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Approche pour une valorisation culturelle du patrimoine audiovisuel au Bénin: les archives audiovisuelles des chaà®nes nationales publiques

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par Godefroy Macaire CHABI
Université Senghor d'Alexandrie en Egypte - DEA 2005
  

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II Les archives audiovisuelles dans les programmes culturels de masse au Bénin

Au Bénin, les archives audiovisuelles, bien que revêtant une importance indémontrable dans le fonctionnement des médias et nourrissant les attentes des téléspectateurs ne sont pas promues jusqu'ici à leur juste valeur. Or, il n'est un secret pour personne que les médias ont de par leur philosophie et leur nature un rôle culturel de taille. Perçus ainsi, les aspects qu'ils secrètent doivent tenir des fonctions similaires, même en dehors de la radio, de la télévision et du cinéma.

Si la réalité culturelle des archives au Bénin adopte une lenteur, c'est qu'il y a des facteurs sociologiques qui constituent un sérieux handicap.

1- Les archives en général dans les systèmes des valeurs

Une question cruciale qu'on est en droit de se poser est de savoir : pourquoi au Bénin aime t-on le son et l'image, la radio et la télévision et qu'au même moment l'indifférence affichée face aux archives audiovisuelles est frappante ? La réponse ne serait pas aisée, mais les repères sociologiques des groupes et les mentalités héritées de la tradition et de l'histoire peuvent permettre des approches.

D'une manière générale, la société a une mauvaise perception des archives. Elles sont souvent définies comme des vieilleries et ne méritent pas de ce fait l'intérêt social. En outre, ce n'est pas un secret pour personne que l'Afrique a hérité de l'Ecriture et que pour ce faire, toute mémoire consignée sur papier n'a pas drainé pendant longtemps l'assentiment des peuples. On préfère se mettre à l'écoute de la tradition orale pour visiter les pages du passé que de se référer aux archives. Dans cette mouvance, l'oralité magnétisée à travers le son et l'image a aussi été confondue à tort et à travers au papier. D'où son rejet, probablement inconscient par la majorité des composantes sociales. De façon sérieuse, on peut se demander ce que valent sérieusement une pièce historique, une bande sonore ancienne et une circulaire de l'époque coloniale dans notre système social.

Le système de valeur peut être défini comme un ensemble cohérent ou une hiérarchisation des priorités. C'est une vision du monde présente dans l'inconscient des pensées les plus rationnelles. A l'évidence, on ne devient pas fonctionnaire pour sauver la mémoire collective, mais l'idée première est de gagner sa vie. Les sociologues ont démontré que les valeurs s'organisent autour d'un ensemble d'idéaux caractérisés par des objectifs de grandeur personnelle et de réussite individuelle. On a ainsi envie de devenir une célébrité ou un haut cadre. Le plus souvent cette vision que l'on se fait de soi n'est pas cristallisée dans les rayons d'archives.

Les tendances lourdes de la société, l'essor des priorités de groupes et la mauvaise lecture du bien fondé et de la philosophie interne des archives en général expliquent qu'au Bénin, des années se soient passées laissant « la mémoire audiovisuelle dans l'oubli » hormis l'exploitation épisodique qu'en font les hommes de médias. Les archives audiovisuelles qui font l'objet de cette étude n'ont alors ou souvent pas constitué un pôle capital d'intérêt dans les programmes culturels et autres manifestations susceptibles de magnifier pourtant leur concours culturel

2-Les archives audiovisuelles dans les calendriers culturels au Bénin

Les archives audiovisuelles sont des témoins dynamiques et mouvants du passé. Grâce à elles, le passé se vit au présent avec une mobilité passionnante. Dans plusieurs pays où l'on est convaincu de leurs forces sociales et de leurs impacts dans la formation de l'homme et du citoyen, des actions culturelles d'envergure les associent fréquemment. Si elles ne commandent pas à elles seules la mise en route de programmes, elles sont alors rattachées à d'autres calendriers dans le dessein de démontrer leur valeur culturelle. Le constat au Bénin révèle une torpeur de ce point de vue. Les 50 ans de radio et le quart de siècle de télévision ne sont pas encore exploités par la société culturelle béninoise.

Si des efforts isolés sont quelque peu perceptibles sur la mise en valeur du patrimoine photographique du Bénin à travers des expositions fréquentes, c'est un silence du côté des archives de radio et de télévision. Dans les autres domaines artistiques et culturels, il est courant d'observer l'organisation des vernissages d'expositions divers, des foires culturelles, des colloques de tous genres. Mais rarement l'occasion de ces manifestations culturelles est saisie pour sortir les documents audiovisuels anciens de leur mutisme.

Plus au-delà de ce constat, il est à remarquer que le milieu de la création et de la culture n'est pas dans l'économie des archives audiovisuelles. Or on peut s'imaginer les riches enseignements que créateurs, artistes de tous ordres et opérateurs culturels sont amenés à tirer de ces documents pour alimenter et nourrir les réflexions actuelles.

En général, si les archives sont sous-exploitées notamment d'un point de vue culturel, la raison est à chercher dans la politique culturelle engagée par l'Etat.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams