trouvait en mission dans le Haut-Katanga, c'est étrangement le vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur, Gilbert Kakonde, issu du parti du président, qui s'est octroyé ce pouvoir, citant un intérim, certes contesté.

Pièces contre pièces judiciaires

Problème. La Constitution congolaise, dans son article 158, fixe les conditions de nomination au sein de la plus haute institution judiciaire du pays. Et Félix Tshisekedi semble n'y avoir pas jeté un oeil.  Pour la petite histoire. Créée le 18 février 2006, la Cour constitutionnelle était une première, issue de la Constitution et dont les compétences étaient, entre autres, celle de juger le président de la République et le Premier ministre. Institution de contre-pouvoir, la Cour devait donc assurer l'État de droit, tout en permettant de vérifier la conformité des lois par un contrôle.

Il faudra attendre juillet 2014 pour voir le président Joseph Kabila nommer les neuf juges de cette Cour, qui prêteront serment le 4 avril 2015 devant le président, les deux chambres du parlement réunies en Congrès et le Conseil supérieur de la magistrature.  Les juges Vunduawe Te Pemako, Jean-Pierre Mavungu, Banyaku Luape, Jean-Louis Esambo, Luamba Bindu, Corneille Wasenda,  Funga Molima,  Kalonda Kele et Kilomba Ngozi Mala jurent et prennent ainsi l'engagement de respecter la Constitution, d'agir avec honneur et dignité.

Selon la Constitution congolaise promulguée en 2006, la Cour constitutionnelle comprend neuf membres nommés par le Président de la République, dont trois sur sa propre initiative, trois désignés par le parlement réuni en Congrès et trois désignés par le Conseil supérieur de la magistrature. « Les deux tiers des membres de la Cour constitutionnelle doivent être des juristes provenant de la magistrature, du barreau ou de l'enseignement universitaire. Le mandat des membres de la Cour constitutionnelle est de neuf ans non renouvelables », dit la Loi fondamentale.  Toujours selon la Constitution, la Cour constitutionnelle est renouvelée par tiers tous les trois ans.

Ainsi, trois ans après avoir mis en place la Haute Cour, Joseph Kabila signe l'ordonnance N° 18/ 038 du 14 mai 2018, nommant les nouveaux juges dont Norbert Nkulu, Jean Ubulu et François Bokona. Norbert Nkulu a été désigné par la Présidence de la République et Jean Ubulu par le Conseil supérieur de la magistrature. François Bokona a, quant à lui, été désigné par le parlement réuni en Congrès.

Or, Joseph Kabila, ayant nommé trois juges le 14 mai 2018, il n'était pas possible que Félix Tshisekedi puisse en nommer trois autres avant les trois ans requis par la loi. Le nouveau Chef de l'État aurait dû attendre mai 2021 pour opérer des nominations. « Ces nominations ne sont pas de nature à apporter la paix au sein de notre coalition. Elles sont faites de manière cavalière, en plus d'être illégales. La constitution stipule que la Cour constitutionnelle ne peut connaître de nomination venant du Président de la République qu'après 3 ans à l'issue d'un tirage au sort. Or, le président Joseph Kabila Kabange avait déjà nommé 3 juges en 2018. Et donc, il n'y avait ni opportunité, ni vacance pour nommer des nouveaux juges. De plus, les trois juges devaient venir des trois composantes, ce qui n'a pas été le cas. Ils sont nommés unilatéralement et sont tous issus d'une seule composante. C'est totalement illégal », explique Adam Chalwe Munkutu, Secrétaire national du PPRD, parti de Joseph Kabila.  

Par ailleurs, le président Félix  Tshisekedi a procédé aux trois nominations de matière unilatérale, alors que, selon la Constitution, dans son article 158 alinéa 3, il est clairement stipulé : « La Cour constitutionnelle est renouvelée par tiers tous les trois ans. Toutefois, lors de chaque renouvellement, il sera procédé au tirage au sort d'un membre par groupe. »

Deux juges s'opposent au forcing

Coup de tonnerre à Kinshasa. Les trois nominations, qui devraient passer comme une lettre à la poste, coincent à la gorge de deux juges. Le mardi 04 août 2020 jusqu'à midi, le décor était planté à la Cour de cassation dans la capitale congolaise, où les juges Jean Ubulu Mpungu et Noël Kilomba Ngozimala, nommés présidents à la Cour de cassation par une ordonnance du Chef de l'État Félix Tshisekedi le 17 juillet 2020, étaient attendus. « Les deux juges ne sont pas joignables. On va devoir reporter l'événement », explique un des organisateurs à un journaliste de POLITICO.CD sur place.Ni le Premier ministre, encore moins le président du Sénat et la présidente de l'Assemblée nationale. Eux aussi sèchent la cérémonie.  Quelques heures après, la copie d'une lettre écrite par les deux juges et adressée au président Félix Tshisekedi est parvenue à POLITICO.CD. 

 « Excellence Monsieur le Président de la République, c'est par la voix des ondes et sans consultation préalable, que nous avons appris, le 17 juillet 2020, nos nominations en qualité de Présidents à la Cour de cassation, par Ordonnance n°20/108 du 17 juillet 2020, lesquelles ont été suivies de nos remplacements immédiats, alors que c'est depuis juillet 2014 pour le Juge KILOMBA, et avril 2018 pour le juge UBULU, que par nos lettres respectives (...) nous avions levé l'option de ne plus travailler à la Cour Suprême de Justice, jusqu'à l'expiration de nos mandats de neuf ans à la Cour constitutionnelle, et ce, conformément à la Constitution, en son article 158, alinéa 3, ainsi qu'à la Loi-organique n°13/026 du 15 octobre 2013 »,  expliquent-ils dans cette correspondance datée du 27 juillet 2020

En clair, les deux juges estiment que leurs mandats respectifs à la Cour constitutionnelle sont de neuf (9) ans pour chacun, et sont encore en cours. « En outre, l'Ordonnance n°20/108, du 17 juillet 2020 leur notifiée, ne fait pas allusion, dans ses visas, à la Loi-organique portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle mais, elle s'est plutôt basée sur les articles 69, 79, 82, 152 et 153 de la Constitution, qui mettent en exergue votre pouvoir sur les juridictions de l'Ordre judicaire et le Conseil Supérieur de la Magistrature, alors que la Cour constitutionnelle ne fait pas partie de cet Ordre de juridictions, dont seul son Président est en même temps Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, et non les membres de la Cour »,  font-ils remarquer au président Félix Tshisekedi.

La polémique éclate. À la Présidence congolaise, on répond :« Lorsque les deux jugent affirment ne pas avoir été préalablement consultés avant leur nomination, on peut leur rétorquer qu'ils seront bien en peine de citer un texte légal qui prévoit une quelconque consultation des intéressés, par le Président de la République, avant leur nomination. Il n'y a donc pas d'obligation de consultation envers les deux nominés », affirme un communiqué du cabinet du président Félix Tshisekedi, publié le 8 août 2020.

Le même communiqué répond également au sujet des mandats des juges. « Les intéressés évoquent leur mandat de neuf ans en cours. Or, ils n'ignorent pas les prescrits de l'article 31 point 3 de la loi organique qui prévoient l'incompatibilité de la fonction de membre de la Cour constitutionnelle avec l'exercice de tout autre emploi public. Ainsi, le Juge constitutionnel ne peut cumuler deux fonctions publiques au même moment. On peut rappeler le cas du juge constitutionnel VUNDUAWE Te Pemako, appelé à d'autres fonctions, alors que son mandat à la Cour constitutionnelle courrait encore ».

Toutefois, selon les informations de POLITICO.CD, VUNDUAWE Te Pemako, alors juge de la Cour constitutionnelle, avait sollicité personnellement et par écrit, auprès de Joseph Kabila, pour être nommé à la tête du Conseil d'État, qui venait d'être créé en 2018, après éclatement de la Cour suprême. Cette demande ayant donc entrainé une vacance au niveau de la Cour constitutionnelle. Deux autres juges, dont Essambo et Baniaku, avaient respectivement démissionné, créant une vacance de 3 postes, ayant permis à Joseph Kabila de les remplacer sans tirage au sort.

Par ailleurs, l'article 90 de la loi portant statuts des magistrats, consulté par la rédaction de POLITICO.CD, affirme que les dispositions de cette loi ne s'appliquent pas aux juges de la Cour constitutionnelle. « Les dispositions de la présente loi ne s'appliquent pas aux membres de la Cour constitutionnelle », dit-elle. Ainsi, quoique magistrats de carrière, en devenant membre de la Cour constitutionnelle, il apparaît que l'application du statut de magistrat à l'égard de ces deux juges reste suspendue. « Ils sont régis dès lors par l'ordonnance portant dispositions relatives au Statut particulier des membres de la Cour constitutionnelle », explique, notamment, l'avocat Jean-Paul Koso Yoha, consulté par POLITICO.CD. « Par conséquent, aussi longtemps qu'ils exécutent les fonctions de juge à la Cour constitutionnelle, on ne peut pas prétendre leur appliquer le statut des magistrats pour leur opposer une nomination comme magistrat de carrière », ajoute-t-il.

Tshisekedi prépare-t-il un glissement ?

La guerre judiciaire battra son plein au Congo-Kinshasa. Félix Tshisekedi voit, notamment, l'opposition, et même le camp de Joseph Kabila, contester vigoureusement ses nominations à la Cour constitutionnelle. Néanmoins, si la polémique est vive, c'est surtout parce que de telles nominations à la plus haute institution judiciaire de la RDC, visent des objectifs qui font craindre une tentative de contrôler complètement le processus électoral à venir. 

En effet, selon la Constitution de la RDC, la Cour constitutionnelle est, notamment, arbitre des contentieux électoraux. C'est elle qui valide tout le processus, du calendrier à la publication des résultats définitifs, en passant par la validation des candidatures, ainsi que leurs rejets. À Limete, la commune du centre de Kinshasa où se situe le siège de l'Union pour la Démocratique et le Progrès social (UDPS), des partisans du Chef de l'État ne cachent pas leur volonté, qui guide sans doute les manoeuvres autour de la Cour constitutionnelle. Dans une série des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, des militants du « Parlement débout », qui tiennent des sessions de discussions à la gloire de Félix Tshisekedi, ont ouvertement fait savoir qu'il n'y aura pas d'élections en 2023 comme le prévoit la loi, même si le mandat actuel du Chef de l'État expirant à cette échéance.

Ils prônent ouvertement un « glissement ». Un message qui viendrait directement de l'entourage de Félix Tshisekedi. Mais, la RDC n'est pas prête à accepter une telle idée.  « Monsieur [Félix Tshisekedi], nous vous voyons venir. Tel Kabila, vous êtes à la manoeuvre pour inféoder la Justice. L'État de droit commence par le respect des textes», dénonce l'avocat Firmin Yangambi, bâtonnier de Kisangani, via son compte Twitter. « Donc remplacer la « Cour constitutionnelle » de Kabila par la « Cour  constitutionnelle » de Tshisekedi ? Ce n'est pas l'État de droit ni la saine justice pour lesquels nous nous battons. Il faut une Cour constitutionnelle indépendante de qui que ce soit », ajoute cet avocat proche de Moïse Katumbi.

Félix Tshisekedi se prépare à un glissement, à l'image du report des élections de 2016, qui avait occasionné de  violentes contestations dans les rues du pays. C'est en tout cas ce que craignent beaucoup en RDC, en regardant les querelles autour de la Cour constitutionnelle. « Qu'y a-t-il derrière le tour de passe-passe constitutionnel mal ficelé que le magicien #FatshiBéton veut nous faire gober en triturant la composition de la Cour Constitutionnelle ? La deuxième année du quinquennat de tous les changements est largement entamée, sans résultats tangibles au compteur, avec en ligne de mire 2023. Comment faire pour durer au-delà du terme constitutionnel, de crainte de n'être congédié par le souverain primaire ? Glisser ! », s'exclame un internaute.

Autour du Chef de l'État congolais, on dément, sans pourtant expliquer tous ces passages en force autour de la Cour constitutionnelle. Mais, c'est l'image que prend le pouvoir de Félix Tshisekedi. Récemment, Human Rights Watch et l'Onu ont noté une hausse sensible des cas de violations des droits de l'homme, dont des menaces et harcèlement envers des journalistes. Si les responsables politiques autour du président congolais n'ont pas ouvertement évoqué un éventuel report des élections de 2023, les actions posées et la réalité semblent aller dans ce sens. À moins de trois ans de l'échéance, aucune préparation n'est visible du côté de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), qui doit commencer par la désignation polémique des nouveaux acteurs, ainsi qu'un appel à des reformes et dialogue, initié par des proches de Tshisekedi, qui risquent, en réalité, de prendre du temps. 

Est-ce une porte ouverte vers un glissement ?

Rencontre Tshisekedi et les bourgmestres : La salubrité et la sécurité de la capitale au centre des échanges

La salubrité et la sécurité dans la ville de Kinshasa ont été au centre de l'audience que le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a accordée, jeudi à la Cité de l'Union africaine, aux bourgmestres et bourgmestres adjoints des 24 communes de la ville de Kinshasa nouvellement nommés.

Le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngonbila Mbaka a déclaré à la presse au sortir de l'audience, que le Chef de l'État a expliqué aux chefs de l'administration municipale de la ville de Kinshasa sa vision en ce qui concerne la salubrité et la sécurité, notamment le « phénomène kuluna« .

Le gouverneur Ngonbila a reconnu que la ville de Kinshasa est encore salle, bien que des efforts aient été faits pour la sortir de la liste des 25 villes les plus sales du monde. » Il reste encore beaucoup à faire », a-t-il souligne.

Les bourgmestres ont été conduits auprès du Chef de l'État par le vice-premier ministre, ministre de l'intérieur, Daniel Aselo Okito wa Nkoi.

Cette rencontre entre le Président de la République et les autorités municipales intervient trois jours après le lancement de l'opération «coup de poing» sur le boulevard Lumumba par le gouverneur de la ville de Kinshasa.

Elle a consisté à l'éradication des marchés pirates, enlèvement des épaves et véhicules mal garés, destruction des kiosques et terrasses de fortune, garages pirates, l'interpellation des vendeuses et vendeurs de l'eau conditionnée dans des sachets plastiques communément appelée «eau pure», la délocalisation des parkings des véhicules et arrêts de bus, mais aussi de l'évacuation des points noirs ou décharges pirates des déchets pour assurer l'assainissement des lieux.

Pour la réussite de cette opération, les bourgmestres des communes de Kimbanseke, Masina, N'djili, Matete et Limete ont été instruits d'appliquer sans faille toutes ces mesures.

Cette même opération va se poursuivre vendredi à la place Kintambo-magasin et ses environs, signale-t-on.

TABLE DES MATIÈRES

Epigraphe 2

Dédicace 3

Remerciements 4

LISTE DES SIGLES 5

LISTE DES TABLEAUX ET DE FIGURES 6

INTRODUCTION GENERALE 7

1. Objet d'étude 7

2. Problématique 7

2.1. Etat de l'art 7

3. Hypothèse de recherche 10

3.1. La construction du discours journalistique 11

4. Construction du cadre théorique 12

5. Construction du cadre méthodologique 13

6. Intérêt du sujet 14

7. Délimitation du sujet 15

8. Division du travail 16

PREMIER CHAPITRE : DU CONCEPT AUX ANCRAGES THEORIQUES ET METHODOLOGIQUES 17

I.1. Clarification conceptuelle 17

I.1.1. De pratiques langagières à la fabrique (sociolinguistique) 17

I.1.1.1. Les pratiques langagières 17

I.1.1.2. La fabrique (socio)linguistique 19

I.1.2. Discours politique 21

I.1.2.1 Définition 21

I.1.2.2. Formes du discours politique 25

I.1.2.3. Caractéristiques du discours politique 27

I.1.2.4. Objectifs du discours politique 28

I.1.2.5. Stratégies discursives et scène argumentative du discours politique 28

I.1.3. Les éléments de langage 29

I.1.3.1. Qu'est-ce un élément de langage ? 29

I.1.3.2. Catégorie des EDL 30

I.1.3.3. Conditions de réception des EDL 32

I.1.3.4. Construction du sens des « éléments de langage » 33

I.1.4. Discours journalistique et représentation sociodiscursive 34

I.1.4.1. Le discours journalistique 34

I.1.4.2. Visée du discours journalistique 35

I.1.4.3. L'énonciation journalistique 36

I.2. Ancrages théoriques 39

I.2.1. La praxématique 39

I.2.1.1. Naissance d'une linguistique de la signifiance 39

I.2.1.2. Postulats de la praxématique 41

I.2.1.3. Outils terminologiques en praxématique 41

I.2.2. La sémiolinguistique du discours 43

I.2.2.1. Fondamentaux de la théorie 43

I.2.2.2. Concepts et processus d'analyse 44

I.2.2.2.1. Le double processus de sémiotisation 44

I.2.3. L'école de Genève 46

I.3. Ancrage méthodologique 47

I.3.1. La méthodologie 47

I.3.1.1. La méthode 48

I.3.2. L'analyse textuelle du discours 48

? Le rapport entre locuteur et destinataire 52

I.3.3. L'entretien 53

I.3.3.1. L'entretien semi-structuré 53

I.3.3.1.1. Le guide d'entretien 53

I.3.4. Techniques 54

I.3.4.1. L'observation furtive 54

Conclusion partielle 55

DEUXIÈME CHAPITRE : DE LA SITUATION SOCIOLINGUISTIQUE AU TERRAIN DE RECHERCHE 56

II. 1. Situation sociolinguistique à Kinshasa 56

II.1.1. Aspects sociodémographiques 56

II.1.2. Stratification sociale et usage de la langue 57

II.1.3. Classe supérieure et attitudes linguistiques du Français à Kinshasa 58

II.1.4. Présentation des occurrences d'analyses 58

II.2. Présentation du terrain de recherche 59

II.2.1. Un journalisme factuel : Actualité.cd 59

II.2.1.1. Actualité.cd en chiffres 59

II.2.1.2. Présentation d'Actualite.cd 60

II.2.1.3. Statut juridique et ligne éditoriale 62

II.2.1.4. Organisation 62

II.2.1.5. Fonctionnement 65

Organigramme d'Actualité.cd (voir page 11) 66

II.2.2. Un journalisme engagé : Politico.cd 66

II.2.2.1. Politico.cd en chiffres 66

II.2.2.1. Présentation de l'entreprise 67

II.2.2.2. Cadre juridique 69

II.2.2.3. Fonctionnement 69

Organigramme 70

II.3. Présentation d'articles de presse 71

II.3.1. Articles Actualité.cd 72

II.3.2. Articles Politico.cd 80

II.4. Difficultés du terrain 88

Conclusion partielle 89

TROISIÈME CHAPITRE : ANALYSE TEXTUELLE D'ARTICLES DE PRESSE EN LIGNE 90

III.1. Présentation de la grille d'analyse 90

III.2. Application de la méthode 91

III.2.1. Les unités textuelles élémentaires d'Actualité.cd 91

III.2.2. Application du premier filtrage (Actualité.cd) 94

III.2.3. Application du deuxième filtrage (Actualité.cd) 101

III.2.4. Les unités textuelles élémentaires Politico.cd 105

III.2.5. Application du premier filtrage (Politico.cd) 108

III.2.6. Application du deuxième filtrage (Politico.cd) 112

III.3. Interprétation de l'analyse textuelle 115

III.3.1. Résultats au niveau du premier filtrage : la culture 115

III.3.1.1. Les formules énonciatives 115

III.3.1.2. Le liage de co-référence 116

III.3.1.3. L'implicite 116

III.3.2. Les résultats au niveau du deuxième filtrage : le rapport de communication 117

III.3.2.1. La distance énonciative et l'intertextualité 117

Conclusion partielle 119

QUATRIÈME CHAPITRE : RÔLE ET IMPLICATION DU JOURNALISTE CONGOLAIS DANS LA FABRIQUE SOCIOLINGUISTIQUE 120

IV.1. L'entretien des journalistes : Déroulement et grille d'évaluation 120

IV.1.1. Déroulement des entretiens 120

IV.1.2. Présentation de la grille d'analyse 120

IV.2. Présentation des résultats d'entretien 122

IV.3. Synthèse de résultats d'entretien 133

IV.3.1. Mise en discours de l'information politique 133

IV.3.2. Usage des EDL et implication du journaliste 133

IV.4. Interprétation des résultats d'entretien 134

IV.4.1. La logique du code linguistique et sociolinguistique dans l'écriture de presse 135

IV.4.2. Dynamique des innovations sociolinguistiques dans la pratique journalistique 137

IV.4.3. Le rôle du journaliste et légitimité du français congolais 140

Conclusion partielle 141

BILAN DE LA RECHERCHE 142

CONCLUSION GENERALE 144

BIBLIOGRAPHIE 146

? OUVRAGES 146

? ARTICLES 147

? NOTES DE COURS 148

? DOCUMENTS CONNEXES 148

? THESES, MEMOIRES, ACTE DE CONFERENCE 148

WEBOGRAPHIE 149

ANNEXES 151

TABLE DES MATIÈRES 179

* 1 Onguéné Ossono., Langues et Médias en Afrique noire francophone : analyse (socio)linguistique et didactique, Paris, éd Connaissances et Savoirs, 2017, p27.

* 2J.,GRIGNON,LeZaïre,Paris,INA,1975 https://www.in.fr/ina-eclaire-actu/video/caa08014113/le-zaire-ndeg1 consultés le 25 JANVIER à 19 :44.

* 3 SHOMBA KINYAMBA, Comprendre Kinshasa à travers ses locutions populaires. Sens, contexte et usages. Leuven, Acco, 2009, p. 8.

* 4 La culture du web a chamboulé la pratique journalistique, le modèle économique repose sur de grandes performances qui se traduisent un nombre vertigineux d'abonnées sur la plateforme qui alloue les médias. Les journalistes s'adaptent alors à ce nouvel univers, soit par une rupture innovatrice ; exploitation de formats peu exploités, soit un rapprochement de la ligne éditoriale à une idéologie en place, soit à travers une presse qui choque. Pour aller plus loin lire GABSZEWICZ, J., SONNAC, N., L'industrie de médias à l'ère numérique, Paris, La Découverte, 2010.

* 5 K., MULLAN, « Henri Boyer (éd), Hybrides linguistiques. » cahiers de praxématique en ligne, 54-55, 2010, document 22, mis en ligne le 01 janvier 2013, consulté le 04 Janvier 2023 à 9 :03 URL. https://journal.openedition.org/praxemantique/1195  

* 6 MULLAN, KELLY, op.cit.

* 7 P., CHARAUDEAU., Les médias et l'information. L'impossible transparence du discours, Bruxelles, De Boeck, 2005, p 207.

* 8 CHARAUDEAU, P., op.cit.

* 9 Concept développé par Roland BARTHES qui traduit une construction des récits qui respecte le déroulement strict et formel d'un événement raconté.

* 10 E., SAITTA, « Les journalistes politiques et leurs sources. D'une rhétorique de l'expertise critique à une rhétorique du ` cynisme' », in Mots, les langages du politique, n°87 Juillet 2008, pp 113-127.

* 11 Calvet, J.-L., Sociolinguistique, Paris, PUF, éd. Que sais-je ?, 2010, pp 121.

* 12J., BARBERIS, J., BRES, et F., GARDÈS-MADRAY, (1998), «  La praxématique ». In Etudes littéraires, n°3(21), 1989, pp 29-47.

* 13 ONGUENE, O., Langues et Médias en Afrique noire francophone : analyse (socio)linguistique et didactique, Paris, éd Connaissances et Savoirs, 2017, pp15.

* 14MOUNGA-NDOUNKEU, B., « Anamaria curea, Entre expression et expressivité : l'école linguistique de Genève de 1900 à 1940. Charles Bally, Albert sechehaye, Henri Frei », Lectures, les comptes rendus, 2015, mis en ligne le 21 Décembre 2015, consulté le 04 Février 2023 à 22 :33

* 15 MOUNGA-NDOUNKEU, B., op.cit.

* 16 Les travaux de Saussure publiés en 1916 introduisent une nouvelle discipline dans les sciences sociales et humaines. La sémiologie est la discipline qui étudie le signe au sein de la vie sociale. Elle aura pour objet fondamental le signe linguistique.

* 17 R., KAMANDA, Cours de linguistique générale, Kinshasa, Faculté de communications sociales, UCC, 2020, pp10.

* 18 R., KAMANDA, Op.cit. p 13.

* 19 E., BAUTIER-CASTAING, « la notion de pratiques langagières : un outil heuristique pour une linguistique des dialectes sociaux » in : Langage et société, n°15, 1981, pp 3.

* 20 L-J., CALVET. La sociolinguistique, Paris, PUF. Coll. «  Que sais-je ? », P18.

* 21 Dictionnaire Cordial, 2015, Page 205.

* 22 Dictionnaire Le Robert, Page 125.

* 23 D, MAINGUENEAU, Discours et Analyse du discours, Paris, ARMAND COLIN, 2012, pp 12.

* 24 P., CHARAUDEAU, Le discours politique. Les masques du pouvoir, Paris, Gallimard, 2005, pp 30.

* 25 D., MAINGUENEAU, « le discours politique et son « environnement » », Mots. Les langages du politique, N°94, 2010. Mise en ligne le 0- Novembre 2012, consulté le 02 Avril 2023  à 15 :25. URL : http://journals.openedition.org/mots/19868

* 26 M., CHARLAND, « le langage politique », dans, D., WOLTON et al. La communication politique. Etats des savoirs, enjeux et perspectives, Québec, Presses de l'Université du Québec, 2003, pp 69.

* 27 M., CHARLAND, Op.cit. pp 71.

* 28 Reprenant la définition de C. LE BART pour qui « le discours politique est celui tenu par les hommes et femmes politiques dans l'exercice de leurs fonctions ». Définition tiré dans son ouvrage

* 29 K., ADEISHVILI, L'Analyse du discours politique, Sarrebruck, Les Editions universitaires européennes, 2016, pp 20.

* 30 D., WOLTON, la communication politique : construction d'un modèle, in HERMES, LA REVUE N°4, Paris, CNRS éditions, 1989, pp 27.

* 31 D., WOLTON, Op.cit. pp 27.

* 32 Dans le développement de la pensée de Hariman, utilise le terme `style 'pour désigner les éléments propres à un discours politique.

* 33 Avec l'évolution d'internet, il n'est pas commode d'appuyer cette parenthèse. Évidemment parce que l'instigateur du discours peut être en relation directe avec son auditorat sans la médiation du journaliste ou des médias. Cependant, le travail de configuration et de fabrication de l'information pourvoit et assoit le sens

* 34 P., CHARAUDEAU, « De l'argumentation entre les visées d'influence de la situation de communication », in Argumentation, Manipulation, Persuasion, Paris, L'Harmattan, 2007, pp 3.

* 35 P., CHARAUDEAU, Op.cit. pp 4.

* 36 Dans son article, Charaudeau présente une large liste de stratégies utilisées en communication politique ou que l'on retrouvera dans le discours politique, allant de la stratégie de promesse, de justification à la stratégie de décision.

* 37 C., OLLIVER-YANNIV, « Les petites phrases » et « éléments de langage » . Des catégories en tension ou l'impossible contrôle de la parole par les spécialistes de la communication, in : Communication et Langages, n°168, 2011, pp 57.

* 38 C, OLLIVER-YANIV, Op.cit. p59

* 39 C. OLLIVER-YANIV, Op.cit pp 60.

* 40 C., OLLIVER-YANIV, Op.cit. pp 60.

* 41 Courant né à la suite de Cultural studies en Angleterre. Elles mobilisent les recherches autour du journalisme dans une perspective plus focalisante, notamment dans la sociologie du journalisme. Pour aller plus loin, lire E., NEVEU, sociologie du journalisme, Paris, La Découverte, 2004, 123 pages.

* 42 RT, cours d'introduction à l'énonciation : l'énonciation. URL : https://www.ralentirtravaux.com/lettres/cours/enonciation.php consulté le 09 avril 2023 à 16h : 54

* 43 P., CHARAUDEAU, « Discours journalistique et positionnements énonciatifs. Frontières et dérives », Semen, (en ligne), 22 /2006, mise en ligne le 01 Mai 2007, consulté le 10 Avril 2023. URL : https://journals.openedition.org/semen/2793

* 44 P., CHARAUDEAU, Op.cit

* 45 R., RINGOOT, Analyser le discours de presse, Paris, Armand Colin, 2014, pp 17.

* 46 R., RINGOOT, Op.cit pp 21.

* 47 Pour aller plus loin, lire  le n°154 de la revue Communication et langage portant sur « l'énonciation éditoriale en question », parue en Décembre 2007.

* 48 R., RINGOOT, Op.cit. pp 45.

* 49 P., CHARAUDEAU, les médias et l'information, l'impossible transparence du discours, Bruxelles, De Boeck, 2011, pp 124.

* 50 J-M., BARBERIS, J., BRES, F., GARDES-MADRAY, « la praxématique » in Etudes littéraires, n° (21) 3, 1989, p 29-47, pp 30.

* 51 J-M., BARBERIS, et al, Op.cit, pp 32

* 52 J., BRES, « Brève introduction à la praxématique », in L'information, n°77, 1998, pp 22-23, p 22.

* 53 Développées en sociologie, la praxis sociale ou socioculturelle désigne un système de pratiques matérielles et intellectuelles par lesquelles les réalités sociales sont construites et influent sur le monde.

* 54 Voir J-M., KLINKENBERG, Précis de sémiotique, générale, Paris, Seuil, 2000, pp 512.

* 55 J., BRES, Op.cit. pp 2.

* 56 J-M., BARBÉRIS et al, Op.cit pp 34.

* 57 Idem

* 58 P., CHARAUDEAU, « une analyse sémiolinguistique du discours », in revue langages, n°117, Paris, Hachette, 1995, pp 13.

* 59 C., GILLET« Langages et Discours-Éléments de sémiolinguistique », Etudes de communication, (en ligne), 2, 1983, mis en ligne le 17 MAI 2012, consulté le 17 AVRIL 2023 à 10 :56. URL : https://journals.openedition.org/edc/3319

* 60 Utilisée dans le courant peircien, pour désigner le processus selon lequel un signe signifie quelque chose pour quelqu'un.

* 61 C., GILLET, op.cit. pp 2.

* 62 Idem

* 63 P., CHARAUDEAU, Op.cit, pp 2.

* 64 P., CHARAUDEAU, Op.cit, pp 3.

* 65 P., CHARAUDEAU, Op.cit. pp 4.

* 66 B., MOUNGA NDOUNKEU, « Anamaria Curea, Entre expression et expressivité : l'école linguistique de Genève de 1900 à 1940. Charles Bally, Albert sechehaye, Henri Frei, ».in : Lectures, (en ligne), les comptes rendus 2015 mis en ligne le 21 Décembre 2015. URL : https://lectures.revues.org/19720 consulté les 22 AVRIIL 2023 à 12H 03 ; pp 2.

* 67 B., MOUNGA NDOUNKEU, Op.cit. pp 2.

* 68 M., KHALID, La recherche et ses méthodologies. URL : https://www2.ift.ulaval.ca/-chaib/IFT-6001/Slides/Rech-method.pdf consulté le 19 avril 2023 à 22H36.

* 69 J.-J., CHEVAL, « Analyser la radio. Méthodes et mises en pratique », Frédéric Antoine », Bruxelles, Deboeck, 2016, pp 7.

* 70 S., ALAMI, D., DESJEUX, I., GARABUAU-MOUSSAOUI, Les méthodes qualitatives, Paris, PUF, Coll. « Que sais-je », 2009, pp 23.

* 71 P., PAILLE, A., MUCCHIELLI, L'analyse qualitative en Sciences humaines et sociales, Paris, Armand colin, 2016, p22

* 72 Développée vers les années 60 en Amérique et en Europe, elle naît dans le sillage de travaux autour du rapport entre le texte et le discours. Soutenant par ailleurs que la linguistique est transphrastique, qu'elle doit prendre le texte comme l'unité linguistique la plus importante et la plus complexe.

* 73 J-M, ADAM, La linguistique textuelle : introduction à l'analyse textuelle du discours, Paris, Armand colin, 2005, pp 4.

* 74 B., FALLERY, F., RODHAIN, Quatre approches pour l'analyse textuelle : lexicale, linguistique, cognitive, thématique, (en ligne). URL : Https://hal.science/hal-00821448 consulté le 20 Avril 2023 à Minuit 57.

* 75 J-P, MUSANGANIA, Cours d'analyse du discours médiatique, Kinshasa, Notes de Cours à l'intention des étudiants en Journalisme, Facultés de communications sociales, année académique 2022-2023, pp 17.

* 76 F., HOUTART,  « La méthode d'analyse textuelle de Jules Gritti », in : Méthodes d'analyse de contenu et sociologie (en ligne). Bruxelles, Presses de l'université de Saint-Louis, 1990, pp 68.

* 77 F., HOUTART, Op.cit. pp 69.

* 78 J-P., MUSANGANIA, Idem. pp 17.

* 79 J-P., MUSANGANIA, Op.cit. pp 18.

* 80 D., TEBANGASA, Cours de Méthodes d'investigation en sciences sociales. Notes de cours à l'intention des étudiants en 2e licence, en communications sociales, Kinshasa, UCC, année académique, 2019-2020, pp 23.

* 81 D., TEBANGASA, Op.cit. pp 8.

* 82 OBSERVATOIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE, Qui parle français dans le monde ? (en ligne). URL : Qui parle français dans le monde - Organisation internationale de la Francophonie - Langue française et diversité linguistique consulté le 12 Mai 2023 à 22H37

* 83 R., TUMBWE, « le français dans le paysage linguistique de la République Démocratique du Congo » in : Environnement francophone en milieu plurilingue (en ligne). Pessac : Presses universitaires de Bordeaux, 2012. URL : https://books.openedition.org/pub/35242 consulté le 12 Mai 2023 à 23H 17

* 84 Il en existerait une certaine également lorsque l'on fait usage du français, mais cette reconnaissance tourne également à la caricature au sein de la société. Elle s'oriente vers la catégorisation d'une classe privilégiée que d'autres, et donc dispose d'un faible sentiment d'appartenance.

* 85 R., TUMBWE, Op.cit. pp 4.

* 86 R., TUMBWE, Op.cit. pp 5.

* 87 P., ZANG-ZANG, aspects linguistiques et sociolinguistiques des français africains, Rome, éd. Oreste Floquet, Sapienza Università, 2018, p9

* 88 P., ZNAG-ZANG, Op.cit. pp 10.

* 89 P., ZANG-ZANG, Op.cit. pp 11.

* 90 Simular web, URL : https://www.similarweb.com/fr/website/actualite.cd/ consulté le 15Mai 2023 à 10 :53

* 91 Actualité.cd : cahier de présentation, pp 1.

* 92 Actualité.cd : op.cit., pp 2.

* 93 Actualité.cd, Idem

* 94 Actaulité.cd, Op.cit. pp 5.

* 95 Actualité.cd, Op.cit. p 7

* 96 Actaulité.cd, Op.cit. p8

* 97 M., GOTTARELLI, « le journalisme est un combat » : réflexion sur un journalisme engagé, l'oeil de la maison des journalistes. (En ligne) mis en ligne le 28 novembre 2018. URL : https://www.oeil.-maisondesjournalistes.fr/2018/11/27/journalisme-engage-politique/ consulté le 28 Mai 2023

* 98 Simular web. URL: www.polito.cd

* 99 Politico.cd, cahier de présentation, pp 2.

* 100 Politico.cd, Op.cit. pp 3.

* 101 Notons que l'étape de l'identification des co-textes s'est réalisée en sélectionnant les propositions à soumettre à l'analyse textuelle

* 102 Emprunté à la perspective narrative de G. GENETTE, nous l'utilisons dans ce contexte, pour expliquer le jeu de remaniement de l'énonciation qui a pour but une mission de focalisation interne, de sélection des informations à fournir aux lecteurs, ou encore de discours à rapporter à la cible.

* 103 Comme défini par D. PAILLARD, les MD sont des éléments linguistiques qui permettent de comprendre la visée d'une énonciation en déterminant les composants de la scène énonciative, et le rapport qu'elles entretiennent.

* 104 L., DEVILLA, Analyse de la linguistique textuelle - introduction à l'analyse textuelle des discours, pp 256. URL : https://edutice.archives-ouvertes.fr/edutice.00120796v2 consulté le 06 Juin 2023 à 8 :30

* 105 L., DEVILLA, op.cit., p264

* 106 H., MBIYE, Cours de narratologie, Notes à l'intention des étudiants de 3ème licence en Communications sociales, UCC, Kinshasa, Année académique 2020-2021, p28

* 107 J-J., QUINTIN, Cours d'Analyse de données qualitatives : outils de production de données qualitatives et méthode d'analyse, Lyon, Université Lyon 2. p44, (En ligne), URL : https://www.//apprendre.auf.org./wp-content/opera/13-BF-Refrences-et-biblio-RPT-2014/ consulté le 17 Juin 2O23 à 18 :19

* 108 J.-J., QUINTIN, Op.cit. pp 46.

* 109 J., DE BONVILLE,  « les notions de texte et de code journalistique : définition critique ». In : Communication, information Médias, Théories, Volume 17 n°2, Décembre 1996, pp. 98-142, p 99.

* 110 Pour être précis, le journaliste utilise des figures de discours qui sont propres au métier de journalisme. Pour comprendre cette différence entre cette formalité et l'usage de discours d'autres médiateurs ; lire S.MOIRAND, les discours de la presse quotidienne, Observer, analyser, comprendre, Paris, PUF, coll. Linguistique nouvelle, 2007, pp 179.

* 111 Le code linguistique préétabli fait référence aux normes d'écriture journalistique respectées dans l'exercice de la profession. Par exemple, l'écriture d'une brève exige la simplicité et la combinaison de mots clés pour faciliter la compréhension aux lectures. De même qu'un éditorial est du style libéral, où le journaliste utilise un vocabulaire poignant. Ou encore les analyses ou chroniques qui exigent la maîtrise du code linguistique du domaine auquel appartient le journaliste.

* 112 J., DE BONVILLE, Op.cit. p. 102

* 113 P., CHARAUDEAU, « Discours journalistique et positionnements énonciatifs, Frontières et dérives », in : Enonciation et responsabilité dans les médias, Semen, n°22, 2006, page 2. (En ligne) URL : https://doi.org/10.4000/semen.2793 consulté le 25 Mai 2023 à 14h 53.

* 114 P., CHARAUDEAU, «  la situation de communication comme lieu de conditionnement du surgissement intediscursif », in : TRANEL, n°44, interdiscours et intexteualité dans les médias  Neuchâtel, Institut de Linguistique de l4Université de Neuchâtel, 2006. (en ligne), URL : https://www/patrick-charaudeau.com/la-situation-de-communication.166.hml consulté le 25 Mai 2023 à 20h 16

* 115 Théorie développée par Barthes en 68 dans le numéro 11 de la revue Communications : les recherches sémiologiques le vraisemblable. L'approche est issue de la critique de la linguistique structurale. L'accusant de ne pas prêter attention aux discours esthétiques du récit, car pour lui les détails parfois lourds et inutiles constituent en réalité une valeur narrative.

* 116 R., BARTHES, « l'effet de réel », les recherches sémiologiques le vraisemblable, in, Communications, n°11, Paris, coll. Persée, 1968, pp 84-88, pp 84.

* 117 P., VITEZ, le discours médiatique parlé et la norme du français : une question d'accent. p37 URL : https://journals.uni-lj.si/Vestnik/article/download/10369/9934 consulté le 27 Mai 2023 à 17H 21

* 118 P., VITEZ, op.cit., pp 47.

* 119 P., VITEZ, idem






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